C’est certainement la meilleure bd ayant pour thème l’aviation durant la 2e guerre mondiale qu’il m’ait été donné de lire.
L’histoire, assez conventionnelle sur le fond, est prenante d’un bout à l’autre. On sent que Marvano s’est bien documenté pour décrire le quotidien de ces aviateurs anglais qui partent bombarder des villes allemandes. La courte amitié qui va lier Aubie à la petite fille à la poupée est touchante et donne une certaine intensité émotionnelle au récit sans pour autant tomber dans un sentimentalisme excessif. Voici donc un bel hommage à ces hommes qui font la guerre non pas par choix mais par devoir.
Marvano, qui assure aussi la partie graphique, propose des planches magnifiques avec des plans de bataille aérienne superbement cadrées. Vraiment du beau travail !
Bref, un one shot chaudement conseillé !
Ca y est ! Le tome 3 est sorti… le 1er cycle est terminé… je peux enfin aviser !
La Métaphore du Papillon est une série qui m’a procuré un plaisir fou à sa lecture.
Tout d’abord grâce l’originalité de l’histoire : le fondateur de la cyndinique, la science de la gestion du risque et du hasard, parvient à élaborer des algorithmes de calculs de statistiques permettant de prévoir les événements futurs.
Ce scientifique machiavélique, pour prouver la véracité de son travail au consortium qui lui fournit les super-calculateurs, va monter une machination diabolique : fondée sur le concept de la métaphore du papillon qui dit qu’un battement d’ailes de papillon à Tokyo peut provoquer un ouragan sur l’Atlantique (petites causes, grands effets), il attrape dans ses filets Chriss Michalska, un gars tout à fait ordinaire, et va donner de petits coups de pouce au hasard pour en faire l’élément central de sa machination… je m’arrête là, car j’ai peur d’en avoir déjà trop dit… je vous le dis, c'est du costaud.
Les personnages ne sont pas en reste et sont assez bien développés au cours de ces 3 tomes. Le scientifique est machiavélique à souhait, prêt à tout, sans scrupule. Le héros malgré lui, Chriss, subit tout au long de l’histoire la destinée qu’on lui fabrique. Fabiola, jeune fille au caractère bien trempé, qui sait ce qu’elle veut, accompagne Chriss et lui sert souvent de bouée de sauvetage.
Le dessin, le découpage et la mise en couleur, au début hésitants, s’améliorent de planche en planche. Ne jugez pas le travail du dessinateur et du coloriste à partir de la planche de la galerie, à mon avis, elle n’est pas du tout représentative… N’hésitez pas à aller feuilleter un tome chez votre libraire.
Ca donne envie, hein ? (dites oui, s’il vous plait, merci :o). Bref vous avez compris mon enthousiasme pour cette série.
Pour finir, je vous conseille d’aller lire l’interview du scénariste, Christophe Pernoud (grand merci à Alix et à Pol), dans lequel on apprend que le 2nd cycle ne verra le jour que si le 1er cycle marche. Alors qu’attendez-vous pour devenir papillon ! Acheter cette série et vous obtiendrez un second cycle prometteur :o)
C'est tout simplement : très bon !...
Cori fait ses premiers pas dans l'hebdo Tintin n° 38, 6ème année, du 19 Septembre 1951.
Cori ?... C'est un jeune adolescent, seul rescapé d'un abordage en pleine mer. Il est recueilli par le capitaine d'un vaisseau hollandais -Harm Janszoon- qui le prend sous sa protection. Nous sommes au tout début du 17ème siècle et différentes guerres font rage entre certaines nations européennes. Les grandes puissances d'alors (Espagne, Angleterre, Hollande, France...) tentent d'assurer leur suprématie en maîtrisant l'espace maritime. Les enjeux sont énormes, tant politiques que -surtout- économiques.
Cori, c'est avant tout une magnifique épopée maritime où notre ami, de moussaillon, deviendra espion pour le compte de la reine Elizabeth d'Angleterre.
