Les derniers avis (9149 avis)

Couverture de la série H2
H2

Encore une oeuvre de Adachi. L'une de ses plus longues (34 volumes). Encore les mêmes personnages dessinés. Encore une histoire romantique entre adolescents centrée sur le sport. Et ce sport, c'est encore le Base Ball. Et malgré tout, c'est encore avec un immense plaisir qu'on lit son histoire, pleine de non dits, de sensibilité, de romantisme, d'humour rafraîchissant, et de passages sombres aussi parfois. C'est le début d'une histoire simple, mais qui nous touche encore et toujours là où on est le plus sensible. On a tous un coeur, et l'auteur sait nous le rappeler de manière très subtile. Ce dessinateur/scénariste est un Dieu. Quand on le lit, on oublie tout, et il est dur de quitter ce petit sourire béat que l'on a sur le visage et revenir à notre petit train-train quotidien. S'il y a un auteur de BD qui m'a marqué ces deux dernières années, c'est bien Mitsuru Adachi. Et chacune de ses oeuvres est un enchantement.

24/09/2006 (modifier)
Par scuineld
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Servitude
Servitude

Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un tome 1 de cette envergure. Tout y est pour en faire un hit en puissance : - le dessin est vraiment très bon, avec nombre de détails - des couleurs "ton sépia" qui rehaussent le dessin - un scénario agréable, dense mais pas trop, bref juste ce qu'il faut. Bref, un pur moment de plaisir !

24/09/2006 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Vasco
Vasco

Vasco fait son apparition dans le "Nouveau Tintin" n° 257 du 8 Août 1980. Vasco ?... Il est né à Sienne, en Italie, et va évoluer dans l'Europe du 14ème siècle. Tolomei, son oncle, un puissant banquier lombard, le prend sous sa protection, l'éduque, et va lui confier diverses missions diplomatiques. Vasco va s'appliquer à les réussir, même si chacune d'elle ne sera jamais de tout repos. Ses missions vont l'emmener tout autant dans les régions asiatiques qu'au fin fond de l'empire germanique. Sur sa route, il rencontrera Sophie, la belle byzantine, dont il va tomber grandement amoureux. Vasco ?... C'est une admirable fresque d'une époque où, déjà, les grands argentiers, dans l'ombre, tirent les ficelles du pouvoir. Chaillet va nous restituer toute l'authenticité de ce temps. Pointilleux, il nous livre des décors et des histoires vraiment dignes d'éloges. Les premiers albums, il est vrai, sont un peu hésitants. Ses personnages manquent encore d'une certaine fluidité. On lui trouve -ce qui est vrai- un graphisme académique proche de celui de Jacques Martin (Alix). Mais il va vite s'en démarquer et nous offrir une des très belles séries actuelles de la bd franco-belge. Vasco ?... On n'aime ou on n'aime pas. C'est vrai que chaque histoire ne se lit pas en quinze minutes, comme c'est de plus en plus le cas actuellement. Il faut prendre son temps, essayer de se replonger dans l'atmosphère du récit, de l'époque, admirer le détail de certaines cases et AUSSI faire un léger effort intellectuel pour comprendre les embrouilles politiques, monétaires et religieuses dans lesquelles est régulièrement mêlé Vasco. Une excellente série dont j'attends impatiemment chaque nouvelle sortie d'album. L'auteur : Gilles CHAILLET, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à Paris le 3 Juin 1946. Un excellent auteur de réalisme historique.

24/09/2006 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Surcouf (Charlier/Hubinon)
Surcouf (Charlier/Hubinon)

