"Le Sang du Dragon" ou le Pirates des Caraïbes de la BD.
Pirates, Elfes, Mont Saint-Michel, île légendaire, chasse au trésor, carte magique... Le ton est donné. Istin mêle habillement tous ces éléments, et nous livre une belle histoire de piraterie fantastique avec pour cadre les côtes bretonnes. L’histoire avance à un rythme qui me satisfait. J’ai passé un excellent moment à lire cette série. Le scénario n’a rien de terriblement original, c’est une classique chasse au trésor qui avance par paliers même si on note qu’il là dessous une sombre histoire de vengeance qui tient la curiosité du lecteur en éveil. Le côté magie-elfs-sorcières à la Pirates des Caraïbes n’est pas pour me déplaire. Les dialogues entre les pirates sont très sympathiques avec ce mélange de raffiner et de vulgaire, ça sonne très juste.
Les dessins de Michel sont magnifiques. J’aime beaucoup. Je n’irai pas jusqu’à les comparer avec du Loisel mais c’est vrai qu’il y a de l’idée. (Les femmes dessinées par Istin sont trop lisses, pas assez de "défauts" et de "caractères" pour être du Loisel). Les paysages, les et les bâtisses sont extrêmement bien réussis. Les pirates, sont de bons gros clichés du genre et c’est génial .Les scènes maritimes sont un vrai régal.
Les couleurs de Cordurié sont belles. Elles se marient parfaitement à l’atmosphère : ni trop sombre ni trop flashy.
Les couvertures de cette série sont divines. Les auteurs font chaque fois appelle à un collègue extérieur pour l’illustration réaliste de la couverture.(Tome 1 Bricolot, Tome 2 Lamontagne). Si ce genre de BD n’est pas votre tasse de thé aller au moins jeter un œil sur les couvertures, ça vaut vraiment le coût.
Encore un nouvel album de Dumontheuil ! Une chose est sûre : depuis que l'auteur a abandonné la couleur directe (dommage), celui-ci a un rythme de travail plus que soutenu (tant mieux).
Le roi cassé raconte l'histoire d'une guerre bien particulière. En effet, avant chaque armistice, il y a toujours un dernier mort. Et le dernier mort de cette guerre c'est lui : Simon Virjusse. Or la mort, elle-même dégoûté par cette guerre décide de changer le cours du destin. Puisque l'on sait que le dernier mort de la guerre est Simon Virjusse, alors remontons le temps afin d'éviter de nombreuses morts inutiles et attendons la dernière heure de ce pauvre Simon, synonyme d'armistice. Et c'est ainsi que Simon devient une star nationale, la population attendant sagement le jour de son sacrifice. Mais la vie de héro sacrifié est parfois compliquée...
Vous l'aurez compris, l'histoire est assez absurde (en même temps, c'est la marque de fabrique de Dumontheuil) et certaines situations humoristiques de cet album sont à tomber. Il faut bien noter que le roi cassé est un peu moins barré que la femme floue. Aussi, certains adhérerons plus facilement à l'univers de Dumontheuil, d'autres le regretterons un peu (j'appartiens à la deuxième catégorie).
Par ailleurs, l'album est sublime (mais à quand le retour de la couleur directe ?) et j'ai trouvé que les dessins de certaines planches étaient plus détaillés que d'habitude. Ceux qui regrettaient le graphisme de La femme floue pourront apprécier les petits changements perceptibles du trait de l'auteur.
Encore une fois, je suis fan du travail de Dumontheuil et forcément je vous invite tous à me suivre.
Le coup de coeur du moment. J'ai été attiré par la couverture gentiment coquine et sensuellement discrète de l'album. La lecture a confirmé mon impression première : l'érotisme n'est jamais aussi beau que quand c'est une femme qui en parle, et qui l'illustre. Ici le lavis et le pinceau proposent des formes sensuelles (qu'elles soient féminines ou masculines) plutôt agréables. L'auteur nous emmène dans un voyage sensuel, aux saveurs à la fois parfumées et sucrées, aux tonalités gentiment équivoques, bercés par des mots aux sonorités suaves. La plupart des saynètes sont commentées en poèmes, et c'est un vrai régal. Comme le dit l'auteur, son livre est une ode au printemps, plein de lumière, de légèreté et d'envolées poétiques.
Sur les 2 premiers tomes, je notais un "pas mal". Mais l'histoire prise dans son ensemble, c'est franchement bien. L'énigme principale est bien trouvée, le personnage principal s'en sort bien et l'histoire reste réaliste, sans longueurs ni ennui.
