Ce qui frappe d’entrée, c’est la richesse de l’univers développé par Nancy peña. En effet, en déterminant dès le départ les caractéristiques de chacun des peuples de ce monde, elle s’impose un cadre précis et structuré, un véritable canevas, qui rend son univers très cohérent. Son graphisme, délicieusement fantasy, donne à la série un cachet très agréable, à la fois touchant et inventif.
Nancy Peña commence à broder un vêtement au maillage astucieux, au motif qui est encore à l’état d’ébauche, mais qui promet. C’est de la belle ouvrage.
J'aime bien Rabaté, ses albums sont surprenants, pour celui là, rien que la couverture a définitivement motivé mon achat, et je n'ai pas été déçu!
Le sujet tout en étant simple est des plus originaux, prendre un vieux pour héros et lui consacrer 94 pages tout en pondant une histoire plaisante, émouvante et souvent drôle, ça me paraît assez rare dans le paysage de la BD.
Emile notre héros va vivre des moments très forts à l'instant ou il pensait sa vie terminée; c'est une idée que j'aime beaucoup et Rabaté la met parfaitement en scène.
L'histoire est contée de façon douce, pourtant les passages intenses ne manquent pas, ça commence très paisiblement et s'achève de même façon.
Un album qui a de quoi séduire, je conseille.
JJJ
Il est pas mal du tout ce petit album!
Si je le présente ainsi c'est parce qu'à la lecture j'ai eu l'impression qu'Aurélia Aurita avait abordé l'album sans prétention, de manière autant décontractée que décomplexée.
Le résultat est plein de fraîcheur et de plaisir, c'est très érotique parfois carrément cru, mais je n'y ai vu aucune vulgarité.
C'est une belle histoire d'amour qui nous est montré là, même s’il est vrai c'est plus axé sur le côté charnel que sur la partie relationnelle.
En ce qui me concerne j'ai apprécié, j'ai souvent souri, ça m'a touché, il sort plein d'émotions diverses de cette lecture...
Le trait d'Aurélia est simple, très simple, très épuré, tout rond, parfait à mon avis pour ce genre d'histoire.
Un petit détail comique: pour représenter un anus, Aurélia Aurita ne s'encombre pas de détails, une simple croix suffit, arf!
J'ai aimé, je conseille...
JJJ
Les histoires écrites par Jeph Loeb sont souvent passionnantes, on y trouve toujours une pléiade de personnages célèbres, ce qui fait plaisir. Jeph Loeb s'amuse à réécrire et redéfinir ces personnages, vu que c'est fait avec talent respect et brio, c'est un plaisir supplémentaire.
Quant aux dessins de Tim Sale, comment ne pas les aimer? Même s’il est vrai qu'au premier coup d’œil son style peut paraître étrange. Tant mieux ! Un peu de personnalité ne nuit pas...
Pour cette aventure mettant en scène Batman, c'est réussi une fois de plus. Intrigue passionnante, enquête délicate, pistes multiples, personnages torturés, alliances improbables... Un vrai plaisir qui ne cesse de passionner le long des quatre tomes pour déboucher sur une fin magnifique.
Le seul point noir est que la série Batman - Un long Halloween, l'histoire qui précède Dark Victory, n'a jamais eu l'honneur d'être éditée en album, il est difficile de lui mettre la main dessus...
J'ai lu les deux et il me semble difficile d'apprécier totalement Dark Victory sans être passé par la case Un long Halloween.
Mais l'essentiel est là, à savoir que Dark Victory est une très bonne aventure de Batman, j'en conseille la lecture même si je lui trouve Un long Halloween supérieur d'une courte tête.
JJJ
C'est par XIII que j'ai commencé à lire de la BD moderne. Je ne peux donc qu'attribuer la note maximale. Le scénario tellement inattendu et surprenant de Van Hamme en fait une série culte sur plusieurs générations à venir. C'est peut être la bd qui a lancé tout le processus que l'on connaît.
Gotham Central est une bonne série policière, pour certains des ses aspects c'est une série que l'on peut même qualifier de remarquable.
