Une B.D. qui sort de l'ordinaire, franchement drôle et décalée.
Le déroulement de l'action est atypique : bien que le récit semble suivre une progression chronologique, on a plus l'impression de feuilleter un album de photos souvenirs.
Le style de dessin est simple mais les postures et gestuelles des personnages sont très travaillées et très justes, ce qui donne beaucoup de dynamique aux différentes scènes.
Enfin, la liberté du ton et le décalage entre le propos des personnages et les situations dans lesquelles ils se trouvent, donnent à l'ensemble une grande originalité.
Une vraie réussite !!
Cette BD m'a procuré un bon moment de divertissement.
En ce qui concerne le dessin, j'apprécie la qualité de la mise en scène et le fait qu'il sorte d'un certain "académisme" me plait assez. Associé à sa technique de mise en couleur, je trouve que Calvez a une réelle originalité.
Et puis le petit Nelson jeune, je lui trouve un air fripon qui me fait craquer !
J'attends la suite avec impatience.
Je vous avouerai qu'en vieil amateur de BD fantastique et de SF, le thème de ce comics m'a tapé dans l'oeil au moment de sa sortie.
Et ce n'est que maintenant, quelques mois après, que j'ai enfin le loisir de lire cette BD (merci pierig !). Eh bien je ne suis pas déçu. De prime abord, j'avoue que le dessin m'a un peu rebuté. Mauvaises perspectives, visages peu expressifs, effets de flou un peu étranges... Ca m'a un peu gêné au départ. Et puis je me suis quand même concentré sur le récit, pour ne plus en décrocher. Putain, il y a une sacrée ambiance dans cette histoire ! On retrouve un peu le style qu'il y a dans des vieux films du style Body Snatchers, ou The Midwich Cuckoos.
Une petite communauté qui se retrouve phagocytée (c'est presque le cas de le dire) par des créatures étranges, venues d'on ne sait où. Ici le symbolisme sexuel est évident, bien plus prégnant que dans La Mutante, par exemple. Et c'est tant mieux, car ce sujet tabou, à peine reconnu dans nombre de récits classiques, permet la libération du récit, et de suivre la montée en puissance de l'angoisse. Au fil des tomes, la sensation de huis clos s'intensifie au sein de la trentaine de survivants. Les dissensions, les peurs, les remords et les ressentiments se font jour.
Ce comics est avant tout une étude sociologique. Dans une situation de crise, comment des gens ordinaires se comporteraient-ils ? La personne qui incarne l'autorité en temps normal est-elle la plus digne de confiance ? La force physique exclut-elle la faiblesse psychologique ? Dans une ambiance crépusculaire, c'est très intéressant, presque facinant par moments, tant les éléments semblent s'enchaîner inexorablement, sans pitié, sans rémission.
Inexorable, la situation se dégrade, pour le grand plaisir du lecteur, réduit au stade de simple spectateur observant une colonie de fourmis s'agitant dans tous les sens dans un bocal qui leur interdit toute retraite.
Que vont-elles faire ? Attaquer le verre ? Se manger entre elles ? Essayer de s'organiser ou tenter de s'en sortir chacune de son côté ? La comparaison n'est pas tout à fait légitime, puisqu'une fourmi agit en priorité pour le groupe, pas pour soi. Dans "Girls" les situations sont plus variées, les motivations probablement beaucoup plus complexes...
Le dessin n'est pas extraordinaire (mises à part les différentes couvertures), mais ce défaut s'efface vite derrière la qualité de l'histoire...
Une belle réussite.
Distribuée par le King Features Syndicate, la série démarre -sous forme de strips- dans divers quotidiens américains dès le 13 Août 1928.
En 1931, une planche dominicale est ajoutée, ce jusqu'en 1972.
"Tim Tyler's Luck" ?... (en V.O.) C'est -pour moi- une très grande série. De la vraie et bonne aventure comme on n'en fait plus tellement de nos jours.
Rapidement, et au vu du lectorat de l'époque qui en redemande, Lyman Young va s'entourer -au fil des épisodes- de prestigieux assistants tels Alex Raymond (Flash Gordon, Jim la Jungle, Agent secret X-9), Charles Flanders (La famille Illico, "Lone Ranger") et Burne Hogarth (Tarzan). Vraiment, que du très beau monde !...