L'enchaînement des cases peut parfois perturber, le dessin n'est pas toujours très précis, mais il reste agréable dans l'ensemble.
La psychologie des personnages est plutôt bien étudiée, l'ennemi du héros s'en sort bien, il correspond au mec haïssable et mystérieux qui reste intouchable. Mais tellement fragile au fond...
Coup de coeur, c'est un beau manga.
Alors là, les gars, moi, je dis attention, on tient de la BD-culte en puissance. Culte comme un film Troma, culte comme L’Attaque de la Moussaka géante ou La Revanche des Sith. Si les tomes suivants sont à la hauteur de Genèse, Les Enfants d’Eve pourra entrer la tête haute au panthéon des nanars tellement mauvais qu’ils en deviennent bons. Sérieusement, Les Enfants d’Eve est une énorme couillonnade, mais je n’ai nullement l’intention de casser cette BD ni ses auteurs tant je la trouve drôle et divertissante.
Involontaire et vibrant hommage aux films de S-F bien tartignolles des années 60-70 (le genre où Sean Connery et ses poils se promènent en slip et cuissardes, voyez donc ici), Les Enfants d’Eve se situe dans un monde post-apocalyptique d’opérette peuplé uniquement de filles sapées comme dans des clips de Madonna des années 80, et dont l’extrême "crédibilité" est établie en quelques planches par ses auteurs. Ainsi donc le gouvernement pakistanais, visiblement constitué de méchants de James Bond, décide d’éliminer toute vie sur terre à l’aide d’une super-hyper-bombe atomique. Heureusement, une grande scientifique planquée dans son laboratoire souterrain survit et, grâce à ses recherches sur l’oviparité humaine, parvient à repeupler la terre à elle toute seule (signalons qu’elle était la seule et unique personne au monde planquée dans un abri au moment de l’explosion, ça c’est du coup d’pot !). 200 ans après la catastrophe, dans un Paris qui a été dévasté par les flammes à la planche 3 mais où les bâtiments sont finalement intacts en planche 4, les femmes ovipares (mais pourvues d’un nombril par le dessinateur, un peu distrait) ont recréé une nouvelle civilisation sur notre planète qui, loin d’avoir été transformée en vaste désert aride et stérile par les radiations et la combustion de l’atmosphère, est recouverte d’une superbe végétation et parfaitement habitable en surface.
Eh oui, les Pakistanais sont certes diaboliques, mais il faut reconnaître qu’ils savent faire une guerre nucléaire totale PROPRE, qui préserve la couche d’ozone et la forêt tropicale. Bref, nos petites amazones du futur habitent un vrai paradis où elles occupent leurs journées en agitant leurs jolis corps en petite tenue, en jouant à broute-mi et broute-moi en trio, ou en regardant une télé dont les programmes n’ont pour seule vocation que d’annoncer, à chaque fois qu’on l’allume, un événement qui fait progresser l’intrigue.
Seule ombre au tableau, nos nymphettes post-apocalyptiques vivent sous la coupe d’un gouvernement totalitaire qui leur dissimule la vérité sur le passé de l’humanité. Ainsi aucune de ses gourdes n’a la moindre idée que l’humanité était autrefois bisexuée, et ce malgré la présence autour d’elles d’animaux mâles et femelles. Heureusement, un groupe de rebelles lutte pour faire éclater l’incroyable vérité : à une époque, sur Terre, il y a eu de la bite.
Vivement la suite, et espérons qu’on y voit Charlton Heston en pagne en train de gueuler, à genoux sur le sable, "Soyez maudits, soyez maudits jusqu’à la fin des temps !" face à la statue de la Liberté. Bref, un scénario bien cliché, reposant sur des bases débiles, servi par des dialogues tartes et un dessin kitsch : avec ce bidule, sorte de remake de La Planète des Singes, Bernard Werber et son complice Eric Puech ont de quoi devenir les Ed Wood de la bande dessinée, et je dis ça comme un compliment. Croyez-moi, je n’achèterais certes pas cette série car faut quand même pas déconner, mais je n’échangerais pas deux barils de navets sérieux-intimistes-sensibles contre un seul baril de ce nanar de classe internationale.
Du merveilleux et de l'originalité tant dans le dessin que dans le scénario.
L'histoire n'est pas uniquement focalisée sur le personnage principal, les autres personnages ont aussi du relief : c'est agréable.
L'humour est au rendez-vous.