Tudieu, quelle magnifique série que voilà !... Robert Surcouf donne ses premiers coups de rame dans l'hebdo Spirou n° 605 du 17 Novembre 1949. Il y tire sa dernière bordée dans le n° 738 du 5 Juin 1952. Surcouf ?... Une magnifique fresque, haute en couleurs, qui nous raconte les mille et une aventures de ce personnage hors du commun. L'histoire ?... Elle est née de la rencontre de deux "pointures" de la BD : Jean-Michel Charlier et Vic(tor) Hubinon. Hubinon, qui a déjà créé Buck Danny, adore dessiner des bateaux. D'une rencontre avec le scénariste va naître cette véritable saga maritime qui tiendra en haleine les lecteurs pendant plusieurs années. Comme à son habitude, Charlier, délaissant tout historisme sévère, va se plaire -et nous plaire- à concocter les nombreuses péripéties aventureuses de ce corsaire. Hubinon, au graphisme élégant et dynamique, concocte une longue histoire où grands combats navals, abordages sanglants, duels sans merci, prises d'assaut ont la part belle. Le tout est "réglé" d'un trait pur, classique, qui attire l'oeil... et le garde. Les nombreuses scènes de combats sont vues sous différents cadrages ; Hubinon n'ayant pas son pareil pour décrire visuellement la fougue meurtrière des hommes, les abordages sans merci... Du grand art graphique !... Surcouf a été -justement- nommé "Le roi des corsaires". Et il est vrai que peu de gens se souviennent du nom d'un autre. Il a vécu une extraordinaire et véridique épopée. Mille légendes courent encore sur lui, mais aucune n'est aussi belle que la stricte réalité des faits que Charlier et Hubinon ont pris grand plaisir à vous présenter. Si vous n'aimez pas l'histoire, "Surcouf" va vous la faire aimer !.. Surcouf ?... C'est trois éditions originales, brochées, éditées de 1951 à 1953. Cette oeuvre a fait l'objet de plusieurs rééditions. Surcouf ?... Un superbe triptyque à tenir en belle place dans toute bdthèque. Excellent. Je dis et maintiens. Les auteurs : Au dessin : Victor HUBINON, dessinateur-scénariste belge, né à Angleur le 26 Avril 1924 et décédé à Villemy le 8 Janvier 1979. Un des maîtres de la BD réaliste franco-belge. On lui doit -entre autres- : "Surcouf", Buck Danny, Blondin et Cirage, Barbe-Rouge, sans oublier les magnifiques biographies dessinées de Mermoz, Stanley... Au scénario : Jean-Michel CHARLIER, scénariste de nationalité belge (hé oui !), né à Liège le 30 Octobre 1924 et décédé à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) le 10 Juillet 1989. Une véritable "bête" du scénario. Vous mettre le détail de ses créations et participations prendrait plusieurs pages. Je vous en parlerai un jour...

22/09/2006 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Buck Rogers
Buck Rogers