Au décès de Young, en Février 1984, son fils Bob (qui travaille aussi sur la série depuis 1952) reprendra le flambeau.
Et en France ?...
J'ai fait la connaissance de cette vraiment chouette série d'aventures dans mes "trouvailles" d'avant-guerre ; ces hebdos "d'un autre âge" qui sentent si bon le vieux papier.
Et il y en a, des pages, dans ces vieux "Aventures", "Jumbo", "Heroïc", "Aventures et Mystères" et autres "Appel de la Jungle" (des récits complets souvent en format "à l'italienne").
Traduite par "Raoul et Gaston" (merci au gugusse qui -à l'époque- a trouvé ce titre !), la série sera baptisée "Richard le Téméraire" dans "Le Journal de Mickey" ou "Fred et Tim" lors des éditions en recueils chez Hachette. Allez comprendre !...
Mon avis sincère ?... J'aime vraiment bien !
Le dessin est d'un très beau réalisme, exécuté par un des maîtres du genre, et sert de bien belle façon les divers scénarios imaginés pour ces aventures dites "exotiques" ; un mot qui -en ce temps là- avait encore tout son charme.
Les albums (si ! si ! on en trouve !) :
Ed. Hachette : 1 cartonné, en 1934, sous le nom de "Fred et Tim" + 2 cartonnés en 1974.
Ed. Flammarion : 1 cartonné en 1936 ("Fred et Tim" également).
Ed. Celeg : 1 broché en 1964 ("Raoul et Gaston")
Ed. RTP : 2 brochés en 1975 (sous le nom originel de "Tim Tyler's Luck").
Ed. Pacific Club of Comics : 1 broché, non daté ("Richard le téméraire") après 1935.
Ed. Futuropolis, collection Copyright, un cartonné en 1981. Une sorte d'intégrale qui reprend les années 1932-1933.
"Raoul et Gaston" ?... Ils ne sont plus que dans la mémoire de quelques collectionneurs. Dommage, par ce que : bon sang, qu'est-ce que c'était bien fait !
Un de mes coups de coeur. Et ils sont rares !...
Et si un jour la terre est mise en vente ? Cela semble très farfelue comme idée n’est-ce pas ? Et pourtant, Kokor l’a osé et l’a mise en images avec cet album plein de poésie et d’absurdité légère…
Dès le début de l’album, le ton est donné : un extraterrestre atterrit sur terre comme candidat à l’achat de notre planète et refuse de la visiter avec un engin motorisé proposé par l’agent Sulivan Vilette. Le lecteur est ensuite invité à suivre les péripéties de ce couple insolite en balade sur des chevaux à travers nos belles contrées…
Au fil de la lecture, l’auteur va emmener intelligemment le lecteur vers un récit original plein de rêveries et de surprises, là où le bédéphile ne s’attend pas du tout à découvrir ce fameux dénouement !
Kokor parsème son album de séquences poétiques d’une beauté inégalée à ma connaissance dans le milieu de la bd franco-belge.
L’humour, distillé d’une manière légèrement absurde, est très présent dans cette bd à travers les dialogues entre l’extraterrestre et l’agent. Cet humour est également servi par les réactions de personnages qui suivent leurs aventures grâce à une émission de radio.
J’aime beaucoup le dessin de Kokor. "Balade balade" est le deuxième one-shot de l’auteur (Kady fut son premier one-shot, c’est un album que je vous conseille également de lire) à une époque où celui-ci ne réalisait pas encore la mise en couleurs. Le noir et blanc de Kokor est très agréable à contempler et, à mon avis, ne devrait pas décourager les bédéphiles peu habitués au noir et blanc. La narration est excellente, elle « capte » irrémédiablement le lecteur jusqu’au dénouement.
Au final, j’ai été très charmé par cet album au scénario très original, plein de surprises et de poésies. C’est exactement le genre de bd à « déguster » dans un bon vieux fauteuil en fin de soirée et avec lequel le lecteur passera un bon moment de rêveries. A découvrir impérativement !
Très très beau diptyque.
Autant dans sa conception que dans son exécution.
