Extraordinaire, tout simplement.
Des dessins à tomber par terre, une ambiance unique et des scénarios qui tiennent la route.
Du grand polar!
Si la série continue sur cette lancée, je lui collerai un 5/5.
Comme pour La terre sans mal, je suis vraiment impressionné par le dessin de Lepage. C'est de l'art ! Un plaisir à chaque page. Après la lecture, j'ai passé une bonne demi heure à admirer les planches, et depuis l'album est au pied de mon lit pour que je puisse le feuilleter à loisir. Superbe !
Coté scénario, c'est pas mal non plus. Certains aspects sont à mon avis très réussis, comme par exemple l'éveil de la sensualité du héros, son éveil artistique aussi, le coté historique de la BD. D'autres tombent un peu dans le lieu commun, comme les stéréotypes un peu figés de certains personnages.
Mais bon, inutile de chercher la petite bête, c'est une oeuvre remarquable dans son ensemble, jusqu'a l'épilogue qui est un modèle du genre avec un dernier dessin magnifique. La griffe du maître.
Moi j'aime les schtroumpfs, na!
Ils sont droles, ils tirent des schtroumpfs pas possibles, ils sont parfois très méchants entre eux, ils ne manquent pas une occasion de se schtroumpfer sur la figure, ils sont tous amoureux de la schtroumpfette, ils aiment schtroumpfer de la salsepareille (miam, c'est bon la salsepareille), ils schtroumpfent souvent des fêtes et ils adorent chanter, le grand schtroumpf fait de la magie, le schtroumpf farceur cherche les schtroumpfs, le schtroumpf à lunette les trouve, le schtroumpf patissier schtroumpfe des gros gros gateaux, Gargamel les déteste, et Azrael aussi, certains ont des tire-bouschtroumpf, d'autres ont des schtroumpf-bouchons...
A lire tout petit car les dessins sont rigolos,
à re-lire adolescent pour les redécouvrir sous un angle nouveau,
à re-lire adulte pour savourer l'humour unique de Peyo.
Bien sur, comme toute série à ralonge, la fin ne vaut plus le début.
Et si je peux me permettre, je couperai la série en 2 :
Les tomes 1 à 11 et le reste.
Aaah... les schtroumpfs...
Une merveille !
Ce manga est littéralement renversant.
Qui n'a jamais révé de pouvoir revenir dans le temps et revivre une partie de sa vie afin d'améliorer le cours des événements ?
C'est ce que Taniguchi nous propose en nous faisant découvrir l'histoire de Hiroshi Nakahara qui va revivre l'age de ses 14 ans.
Le dessin est classique pour un manga, simple et efficace en fait. Pas besoin d'en rajouter car tout l'intêret réside dans l'histoire qui nous est racontée.
Les sentiments que l'on ressent en lisant ce manga sont forts et ils nous font forcément réfléchir à notre vie, notre entourage - chose extremement rare dans une bd.
Tout a déjà été dit dans les avis précédents, j'ajouterai simplement que ce manga vaut vraiment la peine d'être lu et qu'il mérite largement le titre de "BD culte" !
Je décernais sans hésiter la palme de l’originalité à ce manga extrêmement sensible et passionnant. Oda nous offre une vision de la mort poétique et fascinante. En même temps, c’est loin d’être le seul thème de l’ouvrage : la question de la création artistique, du deuil, du suicide, de la folie sont aussi au cœur du récit. Une telle richesse que ça frise le trop plein ! (Y'a qu'à voir le nombre de thème dans lesquels j'ai placé l'album). Mais Oda s’en sort bien, malgré le côté parfois un peu fourre-tout de son récit, il sait ouvrir et terminer un récit de manière magistrale et originale. Au-delà du caractère un peu pleurnichard et quelque peu poussif de certains passages, le récit émeut réellement.
Un album imparfait donc, mais dont la réussite se mesure aussi au caractère parfaitement casse gueule des sujets abordés. A part Baudoin (dans un album qui s’appelle Terrain vague, justement !) ou Mattoti (L'Homme à la fenêtre), je ne vois pas qui pourrait prétendre avoir abordé de manière aussi frontale des sujets aussi métaphysiques en bande dessinée. A lire absolument, ça frise les 5 étoiles…
J'avais repéré cette BD sur le site et elle me tentait bien. Je me suis finalement décidé à l'acheter après avoir discuté avec des amis qui connaissent bien Eric Herenguel.