Cette BD possède beaucoup de charme et sort des lieux communs de l'heroic fantasy actuelle.
Malheureusement je viens d'apprendre que cette série était abandonnée.
Quel gâchis !!
"Carmen Mc Callum", voilà une série qui mérite bien sa place dans la collection Série B de chez Delcourt. En gros, de la bonne science fiction d’anticipation, cyberpunk avec beaucoup d’action, dans la même ligné que Travis (mais en plus flingueuse).
L’héroïne de l’histoire créé par Duval est une ex membre de l’IRA devenue mercenaire et vendant ses compétences au plus offrant. C’est une femme forte même si elle a un côté assez pessimiste et torturé. L’action se passe au-delà des années 2040. Ces aventures comptent à l’heure actuelle trois cycles terminés (3 albums, 2 albums et 2 albums). Bien que cette série soit essentiellement basée sur l’action, les histoires sont suffisamment complexes et riche en rebondissements pour tenir le lecteur en haleine.
Le dessin de Gess est tout à fait adapté à ce genre de BD, la découpe des planches et le cadrage des cases sont efficaces et très dynamiques. Il arrive que certains personnages aient une tête un peu bizarre, mais ça passe. Et je trouve que le trait s’améliore au fil des tomes.
Les couleurs de Breton puis de Rabarot sont biens, et accentuent la nervosité des illustrations.
J’aime beaucoup les couvertures du tome 1, 6 et 7 mais je trouve les autres trop banales et peu accrocheuses.
Vivement le tome 8 !!!!
"Les Naufragés d'Ythaq", c’est un mélange de Science-Fiction et d’Heroic Fantasy.
Au scénario, Arleston, nous livre une histoire très classique comme il sait si bien les faire. Rien d’original, juste du bon Arleston. Pour résumer rapidement l’histoire : un vaisseau s’écrase sur une planète médiévale: Ythaq, trois survivants font connaissance avec les autochtones et partent à la recherche d’autres survivants et se retrouvent traqué par des affreux mercenaires. On ne s'enuie pas, le scénar est vraiment bien mené, tout est bien dosé action / aventure / humour, c'est de la pure détente.
Au dessin, Floch est éblouissant. J’aime beaucoup le trait des différents personnages. Les décors et les paysages me rappellent beaucoup ceux de Tarquin dans Lanfeust.
A la couleur, le travail de l’atelier Crazytoons est très chouette (couleurs info sous Photoshop).
La méga bonne surprise !
Etonné par les commentaires très enjoués de CoeurdePat et Balunga, j'étais curieux depuis un certain temps de découvrir cet album de De Crécy, qui ne m'a pourtant pas toujours convaincu.
Mais ce premier tome de Salvatore est une perle de sensibilité, d'humour fin et de tendresse - on pourrait penser lire un album pour enfant, si le sujet principal n'était justement pas si adulte.
La narration est superbe, la voix-off s'intégrant parfaitement dans le récit, malgré sa présence quasi-permanente.
On découvre le petit monde de Salvatore, ses personnages animaliers hauts en couleurs, cet univers doux et clair... Un premier album vraiment rafraichissant, agréable.
Le dessin, très particulier, fait pourtant mouche du premier coup. Le découpage, superbe, laisse alternativement part à une histoire fouillée, un humour sensible...
Mon avis est bourré de superlatifs, mais il y a bien longtemps qu'un album ne m'avait pas réjouit à ce point... j'attends la suite avec impatience !
La "guerre éternelle" est la REFERENCE absolue de la bd de science fiction.
Cette série a été, pour moi, la première bd où je me suis convaincu que ce média pouvait développer des thèmes sérieux et sensibles avec efficacité, c’était en 1992… Depuis, « Aire libre » est personnellement la collection qui me tient le plus à cœur.
« La guerre éternelle » est le genre d'album où on peut passer une bonne soirée entre amis à discuter du point de vue de l'auteur, de sa vision de l'avenir, de l'homme en fait. C'est vrai que la vision de Joe Haldeman sur l’humanité est pessimiste mais pouvait-il en être autrement d'un vétéran de la guerre du Viêt-nam ?
Le graphisme de Marvano, la mise ne page ne souffrent d'aucun défaut, le dessin est en totale adéquation avec le scénario. L'action n'est pas prédominante et les passages calmes sont là pour développer la psychologie des personnages.
Malgré son ancienneté de parution, cette bd est restée moderne dans son thème abordé. A lire absolument...