L'univers est l'immense ville de Gotham, un lieu ou il ne fait pas tellement bon vivre quand on est simple flic, parmi la foule de criminel sévissant dans la cité se trouvent des psychopathes comme le Joker, Mr Freeze ou encore Pile et Face... Pour les policiers il n'est pas toujours évident ni possible de demander de l'aide au Batman, le légendaire justicier/croquemitaine. Une situation difficile pour ces hommes et femmes qui essaient tant bien que mal de résoudre les enquêtes en cours, faire face aux nouveaux crimes, s'opposer à des forces politiques corrompues et garder la vie sauve.
Les intrigues ne sont pas de la plus grande complexité, mais leur déroulement est bien construit, cela ne manque pas de suspense, pour faire simple c'est très correct.
Les nombreux personnages ont tous un comportement différent, leurs liens ou rivalités, leur cohabitation parfois difficile, leurs rapports qui évoluent et l'épaisseur donnée à chacun d'entre eux, sont autant d'éléments qui leur donnent profondeur et sensibilité. Le tout est traité avec subtilité et sur autant de personnages, cela n'en est que plus remarquable.
Un des points fort de la série.
Enfin l'ambiance est très bien rendue, on a l'impression d'être au cœur des meilleures séries policières, et bien que cela se passe dans un univers totalement fictif l'effet de réalisme est saisissant.
Peut-être que la noirceur se fait parfois un peu trop écrasante, mais le style de la série est ainsi.
Les dessins collent parfaitement à l'ambiance, personnellement j'apprécie le style de Larks, affaire de goût...
Après lecture des trois premiers tomes, je suis (vous l'aurez compris!) globalement très satisfait par cette série, mon préféré étant le deuxième et celui que j'apprécie le moins le premier.
Si Gotham Central vous tente, et même s’il est vrai que la lecture des épisodes (un ou deux par tome) se laisse apprécier indépendamment, je vous conseille d'en lire la totalité pour en apprécier pleinement la profondeur.
JJJ
Je l'ai découvert récemment aux urgences pédiatriques alors que ma fille de 2 ans a été enfermée à double tour dans un lit à barreaux derrières une porte avec juste une petite fenêtre pour la regarder alors qu'elle venait d'ingurgiter de l'alcool à 60° et qu'elle en eut fait profiter tout le service jusqu'a suffisamment tard dans la nuit pour que cela s'inscrive dans les archives du bêtisier de l'hôpital.
Cette découverte en fut effectivement une :) J'ai eu le plaisir de découvrir ce duo de choc, ces investigateurs de première classe dont le sérieux est à l'image de leurs chefs.
A travers leurs aventures on voyage de mission impossible à James Bond en passant par l'inspecteur gadget avec une dose de malchance et un pouvoir destructeur très lagaffesque sans avoir recours à divers talents de musicien, physicien ou de chimiste. Ce duo est une calamité, l'un ne rattrape pas l'autre mais les 2 rattrapent à grands pas les 5 étoiles du culte pour l'exception que la série représente dans le monde de la BD et pour l'humour présent à toutes les pages.
Je m'étais promis de ne plus entamer une nouvelle série produite par les éditions Soleil car, excepté pour quelques-unes unes d'entre elles, le manque d'originalité qu'il se dégageait de leur production m'avait un peu saoulé.
Quand, pour la première fois, j'ai vu la couverture du tome 1 de Servitude, je dois dire que j'ai été intrigué, celle -ci ne reprenant pas les critères habituels fidèles à cet éditeur. Malgré cela et jouant sur la prudence, j'ai préféré attendre de lire quelques avis avant de me lancer. Ceux-ci se révélant positif, je me suis précipité chez mon libraire.
Le résultat est à la hauteur de mes espérances. Tout d'abord, au niveau du scénario, évitant les clichés habituels que l'on retrouve dans l'héroïc-fantasy, il est écrit avec beaucoup d'intelligence. Le ton est fluide et au fil des pages, on apprend à apprécier les différents personnages qui agrémentent le récit.
Les bases du scénario sont établies dès les premières pages, ce qui nous permet de s'introduire dans l'histoire avec beaucoup de facilité.
