S'il y a une bd sur laquelle je n'hésiterai pas une seconde à poser tous les superlatifs, c'est bien celle-ci.
Mon premier manga (hyper réticent au début), et du coup ma plus grande surprise.
L'histoire est magnifique, haletante, impossible de s'arrêter en chemin, et les dessins parfaitement réalistes nous rendent toutes les sensations de la montagne, du froid, de la peur (tant de sentiments difficiles à retranscrire).
Les 5 tomes se dévorent (petite pause tout de même avec le T3, moins accès alpinisme), même pour des novices absolus en alpinisme.
Ma bd préférée, tout simplement, tous styles, époques, provenance et format confondus...
Il y a beaucoup de nostalgie et de poésie dans cette BD.
J’ai eu la sensation en lisant l’album de revivre une époque révolue.
Une période où les parents n’avaient pas peur de laisser leurs enfants s’amuser librement hors de chez eux. Une époque où les gamins pouvaient jouer au football dans la rue sans crainte d’être renversés par un véhicule. Une période où les parents étaient quasiment sûrs que leurs enfants étaient accompagnés par d’autres enfants. Une époque où les enfants pouvaient partager aux autres leurs rêves et essayaient ensemble de les concrétiser.
Maintenant, la plupart des bambins -quand ils ne sont pas à l’école- restent enfermer à la maison en restant postés, souvent seuls, devant la télévision. Quand ceux-ci sortent, c’est pour taper dans un ballon dans un enclos fermé ou pour se promener dans un parc paysager où la notion de découvertes est pratiquement nulle. Tout ça semble être gouverné par cette idée que les enfants doivent être surveillés et surtout être à tout prix en sécurité ! (que cela soit justifié ou non).
Je sais que c’est certainement une vision caricaturale voire naïve de ces époques de ma part mais c’est ainsi le ressentiment que j’ai éprouvé lors de la lecture de « l’empire des hauts murs ».
Merci Simon Hureau pour m’avoir fait revivre ces moments magiques, féeriques et d’aventures de ma jeunesse !
Sans les avis dythirambiques ci-dessous, je n'aurais pas cherché longuement à lire cette BD avant d'enfin la trouver. Et sans ces avis, je n'aurais donc pas lu cette superbe BD.
Le dessin de Toppi y est véritablement exceptionnel.
Exceptionnel.
Une vraie oeuvre d'art à chaque page.
Il y a du Druillet là-dedans, mais il y a surtout beaucoup de Klimt, du Klimt se pliant au besoin de la narration et du récit. Ces images complexes et souvent sombres peuvent paraitre un peu difficiles à appréhender, mais pour qui aime cette esthétique, le résultat est formidable. Hormis un conte aux couleurs rappelant encore une fois immanquablement Klimt, les planches sont en noir et blanc, emplies de hachures, de motifs, à la composition travaillée mais toujours dans un esprit de narration et d'histoire bien racontée. A se demander combien de temps Toppi a bien pu passer sur chaque planche, et plus encore sur l'album entier qui fait plus de 150 pages. Impressionnant.
Le scénario maintenant ?
C'est simple : Sharaz-De n'est autre que Sheherazade et le récit n'est autre que celui des Mille et une Nuits, une femme qui sauve sa vie chaque nuit en racontant des histoires de rois, de djinns, de héros, de malheurs, de trésors. Les contes sont simples et beaux, cruels et intelligents, bien racontés et à l'ambiance fonctionnant à merveille avec les dessins.
Le seul reproche que je puisse y faire viendrait des bulles de texte un peu trop longues, intéressantes à lire mais occultant au passage ces planches superbes que j'aurais aimé voir raconter l'histoire d'elles-mêmes. De même, le lettrage est un pénible à lire, impliquant de scinder sa lecture en petite portion pour ne pas se lasser de ces nombreux contes les uns à la suite des autres.
Une très très belle BD qui met merveilleusement en valeur les contes des Mille et Une Nuits.
