Quand j'ai feuilleté par curiosité cet album, je me suis demandé durant quelques secondes si c'était vraiment une BD. Je croyais en effet parcourir un recueil d'illustrations semblables à des affiches publicitaires à la façon du début du 20e siècle, réalisées en utilisant un graphisme proche des animations shockwave, à base d'aplats de couleurs et de formes géométriques et contrastées.
Mais quand je l'ai lu pour de bon, Rapide Blanc s'est révélé non seulement être une vraie BD mais en outre un récit prenant et intéressant doté d'une narration et d'un graphisme aussi originaux et réussis l'un que l'autre.
Comme dit plus haut, le graphisme est proche du design publicitaire du début du 20e siècle. Les couleurs sont dans des teintes chaudes, marron et orangées. Le style est teinté Art Déco, les compositions sont très esthétiques et agréables à lire comme à regarder.
La narration est réalisée à l'aide d'une image unique par page, mais ces images sont souvent très parlantes qu'elles soient muettes ou qu'au contraire elles incluent des textes qui s'assimilent dans leur décor. En effet, certaines images que l'on croit dénuées de texte narratif les présentent en réalité de manière plus ou moins dissimulés ou du moins élégamment inclus dans les éléments de l'image, texte écrit en générique du film pour raconter que le soir les gens allaient au cinéma, narration sous forme d'indication des étages d'un ascenseur pour décrire l'immeuble où la scène va se passer, et autres exemples qu'il vaut mieux voir de soi-même pour bien comprendre.
Bref, c'est une BD au graphisme de toute beauté et surtout joliment rétro et original.
Quant à l'histoire, c'est celle d'une petite ville artificielle créée dans les années 30 au fin fond du Québec par la société qui allait construire et exploiter le barrage de Rapide-Blanc. Ce n'est finalement rien d'autre qu'un documentaire mais la narration est fluide et emphasée, transformant les simples faits en une belle épopée des temps modernes, une utopie de ville où tout est pour le mieux. C'est véridique et beau à la fois. Et la simple petite anecdote de ce fameux brochet légendaire, Le Général, suffit à donner une humanité et même un certain humour à ce récit.
Les reproches que je pourrais faire cependant sont que le récit traîne un peu en longueur vers le milieu. Quand on a bien compris que la vie dans cette ville était très agréable, on finit par se lasser légèrement de voir que oui, en plus, les habitants pouvaient aussi aller se baigner ou voyager en voiture. En outre, dès le début, on imagine bien quelle sera la fin hélas prévisible de cette aventure humaine. Et finalement, tout le monde n'est peut-être pas prêt à s'acheter une BD au prix relativement élevé qui ne soit qu'un très beau documentaire sur une ville champignon où il faisait bon vivre.
Ceci dit, face à la beauté et à l'originalité des planches et de la narration, face à ce récit à la fois intéressant et émouvant sur la fin, j'ai eu un petit coup de coeur et vous en conseille vraiment la lecture.
Attention, voilà une BD qui va marquer l'histoire du genre.
Encore une fois, Nancy Peña réinvente le conte, à partir de motifs simples, pour nous emmener dans un tourbillon de poésie, de grâce et de passion. Le point de départ ? Alice au pays des merveilles, probablement, un puisard symbolique où pas mal d'auteurs sont déjà venus s'abreuver pour livrer de nombreux chefs-d'oeuvres. Mais elle a également su mêler inextricablement des légendes japonaises avec une trame propre à l'époque victorienne. Le motif du canevas est décidément un élément-phare de l'oeuvre de Nancy Peña.
Son histoire est envoûtante, et nous emmène sur des rivages inconnus, enivrants, charmants.
Son utilisation du noir et blanc est vraiment exceptionnelle pour illustrer ce conte étrange, car par moments on ne sait distinguer la réalité du décor, l'action réelle du motif d'un kimono...
