Pour développer un tant soit peu, je dirais qu'il existe rarement des bandes dessinées sachant trouver un équilibre parfait avec d'importants facteurs tels que l'action et l'humour. Je trouve que cet auteur pratique un humour tantôt bien lourd, gras, tantôt ironique et subtil qui ne peut pas laisser indifférent son lecteur! C'est avant tout la première chose qui m'a plu. Ensuite, je trouve l'histoire très intéressante et je dis 'chapeau bas' à l'homme qui a su inventer un monde complètement déjanté (!) mais ayant l'air tellement vrai, tellement concret! On n'arrive pas à détecter la petite faute de l'auteur (dans le nom des villes par exemple, ou comment le commerce de ce monde fonctionne, etc...).
Par ailleurs, il faut aussi dire que les dessins et les couleurs sont très bien faits! Les corps des personnages principaux rappellent réellement ceux des humains (vivants) mais en même temps, il y a toux ces monstres ou extraterrestres un peu bizarres ou inquiétants mais franchement irréels.
Enfin bref, tout ça pour dire que je conseille vraiment ce livre à tous ceux qui aiment les mondes imaginaires ("vis ta vie en baffeur, c'est le secret du bonheur..."), l'humour bien placé, les héros inconscients, les filles dominatrices (de préférence brunes), les trolls bon vivants (et leur mouches), les orgnobis savants et les galaxies en péril (encore).
J'ai toujours aimé Batman, qui au même titre que Spiderman est un héros proche du lecteur, car plus humain qu'un Superman immortel par exemple. Et cette bd qui nous montre le coté sombre de Batman, plus que n'importe laquelle de celles que j'avais pu lire jusqu'à présent, est un joyau.
Les dessins ont certes leur style propre, mais je les trouve très réussis et le design général est excellent. Certaines cases / planches sont parfois moins travaillées, mais certaines autres sont de vraies merveilles et compensent aisément les autres.
Le scénario est très bon, j'ai été emporté et n'ai pu me décrocher de l'intégrale avant de l'avoir terminée... Le début est un peu long mais le jeu en vaut largement la chandelle.
Bref, que dire d'autre que "culte" pour tout amateur de super héros et de Batman ?
J'avoue ne pas trouver mieux que ce qui a déjà été dit sur cet ouvrage et ne puis que vous conseiller de l'acheter au plus vite si vous aussi aimez l'homme chauve qui sourit !
Petit à petit, je commence à rattraper mes retards de lecture. "Vieille Amérique" faisait partie de ces bds en souffrance depuis un temps.
Ce one shot a été une belle surprise, ne sachant pas trop à quoi m’attendre. J’ai beaucoup apprécié la narration enlevée de ce récit divertissant, aux dialogues jouissifs et aux situations ma fois fort inconfortables (pour nos compères). Pourtant le sujet ne prête pas à rire et ça se termine même plutôt mal pour certains ! Les auteurs parviennent à donner au récit une lecture légère sans le dénaturer. Le manque d’originalité du récit est compensé par un traitement efficace de celui-ci. Un petit bémol aux couleurs qui ne sont pas vraiment adaptées au style "caricatural" de Sandoval. Ca donne un petit côté délayé aux planches qui est regrettable. Une mise en couleur directe aurait été préférable.
Mais il serait dommage de passer à côté de ce road movie avant l’heure qui reste un bon moment de lecture !
J’ai été littéralement bluffé par cet album. On passe un très agréable moment, lors de sa lecture. Vehlmann est, sans nul doute, un des scénaristes actuels les plus doués de sa génération. Son histoire est construite comme un roman initiatique qui touche au conte, à la poésie et même à la philosophie. La recherche du conte parfait nous conduit dans une aventure tout à fait sympathique et particulièrement originale. Les personnages sont très bien caractérisés et parfaitement attachants.
