Jijé: Le génie à l'état pur.
Jerry Spring: Les grands espaces, l'ombre profonde et caressante des nuits solitaires sur le Range et la lumière violente et modelante du soleil du Sonora.
Le dessin: Audacieux, enlevé, juste et décisif, impressionniste et puissant. Rien ne s'approche de ça en B.D réaliste. Les suiveurs (et il y en a! Et des plus célèbres!) s'y sont tous cassé les dents (même s'ils ont fait fortune financièrement)
Le trait: Riche, fougueux, précis, généreux et ô combien rythmique!
Dialogues et histoire: Simples et honnêtes, mais sacrément profonds en fin de compte. Très franchement anti-raciste, anti-violent et anti-conventionnel (Faut le faire dans une B.D d'action de 1954! Là aussi les suiveurs bien gentils n'ont jamais maîtrisé l'art de la nuance)
Couleurs: Révolutionnaires pour l'époque. Sans doute décevantes pour le lecteur actuel. Mais Jijé, c'est comme Shakespeare, Charlie Chaplin ou John Coltrane: L'amateur doit faire un effort pour tout y comprendre, pour tout en rendre profitable. Pour ma part, je lis et je relis cet album depuis 35 ans et j'y découvre à chaque fois de nouvelles merveilles.
On n'a jamais dessiné comme ça.
IMPRESSION 1: Au magasin, je remarque "lapinot" dans le rayon bande dessinée. Je me suis déjà renseigné sur cette BD, et je n'ai que très rarement vu des avis défavorables lui concernant. J'achète "Blacktown", "Pichenettes" et "Walter".
IMPRESSION 2: A la lecture de Blacktown et Pichenettes, je confirme: Trondheim est fort. Il arrive à faire une bonne histoire de 48 pages à partir d'une idée de base qu'il installe en trois cases. En lisant comme ça, ça a l'air simple. Je me mets moi aussi à créer une bande-dessinée.
IMPRESSION 3: Après avoir fini les trois en quelques minutes, je suis finalement assez déçu: les histoires sont potables (même si Walter part dans tous les sens sans réelle justification), les gags sont marrants et le dessin est original. Pourtant je n'ai pas eu droit au délire que j'attendais.
IMPRESSION 4: Après avoir relu ces BD encore un peu plus attentivement, je remarque enfin à quel point Lapinot est riche. Je deviens vite accro à cette BD très originale et drôle malgré une apparente facilité. Trondheim est fort, moi, j'ai crée 5 bonnes pages puis ma BD traîne en longueur, ce qui n'est pas le cas des "aventures de Lapinot (et surtout de Richard)", riche en rebondissements absurdes.
Pour vous donner l'eau à la bouche, voici les vannes qui m'ont fait le plus marrer dans les trois BD (une de chaque):
Dans Pichenettes; Lapinot: La compassion est ce qui sépare l'homme de l'animal, Richard; Richard: Ah bon? ... je croyais que c'était sa capacité à faire la guerre thermonucléaire...
Dans Blacktown; Martin est très gravement blessé, mais le Marshal ne remarque que Lapinot. Miss Pacard dit au Marshal: Marshal! Quoi qu'ai fait ce lapin, votre devoir est de vous occuper de Martin... peut-être ne sera-t-il qu'estropié à vie.
Dans Walter, les protagonistes viennent de s'enfuir après avoir vu un monstre. L'inspecteur: Vous avez refermé la porte en sortant? ;Richard: Oui... bien sûr... j'ai également coupé l'électricité et le gaz et puis j'ai fermé les volets aussi...
W.E.S.T est MA série révélation de ce début d'année. Elle regroupe à la fois plusieurs genre comme le western et le monde fantastique (mais chut, ne racontons pas la fin !!!) Je vous conseille absolument d'avoir ses deux tomes (les premiers) dans votre bibliothèque personnelle car c'est une série monumentale ! De très beaux dessins et un scénario bien ficelé vous feront passer un bon temps au lieu de s'ennuyer devant des jeux vidéo.