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Le Sang du Dragon
"Le Sang du Dragon" ou le Pirates des Caraïbes de la BD. Pirates, Elfes, Mont Saint-Michel, île légendaire, chasse au trésor, carte magique... Le ton est donné. Istin mêle habillement tous ces éléments, et nous livre une belle histoire de piraterie fantastique avec pour cadre les côtes bretonnes. L’histoire avance à un rythme qui me satisfait. J’ai passé un excellent moment à lire cette série. Le scénario n’a rien de terriblement original, c’est une classique chasse au trésor qui avance par paliers même si on note qu’il là dessous une sombre histoire de vengeance qui tient la curiosité du lecteur en éveil. Le côté magie-elfs-sorcières à la Pirates des Caraïbes n’est pas pour me déplaire. Les dialogues entre les pirates sont très sympathiques avec ce mélange de raffiner et de vulgaire, ça sonne très juste. Les dessins de Michel sont magnifiques. J’aime beaucoup. Je n’irai pas jusqu’à les comparer avec du Loisel mais c’est vrai qu’il y a de l’idée. (Les femmes dessinées par Istin sont trop lisses, pas assez de "défauts" et de "caractères" pour être du Loisel). Les paysages, les et les bâtisses sont extrêmement bien réussis. Les pirates, sont de bons gros clichés du genre et c’est génial .Les scènes maritimes sont un vrai régal. Les couleurs de Cordurié sont belles. Elles se marient parfaitement à l’atmosphère : ni trop sombre ni trop flashy. Les couvertures de cette série sont divines. Les auteurs font chaque fois appelle à un collègue extérieur pour l’illustration réaliste de la couverture.(Tome 1 Bricolot, Tome 2 Lamontagne). Si ce genre de BD n’est pas votre tasse de thé aller au moins jeter un œil sur les couvertures, ça vaut vraiment le coût.
Le Roi cassé
Encore un nouvel album de Dumontheuil ! Une chose est sûre : depuis que l'auteur a abandonné la couleur directe (dommage), celui-ci a un rythme de travail plus que soutenu (tant mieux). Le roi cassé raconte l'histoire d'une guerre bien particulière. En effet, avant chaque armistice, il y a toujours un dernier mort. Et le dernier mort de cette guerre c'est lui : Simon Virjusse. Or la mort, elle-même dégoûté par cette guerre décide de changer le cours du destin. Puisque l'on sait que le dernier mort de la guerre est Simon Virjusse, alors remontons le temps afin d'éviter de nombreuses morts inutiles et attendons la dernière heure de ce pauvre Simon, synonyme d'armistice. Et c'est ainsi que Simon devient une star nationale, la population attendant sagement le jour de son sacrifice. Mais la vie de héro sacrifié est parfois compliquée... Vous l'aurez compris, l'histoire est assez absurde (en même temps, c'est la marque de fabrique de Dumontheuil) et certaines situations humoristiques de cet album sont à tomber. Il faut bien noter que le roi cassé est un peu moins barré que la femme floue. Aussi, certains adhérerons plus facilement à l'univers de Dumontheuil, d'autres le regretterons un peu (j'appartiens à la deuxième catégorie). Par ailleurs, l'album est sublime (mais à quand le retour de la couleur directe ?) et j'ai trouvé que les dessins de certaines planches étaient plus détaillés que d'habitude. Ceux qui regrettaient le graphisme de La femme floue pourront apprécier les petits changements perceptibles du trait de l'auteur. Encore une fois, je suis fan du travail de Dumontheuil et forcément je vous invite tous à me suivre.
Une par une
Le coup de coeur du moment. J'ai été attiré par la couverture gentiment coquine et sensuellement discrète de l'album. La lecture a confirmé mon impression première : l'érotisme n'est jamais aussi beau que quand c'est une femme qui en parle, et qui l'illustre. Ici le lavis et le pinceau proposent des formes sensuelles (qu'elles soient féminines ou masculines) plutôt agréables. L'auteur nous emmène dans un voyage sensuel, aux saveurs à la fois parfumées et sucrées, aux tonalités gentiment équivoques, bercés par des mots aux sonorités suaves. La plupart des saynètes sont commentées en poèmes, et c'est un vrai régal. Comme le dit l'auteur, son livre est une ode au printemps, plein de lumière, de légèreté et d'envolées poétiques.
