"Songes" ou Caroline la voluptueuse.
Le scénario de Filippi n’est pas très relevé, tout du moins sur le premier tome, l’auteur s’amuse à mettre son héroïne pulpeuse dans des situations embarrassantes et dangereuses, mais ça n’a pas l’air de la déranger plus que ça. Caroline ! Coquine ! :8 La succession de scénettes rêvées, fantasmées, n’est qu’un prétexte pour nous faire contempler la magnifique plastique de la pin up. Alors voilà, ça c’est dit, après on a deux possibilités ; soit on voit ça comme du gâchis et on est déçu, soit on s’en contente en prenant ça pour du second degré jouant sur les clichés et on en prend plein les mirettes. Moi j’ai opté pour la seconde solution. Et puis il faut aussi ajouter que l’univers mis en place tout autour, ce mélange de futur à vapeur et de fantastique, est plutôt réussi et très intriguant. Et bien sûr il faut aussi voir que ce n’est qu’un tome 1 qui annonce peut être les prémisses de quelque chose de plus conséquent mais pour ça il faut attendre la suite.
Les dessins et les couleurs de Dodson (assisté par Rendon pour la couleur) sont, comme vous l’aurez déjà sûrement compris, l’atout majeur de cette série. Et c’est franchement très joli. L’anatomie de la femme n’a pas de secret pour l’auteur, que de rondeurs et de sensualité. Les prises de vue et les statures sont soigneusement choisies. C’est très volage mais c’est ravissant. A cela, il faut ajouter de bons décors et des machineries astucieusement belles. La mise en couleur pastel ajoute au tout un côté très glamour.
A noter, la magnifique couverture avec son esthétique rétro et kitsch, bien tape à l’œil.
"Lola Bogota" une bombe qui n’a pas sa langue dans sa poche !
La force des scénarii de cette série réside dans le côté déjanté et loufoque très année 70 associé à l’ambiance polar franco-italienne des années 60 mise en place par Brrémaud qui s’est allégrement inspiré des Tontons flingueurs de Lautner. Mais cette force vient aussi et surtout du ton et des dialogues de Chanoinat qui sentent bon le Audiard. Alors bien sûr les aventures de Lola et de ses deux acolytes : trafic de coke, luxure ou attaque de train, ne sont que des prétextes pour respirer cette atmosphère jouissive et décapante, mais ce n’est pas grave parce que c’est bon. J’ai lu les trois histoires dans la foulée tant j’ai été charmé et je ne comprends pas qu’il n’y ait pas plus de réactions ici sur cette série. Je vous invite à vite corriger ça, car ça vaut vraiment le coup.
Les dessins de Reynès sont excellents, il a un sacré coup de patte pour dessiner les nanas court-vêtues armées de gros calibres mais est aussi très doué dans la caricature de stars du cinoche : Blier, Ventura... dans un style semi-réaliste-cartoonesque bien a lui. Ses cadrages et ses prises de vues sont toujours justes et particulièrement réussis dans les scènes d’action.
Les couleurs de Romanet collent bien aux dessins et à l’ambiance, tantôt sombre tantôt très colorée. Ça reste simple mais pas simpliste.
Mais que c’est beau ! Certes les thèmes abordés sont finalement assez proches de Betty Blues (et de Sumato paraît-il, mais je n’ai pas lu ce dernier), mais qu’importe, c’est toujours aussi poétique et touchant.
Amour déçu, amitié, liberté, musique… voyager, sans attache, libre comme le vent… le rêve de tellement de monde… mais un rêve finalement difficilement réalisable, et le retour sur terre n’en est que plus difficile. J’aime ce mélange de beauté onirique et de réalité austère.
J’adore les délires graphiques représentant l’effet que la musique de Tchavolo a sur Scipion (le personnage principal)… quelle créativité, ça m’a rappelé le génie de David B. dans L'Ascension du Haut Mal.
Je pense que si vous aviez aimé Betty Blues, vous ne serez pas déçu par ce superbe one-shot.
Un excellent western fantastique qui ne fait pas partie de ces livres que l’on lit, que l’on ferme et que l’on oublie, celui-ci, on s’en rappellera à coup sûr !