L’univers que les auteurs ont choisi ; celui des mille et une nuits, celui du calife de Bagdad ; est tout à fait propice à ce genre d’histoires. La recherche du conte parfait, à travers le monde, par les 5 personnages, donne lieu à des découvertes et des voyages passionnants, voire drôles par moment et toujours très inventifs. Les univers approchés sont originaux, il y a de vraies créations totalement jubilatoires, comme ces oiseaux conteurs ou cet inquiétant homme en rouge qui est censé ne jamais quitter notre esprit.
Par contre, le dessin de Duchazeau, même s’il est très stylisé, ne me plaît que moyennement. Je le trouve trop peu lisible. C’est le seul point faible de cet album qui aurait bien mérité une mention culte, s’il n’y avait pas eu ce dernier point.
Que certains auteurs amateurs sans talent (je ne cite pas de noms pour ne pas faire de pub à "Lovely Goretta") aient réussi, grâce à un effet de mode, à transformer en vrais livres les platitudes mal dessinées qu'ils affichent sur leur page internet pour que des inconnus viennent y déposer un "kikoolol tro for ta bd, é tu lach 1 komentèr sur mon skyblog toa ossi m1tnan steuplé ?", est un phénomène assez fâcheux. Néanmoins, quand c'est une pointure comme Lewis Trondheim qui décide de se mettre au format "blog", le résultat est assez savoureux et, pour le coup, mérite largement de devenir une série de vrais livres.
Est-ce que ça vaut le coup d'acheter le livre quand on a déjà lu toutes les planches sur le blog jour après jour ? Je dirais oui. Moi, ça m'a fait autant marrer quand j'ai lu le livre que la première fois que j'ai lu "Les Petits Riens" sur le net. En plus, sur le site les planches disparaissent au fur et à mesure, ce qui justifie d'autant plus l'achat.
Pour ce qui est du contenu, ben, c'est du Trondheim pur jus, qui ne décevra pas plus qu'il ne surprendra ses fans. Fidèle à lui-même, Lewis fait ce qu'il sait si bien faire : raconter des petites anecdotes, la plupart du temps assez rigolotes, parfois inquiétantes ou tristes, sur sa petite vie d'auteur de BD. Évidemment, ça ressemble à ses Carnet de bord, à Approximativement, même un peu à Désoeuvré. Évidemment, si vous cherchez plutôt une grande aventure épique, vous ne serez pas forcément subjugué par des histoires de t-shirt sous une chemise à manches courtes ou de bout de barre chocolat-fruits secs qui tombe par terre. Et si vous aimez les Romans Graphiques sérieux et profonds qui font vachement réfléchir sur le sens de la vie et délivrent de puissants messages sur l'amour (qui est triste) et le racisme (qui est mal), vous n'allez pas forcément rigoler quand Lewis et Joann collent exprès du PQ sous leur chaussure pour faire un gag à deux balles dans un festival BD, ou quand Lewis bourré fait du sabre-laser en jouant du piano pour montrer à ses potes qu'il est plus fort que Dark Vador.
Par contre, ben, si vous aimez bien les couillonnades habituelles de Lewis-le-parano, Lewis-l'hypocondriaque, Lewis-le-gamin, Lewis-le-rigolo, pas d'hésitation, ce petit album (et ceux qui suivront) a sa place dans votre collection.
Jessica Abel...
Un nom qu'il va falloir retenir. Car son premier ouvrage publié en France est un joli "coup". A l'heure où le président américain a l'intention de faire dresser un mur entre son pays et le Mexique, l'éclairage que donne l'auteur de la vie au sud du Rio Grande, et surtout de la façon dont les Américains y sont perçus, nous permet d'appréhender certains enjeux internationaux.
"La Perdida", est, comme son nom l'indique, l'histoire d'une jeune fille qui a voulu se perdre dans la culture mexicaine, et s'y retrouve encore plus isolée qu'elle ne le pensait. Pire, elle aboutit à un point de non-retour, au milieu d'une sombre affaire due à des incompréhensions et des jalousies inter-communautaires.