Mais attention, car "le Chat du kimono" ne peut se saisir dès la première tentative. Il est espiègle, malin, et très complexe. Plusieurs lectures seront sans doute nécessaires pour en saisir toute la saveur (en civet ?).
De la pure poésie.
J'ai rencontré les auteurs à Tourcoing, en Novembre 2004.
Darvil ?... Un sacré coup de patte !... Marseillais, il offre un dessin réaliste, méticuleux, détaillé, résultante d'une très bonne documentation.
Eriamel ?... Alors là, quel conteur !... Féru d'histoire médiévale, ce normand a étudié l'épopée du Viking Hasting et a d'abord scénarisé "Moi, Svein, Compagnon d'Hasting" (3 tomes en 2004) dessiné -aussi- par Darvil.
"L'Epte" ?... c'est tout à la fois Histoire et divertissement.
Le héros ?... c'est elle, la rivière. D'album en album, elle m'a narré ses souvenirs... souvenirs de douceur de vivre, de drames, de guerres, de batailles féroces, de faits d'armes qui vont changer la face de certains états ; alors qu'elle... elle court toujours dans ses méandres, nonchalante, entre ses rives fleuries et herbues, ses saules qui y laissent traîner leurs branches... comme pour la caresser...
Une magnifique série (toujours en cours, bien que les 2 tomes datent de 1997 et 2003), qui marque les tous premiers pas de ce qu'on appellera "le Moyen Age".
Très bien fait. Vraiment. Un vrai coup de coeur.
Bon, essayons d'être impartial... moi qui adore Téhy et ma passion étant l'infographie ...
Alors... cette BD est ... magnifique!
On est évidement, au premier coup d’œil, attiré par la superbe couverture de Lalie… à vous de juger. Pour moi je n’aurai pas acheté cette BD uniquement sur la couverture s’il n’y avait pas eu le nom d’un des meilleurs scénariste : Téhy
Comme d’habitude, Téhy arrive à faire passer tant d’émotions en si peu de pages. Attention, L’Ange & le Dragon se rapproche plus de Fée et tendres Automates que de Yiu ! On retrouve donc le thème de l’amour éternel où, là encore, le prix à payer sera … une malédiction. Pauvre Hanaé Rose.
Coté « coup de crayon » … est bien … y a pas de crayon. Tout le projet est de sortir les deux BD entièrement réalisées en image de synthèse. Bien sur il y en à qui écriront au scandale ! Je répondrais à ces personnes : prenez 2 minutes et ouvrez cet album. C’est simplement une merveille : le cadrage, le mouvement, les ombres. Qu’Hanaé Rose est belle ! C’est simple je pense que les 2 planches centrales dans la serre aux roses sont les plus belles que j’ai pu voir depuis bien longtemps.
Alors pourquoi pas 5/5 pour ce chef d’œuvre. Simplement je veux voir le deuxième album avant de juger ! Que l’on ait pas la même déconvenue qu’avec le tome 3 de Fée et tendres Automates et de son changement de dessinateur ou du style de Freaks Agency et le s’abordage de la série.
Sans réserve, achetez, lisez et appréciez. Dépêchez vous vous n’avez que 6 minutes !
Jam
Culte, le mot est faible ! Remarquable comme toujours, la collaboration Loeb/Sale (Haunted Knight, Dark Victory) nous livre une des meilleures aventures du Chevalier Masqué. Située au début de la "carrière" de Batman, l'intrigue se déroule au cœur de la mafia locale où un serial killer rôde les jours de fête…
Voilà un thriller palpitant à la hauteur du personnage de Batman, à des années lumières des supers héros en collants, où tout se déroule dans la pénombre, dévoilant la noirceur chacun. Le trio Batman/Gordon/Dent nous interroge sur la dualité héros/vilain et nous rappelle que le côté obscur de la Force n'est jamais bien loin…
Les dessins de Tim Sale sont remarquables et dépeignent l'univers sombre de Batman avec brio. La scène du tribunal marque la naissance d'un des meilleurs vilains de l'univers des comics et pose l'éternelle question de la double vie.
