J'ai acheté l'intégrale en suivant vos conseils avisés. Franchement merci les gars, c'est excellent. J'avais feuilleté il y a longtemps et je n'avais pas accroché ; le dessin probablement qui demande un petit effort. Mais passé celui-ci, c'est très agréable (Lebeault a une imagination architecturale débordante).
Mais c'est avant tout l'histoire ô combien originale qui scotche définitivement le lecteur ; l'intrigue marche bon train, tout en développant l'univers atypique de cette cité mécanique. Il n'y a pour ainsi dire aucun temps mort, pas de rappel des faits précédents au début de chaque tome.
Les personnages sont attachants bien qu'un peu trop sérieux. On se souviendra tout particulièrement de Manac'h, "remonteur" gentiment vulgaire, et de Nahédig, vieil ami cruellement tourmenté.
La fin ne manque pas de surprises et clôture ni trop bien, ni trop mal cette magnifique oeuvre qu'est "Horologiom".
Bonjour, pour ma première critique, j'ai choisi une BD que j'ai lue hier, "Célestin Gobe-la-lune" !
J'ai vraiment bien aimé ce 1er tome plein de fraîcheur, de fantaisie avec de vrais dialogues et un comique de situation que ne pourrait renier un Scapin ou un autre personnage de Molière. Les portes claquent, les courses sont haletantes, les discours aussi coquins que poétiques.
Ce premier tome nous plonge dans un ville qui pourrait être Paris ou Londres ou toute autre capitale du 17/18éme siècles et nous présente Celestin, anti héros à souhait, feignant, sans le sou, mais très très coureur de jupon. Mais pas n'importe lesquels, que ceux portés par des jeunes filles de la noblesse ! S'en suit une succession de gags et situations amusantes mais en restant toujours très poétique. Messieurs pour draguer prenez-en de la graine et apprenez par coeur les poèmes de notre ami. Ces demoiselles se pâmeront à votre écoute, mais comme lui attention au père ou frère qui surveillent toujours les jeunes filles de la famille.
Ah, "Powers" !
Si vous êtes comme moi attiré/fasciné par l'univers des super-héros (que ce soit celui de Marvel ou celui de DC) mais que vous trouvez que la plupart des histoires publiées ne sont qu'une succession lassante de coups de latte improbables et d'exclamations ridicules au dessin mal maîtrisé et au scénario inexistant, bref totalement inintéressant passé l'âge de 15 ans, ne désespérez pas. Il y a sur le marché quelques très très bonnes mini-séries qui valent les meilleures bd franco-belges et "Powers" en est une.
Le scénar ? L'histoire d'un policier dans une ville où existent des super-héros (contrairement à ce qu'a dit l'un des critiques, ils ne sont qu'une poignée et ne forment pas l'ensemble de la population comme dans Top 10), des super-héros adulés, courtisés par les télés, les journaux à sensation et les firmes de pub (qui ressemblent en cela très fort à nos people à nous). Le policier, flanqué d'une collègue acariâtre et "virile" mène l'enquête sur la mort d'une super-héroïne adulée (ça, c'est le 1er tome mais les deux autres sont à l'avenant). Clairement, ce n'est pas une intrigue policière 3 étoiles - même si elle reste honnête - et on s'en fout ! On lit, on sourit aux parallèles que l'histoire trace entre super-héros et people. A la fin, on découvre le coupable mais ce n'est qu'un des éléments de l'histoire (presque accessoire, oserais-je dire). Il n'est pas crédible ? J'avoue ne m'être même pas posé la question ! Ce qui importe, c'est l'ambiance, le traitement des super-héros (des divas qui s'affichent sur les murs, fricotent entre eux et soignent leurs plans médias). A ce niveau, c'est superbement réussi et c'est évidemment là que s'est mis le talent du scénariste (Bendis n'est pas Agatha Christie, les gars). Il y a des clichés ? Oui et ils renforcent l'ambiance de "genre". Alors oui, il y a peu d'action. Encore une fois, comme pour Marvels, ce n'est pas un récit DE super-héros avec des bourre-pifs et des casses tibias "en veux-tu en voilà". C'est bien plus subtil que ça !
