Alors là, les gars, moi, je dis attention, on tient de la BD-culte en puissance. Culte comme un film Troma, culte comme L’Attaque de la Moussaka géante ou La Revanche des Sith. Si les tomes suivants sont à la hauteur de Genèse, Les Enfants d’Eve pourra entrer la tête haute au panthéon des nanars tellement mauvais qu’ils en deviennent bons. Sérieusement, Les Enfants d’Eve est une énorme couillonnade, mais je n’ai nullement l’intention de casser cette BD ni ses auteurs tant je la trouve drôle et divertissante.
Involontaire et vibrant hommage aux films de S-F bien tartignolles des années 60-70 (le genre où Sean Connery et ses poils se promènent en slip et cuissardes, voyez donc ici), Les Enfants d’Eve se situe dans un monde post-apocalyptique d’opérette peuplé uniquement de filles sapées comme dans des clips de Madonna des années 80, et dont l’extrême "crédibilité" est établie en quelques planches par ses auteurs. Ainsi donc le gouvernement pakistanais, visiblement constitué de méchants de James Bond, décide d’éliminer toute vie sur terre à l’aide d’une super-hyper-bombe atomique. Heureusement, une grande scientifique planquée dans son laboratoire souterrain survit et, grâce à ses recherches sur l’oviparité humaine, parvient à repeupler la terre à elle toute seule (signalons qu’elle était la seule et unique personne au monde planquée dans un abri au moment de l’explosion, ça c’est du coup d’pot !). 200 ans après la catastrophe, dans un Paris qui a été dévasté par les flammes à la planche 3 mais où les bâtiments sont finalement intacts en planche 4, les femmes ovipares (mais pourvues d’un nombril par le dessinateur, un peu distrait) ont recréé une nouvelle civilisation sur notre planète qui, loin d’avoir été transformée en vaste désert aride et stérile par les radiations et la combustion de l’atmosphère, est recouverte d’une superbe végétation et parfaitement habitable en surface.
Eh oui, les Pakistanais sont certes diaboliques, mais il faut reconnaître qu’ils savent faire une guerre nucléaire totale PROPRE, qui préserve la couche d’ozone et la forêt tropicale. Bref, nos petites amazones du futur habitent un vrai paradis où elles occupent leurs journées en agitant leurs jolis corps en petite tenue, en jouant à broute-mi et broute-moi en trio, ou en regardant une télé dont les programmes n’ont pour seule vocation que d’annoncer, à chaque fois qu’on l’allume, un événement qui fait progresser l’intrigue.
Seule ombre au tableau, nos nymphettes post-apocalyptiques vivent sous la coupe d’un gouvernement totalitaire qui leur dissimule la vérité sur le passé de l’humanité. Ainsi aucune de ses gourdes n’a la moindre idée que l’humanité était autrefois bisexuée, et ce malgré la présence autour d’elles d’animaux mâles et femelles. Heureusement, un groupe de rebelles lutte pour faire éclater l’incroyable vérité : à une époque, sur Terre, il y a eu de la bite.
Vivement la suite, et espérons qu’on y voit Charlton Heston en pagne en train de gueuler, à genoux sur le sable, "Soyez maudits, soyez maudits jusqu’à la fin des temps !" face à la statue de la Liberté. Bref, un scénario bien cliché, reposant sur des bases débiles, servi par des dialogues tartes et un dessin kitsch : avec ce bidule, sorte de remake de La Planète des Singes, Bernard Werber et son complice Eric Puech ont de quoi devenir les Ed Wood de la bande dessinée, et je dis ça comme un compliment. Croyez-moi, je n’achèterais certes pas cette série car faut quand même pas déconner, mais je n’échangerais pas deux barils de navets sérieux-intimistes-sensibles contre un seul baril de ce nanar de classe internationale.
Du merveilleux et de l'originalité tant dans le dessin que dans le scénario.
L'histoire n'est pas uniquement focalisée sur le personnage principal, les autres personnages ont aussi du relief : c'est agréable.
L'humour est au rendez-vous.
Cette BD possède beaucoup de charme et sort des lieux communs de l'heroic fantasy actuelle.
Malheureusement je viens d'apprendre que cette série était abandonnée.
Quel gâchis !!
"Carmen Mc Callum", voilà une série qui mérite bien sa place dans la collection Série B de chez Delcourt. En gros, de la bonne science fiction d’anticipation, cyberpunk avec beaucoup d’action, dans la même ligné que Travis (mais en plus flingueuse).