Une lecture vraiment...étonnante. C'est vraiment quelque chose de nouveau et de très imaginatif. On croit souvent deviner la suite des évènements, mais chaque fois, on est encore (agréablement) surpris par un rebondissement du scénario. Et tout cela sans jamais tomber dans une trame trop compliquée, travers de beaucoup d'oeuvres fantastiques.
Quelques bémols tout des même: le dessin, même s'il est propre et pas désagréable, n'est pas au niveau d'excellence du scénario, et d'autre part un album est très vite "avalé".
Mais ne pinaillons pas, c'est vraiment un must de la bd fantastique, à mon avis.
Comme Don Lope, j'ai de loin préféré le second cycle au premier. La naïveté fatigante de Garulfo en prince n'y est plus présente et c'est tant mieux pour l'histoire.
Car ce deuxième cycle est un véritable bijou pour moi, à tel point que je m'en veux d'avoir repoussé sa lecture à cause de la mauvaise impression que m'avait fait le premier cycle. C'est bourré de tendresse et d'humour, et les nombreuses références aux contes de Perrault sont exploitées de manière génialement drôlissime. Le dessin, bien que moins bon (d'après moi) que celui de Masbou dans l'inévitable De Cape et de Crocs, bénéficie d'une colorisation que je trouve excellente, surtout quand elle tire dans les tons chauds ce qui fait qu'on a droit à quelques planches somptueuses (ce qui était déjà le cas avec les pages pleines du premier cycle).
Un premier cycle que je dirais donc dispensable, au risque de me faire taper sur les doigts, mais un formidable second cycle, pour lequel je recommande chaudement l'intégrale, qui, en plus d'être superbe, évite d'avoir à lâcher son livre avant d'avoir le fin mot de l'histoire, ce qui serait une vraie torture tant elle (l'histoire) est délectable.
L'unique défaut de cette BD est son trop faible nombre de pages : franchement, on en redemande.
Le dessin de Migelanxo Prado est superbe ! Superbe ! Quand je dis dessin, je devrais plutôt dire peinture puisque c'est strictement de cela qu'il s'agit, sans encrage, juste des couleurs fantastiques et des angles de vue excellents. Franchement, je ne saurais que dire car toutes les planches, tous les sujets, des décors aux personnages, sont aussi réussis les uns que les autres. La beauté visuelle de cet album se suffit à elle-même.
Le conte est très bien raconté également. Il se lit relativement vite mais on ne peut pas le lui reprocher puisqu'il suit assez scrupuleusement l'histoire populaire original. La narration est bonne, la mise en page excellente.
Je ne suis pas persuadé que cette BD soit destinée uniquement à la jeunesse car le conte y est raconté de manière adulte, d'une manière à même de captiver un lectorat presque plus adulte qu'enfantin. La fin du récit me semble en outre avoir été un petit peu modifiée, ajoutant une profondeur et même un peu de cynisme. Je n'avais jamais lu ou écouté le conte avec une telle fin jusqu'à présent mais sait-on jamais avec les contes souvent adaptés de différentes manières. S'il s'agit vraiment d'une modification, je la trouve excellente et relevant encore le niveau de ce scénario tout simple qui ne pêche que par sa brièveté.
Une très belle BD, un conte joliment et intelligemment raconté.
J'avais bien aimé le film de Kitano (j'avoue n'avoir vu aucun des Zatoïchi originaux, en revanche) ; aussi, quand j'ai vu ce manga dont le dessin me paraissait plutôt sympa et qui, miracle, n'était pas le premier d'une série de 287 tomes, mais un recueil avec deux histoires complètes, je me suis laissé tenter.
Bien m'en a pris car moi qui n'aime généralement pas les mangas, j'ai tout de suite accroché à celui-ci et je l'ai lu d'une traite. Evidemment, on est en droit de tiquer face à l'idée d'un personnage aveugle et pourtant capable de sabrer les plus fines lames du Japon même lorsqu'il se bat à un contre dix, mais si vous êtes prêt à accepter l'invraisemblable habileté du héros, vous vous laisserez embarquer avec plaisir dans ses aventures.