Le dessin ? Il est cartoon, à mille lieues du style réaliste mais maîtrisé (c'est-à-dire que l'on reconnaît les personnages d'une case à l'autre, que les proportions sont correctes et ne changent pas toutes les deux pages, etc, ce qui n'est pas si évident que ça dans les comics). Et les couleurs sont magnifiques, avec des passages dominés par certaines teintes. C'est effectivement un "style" qui se veut léger, à mille lieues des dessins que l'on rencontre habituellement dans le genre. Encré à la truelle ? De gros traits, oui, qui vont bien avec les couleurs somptueuses (je me répète) et le dessin. Est-ce de la colorisation informatique ? Je n'en sais rien mais j'ai bien ri quand j'ai lu que certains déploraient que l'on voyait des "pixels" encombrant les cieux. Leur vue doit être plus super-héroïque que la mienne ! La mise en page est dynamique avec parfois, notamment lors des interrogatoires, une succession de gros plans de visages dans de petites cases servi par des dialogues "ping-pong". Ce que certains pédants appellent "itération iconique" et prennent pour de la fainéantise est pour moi une mise en scène dynamique totalement adaptée aux scènes dessinées. Espérons que le "style Powers" fasse école, ça nous changera des séries dessinées par des bras cassés et colorisées par des manchots.
Bref, "Powers", c'est une bd pleine d'inventivité et d'intelligence qui mèle l'ambiance des séries policières et l'univers des super-héros sans "créature-de-l'enfer" ni "monstres-de-l'espace" mais avec un second degré subtil qui vous laisse, une fois l'histoire terminée, un petit sourire aux lèvres. Mais attention ! Encore une fois, ce n'est ni une histoire de super-héros, ni une intrigue à la S. Holmes ou de H. Poirot.
Encore une mot : "Powers" a reçu l'Eisner awards qui récompense les meilleures bd outre-atlantique.
En voilà une BD résolument MODERNE !!
Ce que j'ai adoré dans cette BD, c'est qu'elle est vraiment dans l'air du temps. La petite Lou, mignonne à croquer, est une vraie pré-ado des années 2000. Famille monoparentale, portables, sms, fringues, Playstation, pizza à emporter... On se retrouve tous plus ou moins quelque part dans cette histoire.
De plus, Lou et sa mère ne sont pas lisses, elles ont plein de défauts qui nous rapprochent d'elles. Moi aussi je préfère traîner dans mon canapé plutôt que de bosser à mon bureau !! Moi aussi je passais mes journées à penser aux garçons avec mes copines quand j'avais 13 ans !!
Le dessin et les couleurs sont dynamiques et servent très bien cette histoire qui évolue au fur et à mesure des tomes. Il ne s'agit pas simplement que d'une succession de gags avec une héroïne figée à 12 ans.
"Lou !" est une véritable réussite, qui touchera un public plus large que celui initialement visé.
Vivement la suite !
Tout simplement superbe. Rarement une série bd de SF ne m'aura autant emballé. Le déroulement est fluide malgré la densité du contexte géopolitique. Les dessins sont magnifiques. L'implication et les motivations des différents personnages est assez réaliste quant à la difficulté d'établir une organisation internationale. La parallèle avec notre époque ressort très facilement.
Je suivrai donc avec grand intérêt la suite de cette série, qui je l'espère, après avoir décrit, par ce que cela était nécessaire, le système de fonctionnement et le contexte, s'intéressera plus à la psychologie des personnages et à leurs rapports mutuels.
Que du bon.
A lire et a relire !
J'ai plongé moi aussi....
La lecture des avis que j'ai lus ici et le feuilletage que j'ai effectué en librairie m'ont poussé à acheter le 1er opus de cette nouvelle série.
Et je dois avouer que c'est très prometteur : un dessin vraiment époustouflant, une atmosphère sombre mais pas étouffante, une histoire qui s'annonce pleine de rebondissements, trahison et autres (en tout cas c'est l'impression que ça me donne) et des personnages franchement charismatiques (Long John...).
Je suis pourtant pas fan d'histoires de pirates à la base, mais là je dois dire que j'ai été pleinement convaincu, et ça m'a même donné envie de lire L'île au trésor (pour vous dire !!).