L'atmosphère western-fantastique qui règne dans cette bédé est très accrochante. On remarque le travail de documentation qu'a fait Herenguel et on voit également que les westerns figurent parmi ses films favoris. Les dessins sont superbes, tant au niveau des décors que des personnages. Ils sont également très détaillés lorsqu'il s'agit d'objets typiques du western (chevaux, flingues, chapeau) comme l'auteur nous l'explique à la fin du tome.
Côté scénario, l'histoire s'installe petit à petit et le lecteur se laisse tranquillement emmener dans ce monde particulier. Tout est très bien ficelé. Les points clés du scénario sont distillés au fur et à mesure si bien qu'à la fin du tome on a hâte de découvrir la suite.
Bref, une très bonne BD !
Vivement la suite (et fin).
"Les Druides", un thriller médiéval…
L’histoire est co-scénarisée par Istin et Jigourel. Des meurtres atroces sont commis à l'intérieur de plusieurs monastères et tout porte à croire que ce sont les druides en voie de disparition qui en seraient les responsables… voilà l’intrigue est lancée. L’ambiance, les personnages, et aussi le contexte à moindre mesure, me font énormément penser à "Au nom de la Rose", ce qui est normal car les auteurs ne se cachent pas s’en être inspiré (Lamontagne sur le forum Soleil : « [...] ce roman et ce film nous a servi d'inspiration au niveau des ambiances et du rythme.»).
On sent d’ailleurs que ceux-ci se sont énormément documentés pour cette série. Le contexte historique bien que romancé est vraiment très intéressant : La montée du catholicisme au détriment des anciennes croyances. Les druides sont obligés d’aller à l’encontre de leurs coutumes en couchant sur le papier leur histoire et leur savoir pour laisser une trace de leur passage avant l’extinction. Tout ça se passe en arrière plan de l’enquête, chapeau, c’est vraiment bien foutu. Je trouve le tome 1, un peu lent pour mettre l’enquête en marche, mais le tome 2 hausse le rythme. Le scénario s’étoffe et l’intrigue avance à petits pas. Le voile commence à ce lever, quelques pistes commencent à se dégager.
Les dessins de Lamontagne sont très jolis. Ses moines ont ce que j’appelle une vraie gueule, ses paysages sont magnifiques, et la princesse Dahud est à tomber :|. Sa colorisation (informatisée) est, elle aussi, de bonne facture bien que je la trouve trop éclatante sur certains visages, ce qui les rend quelques fois un peu trop lisses et statiques à mon goût. Je trouve les couvertures magnifiques.
C'est la première oeuvre de Lauzier que je lis, et j'avoue qu'elle m'a fait grosse impression. En effet, "souvenirs d'un jeune homme" revêt un aspect humoristique et sociologique, et même historique, d'une ampleur inédite pour moi.
Le personnage principal de cette histoire est un jeune homme qui vient d'avoir ses 18 ans. Il fait le (mince) bilan de sa vie: "Qu'ai-je fait de ma vie? Rien". Inaugurant dans son journal des résolutions toutes neuves, il décide solennellement de changer de vie, d'abandonner cette sensibilité d'écorché vif qui le fait tant souffrir, de mettre au placard cette "orgueilleuse solitude qui n'est en fait qu'une défense", bref, de communiquer. L'instant d'après, le repas familial se transforme de peu en pugilat.
Symbole du paradoxe qui existe entre ses déclarations et son comportement.
Présentons ce jeune homme: il a effectivement une sensibilité d'écorché vif, qui lui fait épouser les causes les plus nobles et les plus généreuses. Il se dit l'ami, le compagnon des parias et des opprimés du monde entier, anti-capitaliste... bref, un tempérament d'extrême gauche (alter mondialiste dirait-on aujourd'hui), comme beaucoup de jeunes de cet âge.