Le dessin est réussi (et c'est rare que je dise ça pour un manga) si l'on excepte le fait que les enfants soient dessinés dans un style différent des autres personnages et proches du style "Astro le petit Robot", que personnellement je n'aime pas. Les scènes d'action sont pour une fois lisible, et alternent avec des séquences plus paisibles où le dialogue a le grand mérite de ne pas sombrer dans la philosophie à 2 sous sur ces thèmes aussi puissants et variés que sont le sabre, le combat, les combattants au sabre, le duel, la vie, la mort, le sabre, les sabreurs, la mort, les duellistes, la vie, les gens qui découpent leur contemporains avec un sabre, la vie et la mort, les instruments tranchants populaires du Japon et les duels au sabre.
Enfin le personnage lui-même, d'apparence débonnaire, pas forcément disposé à sauver la veuve et l'orphelin à la base mais qui s'y retrouve généralement contraint pour éviter de finir lui-même découpé en rondelles, est attachant.
Bref, une petite BD très sympa, à recommander à ceux qui se lassent des histoires en 50 tomes dont l'intrigue est trop saucissonnée de duels pour réellement progresser.
Difficile de faire plus simple et explicite comme titre. Il est bien question de la guerre 14-18. Un dessin absolument magnifique sert une histoire qui repose sur un postulat absurde : une enquête sur un meurtre commis dans une tranchée. Vous me direz… UN meurtre dans les tranchées ? Oui, mais celui-là, il n’est pas mort pour la « grandeur de la nation », il a été assassiné par un de ses congénères. Un petit jeune fringant mène l’enquête, les gars ont beau lui dire que son enquête n’est qu’une perte de temps inutile… Il n’en démord pas. Il va vite découvrir la vie des tranchées, là où tout ce qui vit encore est déjà un peu mort… Très beau dessin, très beau scénario, un rendu crédible et effrayant des combats des tranchées. Un très très bel album. Vivement la suite.
Aucun d’entre vous n’a-t-il jamais rêvé d’un « là-bas » idéal ? Le monde que l’on cherche partout mais que l’on ne trouve pas ? Que se passe-t-il quand on découvre une carte qui y mène… on s’y précipite mais y entre-t-on ? On reste longtemps à se demander ce que l’on va découvrir, si ce « là bas » vaut vraiment le coup, si il faut franchir le cap et découvrir autre chose ?
Tous ses points de repères disparaissent lorsque l’on atteint son là bas…
Pourquoi n’ai-je pas découvert « là bas » plus tôt, peut-être n’étais-je pas prêt mais maintenant je suis enchanté d’avoir lu ce livre… ma note 9,5/10 car rien n’est parfait.
Il est des ovnis dans le domaine de la BD et après les petites merveilles auto publiées par Alec Séverin, nous bénéficions maintenant de celles de David de Thuin. Je le remercie infiniment d’avoir pris le risque de nous faire partager son récit.
Maintenant parlons de ce petit livre (format A5), dont la qualité d’impression est aussi impressionnante que la qualité de l’oeuvre. Parlons tout d’abord de « l’objet ». Cette petite chose sort de notre ordinaire de lecteur, une présentation originale, une couverture brochée et simplifiée à l’extrême, des pages avec un papier de qualité, on sent le travail soigné.
Maintenant le dessin, un style ligne claire, tout en souplesse et sans fioritures inutiles, parfaitement adapté au récit.
Le scénario, une vision revisitée du super héros qui acquiert ses pouvoirs grâce à ces petites bêtes que nous aimons tous voir l’été autour de nous à savoir les bourdons. Les interrogations sur la vie professionnelle et privée de notre héros sont parfaitement décrite en parallèle et David de Thuin nous guide habilement dans les méandres de la vie d’un dessinateur qui ne connaît pas encore le succès qu’il souhaiterait.