J'ai pas le coup de coeur facile mais là sans hésitation COUP DE COEUR !!!!
Tous à la librairie, moussaillons !!!!
Je suis fortement passionné par les histoires policières, les thrillers.
Quand j'ai découvert cette bd, j'ai de suite apprécié ; le suspens m'a pris à la gorge dès le début du premier tome ; franchement de la grande bd "policière".
Félicitations aux auteurs.
De plus les dessins sont assez réalistes, c'est bien.
Bravo encore.
Je le recommande vivement à tous les amateurs de bd à suspens et policières.
A priori, je ne suis pas fort branché "fantastique"; mais à la lecture de premier tome de la saison 1, je me suis pris vraiment dans cette histoire très passionnante ; des rebondissements à n'en plus finir, des courses poursuites ; des découvertes, des secrets ; c'est vraiment une bd à recommander aux lecteurs de bd et amateurs d'histoire "différentes".
Les dessins sont d'une très bonne qualité ; les scenarii sont bien ficelés.
Franchement : bravo et félicitations pour les auteurs.
J'interviens ici pour défendre cet ouvrage qui est l'un de mes préférés et que je trouve fort sévèrement jugé.
Les dessins : Bon, les goûts et les couleurs, n'est-ce pas. Au delà, c'est vrai que si vous appréciez les silhouettes mal proportionnées, les visages inexpressifs et les couleurs criardes caractéristiques de la majorité des comics, vous risquez d'être déçu. Le dessin est bien maîtrisé, les couleurs sobres sans être fades, les super-héros ne sont pas fluos et il ressemble à des hommes. Et c'est pas plus mal vu que la plupart sont quand même censés être (à tout le moins) des humanoïdes ! Bref, c'est mieux dessiné que la plupart des comics. Faut aimer le style réaliste, c'est sur, mais de la à dire que Ross ne sait pas dessiner, y a un pas que vous ne franchirez pas chez moi.
Le scénario : Alors, c'est sur que ça manque de coups de poing dans la g..., de damned !, de je-vais-te-paralyser-avec-mon-pouvoir-nucléaire. Alors oui, les superhéros s'agitent en arrière-plan (quoique tout le livre ne parle que d'eux) et c'est bien sur l'idée géniale du scénario : présenter les agissements des super-héros du point de vue de l'homme de la rue, lequel, coincé dans le métro, les voit se battre dans le ciel sans rien comprendre à ce qui se passe. On voit ici la population de la ville totalement dépendante de la venue des êtres supérieurs, sauveurs autoproclamés, pour assurer sa survie. On voit les hommes "normaux" incapables de se défendre seuls mais également incapables de comprendre leurs défenseurs, leurs motivations, leurs agissements (les 4 fantastiques vont-ils arriver pour empêcher Galactus de détruire la ville ? Personne ne sait. Marnor est-il bon ? Personne ne sait non plus. La population est dans l'ignorance des plans des super-héros qui la défendent), totalement infantilisés, passant de l'admiration béate à la haine irrationnelle et vice-versa. Bref, entre la population de New York et les super-héros se dessinent des rapports dominants/dominés éminemment pervers. Evidemment, ce n'est pas du niveau de Spiderman vs Rhino... La réflexion sur l'idéologie du super-héros (et l'infantilisation résultante du reste de la population) est une des clés du scénario et, perso, j'ai trouvé ça génial. Si l'homme ne sait plus assurer sa survie qu'en s'en remettant à des êtres supérieurs qui, pas plus que les super-vilains, ne daignent lui faire part de leurs motivations ni de leurs plans et n'ont de compte à rendre à personne, alors l'homme est mal barré. En gros : méfions-nous des sauveurs auto-proclamés !
Le perso principal est ronchon ? Oui et tellement humain, à mille lieux des persos hyper-positifs ou hyper-négatifs mais sans profondeur psychologique des histoires classiques. Ca peut déplaire, c'est sur, Loïs Lane ou Lex Luthor sont plus faciles à comprendre. Le perso se répète ? Disons qu'il se pose des questions, évoluant de la fascination à la répulsion sans jamais trouver de réponses. Au lecteur de se faire une opinion.