Le point fort… très fort, de cette BD, réside dans le dessin de Griffon avec des encrages en noir et blanc tellement superbes que l’on se surprend parfois sur certaines cases à de longs moments de contemplation et des cadrages inhabituels pour un western, mais à couper le souffle.
Côté scénario, ne vous attendez pas à une histoire complexe remplie de milliers de rebondissements et/ou d'un héros à la Lucky Luke, mais attendez-vous plutôt à une histoire sans fioritures, une idée de départ originale et un déroulement dynamique agrémenté de flash-backs sur la vie d’un héros devenu impitoyable.
D’où vient le secret de Billy Wild ? Qui est donc vraiment Linus ?, autant de questions qui seront assouvies par la lecture du second et dernier tome dont la sortie est désormais très attendue.
Cela faisait un moment que je n’avais plus eu de coup de cœur… Voilà, ça, c’est fait !
Une idée super originale du scénariste que d'avoir voulu s'inspirer d'une nouvelle.
Le découpage est intéressant et c'est avec une habile subtilité qu'il nous emmène vers une chute à laquelle on ne s'attend pas. Le dessin est très agréable est les noirs mis pour les reliefs, la profondeur et les scènes de nuits ajoutent et servent considérablement cette histoire au caractère sombre.
Une histoire en un album est un très bon compromis pour ne pas attendre pendant 20 ans la suite d'un premier album et ici on attend plein d'autres albums d' Histoires Noires...
Je ne connaissais pas le dessinateur TCHITCHI mais j'ai déjà lu une première série de LAYE le scénariste qui s'appelle "M99" et on remarque un découpage original. L'oeil du cinéphile vers la BD c'est un renouveau... Je suis fan !!
Enorme !
Cette série est vraiment énorme ! J’ai d’abord été repoussée par le dessin, franchement pas top. Les visages de certains des protagonistes manquent d'unité, par exemple, et la colorisation insipide avec ces minables effets de flou pour suggérer le mouvement est franchement insupportable. Pouah !
En commençant à lire, j’ai de surcroît trouvé les situations ridicules. Le coup de la minette sexy qui demande au vendeur -déjà tout transpirant- de palper ses melons, non mais franchement ! La scène dans le bar, les propos bourrins,... Bref, je me suis alors dit “Et voilà, bienvenue en Amerloquie profonde !”
Mais bon, cette série ayant reçu de très bonnes critiques, j’ai donc persévéré, et je peux dire que je ne le regrette vraiment pas !
En effet, les choses évoluent vite et l’intrigue se met très rapidement en place.
Et là, on ne lâche plus sa lecture, ce n’est tout simplement plus possible. C’est bien simple, heureusement que je n’avais que les deux premiers tomes sous la main, sinon je me serais très probablement couchée très tard, sans avoir mangé !
On a une situation de crise, dont l’ampleur nous est dévoilée avec une grande maîtrise du timing, je trouve. Certes, les poncifs du genre sont là, à savoir, une galerie de personnages assez disparates (on pourrait même parler de panel !), comment chacun réagit à la situation en fonction de son caractère et de son histoire, et comment la crise exacerbe les tensions. Rien de nouveau sous le soleil, donc.
Mais les dialogues, qui m’horripilaient au début, gagnent en vraisemblance et en naturel. De même, plusieurs personnages se distinguent et ont assez d’épaisseur pour donner de la substance à l’histoire.
Parmi eux, celui de Wes sort du lot. Parce qu’il est celui qui “recadre” tous les autres et prend le commandement des opérations, il est très attachant même s’il représente un peu l’archétype du type bien, de l’homme sage auquel le statut social ou la personnalité confère une sorte d’autorité que personne ne s’avise de remettre en question, et qui sait garder son sang-froid en toute circonstances, façon Paul Newman dans La Tour infernale (ma référence absolue ;) ).
Les autres sont assez marqués, voire stéréotypés (le lâche et soumis à sa femme, le prêcheur un brin illuminé, l’allumeuse aux melons et à la forte tête (à claque), les Picket père et fils,... La liste est longue, ils ne sont pas tous attachants ou sympathiques, mais tous sonnent assez juste, et leurs relations ajoutent de l’intérêt à l’histoire.