Après un premier épisode (en noir et blanc, qui ne sera édité qu'en 1976, 25 ans plus tard !), Bob de Moor, créateur de la série, délaisse ce personnage. Bob est en effet le premier assistant de Hergé et "travaille" sur Tintin.
Revenu à Cori, il en dessinera l'épopée qui se déclinera en cinq tomes. La première histoire -L' Invincible Armada- fera l'objet de deux opus. C'est tout simplement explosif, tant en originalité, en graphisme qu'en conception du scénario.
Cori ?... Il faut prendre le temps de le lire -un peu comme un Alix- et de vouloir plonger dans le temps. Certains abordent une BD en lisant l'histoire. Ici, on lit l'image. Une véritable bordée de situations explosives, d'attaques, de coups de mains, de trahisons, d'abordages. Bien qu'il en soit le héros, Cori est plus un véritable témoin d'une partie de cette époque diablement maîtrisée graphiquement par un Bob de Moor en très grande forme.
A noter :
- Le troisième album -"Cap sur l'or"- paru chez Casterman en 1993 est une édition remaniée de l'histoire originelle parue dans Tintin en 1951.
- Suite au décès de Bob survenu en 1992, son fils Johan a alors repris le flambeau et a terminé les six dernières planches du dernier récit.
L'auteur :
Bob (Robert) de Moor est né à Anvers (Belgique) le 20 Décembre 1925 et décédé à Uccle (Bruxelles) le 26 Août 1992. Dessinateur et scénariste immense ! A conçu Barelli, Conrad le Hardi, Cori le Moussaillon, a travaillé sur Lefranc (Jacques Martin), termine "Les trois formules du Dr. Sato" (Blake et Mortimer) et -surtout- assiste Hergé sur les "Tintin" depuis 1950. D'après de nombreux spécialistes, "Tintin et les Picaros" serait de son propre cru.
Outre de très nombreuses autres créations (surtout en Belgique), il était directeur artistique des Editons du Lombard et a présidé le Centre Belge de la Bande Dessinée à Bruxelles jusqu'à son décès.
Excellente surprise!
Je pensais en avoir ma claque de la HF, surtout quand elle provenait de chez Soleil, mais là, ils m'ont fait replonger! Et avec délectation, en plus!
L'énorme force de Servitude, c'est avant tout le dessin. Il est vraiment magnifique. Le traitement des personnages, le découpage des planches, les costumes des personnages, les paysages et décors... tout est léché et réalisé avec un grand talent. Le monde décrit y gagne énormément en réalisme et crédibilité, et cela devient un véritable plaisir que de tourner les pages (tout en regrettant de voir le nombre de celles qui restent à lire diminuer.. un signe qui ne trompe pas).
L' histoire, j'en conviens, n'est pas un chef d'oeuvre d'innovation. Il y a, ça et là, de fréquents emprunts à des classiques littéraires du même genre. Je pense notamment et surtout au Trône de Fer de G.R.R. Martin. Mais on est très loin d'un plagiat ou d'un pompage sans vergogne, et je gage que les tomes à venir vont contribuer à donner à cette série une autonomie plus complète.
Le seul point qui me fait hésiter, c'est le choix de colorisation en teintes sépia. Séduisant au début, j'ai peur qu'il devienne rapidement lassant et prive un peu l'ouvrage d'une partie de sa force. On verra avec la suite (très rapidement, j'espère).
Je trouve les critiques précédentes un poil dures !
Certes le ton est léger, les personnages de missionnaires ne donnent pas dans l'anticléricalisme acide mais permettent un regard décalé sur une époque fascinante : les années 30.
Le dessin est splendide et les histoires jubilatoires, nous revisitons la France, l'Amérique l'Allemagne, nous voyons les évènements qui mèneront à la guerre... avec l'humour de Yann comme d'habitude. Je suis inconditionnel.