Ce qui m'a surtout surpris, c'est que l'aspect fantastique est, ici, mis en retrait. Oui, excepté un dragon à la page 54, aucun être imaginaire n’apparaît dans ce récit. Pourtant, la sauce prend très bien et pour notre plus grande joie.
Le dessin de Bourgier est de toute beauté, son trait est fin et subtil, ce qui lui donne beaucoup d'élégance.
Originalité, aussi, au niveau des couleurs. Celles-ci sont faites dans des tons pâles, très proche du sépia.
Servitude est une série qui promet, elle a toutes les qualités pour être parmi les meilleurs du genre.
C'est à conseiller et surtout à lire !
A la base, je ne suis pas un adepte des séries historiques (surtout celles qui sont parues chez Glénat que je trouve un peu ringardes). De plus, je n'ai jamais beaucoup accroché aux scénarios de Dufaux.
Mais, paradoxalement, cette série m'a fortement enthousiasmé. Le réalisme historique est impressionnant. L'histoire est prenante. Les complots de cour, le pouvoir des femmes, la description des combats de gladiateurs, tout est très bien décrit.
Dufaux a aussi choisi de ne pas montrer Néron, sous un aspect trop négatif, comme il a souvent été dépeint dans les productions d'Hollywood.
Après un premier cycle qui décrivait les agissements d'Agrippine, mère de Néron, vient de commencer le cycle de l'épouse Poppée. Et le résultat est toujours excellent, je trouve que les dessins de Delaby sont encore meilleurs que ceux qu'il faisait dans les premiers albums. La course de char est une vraie merveille.
« A Story of War » est le premier album important réalisé en 1982 par Alec Séverin (publié en 1985 par Michel Deligne). Ces 150 pages, dessinées en 9 jours, ont contribué à la légende de cet illustre auteur. Nombre de ses fidèles lecteurs ont découvert son œuvre grâce à cet ouvrage. Parmi eux, Malo Kerfriden, le décrit de la plus belle des façons dans une interview qu’il m’a accordé pour le site :
« A la fin des années 80, j’ai acheté par hasard l’album « Story of war » paru chez Michel Deligne. A l‘époque, je découvrais Joe Kubert, Alex Toth, Bernet, Berny Wrighston etc… J’ai au départ pensé que ce récit était une réédition d’un comics d’histoire de guerre des années 50. Le relâchement, l’aisance et la spontanéité du dessin m’ont véritablement fasciné, ainsi que le ton de l’album (qui lui n’était pas du tout « années 50 »). Séverin a un ton extrêmement dur et désabusé dans ses premiers albums. Par la suite, je me suis procuré « Gratin » paru aussi chez Michel Deligne et « Lisette », publié chez Delcourt. Je me souviens aussi d’un article dans « Les cahiers de la bande dessinée »… Bref, j’ai compris ma méprise. »
Ce petit album (au format A5), publié en noir et blanc, nous relate les aventures d’un Soldat engagé sous la bannière étoilée. A l’issue d’une période d’entraînement, il découvrira les horreurs de la guerre et refusera de porter une arme au Front. Ce récit qui aurait pu se réduire à la simple histoire d’un soldat en temps de guerre est accompagné d’une magnifique histoire d’amour et d’un hymne à l’acceptation des différences. Alec Séverin l’agrémente d’un trait d’une remarquable précision malgré la rapidité sans précédent avec laquelle il a réalisé cet ouvrage. Son découpage est vivant et il ose des formes de cases non conventionnelles. Côté dessins, il joue sur les palettes de gris et de noir afin de restituer aux mieux les différentes ambiances du récit. Chaque chapitre se distingue par une utilisation appropriée des « couleurs » à sa disposition. « A story of war » pose les jalons de ses futures publications en y insérant, non sans son humour habituel, des fausses publicités entre les différents chapitres. Dès 19 ans, il marque son entrée parmi les auteurs complets de bande-dessinées.
Cet album est accompagné de deux mini récits tout aussi passionnants que l’histoire principale. Ils sont durs mais à l’image des histoires de guerre.
