Les derniers avis (8868 avis)

Par hervé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sur les traces de Dracula
Sur les traces de Dracula

premier volume : Vlad l'empaleur Contrairement au livre de Pascal Croci et de Françoise-Sylvie Pauly Dracula, le prince valaque Vlad Tepes (Emmanuel Proust Editions), c’est toute la vie de Dracula qui est retracée ici par Yves H. C’est donc sous l’angle purement historique, que la vie de Vlad Dracula est abordée. Et l’on voit vraiment que, de toutes les époques, l’histoire des Balkans fut une histoire tourmentée et complexe : affrontements religieux, militaires, trahisons et reversements d’alliances, conflits, coup d’état, bref une mine (sans faire de jeu de mots) d’inspiration pour scénaristes. Car c’est cela l’histoire de Vlad l’empaleur, une saga formidable et cruelle, une épopée sanguinaire... alors amateurs de vampires et de surnaturel passez votre chemin. Place aux combats, à l'aventure et à la vengeance. Le tout est magnifiquement mis en scène par Hermann, dont le dessin en couleurs directes, met parfaitement en relief à la fois l’horrible (les empalements) mais aussi la déchéance d’un prince sans couronne, souvent abandonné par les siens, ou encore la cruauté du moyen-âge. D’ailleurs je trouve que le dessin d’Hermann s’affine dans le présent opus Seul hic au tableau, la couverture, qui me plus songer à un album de Glénat (collection Vécu) d’il y a 20 ans, qu’à une nouveauté. Je n’y reconnais guère le style hermannien. Contrairement à ses précédents albums, Yves H. commet là un scénario plus linéaire, moins alambiqué, truffé de détails historiques qui fera la joie des amateurs, non seulement d’Hermann, mais aussi de bd en général. Cette perspective historique, et souvent romanesque (avouée dans le cahier en annexe) m’enchante. Un véritable plaisir des yeux (malgré des scènes insoutenables), un plaisir de lecture, une narration réussie, bref une collaboration enfin, si je puis dire, parfaite entre deux auteurs. Bravo. Deuxième volume : Bram Stoker Déroutant à première vue ce livre, entre roman graphique et bande dessinée. Le style de Séra est très particulier, assez proche de la photographie et il faut, je l'avoue, quelques pages pour s'habituer au récit. Car Yves H. ajoute au particularisme graphique une narration romanesque, alternant extraits du "dracula " de Bram Stoker et scénario original retracant la biographie de Stocker, vampirisé toute sa vie par le personnage d'Henry Irving. J'ai eu parfois l'impression de retrouver le style d'Yslaire dans sa série XXème siècle. Je recommande vivement ce livre, très sobre, et qui nous révèle un personnage attachant, Bram Stocker; qui a cotoyé les plus grands de l'Angleterre Victorienne, de Conan Doyle à Oscar Wilde, en passant par Henry Irving, incontournable dans cette bande dessinée,et Walt Whitman. Un homme au destin particulier, un destin proche des poètes maudits, de peintres méconnus lors de leurs vivants, bref un destin de" loser" comme je les aime. Remarquable album, d'approche assez difficile mais qu'il faut absolument lire, surtout pour la beauté et la force des dessins de Séra.

12/03/2006 (modifier)
Par Altaïr
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ai suru hito
Ai suru hito

Ai suru n'est certainement pas un chef-d’oeuvre, mais c'est un manga tellement réjouissant qu'il serait dommage de passer à côté. L'histoire est somme toute très basique. Dans un même appartement (+studio) cohabitent les trois héros de l'histoire. Nous avons donc un jeune et beau prof, homme marié, très droit, sérieux, limite frigide ; une jeune fille complètement déjantée, folle amoureuse dudit prof et prête à tout pour devenir sa maîtresse et le faire passer à la casserole; et enfin le petit frère du jeune prof, prêt à donner sans trop de peine des "cours" d'éducation sexuelle à la jeune fille pour qu'elle réussisse à décoincer l'homme de ses rêves. Le sujet de ce manga est donc vous l'aurez compris le cul, et l'amour, traité de façon totalement débridée et pleine d'humour. Les scènes érotiques sont en elles-mêmes assez soft, mais l'ensemble est bien plus émoustillant qu'un basique porno (pour un public féminin au moins). A consommer sans modération !

11/03/2006 (modifier)
Par alban
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Chute de l'Ange
La Chute de l'Ange

Stanislas, ou l’art de transformer en or un story board de film d’animation … Mirkos Image avait commandé un story board à Stanislas sur le thème du Galérien qu’il déclina ensuite en Bande Dessinée, une présentation du film est disponible à cette adresse : http://www.mikrosimage.fr/gal_pop_eq1.asp?referenceid=351. Je vous conseille également la lecture de cet entretien réalisé avec Stanislas http://klarelijninternational.midiblogs.com/ Les nostalgiques du galérien et de la grande course seront, comme moi, séduits par ce nouvel album de Stanislas. Dans notre société, il reste encore de la place pour le rêve et Stanislas a l’art de nous conduire sur un chemin imaginaire mais tellement réel. Il joue brillamment avec les mythes et ce petit album tient toutes ses promesses. Du grand art !