Incontournable pour tous les fans de Batman ! À compléter avec la série "Dark Victory" et le plus récemment sorti "Catwoman à Rome".
Album jeunesse aux superbes planches, Le Roman de Renart reprend avec réussite les fables médiévales de Renart, ce rusé Goupil dont l'intelligence se moque des stupides hommes et du gros loup Ysengrin.
Les dessins de Thierry Martin sont excellents. Un trait souple, un encrage harmonieux, des compositions exquises, toutes les cases sont belles mais certaines sont vraiment superbes. J'adore ce dessin, qui me rappelle d'ailleurs un peu celui de Nancy Peña.
Les histoires courtes qui composent cette BD ont la simplicité et le bon sens des histoires paysannes. Une narration fluide et légère permet d'éviter la lourdeur de certaines histoires médiévales qui auraient pu mal vieillir. Agréables à lire, elles sont amusantes pour le lecteur adulte et captivantes pour les enfants (testé et approuvé par ma fille de 4 ans).
Une saine lecture, un vrai plaisir à lire comme à regarder.
Un très bon manga qui, malgré les a priori, dégage une grande maturité et une réalité historique fidèle.
On notera également dans le deuxième volume que le mécontentement des américains pendant la guerre et les mouvements pacifistes sont représentés.
Au risque d'en choquer certains, pour moi cette série est culte car je trouve les dessins très beaux ainsi que les couleurs chaudes et chatoyantes ; mais là n'est pas le plus important car il faut voir le scénario pour se rendre compte de tout l'intérêt de cette bd de cape et d'épée avec un sens du rythme bien mis en valeur.
Excellent, à acheter les yeux fermés pour qui aime la grande aventure et les nostalgiques des films avec Jean Marais.
Bessy ?... c'est MA série !...
Elle débute dans le quotidien belge "La Libre Belgique", n° 359, 69ème année, du 24 Décembre 1952. Elle existe toujours... mais éditée en langue flamande.
Une bien belle série, inspirée par le film "Lassie".
Aux commandes ?... Willy Vandersteen et Karel Verschuere, qui signent sous le pseudo commun de Wirel (WIlly/KaREL).
C'est vers mes dix ans que je l'ai connue, directement en albums. J'attendais vraiment avec impatience la sortie de chaque nouvel opus (un par mois puis- plus tard- un par quinzaine !) où je rencontrais bandits, hors-la-loi, indiens, renégats, malfrats de tous genres. J'appréciais également des planches didactiques relatives à la faune et la flore et qui -occasionnellement- "ornaient" les pages.
Les histoires ?... chacune est basée sur un fait, un type de personnages ayant vécus dans cet Ouest mythique : les chercheurs d'or, les forestiers, le pony-express, le chemin de fer, etc... Chaque album permet ainsi de revivre une tranche de vie de cette époque révolue.
Bessy ?... c'est 151 albums édités en langue française. Les 68 premiers sont en bichromie (2 pages au trait rouge, 2 autres au trait bleu, etc...
Par la suite, les opus auront un format quasi de type A4 en hauteur, seront en couleurs et réalisés par un collectif de dessinateurs.
Pourquoi ?... En Belgique le succès est énorme : plusieurs MILLIONS d'albums vendus à ce jour. Un studio a ainsi été créé pour faire face à la demande et soutenir un rythme rapproché de parutions. Fini le travail "artisanal" ; productivité et rentabilité pour l'éditeur obligent. Et là, j'aime beaucoup moins.
Le dessin ?... Un magnifique trait réaliste de Verschuere ; lequel n'a pas son pareil -dans son style- pour croquer personnages et animaux. Les décors sont parfois "simples" mais m'ont toujours fait ressentir ce qu'était l'Ouest d'alors.
Bessy ?... Une très belle série qui -curieusement- n'a jamais captivé le public français ; ce malgré plusieurs tentatives d'édition.