L’héroïne de l’histoire créé par Duval est une ex membre de l’IRA devenue mercenaire et vendant ses compétences au plus offrant. C’est une femme forte même si elle a un côté assez pessimiste et torturé. L’action se passe au-delà des années 2040. Ces aventures comptent à l’heure actuelle trois cycles terminés (3 albums, 2 albums et 2 albums). Bien que cette série soit essentiellement basée sur l’action, les histoires sont suffisamment complexes et riche en rebondissements pour tenir le lecteur en haleine.
Le dessin de Gess est tout à fait adapté à ce genre de BD, la découpe des planches et le cadrage des cases sont efficaces et très dynamiques. Il arrive que certains personnages aient une tête un peu bizarre, mais ça passe. Et je trouve que le trait s’améliore au fil des tomes.
Les couleurs de Breton puis de Rabarot sont biens, et accentuent la nervosité des illustrations.
J’aime beaucoup les couvertures du tome 1, 6 et 7 mais je trouve les autres trop banales et peu accrocheuses.
Vivement le tome 8 !!!!
"Les Naufragés d'Ythaq", c’est un mélange de Science-Fiction et d’Heroic Fantasy.
Au scénario, Arleston, nous livre une histoire très classique comme il sait si bien les faire. Rien d’original, juste du bon Arleston. Pour résumer rapidement l’histoire : un vaisseau s’écrase sur une planète médiévale: Ythaq, trois survivants font connaissance avec les autochtones et partent à la recherche d’autres survivants et se retrouvent traqué par des affreux mercenaires. On ne s'enuie pas, le scénar est vraiment bien mené, tout est bien dosé action / aventure / humour, c'est de la pure détente.
Au dessin, Floch est éblouissant. J’aime beaucoup le trait des différents personnages. Les décors et les paysages me rappellent beaucoup ceux de Tarquin dans Lanfeust.
A la couleur, le travail de l’atelier Crazytoons est très chouette (couleurs info sous Photoshop).
La méga bonne surprise !
Etonné par les commentaires très enjoués de CoeurdePat et Balunga, j'étais curieux depuis un certain temps de découvrir cet album de De Crécy, qui ne m'a pourtant pas toujours convaincu.
Mais ce premier tome de Salvatore est une perle de sensibilité, d'humour fin et de tendresse - on pourrait penser lire un album pour enfant, si le sujet principal n'était justement pas si adulte.
La narration est superbe, la voix-off s'intégrant parfaitement dans le récit, malgré sa présence quasi-permanente.
On découvre le petit monde de Salvatore, ses personnages animaliers hauts en couleurs, cet univers doux et clair... Un premier album vraiment rafraichissant, agréable.
Le dessin, très particulier, fait pourtant mouche du premier coup. Le découpage, superbe, laisse alternativement part à une histoire fouillée, un humour sensible...
Mon avis est bourré de superlatifs, mais il y a bien longtemps qu'un album ne m'avait pas réjouit à ce point... j'attends la suite avec impatience !
La "guerre éternelle" est la REFERENCE absolue de la bd de science fiction.
Cette série a été, pour moi, la première bd où je me suis convaincu que ce média pouvait développer des thèmes sérieux et sensibles avec efficacité, c’était en 1992… Depuis, « Aire libre » est personnellement la collection qui me tient le plus à cœur.
« La guerre éternelle » est le genre d'album où on peut passer une bonne soirée entre amis à discuter du point de vue de l'auteur, de sa vision de l'avenir, de l'homme en fait. C'est vrai que la vision de Joe Haldeman sur l’humanité est pessimiste mais pouvait-il en être autrement d'un vétéran de la guerre du Viêt-nam ?
Le graphisme de Marvano, la mise ne page ne souffrent d'aucun défaut, le dessin est en totale adéquation avec le scénario. L'action n'est pas prédominante et les passages calmes sont là pour développer la psychologie des personnages.
Malgré son ancienneté de parution, cette bd est restée moderne dans son thème abordé. A lire absolument...
Avis sur les 4 premiers tomes (premier cycle):
Ceci porte sur les quatre premiers tomes de la série qui s’intitule "le cycle de la mère". "Murena" est, à mon avis, la REFERENCE des BD historiques.