09/03/2006 (modifier)
Par Dakhan
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sandman
Sandman

Ca change un héros qui n’est pas un homme. Originales aventures surnaturelles du marchand de sable en plein mysticisme. L’univers complexe et subtil imaginé ici par Neil Gaiman est une sorte de syncrétisme admirable de nombreux mythes, et si l’on est pas effrayé par la noirceur, voici vraiment une œuvre à lire. Le dessin/graphisme oscille entre excellent et mauvais entre les albums et au sein de chaque album, avec quelques fautes de constance (certains personnages changent pas mal de tête d’un épisode à l’autre)même pour un même dessinateur, et les couleurs sont loin de la réussite. Mais il est important bien évidement, voir essentiel, de lire cette histoire dans l’ordre des parutions ; et puis comme toutes les longues séries, elle est inégale ; mais dans l’ensemble excellente. Avec un meilleur dessin, cette série aurait facilement 5 étoiles.

09/03/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Capote in Kansas
Capote in Kansas

Superbe ! Première chose à dire : si vous n'avez pas lu le roman de Truman capote De Sang-froid, lâchez tout, même la lecture du présent avis, pour en trouver un exemplaire et le dévorer ! Ce roman raconte l'assassinat d'une famille (presque) entière à Holcomb, au Kansas, en 1959. Une histoire horrible, qui a fortement défrayé la chronique à l'époque. Capote, auteur déjà assez connu, cherche le sujet d'un nouveau roman. Il a vent des événements à Holcomb, et décide de raconter ce qui s'y est passé. Procédant minutieusement, il parviendra à inventer un nouveau genre littéraire, le roman de non-fiction. Mais son immersion dans son sujet est telle qu'il ne s'en remettra quasiment jamais, et qu'il mettra tout de même 6 ans à réaliser le bouquin. L'actualité de Truman Capote est forte en France, puisqu'un film retraçant la même période, et intitulé sobrement Truman Capote, sort le lendemain du jour de ce post sur nos écrans. La BD qui nous occupe ici nous brosse le portrait d'un auteur au talent énorme, mais aussi un homme, avec ses faiblesses, ses interrogations, son trouble même face aux assassins de la famille Clutter. Son implication particulière, puisque Capote, homosexuel notoire, fera des rencontres sans lendemain ou inoubliables au cours de son séjour au Kansas. Son amitié pour Nancy, la gamine seule rescapée (!) du massacre, son attirance pour Perry Smith, l'un des deux tueurs... Tout est retranscrit avec pudeur, sérieux et beauté. Car le scénariste Ande Parks, qui lui-même fait une mise en abyme fort bienvenue en romançant à peine le périple de Truman, est aidé au dessin par Chris Samnee, dans un contraste noir et blanc d'une maîtrise saisissante. Un bijou.

07/03/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Scorpions du désert
Les Scorpions du désert

A propos de l'épisode "Le chemin de Fièvre" par Pierre Wazem :
Donner une suite à une série d'un des monstres sacrés de la bande dessinée, voilà un pari osé! S'attaquer, parmi ces géants, à une oeuvre d'Hugo Pratt, pourrait facilement être qualifiée au minimum de "casse-geule", voire de "suicide artistique" ! Pourtant, Pierre Wazem a osé. Bon d'accord, il n'a pas choisi la plus lue des oeuvres de Pratt (cad Corto Maltese), mais "Les scorpions du désert" n'est certainement pas beaucoup plus facile à reprendre. Les premières pages de cet album, nous ramène dans l'atmosphère de Bretagne du même auteur, le traitement étant similaire. Puis, au fil des pages et de l'aventure qui s'embraye, on commence, petit à petit, à rentrer dans l'ambiance, à retrouver certaines caractéristiques du maître. Pourtant, à aucun moment je n'ai eu l'impression de lire du Pratt. Non, j'ai toujours lu du Wazem. Mais l'atmosphère si particulière des albums de Pratt ne fut jamais très loin. Maintenant, on pourrait gloser longtemps sur les qualités et les défauts du scénario, du dessin, de la narration et tutti quanti (car il y en a). Mais, cela fait très longtemps que j'attendais une reprise de cette qualité pour une série "classique" et ce quel que soit la série reprise. Alors, un chef d'oeuvre ? mon Dieu non, certainement pas. Un raté ? en tout cas pas. Alors quoi ? une oeuvre intéressante par ces défauts comme par ces qualités qui décevra le pinailleur et enchantera celui qui choisira de se laisser emporter. Personnellement je fais partie de la seconde catégorie. Mais de toute façon, cela reste à vous de voir!