En effet le pari de Georges et Layla Bess de nous faire découvrir "de l'intérieur" l'écriture d'une histoire, est très intéressante. On eût pu craindre le côté "je suis un être supérieur, je crée la vie, etc.", mais pas du tout, on suit le couple dans ses hésitations, ses aller-retours, ses interrogations quant à l'orientation à donner à leur histoire. En cela l'oeuvre est d'une fraîcheur déconcertante et bienvenue, même si le procédé est "voulu".
Cela donne une mise en abyme de l'histoire tout à fait intéressante, d'autant plus que le conte qui nous est narré est passionnant, prenant. On a du mal à s'en détacher.
D'autant plus que le dessin de Georges Bess est d'une maîtrise époustouflante, comme dans Escondida, et que du coup son récit est entièrement réaliste, malgré le côté fantastique qui sous-tend toute l'histoire. Mais le patrimoine jodorowskien de Georges Bess remonte quand même à la surface, surtout dans le tome 2.
En effet le couple Bess joue un peu plus sur l'introspection, sur le sidéral, sur le métaphysique, histoire de pimenter un peu l'histoire.
Mais contrairement à certaines histoires du scénariste chilien, cela n'en devient pas embrouillé pour autant, et l'on reste dans le cadre des contes et légendes indiennes.
L'Inde, qui a donc largement inspiré ces deux auteurs, pour cette histoire en deux parties très intéressante, un conte aux frontières du mysticisme illustré avec énormément de talent.
"One Piece" est un manga à l'univers démentiel, aux possibilités infinies. Ce chef-d'œuvre est sans conteste la perle de la japanimation avec Dragon Ball, on comprend l'engouement de bons nombres de mangakas à s'en inspirer.
Mais un manga de ce type sans humour est creux, c'est pourquoi "One piece" est et restera une œuvre magistrale, l'humour étant fantastique et omniprésent. De loin le meilleur humour que l'on puisse trouver dans le monde du manga (À noter que "Eyeshield" 21 n'est pas mal non plus :p). L'aventure quant à elle est passionnante, on ne sait jamais à quoi s'attendre et les ennemis (ou amis cachés d'ailleurs, je n'en dis pas plus) sont plus que charismatiques (je pense particulièrement à Dragon, Barbe noire, Ace, Ao Kiji, et j'en passe). L'équipage quant à lui est très agréable ; mention spéciale à Chopper, Luffy et Pipo les guignols du bateau ;p.
En conclusion "One piece" est une œuvre magique inégalée, salutations à Monsieur Oda pour son époustouflante création.
Etrange...
Surprenant...
Grotesque...
Débile...
... et génial en même temps !...
Une BD ?... Ben oui, mais sans paroles, sans phylactères, sans onomatopées ; le tout dans une suite graphique peu courante.
Vraiment troublant pour celui ou celle qui saura s'en laisser imprégner. L'ouvrage est signé par un Hollandais dont je ne connais pour ainsi dire rien.
CHRZ ?... ce sont les consonnes de chorizo, ce saucisson sec espagnol.
Pourquoi ?... J'en sais fichtre rien non plus ! Rageant, non ?...
Un album qui peut être éprouvant, même pour un amateur très éclairé, rébarbatif, attirant, nul et sublime à la fois.
J’avais envie de mettre "0" et "5" en même temps. J'opte pour un "4", car "ça", je ne l'ai jamais vu avant. Et aussi un coup de coeur. Un coup DANS le coeur...
Je viens de découvrir cette série par l'achat des deux premiers albums.
Contrairement au seul avis donné sur cette série, le style et le dessin me séduisent fortement, me rappelant (j'ai passé la cinquantaine) le plaisir que j'éprouvais quand je lisais des séries comme Blake et Mortimer ou Lefranc.
Le style, décalé par rapport aux canons actuels, nous ramène à la grande époque de la BD Belge et de sa fameuse ligne claire.
Au départ, on a l'impression de se retrouver dans un "remake" de "La grande pyramide", mais rapidement, et notamment avec le deuxième tome, on sent que le scénario va faire appel à d'autres légendes de l'univers archéologique. Trés vite on se prend à réver à d'autres civilisations, et à regretter que cette histoire ne soit qu'une fiction.