Dans le cadre du site sur son œuvre (http://oeuvreseverin.free.fr), j’ai eu l’occasion de l’interroger sur la genèse de cet album. Avec cette discussion particulièrement poignante où Alec Séverin détaille pas à pas la réalisation, ce qu’il a voulu montrer de son mode de vie par rapport aux personnages et les différentes étapes qui ont permis la publication, j’ai réalisé à quel point cet album était fondateur dans son œuvre. Dans un premier temps, je m’étais arrêté à l’exploit de la réalisation graphique, mais la façon dont il a créé et découpé mentalement l’histoire est à mon sens aussi impressionnante. Mais je préfère vous laisser lire la façon dont il présente la chose dans cet extrait :
« Mentalement, le découpage est déjà également réalisé, plan par plan et quasiment case par case … Dès lors, le lendemain matin, j’ai démarré sur la 1ère image (qui n’est pas la première dans l’album, mais la première image qui se passe sur l’île) … Je savais qu’il y aurait beaucoup de pages à venir, mais pas exactement combien, car je ne connaissais pas le nombre exact de cases … Je n’ai pas eu le courage de les compter mentalement une par une (mais j’aurai pu)… Bref, je ne faisais pas de « mise en page », je dessinais très vite les cases (et leur contenu) au crayon les unes après les autres de manière quasi-définitive …
J’ai dessiné ainsi durant tout le premier jour et la nuit suivante (j’étais jeune…). J’ai dormi quelques heures … et ainsi de suite … Ce qui fait qu’au bout de 3 jours, l’histoire était terminée au crayon. (Elle ne faisait pas 150 pages, mais était complète en + ou – 90 ou 100 pages). Je suis allé faire photocopier tous ces crayonnés … ensuite j’ai dormi quelques heures ... après quoi, j’ai encré ces pages en 1 ou 2 jours …(avec de gros bouts de nuit) … Cela va vous paraître un peu curieux, mais pendant que j’encrais, je réfléchissais aux 2 autres petites histoires qui pourraient encadrer ce récit et je me les jouais mentalement, ce qui fait que, l’encrage fini, je me suis mis immédiatement sur le dessin de « la star » et de la troisième histoire (que j’avais déjà découpée mentalement à la case près) … pas mal des cases qui les constituent ont été directement dessinées à l’encre, sans crayonné, car l’échauffement des 5 jours précédents et le « style » utilisé (qui n’était pas très rigoureux), me le permettaient …
Les 2 historiettes étaient entièrement terminées à la fin du 6ème jour (à quelques heures près).
Comme la dernière était un peu plus sophistiquée, je me suis dit, avant de m’endormir, que je devais refaire des photocopies du grand récit et les passer au lavis … j’ai pensé à un prologue … (en forme de match d’entraînement de rugby …). Et le lendemain, je me suis attelé à mettre de l’encre diluée sur les cases (des photocopies). Tâche terminée le soir du 7ème jour de travail. J’étais un peu fatigué mais je me suis mis au travail sur le prologue qui, techniquement, est un assemblage de dessins que j’ai griffonnés, encrés et collés sur des cases (un peu à la manière d’un puzzle). Le lendemain, je me suis effondré et j’ai dormi durant + ou – 10 heures … Vers quelle heure de l’après midi du 8ème jour ai-je relu le tout … ? Mais alors, la longue histoire me semblait manquer un peu d’épaisseur et je me suis dis que quelques grandes images permettraient de petits souffles d’air frais … Alors, j’ai fait des hors textes en quelques heures (je me rappelle que c’était un plaisir incroyable de les dessiner, le trait glissait tout seul, je découpais de la trame mécanique (grisée) et j’encrais autour, j’ai encore un peu allongé une séquence assez dure sans lavis … volontairement, pour rendre le côté âpre la scène).
Je me suis endormi et, le 9ème jour, j’ai tout relu … j’ai décidé de faire quelques fausses pubs délirantes au 2ème degré … Ce qui, je l’espérais, détendrait un peu l’atmosphère … J’ai été dormir … l’ouvrage était terminé à la fin du 9ème jour. Le 10ème jour, mes planches sous le bras, je prenais le train pour me rendre à la convention de la BD à Paris. Je n’ai réalisé les couvertures définitives que lorsque Michel Deligne m’a proposé d’éditer l’album, bien plus tard. »
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La Guilde de la mer
Ce qui frappe d’entrée, c’est la richesse de l’univers développé par Nancy peña. En effet, en déterminant dès le départ les caractéristiques de chacun des peuples de ce monde, elle s’impose un cadre précis et structuré, un véritable canevas, qui rend son univers très cohérent. Son graphisme, délicieusement fantasy, donne à la série un cachet très agréable, à la fois touchant et inventif. Nancy Peña commence à broder un vêtement au maillage astucieux, au motif qui est encore à l’état d’ébauche, mais qui promet. C’est de la belle ouvrage.