C'est surtout le comportement qu'induit ce tempérament romantique qui provoque les situations humoristiques. Attention! Il y a très peu de situations comiques ou cocasses dans le sens strict du terme. C'est principalement, comme nous l'avons dit, la personnalité du personnage principal qui la cause principale de l'ambiance humoristique, ainsi que des personnages secondaires: une famille hippie complètement déjantée vivant à l'heure de mai 68, une fille de banlieue terre-à-terre, un ex-taulard forte gueule, un ami homosexuel, une famille typiquement "petite-bourgeoise" (pour utiliser ses propres termes)...
Cette BD, c'est aussi un féroce portrait sociologique. Comment ne pas reconnaître une certaine frange de la jeunesse dans les aspirations utopiques du jeune homme, comment ne pas reconnaître même toute la jeunesse dans ses contradictions et l'incompréhension dans les rapports familiaux? Je voudrais d'ailleurs faire une parenthèse sur les rapports entre le fils et le père. Ce dernier, d'abord dur avec lui, tente un rapprochement, mais le fils ne cesse de lui reprocher tous ses malheurs. Dans un dialogue, le fils le qualifie d'"opprimeur" et le père, qui toute sa vie a essayé d'être "un bon mari, un bon père, un bon citoyen", se demande ce qu'il a fait pour mériter d'être qualifié d'opprimeur. La fin est d'ailleurs assez éloquente à cet égard... (mais chut!)
C'est aussi la peinture d'une époque, le milieu des années 80. Tout, dans les voitures, les habits, le vocabulaire, mais surtout l'état d'esprit, des derniers relents de mai 68 aux persistances de la crise économique, rappelle cette époque.
Je pense que le message qu'a voulu faire passer Lauziel (car il y en a un: cette BD n'est pas seulement humoristique), c'est la vision d'un cap, d'un écueil de la vie: l'âge de 18 ans. L'époque est secondaire, et l'humour est un merveilleux moyen de nous faire prendre conscience des caractéristiques et des contradictions parfois cruelles de cet âge.
Mieux: l'auteur transcende cette vision, et nous montre un personnage, plus tout à fait un garçon mais pas encore un homme, dans toute la médiocrité de son existence, et en même temps la sublimation de sa vie.
C'est cet assemblage inouï qui rend cette oeuvre vraiment exceptionnelle; j'en suis ressorti radieux, avec une vue renouvelée de ce qui m'entoure. Cette lecture n'aura que plus d'impact pour les jeunes gens de 18-19 ans.
Lauzier est un auteur rare que j'ai eu la joie de découvrir, qui croque de son talent satirique toute la complexité et la simplicité mêlées des existences humaines.
Ah ben je me suis bien fait eu...
Je l'avoue, je fais partie de ceux qui ont découvert le blog de Frantico un peu sur le tard, peu de temps avant qu'il ne s'arrête, en fait. Et du coup, j'ai tout lu presque d'une traite. Et j'ai vraiment beaucoup aimé ce phénomène de la génération internet. Alors de voir ça imprimé sur du vrai papier, pour une diffusion en librairie, eh bien je n'ai pas hésité à le lire.
Comme l'explique Ro dans son avis, c'est le côté complètement décomplexé qui a fait le succès du blog du petit chauve au bouc. Il a une vie totalement morne, complètement crédible, sexuellement misérable. Et il raconte ça avec une décontraction et un naturel confondants. Mais Frantico n'est-il pas un prête-nom, un homme de paille comme il en existe des centaines de millions sur le Web ? Ne serait-ce pas un vrai auteur de BD, chevronné, qui a tenté de faire une nouvelle expérience ? Difficile à dire, d'autant que les seules personnes à le connaître en tant que Frantico (en gros, 5 ou 6 bloggeurs réputés et son éditeur), ne diront rien, sauf sous la menace. Le mystère reste entier...
Le blog de frantico est très rigolo, ça c'est sûr.
Donc, à lire absolument... mais bon, à moins d'être allergique à l'écran d'ordi (ce qui n'est certainement pas votre cas, puisque vous lisez ce présent avis sur un tel écran), autant le découvrir dans sa version originale, sous la forme de blog, à l'adresse suivante :
http://www.zanorg.com/frantico/
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Blacksad
Extraordinaire, tout simplement. Des dessins à tomber par terre, une ambiance unique et des scénarios qui tiennent la route. Du grand polar! Si la série continue sur cette lancée, je lui collerai un 5/5.