Les invraisemblances ? Il y en a ? Quoi ? Captain America est de la partie et Hitler ne se fait pas ramasser en 42 (mais peut-être a-t-il trouvé la lance de Longinus) ? Quoi ? On ne voit pas la reconstruction de immeubles détruits par les combats ? Franchement, veut-on vraiment parler des invraisemblances qui émaille le genre super-héros ? Comment fait le bouffon vert pour voler sur son aile minuscule ? Comment Superman respire-t-il dans l'espace ? Vous le savez, vous ?
En résumé, pour moi, Marvels est une fantastique histoire sur le thème des super-héros, pas une histoire de super-héros, faut pas se tromper ! Alors, pour citer l'un des critiques précédents, si vous cherchez un Marvel du style : "Ferme ta gueule, réfléchis pas trop, regarde-les faire, et sois fasciné", passez votre chemin mais si vous voulez lire une histoire qui dynamite intelligemment le mythe, allez-y. Vous ne serez pas déçu. Et après, allez lire Powers, Superman - For All Seasons et Gotham Central, c'est pas mal non plus.
Notez que, comme Kingdom Come (l'une des mauvaises idées de DC, parait-il), Marvels a reçu le prix Eisner qui récompense les meilleures bd de l'autre côté de l'Atlantique...
Pourquoi faut-il des mots, alors que ce somptueux album s'en passe si bien ?
Et comment dire l'enchantement dans lequel je flotte, depuis ma lecture ?
Il me faut remonter très loin pour retrouver un album ou une série qui m'ait autant touchée, émerveillée, enthousiasmée.
Shaun Tan, apparemment, a mis du temps, beaucoup de temps pour le réaliser, et il a bien fait. L'histoire de cet homme, et de ces autres exilés, est touchante, parce qu'elle est racontée avec une sensibilité, une poésie et une sobriété, qui la rendent universelle. Certains passages racontent des événements très durs (la guerre, un génocide, l'esclavage...) mais avec -paradoxalement- une grande douceur dans le dessin et un traitement délibérément symbolique qui, loin d'affadir le propos, se contentent de le dépouiller de toute connotation historique, afin de témoigner de tous les massacres, de toutes les violences aveugles, de tout ce qui un jour, conduit des hommes et des femmes à fuir leur pays, pour simplement survivre. Afin peut-être aussi de dire qu'on peut rester humain, malgré tout.
J'ai adoré ce parti-pris symboliste (un peu à la manière de cet autre génie qu'est pour moi David B.) et à la fois fantastique et onirique de Shaun Tan. Plonger le lecteur dans un pays où tout est, pour lui aussi, déroutant et mystérieux est un bon moyen de lui faire partager le désarroi de l'exilé, de suggérer le dépaysement et la perte des repères. A cet égard, le choix d'une histoire sans parole est judicieux, puisque pour le nouvel arrivant, autour de lui plus aucun mot n'a de sens, qu'il ne reste plus que les gestes et les regards.
J'ai adoré ce pays imaginaire, terre d'accueil des exilés, si puissamment étrange et poétique, dans ses moindres aspects ; peut-être un peu trop idéal aussi, mais qu'importe !
J'ai adoré le dessin, sa façon de représenter les visages, qui rend ses personnages étonnamment vivants et, de ce fait, profondément attachants, et de suggérer par d'infimes détails comment le présent peut soudain évoquer le passé.
J'ai adoré l'alternance des petites cases et des grandes planches, ces paysages mi-réalistes, mi-fantastiques, ces teintes douces, qui m'ont rappelé celles d'une autre série, elle aussi touchée par la grâce, Le Mur de Pan.
J'ai adoré ces planches pleine page, qui chaque fois sont un émerveillement pour les yeux, et dans lesquelles l'auteur donne libre cours à son imaginaire.
J'ai adoré cette note pleine d'optimisme sur laquelle se termine cette histoire.
J'ai refermé l'album, éteint la lumière et me suis endormie, dans la douceur sépia d'une ville paisible.