Nous sommes aux Etats-Unis, en Août 1928... La revue Amazing Stories, qui publie des récits de science-fiction, propose aux lecteurs un roman écrit par Philip Francis Nowlan. John F. Dille, responsable d'édition, se sent inspiré par cette histoire qui met en scène "Anthony Rogers". Il pense avoir trouvé là un bon filon pour une adaptation en bande-dessinée. Après accord passé avec Nowlan, Dille prend contact avec un de ses meilleurs illustrateurs : Dick Calkins. Celui-ci change le prénom du héros : "Buck Rogers" est né. Buck Rogers ?... Il est considéré comme le PREMIER personnage de science-fiction de l'histoire de la Bande Dessinée. 7 Janvier 1929. Le premier "strip" paraît dans le "Courrier Press" d'Evansville. La première aventure éditée dans ce "daily-strip" a pour titre : "Buck Rogers in the Year 2149 A.D." Et ça va plaire. Beaucoup. Des fusées en forme de suppositoires aux pistolets désintégrateurs, les éléments qui "ornent" cette série vont marquer pendant longtemps cette sorte de "marque" qui en fera le genre. 1947. Suite à un conflit avec Dille, Calkins abandonne la série ; laquelle cartonne pourtant. 1947 à 1949. Murphy Anderson reprend la saga. 1949 à 1951. Celle-ci continue sous la plume de Leon Dworkins. 1951 à 1958. C'est Rick Yager qui, à son tour, s'y met. 1958 à 1959. Retour de Murphy Anderson. 1959 à 1967. Georges Tuska reprend le flambeau. Et en France ?... Buck Rogers fait son apparition -sous ce nom- dans l'hebdo "Aventures" à partir du 14 Avril 1936. Il paraît ensuite dans l'hebdo "L'As" dès Juillet 1940. Ces parutions hebdomadaires sont signée Calkins. Malgré l'engouement du public, il faut attendre 1967 pour qu'une sorte d'album soit édité en francophonie. Un mini album est agrafé, en supplément, dans le Spirou n° 1526 du 13 Juillet 1967. Signé "Tuska" (le dernier à avoir repris la série), il a pour titre "Buck Rogers au 25ème siècle". Les "vrais" albums : Le premier, en langue française, un cartonné, est édité chez Horay en 1977. Le graphisme est de Calkins. 1980. Un album broché paraît aux Editions des Deux Coqs d'Or. La même année, un broché également est édité chez SAGE(EDITION). 1882. Un broché paraît chez Junior Production. C'est tout ?... Ben oui... C'est peu !... Ben oui !... Et c'est grand dommage. "Buck Rogers" est une magnifique série -vieille certainement- mais où l'on trouve déjà tous les poncifs qui feront de la bande dessinée de Science-Fiction ce qu'elle est maintenant. A noter : Suite à un regain d'intérêt du public anglo-saxon, le New York Time Syndicate a décidé de relancer cette saga. Scénarisée par Jim Lawrence puis Cary Bates, dessinée par Gray Morrow et ensuite Jack Sparling, elle a (re)débuté dans les pages de ce journal le 9 Septembre 1979. Rien vu venir en francophonie. "Buck Rogers" c'est aussi : des adaptations au cinéma et à la télévision dès 1939. En 1979 un long métrage -"Buck Rogers au 25ème siècle"- est sorti sur les écrans. In fine : Les albums édités en France sont assez rares à trouver ; parfois sur une bourse aux occasions lors d'un festival BD. Mais si vous aimez la science-fiction, ne les ratez surtout pas : vous passeriez à côté de quelque chose de "grand". "Buck Rogers" est une série culte. Une vraie. Quoique maintenant oubliée de beaucoup. C'est râlant quelque part... Les principaux auteurs : Dick CALKINS, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, né à Grand Rapids (Michigan) en 1898, décédé à Tuckson (Arizona) le 13 Mai 1962. Outre "Buck Rogers" on lui connaît aussi la série "Red Ryder". Murphy ANDERSON, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, né à Asheville (Caroline du Nord) en 1926. A oeuvré sur "Captain Comet", "Adam Strange", "Batman", "Green Lantern". Ce n'est pas "n'importe qui" !

21/09/2006 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La famille Bottafoin
La famille Bottafoin

Je les a-d-o-r-e ces agriculteurs ! Ils font d'ailleurs leur première apparition dans le mensuel "Jeunes agriculteurs" (non, je ne l'invente pas !) n° 185 de Mars 1967. L'hebdo PIlote les accueille en 1968. Ils y rentreront leur dernière botte de foin dans le n° 548 du 7 Mai 1970. Les "Bottafoin" ?.. Ce sont Pascal et Catherine... et le grand-père Hector. Une famille d'agriculteurs comme on se plaît à les imaginer. Pascal (la jeune quarantaine) a l'éternel béret vissé sur la tête, un mégot aux lèvres. Dynamique, exubérant, exultant même c'est la "force vive" du ménage. Catherine (la bonne trentaine) est la soupape de sécurité de son mari. Calme, douce, elle n'en n'est pas moins la "tête pensante" du couple. Le grand-père ?... Ben, il suit le mouvement... Une très belle série, prometteuse, réalisée par un Martial en grande forme, que j'ai dévorée lors de sa parution dans Pilote. C'était en noir et blanc, à raison d'une planche par gag, et ça n'a duré que le temps d'en faire un seul album. Mais je plongeais avec délices dans ce qu'on appelle maintenant "la France profonde", dans ces tracas quotidiens -mis en "musique" avec une vraie drôlerie- que doivent affronter ces paysans (terme maintenant péjoratif mais qui, au départ, signifiait "gens du pays"). Et c'est pour cela que je les aime. Et c'est pour cela aussi que j'y passe mes vacances, dans cette "France profonde"... la vraie peut-être ?... Un seul recueil sera édité. Il ne reprend -malheureusement- qu'une partie des aventures de ce "joyeux" couple. Mais il existe. Heureusement. Vous ne le lirez peut-être jamais, car seulement "tiré" à 1000 exemplaires en 1988. Une chose est sûre : si un éditeur "remet ça", en cartonné, bien exposé en librairies, ça se vendra comme des petits pains. L'auteur : Martial DURAND, dit MARTIAL, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à La Roche-sur-Yon le 19 Février 1925. Connu également pour la série Tony Laflamme. Un trait clair et précis, exubérant parfois, mais reconnaissable entre mille. Un excellent illustrateur, malheureusement méconnu du grand public.