Formidable ! Voilà un petit chef d'oeuvre !
Humour, finesse, dessin excellent, jeux sur le support BD et la narration, dialogues truculents, imagination, tout y est dans un cocktail d'une réussite rare. D'autant plus qu'il s'agit d'un album à petit prix. Peu de pages mais un récit très dense et une lecture captivante !
Je l'ai déjà dit dans mes avis sur Le cabinet chinois et La Guilde de la mer, je suis vraiment sous le charme du dessin de Nancy Peña. Original et beau, il réussit à faire passer aussi bien l'esthétisme que l'humour ou la poésie. Cet album, en noir et blanc, contient tout ce que j'aime le plus dans ce dessin. En outre, la mise en page de chaque planche est excellente et très variée. Nancy s'offre même le luxe de jouer sur la narration pour certaines planches avec des méthodes qui ne sont pas inédites mais qui fonctionnent très bien (si ce n'est peut-être pour la première planche de l'ogre dont la lecture commence en bas à gauche ce qui surprend une ou deux secondes).
Le récit, pour sa part, est une suite au conte du Chat Botté, une suite mêlant conte de fées, délires légers et beaucoup d'humour. Le récit est original et les rebondissements largement moins prévisibles qu'il y parait en cours de lecture. Les dialogues sont très bons, truculents et drôles. Et l'humour est vraiment très présent. J'étais éclaté de rire à de nombreux moments.
Ce qui marque à mes yeux la très grande qualité de ce récit, c'est surtout qu'il reste d'égal intérêt et d'égal humour tout au long de l'album, sans jamais s'essouffler malgré le très haut niveau de prestation que Nancy Peña nous offre là. J'ai senti un faible relâchement uniquement dans les deux ou trois dernières pages quand l'auteure, "quel fléau cette donzelle", en vient à la conclusion de son récit qui se doit d'atterrir après les sommets qu'il a atteint.
Formidable dessin, récit original et prenant, humour excellent, énorme coup de coeur en ce qui me concerne.
Et à un si petit prix, jetez-vous dessus !
Même si ces petites histoires n'ont pas l'envergure de ses grandes sagas "sérieuses" comme Watchmen, V pour Vendetta ou From Hell, les délirantes aventures de ce savant fou miniature montrent qu'Alan Moore garde sa forme et son mordant malgré (ou grâce à ?) l'amertume et la colère qui le rongent.
Avec un ton faussement léger, le bougon barbu nous invite à suivre un gamin totalement inconséquent et parfois sadique, qui réalise les inventions les plus débiles à partir de théories scientifiques ou pseudo-scientifiques. Jack arrête les tornades avec un filet à papillons, car il est bien connu que c'est le battement d'aile des papillons qui provoque les tornades. Stephen Hawking dit que le temps et l'espace sont liés, Jack remonte le temps chaque fois qu'il se déplace dans l'espace avec ses chrono-chaussures. Les chats retombent toujours sur leurs pattes, les tartines retombent toujours du côté beurré, alors Jack beurre le dos d'un chat et invente la lévitation. Oui, c'est assez crétin, faut admettre, mais le résultat est drôle, à condition d'adhérer à cet humour pince sans-rire.
C'est clairement pas un chef-d'oeuvre, mais c'est franchement drôle et plutôt original, et par les temps qui courent, ce sont des qualités si rares qu'il serait dommage de passer à côté de cet album.
Derrière une couverture qui sent bon les BD didactiques moisies des années 80, voilà un petit album très sympathique.
Certes, l'idée n'est pas nouvelle, et certains se demanderont peut-être l'intérêt d'un tel album par rapport à un ouvrage comme l'Art Invisible, par exemple, beaucoup plus riche dans le même genre.