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Le Sommet des dieux
S'il y a une bd sur laquelle je n'hésiterai pas une seconde à poser tous les superlatifs, c'est bien celle-ci. Mon premier manga (hyper réticent au début), et du coup ma plus grande surprise. L'histoire est magnifique, haletante, impossible de s'arrêter en chemin, et les dessins parfaitement réalistes nous rendent toutes les sensations de la montagne, du froid, de la peur (tant de sentiments difficiles à retranscrire). Les 5 tomes se dévorent (petite pause tout de même avec le T3, moins accès alpinisme), même pour des novices absolus en alpinisme. Ma bd préférée, tout simplement, tous styles, époques, provenance et format confondus...
L'Empire des hauts murs
Il y a beaucoup de nostalgie et de poésie dans cette BD. J’ai eu la sensation en lisant l’album de revivre une époque révolue. Une période où les parents n’avaient pas peur de laisser leurs enfants s’amuser librement hors de chez eux. Une époque où les gamins pouvaient jouer au football dans la rue sans crainte d’être renversés par un véhicule. Une période où les parents étaient quasiment sûrs que leurs enfants étaient accompagnés par d’autres enfants. Une époque où les enfants pouvaient partager aux autres leurs rêves et essayaient ensemble de les concrétiser. Maintenant, la plupart des bambins -quand ils ne sont pas à l’école- restent enfermer à la maison en restant postés, souvent seuls, devant la télévision. Quand ceux-ci sortent, c’est pour taper dans un ballon dans un enclos fermé ou pour se promener dans un parc paysager où la notion de découvertes est pratiquement nulle. Tout ça semble être gouverné par cette idée que les enfants doivent être surveillés et surtout être à tout prix en sécurité ! (que cela soit justifié ou non). Je sais que c’est certainement une vision caricaturale voire naïve de ces époques de ma part mais c’est ainsi le ressentiment que j’ai éprouvé lors de la lecture de « l’empire des hauts murs ». Merci Simon Hureau pour m’avoir fait revivre ces moments magiques, féeriques et d’aventures de ma jeunesse !
Sharaz-De
Sans les avis dythirambiques ci-dessous, je n'aurais pas cherché longuement à lire cette BD avant d'enfin la trouver. Et sans ces avis, je n'aurais donc pas lu cette superbe BD. Le dessin de Toppi y est véritablement exceptionnel. Exceptionnel. Une vraie oeuvre d'art à chaque page. Il y a du Druillet là-dedans, mais il y a surtout beaucoup de Klimt, du Klimt se pliant au besoin de la narration et du récit. Ces images complexes et souvent sombres peuvent paraitre un peu difficiles à appréhender, mais pour qui aime cette esthétique, le résultat est formidable. Hormis un conte aux couleurs rappelant encore une fois immanquablement Klimt, les planches sont en noir et blanc, emplies de hachures, de motifs, à la composition travaillée mais toujours dans un esprit de narration et d'histoire bien racontée. A se demander combien de temps Toppi a bien pu passer sur chaque planche, et plus encore sur l'album entier qui fait plus de 150 pages. Impressionnant. Le scénario maintenant ? C'est simple : Sharaz-De n'est autre que Sheherazade et le récit n'est autre que celui des Mille et une Nuits, une femme qui sauve sa vie chaque nuit en racontant des histoires de rois, de djinns, de héros, de malheurs, de trésors. Les contes sont simples et beaux, cruels et intelligents, bien racontés et à l'ambiance fonctionnant à merveille avec les dessins. Le seul reproche que je puisse y faire viendrait des bulles de texte un peu trop longues, intéressantes à lire mais occultant au passage ces planches superbes que j'aurais aimé voir raconter l'histoire d'elles-mêmes. De même, le lettrage est un pénible à lire, impliquant de scinder sa lecture en petite portion pour ne pas se lasser de ces nombreux contes les uns à la suite des autres. Une très très belle BD qui met merveilleusement en valeur les contes des Mille et Une Nuits.