Old Boy
Sur les 2 premiers tomes, je notais un "pas mal". Mais l'histoire prise dans son ensemble, c'est franchement bien. L'énigme principale est bien trouvée, le personnage principal s'en sort bien et l'histoire reste réaliste, sans longueurs ni ennui. L'enchaînement des cases peut parfois perturber, le dessin n'est pas toujours très précis, mais il reste agréable dans l'ensemble. La psychologie des personnages est plutôt bien étudiée, l'ennemi du héros s'en sort bien, il correspond au mec haïssable et mystérieux qui reste intouchable. Mais tellement fragile au fond... Coup de coeur, c'est un beau manga.
Les Enfants d'Eve
Alors là, les gars, moi, je dis attention, on tient de la BD-culte en puissance. Culte comme un film Troma, culte comme L’Attaque de la Moussaka géante ou La Revanche des Sith. Si les tomes suivants sont à la hauteur de Genèse, Les Enfants d’Eve pourra entrer la tête haute au panthéon des nanars tellement mauvais qu’ils en deviennent bons. Sérieusement, Les Enfants d’Eve est une énorme couillonnade, mais je n’ai nullement l’intention de casser cette BD ni ses auteurs tant je la trouve drôle et divertissante. Involontaire et vibrant hommage aux films de S-F bien tartignolles des années 60-70 (le genre où Sean Connery et ses poils se promènent en slip et cuissardes, voyez donc ici), Les Enfants d’Eve se situe dans un monde post-apocalyptique d’opérette peuplé uniquement de filles sapées comme dans des clips de Madonna des années 80, et dont l’extrême "crédibilité" est établie en quelques planches par ses auteurs. Ainsi donc le gouvernement pakistanais, visiblement constitué de méchants de James Bond, décide d’éliminer toute vie sur terre à l’aide d’une super-hyper-bombe atomique. Heureusement, une grande scientifique planquée dans son laboratoire souterrain survit et, grâce à ses recherches sur l’oviparité humaine, parvient à repeupler la terre à elle toute seule (signalons qu’elle était la seule et unique personne au monde planquée dans un abri au moment de l’explosion, ça c’est du coup d’pot !). 200 ans après la catastrophe, dans un Paris qui a été dévasté par les flammes à la planche 3 mais où les bâtiments sont finalement intacts en planche 4, les femmes ovipares (mais pourvues d’un nombril par le dessinateur, un peu distrait) ont recréé une nouvelle civilisation sur notre planète qui, loin d’avoir été transformée en vaste désert aride et stérile par les radiations et la combustion de l’atmosphère, est recouverte d’une superbe végétation et parfaitement habitable en surface. Eh oui, les Pakistanais sont certes diaboliques, mais il faut reconnaître qu’ils savent faire une guerre nucléaire totale PROPRE, qui préserve la couche d’ozone et la forêt tropicale. Bref, nos petites amazones du futur habitent un vrai paradis où elles occupent leurs journées en agitant leurs jolis corps en petite tenue, en jouant à broute-mi et broute-moi en trio, ou en regardant une télé dont les programmes n’ont pour seule vocation que d’annoncer, à chaque fois qu’on l’allume, un événement qui fait progresser l’intrigue. Seule ombre au tableau, nos nymphettes post-apocalyptiques vivent sous la coupe d’un gouvernement totalitaire qui leur dissimule la vérité sur le passé de l’humanité. Ainsi aucune de ses gourdes n’a la moindre idée que l’humanité était autrefois bisexuée, et ce malgré la présence autour d’elles d’animaux mâles et femelles. Heureusement, un groupe de rebelles lutte pour faire éclater l’incroyable vérité : à une époque, sur Terre, il y a eu de la bite. Vivement la suite, et espérons qu’on y voit Charlton Heston en pagne en train de gueuler, à genoux sur le sable, "Soyez maudits, soyez maudits jusqu’à la fin des temps !" face à la statue de la Liberté. Bref, un scénario bien cliché, reposant sur des bases débiles, servi par des dialogues tartes et un dessin kitsch : avec ce bidule, sorte de remake de La Planète des Singes, Bernard Werber et son complice Eric Puech ont de quoi devenir les Ed Wood de la bande dessinée, et je dis ça comme un compliment. Croyez-moi, je n’achèterais certes pas cette série car faut quand même pas déconner, mais je n’échangerais pas deux barils de navets sérieux-intimistes-sensibles contre un seul baril de ce nanar de classe internationale.
Angus Powderhill
Du merveilleux et de l'originalité tant dans le dessin que dans le scénario. L'histoire n'est pas uniquement focalisée sur le personnage principal, les autres personnages ont aussi du relief : c'est agréable. L'humour est au rendez-vous. Cette BD possède beaucoup de charme et sort des lieux communs de l'heroic fantasy actuelle. Malheureusement je viens d'apprendre que cette série était abandonnée. Quel gâchis !!