Super ! Je viens de terminer la lecture des deux tomes et je me suis régalé (préférence pour le tome 1). Des dessins très colorés, des paysages magnifiques, une histoire procurant beaucoup d'émotions, de la joie, de la tristesse, des sourires. On se pose des questions, on cherche à deviner le dénouement. N'hésitez pas, c'est vraiment une bd de qualité.
Bravo pour la couverture du tome 1 qui est superbe. J'ai également bien aimé le format : 2 volumes de 96p.
C'est mon coup de coeur du moment !
Une BD par le scénariste de Ken le survivant, Heat et du fantastique Sanctuary, cela ne peut être que tentant. Toujours sur le milieu de la pègre japonaise, G Gokudo Girl est une oeuvre tantôt drôle, tantôt touchante, parfois très violente, mais souvent très juste dans le ton employé. Le scénariste Buronson est décidément l'un des meilleurs sur le marché, et ce depuis plus de 15 ans.
Ajoutez à cela des dessins un peu vieillots (ils me font penser dans les visages à ceux de Lupin the 3rd/Edgar de la Cambriole) et très beaux à la fois, et vous avez une oeuvre intéressante, assez courte (il n'y a que 5 tomes) et surtout très vivante. Un des "must have" du moment.
Cages : la bible du BDphile, l'album de toutes les réponses, le livre de chevet philosophique de tout être aimant la vie et ses complications, d'une manière ou d'une autre.
La grande force de cet album est en effet d'aborder de nombreux thèmes, et ce de manière très fine. Toutes les finesses du monde sont abordées, de manière plus ou moins concrètes : L'art (principalement) sous toutes ses formes, la mort, les relations humaines, la haine, l'attente, l'espoir, l'amour... toujours avec beaucoup de recul, sans vouloir donner de leçon ni être prétentieux.
Ne serait-ce que par la vision de l'art présentée par l'auteur dans cet album, "Cages" est à rapprocher de L'artiste de la famille de Larcenet : Bien que la forme soit très différente (le style est moins centré sur l'auteur dans Cages, le personnage principal étant un artiste de fiction), le fond, très fort, peut rappeler certains passages de l'album des rêveurs.
Mais c'est surtout dans la vision de la mort (et de la vie) très personnelle de Mc Kean que j'ai été touché. Le passage de l'absence du mari perdu depuis 5 ans est aussi très fort. Etrangement (ou plutôt logiquement !) il n'a pas touché d'autres lecteurs du tout : c'est une fois de plus la grande force de "Cages". Chacun sera sensible à différents passages, selon son histoire, son expérience, sa vie.
Et c'est ainsi que l'album vous parlera plus ou moins, seuls les véritables amateurs de patinage artistique n'ayant pas vibré à la lecture de cet album.
Graphiquement, c'est exquis : dessin maîtrisé en bichromie légère, ponctué par ci par là de planches très graphiques, colorées, permettant une introspection plus grande dans le récit. Mc Kean a été plus graphique encore dans d'autres albums, mais il privilégie ici la narration et s'en sort parfaitement. Certaines planches, complètement muettes, sont justement particulièrement parlantes...
Un livre culte... une réelle réflexion qui mérite d'être lue.
C'est une série qui a bercé mon enfance et je vais avoir 50 ans. Pourquoi nier aujourd'hui ce qui m'a tant plu hier. Evidemment ce n'est pas dans les canons de la mode BD actuelle, mais n'oublions pas qu'à l'époque il n'y avait pas tant de choix qu'aujourd'hui. De plus, à cette époque, on apprenait encore la morale dans le sens "positif" du terme !
Je conseillerai toujours cette lecture pour les plus jeunes à qui c'est très bien indiqué avant de perdre leur innocence au profit d'autres BD plus "dirigées" et plus "violentes".
Bon, Davodeau, à priori je suis plutôt fan. J'ai adoré Quelques jours avec un menteur et Chute de Vélo, et presque autant Le réflexe de survie. Mais cette fois, j'ai eu une petite appréhension, et j'ai commencé ma lecture un peu à reculons.
Comme j'avais tort !