Et puis, il y a le scénario en lui-même, indépendamment des personnages. Il est en béton armé. Qui sont ces femmes ? D’où viennent-elles ? Pourquoi agissent-elles ainsi ? Comment tout cela va -t’il finir ? Dès le premier tome, on est littéralement captivé, passionné, et on veut à tout prix lire la suiiiiiite !!
Je suis emballé par cette série, point barre.
C'est exactement le genre de dessins et de colorisation que j'aime, très précis, très étudié et en même temps remarquablement fluide et dynamique.
L'univers fantastique créé sur les bases de la mythologie et de l'histoire nippones est intéressant, et riche de potentialités et de promesses.
Et les histoires, qu'il s'agisse du cycle de l'Eau (terminé) ou du cycle de la Terre (en cours), elles sont sobres, souvent inquiétantes tout en contenant la dose nécessaire d'action.
Je suis conquis et j'en redemande.
C'est tout simple : j'adore !..
"Kid" fait sa première apparition dans l'hebdo Spirou n° 2887 du 10 Novembre 1993 (gloups !... déjà 13 ans !?...)
Kid, Horace et Big-Bang ?... un fabuleux trio né de l'imagination fertile et débordante de Midam.
Sincèrement, je pense souvent : "Mais où va-t-il chercher tout ça ?..."
Et c'est vrai que chaque parution d'un gag de Kid est -pour moi- un véritable régal.
"Kid" ?... c'est un gamin de "maintenant", féru de jeux vidéo et passionné d'inventer toutes les formes de torture possibles à l'encontre des jouets, poupées et nounours de sa "grande" soeur.
"Kid", c'est un fantastique petit univers où gravitent aussi son papa, le gardien de la salle de jeux-video, son chien, sa cousine, son grand-père.
"Kid" ?... c'est l'iconoclaste dans toute sa splendeur (naïve) ; un gamin dans les mains duquel il ne fait pas bon être un jouet ; un véritable surexcité du joystick qui -régulièrement- m'amène de vrais rires en fin de lecture d'un gag ou d'un tome.
Le graphisme ?... assez "raide" à ses débuts, le trait de Midam s'est vite affiné pour donner un dessin attirant, clair, lisible, fourmillant d'inventivité. La mise en page est classique, certes, mais elle offre ainsi un réel attrait de lecture.
Vraiment pas grand chose à jeter.
Une série dont le style de chaque gag se "renouvelle" à chaque planche.
J'apprécie vraiment.
Arf ! Je me suis bien éclaté sur le premier opus qui voit les "kids Halloween" chercher après la mort qui a mystérieusement disparu. Même le diable et St Pierre s’en inquiètent ! Le récit est truculent, rythmé et bourré de références diverses. C’est irrévérencieux, immoral... bref, c'est vraiment bien foutu et les dessins ne sont pas en reste. Seules les couleurs sont un chouïa flashies mais ça passe bien pour ce type de bd.
A noter que le deuxième tome, qui revisite le mythe de Frankenstein, est un niveau en-dessous du premier (l’effet de découverte en moins) mais reste toutefois un bon moment de lecture. Cette bande de sales mioches n’a décidément rien à envier à ceux de la famille Addams !
Bref, je ne regrette pas mon achat (faut dire que à 1.9 € pièce, j’ai pas de quoi non plus) ;)
Cycle entamé il y a presque 15 ans, l'oeuvre de François Bourgeon et Claude Lacroix est d'une rare densité. Complexe, riche et extrêmement bien documentée (Lacroix est scientifique et Bourgeon un incorrigible perfectionniste) et préparée (construction de maquettes, cartes géographiques, etc.). La BD est un exemple de recherche extrême du réalisme et de la vraisemblance de l'univers décrit.
L'histoire est toutefois complexe et joue beaucoup sur la notion de paradoxe temporel. Un ouvrage complémentaire : "la clef des confins", apporte un complément d'info sur l'univers ici exploré (bestiaire, cartes, plans, histoire des mondes, personnages, etc.).
La BD est construite comme sur de réelles bases historiques et les auteurs se font force de recréer tout un monde "virtuel", avec son écriture propre, sa culture, ses modes vestimentaires, ses codes, son histoire, son architecture, etc. Bref, un univers hyper réaliste et du jamais vu dans le monde de la BD (et même du cinéma et de la littérature de SF).