Cette BD est distrayante, car elle se lit facilement, et vous détend, sans pour autant faire appel à des concepts complexes, mais pas moins imaginaires, comme ceux des séries plus modernes d'action ou de fiction.
J'ai réellement passé un bon moment à la lecture, en continu, de ces deux albums et j'attends avec impatience la suite.
Raymond
On entre dans cet album comme on entre dans l’eau, en douceur, sans brusquerie. Une voix intime nous parle, raconte, c’est celle d’un homme calme, dont l’apparente sérénité cache une mélancolie profonde, marquée par la relation devenue difficile entre lui et celle qu’il aime. Le couple va mal : un jour, elle partira, il le sait, parce qu’elle veut un enfant et que cela lui est impossible. Dehors, la pluie tombe et ne s’arrête plus. Les météorologues s’interrogent. Elle partira, il le sait. L’eau s’infiltre partout, paralysant la société, la violence s’installe, le monde se noie... Lui n’en a cure, il n’a d’yeux que pour elle et son couple qui se noie...
Les Bruxellois Lambé et De Pierpont prouvent qu’en matière de récit intimiste, la BD n’a rien à envier au cinéma et à la littérature. Magnifiquement utilisé, un texte-off peut procurer, dans son jeu de distanciation avec l’image, des sensations d’une rare intensité. Judicieusement mis en scène, les lieux et les objets peuvent, au travers des cases d’une BD, imposer leur force ontologique. Le dessin tout en rondeur et cette mise en couleur pastel qui fond entre elles couleurs chaudes et froides sont admirables, on ne lit pas les cases de Lambé, on s’y plonge. Le coup de génie de cet album est aussi d’avoir articulé l’intime et la tragédie planétaire au sein d’une gigantesque allégorie poétique et surréaliste. Un couple se noie et c’est un monde qui disparaît...
Inutile de chercher un véritable lien logique entre les deux événements, il est psychologique et poétique, il s’impose surtout comme un dispositif narratif extrêmement efficace qui s’achève sur un final lumineux et transcendant, beau comme un poème.
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Safari Monseigneur
Une B.D. qui sort de l'ordinaire, franchement drôle et décalée. Le déroulement de l'action est atypique : bien que le récit semble suivre une progression chronologique, on a plus l'impression de feuilleter un album de photos souvenirs. Le style de dessin est simple mais les postures et gestuelles des personnages sont très travaillées et très justes, ce qui donne beaucoup de dynamique aux différentes scènes. Enfin, la liberté du ton et le décalage entre le propos des personnages et les situations dans lesquelles ils se trouvent, donnent à l'ensemble une grande originalité. Une vraie réussite !!
Nelson Lobster
Cette BD m'a procuré un bon moment de divertissement. En ce qui concerne le dessin, j'apprécie la qualité de la mise en scène et le fait qu'il sorte d'un certain "académisme" me plait assez. Associé à sa technique de mise en couleur, je trouve que Calvez a une réelle originalité. Et puis le petit Nelson jeune, je lui trouve un air fripon qui me fait craquer ! J'attends la suite avec impatience.