Il est vrai qu'on peut se demander à qui s'adresse ce titre ; ça fait un peu "La BD pour les Nuls", de prime abord ça semble écrit pour des gens qui veulent se lancer dans la bande dessinée alors qu'ils n'en ont jamais beaucoup lu et n'ont jamais beaucoup dessiné, et je ne sais même pas si ces gens existent (les gens qui publient chez Soleil, peut-être ?). Par exemple, a priori, si vous êtes déjà amateur de BD, vous n'avez pas vraiment besoin que Lewis et Sergio vous rappellent que, pour exprimer la surprise, on peut dessiner des petits traits autour de la tête de son personnage, ou qu'on peut insérer une case en noir et blanc dans une BD en couleurs pour représenter un flash back. Donc, on peut penser que c'est une BD qui s'adresse avant tout aux enfants, ou aux enseignants qui, comme chacun sait, détestent la bande dessinée mais se forcent à s'y intéresser quand même pour ne pas paraître largués.
Sauf que l'album s'intéresse aussi à des choses plus compliquées, aux jeux OuBaPiens, et propose des exercices qui ne seront pas forcément à la portée du 1er môme de 8 ans qui rêve de faire une BD ("En une demi-page de 4 cases, dessinez une histoire multilinéaire"), donc, ça s'adresse aussi véritablement à ceux qui aimeraient se lancer dans la BD et voudraient un petit guide plus digeste que les oeuvres de Scott McCloud à garder sous la main pendant qu'ils s'attaquent à leur première oeuvre. Parce qu'après tout, même quand on sait assez bien comment ça marche, la BD, on n'a pas forcément toujours tout en tête une fois qu'on a le nez plongé dans ses propres planches, et quand on n'est pas un génie ou un artiste mais juste un pauvre amateur comme moi, il est bon de pouvoir ainsi trouver rapidement des exemples, des exercices, des petits "trucs" à mettre en pratique.
Alors, entendons-nous bien, il est clair que, si vous n'avez aucune intention de vous lancer dans la BD, ou que le décryptage du 9ème art ne vous intéresse pas, cet album n'est pas pour vous, même si vous êtes fan de Trondheim. Il est clair aussi que si vous cherchez quelque chose d'un peu costaud théoriquement parlant et plus analytique, cette courte BD (30 planches) qui survole assez rapidement tous les thèmes qu'elle aborde risque de vous laisser sur votre faim. Mais si vous cherchez un petit guide simple et marrant sur le B.A.-BA de la BD, je vous conseille l'acquisition de ce titre.
J'adore le dessin, et même comme le dit mon estimable collègue, l'histoire est déjà usité (cf. "Papillon")...Malgré cela, le tout nous attrape et nous emmène en balade dans ce monde grâce à un dessin qui met bien en place le monde brutal et cruel...
Donc 4/5 et coup de coeur, surtout pour le dessin...
"Rapaces" , car votre règne s’achève…
Dufaux, nous raconte, une histoire contemporaine, où deux rapaces, vampires, tuent certains de leurs congénères qui ont décidé, il y a bien longtemps, de faire une croix sur leurs natures et coutumes afin de pouvoir encore mieux avoir la main mise sur l’humanité. Les cadavres de ces derniers sont vidés de leur sang et ont tous un kyste derrière l'oreille. Léonore, une femme flic, est chargée de l'enquête, et tombe vite dans une histoire mystérieuse qui s'avère être très personnelle. Cette histoire et tout ce qu’il a de plus simple. Elle évite habilement les gros clichés que l’on a l’habitude de voir dans les histoires de vampires tout en gardant une ambiance très underground et même kitsch dans certains passages.
Les dessins et les couleurs directes de Marini sont magnifiques. Ces personnages sont beaux, plein de grâce et envoûtant. Le rouge omniprésent et si caractéristique de l’auteur est enivrant. Du grand art…
(mode vieux combattant /ON)
Moi je l'ai pas payé 120 euros... mais une trentaines de francs... à l'époque où il est sorti. :)
Bien entendu c'est Culte. A une époque où, dans Spirou, on se tâtait si on n'allait pas vers les ados plutôt que vers les gamins, le Trombone fut une expérience unique. De belles signatures, des dessins originaux, une certaine impertinence... Bon, ça n'a pas duré et ça n'a pas déteint sur le journal de Spirou mais ce fut très bon.