06/03/2006 (modifier)
Par Wolfen
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Perdita Queen
Perdita Queen

Un très bon mélange entre polar et fantastique. Même si c'est une série abandonnée je trouve que ce tome se suffit à lui-même. Il y a pas de frustration quand on arrive à la fin (à l'inverse des Feux d'Askell ><). J'adore du début à la fin le dessin de Crisse, j'adore les héroïnes même si, pour citer des remarques largement fondées issues d'autres avis, elles ont des "corps de mannequins, des grosses lèvres et des coiffures géantes". C'est ça qui est bien ! Quant a l'univers crée j'ai pas de reproche à faire, les dessins me font complètement basculer dans le monde imaginé par Crisse. Comblé ! Le scénario est captivant, quand Crisse alterne passé et présent c'est fait avec brio, ça tache pas c'est du bon boulot. Perdita Queen est donc une très bonne Bd avec une ambiance mystérieuse et des filles sublimes, c'est baroque, décadent. 4 étoiles donc, on va pas en mettre 5 pour une série abandonnée surtout quand on sait que l'auteur préfère se consacrer à Atalante (passe encore), Ishanti (la catastrophe...), faut pas pousser mémé dans les orties. Dommage Crisse tu tenais peut-être là ton chef-d’oeuvre ! Ps: (l'avis porte uniquement sur Perdita Queen, j'ai pas lu Griffin Dark qui parait-il serait une "suite")

06/03/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Bulle De Bertold
La Bulle De Bertold

Mon coup de coeur du moment. Sous une couverture plutôt laide, mais éminemment évocatrice, se cache un vrai petit bijou de brulôt politique. Ce titre est une critique de tous les systèmes totalitaires, pour une sauvegarde de l'être humain en tant qu'individu et pas comme un numéro... La parenté avec l'oeuvre de Bilal est évidente : déshumanisation, critique sociale... ainsi qu'un fond assez fantastique avec un dessin superbe, très soigné et réaliste, réhaussé de couleurs sombres. Très proche de Bilal. Un seul regret, ça se lit vite, trop vite. Les auteurs font sciemment l'impasse sur la description de cet univers à la fois totalitaire et fasciste (des uniformes très particuliers renforçant cette dernière impression), pour se concentrer sur leurs personnages, ce qui est, bien évidemment, le propos de l'album. Quand la forme rejoint le fond, c'est du grand art !

06/03/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Baobab
Baobab

A propos du Tome 1 :
Voilà donc le second volume de la collection "Ignatz" de chez Coconino... pourtant le 4ème est paru il y a quelques mois déjà ("Interiorae"), sans compter Les innocents de Gipi... Etrange ordre de publication... Enfin bref! Ces errements de publications sont juste dommageables pour nous, au vu de la qualité de la collection jusque là. Et cet opus ne déroge pas à la règle qualitative! Igort nous livre ici une histoire dont on a, une fois le livre fini, une irrépressible envie de connaître la suite. Comme quoi, certains auteurs européens ont un sacré talent de feuilletoniste, l'auteur en fait partie! Dans ce premier chapitre, nous faisons simplement connaissance avec les différents protagonistes, et nous ne pouvons que supposer les imbrications de l'histoire. Le scénario global est soigné, bien construit, et nous laisse sur une série de "cliffhanger" à la fin... mais des cliffhanger à la Igort ! Les mystères pour lesquels nous (comprendre "je) attendons des réponses ne sont que des péripéties de la vie de tous les jours, et pourtant... Question dessin, il est toujours aussi magnifique, l'impression soignée en bichromie (dans des teintes proches de "5 est le numéro parfait") permet de mettre en valeur l'impeccable travail en lavis. Les ambiances sont convaincantes, prenantes. Lorsqu'il pleut, nous sommes mouillés, en Afrique le ciel est bleu et en Amérique du Sud la chaleur tellement écrasante qu'elle nous fait transpirer... Donc voilà un livre que je vous recommande chaudement, mais de toute façon... c'est à vous de voir!

06/03/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Billie Holiday
Billie Holiday

"Southern trees bear strange fruit Blood on the leaves and blood on the root Black bodies swinging in the southern breeze Strange fruit hanging from poplar trees"
Lorsque quelqu'un évoque Lady Day, c'est invariablement ces quelques vers qui me viennent spontanément à l'esprit. Lorsque j'ai vu qu'une bande dessinée existait sur sa vie, ma première réaction a été de l'inquiétude. En effet, comment retranscrire une vie pareille sans faire trop de concessions à l'ambiance ou trop de sentimentalisme... C'était compter sans le génie de Carlos Sampayo au scénario et de José Munoz au dessin! Ces deux argentins, complices de longues dates, sont au panthéon de mes auteurs préférés. Et dans cet album, ils justifient sans peine toute l'estime que je leur porte. Tout est là, tout ce qui est nécessaire du moins. L'action se déroulant le jour anniversaire de la mort de Billie Holiday, suivant l'itinéraire de deux personnes autour de la personnalité de l'héroïne de ce livre. Cette journée se déroule tout en flash-back sur la vie de la star, de son enfance miséreuse à sa mort misérable, arrêtée par la police sur son lit d'hôpital, en passant par ses trop rares heures de bonheur. Pour faire court, il s'agit d'une oeuvre (la dessinée) qui ne vous laisse pas intact à la sortie, de la même manière que son oeuvre (la chantée) parle au plus profond de l'âme humaine... Même si cela reste à vous de voir, n'oubliez pas :
"Southern trees bear strange fruit Blood on the leaves and blood on the root Black bodies swinging in the southern breeze Strange fruit hanging from poplar trees"

06/03/2006 (modifier)