Carmen Mc Callum
"Carmen Mc Callum", voilà une série qui mérite bien sa place dans la collection Série B de chez Delcourt. En gros, de la bonne science fiction d’anticipation, cyberpunk avec beaucoup d’action, dans la même ligné que Travis (mais en plus flingueuse). L’héroïne de l’histoire créé par Duval est une ex membre de l’IRA devenue mercenaire et vendant ses compétences au plus offrant. C’est une femme forte même si elle a un côté assez pessimiste et torturé. L’action se passe au-delà des années 2040. Ces aventures comptent à l’heure actuelle trois cycles terminés (3 albums, 2 albums et 2 albums). Bien que cette série soit essentiellement basée sur l’action, les histoires sont suffisamment complexes et riche en rebondissements pour tenir le lecteur en haleine. Le dessin de Gess est tout à fait adapté à ce genre de BD, la découpe des planches et le cadrage des cases sont efficaces et très dynamiques. Il arrive que certains personnages aient une tête un peu bizarre, mais ça passe. Et je trouve que le trait s’améliore au fil des tomes. Les couleurs de Breton puis de Rabarot sont biens, et accentuent la nervosité des illustrations. J’aime beaucoup les couvertures du tome 1, 6 et 7 mais je trouve les autres trop banales et peu accrocheuses. Vivement le tome 8 !!!!
Les Naufragés d'Ythaq
"Les Naufragés d'Ythaq", c’est un mélange de Science-Fiction et d’Heroic Fantasy. Au scénario, Arleston, nous livre une histoire très classique comme il sait si bien les faire. Rien d’original, juste du bon Arleston. Pour résumer rapidement l’histoire : un vaisseau s’écrase sur une planète médiévale: Ythaq, trois survivants font connaissance avec les autochtones et partent à la recherche d’autres survivants et se retrouvent traqué par des affreux mercenaires. On ne s'enuie pas, le scénar est vraiment bien mené, tout est bien dosé action / aventure / humour, c'est de la pure détente. Au dessin, Floch est éblouissant. J’aime beaucoup le trait des différents personnages. Les décors et les paysages me rappellent beaucoup ceux de Tarquin dans Lanfeust. A la couleur, le travail de l’atelier Crazytoons est très chouette (couleurs info sous Photoshop).
Salvatore
La méga bonne surprise ! Etonné par les commentaires très enjoués de CoeurdePat et Balunga, j'étais curieux depuis un certain temps de découvrir cet album de De Crécy, qui ne m'a pourtant pas toujours convaincu. Mais ce premier tome de Salvatore est une perle de sensibilité, d'humour fin et de tendresse - on pourrait penser lire un album pour enfant, si le sujet principal n'était justement pas si adulte. La narration est superbe, la voix-off s'intégrant parfaitement dans le récit, malgré sa présence quasi-permanente. On découvre le petit monde de Salvatore, ses personnages animaliers hauts en couleurs, cet univers doux et clair... Un premier album vraiment rafraichissant, agréable. Le dessin, très particulier, fait pourtant mouche du premier coup. Le découpage, superbe, laisse alternativement part à une histoire fouillée, un humour sensible... Mon avis est bourré de superlatifs, mais il y a bien longtemps qu'un album ne m'avait pas réjouit à ce point... j'attends la suite avec impatience !
La Guerre Eternelle
La "guerre éternelle" est la REFERENCE absolue de la bd de science fiction. Cette série a été, pour moi, la première bd où je me suis convaincu que ce média pouvait développer des thèmes sérieux et sensibles avec efficacité, c’était en 1992… Depuis, « Aire libre » est personnellement la collection qui me tient le plus à cœur. « La guerre éternelle » est le genre d'album où on peut passer une bonne soirée entre amis à discuter du point de vue de l'auteur, de sa vision de l'avenir, de l'homme en fait. C'est vrai que la vision de Joe Haldeman sur l’humanité est pessimiste mais pouvait-il en être autrement d'un vétéran de la guerre du Viêt-nam ? Le graphisme de Marvano, la mise ne page ne souffrent d'aucun défaut, le dessin est en totale adéquation avec le scénario. L'action n'est pas prédominante et les passages calmes sont là pour développer la psychologie des personnages. Malgré son ancienneté de parution, cette bd est restée moderne dans son thème abordé. A lire absolument...