Les graphismes sont excellents et très recherchés. La mise en page est extrêmement efficace et guide avec facilité le lecteur. L’histoire véridique est retranscrite d'une manière très précise et très convaincante avec, pour les plus pointilleux, les renvois (qui sont très discrets) à de nombreuses références littéraires sur lesquelles Jean Dufaux s’est inspiré.
Personnellement, je trouve qu’il n'y a aucun défaut dans cette série, pas un seul ! Même ceux qui sont réfractaires à ce type de BD ne peuvent qu'être fascinés par la vie de Néron et les tracas politiques de cette époque de la Rome antique.
Il manque peut-être de moments réellement dramatiques ou de tensions pour des lecteurs puissent s’accrocher un peu plus à cette histoire mais cela aurait-il apporté quelque chose à cette série ? Les personnages sont tous attachants. Ils apparaissent pétris de défauts et de qualités, même le héros (Muréna) se doute de lui-même.
Personnellement, je me suis surpris plusieurs fois à me demander si leurs mauvaises actions sont pardonnables/justifiées ou pas.
Vivement le prochain cycle !!!
Note finale : 5/5
Avis sur le 5ème tome "La déesse noire" (nouveau cycle) :
Il n’y a rien à redire sur cette nouvelle BD du duo Delaby-Dufaux, j’avais adoré le premier cycle de « Murena » et ce nouvel album inaugure le deuxième avec beauté.
Le dessin de Delaby est toujours aussi époustouflant. Les décors, l’ambiance de l’époque, les tenues vestimentaires sont retranscrits avec justesse. La narration est excellente. La mise en couleurs est parfaite, le découpage est magnifique : il suffit de feuilleter la séquence sur la course de chars pour admirer le brillant travail de Delaby ! Du grand art !
Quant au scénario, j’ai un moment « tiqué » sur la présence d’une femme dans la course de chars et sur l’identité du nouvel amour de Murena (personnage fictif de la série) mais je fais confiance à Dufaux sur la véracité de cette première scène et pour que la relation qu’entretient le personnage principal avec sa nouvelle fiancée n’entrave pas la réalité historique de son récit. En effet, le scénariste a, comme dans le premier cycle, fait un impressionnant travail de recherches, de documentations (voir les références en fin de lecture) pour « réécrire » la saga de Néron, fils de César. Crimes, trahissons, amour… semblent repartir de plus beaux pour mon grand bonheur de lecture.
« Murena » est actuellement ma série historique préférée. Ce nouvel album ne fait que confirmer l’excellent impression que j’ai ressentie lors des 4 premiers tomes de la série. A lire absolument !
Note finale : 5/5
Très très bel album...
Sur le plan du sujet, le piège était justement, pour gabella, de tomber dans d'autres directions déjà prises par des BD comme phenomenum, sur un sujet semblable. Eh bien non ! Loin des redites, fi des convenances et des grosses ficelles, il nous livre un récit à la fois très fin, pas tout à fait linéaire, et surprenant. Quant au dessin d'Audibert, proche de celui d'Alfred et de Pedrosa, il est très maîtrisé (étonnant d'ailleurs pour un "premier" album, mais il est vrai qu'Audibert a déjà oeuvré sur des collectifs chez le même éditeur...).
Mais je ne peux décemment mettre la note maximale en raison d'un petit manque de maturité -quand même- des deux auteurs...
J’adore les deux trilogies, mais j’ai toujours eu peur de me lancer dans les bouquins et les BDs, de peur de me faire avoir par une histoire de gros sous et de marketing tournant autour de l’univers de Star Wars. Et puis, j’ai fini par me lancer dans la lecture de "Star Wars - Clone Wars". Et wahooo qu’est ce que c’est bien, je ne suis pas déçu.
Côté dessins, au départ le fait que la série soit dessinée par tout un collectif m’effrayait un peu, mais chaque auteur apporte sa pierre et tout s’enchaîne bien. Tous les dessins sont d’excellentes factures et les couleurs collent parfaitement bien à l’univers de Star Wars.
Côté scénarii, les fans y trouveront moult détails et personnages très intéressants qui les raviront et les autres se satisferont largement des histoires rondement menées mêlant action, aventure et jeux politiques. Les faits relatés dans Clone Wars se déroulent entre Episode II et Episode III, chaque petite histoire est pour ainsi dire indépendante, mais elles tendent toutes à faire le lien entre les deux films. On retrouve aussi les héros de la série Star Wars - Jedi (notamment Quinlan Vos), cette dernière peu d’ailleurs être considérée comme une introduction à Clone Wars.