Personnellement, " Bessy", ce sont les 68 premiers albums à "bord bleu" qui composent une très belle saga. Les autres ?... de bonnes histoires de "cow-boys" -bien faites, certes- mais qui n'ont plus cette aura des années 50-60.
Néanmoins, c'est mon vrai coup de coeur de ma jeunesse... et encore maintenant.
5/5. C'est comme ça !...
Une formidable "série" où j'ai retrouvé le Père Noël, l'élève Chaprot, le Professeur Blurp et maints personnages délirants. Ces histoires datent d'avant la création de la Coccinelle, coléoptère complètement fou que vous ne trouverez pas dans cet opus.
"Trucs-en Vrac" ?... c'est un véritable fourre-tout du délire Gotlibien qui m'a balancé ses versions de la nuit de Noël, des rêveries en classe, de la vie d'une cigogne, de l'éléphant, des films de gangsters, de détective, du western, du jeu d'échecs, du "clou" à travers l'histoire et maintes autres choses délectables....
Chaque planche est une merveille d'imagination, en noir et blanc ou en couleurs.
De multiples personnages sont restés dans ma mémoire : Newton, le savant-professeur Blurp, la Coccinelle (plus tard), Tarzan, le Petit Chaperon Rouge...
Gotlib laisse ici vagabonder sa puissance créatrice -une vraie déferlante par moments- au gré des pages et des situations qu'il met en scène.
Un trait reconnaissable entre mille, le sens du gag et de la dérision poussé à l'extrême, des situations complètement folles, des historiettes loufoques font de ces "rubriques" un must à posséder.
Pionnier d'une bande dessinée libre et sans complexe, Gotlib pratique un dessin "excessif", n'hésite pas à décomposer et amplifier chaque mouvement de ses protagonistes.
Du "pur jus" visuel de très haut niveau. Je cote 4,5/5. Très rare de ma part. Ah que oui !...
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Rapide Blanc
Quand j'ai feuilleté par curiosité cet album, je me suis demandé durant quelques secondes si c'était vraiment une BD. Je croyais en effet parcourir un recueil d'illustrations semblables à des affiches publicitaires à la façon du début du 20e siècle, réalisées en utilisant un graphisme proche des animations shockwave, à base d'aplats de couleurs et de formes géométriques et contrastées. Mais quand je l'ai lu pour de bon, Rapide Blanc s'est révélé non seulement être une vraie BD mais en outre un récit prenant et intéressant doté d'une narration et d'un graphisme aussi originaux et réussis l'un que l'autre. Comme dit plus haut, le graphisme est proche du design publicitaire du début du 20e siècle. Les couleurs sont dans des teintes chaudes, marron et orangées. Le style est teinté Art Déco, les compositions sont très esthétiques et agréables à lire comme à regarder. La narration est réalisée à l'aide d'une image unique par page, mais ces images sont souvent très parlantes qu'elles soient muettes ou qu'au contraire elles incluent des textes qui s'assimilent dans leur décor. En effet, certaines images que l'on croit dénuées de texte narratif les présentent en réalité de manière plus ou moins dissimulés ou du moins élégamment inclus dans les éléments de l'image, texte écrit en générique du film pour raconter que le soir les gens allaient au cinéma, narration sous forme d'indication des étages d'un ascenseur pour décrire l'immeuble où la scène va se passer, et autres exemples qu'il vaut mieux voir de soi-même pour bien comprendre. Bref, c'est une BD au graphisme de toute beauté et surtout joliment rétro et original. Quant à l'histoire, c'est celle d'une petite ville artificielle créée dans les années 30 au fin fond du Québec par la société qui allait construire et exploiter le barrage de Rapide-Blanc. Ce n'est finalement rien d'autre qu'un documentaire mais la narration est fluide et emphasée, transformant les simples faits en une belle épopée des temps modernes, une utopie de ville où tout est pour le mieux. C'est véridique et beau à la fois. Et la simple petite anecdote de ce fameux brochet légendaire, Le Général, suffit à donner une humanité et même un certain humour à ce récit. Les reproches que je pourrais faire cependant sont que le récit traîne un peu en longueur vers le milieu. Quand on a bien compris que la vie dans cette ville était très agréable, on finit par se lasser légèrement de voir que oui, en plus, les habitants pouvaient aussi aller se baigner ou voyager en voiture. En outre, dès le début, on imagine bien quelle sera la fin hélas prévisible de cette aventure humaine. Et finalement, tout le monde n'est peut-être pas prêt à s'acheter une BD au prix relativement élevé qui ne soit qu'un très beau documentaire sur une ville champignon où il faisait bon vivre. Ceci dit, face à la beauté et à l'originalité des planches et de la narration, face à ce récit à la fois intéressant et émouvant sur la fin, j'ai eu un petit coup de coeur et vous en conseille vraiment la lecture.