En fait, c'est passionnant dès le début. On découvre l'histoire sociale récente, le développement des mouvements syndicaux, le quotidien des ouvriers issus du milieu rural, de la Libération à l'élection de Mitterrand aux présidentielles de 1981, à travers le parcours de deux militants qui nous sont très vite sympathiques. En contre-point du récit, des repères historiques, permettent de le situer dans son contexte national et international.
Le moins que l'on puisse dire c'est que le parents de l'auteur ont eu un parcours pas ordinaire, qui méritait bien que leur fils y consacre un album. A ce sujet, les conversations entre Davodeau junior et ses parents sont vraiment savoureuses. C'est l'une des forces de cet album : l'intense chaleur humaine qui se dégage des personnages, le naturel des dialogues, renforcé par le dessin. Et ça, c'est la grande force de Davodeau : des personnages rendus très vite attachants par la simplicité du texte et un trait qui restitue toutes les nuances des sentiments humains. C'est magique.
Bon, il faut dire que ses personnages, réels, ont aussi parfois bien du talent, ce qui donne lieu à des passages vraiment excellents, comme lorsque cet ex-prêtre conclut sa réflexion en disant "Dieu est une hypothèse".
De plus, comme on peut s'y attendre, à partir d'un certain moment du récit, Davodeau lui-même fait son apparition, ce qui nous vaut d'autres scènes assez sympas et nous permet ainsi de mieux le connaître.
Vous l'aurez compris, Davodeau étant un conteur et un dessinateur extrêmement talentueux, c'est à la fois instructif, sans jamais être rébarbatif, et souvent plein d'humour. J'ai donc pris un immense plaisir à lire cet album, j'ai découvert une page de l'histoire sociale récente de la France, mieux saisi le sens qu'à pu revêtir, pour tous ces gens, l'accession de François Mitterrand au pouvoir, et c'est avec enthousiasme que je lui donne 4 étoiles, et qu'à la question "achat conseillé ?" je réponds : oui ! :)
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Berlin (Les Sept Nains)
C’est certainement la meilleure bd ayant pour thème l’aviation durant la 2e guerre mondiale qu’il m’ait été donné de lire. L’histoire, assez conventionnelle sur le fond, est prenante d’un bout à l’autre. On sent que Marvano s’est bien documenté pour décrire le quotidien de ces aviateurs anglais qui partent bombarder des villes allemandes. La courte amitié qui va lier Aubie à la petite fille à la poupée est touchante et donne une certaine intensité émotionnelle au récit sans pour autant tomber dans un sentimentalisme excessif. Voici donc un bel hommage à ces hommes qui font la guerre non pas par choix mais par devoir. Marvano, qui assure aussi la partie graphique, propose des planches magnifiques avec des plans de bataille aérienne superbement cadrées. Vraiment du beau travail ! Bref, un one shot chaudement conseillé !
La Métaphore du Papillon
Ca y est ! Le tome 3 est sorti… le 1er cycle est terminé… je peux enfin aviser ! La Métaphore du Papillon est une série qui m’a procuré un plaisir fou à sa lecture. Tout d’abord grâce l’originalité de l’histoire : le fondateur de la cyndinique, la science de la gestion du risque et du hasard, parvient à élaborer des algorithmes de calculs de statistiques permettant de prévoir les événements futurs. Ce scientifique machiavélique, pour prouver la véracité de son travail au consortium qui lui fournit les super-calculateurs, va monter une machination diabolique : fondée sur le concept de la métaphore du papillon qui dit qu’un battement d’ailes de papillon à Tokyo peut provoquer un ouragan sur l’Atlantique (petites causes, grands effets), il attrape dans ses filets Chriss Michalska, un gars tout à fait ordinaire, et va donner de petits coups de pouce au hasard pour en faire l’élément central de sa machination… je m’arrête là, car j’ai peur d’en avoir déjà