Les Petits Ruisseaux
J'aime bien Rabaté, ses albums sont surprenants, pour celui là, rien que la couverture a définitivement motivé mon achat, et je n'ai pas été déçu! Le sujet tout en étant simple est des plus originaux, prendre un vieux pour héros et lui consacrer 94 pages tout en pondant une histoire plaisante, émouvante et souvent drôle, ça me paraît assez rare dans le paysage de la BD. Emile notre héros va vivre des moments très forts à l'instant ou il pensait sa vie terminée; c'est une idée que j'aime beaucoup et Rabaté la met parfaitement en scène. L'histoire est contée de façon douce, pourtant les passages intenses ne manquent pas, ça commence très paisiblement et s'achève de même façon. Un album qui a de quoi séduire, je conseille. JJJ
Fraise et Chocolat
Il est pas mal du tout ce petit album! Si je le présente ainsi c'est parce qu'à la lecture j'ai eu l'impression qu'Aurélia Aurita avait abordé l'album sans prétention, de manière autant décontractée que décomplexée. Le résultat est plein de fraîcheur et de plaisir, c'est très érotique parfois carrément cru, mais je n'y ai vu aucune vulgarité. C'est une belle histoire d'amour qui nous est montré là, même s’il est vrai c'est plus axé sur le côté charnel que sur la partie relationnelle. En ce qui me concerne j'ai apprécié, j'ai souvent souri, ça m'a touché, il sort plein d'émotions diverses de cette lecture... Le trait d'Aurélia est simple, très simple, très épuré, tout rond, parfait à mon avis pour ce genre d'histoire. Un petit détail comique: pour représenter un anus, Aurélia Aurita ne s'encombre pas de détails, une simple croix suffit, arf! J'ai aimé, je conseille... JJJ
Batman - Amère victoire (Dark Victory)
Les histoires écrites par Jeph Loeb sont souvent passionnantes, on y trouve toujours une pléiade de personnages célèbres, ce qui fait plaisir. Jeph Loeb s'amuse à réécrire et redéfinir ces personnages, vu que c'est fait avec talent respect et brio, c'est un plaisir supplémentaire. Quant aux dessins de Tim Sale, comment ne pas les aimer? Même s’il est vrai qu'au premier coup d’œil son style peut paraître étrange. Tant mieux ! Un peu de personnalité ne nuit pas... Pour cette aventure mettant en scène Batman, c'est réussi une fois de plus. Intrigue passionnante, enquête délicate, pistes multiples, personnages torturés, alliances improbables... Un vrai plaisir qui ne cesse de passionner le long des quatre tomes pour déboucher sur une fin magnifique. Le seul point noir est que la série Batman - Un long Halloween, l'histoire qui précède Dark Victory, n'a jamais eu l'honneur d'être éditée en album, il est difficile de lui mettre la main dessus... J'ai lu les deux et il me semble difficile d'apprécier totalement Dark Victory sans être passé par la case Un long Halloween. Mais l'essentiel est là, à savoir que Dark Victory est une très bonne aventure de Batman, j'en conseille la lecture même si je lui trouve Un long Halloween supérieur d'une courte tête. JJJ
XIII
C'est par XIII que j'ai commencé à lire de la BD moderne. Je ne peux donc qu'attribuer la note maximale. Le scénario tellement inattendu et surprenant de Van Hamme en fait une série culte sur plusieurs générations à venir. C'est peut être la bd qui a lancé tout le processus que l'on connaît.