Le chat du kimono
Attention, voilà une BD qui va marquer l'histoire du genre. Encore une fois, Nancy Peña réinvente le conte, à partir de motifs simples, pour nous emmener dans un tourbillon de poésie, de grâce et de passion. Le point de départ ? Alice au pays des merveilles, probablement, un puisard symbolique où pas mal d'auteurs sont déjà venus s'abreuver pour livrer de nombreux chefs-d'oeuvres. Mais elle a également su mêler inextricablement des légendes japonaises avec une trame propre à l'époque victorienne. Le motif du canevas est décidément un élément-phare de l'oeuvre de Nancy Peña. Son histoire est envoûtante, et nous emmène sur des rivages inconnus, enivrants, charmants. Son utilisation du noir et blanc est vraiment exceptionnelle pour illustrer ce conte étrange, car par moments on ne sait distinguer la réalité du décor, l'action réelle du motif d'un kimono... Mais attention, car "le Chat du kimono" ne peut se saisir dès la première tentative. Il est espiègle, malin, et très complexe. Plusieurs lectures seront sans doute nécessaires pour en saisir toute la saveur (en civet ?). De la pure poésie.
Normannia - L'Epte, des Vikings aux Plantagenêts
J'ai rencontré les auteurs à Tourcoing, en Novembre 2004. Darvil ?... Un sacré coup de patte !... Marseillais, il offre un dessin réaliste, méticuleux, détaillé, résultante d'une très bonne documentation. Eriamel ?... Alors là, quel conteur !... Féru d'histoire médiévale, ce normand a étudié l'épopée du Viking Hasting et a d'abord scénarisé "Moi, Svein, Compagnon d'Hasting" (3 tomes en 2004) dessiné -aussi- par Darvil. "L'Epte" ?... c'est tout à la fois Histoire et divertissement. Le héros ?... c'est elle, la rivière. D'album en album, elle m'a narré ses souvenirs... souvenirs de douceur de vivre, de drames, de guerres, de batailles féroces, de faits d'armes qui vont changer la face de certains états ; alors qu'elle... elle court toujours dans ses méandres, nonchalante, entre ses rives fleuries et herbues, ses saules qui y laissent traîner leurs branches... comme pour la caresser... Une magnifique série (toujours en cours, bien que les 2 tomes datent de 1997 et 2003), qui marque les tous premiers pas de ce qu'on appellera "le Moyen Age". Très bien fait. Vraiment. Un vrai coup de coeur.