Pourquoi alors, seulement 4/5 ? La réponse est dans les pages de la série De Cape et de Crocs ;)
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Horologiom
J'ai acheté l'intégrale en suivant vos conseils avisés. Franchement merci les gars, c'est excellent. J'avais feuilleté il y a longtemps et je n'avais pas accroché ; le dessin probablement qui demande un petit effort. Mais passé celui-ci, c'est très agréable (Lebeault a une imagination architecturale débordante). Mais c'est avant tout l'histoire ô combien originale qui scotche définitivement le lecteur ; l'intrigue marche bon train, tout en développant l'univers atypique de cette cité mécanique. Il n'y a pour ainsi dire aucun temps mort, pas de rappel des faits précédents au début de chaque tome. Les personnages sont attachants bien qu'un peu trop sérieux. On se souviendra tout particulièrement de Manac'h, "remonteur" gentiment vulgaire, et de Nahédig, vieil ami cruellement tourmenté. La fin ne manque pas de surprises et clôture ni trop bien, ni trop mal cette magnifique oeuvre qu'est "Horologiom".
Célestin Gobe-la-lune
Bonjour, pour ma première critique, j'ai choisi une BD que j'ai lue hier, "Célestin Gobe-la-lune" ! J'ai vraiment bien aimé ce 1er tome plein de fraîcheur, de fantaisie avec de vrais dialogues et un comique de situation que ne pourrait renier un Scapin ou un autre personnage de Molière. Les portes claquent, les courses sont haletantes, les discours aussi coquins que poétiques. Ce premier tome nous plonge dans un ville qui pourrait être Paris ou Londres ou toute autre capitale du 17/18éme siècles et nous présente Celestin, anti héros à souhait, feignant, sans le sou, mais très très coureur de jupon. Mais pas n'importe lesquels, que ceux portés par des jeunes filles de la noblesse ! S'en suit une succession de gags et situations amusantes mais en restant toujours très poétique. Messieurs pour draguer prenez-en de la graine et apprenez par coeur les poèmes de notre ami. Ces demoiselles se pâmeront à votre écoute, mais comme lui attention au père ou frère qui surveillent toujours les jeunes filles de la famille.
Powers
Ah, "Powers" ! Si vous êtes comme moi attiré/fasciné par l'univers des super-héros (que ce soit celui de Marvel ou celui de DC) mais que vous trouvez que la plupart des histoires publiées ne sont qu'une succession lassante de coups de latte improbables et d'exclamations ridicules au dessin mal maîtrisé et au scénario inexistant, bref totalement inintéressant passé l'âge de 15 ans, ne désespérez pas. Il y a sur le marché quelques très très bonnes mini-séries qui valent les meilleures bd franco-belges et "Powers" en est une. Le scénar ? L'histoire d'un policier dans une ville où existent des super-héros (contrairement à ce qu'a dit l'un des critiques, ils ne sont qu'une poignée et ne forment pas l'ensemble de la population comme dans Top 10), des super-héros adulés, courtisés par les télés, les journaux à sensation et les firmes de pub (qui ressemblent en cela très fort à nos people à nous). Le policier, flanqué d'une collègue acariâtre et "virile" mène l'enquête sur la mort d'une super-héroïne adulée (ça, c'est le 1er tome mais les deux autres sont à l'avenant). Clairement, ce n'est pas une intrigue policière 3 étoiles - même si elle reste honnête - et on s'en fout ! On lit, on sourit aux parallèles que l'histoire trace entre super-héros et people. A la fin, on découvre le coupable mais ce n'est qu'un des éléments de l'histoire (presque accessoire, oserais-je dire). Il n'est pas crédible ? J'avoue ne m'être même pas posé la question ! Ce qui importe, c'est l'ambiance, le traitement des super-héros (des divas qui s'affichent sur les murs, fricotent entre eux et soignent leurs plans médias). A ce niveau, c'est superbement réussi et c'est évidemment là que s'est mis le talent du scénariste (Bendis n'est pas Agatha Christie, les gars). Il y a des clichés ? Oui et ils renforcent l'ambiance de "genre". Alors oui, il y a peu d'action. Encore une fois, comme pour Marvels, ce n'est pas un récit DE super-héros avec des bourre-pifs et des casses tibias "en veux-tu en voilà". C'est bien plus subtil que ça ! Le dessin ? Il est cartoon, à mille lieues du style