Arq
Une lecture vraiment...étonnante. C'est vraiment quelque chose de nouveau et de très imaginatif. On croit souvent deviner la suite des évènements, mais chaque fois, on est encore (agréablement) surpris par un rebondissement du scénario. Et tout cela sans jamais tomber dans une trame trop compliquée, travers de beaucoup d'oeuvres fantastiques. Quelques bémols tout des même: le dessin, même s'il est propre et pas désagréable, n'est pas au niveau d'excellence du scénario, et d'autre part un album est très vite "avalé". Mais ne pinaillons pas, c'est vraiment un must de la bd fantastique, à mon avis.
Garulfo
Comme Don Lope, j'ai de loin préféré le second cycle au premier. La naïveté fatigante de Garulfo en prince n'y est plus présente et c'est tant mieux pour l'histoire. Car ce deuxième cycle est un véritable bijou pour moi, à tel point que je m'en veux d'avoir repoussé sa lecture à cause de la mauvaise impression que m'avait fait le premier cycle. C'est bourré de tendresse et d'humour, et les nombreuses références aux contes de Perrault sont exploitées de manière génialement drôlissime. Le dessin, bien que moins bon (d'après moi) que celui de Masbou dans l'inévitable De Cape et de Crocs, bénéficie d'une colorisation que je trouve excellente, surtout quand elle tire dans les tons chauds ce qui fait qu'on a droit à quelques planches somptueuses (ce qui était déjà le cas avec les pages pleines du premier cycle). Un premier cycle que je dirais donc dispensable, au risque de me faire taper sur les doigts, mais un formidable second cycle, pour lequel je recommande chaudement l'intégrale, qui, en plus d'être superbe, évite d'avoir à lâcher son livre avant d'avoir le fin mot de l'histoire, ce qui serait une vraie torture tant elle (l'histoire) est délectable.
Pierre et le Loup
L'unique défaut de cette BD est son trop faible nombre de pages : franchement, on en redemande. Le dessin de Migelanxo Prado est superbe ! Superbe ! Quand je dis dessin, je devrais plutôt dire peinture puisque c'est strictement de cela qu'il s'agit, sans encrage, juste des couleurs fantastiques et des angles de vue excellents. Franchement, je ne saurais que dire car toutes les planches, tous les sujets, des décors aux personnages, sont aussi réussis les uns que les autres. La beauté visuelle de cet album se suffit à elle-même. Le conte est très bien raconté également. Il se lit relativement vite mais on ne peut pas le lui reprocher puisqu'il suit assez scrupuleusement l'histoire populaire original. La narration est bonne, la mise en page excellente. Je ne suis pas persuadé que cette BD soit destinée uniquement à la jeunesse car le conte y est raconté de manière adulte, d'une manière à même de captiver un lectorat presque plus adulte qu'enfantin. La fin du récit me semble en outre avoir été un petit peu modifiée, ajoutant une profondeur et même un peu de cynisme. Je n'avais jamais lu ou écouté le conte avec une telle fin jusqu'à présent mais sait-on jamais avec les contes souvent adaptés de différentes manières. S'il s'agit vraiment d'une modification, je la trouve excellente et relevant encore le niveau de ce scénario tout simple qui ne pêche que par sa brièveté. Une très belle BD, un conte joliment et intelligemment raconté.