trop dit… je vous le dis, c'est du costaud. Les personnages ne sont pas en reste et sont assez bien développés au cours de ces 3 tomes. Le scientifique est machiavélique à souhait, prêt à tout, sans scrupule. Le héros malgré lui, Chriss, subit tout au long de l’histoire la destinée qu’on lui fabrique. Fabiola, jeune fille au caractère bien trempé, qui sait ce qu’elle veut, accompagne Chriss et lui sert souvent de bouée de sauvetage. Le dessin, le découpage et la mise en couleur, au début hésitants, s’améliorent de planche en planche. Ne jugez pas le travail du dessinateur et du coloriste à partir de la planche de la galerie, à mon avis, elle n’est pas du tout représentative… N’hésitez pas à aller feuilleter un tome chez votre libraire. Ca donne envie, hein ? (dites oui, s’il vous plait, merci :o). Bref vous avez compris mon enthousiasme pour cette série. Pour finir, je vous conseille d’aller lire l’interview du scénariste, Christophe Pernoud (grand merci à Alix et à Pol), dans lequel on apprend que le 2nd cycle ne verra le jour que si le 1er cycle marche. Alors qu’attendez-vous pour devenir papillon ! Acheter cette série et vous obtiendrez un second cycle prometteur :o)
Cori le Moussaillon
C'est tout simplement : très bon !... Cori fait ses premiers pas dans l'hebdo Tintin n° 38, 6ème année, du 19 Septembre 1951. Cori ?... C'est un jeune adolescent, seul rescapé d'un abordage en pleine mer. Il est recueilli par le capitaine d'un vaisseau hollandais -Harm Janszoon- qui le prend sous sa protection. Nous sommes au tout début du 17ème siècle et différentes guerres font rage entre certaines nations européennes. Les grandes puissances d'alors (Espagne, Angleterre, Hollande, France...) tentent d'assurer leur suprématie en maîtrisant l'espace maritime. Les enjeux sont énormes, tant politiques que -surtout- économiques. Cori, c'est avant tout une magnifique épopée maritime où notre ami, de moussaillon, deviendra espion pour le compte de la reine Elizabeth d'Angleterre. Après un premier épisode (en noir et blanc, qui ne sera édité qu'en 1976, 25 ans plus tard !), Bob de Moor, créateur de la série, délaisse ce personnage. Bob est en effet le premier assistant de Hergé et "travaille" sur Tintin. Revenu à Cori, il en dessinera l'épopée qui se déclinera en cinq tomes. La première histoire -L' Invincible Armada- fera l'objet de deux opus. C'est tout simplement explosif, tant en originalité, en graphisme qu'en conception du scénario. Cori ?... Il faut prendre le temps de le lire -un peu comme un Alix- et de vouloir plonger dans le temps. Certains abordent une BD en lisant l'histoire. Ici, on lit l'image. Une véritable bordée de situations explosives, d'attaques, de coups de mains, de trahisons, d'abordages. Bien qu'il en soit le héros, Cori est plus un véritable témoin d'une partie de cette époque diablement maîtrisée graphiquement par un Bob de Moor en très grande forme. A noter : - Le troisième album -"Cap sur l'or"- paru chez Casterman en 1993 est une édition remaniée de l'histoire originelle parue dans Tintin en 1951. - Suite au décès de Bob survenu en 1992, son fils Johan a alors repris le flambeau et a terminé les six dernières planches du dernier récit. L'auteur : Bob (Robert) de Moor est né à Anvers (Belgique) le 20 Décembre 1925 et décédé à Uccle (Bruxelles) le 26 Août 1992. Dessinateur et scénariste immense ! A conçu Barelli, Conrad le Hardi, Cori le Moussaillon, a travaillé sur Lefranc (Jacques Martin), termine "Les trois formules du Dr. Sato" (Blake et Mortimer) et -surtout- assiste Hergé sur les "Tintin" depuis 1950. D'après de nombreux spécialistes, "Tintin et les Picaros" serait de son propre cru. Outre de très nombreuses autres créations (surtout en Belgique), il était directeur artistique des Editons du Lombard et a présidé le Centre Belge de la Bande Dessinée à Bruxelles jusqu'à son décès.