Moi, qui ne suis pas un grand adapte des comics, j’ai été subjugué par la qualité de cette série. Et elle m'a donné l'envie de lire les autres séries Star Wars.
EDIT:
Maintenant que la série est terminée, c'est à dire que les 10 tomes sont parus, et que je la regarde dans son ensemble, je trouve la série très homogène. Avoir réussi à tenir une telle qualité sur 10 tomes me fait revoir ma notation de 4 à 5. ET JE DIS SERIE CULTE.
L'anatomiste est un album sorti dans la collection Latitudes, ce qui signifie pour les connaisseurs : BD grand format, 80 pages (rien que ça), couverture et papier de grande qualité, bref un bien bel objet.
Parlons du contenu maintenant (c'est le plus important). L'anatomiste est un one shot à l'univers très sombre. En effet, Nicolas Tackian et Stéphane Miquel nous invitent à suivre la lente descente aux enfers de deux hommes employés par un médecin anatomiste (le professeur Knox) afin de déterrer les morts. Mais bientôt, l'anatomiste ne va plus se contenter de corps inertes depuis trop longtemps pour réaliser ses expériences... Au final, l'album est vraiment bon : bonne ambiance, très bien rythmé, les 80 pages se lisent vraiment d'un trait.
Côté dessins, je suis perplexe. Loïc Godart a un style vraiment particulier (notamment pour le dessin des visages). Et il faut avouer qu'au début j'ai eu quelques réticences. Puis en refermant l'album, je l'ai trouvé très beau. Alors, j'aime ou je n'aime pas ce style que j'ai tant de mal à expliquer ? Puisqu'il faut trancher, je vais pencher pour le "j'aime le coup de crayon de Godart" malgré quelques imperfections (notamment sur quelques impressions de mouvement un peu bizarres).
Un très bon album, même si j'ai une grosse critique à faire à l'éditeur : 19,5€ c'est cher !!!! Certains albums de la collection Latitudes (même format, même qualité de papier, même nombre de pages) sont à 14,5€, alors pourquoi pas là ? Grrrr !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Les Enfants d'Eve
Alors là, les gars, moi, je dis attention, on tient de la BD-culte en puissance. Culte comme un film Troma, culte comme L’Attaque de la Moussaka géante ou La Revanche des Sith. Si les tomes suivants sont à la hauteur de Genèse, Les Enfants d’Eve pourra entrer la tête haute au panthéon des nanars tellement mauvais qu’ils en deviennent bons. Sérieusement, Les Enfants d’Eve est une énorme couillonnade, mais je n’ai nullement l’intention de casser cette BD ni ses auteurs tant je la trouve drôle et divertissante. Involontaire et vibrant hommage aux films de S-F bien tartignolles des années 60-70 (le genre où Sean Connery et ses poils se promènent en slip et cuissardes, voyez donc ici), Les Enfants d’Eve se situe dans un monde post-apocalyptique d’opérette peuplé uniquement de filles sapées comme dans des clips de Madonna des années 80, et dont l’extrême "crédibilité" est établie en quelques planches par ses auteurs. Ainsi donc le gouvernement pakistanais, visiblement constitué de méchants de James Bond, décide d’éliminer toute vie sur terre à l’aide d’une super-hyper-bombe atomique. Heureusement, une grande scientifique planquée dans son laboratoire souterrain survit et, grâce à ses recherches sur l’oviparité humaine, parvient à repeupler la terre à elle toute seule (signalons qu’elle était la seule et unique personne au monde planquée dans un abri au moment de l’explosion, ça c’est du coup d’pot !). 200 ans après la catastrophe, dans un Paris qui a été dévasté par les flammes à la planche 3 mais où les bâtiments sont finalement intacts en planche 4, les femmes ovipares (mais pourvues d’un nombril par le dessinateur, un peu distrait) ont recréé une nouvelle civilisation sur notre planète qui, loin d’avoir été transformée en vaste désert aride et stérile par les radiations et la combustion de l’atmosphère, est recouverte d’une superbe végétation et parfaitement habitable en surface. Eh oui, les Pakistanais sont certes diaboliques, mais il faut reconnaître qu’ils savent faire une guerre nucléaire totale PROPRE, qui préserve la couche d’ozone et la forêt tropicale. Bref, nos petites amazones