Girls
Je vous avouerai qu'en vieil amateur de BD fantastique et de SF, le thème de ce comics m'a tapé dans l'oeil au moment de sa sortie. Et ce n'est que maintenant, quelques mois après, que j'ai enfin le loisir de lire cette BD (merci pierig !). Eh bien je ne suis pas déçu. De prime abord, j'avoue que le dessin m'a un peu rebuté. Mauvaises perspectives, visages peu expressifs, effets de flou un peu étranges... Ca m'a un peu gêné au départ. Et puis je me suis quand même concentré sur le récit, pour ne plus en décrocher. Putain, il y a une sacrée ambiance dans cette histoire ! On retrouve un peu le style qu'il y a dans des vieux films du style Body Snatchers, ou The Midwich Cuckoos. Une petite communauté qui se retrouve phagocytée (c'est presque le cas de le dire) par des créatures étranges, venues d'on ne sait où. Ici le symbolisme sexuel est évident, bien plus prégnant que dans La Mutante, par exemple. Et c'est tant mieux, car ce sujet tabou, à peine reconnu dans nombre de récits classiques, permet la libération du récit, et de suivre la montée en puissance de l'angoisse. Au fil des tomes, la sensation de huis clos s'intensifie au sein de la trentaine de survivants. Les dissensions, les peurs, les remords et les ressentiments se font jour. Ce comics est avant tout une étude sociologique. Dans une situation de crise, comment des gens ordinaires se comporteraient-ils ? La personne qui incarne l'autorité en temps normal est-elle la plus digne de confiance ? La force physique exclut-elle la faiblesse psychologique ? Dans une ambiance crépusculaire, c'est très intéressant, presque facinant par moments, tant les éléments semblent s'enchaîner inexorablement, sans pitié, sans rémission. Inexorable, la situation se dégrade, pour le grand plaisir du lecteur, réduit au stade de simple spectateur observant une colonie de fourmis s'agitant dans tous les sens dans un bocal qui leur interdit toute retraite. Que vont-elles faire ? Attaquer le verre ? Se manger entre elles ? Essayer de s'organiser ou tenter de s'en sortir chacune de son côté ? La comparaison n'est pas tout à fait légitime, puisqu'une fourmi agit en priorité pour le groupe, pas pour soi. Dans "Girls" les situations sont plus variées, les motivations probablement beaucoup plus complexes... Le dessin n'est pas extraordinaire (mises à part les différentes couvertures), mais ce défaut s'efface vite derrière la qualité de l'histoire... Une belle réussite.
Raoul et Gaston (Richard le Téméraire/Fred et Tim/Tim Tyler's Luck)
Distribuée par le King Features Syndicate, la série démarre -sous forme de strips- dans divers quotidiens américains dès le 13 Août 1928. En 1931, une planche dominicale est ajoutée, ce jusqu'en 1972. "Tim Tyler's Luck" ?... (en V.O.) C'est -pour moi- une très grande série. De la vraie et bonne aventure comme on n'en fait plus tellement de nos jours. Rapidement, et au vu du lectorat de l'époque qui en redemande, Lyman Young va s'entourer -au fil des épisodes- de prestigieux assistants tels Alex Raymond (Flash Gordon, Jim la Jungle, Agent secret X-9), Charles Flanders (La famille Illico, "Lone Ranger") et Burne Hogarth (Tarzan). Vraiment, que du très beau monde !... Au décès de Young, en Février 1984, son fils Bob (qui travaille aussi sur la série depuis 1952) reprendra le flambeau. Et en France ?... J'ai fait la connaissance de cette vraiment chouette série d'aventures dans mes "trouvailles" d'avant-guerre ; ces hebdos "d'un autre âge" qui sentent si bon le vieux papier. Et il y en a, des pages, dans ces vieux "Aventures", "Jumbo", "Heroïc", "Aventures et Mystères" et autres "Appel de la Jungle" (des récits complets souvent en format "à l'italienne"). Traduite par "Raoul et Gaston" (merci au gugusse qui -à l'époque- a trouvé ce titre !), la série sera baptisée "Richard le Téméraire" dans "Le Journal de Mickey" ou "Fred et Tim" lors des éditions en recueils chez Hachette. Allez comprendre !... Mon avis sincère ?... J'aime vraiment bien ! Le dessin est d'un très beau réalisme, exécuté par un des maîtres du genre, et sert de bien belle façon les divers scénarios imaginés pour ces aventures dites "exotiques" ; un mot qui -en ce temps là- avait encore tout son charme. Les albums (si ! si ! on en trouve !) : Ed. Hachette : 1 cartonné, en 1934, sous le nom de "Fred et Tim" + 2 cartonnés en 1974. Ed. Flammarion : 1 cartonné en 1936 ("Fred et Tim" également). Ed. Celeg : 1 broché en 1964 ("Raoul et Gaston") Ed. RTP : 2 brochés en 1975 (sous le nom originel de "Tim Tyler's Luck"). Ed. Pacific Club of Comics : 1 broché, non daté ("Richard le téméraire") après 1935. Ed. Futuropolis, collection Copyright, un cartonné en 1981. Une sorte d'intégrale qui reprend les années 1932-1933. "Raoul et Gaston" ?... Ils ne sont plus que dans la mémoire de quelques collectionneurs. Dommage, par ce que : bon sang, qu'est-ce que c'était bien fait ! Un de mes coups de coeur. Et ils sont rares !...
