Avis sur les 4 premiers tomes (premier cycle):
Ceci porte sur les quatre premiers tomes de la série qui s’intitule "le cycle de la mère". "Murena" est, à mon avis, la REFERENCE des BD historiques.
Les graphismes sont excellents et très recherchés. La mise en page est extrêmement efficace et guide avec facilité le lecteur. L’histoire véridique est retranscrite d'une manière très précise et très convaincante avec, pour les plus pointilleux, les renvois (qui sont très discrets) à de nombreuses références littéraires sur lesquelles Jean Dufaux s’est inspiré.
Personnellement, je trouve qu’il n'y a aucun défaut dans cette série, pas un seul ! Même ceux qui sont réfractaires à ce type de BD ne peuvent qu'être fascinés par la vie de Néron et les tracas politiques de cette époque de la Rome antique.
Il manque peut-être de moments réellement dramatiques ou de tensions pour des lecteurs puissent s’accrocher un peu plus à cette histoire mais cela aurait-il apporté quelque chose à cette série ? Les personnages sont tous attachants. Ils apparaissent pétris de défauts et de qualités, même le héros (Muréna) se doute de lui-même.
Personnellement, je me suis surpris plusieurs fois à me demander si leurs mauvaises actions sont pardonnables/justifiées ou pas.
Vivement le prochain cycle !!!
Note finale : 5/5
Avis sur le 5ème tome "La déesse noire" (nouveau cycle) :
Il n’y a rien à redire sur cette nouvelle BD du duo Delaby-Dufaux, j’avais adoré le premier cycle de « Murena » et ce nouvel album inaugure le deuxième avec beauté.
Le dessin de Delaby est toujours aussi époustouflant. Les décors, l’ambiance de l’époque, les tenues vestimentaires sont retranscrits avec justesse. La narration est excellente. La mise en couleurs est parfaite, le découpage est magnifique : il suffit de feuilleter la séquence sur la course de chars pour admirer le brillant travail de Delaby ! Du grand art !
Quant au scénario, j’ai un moment « tiqué » sur la présence d’une femme dans la course de chars et sur l’identité du nouvel amour de Murena (personnage fictif de la série) mais je fais confiance à Dufaux sur la véracité de cette première scène et pour que la relation qu’entretient le personnage principal avec sa nouvelle fiancée n’entrave pas la réalité historique de son récit. En effet, le scénariste a, comme dans le premier cycle, fait un impressionnant travail de recherches, de documentations (voir les références en fin de lecture) pour « réécrire » la saga de Néron, fils de César. Crimes, trahissons, amour… semblent repartir de plus beaux pour mon grand bonheur de lecture.
« Murena » est actuellement ma série historique préférée. Ce nouvel album ne fait que confirmer l’excellent impression que j’ai ressentie lors des 4 premiers tomes de la série. A lire absolument !
Note finale : 5/5
Très très bel album...
Sur le plan du sujet, le piège était justement, pour gabella, de tomber dans d'autres directions déjà prises par des BD comme phenomenum, sur un sujet semblable. Eh bien non ! Loin des redites, fi des convenances et des grosses ficelles, il nous livre un récit à la fois très fin, pas tout à fait linéaire, et surprenant. Quant au dessin d'Audibert, proche de celui d'Alfred et de Pedrosa, il est très maîtrisé (étonnant d'ailleurs pour un "premier" album, mais il est vrai qu'Audibert a déjà oeuvré sur des collectifs chez le même éditeur...).
Mais je ne peux décemment mettre la note maximale en raison d'un petit manque de maturité -quand même- des deux auteurs...
J’adore les deux trilogies, mais j’ai toujours eu peur de me lancer dans les bouquins et les BDs, de peur de me faire avoir par une histoire de gros sous et de marketing tournant autour de l’univers de Star Wars. Et puis, j’ai fini par me lancer dans la lecture de "Star Wars - Clone Wars". Et wahooo qu’est ce que c’est bien, je ne suis pas déçu.
Côté dessins, au départ le fait que la série soit dessinée par tout un collectif m’effrayait un peu, mais chaque auteur apporte sa pierre et tout s’enchaîne bien. Tous les dessins sont d’excellentes factures et les couleurs collent parfaitement bien à l’univers de Star Wars.
Côté scénarii, les fans y trouveront moult détails et personnages très intéressants qui les raviront et les autres se satisferont largement des histoires rondement menées mêlant action, aventure et jeux politiques. Les faits relatés dans Clone Wars se déroulent entre Episode II et Episode III, chaque petite histoire est pour ainsi dire indépendante, mais elles tendent toutes à faire le lien entre les deux films. On retrouve aussi les héros de la série Star Wars - Jedi (notamment Quinlan Vos), cette dernière peu d’ailleurs être considérée comme une introduction à Clone Wars.