du futur habitent un vrai paradis où elles occupent leurs journées en agitant leurs jolis corps en petite tenue, en jouant à broute-mi et broute-moi en trio, ou en regardant une télé dont les programmes n’ont pour seule vocation que d’annoncer, à chaque fois qu’on l’allume, un événement qui fait progresser l’intrigue. Seule ombre au tableau, nos nymphettes post-apocalyptiques vivent sous la coupe d’un gouvernement totalitaire qui leur dissimule la vérité sur le passé de l’humanité. Ainsi aucune de ses gourdes n’a la moindre idée que l’humanité était autrefois bisexuée, et ce malgré la présence autour d’elles d’animaux mâles et femelles. Heureusement, un groupe de rebelles lutte pour faire éclater l’incroyable vérité : à une époque, sur Terre, il y a eu de la bite. Vivement la suite, et espérons qu’on y voit Charlton Heston en pagne en train de gueuler, à genoux sur le sable, "Soyez maudits, soyez maudits jusqu’à la fin des temps !" face à la statue de la Liberté. Bref, un scénario bien cliché, reposant sur des bases débiles, servi par des dialogues tartes et un dessin kitsch : avec ce bidule, sorte de remake de La Planète des Singes, Bernard Werber et son complice Eric Puech ont de quoi devenir les Ed Wood de la bande dessinée, et je dis ça comme un compliment. Croyez-moi, je n’achèterais certes pas cette série car faut quand même pas déconner, mais je n’échangerais pas deux barils de navets sérieux-intimistes-sensibles contre un seul baril de ce nanar de classe internationale.
Angus Powderhill
Du merveilleux et de l'originalité tant dans le dessin que dans le scénario. L'histoire n'est pas uniquement focalisée sur le personnage principal, les autres personnages ont aussi du relief : c'est agréable. L'humour est au rendez-vous. Cette BD possède beaucoup de charme et sort des lieux communs de l'heroic fantasy actuelle. Malheureusement je viens d'apprendre que cette série était abandonnée. Quel gâchis !!
Carmen Mc Callum
"Carmen Mc Callum", voilà une série qui mérite bien sa place dans la collection Série B de chez Delcourt. En gros, de la bonne science fiction d’anticipation, cyberpunk avec beaucoup d’action, dans la même ligné que Travis (mais en plus flingueuse). L’héroïne de l’histoire créé par Duval est une ex membre de l’IRA devenue mercenaire et vendant ses compétences au plus offrant. C’est une femme forte même si elle a un côté assez pessimiste et torturé. L’action se passe au-delà des années 2040. Ces aventures comptent à l’heure actuelle trois cycles terminés (3 albums, 2 albums et 2 albums). Bien que cette série soit essentiellement basée sur l’action, les histoires sont suffisamment complexes et riche en rebondissements pour tenir le lecteur en haleine. Le dessin de Gess est tout à fait adapté à ce genre de BD, la découpe des planches et le cadrage des cases sont efficaces et très dynamiques. Il arrive que certains personnages aient une tête un peu bizarre, mais ça passe. Et je trouve que le trait s’améliore au fil des tomes. Les couleurs de Breton puis de Rabarot sont biens, et accentuent la nervosité des illustrations. J’aime beaucoup les couvertures du tome 1, 6 et 7 mais je trouve les autres trop banales et peu accrocheuses. Vivement le tome 8 !!!!
Les Naufragés d'Ythaq
"Les Naufragés d'Ythaq", c’est un mélange de Science-Fiction et d’Heroic Fantasy. Au scénario, Arleston, nous livre une histoire très classique comme il sait si bien les faire. Rien d’original, juste du bon Arleston. Pour résumer rapidement l’histoire : un vaisseau s’écrase sur une planète médiévale: Ythaq, trois survivants font connaissance avec les autochtones et partent à la recherche d’autres survivants et se retrouvent traqué par des affreux mercenaires. On ne s'enuie pas, le scénar est vraiment bien mené, tout est bien dosé action / aventure / humour, c'est de la pure détente. Au dessin, Floch est éblouissant. J’aime beaucoup le trait des différents personnages. Les décors et les paysages me rappellent beaucoup ceux de Tarquin dans Lanfeust. A la couleur, le travail de l’atelier Crazytoons est très chouette (couleurs info sous Photoshop).