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Songes
"Songes" ou Caroline la voluptueuse. Le scénario de Filippi n’est pas très relevé, tout du moins sur le premier tome, l’auteur s’amuse à mettre son héroïne pulpeuse dans des situations embarrassantes et dangereuses, mais ça n’a pas l’air de la déranger plus que ça. Caroline ! Coquine ! :8 La succession de scénettes rêvées, fantasmées, n’est qu’un prétexte pour nous faire contempler la magnifique plastique de la pin up. Alors voilà, ça c’est dit, après on a deux possibilités ; soit on voit ça comme du gâchis et on est déçu, soit on s’en contente en prenant ça pour du second degré jouant sur les clichés et on en prend plein les mirettes. Moi j’ai opté pour la seconde solution. Et puis il faut aussi ajouter que l’univers mis en place tout autour, ce mélange de futur à vapeur et de fantastique, est plutôt réussi et très intriguant. Et bien sûr il faut aussi voir que ce n’est qu’un tome 1 qui annonce peut être les prémisses de quelque chose de plus conséquent mais pour ça il faut attendre la suite. Les dessins et les couleurs de Dodson (assisté par Rendon pour la couleur) sont, comme vous l’aurez déjà sûrement compris, l’atout majeur de cette série. Et c’est franchement très joli. L’anatomie de la femme n’a pas de secret pour l’auteur, que de rondeurs et de sensualité. Les prises de vue et les statures sont soigneusement choisies. C’est très volage mais c’est ravissant. A cela, il faut ajouter de bons décors et des machineries astucieusement belles. La mise en couleur pastel ajoute au tout un côté très glamour. A noter, la magnifique couverture avec son esthétique rétro et kitsch, bien tape à l’œil.
Lola Bogota
"Lola Bogota" une bombe qui n’a pas sa langue dans sa poche ! La force des scénarii de cette série réside dans le côté déjanté et loufoque très année 70 associé à l’ambiance polar franco-italienne des années 60 mise en place par Brrémaud qui s’est allégrement inspiré des Tontons flingueurs de Lautner. Mais cette force vient aussi et surtout du ton et des dialogues de Chanoinat qui sentent bon le Audiard. Alors bien sûr les aventures de Lola et de ses deux acolytes : trafic de coke, luxure ou attaque de train, ne sont que des prétextes pour respirer cette atmosphère jouissive et décapante, mais ce n’est pas grave parce que c’est bon. J’ai lu les trois histoires dans la foulée tant j’ai été charmé et je ne comprends pas qu’il n’y ait pas plus de réactions ici sur cette série. Je vous invite à vite corriger ça, car ça vaut vraiment le coup. Les dessins de Reynès sont excellents, il a un sacré coup de patte pour dessiner les nanas court-vêtues armées de gros calibres mais est aussi très doué dans la caricature de stars du cinoche : Blier, Ventura... dans un style semi-réaliste-cartoonesque bien a lui. Ses cadrages et ses prises de vues sont toujours justes et particulièrement réussis dans les scènes d’action. Les couleurs de Romanet collent bien aux dessins et à l’ambiance, tantôt sombre tantôt très colorée. Ça reste simple mais pas simpliste.
Mélodie au crépuscule
Mais que c’est beau ! Certes les thèmes abordés sont finalement assez proches de Betty Blues (et de Sumato paraît-il, mais je n’ai pas lu ce dernier), mais qu’importe, c’est toujours aussi poétique et touchant. Amour déçu, amitié, liberté, musique… voyager, sans attache, libre comme le vent… le rêve de tellement de monde… mais un rêve finalement difficilement réalisable, et le retour sur terre n’en est que plus difficile. J’aime ce mélange de beauté onirique et de réalité austère. J’adore les délires graphiques représentant l’effet que la musique de Tchavolo a sur Scipion (le personnage principal)… quelle créativité, ça m’a rappelé le génie de David B. dans L'Ascension du Haut Mal. Je pense que si vous aviez aimé Betty Blues, vous ne serez pas déçu par ce superbe one-shot.