(mode vieux combattant /OFF)
Un super polar admirablement mis en images et en couleur ! Tout m'a plu dans cette série, les personnages, le dessin, le scénario, .... le problème dans ces cas là c'est que, quand on referme le dernier tome, on en veut encore et on est limite déçu que ce soit déjà fini.
J'ai vraiment beaucoup aimé le dessin, le style est celui que j'apprécie, moderne avec des traits précis et les couleurs sont parfaitement choisies. Pour ne rien gâcher, les cadrages sont excellents avec notamment des scènes en vue de dessus que j'ai trouvées bien originales et très réussies. Du coup ça me donne très envie de lire d'autres BD dessinées par Komorowski, mais je n'en ai pas trouvé.....
Dans Ocean City, Chauvel nous raconte quelques jours de la vie de Louis Facciano, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il va de problèmes en emmerdes. Plus il essaye d'arranger les choses, plus ça va s'empirer. En parallèle, Norman, un culturiste et videur à ses heures, et son frère vont se lancer dans un petit braquage. Bien évidemment, les 2 histoires vont se rejoindre. Souvent dans ces cas là, c'est couru d'avance, là j'ai trouvé qu'au contraire c'était très bien ficelé.
Dans l'ensemble, je dirais même que c'est toute la BD qui est très bien ficelée, on ne s'ennuie jamais, les rebondissements sont nombreux, mais toujours bien amenés et "réalistes", c'est jamais abracadabrant. Seule la fin est moins originale, mais on ne peut pas demander à chaque polar de se finir à la Usual suspects, ce serait trop beau. J'ai passé un super moment avec cette BD, et je ne peux que la recommander à tout le monde.
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Jerry Spring
Jijé: Le génie à l'état pur. Jerry Spring: Les grands espaces, l'ombre profonde et caressante des nuits solitaires sur le Range et la lumière violente et modelante du soleil du Sonora. Le dessin: Audacieux, enlevé, juste et décisif, impressionniste et puissant. Rien ne s'approche de ça en B.D réaliste. Les suiveurs (et il y en a! Et des plus célèbres!) s'y sont tous cassé les dents (même s'ils ont fait fortune financièrement) Le trait: Riche, fougueux, précis, généreux et ô combien rythmique! Dialogues et histoire: Simples et honnêtes, mais sacrément profonds en fin de compte. Très franchement anti-raciste, anti-violent et anti-conventionnel (Faut le faire dans une B.D d'action de 1954! Là aussi les suiveurs bien gentils n'ont jamais maîtrisé l'art de la nuance) Couleurs: Révolutionnaires pour l'époque. Sans doute décevantes pour le lecteur actuel. Mais Jijé, c'est comme Shakespeare, Charlie Chaplin ou John Coltrane: L'amateur doit faire un effort pour tout y comprendre, pour tout en rendre profitable. Pour ma part, je lis et je relis cet album depuis 35 ans et j'y découvre à chaque fois de nouvelles merveilles. On n'a jamais dessiné comme ça.