Servitude
Excellente surprise! Je pensais en avoir ma claque de la HF, surtout quand elle provenait de chez Soleil, mais là, ils m'ont fait replonger! Et avec délectation, en plus! L'énorme force de Servitude, c'est avant tout le dessin. Il est vraiment magnifique. Le traitement des personnages, le découpage des planches, les costumes des personnages, les paysages et décors... tout est léché et réalisé avec un grand talent. Le monde décrit y gagne énormément en réalisme et crédibilité, et cela devient un véritable plaisir que de tourner les pages (tout en regrettant de voir le nombre de celles qui restent à lire diminuer.. un signe qui ne trompe pas). L' histoire, j'en conviens, n'est pas un chef d'oeuvre d'innovation. Il y a, ça et là, de fréquents emprunts à des classiques littéraires du même genre. Je pense notamment et surtout au Trône de Fer de G.R.R. Martin. Mais on est très loin d'un plagiat ou d'un pompage sans vergogne, et je gage que les tomes à venir vont contribuer à donner à cette série une autonomie plus complète. Le seul point qui me fait hésiter, c'est le choix de colorisation en teintes sépia. Séduisant au début, j'ai peur qu'il devienne rapidement lassant et prive un peu l'ouvrage d'une partie de sa force. On verra avec la suite (très rapidement, j'espère).
Odilon Verjus
Je trouve les critiques précédentes un poil dures ! Certes le ton est léger, les personnages de missionnaires ne donnent pas dans l'anticléricalisme acide mais permettent un regard décalé sur une époque fascinante : les années 30. Le dessin est splendide et les histoires jubilatoires, nous revisitons la France, l'Amérique l'Allemagne, nous voyons les évènements qui mèneront à la guerre... avec l'humour de Yann comme d'habitude. Je suis inconditionnel.
Où le regard ne porte pas...
Super ! Je viens de terminer la lecture des deux tomes et je me suis régalé (préférence pour le tome 1). Des dessins très colorés, des paysages magnifiques, une histoire procurant beaucoup d'émotions, de la joie, de la tristesse, des sourires. On se pose des questions, on cherche à deviner le dénouement. N'hésitez pas, c'est vraiment une bd de qualité. Bravo pour la couverture du tome 1 qui est superbe. J'ai également bien aimé le format : 2 volumes de 96p. C'est mon coup de coeur du moment !
G Gokudo girl
Une BD par le scénariste de Ken le survivant, Heat et du fantastique Sanctuary, cela ne peut être que tentant. Toujours sur le milieu de la pègre japonaise, G Gokudo Girl est une oeuvre tantôt drôle, tantôt touchante, parfois très violente, mais souvent très juste dans le ton employé. Le scénariste Buronson est décidément l'un des meilleurs sur le marché, et ce depuis plus de 15 ans. Ajoutez à cela des dessins un peu vieillots (ils me font penser dans les visages à ceux de Lupin the 3rd/Edgar de la Cambriole) et très beaux à la fois, et vous avez une oeuvre intéressante, assez courte (il n'y a que 5 tomes) et surtout très vivante. Un des "must have" du moment.