Gotham Central
Gotham Central est une bonne série policière, pour certains des ses aspects c'est une série que l'on peut même qualifier de remarquable. L'univers est l'immense ville de Gotham, un lieu ou il ne fait pas tellement bon vivre quand on est simple flic, parmi la foule de criminel sévissant dans la cité se trouvent des psychopathes comme le Joker, Mr Freeze ou encore Pile et Face... Pour les policiers il n'est pas toujours évident ni possible de demander de l'aide au Batman, le légendaire justicier/croquemitaine. Une situation difficile pour ces hommes et femmes qui essaient tant bien que mal de résoudre les enquêtes en cours, faire face aux nouveaux crimes, s'opposer à des forces politiques corrompues et garder la vie sauve. Les intrigues ne sont pas de la plus grande complexité, mais leur déroulement est bien construit, cela ne manque pas de suspense, pour faire simple c'est très correct. Les nombreux personnages ont tous un comportement différent, leurs liens ou rivalités, leur cohabitation parfois difficile, leurs rapports qui évoluent et l'épaisseur donnée à chacun d'entre eux, sont autant d'éléments qui leur donnent profondeur et sensibilité. Le tout est traité avec subtilité et sur autant de personnages, cela n'en est que plus remarquable. Un des points fort de la série. Enfin l'ambiance est très bien rendue, on a l'impression d'être au cœur des meilleures séries policières, et bien que cela se passe dans un univers totalement fictif l'effet de réalisme est saisissant. Peut-être que la noirceur se fait parfois un peu trop écrasante, mais le style de la série est ainsi. Les dessins collent parfaitement à l'ambiance, personnellement j'apprécie le style de Larks, affaire de goût... Après lecture des trois premiers tomes, je suis (vous l'aurez compris!) globalement très satisfait par cette série, mon préféré étant le deuxième et celui que j'apprécie le moins le premier. Si Gotham Central vous tente, et même s’il est vrai que la lecture des épisodes (un ou deux par tome) se laisse apprécier indépendamment, je vous conseille d'en lire la totalité pour en apprécier pleinement la profondeur. JJJ
Mortadel et Filemon
Je l'ai découvert récemment aux urgences pédiatriques alors que ma fille de 2 ans a été enfermée à double tour dans un lit à barreaux derrières une porte avec juste une petite fenêtre pour la regarder alors qu'elle venait d'ingurgiter de l'alcool à 60° et qu'elle en eut fait profiter tout le service jusqu'a suffisamment tard dans la nuit pour que cela s'inscrive dans les archives du bêtisier de l'hôpital. Cette découverte en fut effectivement une :) J'ai eu le plaisir de découvrir ce duo de choc, ces investigateurs de première classe dont le sérieux est à l'image de leurs chefs. A travers leurs aventures on voyage de mission impossible à James Bond en passant par l'inspecteur gadget avec une dose de malchance et un pouvoir destructeur très lagaffesque sans avoir recours à divers talents de musicien, physicien ou de chimiste. Ce duo est une calamité, l'un ne rattrape pas l'autre mais les 2 rattrapent à grands pas les 5 étoiles du culte pour l'exception que la série représente dans le monde de la BD et pour l'humour présent à toutes les pages.
Servitude
Je m'étais promis de ne plus entamer une nouvelle série produite par les éditions Soleil car, excepté pour quelques-unes unes d'entre elles, le manque d'originalité qu'il se dégageait de leur production m'avait un peu saoulé. Quand, pour la première fois, j'ai vu la couverture du tome 1 de Servitude, je dois dire que j'ai été intrigué, celle -ci ne reprenant pas les critères habituels fidèles à cet éditeur. Malgré cela et jouant sur la prudence, j'ai préféré attendre de lire quelques avis avant de me lancer. Ceux-ci se révélant positif, je me suis précipité chez mon libraire. Le résultat est à la hauteur de mes espérances. Tout d'abord, au niveau du scénario, évitant les clichés habituels que l'on retrouve dans l'héroïc-fantasy, il est écrit avec beaucoup d'intelligence. Le ton est fluide et au fil des pages, on apprend à apprécier les différents personnages qui agrémentent le récit. Les bases du scénario sont établies dès les premières pages, ce qui nous permet de s'introduire dans l'histoire avec beaucoup de facilité. Ce qui m'a surtout surpris, c'est que l'aspect fantastique est, ici, mis en retrait. Oui, excepté un dragon à la page 54, aucun être imaginaire n’apparaît dans ce récit. Pourtant, la sauce prend très bien et pour notre plus grande joie. Le dessin de Bourgier est de toute beauté, son trait est fin et subtil, ce qui lui donne beaucoup d'élégance. Originalité, aussi, au niveau des couleurs. Celles-ci sont faites dans des tons pâles, très proche du sépia. Servitude est une série qui promet, elle a toutes les qualités pour être parmi les meilleurs du genre. C'est à conseiller et surtout à lire !