L'Ange & le Dragon
Bon, essayons d'être impartial... moi qui adore Téhy et ma passion étant l'infographie ... Alors... cette BD est ... magnifique! On est évidement, au premier coup d’œil, attiré par la superbe couverture de Lalie… à vous de juger. Pour moi je n’aurai pas acheté cette BD uniquement sur la couverture s’il n’y avait pas eu le nom d’un des meilleurs scénariste : Téhy Comme d’habitude, Téhy arrive à faire passer tant d’émotions en si peu de pages. Attention, L’Ange & le Dragon se rapproche plus de Fée et tendres Automates que de Yiu ! On retrouve donc le thème de l’amour éternel où, là encore, le prix à payer sera … une malédiction. Pauvre Hanaé Rose. Coté « coup de crayon » … est bien … y a pas de crayon. Tout le projet est de sortir les deux BD entièrement réalisées en image de synthèse. Bien sur il y en à qui écriront au scandale ! Je répondrais à ces personnes : prenez 2 minutes et ouvrez cet album. C’est simplement une merveille : le cadrage, le mouvement, les ombres. Qu’Hanaé Rose est belle ! C’est simple je pense que les 2 planches centrales dans la serre aux roses sont les plus belles que j’ai pu voir depuis bien longtemps. Alors pourquoi pas 5/5 pour ce chef d’œuvre. Simplement je veux voir le deuxième album avant de juger ! Que l’on ait pas la même déconvenue qu’avec le tome 3 de Fée et tendres Automates et de son changement de dessinateur ou du style de Freaks Agency et le s’abordage de la série. Sans réserve, achetez, lisez et appréciez. Dépêchez vous vous n’avez que 6 minutes ! Jam
Batman - Un long Halloween
Culte, le mot est faible ! Remarquable comme toujours, la collaboration Loeb/Sale (Haunted Knight, Dark Victory) nous livre une des meilleures aventures du Chevalier Masqué. Située au début de la "carrière" de Batman, l'intrigue se déroule au cœur de la mafia locale où un serial killer rôde les jours de fête… Voilà un thriller palpitant à la hauteur du personnage de Batman, à des années lumières des supers héros en collants, où tout se déroule dans la pénombre, dévoilant la noirceur chacun. Le trio Batman/Gordon/Dent nous interroge sur la dualité héros/vilain et nous rappelle que le côté obscur de la Force n'est jamais bien loin… Les dessins de Tim Sale sont remarquables et dépeignent l'univers sombre de Batman avec brio. La scène du tribunal marque la naissance d'un des meilleurs vilains de l'univers des comics et pose l'éternelle question de la double vie. Incontournable pour tous les fans de Batman ! À compléter avec la série "Dark Victory" et le plus récemment sorti "Catwoman à Rome".
Le Roman de Renart
Album jeunesse aux superbes planches, Le Roman de Renart reprend avec réussite les fables médiévales de Renart, ce rusé Goupil dont l'intelligence se moque des stupides hommes et du gros loup Ysengrin. Les dessins de Thierry Martin sont excellents. Un trait souple, un encrage harmonieux, des compositions exquises, toutes les cases sont belles mais certaines sont vraiment superbes. J'adore ce dessin, qui me rappelle d'ailleurs un peu celui de Nancy Peña. Les histoires courtes qui composent cette BD ont la simplicité et le bon sens des histoires paysannes. Une narration fluide et légère permet d'éviter la lourdeur de certaines histoires médiévales qui auraient pu mal vieillir. Agréables à lire, elles sont amusantes pour le lecteur adulte et captivantes pour les enfants (testé et approuvé par ma fille de 4 ans). Une saine lecture, un vrai plaisir à lire comme à regarder.
Cat Shit One
Un très bon manga qui, malgré les a priori, dégage une grande maturité et une réalité historique fidèle. On notera également dans le deuxième volume que le mécontentement des américains pendant la guerre et les mouvements pacifistes sont représentés.
Le Scorpion
Au risque d'en choquer certains, pour moi cette série est culte car je trouve les dessins très beaux ainsi que les couleurs chaudes et chatoyantes ; mais là n'est pas le plus important car il faut voir le scénario pour se rendre compte de tout l'intérêt de cette bd de cape et d'épée avec un sens du rythme bien mis en valeur. Excellent, à acheter les yeux fermés pour qui aime la grande aventure et les nostalgiques des films avec Jean Marais.