Les Formidables Aventures de Lapinot
IMPRESSION 1: Au magasin, je remarque "lapinot" dans le rayon bande dessinée. Je me suis déjà renseigné sur cette BD, et je n'ai que très rarement vu des avis défavorables lui concernant. J'achète "Blacktown", "Pichenettes" et "Walter". IMPRESSION 2: A la lecture de Blacktown et Pichenettes, je confirme: Trondheim est fort. Il arrive à faire une bonne histoire de 48 pages à partir d'une idée de base qu'il installe en trois cases. En lisant comme ça, ça a l'air simple. Je me mets moi aussi à créer une bande-dessinée. IMPRESSION 3: Après avoir fini les trois en quelques minutes, je suis finalement assez déçu: les histoires sont potables (même si Walter part dans tous les sens sans réelle justification), les gags sont marrants et le dessin est original. Pourtant je n'ai pas eu droit au délire que j'attendais. IMPRESSION 4: Après avoir relu ces BD encore un peu plus attentivement, je remarque enfin à quel point Lapinot est riche. Je deviens vite accro à cette BD très originale et drôle malgré une apparente facilité. Trondheim est fort, moi, j'ai crée 5 bonnes pages puis ma BD traîne en longueur, ce qui n'est pas le cas des "aventures de Lapinot (et surtout de Richard)", riche en rebondissements absurdes. Pour vous donner l'eau à la bouche, voici les vannes qui m'ont fait le plus marrer dans les trois BD (une de chaque): Dans Pichenettes; Lapinot: La compassion est ce qui sépare l'homme de l'animal, Richard; Richard: Ah bon? ... je croyais que c'était sa capacité à faire la guerre thermonucléaire... Dans Blacktown; Martin est très gravement blessé, mais le Marshal ne remarque que Lapinot. Miss Pacard dit au Marshal: Marshal! Quoi qu'ai fait ce lapin, votre devoir est de vous occuper de Martin... peut-être ne sera-t-il qu'estropié à vie. Dans Walter, les protagonistes viennent de s'enfuir après avoir vu un monstre. L'inspecteur: Vous avez refermé la porte en sortant? ;Richard: Oui... bien sûr... j'ai également coupé l'électricité et le gaz et puis j'ai fermé les volets aussi...
W.E.S.T
W.E.S.T est MA série révélation de ce début d'année. Elle regroupe à la fois plusieurs genre comme le western et le monde fantastique (mais chut, ne racontons pas la fin !!!) Je vous conseille absolument d'avoir ses deux tomes (les premiers) dans votre bibliothèque personnelle car c'est une série monumentale ! De très beaux dessins et un scénario bien ficelé vous feront passer un bon temps au lieu de s'ennuyer devant des jeux vidéo.
Les Nouvelles aventures du Chat Botté
Formidable ! Voilà un petit chef d'oeuvre ! Humour, finesse, dessin excellent, jeux sur le support BD et la narration, dialogues truculents, imagination, tout y est dans un cocktail d'une réussite rare. D'autant plus qu'il s'agit d'un album à petit prix. Peu de pages mais un récit très dense et une lecture captivante ! Je l'ai déjà dit dans mes avis sur Le cabinet chinois et La Guilde de la mer, je suis vraiment sous le charme du dessin de Nancy Peña. Original et beau, il réussit à faire passer aussi bien l'esthétisme que l'humour ou la poésie. Cet album, en noir et blanc, contient tout ce que j'aime le plus dans ce dessin. En outre, la mise en page de chaque planche est excellente et très variée. Nancy s'offre même le luxe de jouer sur la narration pour certaines planches avec des méthodes qui ne sont pas inédites mais qui fonctionnent très bien (si ce n'est peut-être pour la première planche de l'ogre dont la lecture commence en bas à gauche ce qui surprend une ou deux secondes). Le récit, pour sa part, est une suite au conte du Chat Botté, une suite mêlant conte de fées, délires légers et beaucoup d'humour. Le récit est original et les rebondissements largement moins prévisibles qu'il y parait en cours de lecture. Les dialogues sont très bons, truculents et drôles. Et l'humour est vraiment très présent. J'étais éclaté de rire à de nombreux moments. Ce qui marque à mes yeux la très grande qualité de ce récit, c'est surtout qu'il reste d'égal intérêt et d'égal humour tout au long de l'album, sans jamais s'essouffler malgré le très haut niveau de prestation que Nancy Peña nous offre là. J'ai senti un faible relâchement uniquement dans les deux ou trois dernières pages quand l'auteure, "quel fléau cette donzelle", en vient à la conclusion de son récit qui se doit d'atterrir après les sommets qu'il a atteint. Formidable dessin, récit original et prenant, humour excellent, énorme coup de coeur en ce qui me concerne. Et à un si petit prix, jetez-vous dessus !