L'histoire racontée par Jessiaca Abel est touchante, sinon poignante, et l'on a besoin de deux ou trois lectures pour saisir toute la complexité de son propos. Son trait, qui rappelle celui de Craig Thompson (influence revendiquée par l'éditeur), est très expressif, contrairement à ce qu'on eût pu croire au simple feuilletage de l'album.
Une nouvelle découverte, avec un bel album à la clé.
Ah ! Le dieu Franquin, après avoir exercé son talent dans le genre « humour » dans Gaston Lagaffe, il excelle dans « l’humour noir » dans justement « Idées Noires ».
J’ai lu la série dans les 2 albums différents.
Le dessin sublime (qui se rapproche beaucoup de Gaston Lagaffe) et l’idée de dessiner avec des ombres noires sont vraiment bien.
A chaque gag je me suis marré, du plus c** comme le gars qui est dans un labyrinthe et à qui on emmène un léopard (ou autre félin), au plus réfléchi comme celui qui se fait déchiqueter les jambes par une tronçonneuse.
On se pète les côtes de rire à chaque page.
J’ai bien aimé les petits « Il ne faut pas confondre… » en haut de chaque gag.
Une des meilleures séries de Fluide Glacial.
Les Cinq Conteurs de Bagdad est une BD originale, pleine d’humour et de poésie, dont l’histoire m’a vraiment enchanté. C’est fin, c’est intelligent, mais sans verser dans le prétentieux ou l’intello… La fin est chouette, et parvient à surprendre malgré le fait qu’une voyante la prédit au tout début de l’histoire… fort non ?
En plus comme le dessin est très joli, et que l’histoire se termine en un tome, je ne peux que vous conseiller ce petit bijou que je pense relire assez souvent… Un coup de cœur !
Belle découverte que ce Simon Andriveau.
Avec "Le Grand siècle", il fait directement son entrée dans la catégorie des auteurs à suivre de près.
Car c'est une série promise à un grand avenir, pour peu que le public suive. Andriveau a décidé de s'attaquer à l'un des plus grands mystères de l'Histoire de France, celui du Masque de Fer. Ni plus ni moins. Et malgré l'apparition de celui-ci seulement dans le dernier tiers du tome 1, cette option rajoute un supplément d'intérêt à cette histoire de poursuite champêtre dont on avait du mal, au départ, à saisir les implications. Enfin je dis du mal, mais ça se lisait déjà assez bien, Andriveau utilisant une trame assez linéaire, saupoudrée de moments d'humour bienvenus.
Quant à son dessin, il est déjà très mature, avec cependant des couleurs un peu sombres par moments. Mais on sent plusieurs influences, comme celle d'Uderzo et celle de Frezzato.
Une série à suivre de près, comme je l'ai dit.
Coup de coeur pour cette BD, ou plutôt coup au coeur. Car l'émotion suinte de cet album et vient toucher avec force le lecteur tant il ressent la perte du père de l'auteur comme si c'était le sien.
Cette BD ne marquera sans doute pas par son dessin. Ce sont d'ailleurs des planches composées d'une seule image avec généralement un petit texte ou une phrase accompagnatrice. Ces images sont tracées comme des croquis au crayon fin, des petits personnages pas très jolis et quelques formes hachurées autour d'eux. Mais il se dégage une vraie âme de ce dessin, et le visage de la narratrice hurlant sa tristesse touchera directement le coeur du lecteur.
Divisé en quatre chapitres, cet album se lit assez vite mais rend avec force l'émotion engendrée par la perte d'un parent, par le manque, l'absence, l'insupportable tristesse. Et pourtant ce n'est pas noir. C'est une longue plainte déchirante qui sert d'exorcisme et permet de mettre à plat sa douleur pour mieux rebondir et voir la vie qui continue.
Très touché par ma lecture, et je pense que j'en aurais été bouleversé si j'avais vraiment perdu mon père ou ma mère.