Salvatore
La méga bonne surprise ! Etonné par les commentaires très enjoués de CoeurdePat et Balunga, j'étais curieux depuis un certain temps de découvrir cet album de De Crécy, qui ne m'a pourtant pas toujours convaincu. Mais ce premier tome de Salvatore est une perle de sensibilité, d'humour fin et de tendresse - on pourrait penser lire un album pour enfant, si le sujet principal n'était justement pas si adulte. La narration est superbe, la voix-off s'intégrant parfaitement dans le récit, malgré sa présence quasi-permanente. On découvre le petit monde de Salvatore, ses personnages animaliers hauts en couleurs, cet univers doux et clair... Un premier album vraiment rafraichissant, agréable. Le dessin, très particulier, fait pourtant mouche du premier coup. Le découpage, superbe, laisse alternativement part à une histoire fouillée, un humour sensible... Mon avis est bourré de superlatifs, mais il y a bien longtemps qu'un album ne m'avait pas réjouit à ce point... j'attends la suite avec impatience !
La Guerre Eternelle
La "guerre éternelle" est la REFERENCE absolue de la bd de science fiction. Cette série a été, pour moi, la première bd où je me suis convaincu que ce média pouvait développer des thèmes sérieux et sensibles avec efficacité, c’était en 1992… Depuis, « Aire libre » est personnellement la collection qui me tient le plus à cœur. « La guerre éternelle » est le genre d'album où on peut passer une bonne soirée entre amis à discuter du point de vue de l'auteur, de sa vision de l'avenir, de l'homme en fait. C'est vrai que la vision de Joe Haldeman sur l’humanité est pessimiste mais pouvait-il en être autrement d'un vétéran de la guerre du Viêt-nam ? Le graphisme de Marvano, la mise ne page ne souffrent d'aucun défaut, le dessin est en totale adéquation avec le scénario. L'action n'est pas prédominante et les passages calmes sont là pour développer la psychologie des personnages. Malgré son ancienneté de parution, cette bd est restée moderne dans son thème abordé. A lire absolument...
Murena
Avis sur les 4 premiers tomes (premier cycle): Ceci porte sur les quatre premiers tomes de la série qui s’intitule "le cycle de la mère". "Murena" est, à mon avis, la REFERENCE des BD historiques. Les graphismes sont excellents et très recherchés. La mise en page est extrêmement efficace et guide avec facilité le lecteur. L’histoire véridique est retranscrite d'une manière très précise et très convaincante avec, pour les plus pointilleux, les renvois (qui sont très discrets) à de nombreuses références littéraires sur lesquelles Jean Dufaux s’est inspiré. Personnellement, je trouve qu’il n'y a aucun défaut dans cette série, pas un seul ! Même ceux qui sont réfractaires à ce type de BD ne peuvent qu'être fascinés par la vie de Néron et les tracas politiques de cette époque de la Rome antique. Il manque peut-être de moments réellement dramatiques ou de tensions pour des lecteurs puissent s’accrocher un peu plus à cette histoire mais cela aurait-il apporté quelque chose à cette série ? Les personnages sont tous attachants. Ils apparaissent pétris de défauts et de qualités, même le héros (Muréna) se doute de lui-même. Personnellement, je me suis surpris plusieurs fois à me demander si leurs mauvaises actions sont pardonnables/justifiées ou pas. Vivement le prochain cycle !!! Note finale : 5/5 Avis sur le 5ème tome "La déesse noire" (nouveau cycle) : Il n’y a rien à redire sur cette nouvelle BD du duo Delaby-Dufaux, j’avais adoré le premier cycle de « Murena » et ce nouvel album inaugure le deuxième avec beauté. Le dessin de Delaby est toujours aussi époustouflant. Les décors, l’ambiance de l’époque, les tenues vestimentaires sont retranscrits avec justesse. La narration est excellente. La mise en couleurs est parfaite, le découpage est magnifique : il suffit de feuilleter la séquence sur la course de chars pour admirer le brillant travail de Delaby ! Du grand art ! Quant au scénario, j’ai un moment « tiqué » sur la présence d’une femme dans la course de chars et sur l’identité du nouvel amour de Murena (personnage fictif de la série) mais je fais confiance à Dufaux sur la véracité de cette première scène et pour que la relation qu’entretient le personnage principal avec sa nouvelle fiancée n’entrave pas la réalité historique de son récit. En effet, le scénariste a, comme dans le premier cycle, fait un impressionnant travail de recherches, de documentations (voir les références en fin de lecture) pour « réécrire » la saga de Néron, fils de César. Crimes, trahissons, amour… semblent repartir de plus beaux pour mon grand bonheur de lecture. « Murena » est actuellement ma série historique préférée. Ce nouvel album ne fait que confirmer l’excellent impression que j’ai ressentie lors des 4 premiers tomes de la série. A lire absolument ! Note finale : 5/5
Les mesures du temps
Très très bel album... Sur le plan du sujet, le piège était justement, pour gabella, de tomber dans d'autres directions déjà prises par des BD comme phenomenum, sur un sujet semblable. Eh bien non ! Loin des redites, fi des convenances et des grosses ficelles, il nous livre un récit à la fois très fin, pas tout à fait linéaire, et surprenant. Quant au dessin d'Audibert, proche de celui d'Alfred et de Pedrosa, il est très maîtrisé (étonnant d'ailleurs pour un "premier" album, mais il est vrai qu'Audibert a déjà oeuvré sur des collectifs chez le même éditeur...). Mais je ne peux décemment mettre la note maximale en raison d'un petit manque de maturité -quand même- des deux auteurs...