Billy Wild
Un excellent western fantastique qui ne fait pas partie de ces livres que l’on lit, que l’on ferme et que l’on oublie, celui-ci, on s’en rappellera à coup sûr ! Le point fort… très fort, de cette BD, réside dans le dessin de Griffon avec des encrages en noir et blanc tellement superbes que l’on se surprend parfois sur certaines cases à de longs moments de contemplation et des cadrages inhabituels pour un western, mais à couper le souffle. Côté scénario, ne vous attendez pas à une histoire complexe remplie de milliers de rebondissements et/ou d'un héros à la Lucky Luke, mais attendez-vous plutôt à une histoire sans fioritures, une idée de départ originale et un déroulement dynamique agrémenté de flash-backs sur la vie d’un héros devenu impitoyable. D’où vient le secret de Billy Wild ? Qui est donc vraiment Linus ?, autant de questions qui seront assouvies par la lecture du second et dernier tome dont la sortie est désormais très attendue. Cela faisait un moment que je n’avais plus eu de coup de cœur… Voilà, ça, c’est fait !
Histoires noires
Une idée super originale du scénariste que d'avoir voulu s'inspirer d'une nouvelle. Le découpage est intéressant et c'est avec une habile subtilité qu'il nous emmène vers une chute à laquelle on ne s'attend pas. Le dessin est très agréable est les noirs mis pour les reliefs, la profondeur et les scènes de nuits ajoutent et servent considérablement cette histoire au caractère sombre. Une histoire en un album est un très bon compromis pour ne pas attendre pendant 20 ans la suite d'un premier album et ici on attend plein d'autres albums d' Histoires Noires... Je ne connaissais pas le dessinateur TCHITCHI mais j'ai déjà lu une première série de LAYE le scénariste qui s'appelle "M99" et on remarque un découpage original. L'oeil du cinéphile vers la BD c'est un renouveau... Je suis fan !!
Girls
Enorme ! Cette série est vraiment énorme ! J’ai d’abord été repoussée par le dessin, franchement pas top. Les visages de certains des protagonistes manquent d'unité, par exemple, et la colorisation insipide avec ces minables effets de flou pour suggérer le mouvement est franchement insupportable. Pouah ! En commençant à lire, j’ai de surcroît trouvé les situations ridicules. Le coup de la minette sexy qui demande au vendeur -déjà tout transpirant- de palper ses melons, non mais franchement ! La scène dans le bar, les propos bourrins,... Bref, je me suis alors dit “Et voilà, bienvenue en Amerloquie profonde !” Mais bon, cette série ayant reçu de très bonnes critiques, j’ai donc persévéré, et je peux dire que je ne le regrette vraiment pas ! En effet, les choses évoluent vite et l’intrigue se met très rapidement en place. Et là, on ne lâche plus sa lecture, ce n’est tout simplement plus possible. C’est bien simple, heureusement que je n’avais que les deux premiers tomes sous la main, sinon je me serais très probablement couchée très tard, sans avoir mangé ! On a une situation de crise, dont l’ampleur nous est dévoilée avec une grande maîtrise du timing, je trouve. Certes, les poncifs du genre sont là, à savoir, une galerie de personnages assez disparates (on pourrait même parler de panel !), comment chacun réagit à la situation en fonction de son caractère et de son histoire, et comment la crise exacerbe les tensions. Rien de nouveau sous le soleil, donc. Mais les dialogues, qui m’horripilaient au début, gagnent en vraisemblance et en naturel. De même, plusieurs personnages se distinguent et ont assez d’épaisseur pour donner de la substance à l’histoire. Parmi eux, celui de Wes sort du lot. Parce qu’il est celui qui “recadre” tous les autres et prend le commandement des opérations, il est très attachant même s’il représente un peu l’archétype du type bien, de l’homme sage auquel le statut social ou la personnalité confère une sorte d’autorité que personne ne s’avise de remettre en question, et qui sait garder son sang-froid en toute circonstances, façon Paul Newman dans La Tour infernale (ma référence absolue ;) ). Les autres sont assez marqués, voire stéréotypés (le lâche et soumis à sa femme, le prêcheur un brin illuminé, l’allumeuse aux melons et à la forte tête (à claque), les Picket père et fils,... La liste est longue, ils ne sont pas tous attachants ou sympathiques, mais tous sonnent assez juste, et leurs relations ajoutent de l’intérêt à l’histoire. Et puis, il y a le scénario en lui-même, indépendamment des personnages. Il est en béton armé. Qui sont ces femmes ? D’où viennent-elles ? Pourquoi agissent-elles ainsi ? Comment tout cela va -t’il finir ? Dès le premier tome, on est littéralement captivé, passionné, et on veut à tout prix lire la suiiiiiite !!