Balade Balade
Et si un jour la terre est mise en vente ? Cela semble très farfelue comme idée n’est-ce pas ? Et pourtant, Kokor l’a osé et l’a mise en images avec cet album plein de poésie et d’absurdité légère… Dès le début de l’album, le ton est donné : un extraterrestre atterrit sur terre comme candidat à l’achat de notre planète et refuse de la visiter avec un engin motorisé proposé par l’agent Sulivan Vilette. Le lecteur est ensuite invité à suivre les péripéties de ce couple insolite en balade sur des chevaux à travers nos belles contrées… Au fil de la lecture, l’auteur va emmener intelligemment le lecteur vers un récit original plein de rêveries et de surprises, là où le bédéphile ne s’attend pas du tout à découvrir ce fameux dénouement ! Kokor parsème son album de séquences poétiques d’une beauté inégalée à ma connaissance dans le milieu de la bd franco-belge. L’humour, distillé d’une manière légèrement absurde, est très présent dans cette bd à travers les dialogues entre l’extraterrestre et l’agent. Cet humour est également servi par les réactions de personnages qui suivent leurs aventures grâce à une émission de radio. J’aime beaucoup le dessin de Kokor. "Balade balade" est le deuxième one-shot de l’auteur (Kady fut son premier one-shot, c’est un album que je vous conseille également de lire) à une époque où celui-ci ne réalisait pas encore la mise en couleurs. Le noir et blanc de Kokor est très agréable à contempler et, à mon avis, ne devrait pas décourager les bédéphiles peu habitués au noir et blanc. La narration est excellente, elle « capte » irrémédiablement le lecteur jusqu’au dénouement. Au final, j’ai été très charmé par cet album au scénario très original, plein de surprises et de poésies. C’est exactement le genre de bd à « déguster » dans un bon vieux fauteuil en fin de soirée et avec lequel le lecteur passera un bon moment de rêveries. A découvrir impérativement !
Leela et Krishna
Très très beau diptyque. Autant dans sa conception que dans son exécution. En effet le pari de Georges et Layla Bess de nous faire découvrir "de l'intérieur" l'écriture d'une histoire, est très intéressante. On eût pu craindre le côté "je suis un être supérieur, je crée la vie, etc.", mais pas du tout, on suit le couple dans ses hésitations, ses aller-retours, ses interrogations quant à l'orientation à donner à leur histoire. En cela l'oeuvre est d'une fraîcheur déconcertante et bienvenue, même si le procédé est "voulu". Cela donne une mise en abyme de l'histoire tout à fait intéressante, d'autant plus que le conte qui nous est narré est passionnant, prenant. On a du mal à s'en détacher. D'autant plus que le dessin de Georges Bess est d'une maîtrise époustouflante, comme dans Escondida, et que du coup son récit est entièrement réaliste, malgré le côté fantastique qui sous-tend toute l'histoire. Mais le patrimoine jodorowskien de Georges Bess remonte quand même à la surface, surtout dans le tome 2. En effet le couple Bess joue un peu plus sur l'introspection, sur le sidéral, sur le métaphysique, histoire de pimenter un peu l'histoire. Mais contrairement à certaines histoires du scénariste chilien, cela n'en devient pas embrouillé pour autant, et l'on reste dans le cadre des contes et légendes indiennes. L'Inde, qui a donc largement inspiré ces deux auteurs, pour cette histoire en deux parties très intéressante, un conte aux frontières du mysticisme illustré avec énormément de talent.
One Piece
"One Piece" est un manga à l'univers démentiel, aux possibilités infinies. Ce chef-d'œuvre est sans conteste la perle de la japanimation avec Dragon Ball, on comprend l'engouement de bons nombres de mangakas à s'en inspirer. Mais un manga de ce type sans humour est creux, c'est pourquoi "One piece" est et restera une œuvre magistrale, l'humour étant fantastique et omniprésent. De loin le meilleur humour que l'on puisse trouver dans le monde du manga (À noter que "Eyeshield" 21 n'est pas mal non plus :p). L'aventure quant à elle est passionnante, on ne sait jamais à quoi s'attendre et les ennemis (ou amis cachés d'ailleurs, je n'en dis pas plus) sont plus que charismatiques (je pense particulièrement à Dragon, Barbe noire, Ace, Ao Kiji, et j'en passe). L'équipage quant à lui est très agréable ; mention spéciale à Chopper, Luffy et Pipo les guignols du bateau ;p. En conclusion "One piece" est une œuvre magique inégalée, salutations à Monsieur Oda pour son époustouflante création.