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Lanfeust des Etoiles
Pour développer un tant soit peu, je dirais qu'il existe rarement des bandes dessinées sachant trouver un équilibre parfait avec d'importants facteurs tels que l'action et l'humour. Je trouve que cet auteur pratique un humour tantôt bien lourd, gras, tantôt ironique et subtil qui ne peut pas laisser indifférent son lecteur! C'est avant tout la première chose qui m'a plu. Ensuite, je trouve l'histoire très intéressante et je dis 'chapeau bas' à l'homme qui a su inventer un monde complètement déjanté (!) mais ayant l'air tellement vrai, tellement concret! On n'arrive pas à détecter la petite faute de l'auteur (dans le nom des villes par exemple, ou comment le commerce de ce monde fonctionne, etc...). Par ailleurs, il faut aussi dire que les dessins et les couleurs sont très bien faits! Les corps des personnages principaux rappellent réellement ceux des humains (vivants) mais en même temps, il y a toux ces monstres ou extraterrestres un peu bizarres ou inquiétants mais franchement irréels. Enfin bref, tout ça pour dire que je conseille vraiment ce livre à tous ceux qui aiment les mondes imaginaires ("vis ta vie en baffeur, c'est le secret du bonheur..."), l'humour bien placé, les héros inconscients, les filles dominatrices (de préférence brunes), les trolls bon vivants (et leur mouches), les orgnobis savants et les galaxies en péril (encore).
Batman - The Dark Knight returns
J'ai toujours aimé Batman, qui au même titre que Spiderman est un héros proche du lecteur, car plus humain qu'un Superman immortel par exemple. Et cette bd qui nous montre le coté sombre de Batman, plus que n'importe laquelle de celles que j'avais pu lire jusqu'à présent, est un joyau. Les dessins ont certes leur style propre, mais je les trouve très réussis et le design général est excellent. Certaines cases / planches sont parfois moins travaillées, mais certaines autres sont de vraies merveilles et compensent aisément les autres. Le scénario est très bon, j'ai été emporté et n'ai pu me décrocher de l'intégrale avant de l'avoir terminée... Le début est un peu long mais le jeu en vaut largement la chandelle. Bref, que dire d'autre que "culte" pour tout amateur de super héros et de Batman ? J'avoue ne pas trouver mieux que ce qui a déjà été dit sur cet ouvrage et ne puis que vous conseiller de l'acheter au plus vite si vous aussi aimez l'homme chauve qui sourit !
Vieille Amérique
Petit à petit, je commence à rattraper mes retards de lecture. "Vieille Amérique" faisait partie de ces bds en souffrance depuis un temps. Ce one shot a été une belle surprise, ne sachant pas trop à quoi m’attendre. J’ai beaucoup apprécié la narration enlevée de ce récit divertissant, aux dialogues jouissifs et aux situations ma fois fort inconfortables (pour nos compères). Pourtant le sujet ne prête pas à rire et ça se termine même plutôt mal pour certains ! Les auteurs parviennent à donner au récit une lecture légère sans le dénaturer. Le manque d’originalité du récit est compensé par un traitement efficace de celui-ci. Un petit bémol aux couleurs qui ne sont pas vraiment adaptées au style "caricatural" de Sandoval. Ca donne un petit côté délayé aux planches qui est regrettable. Une mise en couleur directe aurait été préférable. Mais il serait dommage de passer à côté de ce road movie avant l’heure qui reste un bon moment de lecture !