20/09/2006 (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Bigfoot
Bigfoot

Une BD d'horreur digne de ce nom ! Loin des histoires emmêlées et rocambolesque du genre tel qu'il est traité actuellement, le scénario de cette BD est simple, linéaire et se laisse suivre avec facilité. Cela ne veut pas dire que cette histoire n'est ni riche ni fouillée, bien au contraire. Dés la mise en place, on sent que l'ambiance est assez lourde, on se sent transporté dans le temps, on a l'impression de suivre un vrai bon film d'horreur venu d'une autre époque. Une voiture qui file sur un petit chemin dans les bois, une ambiance rieuse, ce n'est évidemment pas la première histoire débutée ainsi à nous offrir un brutal tournant dramatique, mais il faut reconnaître que quand c'est aussi bien fait qu'ici, quand ça respecte aussi bien le genre, ça force l'admiration. L'association scénaristique de Steve Niles et Rob Zombie, deux "petits" spécialistes du fantastique à tendance horrifique, fonctionne carrément bien. Dans cette histoire c'est petit à petit que les évènements sombres liés à l'apparition du monstre s'enchaînent, oscillant entre incrédulité et méfiance, les gens qui s'y trouvent confrontés sont saisis d'une angoisse palpable. Une menace mystérieuse, cachée, mais dont l'on sent fortement la présence, plane au-dessus de l'histoire et de temps en temps, cette menace se déchaîne avec force et vigueur, telle un coup de tonnerre massacrant tout sur son passage. Ce livre ne manque pas de moment intenses, difficile pour moi d'oublier la séquence du rêve de Billy, un vrai cauchemar magistralement mis en scène, d'une force rare. Ce passage s'étale sur seulement deux pages et à mes yeux il justifie à lui seul la lecture de Bigfoot. L'univers de cette BD est aussi un des points pleinement réussis, dû à cette ambiance redneck parfaitement retranscrite sans pour autant tomber dans la grossière caricature... la touche Rob Zombie ? Mais rendons à César ce qui lui appartient. Ce monde, pour exister, être crédible et accessoirement nous filer les foies, devait être illustré par un artiste digne de ce nom. Cet artiste est Richard Corben, Corben que j'apprécie beaucoup et que je trouve bien peu estimé en regard de son immense talent. Son style est si personnel, si particulier, que quand l'on a vu une seule vignette de Corben il est impossible de ne pas reconnaître ses dessins par la suite. Corben, qui dans cet album se régale de nous infliger les scènes les plus gore, de nous faire cadeau de quelques superbes formes féminines et surtout de nous dessiner un monstre qui effraie vraiment. Ce Sasquatch est un monument, à la démesure du talent de Corben, tout en muscles tendus jusqu'à saturation, en rage et en bave au lèvres, on a l'impression en regardant les cases de le voir se déplacer, de l'entendre hurler. En plus quand les couleurs sont à la hauteur du travail du maître, ça n'en est que plus extraordinaire. Un album que j'ai adoré, une histoire qui bien qu'horrible ne condamne pas bêtement le monstre, au contraire une certaine tendresse se dégage parfois de lui. Une histoire qui nous offre une conclusion à la morale fortement empreinte de valeurs écologistes. Bigfoot est un must, un chef-d'oeuvre auquel il manque juste la patine que donnent les années pour être une BD culte. JJJ

19/09/2006 (modifier)
Couverture de la série La Sirène des pompiers
La Sirène des pompiers