Jack B. Quick - Enfant prodige
Même si ces petites histoires n'ont pas l'envergure de ses grandes sagas "sérieuses" comme Watchmen, V pour Vendetta ou From Hell, les délirantes aventures de ce savant fou miniature montrent qu'Alan Moore garde sa forme et son mordant malgré (ou grâce à ?) l'amertume et la colère qui le rongent. Avec un ton faussement léger, le bougon barbu nous invite à suivre un gamin totalement inconséquent et parfois sadique, qui réalise les inventions les plus débiles à partir de théories scientifiques ou pseudo-scientifiques. Jack arrête les tornades avec un filet à papillons, car il est bien connu que c'est le battement d'aile des papillons qui provoque les tornades. Stephen Hawking dit que le temps et l'espace sont liés, Jack remonte le temps chaque fois qu'il se déplace dans l'espace avec ses chrono-chaussures. Les chats retombent toujours sur leurs pattes, les tartines retombent toujours du côté beurré, alors Jack beurre le dos d'un chat et invente la lévitation. Oui, c'est assez crétin, faut admettre, mais le résultat est drôle, à condition d'adhérer à cet humour pince sans-rire. C'est clairement pas un chef-d'oeuvre, mais c'est franchement drôle et plutôt original, et par les temps qui courent, ce sont des qualités si rares qu'il serait dommage de passer à côté de cet album.
Bande dessinée, apprendre et comprendre
Derrière une couverture qui sent bon les BD didactiques moisies des années 80, voilà un petit album très sympathique. Certes, l'idée n'est pas nouvelle, et certains se demanderont peut-être l'intérêt d'un tel album par rapport à un ouvrage comme l'Art Invisible, par exemple, beaucoup plus riche dans le même genre. Il est vrai qu'on peut se demander à qui s'adresse ce titre ; ça fait un peu "La BD pour les Nuls", de prime abord ça semble écrit pour des gens qui veulent se lancer dans la bande dessinée alors qu'ils n'en ont jamais beaucoup lu et n'ont jamais beaucoup dessiné, et je ne sais même pas si ces gens existent (les gens qui publient chez Soleil, peut-être ?). Par exemple, a priori, si vous êtes déjà amateur de BD, vous n'avez pas vraiment besoin que Lewis et Sergio vous rappellent que, pour exprimer la surprise, on peut dessiner des petits traits autour de la tête de son personnage, ou qu'on peut insérer une case en noir et blanc dans une BD en couleurs pour représenter un flash back. Donc, on peut penser que c'est une BD qui s'adresse avant tout aux enfants, ou aux enseignants qui, comme chacun sait, détestent la bande dessinée mais se forcent à s'y intéresser quand même pour ne pas paraître largués. Sauf que l'album s'intéresse aussi à des choses plus compliquées, aux jeux OuBaPiens, et propose des exercices qui ne seront pas forcément à la portée du 1er môme de 8 ans qui rêve de faire une BD ("En une demi-page de 4 cases, dessinez une histoire multilinéaire"), donc, ça s'adresse aussi véritablement à ceux qui aimeraient se lancer dans la BD et voudraient un petit guide plus digeste que les oeuvres de Scott McCloud à garder sous la main pendant qu'ils s'attaquent à leur première oeuvre. Parce qu'après tout, même quand on sait assez bien comment ça marche, la BD, on n'a pas forcément toujours tout en tête une fois qu'on a le nez plongé dans ses propres planches, et quand on n'est pas un génie ou un artiste mais juste un pauvre amateur comme moi, il est bon de pouvoir ainsi trouver rapidement des exemples, des exercices, des petits "trucs" à mettre en pratique. Alors, entendons-nous bien, il est clair que, si vous n'avez aucune intention de vous lancer dans la BD, ou que le décryptage du 9ème art ne vous intéresse pas, cet album n'est pas pour vous, même si vous êtes fan de Trondheim. Il est clair aussi que si vous cherchez quelque chose d'un peu costaud théoriquement parlant et plus analytique, cette courte BD (30 planches) qui survole assez rapidement tous les thèmes qu'elle aborde risque de vous laisser sur votre faim. Mais si vous cherchez un petit guide simple et marrant sur le B.A.-BA de la BD, je vous conseille l'acquisition de ce titre.