Les Cinq Conteurs de Bagdad
J’ai été littéralement bluffé par cet album. On passe un très agréable moment, lors de sa lecture. Vehlmann est, sans nul doute, un des scénaristes actuels les plus doués de sa génération. Son histoire est construite comme un roman initiatique qui touche au conte, à la poésie et même à la philosophie. La recherche du conte parfait nous conduit dans une aventure tout à fait sympathique et particulièrement originale. Les personnages sont très bien caractérisés et parfaitement attachants. L’univers que les auteurs ont choisi ; celui des mille et une nuits, celui du calife de Bagdad ; est tout à fait propice à ce genre d’histoires. La recherche du conte parfait, à travers le monde, par les 5 personnages, donne lieu à des découvertes et des voyages passionnants, voire drôles par moment et toujours très inventifs. Les univers approchés sont originaux, il y a de vraies créations totalement jubilatoires, comme ces oiseaux conteurs ou cet inquiétant homme en rouge qui est censé ne jamais quitter notre esprit. Par contre, le dessin de Duchazeau, même s’il est très stylisé, ne me plaît que moyennement. Je le trouve trop peu lisible. C’est le seul point faible de cet album qui aurait bien mérité une mention culte, s’il n’y avait pas eu ce dernier point.
Les Petits Riens
Que certains auteurs amateurs sans talent (je ne cite pas de noms pour ne pas faire de pub à "Lovely Goretta") aient réussi, grâce à un effet de mode, à transformer en vrais livres les platitudes mal dessinées qu'ils affichent sur leur page internet pour que des inconnus viennent y déposer un "kikoolol tro for ta bd, é tu lach 1 komentèr sur mon skyblog toa ossi m1tnan steuplé ?", est un phénomène assez fâcheux. Néanmoins, quand c'est une pointure comme Lewis Trondheim qui décide de se mettre au format "blog", le résultat est assez savoureux et, pour le coup, mérite largement de devenir une série de vrais livres. Est-ce que ça vaut le coup d'acheter le livre quand on a déjà lu toutes les planches sur le blog jour après jour ? Je dirais oui. Moi, ça m'a fait autant marrer quand j'ai lu le livre que la première fois que j'ai lu "Les Petits Riens" sur le net. En plus, sur le site les planches disparaissent au fur et à mesure, ce qui justifie d'autant plus l'achat. Pour ce qui est du contenu, ben, c'est du Trondheim pur jus, qui ne décevra pas plus qu'il ne surprendra ses fans. Fidèle à lui-même, Lewis fait ce qu'il sait si bien faire : raconter des petites anecdotes, la plupart du temps assez rigolotes, parfois inquiétantes ou tristes, sur sa petite vie d'auteur de BD. Évidemment, ça ressemble à ses Carnet de bord, à Approximativement, même un peu à Désoeuvré. Évidemment, si vous cherchez plutôt une grande aventure épique, vous ne serez pas forcément subjugué par des histoires de t-shirt sous une chemise à manches courtes ou de bout de barre chocolat-fruits secs qui tombe par terre. Et si vous aimez les Romans Graphiques sérieux et profonds qui font vachement réfléchir sur le sens de la vie et délivrent de puissants messages sur l'amour (qui est triste) et le racisme (qui est mal), vous n'allez pas forcément rigoler quand Lewis et Joann collent exprès du PQ sous leur chaussure pour faire un gag à deux balles dans un festival BD, ou quand Lewis bourré fait du sabre-laser en jouant du piano pour montrer à ses potes qu'il est plus fort que Dark Vador. Par contre, ben, si vous aimez bien les couillonnades habituelles de Lewis-le-parano, Lewis-l'hypocondriaque, Lewis-le-gamin, Lewis-le-rigolo, pas d'hésitation, ce petit album (et ceux qui suivront) a sa place dans votre collection.
La perdida
Jessica Abel... Un nom qu'il va falloir retenir. Car son premier ouvrage publié en France est un joli "coup". A l'heure où le président américain a l'intention de faire dresser un mur entre son pays et le Mexique, l'éclairage que donne l'auteur de la vie au sud du Rio Grande, et surtout de la façon dont les Américains y sont perçus, nous permet d'appréhender certains enjeux internationaux. "La Perdida", est, comme son nom l'indique, l'histoire d'une jeune fille qui a voulu se perdre dans la culture mexicaine, et s'y retrouve encore plus isolée qu'elle ne le pensait. Pire, elle aboutit à un point de non-retour, au milieu d'une sombre affaire due à des incompréhensions et des jalousies inter-communautaires. L'histoire racontée par Jessiaca Abel est touchante, sinon poignante, et l'on a besoin de deux ou trois lectures pour saisir toute la complexité de son propos. Son trait, qui rappelle celui de Craig Thompson (influence revendiquée par l'éditeur), est très expressif, contrairement à ce qu'on eût pu croire au simple feuilletage de l'album. Une nouvelle découverte, avec un bel album à la clé.