réaliste mais maîtrisé (c'est-à-dire que l'on reconnaît les personnages d'une case à l'autre, que les proportions sont correctes et ne changent pas toutes les deux pages, etc, ce qui n'est pas si évident que ça dans les comics). Et les couleurs sont magnifiques, avec des passages dominés par certaines teintes. C'est effectivement un "style" qui se veut léger, à mille lieues des dessins que l'on rencontre habituellement dans le genre. Encré à la truelle ? De gros traits, oui, qui vont bien avec les couleurs somptueuses (je me répète) et le dessin. Est-ce de la colorisation informatique ? Je n'en sais rien mais j'ai bien ri quand j'ai lu que certains déploraient que l'on voyait des "pixels" encombrant les cieux. Leur vue doit être plus super-héroïque que la mienne ! La mise en page est dynamique avec parfois, notamment lors des interrogatoires, une succession de gros plans de visages dans de petites cases servi par des dialogues "ping-pong". Ce que certains pédants appellent "itération iconique" et prennent pour de la fainéantise est pour moi une mise en scène dynamique totalement adaptée aux scènes dessinées. Espérons que le "style Powers" fasse école, ça nous changera des séries dessinées par des bras cassés et colorisées par des manchots. Bref, "Powers", c'est une bd pleine d'inventivité et d'intelligence qui mèle l'ambiance des séries policières et l'univers des super-héros sans "créature-de-l'enfer" ni "monstres-de-l'espace" mais avec un second degré subtil qui vous laisse, une fois l'histoire terminée, un petit sourire aux lèvres. Mais attention ! Encore une fois, ce n'est ni une histoire de super-héros, ni une intrigue à la S. Holmes ou de H. Poirot. Encore une mot : "Powers" a reçu l'Eisner awards qui récompense les meilleures bd outre-atlantique.
Lou !
En voilà une BD résolument MODERNE !! Ce que j'ai adoré dans cette BD, c'est qu'elle est vraiment dans l'air du temps. La petite Lou, mignonne à croquer, est une vraie pré-ado des années 2000. Famille monoparentale, portables, sms, fringues, Playstation, pizza à emporter... On se retrouve tous plus ou moins quelque part dans cette histoire. De plus, Lou et sa mère ne sont pas lisses, elles ont plein de défauts qui nous rapprochent d'elles. Moi aussi je préfère traîner dans mon canapé plutôt que de bosser à mon bureau !! Moi aussi je passais mes journées à penser aux garçons avec mes copines quand j'avais 13 ans !! Le dessin et les couleurs sont dynamiques et servent très bien cette histoire qui évolue au fur et à mesure des tomes. Il ne s'agit pas simplement que d'une succession de gags avec une héroïne figée à 12 ans. "Lou !" est une véritable réussite, qui touchera un public plus large que celui initialement visé. Vivement la suite !
Orbital
Tout simplement superbe. Rarement une série bd de SF ne m'aura autant emballé. Le déroulement est fluide malgré la densité du contexte géopolitique. Les dessins sont magnifiques. L'implication et les motivations des différents personnages est assez réaliste quant à la difficulté d'établir une organisation internationale. La parallèle avec notre époque ressort très facilement. Je suivrai donc avec grand intérêt la suite de cette série, qui je l'espère, après avoir décrit, par ce que cela était nécessaire, le système de fonctionnement et le contexte, s'intéressera plus à la psychologie des personnages et à leurs rapports mutuels. Que du bon. A lire et a relire !
Long John Silver
J'ai plongé moi aussi.... La lecture des avis que j'ai lus ici et le feuilletage que j'ai effectué en librairie m'ont poussé à acheter le 1er opus de cette nouvelle série. Et je dois avouer que c'est très prometteur : un dessin vraiment époustouflant, une atmosphère sombre mais pas étouffante, une histoire qui s'annonce pleine de rebondissements, trahison et autres (en tout cas c'est l'impression que ça me donne) et des personnages franchement charismatiques (Long John...). Je suis pourtant pas fan d'histoires de pirates à la base, mais là je dois dire que j'ai été pleinement convaincu, et ça m'a même donné envie de lire L'île au trésor (pour vous dire !!). J'ai pas le coup de coeur facile mais là sans hésitation COUP DE COEUR !!!! Tous à la librairie, moussaillons !!!!