Murena
A la base, je ne suis pas un adepte des séries historiques (surtout celles qui sont parues chez Glénat que je trouve un peu ringardes). De plus, je n'ai jamais beaucoup accroché aux scénarios de Dufaux. Mais, paradoxalement, cette série m'a fortement enthousiasmé. Le réalisme historique est impressionnant. L'histoire est prenante. Les complots de cour, le pouvoir des femmes, la description des combats de gladiateurs, tout est très bien décrit. Dufaux a aussi choisi de ne pas montrer Néron, sous un aspect trop négatif, comme il a souvent été dépeint dans les productions d'Hollywood. Après un premier cycle qui décrivait les agissements d'Agrippine, mère de Néron, vient de commencer le cycle de l'épouse Poppée. Et le résultat est toujours excellent, je trouve que les dessins de Delaby sont encore meilleurs que ceux qu'il faisait dans les premiers albums. La course de char est une vraie merveille.
A Story of war
« A Story of War » est le premier album important réalisé en 1982 par Alec Séverin (publié en 1985 par Michel Deligne). Ces 150 pages, dessinées en 9 jours, ont contribué à la légende de cet illustre auteur. Nombre de ses fidèles lecteurs ont découvert son œuvre grâce à cet ouvrage. Parmi eux, Malo Kerfriden, le décrit de la plus belle des façons dans une interview qu’il m’a accordé pour le site : « A la fin des années 80, j’ai acheté par hasard l’album « Story of war » paru chez Michel Deligne. A l‘époque, je découvrais Joe Kubert, Alex Toth, Bernet, Berny Wrighston etc… J’ai au départ pensé que ce récit était une réédition d’un comics d’histoire de guerre des années 50. Le relâchement, l’aisance et la spontanéité du dessin m’ont véritablement fasciné, ainsi que le ton de l’album (qui lui n’était pas du tout « années 50 »). Séverin a un ton extrêmement dur et désabusé dans ses premiers albums. Par la suite, je me suis procuré « Gratin » paru aussi chez Michel Deligne et « Lisette », publié chez Delcourt. Je me souviens aussi d’un article dans « Les cahiers de la bande dessinée »… Bref, j’ai compris ma méprise. » Ce petit album (au format A5), publié en noir et blanc, nous relate les aventures d’un Soldat engagé sous la bannière étoilée. A l’issue d’une période d’entraînement, il découvrira les horreurs de la guerre et refusera de porter une arme au Front. Ce récit qui aurait pu se réduire à la simple histoire d’un soldat en temps de guerre est accompagné d’une magnifique histoire d’amour et d’un hymne à l’acceptation des différences. Alec Séverin l’agrémente d’un trait d’une remarquable précision malgré la rapidité sans précédent avec laquelle il a réalisé cet ouvrage. Son découpage est vivant et il ose des formes de cases non conventionnelles. Côté dessins, il joue sur les palettes de gris et de noir afin de restituer aux mieux les différentes ambiances du récit. Chaque chapitre se distingue par une utilisation appropriée des « couleurs » à sa disposition. « A story of war » pose les jalons de ses futures publications en y insérant, non sans son humour habituel, des fausses publicités entre les différents chapitres. Dès 19 ans, il marque son entrée parmi les auteurs complets de bande-dessinées. Cet album est accompagné de deux mini récits tout aussi passionnants que l’histoire principale. Ils sont durs mais à l’image des histoires de guerre. Dans le cadre du site sur son œuvre (http://oeuvreseverin.free.fr), j’ai eu l’occasion de l’interroger sur la genèse de cet album. Avec cette discussion particulièrement poignante où Alec Séverin détaille pas à pas la réalisation, ce qu’il a voulu montrer de son mode de vie par rapport aux personnages et les différentes étapes qui ont permis la publication, j’ai réalisé à quel point cet album était fondateur dans