Idées Noires
Ah ! Le dieu Franquin, après avoir exercé son talent dans le genre « humour » dans Gaston Lagaffe, il excelle dans « l’humour noir » dans justement « Idées Noires ». J’ai lu la série dans les 2 albums différents. Le dessin sublime (qui se rapproche beaucoup de Gaston Lagaffe) et l’idée de dessiner avec des ombres noires sont vraiment bien. A chaque gag je me suis marré, du plus c** comme le gars qui est dans un labyrinthe et à qui on emmène un léopard (ou autre félin), au plus réfléchi comme celui qui se fait déchiqueter les jambes par une tronçonneuse. On se pète les côtes de rire à chaque page. J’ai bien aimé les petits « Il ne faut pas confondre… » en haut de chaque gag. Une des meilleures séries de Fluide Glacial.
Les Cinq Conteurs de Bagdad
Les Cinq Conteurs de Bagdad est une BD originale, pleine d’humour et de poésie, dont l’histoire m’a vraiment enchanté. C’est fin, c’est intelligent, mais sans verser dans le prétentieux ou l’intello… La fin est chouette, et parvient à surprendre malgré le fait qu’une voyante la prédit au tout début de l’histoire… fort non ? En plus comme le dessin est très joli, et que l’histoire se termine en un tome, je ne peux que vous conseiller ce petit bijou que je pense relire assez souvent… Un coup de cœur !
Le Grand Siècle
Belle découverte que ce Simon Andriveau. Avec "Le Grand siècle", il fait directement son entrée dans la catégorie des auteurs à suivre de près. Car c'est une série promise à un grand avenir, pour peu que le public suive. Andriveau a décidé de s'attaquer à l'un des plus grands mystères de l'Histoire de France, celui du Masque de Fer. Ni plus ni moins. Et malgré l'apparition de celui-ci seulement dans le dernier tiers du tome 1, cette option rajoute un supplément d'intérêt à cette histoire de poursuite champêtre dont on avait du mal, au départ, à saisir les implications. Enfin je dis du mal, mais ça se lisait déjà assez bien, Andriveau utilisant une trame assez linéaire, saupoudrée de moments d'humour bienvenus. Quant à son dessin, il est déjà très mature, avec cependant des couleurs un peu sombres par moments. Mais on sent plusieurs influences, comme celle d'Uderzo et celle de Frezzato. Une série à suivre de près, comme je l'ai dit.
Papa
Coup de coeur pour cette BD, ou plutôt coup au coeur. Car l'émotion suinte de cet album et vient toucher avec force le lecteur tant il ressent la perte du père de l'auteur comme si c'était le sien. Cette BD ne marquera sans doute pas par son dessin. Ce sont d'ailleurs des planches composées d'une seule image avec généralement un petit texte ou une phrase accompagnatrice. Ces images sont tracées comme des croquis au crayon fin, des petits personnages pas très jolis et quelques formes hachurées autour d'eux. Mais il se dégage une vraie âme de ce dessin, et le visage de la narratrice hurlant sa tristesse touchera directement le coeur du lecteur. Divisé en quatre chapitres, cet album se lit assez vite mais rend avec force l'émotion engendrée par la perte d'un parent, par le manque, l'absence, l'insupportable tristesse. Et pourtant ce n'est pas noir. C'est une longue plainte déchirante qui sert d'exorcisme et permet de mettre à plat sa douleur pour mieux rebondir et voir la vie qui continue. Très touché par ma lecture, et je pense que j'en aurais été bouleversé si j'avais vraiment perdu mon père ou ma mère.