CHRZ
Etrange... Surprenant... Grotesque... Débile... ... et génial en même temps !... Une BD ?... Ben oui, mais sans paroles, sans phylactères, sans onomatopées ; le tout dans une suite graphique peu courante. Vraiment troublant pour celui ou celle qui saura s'en laisser imprégner. L'ouvrage est signé par un Hollandais dont je ne connais pour ainsi dire rien. CHRZ ?... ce sont les consonnes de chorizo, ce saucisson sec espagnol. Pourquoi ?... J'en sais fichtre rien non plus ! Rageant, non ?... Un album qui peut être éprouvant, même pour un amateur très éclairé, rébarbatif, attirant, nul et sublime à la fois. J’avais envie de mettre "0" et "5" en même temps. J'opte pour un "4", car "ça", je ne l'ai jamais vu avant. Et aussi un coup de coeur. Un coup DANS le coeur...
Allan Mac Bride
Je viens de découvrir cette série par l'achat des deux premiers albums. Contrairement au seul avis donné sur cette série, le style et le dessin me séduisent fortement, me rappelant (j'ai passé la cinquantaine) le plaisir que j'éprouvais quand je lisais des séries comme Blake et Mortimer ou Lefranc. Le style, décalé par rapport aux canons actuels, nous ramène à la grande époque de la BD Belge et de sa fameuse ligne claire. Au départ, on a l'impression de se retrouver dans un "remake" de "La grande pyramide", mais rapidement, et notamment avec le deuxième tome, on sent que le scénario va faire appel à d'autres légendes de l'univers archéologique. Trés vite on se prend à réver à d'autres civilisations, et à regretter que cette histoire ne soit qu'une fiction. Cette BD est distrayante, car elle se lit facilement, et vous détend, sans pour autant faire appel à des concepts complexes, mais pas moins imaginaires, comme ceux des séries plus modernes d'action ou de fiction. J'ai réellement passé un bon moment à la lecture, en continu, de ces deux albums et j'attends avec impatience la suite. Raymond
La Pluie
On entre dans cet album comme on entre dans l’eau, en douceur, sans brusquerie. Une voix intime nous parle, raconte, c’est celle d’un homme calme, dont l’apparente sérénité cache une mélancolie profonde, marquée par la relation devenue difficile entre lui et celle qu’il aime. Le couple va mal : un jour, elle partira, il le sait, parce qu’elle veut un enfant et que cela lui est impossible. Dehors, la pluie tombe et ne s’arrête plus. Les météorologues s’interrogent. Elle partira, il le sait. L’eau s’infiltre partout, paralysant la société, la violence s’installe, le monde se noie... Lui n’en a cure, il n’a d’yeux que pour elle et son couple qui se noie... Les Bruxellois Lambé et De Pierpont prouvent qu’en matière de récit intimiste, la BD n’a rien à envier au cinéma et à la littérature. Magnifiquement utilisé, un texte-off peut procurer, dans son jeu de distanciation avec l’image, des sensations d’une rare intensité. Judicieusement mis en scène, les lieux et les objets peuvent, au travers des cases d’une BD, imposer leur force ontologique. Le dessin tout en rondeur et cette mise en couleur pastel qui fond entre elles couleurs chaudes et froides sont admirables, on ne lit pas les cases de Lambé, on s’y plonge. Le coup de génie de cet album est aussi d’avoir articulé l’intime et la tragédie planétaire au sein d’une gigantesque allégorie poétique et surréaliste. Un couple se noie et c’est un monde qui disparaît... Inutile de chercher un véritable lien logique entre les deux événements, il est psychologique et poétique, il s’impose surtout comme un dispositif narratif extrêmement efficace qui s’achève sur un final lumineux et transcendant, beau comme un poème.