Deux choses m’ont d’emblée attirée : le sujet, une histoire de sirène, et la couverture, toute en contraste entre les lignes droites du carrelage et les courbes voluptueuses de la sirène. Cependant ce ne fut pas décisif car, de prime abord, le dessin des planches ne me paraissait pas fameux, encore un clone de Christophe Blain, me disais-je. Alors, j’ai reposé l’album sur la pile. Et puis... Deux jours plus tard, je me retrouve de nouveau devant l’album, je le feuillette de façon moins superficielle, et là, quelques planches retiennent mon attention : des tableaux dans une galerie d’art, des sirènes, je me dis que cette histoire est peut-être décidément pour moi. En effet, je suis toujours vivement intéressée par une BD qui aborde le thème de la création artistique, et particulièrement lorsqu’il s’agit de peinture, et par ailleurs, j’aime beaucoup les histoires qui mettent en scène des créatures fantastiques, comme les fées ou les sirènes. J’ai donc craqué. Et bien m’en a pris ! Certes, je reconnais que si on ne s’intéresse pas du tout à la peinture, il ne reste que l’histoire d’une sirène partie à la découverte d’un univers qui la fascinait : Paris. Mais, c’est frais, la sirène est attachante, il y a quelques scènes aquatiques assez réussies, une histoire originale, qui tient la route, et qui a le mérite de se conclure en un volume, bref, je ne regrette pas du tout mon achat !

19/09/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Léna (Le Long Voyage de Léna)
Léna (Le Long Voyage de Léna)

Quand deux géants discrets de la BD se rencontrent, que font-ils ? Ils réalisent un magnifique album, qui risque de passer inaperçu. En effet Pierre Christin, voyageur insatiable, journaliste passionné et scénariste de qualité, n'avait jamais travaillé avec André Juillard, voyageur immobile et transporteur de rêves... "Le Long Voyage de Léna" est peut-être bien la rencontre parfaite de ces deux talents. Christin y fait part de ses préoccupations sur l'état du monde, et notamment sur le terrorisme qui peut ravager totalement certaines familles. Christin évite tous les écueils, celui de la pleurnicherie, celui de la sympathie, celui de la haine aveugle. Car l'histoire de Léna est d'une froideur rarement atteinte. Sa vengeance est calculée, même si elle ne maîtrise pas tous les paramètres. Christin trouve en Juillard un magnifique illustrateur, au sommet de son art, et qui a su se détacher de son style Blake et Mortimer pour revenir à son dessin classique mais parfaitement maîtrisé. On a beaucoup de plaisir à voyager avec Léna, de Berlin-Est à Buenos Aires. J'ai par exemple beaucoup apprécié la vue de Budapest, que je connais. La documentation des auteurs est sans faille, et pour cause, puisque Christin est allé à peu près partout sur le globe terrestre. Il est donc logique que la collection Long Courrier accueille ce récit de voyage et cette aventure toute en dignité. Attention, si vous lisez cet album, vous avez entre les mains un classique instantané.

19/09/2006 (modifier)
Par klechko
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La perdida
La perdida

Carla, délaissée par son père mexicain, part à la recherche de ses racines. Elle commence son périple en rejoignant un ex-petit ami, Harry, perdu dans les mêmes brumes alcoolisées que ses héros, William S. Burroughs et Jack Kerouac. Au départ et comme toute étrangère ne parlant pas la langue locale, elle fréquente principalement ses concitoyens expatriés jusqu’au jour ou sa relation avec Harry se détériore jusqu’au point de non retour, elle choisit alors de rejeter ce petit monde pour se lancer à la découverte de la véritable culture mexicaine avec le désir de vivre une expérience authentique… Les dessins, très simplistes et en noir et blanc, ne donnent pas très envie de prime abord de se plonger dans le récit, mais après quelques pages de lecture, les ambiances latino étant tellement bien retranscrites que ce qui pouvait être gênant au premier coup d’oeil, en devient simple détail lorsque l’on est plongé dans le récit. Cette prouesse est largement due à l’habile narration de l’auteur, qui a choisi de garder certains dialogues en espagnol (avec sous-titres et lexique à la fin du livre, je vous rassure !) rendant les ambiances très palpables (l'auteur, par la même occasion rend compte de sa vision de Mexico). Ce récit dramatique (non autobiographique) sur la quête de soi de près de 250 pages n’est pas seulement une BD, c’est aussi un véritable roman sur une des façons de se perdre dans lequel tous les amateurs de Burroughs et de Ellis devraient trouver leur compte (ceux qui ont aimé "Blankets" aussi je pense).

18/09/2006 (modifier)