Zatoïchi
J'avais bien aimé le film de Kitano (j'avoue n'avoir vu aucun des Zatoïchi originaux, en revanche) ; aussi, quand j'ai vu ce manga dont le dessin me paraissait plutôt sympa et qui, miracle, n'était pas le premier d'une série de 287 tomes, mais un recueil avec deux histoires complètes, je me suis laissé tenter. Bien m'en a pris car moi qui n'aime généralement pas les mangas, j'ai tout de suite accroché à celui-ci et je l'ai lu d'une traite. Evidemment, on est en droit de tiquer face à l'idée d'un personnage aveugle et pourtant capable de sabrer les plus fines lames du Japon même lorsqu'il se bat à un contre dix, mais si vous êtes prêt à accepter l'invraisemblable habileté du héros, vous vous laisserez embarquer avec plaisir dans ses aventures. Le dessin est réussi (et c'est rare que je dise ça pour un manga) si l'on excepte le fait que les enfants soient dessinés dans un style différent des autres personnages et proches du style "Astro le petit Robot", que personnellement je n'aime pas. Les scènes d'action sont pour une fois lisible, et alternent avec des séquences plus paisibles où le dialogue a le grand mérite de ne pas sombrer dans la philosophie à 2 sous sur ces thèmes aussi puissants et variés que sont le sabre, le combat, les combattants au sabre, le duel, la vie, la mort, le sabre, les sabreurs, la mort, les duellistes, la vie, les gens qui découpent leur contemporains avec un sabre, la vie et la mort, les instruments tranchants populaires du Japon et les duels au sabre. Enfin le personnage lui-même, d'apparence débonnaire, pas forcément disposé à sauver la veuve et l'orphelin à la base mais qui s'y retrouve généralement contraint pour éviter de finir lui-même découpé en rondelles, est attachant. Bref, une petite BD très sympa, à recommander à ceux qui se lassent des histoires en 50 tomes dont l'intrigue est trop saucissonnée de duels pour réellement progresser.
La Tranchée
Difficile de faire plus simple et explicite comme titre. Il est bien question de la guerre 14-18. Un dessin absolument magnifique sert une histoire qui repose sur un postulat absurde : une enquête sur un meurtre commis dans une tranchée. Vous me direz… UN meurtre dans les tranchées ? Oui, mais celui-là, il n’est pas mort pour la « grandeur de la nation », il a été assassiné par un de ses congénères. Un petit jeune fringant mène l’enquête, les gars ont beau lui dire que son enquête n’est qu’une perte de temps inutile… Il n’en démord pas. Il va vite découvrir la vie des tranchées, là où tout ce qui vit encore est déjà un peu mort… Très beau dessin, très beau scénario, un rendu crédible et effrayant des combats des tranchées. Un très très bel album. Vivement la suite.
Là-Bas (Fontaine)
Aucun d’entre vous n’a-t-il jamais rêvé d’un « là-bas » idéal ? Le monde que l’on cherche partout mais que l’on ne trouve pas ? Que se passe-t-il quand on découvre une carte qui y mène… on s’y précipite mais y entre-t-on ? On reste longtemps à se demander ce que l’on va découvrir, si ce « là bas » vaut vraiment le coup, si il faut franchir le cap et découvrir autre chose ? Tous ses points de repères disparaissent lorsque l’on atteint son là bas… Pourquoi n’ai-je pas découvert « là bas » plus tôt, peut-être n’étais-je pas prêt mais maintenant je suis enchanté d’avoir lu ce livre… ma note 9,5/10 car rien n’est parfait.
Le Roi des bourdons
Il est des ovnis dans le domaine de la BD et après les petites merveilles auto publiées par Alec Séverin, nous bénéficions maintenant de celles de David de Thuin. Je le remercie infiniment d’avoir pris le risque de nous faire partager son récit. Maintenant parlons de ce petit livre (format A5), dont la qualité d’impression est aussi impressionnante que la qualité de l’oeuvre. Parlons tout d’abord de « l’objet ». Cette petite chose sort de notre ordinaire de lecteur, une présentation originale, une couverture brochée et simplifiée à l’extrême, des pages avec un papier de qualité, on sent le travail soigné. Maintenant le dessin, un style ligne claire, tout en souplesse et sans fioritures inutiles, parfaitement adapté au récit. Le scénario, une vision revisitée du super héros qui acquiert ses pouvoirs grâce à ces petites bêtes que nous aimons tous voir l’été autour de nous à savoir les bourdons. Les interrogations sur la vie professionnelle et privée de notre héros sont parfaitement décrite en parallèle et David de Thuin nous guide habilement dans les méandres de la vie d’un dessinateur qui ne connaît pas encore le succès qu’il souhaiterait.