Okko
Je suis emballé par cette série, point barre. C'est exactement le genre de dessins et de colorisation que j'aime, très précis, très étudié et en même temps remarquablement fluide et dynamique. L'univers fantastique créé sur les bases de la mythologie et de l'histoire nippones est intéressant, et riche de potentialités et de promesses. Et les histoires, qu'il s'agisse du cycle de l'Eau (terminé) ou du cycle de la Terre (en cours), elles sont sobres, souvent inquiétantes tout en contenant la dose nécessaire d'action. Je suis conquis et j'en redemande.
Kid Paddle
C'est tout simple : j'adore !.. "Kid" fait sa première apparition dans l'hebdo Spirou n° 2887 du 10 Novembre 1993 (gloups !... déjà 13 ans !?...) Kid, Horace et Big-Bang ?... un fabuleux trio né de l'imagination fertile et débordante de Midam. Sincèrement, je pense souvent : "Mais où va-t-il chercher tout ça ?..." Et c'est vrai que chaque parution d'un gag de Kid est -pour moi- un véritable régal. "Kid" ?... c'est un gamin de "maintenant", féru de jeux vidéo et passionné d'inventer toutes les formes de torture possibles à l'encontre des jouets, poupées et nounours de sa "grande" soeur. "Kid", c'est un fantastique petit univers où gravitent aussi son papa, le gardien de la salle de jeux-video, son chien, sa cousine, son grand-père. "Kid" ?... c'est l'iconoclaste dans toute sa splendeur (naïve) ; un gamin dans les mains duquel il ne fait pas bon être un jouet ; un véritable surexcité du joystick qui -régulièrement- m'amène de vrais rires en fin de lecture d'un gag ou d'un tome. Le graphisme ?... assez "raide" à ses débuts, le trait de Midam s'est vite affiné pour donner un dessin attirant, clair, lisible, fourmillant d'inventivité. La mise en page est classique, certes, mais elle offre ainsi un réel attrait de lecture. Vraiment pas grand chose à jeter. Une série dont le style de chaque gag se "renouvelle" à chaque planche. J'apprécie vraiment.
Les Kids Halloween
Arf ! Je me suis bien éclaté sur le premier opus qui voit les "kids Halloween" chercher après la mort qui a mystérieusement disparu. Même le diable et St Pierre s’en inquiètent ! Le récit est truculent, rythmé et bourré de références diverses. C’est irrévérencieux, immoral... bref, c'est vraiment bien foutu et les dessins ne sont pas en reste. Seules les couleurs sont un chouïa flashies mais ça passe bien pour ce type de bd. A noter que le deuxième tome, qui revisite le mythe de Frankenstein, est un niveau en-dessous du premier (l’effet de découverte en moins) mais reste toutefois un bon moment de lecture. Cette bande de sales mioches n’a décidément rien à envier à ceux de la famille Addams ! Bref, je ne regrette pas mon achat (faut dire que à 1.9 € pièce, j’ai pas de quoi non plus) ;)
Le Cycle de Cyann
Cycle entamé il y a presque 15 ans, l'oeuvre de François Bourgeon et Claude Lacroix est d'une rare densité. Complexe, riche et extrêmement bien documentée (Lacroix est scientifique et Bourgeon un incorrigible perfectionniste) et préparée (construction de maquettes, cartes géographiques, etc.). La BD est un exemple de recherche extrême du réalisme et de la vraisemblance de l'univers décrit. L'histoire est toutefois complexe et joue beaucoup sur la notion de paradoxe temporel. Un ouvrage complémentaire : "la clef des confins", apporte un complément d'info sur l'univers ici exploré (bestiaire, cartes, plans, histoire des mondes, personnages, etc.). La BD est construite comme sur de réelles bases historiques et les auteurs se font force de recréer tout un monde "virtuel", avec son écriture propre, sa culture, ses modes vestimentaires, ses codes, son histoire, son architecture, etc. Bref, un univers hyper réaliste et du jamais vu dans le monde de la BD (et même du cinéma et de la littérature de SF). A découvrir et à lire et relire sans modération.