Niklos Koda
Je suis fortement passionné par les histoires policières, les thrillers. Quand j'ai découvert cette bd, j'ai de suite apprécié ; le suspens m'a pris à la gorge dès le début du premier tome ; franchement de la grande bd "policière". Félicitations aux auteurs. De plus les dessins sont assez réalistes, c'est bien. Bravo encore. Je le recommande vivement à tous les amateurs de bd à suspens et policières.
Le Chant des Stryges
A priori, je ne suis pas fort branché "fantastique"; mais à la lecture de premier tome de la saison 1, je me suis pris vraiment dans cette histoire très passionnante ; des rebondissements à n'en plus finir, des courses poursuites ; des découvertes, des secrets ; c'est vraiment une bd à recommander aux lecteurs de bd et amateurs d'histoire "différentes". Les dessins sont d'une très bonne qualité ; les scenarii sont bien ficelés. Franchement : bravo et félicitations pour les auteurs.
Marvels
J'interviens ici pour défendre cet ouvrage qui est l'un de mes préférés et que je trouve fort sévèrement jugé. Les dessins : Bon, les goûts et les couleurs, n'est-ce pas. Au delà, c'est vrai que si vous appréciez les silhouettes mal proportionnées, les visages inexpressifs et les couleurs criardes caractéristiques de la majorité des comics, vous risquez d'être déçu. Le dessin est bien maîtrisé, les couleurs sobres sans être fades, les super-héros ne sont pas fluos et il ressemble à des hommes. Et c'est pas plus mal vu que la plupart sont quand même censés être (à tout le moins) des humanoïdes ! Bref, c'est mieux dessiné que la plupart des comics. Faut aimer le style réaliste, c'est sur, mais de la à dire que Ross ne sait pas dessiner, y a un pas que vous ne franchirez pas chez moi. Le scénario : Alors, c'est sur que ça manque de coups de poing dans la g..., de damned !, de je-vais-te-paralyser-avec-mon-pouvoir-nucléaire. Alors oui, les superhéros s'agitent en arrière-plan (quoique tout le livre ne parle que d'eux) et c'est bien sur l'idée géniale du scénario : présenter les agissements des super-héros du point de vue de l'homme de la rue, lequel, coincé dans le métro, les voit se battre dans le ciel sans rien comprendre à ce qui se passe. On voit ici la population de la ville totalement dépendante de la venue des êtres supérieurs, sauveurs autoproclamés, pour assurer sa survie. On voit les hommes "normaux" incapables de se défendre seuls mais également incapables de comprendre leurs défenseurs, leurs motivations, leurs agissements (les 4 fantastiques vont-ils arriver pour empêcher Galactus de détruire la ville ? Personne ne sait. Marnor est-il bon ? Personne ne sait non plus. La population est dans l'ignorance des plans des super-héros qui la défendent), totalement infantilisés, passant de l'admiration béate à la haine irrationnelle et vice-versa. Bref, entre la population de New York et les super-héros se dessinent des rapports dominants/dominés éminemment pervers. Evidemment, ce n'est pas du niveau de Spiderman vs Rhino... La réflexion sur l'idéologie du super-héros (et l'infantilisation résultante du reste de la population) est une des clés du scénario et, perso, j'ai trouvé ça génial. Si l'homme ne sait plus assurer sa survie qu'en s'en remettant à des êtres supérieurs qui, pas plus que les super-vilains, ne daignent lui faire part de leurs motivations ni de leurs plans et n'ont de compte à rendre à personne, alors l'homme est mal barré. En gros : méfions-nous des sauveurs auto-proclamés ! Le perso principal est ronchon ? Oui et tellement humain, à mille lieux des persos hyper-positifs ou hyper-négatifs mais sans profondeur psychologique des histoires classiques. Ca peut déplaire, c'est sur, Loïs Lane ou Lex Luthor sont plus faciles à comprendre. Le perso se répète ? Disons qu'il se pose des questions, évoluant de la fascination à la répulsion sans jamais trouver de réponses. Au lecteur de se faire une