Cages
Cages : la bible du BDphile, l'album de toutes les réponses, le livre de chevet philosophique de tout être aimant la vie et ses complications, d'une manière ou d'une autre. La grande force de cet album est en effet d'aborder de nombreux thèmes, et ce de manière très fine. Toutes les finesses du monde sont abordées, de manière plus ou moins concrètes : L'art (principalement) sous toutes ses formes, la mort, les relations humaines, la haine, l'attente, l'espoir, l'amour... toujours avec beaucoup de recul, sans vouloir donner de leçon ni être prétentieux. Ne serait-ce que par la vision de l'art présentée par l'auteur dans cet album, "Cages" est à rapprocher de L'artiste de la famille de Larcenet : Bien que la forme soit très différente (le style est moins centré sur l'auteur dans Cages, le personnage principal étant un artiste de fiction), le fond, très fort, peut rappeler certains passages de l'album des rêveurs. Mais c'est surtout dans la vision de la mort (et de la vie) très personnelle de Mc Kean que j'ai été touché. Le passage de l'absence du mari perdu depuis 5 ans est aussi très fort. Etrangement (ou plutôt logiquement !) il n'a pas touché d'autres lecteurs du tout : c'est une fois de plus la grande force de "Cages". Chacun sera sensible à différents passages, selon son histoire, son expérience, sa vie. Et c'est ainsi que l'album vous parlera plus ou moins, seuls les véritables amateurs de patinage artistique n'ayant pas vibré à la lecture de cet album. Graphiquement, c'est exquis : dessin maîtrisé en bichromie légère, ponctué par ci par là de planches très graphiques, colorées, permettant une introspection plus grande dans le récit. Mc Kean a été plus graphique encore dans d'autres albums, mais il privilégie ici la narration et s'en sort parfaitement. Certaines planches, complètement muettes, sont justement particulièrement parlantes... Un livre culte... une réelle réflexion qui mérite d'être lue.
Sylvain et Sylvette
C'est une série qui a bercé mon enfance et je vais avoir 50 ans. Pourquoi nier aujourd'hui ce qui m'a tant plu hier. Evidemment ce n'est pas dans les canons de la mode BD actuelle, mais n'oublions pas qu'à l'époque il n'y avait pas tant de choix qu'aujourd'hui. De plus, à cette époque, on apprenait encore la morale dans le sens "positif" du terme ! Je conseillerai toujours cette lecture pour les plus jeunes à qui c'est très bien indiqué avant de perdre leur innocence au profit d'autres BD plus "dirigées" et plus "violentes".
Les Mauvaises Gens
Bon, Davodeau, à priori je suis plutôt fan. J'ai adoré Quelques jours avec un menteur et Chute de Vélo, et presque autant Le réflexe de survie. Mais cette fois, j'ai eu une petite appréhension, et j'ai commencé ma lecture un peu à reculons. Comme j'avais tort ! En fait, c'est passionnant dès le début. On découvre l'histoire sociale récente, le développement des mouvements syndicaux, le quotidien des ouvriers issus du milieu rural, de la Libération à l'élection de Mitterrand aux présidentielles de 1981, à travers le parcours de deux militants qui nous sont très vite sympathiques. En contre-point du récit, des repères historiques, permettent de le situer dans son contexte national et international. Le moins que l'on puisse dire c'est que le parents de l'auteur ont eu un parcours pas ordinaire, qui méritait bien que leur fils y consacre un album. A ce sujet, les conversations entre Davodeau junior et ses parents sont vraiment savoureuses. C'est l'une des forces de cet album : l'intense chaleur humaine qui se dégage des personnages, le naturel des dialogues, renforcé par le dessin. Et ça, c'est la grande force de Davodeau : des personnages rendus très vite attachants par la simplicité du texte et un trait qui restitue toutes les nuances des sentiments humains. C'est magique. Bon, il faut dire que ses personnages, réels, ont aussi parfois bien du talent, ce qui donne lieu à des passages vraiment excellents, comme lorsque cet ex-prêtre conclut sa réflexion en disant "Dieu est une hypothèse". De plus, comme on peut s'y attendre, à partir d'un certain moment du récit, Davodeau lui-même fait son apparition, ce qui nous vaut d'autres scènes assez sympas et nous permet ainsi de mieux le connaître. Vous l'aurez compris, Davodeau étant un conteur et un dessinateur extrêmement talentueux, c'est à la fois instructif, sans jamais être rébarbatif, et souvent plein d'humour. J'ai donc pris un immense plaisir à lire cet album, j'ai découvert une page de l'histoire sociale récente de la France, mieux saisi le sens qu'à pu revêtir, pour tous ces gens, l'accession de François Mitterrand au pouvoir, et c'est avec enthousiasme que je lui donne 4 étoiles, et qu'à la question "achat conseillé ?" je réponds : oui ! :)