Bessy
Bessy ?... c'est MA série !... Elle débute dans le quotidien belge "La Libre Belgique", n° 359, 69ème année, du 24 Décembre 1952. Elle existe toujours... mais éditée en langue flamande. Une bien belle série, inspirée par le film "Lassie". Aux commandes ?... Willy Vandersteen et Karel Verschuere, qui signent sous le pseudo commun de Wirel (WIlly/KaREL). C'est vers mes dix ans que je l'ai connue, directement en albums. J'attendais vraiment avec impatience la sortie de chaque nouvel opus (un par mois puis- plus tard- un par quinzaine !) où je rencontrais bandits, hors-la-loi, indiens, renégats, malfrats de tous genres. J'appréciais également des planches didactiques relatives à la faune et la flore et qui -occasionnellement- "ornaient" les pages. Les histoires ?... chacune est basée sur un fait, un type de personnages ayant vécus dans cet Ouest mythique : les chercheurs d'or, les forestiers, le pony-express, le chemin de fer, etc... Chaque album permet ainsi de revivre une tranche de vie de cette époque révolue. Bessy ?... c'est 151 albums édités en langue française. Les 68 premiers sont en bichromie (2 pages au trait rouge, 2 autres au trait bleu, etc... Par la suite, les opus auront un format quasi de type A4 en hauteur, seront en couleurs et réalisés par un collectif de dessinateurs. Pourquoi ?... En Belgique le succès est énorme : plusieurs MILLIONS d'albums vendus à ce jour. Un studio a ainsi été créé pour faire face à la demande et soutenir un rythme rapproché de parutions. Fini le travail "artisanal" ; productivité et rentabilité pour l'éditeur obligent. Et là, j'aime beaucoup moins. Le dessin ?... Un magnifique trait réaliste de Verschuere ; lequel n'a pas son pareil -dans son style- pour croquer personnages et animaux. Les décors sont parfois "simples" mais m'ont toujours fait ressentir ce qu'était l'Ouest d'alors. Bessy ?... Une très belle série qui -curieusement- n'a jamais captivé le public français ; ce malgré plusieurs tentatives d'édition. Personnellement, " Bessy", ce sont les 68 premiers albums à "bord bleu" qui composent une très belle saga. Les autres ?... de bonnes histoires de "cow-boys" -bien faites, certes- mais qui n'ont plus cette aura des années 50-60. Néanmoins, c'est mon vrai coup de coeur de ma jeunesse... et encore maintenant. 5/5. C'est comme ça !...
Trucs-en-Vrac
Une formidable "série" où j'ai retrouvé le Père Noël, l'élève Chaprot, le Professeur Blurp et maints personnages délirants. Ces histoires datent d'avant la création de la Coccinelle, coléoptère complètement fou que vous ne trouverez pas dans cet opus. "Trucs-en Vrac" ?... c'est un véritable fourre-tout du délire Gotlibien qui m'a balancé ses versions de la nuit de Noël, des rêveries en classe, de la vie d'une cigogne, de l'éléphant, des films de gangsters, de détective, du western, du jeu d'échecs, du "clou" à travers l'histoire et maintes autres choses délectables.... Chaque planche est une merveille d'imagination, en noir et blanc ou en couleurs. De multiples personnages sont restés dans ma mémoire : Newton, le savant-professeur Blurp, la Coccinelle (plus tard), Tarzan, le Petit Chaperon Rouge... Gotlib laisse ici vagabonder sa puissance créatrice -une vraie déferlante par moments- au gré des pages et des situations qu'il met en scène. Un trait reconnaissable entre mille, le sens du gag et de la dérision poussé à l'extrême, des situations complètement folles, des historiettes loufoques font de ces "rubriques" un must à posséder. Pionnier d'une bande dessinée libre et sans complexe, Gotlib pratique un dessin "excessif", n'hésite pas à décomposer et amplifier chaque mouvement de ses protagonistes. Du "pur jus" visuel de très haut niveau. Je cote 4,5/5. Très rare de ma part. Ah que oui !...