Muchacho
Comme pour La terre sans mal, je suis vraiment impressionné par le dessin de Lepage. C'est de l'art ! Un plaisir à chaque page. Après la lecture, j'ai passé une bonne demi heure à admirer les planches, et depuis l'album est au pied de mon lit pour que je puisse le feuilleter à loisir. Superbe ! Coté scénario, c'est pas mal non plus. Certains aspects sont à mon avis très réussis, comme par exemple l'éveil de la sensualité du héros, son éveil artistique aussi, le coté historique de la BD. D'autres tombent un peu dans le lieu commun, comme les stéréotypes un peu figés de certains personnages. Mais bon, inutile de chercher la petite bête, c'est une oeuvre remarquable dans son ensemble, jusqu'a l'épilogue qui est un modèle du genre avec un dernier dessin magnifique. La griffe du maître.
Les Schtroumpfs
Moi j'aime les schtroumpfs, na! Ils sont droles, ils tirent des schtroumpfs pas possibles, ils sont parfois très méchants entre eux, ils ne manquent pas une occasion de se schtroumpfer sur la figure, ils sont tous amoureux de la schtroumpfette, ils aiment schtroumpfer de la salsepareille (miam, c'est bon la salsepareille), ils schtroumpfent souvent des fêtes et ils adorent chanter, le grand schtroumpf fait de la magie, le schtroumpf farceur cherche les schtroumpfs, le schtroumpf à lunette les trouve, le schtroumpf patissier schtroumpfe des gros gros gateaux, Gargamel les déteste, et Azrael aussi, certains ont des tire-bouschtroumpf, d'autres ont des schtroumpf-bouchons... A lire tout petit car les dessins sont rigolos, à re-lire adolescent pour les redécouvrir sous un angle nouveau, à re-lire adulte pour savourer l'humour unique de Peyo. Bien sur, comme toute série à ralonge, la fin ne vaut plus le début. Et si je peux me permettre, je couperai la série en 2 : Les tomes 1 à 11 et le reste. Aaah... les schtroumpfs...
Quartier lointain
Une merveille ! Ce manga est littéralement renversant. Qui n'a jamais révé de pouvoir revenir dans le temps et revivre une partie de sa vie afin d'améliorer le cours des événements ? C'est ce que Taniguchi nous propose en nous faisant découvrir l'histoire de Hiroshi Nakahara qui va revivre l'age de ses 14 ans. Le dessin est classique pour un manga, simple et efficace en fait. Pas besoin d'en rajouter car tout l'intêret réside dans l'histoire qui nous est racontée. Les sentiments que l'on ressent en lisant ce manga sont forts et ils nous font forcément réfléchir à notre vie, notre entourage - chose extremement rare dans une bd. Tout a déjà été dit dans les avis précédents, j'ajouterai simplement que ce manga vaut vraiment la peine d'être lu et qu'il mérite largement le titre de "BD culte" !
Le terrain vague
Je décernais sans hésiter la palme de l’originalité à ce manga extrêmement sensible et passionnant. Oda nous offre une vision de la mort poétique et fascinante. En même temps, c’est loin d’être le seul thème de l’ouvrage : la question de la création artistique, du deuil, du suicide, de la folie sont aussi au cœur du récit. Une telle richesse que ça frise le trop plein ! (Y'a qu'à voir le nombre de thème dans lesquels j'ai placé l'album). Mais Oda s’en sort bien, malgré le côté parfois un peu fourre-tout de son récit, il sait ouvrir et terminer un récit de manière magistrale et originale. Au-delà du caractère un peu pleurnichard et quelque peu poussif de certains passages, le récit émeut réellement. Un album imparfait donc, mais dont la réussite se mesure aussi au caractère parfaitement casse gueule des sujets abordés. A part Baudoin (dans un album qui s’appelle Terrain vague, justement !) ou Mattoti (L'Homme à la fenêtre), je ne vois pas qui pourrait prétendre avoir abordé de manière aussi frontale des sujets aussi métaphysiques en bande dessinée. A lire absolument, ça frise les 5 étoiles…
Lune d'argent sur Providence
J'avais repéré cette BD sur le site et elle me tentait bien. Je me suis finalement décidé à l'acheter après avoir discuté avec des amis qui connaissent bien Eric Herenguel. L'atmosphère western-fantastique qui règne dans cette bédé est très accrochante. On remarque le travail de documentation qu'a fait Herenguel et on voit également que les westerns figurent parmi ses films favoris. Les dessins sont superbes, tant au niveau des décors que des personnages. Ils sont également très détaillés lorsqu'il s'agit d'objets typiques du western (chevaux, flingues, chapeau) comme l'auteur nous l'explique à la fin du tome. Côté scénario, l'histoire s'installe petit à petit et le lecteur se laisse tranquillement emmener dans ce monde particulier. Tout est très bien ficelé. Les points clés du scénario sont distillés au fur et à mesure si bien qu'à la fin du tome on a hâte de découvrir la suite. Bref, une très bonne BD ! Vivement la suite (et fin).