opinion. Les invraisemblances ? Il y en a ? Quoi ? Captain America est de la partie et Hitler ne se fait pas ramasser en 42 (mais peut-être a-t-il trouvé la lance de Longinus) ? Quoi ? On ne voit pas la reconstruction de immeubles détruits par les combats ? Franchement, veut-on vraiment parler des invraisemblances qui émaille le genre super-héros ? Comment fait le bouffon vert pour voler sur son aile minuscule ? Comment Superman respire-t-il dans l'espace ? Vous le savez, vous ? En résumé, pour moi, Marvels est une fantastique histoire sur le thème des super-héros, pas une histoire de super-héros, faut pas se tromper ! Alors, pour citer l'un des critiques précédents, si vous cherchez un Marvel du style : "Ferme ta gueule, réfléchis pas trop, regarde-les faire, et sois fasciné", passez votre chemin mais si vous voulez lire une histoire qui dynamite intelligemment le mythe, allez-y. Vous ne serez pas déçu. Et après, allez lire Powers, Superman - For All Seasons et Gotham Central, c'est pas mal non plus. Notez que, comme Kingdom Come (l'une des mauvaises idées de DC, parait-il), Marvels a reçu le prix Eisner qui récompense les meilleures bd de l'autre côté de l'Atlantique...
Là où vont nos pères
Pourquoi faut-il des mots, alors que ce somptueux album s'en passe si bien ? Et comment dire l'enchantement dans lequel je flotte, depuis ma lecture ? Il me faut remonter très loin pour retrouver un album ou une série qui m'ait autant touchée, émerveillée, enthousiasmée. Shaun Tan, apparemment, a mis du temps, beaucoup de temps pour le réaliser, et il a bien fait. L'histoire de cet homme, et de ces autres exilés, est touchante, parce qu'elle est racontée avec une sensibilité, une poésie et une sobriété, qui la rendent universelle. Certains passages racontent des événements très durs (la guerre, un génocide, l'esclavage...) mais avec -paradoxalement- une grande douceur dans le dessin et un traitement délibérément symbolique qui, loin d'affadir le propos, se contentent de le dépouiller de toute connotation historique, afin de témoigner de tous les massacres, de toutes les violences aveugles, de tout ce qui un jour, conduit des hommes et des femmes à fuir leur pays, pour simplement survivre. Afin peut-être aussi de dire qu'on peut rester humain, malgré tout. J'ai adoré ce parti-pris symboliste (un peu à la manière de cet autre génie qu'est pour moi David B.) et à la fois fantastique et onirique de Shaun Tan. Plonger le lecteur dans un pays où tout est, pour lui aussi, déroutant et mystérieux est un bon moyen de lui faire partager le désarroi de l'exilé, de suggérer le dépaysement et la perte des repères. A cet égard, le choix d'une histoire sans parole est judicieux, puisque pour le nouvel arrivant, autour de lui plus aucun mot n'a de sens, qu'il ne reste plus que les gestes et les regards. J'ai adoré ce pays imaginaire, terre d'accueil des exilés, si puissamment étrange et poétique, dans ses moindres aspects ; peut-être un peu trop idéal aussi, mais qu'importe ! J'ai adoré le dessin, sa façon de représenter les visages, qui rend ses personnages étonnamment vivants et, de ce fait, profondément attachants, et de suggérer par d'infimes détails comment le présent peut soudain évoquer le passé. J'ai adoré l'alternance des petites cases et des grandes planches, ces paysages mi-réalistes, mi-fantastiques, ces teintes douces, qui m'ont rappelé celles d'une autre série, elle aussi touchée par la grâce, Le Mur de Pan. J'ai adoré ces planches pleine page, qui chaque fois sont un émerveillement pour les yeux, et dans lesquelles l'auteur donne libre cours à son imaginaire. J'ai adoré cette note pleine d'optimisme sur laquelle se termine cette histoire. J'ai refermé l'album, éteint la lumière et me suis endormie, dans la douceur sépia d'une ville paisible. Pourquoi alors, seulement 4/5 ? La réponse est dans les pages de la série De Cape et de Crocs ;)