son œuvre. Dans un premier temps, je m’étais arrêté à l’exploit de la réalisation graphique, mais la façon dont il a créé et découpé mentalement l’histoire est à mon sens aussi impressionnante. Mais je préfère vous laisser lire la façon dont il présente la chose dans cet extrait : « Mentalement, le découpage est déjà également réalisé, plan par plan et quasiment case par case … Dès lors, le lendemain matin, j’ai démarré sur la 1ère image (qui n’est pas la première dans l’album, mais la première image qui se passe sur l’île) … Je savais qu’il y aurait beaucoup de pages à venir, mais pas exactement combien, car je ne connaissais pas le nombre exact de cases … Je n’ai pas eu le courage de les compter mentalement une par une (mais j’aurai pu)… Bref, je ne faisais pas de « mise en page », je dessinais très vite les cases (et leur contenu) au crayon les unes après les autres de manière quasi-définitive … J’ai dessiné ainsi durant tout le premier jour et la nuit suivante (j’étais jeune…). J’ai dormi quelques heures … et ainsi de suite … Ce qui fait qu’au bout de 3 jours, l’histoire était terminée au crayon. (Elle ne faisait pas 150 pages, mais était complète en + ou – 90 ou 100 pages). Je suis allé faire photocopier tous ces crayonnés … ensuite j’ai dormi quelques heures ... après quoi, j’ai encré ces pages en 1 ou 2 jours …(avec de gros bouts de nuit) … Cela va vous paraître un peu curieux, mais pendant que j’encrais, je réfléchissais aux 2 autres petites histoires qui pourraient encadrer ce récit et je me les jouais mentalement, ce qui fait que, l’encrage fini, je me suis mis immédiatement sur le dessin de « la star » et de la troisième histoire (que j’avais déjà découpée mentalement à la case près) … pas mal des cases qui les constituent ont été directement dessinées à l’encre, sans crayonné, car l’échauffement des 5 jours précédents et le « style » utilisé (qui n’était pas très rigoureux), me le permettaient … Les 2 historiettes étaient entièrement terminées à la fin du 6ème jour (à quelques heures près). Comme la dernière était un peu plus sophistiquée, je me suis dit, avant de m’endormir, que je devais refaire des photocopies du grand récit et les passer au lavis … j’ai pensé à un prologue … (en forme de match d’entraînement de rugby …). Et le lendemain, je me suis attelé à mettre de l’encre diluée sur les cases (des photocopies). Tâche terminée le soir du 7ème jour de travail. J’étais un peu fatigué mais je me suis mis au travail sur le prologue qui, techniquement, est un assemblage de dessins que j’ai griffonnés, encrés et collés sur des cases (un peu à la manière d’un puzzle). Le lendemain, je me suis effondré et j’ai dormi durant + ou – 10 heures … Vers quelle heure de l’après midi du 8ème jour ai-je relu le tout … ? Mais alors, la longue histoire me semblait manquer un peu d’épaisseur et je me suis dis que quelques grandes images permettraient de petits souffles d’air frais … Alors, j’ai fait des hors textes en quelques heures (je me rappelle que c’était un plaisir incroyable de les dessiner, le trait glissait tout seul, je découpais de la trame mécanique (grisée) et j’encrais autour, j’ai encore un peu allongé une séquence assez dure sans lavis … volontairement, pour rendre le côté âpre la scène). Je me suis endormi et, le 9ème jour, j’ai tout relu … j’ai décidé de faire quelques fausses pubs délirantes au 2ème degré … Ce qui, je l’espérais, détendrait un peu l’atmosphère … J’ai été dormir … l’ouvrage était terminé à la fin du 9ème jour. Le 10ème jour, mes planches sous le bras, je prenais le train pour me rendre à la convention de la BD à Paris. Je n’ai réalisé les couvertures définitives que lorsque Michel Deligne m’a proposé d’éditer l’album, bien plus tard. »