Les Druides
"Les Druides", un thriller médiéval… L’histoire est co-scénarisée par Istin et Jigourel. Des meurtres atroces sont commis à l'intérieur de plusieurs monastères et tout porte à croire que ce sont les druides en voie de disparition qui en seraient les responsables… voilà l’intrigue est lancée. L’ambiance, les personnages, et aussi le contexte à moindre mesure, me font énormément penser à "Au nom de la Rose", ce qui est normal car les auteurs ne se cachent pas s’en être inspiré (Lamontagne sur le forum Soleil : « [...] ce roman et ce film nous a servi d'inspiration au niveau des ambiances et du rythme.»). On sent d’ailleurs que ceux-ci se sont énormément documentés pour cette série. Le contexte historique bien que romancé est vraiment très intéressant : La montée du catholicisme au détriment des anciennes croyances. Les druides sont obligés d’aller à l’encontre de leurs coutumes en couchant sur le papier leur histoire et leur savoir pour laisser une trace de leur passage avant l’extinction. Tout ça se passe en arrière plan de l’enquête, chapeau, c’est vraiment bien foutu. Je trouve le tome 1, un peu lent pour mettre l’enquête en marche, mais le tome 2 hausse le rythme. Le scénario s’étoffe et l’intrigue avance à petits pas. Le voile commence à ce lever, quelques pistes commencent à se dégager. Les dessins de Lamontagne sont très jolis. Ses moines ont ce que j’appelle une vraie gueule, ses paysages sont magnifiques, et la princesse Dahud est à tomber :|. Sa colorisation (informatisée) est, elle aussi, de bonne facture bien que je la trouve trop éclatante sur certains visages, ce qui les rend quelques fois un peu trop lisses et statiques à mon goût. Je trouve les couvertures magnifiques.
Souvenirs d'un jeune homme
C'est la première oeuvre de Lauzier que je lis, et j'avoue qu'elle m'a fait grosse impression. En effet, "souvenirs d'un jeune homme" revêt un aspect humoristique et sociologique, et même historique, d'une ampleur inédite pour moi. Le personnage principal de cette histoire est un jeune homme qui vient d'avoir ses 18 ans. Il fait le (mince) bilan de sa vie: "Qu'ai-je fait de ma vie? Rien". Inaugurant dans son journal des résolutions toutes neuves, il décide solennellement de changer de vie, d'abandonner cette sensibilité d'écorché vif qui le fait tant souffrir, de mettre au placard cette "orgueilleuse solitude qui n'est en fait qu'une défense", bref, de communiquer. L'instant d'après, le repas familial se transforme de peu en pugilat. Symbole du paradoxe qui existe entre ses déclarations et son comportement. Présentons ce jeune homme: il a effectivement une sensibilité d'écorché vif, qui lui fait épouser les causes les plus nobles et les plus généreuses. Il se dit l'ami, le compagnon des parias et des opprimés du monde entier, anti-capitaliste... bref, un tempérament d'extrême gauche (alter mondialiste dirait-on aujourd'hui), comme beaucoup de jeunes de cet âge. C'est surtout le comportement qu'induit ce tempérament romantique qui provoque les situations humoristiques. Attention! Il y a très peu de situations comiques ou cocasses dans le sens strict du terme. C'est principalement, comme nous l'avons dit, la personnalité du personnage principal qui la cause principale de l'ambiance humoristique, ainsi que des personnages secondaires: une famille hippie complètement déjantée vivant à l'heure de mai 68, une fille de banlieue terre-à-terre, un ex-taulard forte gueule, un ami homosexuel, une famille typiquement "petite-bourgeoise" (pour utiliser ses propres termes)... Cette BD, c'est aussi un féroce portrait sociologique. Comment ne pas reconnaître une certaine frange de la jeunesse dans les aspirations utopiques du jeune homme, comment ne pas reconnaître même toute la jeunesse dans ses contradictions et l'incompréhension dans les rapports familiaux? Je voudrais d'ailleurs faire une parenthèse sur les rapports entre le fils et le père. Ce dernier, d'abord dur avec lui, tente un rapprochement, mais le fils ne cesse de lui reprocher tous ses malheurs. Dans un dialogue, le fils le qualifie d'"opprimeur" et le père, qui toute sa vie a essayé d'être "un bon mari, un bon père, un bon citoyen", se demande ce qu'il a fait pour mériter d'être qualifié d'opprimeur. La fin est d'ailleurs assez éloquente à cet égard... (mais chut!) C'est aussi la peinture d'une époque, le milieu des années 80. Tout, dans les voitures, les habits, le vocabulaire, mais surtout l'état d'esprit, des derniers relents de mai 68 aux persistances de la crise économique, rappelle cette époque. Je pense que le message qu'a voulu faire passer Lauziel (car il y en a un: cette BD n'est pas seulement humoristique), c'est la vision d'un cap, d'un écueil de la vie: l'âge de 18 ans. L'époque est secondaire, et l'humour est un merveilleux moyen de nous faire prendre conscience des caractéristiques et des contradictions parfois cruelles de cet âge. Mieux: l'auteur transcende cette vision, et nous montre un personnage, plus tout à fait un garçon mais pas encore un homme, dans toute la médiocrité de son existence, et en même temps la sublimation de sa vie. C'est cet assemblage inouï qui rend cette oeuvre vraiment exceptionnelle; j'en suis ressorti radieux, avec une vue renouvelée de ce qui m'entoure. Cette lecture n'aura que plus d'impact pour les jeunes gens de 18-19 ans. Lauzier est un auteur rare que j'ai eu la joie de découvrir, qui croque de son talent satirique toute la complexité et la simplicité mêlées des existences humaines.
Le Blog de Frantico
Ah ben je me suis bien fait eu... Je l'avoue, je fais partie de ceux qui ont découvert le blog de Frantico un peu sur le tard, peu de temps avant qu'il ne s'arrête, en fait. Et du coup, j'ai tout lu presque d'une traite. Et j'ai vraiment beaucoup aimé ce phénomène de la génération internet. Alors de voir ça imprimé sur du vrai papier, pour une diffusion en librairie, eh bien je n'ai pas hésité à le lire. Comme l'explique Ro dans son avis, c'est le côté complètement décomplexé qui a fait le succès du blog du petit chauve au bouc. Il a une vie totalement morne, complètement crédible, sexuellement misérable. Et il raconte ça avec une décontraction et un naturel confondants. Mais Frantico n'est-il pas un prête-nom, un homme de paille comme il en existe des centaines de millions sur le Web ? Ne serait-ce pas un vrai auteur de BD, chevronné, qui a tenté de faire une nouvelle expérience ? Difficile à dire, d'autant que les seules personnes à le connaître en tant que Frantico (en gros, 5 ou 6 bloggeurs réputés et son éditeur), ne diront rien, sauf sous la menace. Le mystère reste entier...
Le Blog de Frantico
Le blog de frantico est très rigolo, ça c'est sûr. Donc, à lire absolument... mais bon, à moins d'être allergique à l'écran d'ordi (ce qui n'est certainement pas votre cas, puisque vous lisez ce présent avis sur un tel écran), autant le découvrir dans sa version originale, sous la forme de blog, à l'adresse suivante : http://www.zanorg.com/frantico/