Les Carnets du Gueuloir - Jos
J'adore le dessin, et même comme le dit mon estimable collègue, l'histoire est déjà usité (cf. "Papillon")...Malgré cela, le tout nous attrape et nous emmène en balade dans ce monde grâce à un dessin qui met bien en place le monde brutal et cruel... Donc 4/5 et coup de coeur, surtout pour le dessin...
Rapaces
"Rapaces" , car votre règne s’achève… Dufaux, nous raconte, une histoire contemporaine, où deux rapaces, vampires, tuent certains de leurs congénères qui ont décidé, il y a bien longtemps, de faire une croix sur leurs natures et coutumes afin de pouvoir encore mieux avoir la main mise sur l’humanité. Les cadavres de ces derniers sont vidés de leur sang et ont tous un kyste derrière l'oreille. Léonore, une femme flic, est chargée de l'enquête, et tombe vite dans une histoire mystérieuse qui s'avère être très personnelle. Cette histoire et tout ce qu’il a de plus simple. Elle évite habilement les gros clichés que l’on a l’habitude de voir dans les histoires de vampires tout en gardant une ambiance très underground et même kitsch dans certains passages. Les dessins et les couleurs directes de Marini sont magnifiques. Ces personnages sont beaux, plein de grâce et envoûtant. Le rouge omniprésent et si caractéristique de l’auteur est enivrant. Du grand art…
Le Trombone Illustré
(mode vieux combattant /ON) Moi je l'ai pas payé 120 euros... mais une trentaines de francs... à l'époque où il est sorti. :) Bien entendu c'est Culte. A une époque où, dans Spirou, on se tâtait si on n'allait pas vers les ados plutôt que vers les gamins, le Trombone fut une expérience unique. De belles signatures, des dessins originaux, une certaine impertinence... Bon, ça n'a pas duré et ça n'a pas déteint sur le journal de Spirou mais ce fut très bon. (mode vieux combattant /OFF)
Ocean City
Un super polar admirablement mis en images et en couleur ! Tout m'a plu dans cette série, les personnages, le dessin, le scénario, .... le problème dans ces cas là c'est que, quand on referme le dernier tome, on en veut encore et on est limite déçu que ce soit déjà fini. J'ai vraiment beaucoup aimé le dessin, le style est celui que j'apprécie, moderne avec des traits précis et les couleurs sont parfaitement choisies. Pour ne rien gâcher, les cadrages sont excellents avec notamment des scènes en vue de dessus que j'ai trouvées bien originales et très réussies. Du coup ça me donne très envie de lire d'autres BD dessinées par Komorowski, mais je n'en ai pas trouvé..... Dans Ocean City, Chauvel nous raconte quelques jours de la vie de Louis Facciano, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il va de problèmes en emmerdes. Plus il essaye d'arranger les choses, plus ça va s'empirer. En parallèle, Norman, un culturiste et videur à ses heures, et son frère vont se lancer dans un petit braquage. Bien évidemment, les 2 histoires vont se rejoindre. Souvent dans ces cas là, c'est couru d'avance, là j'ai trouvé qu'au contraire c'était très bien ficelé. Dans l'ensemble, je dirais même que c'est toute la BD qui est très bien ficelée, on ne s'ennuie jamais, les rebondissements sont nombreux, mais toujours bien amenés et "réalistes", c'est jamais abracadabrant. Seule la fin est moins originale, mais on ne peut pas demander à chaque polar de se finir à la Usual suspects, ce serait trop beau. J'ai passé un super moment avec cette BD, et je ne peux que la recommander à tout le monde.