Star Wars - Clone Wars
J’adore les deux trilogies, mais j’ai toujours eu peur de me lancer dans les bouquins et les BDs, de peur de me faire avoir par une histoire de gros sous et de marketing tournant autour de l’univers de Star Wars. Et puis, j’ai fini par me lancer dans la lecture de "Star Wars - Clone Wars". Et wahooo qu’est ce que c’est bien, je ne suis pas déçu. Côté dessins, au départ le fait que la série soit dessinée par tout un collectif m’effrayait un peu, mais chaque auteur apporte sa pierre et tout s’enchaîne bien. Tous les dessins sont d’excellentes factures et les couleurs collent parfaitement bien à l’univers de Star Wars. Côté scénarii, les fans y trouveront moult détails et personnages très intéressants qui les raviront et les autres se satisferont largement des histoires rondement menées mêlant action, aventure et jeux politiques. Les faits relatés dans Clone Wars se déroulent entre Episode II et Episode III, chaque petite histoire est pour ainsi dire indépendante, mais elles tendent toutes à faire le lien entre les deux films. On retrouve aussi les héros de la série Star Wars - Jedi (notamment Quinlan Vos), cette dernière peu d’ailleurs être considérée comme une introduction à Clone Wars. Moi, qui ne suis pas un grand adapte des comics, j’ai été subjugué par la qualité de cette série. Et elle m'a donné l'envie de lire les autres séries Star Wars. EDIT: Maintenant que la série est terminée, c'est à dire que les 10 tomes sont parus, et que je la regarde dans son ensemble, je trouve la série très homogène. Avoir réussi à tenir une telle qualité sur 10 tomes me fait revoir ma notation de 4 à 5. ET JE DIS SERIE CULTE.
L'Anatomiste
L'anatomiste est un album sorti dans la collection Latitudes, ce qui signifie pour les connaisseurs : BD grand format, 80 pages (rien que ça), couverture et papier de grande qualité, bref un bien bel objet. Parlons du contenu maintenant (c'est le plus important). L'anatomiste est un one shot à l'univers très sombre. En effet, Nicolas Tackian et Stéphane Miquel nous invitent à suivre la lente descente aux enfers de deux hommes employés par un médecin anatomiste (le professeur Knox) afin de déterrer les morts. Mais bientôt, l'anatomiste ne va plus se contenter de corps inertes depuis trop longtemps pour réaliser ses expériences... Au final, l'album est vraiment bon : bonne ambiance, très bien rythmé, les 80 pages se lisent vraiment d'un trait. Côté dessins, je suis perplexe. Loïc Godart a un style vraiment particulier (notamment pour le dessin des visages). Et il faut avouer qu'au début j'ai eu quelques réticences. Puis en refermant l'album, je l'ai trouvé très beau. Alors, j'aime ou je n'aime pas ce style que j'ai tant de mal à expliquer ? Puisqu'il faut trancher, je vais pencher pour le "j'aime le coup de crayon de Godart" malgré quelques imperfections (notamment sur quelques impressions de mouvement un peu bizarres). Un très bon album, même si j'ai une grosse critique à faire à l'éditeur : 19,5€ c'est cher !!!! Certains albums de la collection Latitudes (même format, même qualité de papier, même nombre de pages) sont à 14,5€, alors pourquoi pas là ? Grrrr !