Moi, qui ne suis pas un grand adapte des comics, j’ai été subjugué par la qualité de cette série. Et elle m'a donné l'envie de lire les autres séries Star Wars.
EDIT:
Maintenant que la série est terminée, c'est à dire que les 10 tomes sont parus, et que je la regarde dans son ensemble, je trouve la série très homogène. Avoir réussi à tenir une telle qualité sur 10 tomes me fait revoir ma notation de 4 à 5. ET JE DIS SERIE CULTE.
L'anatomiste est un album sorti dans la collection Latitudes, ce qui signifie pour les connaisseurs : BD grand format, 80 pages (rien que ça), couverture et papier de grande qualité, bref un bien bel objet.
Parlons du contenu maintenant (c'est le plus important). L'anatomiste est un one shot à l'univers très sombre. En effet, Nicolas Tackian et Stéphane Miquel nous invitent à suivre la lente descente aux enfers de deux hommes employés par un médecin anatomiste (le professeur Knox) afin de déterrer les morts. Mais bientôt, l'anatomiste ne va plus se contenter de corps inertes depuis trop longtemps pour réaliser ses expériences... Au final, l'album est vraiment bon : bonne ambiance, très bien rythmé, les 80 pages se lisent vraiment d'un trait.
Côté dessins, je suis perplexe. Loïc Godart a un style vraiment particulier (notamment pour le dessin des visages). Et il faut avouer qu'au début j'ai eu quelques réticences. Puis en refermant l'album, je l'ai trouvé très beau. Alors, j'aime ou je n'aime pas ce style que j'ai tant de mal à expliquer ? Puisqu'il faut trancher, je vais pencher pour le "j'aime le coup de crayon de Godart" malgré quelques imperfections (notamment sur quelques impressions de mouvement un peu bizarres).
Un très bon album, même si j'ai une grosse critique à faire à l'éditeur : 19,5€ c'est cher !!!! Certains albums de la collection Latitudes (même format, même qualité de papier, même nombre de pages) sont à 14,5€, alors pourquoi pas là ? Grrrr !
Jonni Future est construit dans l'esprit d'un feuilleton d'aventures avec tout les poncifs accompagnant le genre, le côté kitsch, le suspense, l'héroïne plantureuse et belle en diable, l'acolyte naïf, les méchants effrayants... tout ce qu'il faut pour rendre les épisodes attrayants.
Steve Moore est un vieux routard, et son regard sur le genre n'est pas dépourvu de subtilités ni d'ironie.
Les scénarios de ces petites histoires paraissent souvent légers mais qu'importe, le but est de mettre en scène et en valeur la jolie aventurière du futur. Le récit est d'ailleurs teinté d'un érotisme léger et fort subtil qui ne manque pas d'effet.
A ce titre voir Jonni au début de l'épisode "The garden of the Sklin", manger des fruits qui ressemblent à s'y méprendre à des seins, reste une image marquante.
Pour mettre en image Jonni, Arthur Adams est l'artiste idéal, quel talent pour dessiner les femmes et leurs formes avantageuses (les crayonnés à la fin de l'album sont magnifiques !). Et que dire de l'imagination du bonhomme pour l'univers, que ce soit au niveau des personnages divers et variés, de leurs costumes, de la représentation des vaisseaux ou des mondes visités c'est toujours très réussi et très original.
Pour les couleurs c'est dans le genre assez vif, c'est très bien fait. (Les allergiques et détracteurs de comics diront sans doute "sans âme et flashy".)
Pour résumer, la partie graphique de Jonni Future est très réussie et vu que la mise en scène et le découpage sont à la hauteur, c'est un vrai plaisir visuel.
Ce comic qui sort des sentiers battus est une vraie bonne surprise, l'album se dévore très (trop) vite, c'est légèrement frustrant...
A priori il n'y a pas de suite prévue et c'est bien dommage.
A lire, pour moi ce n'est pas bien loin du culte !
Par la malepeste [1], ça dépote ! Ô_o
Dans la vie c'est avec mon cul que je m'en sortais. Dans l'espace il n'y avait aucune raison que ça change. Ainsi commence l'histoire de Lola, prostituée qui se retrouve enlevée en plein trip par des sous-fifres extra-terrestres en mission pour leurs féroces maîtres. Grâce à Lola, les pauvres extra-terrestres vont découvrir le sexe et y devenir complètement accros. Et quand elle découvre l'infâââme plan de destruction de la Terre échafaudé par ces sombres intelligences, Lola s'enfuit, revient sur Terre et... personne ne la croit bien sûr.
L'histoire paraît simple, mais en fait non. Le récit est joliment intriqué : passé et présent sont mélangés d'une façon plus complexe que les bêtes flashbacks dont on peut avoir l'habitude et qui titille le lecteur de manière obstinée. Mais plus qu'une quelconque originalité de fond, les points (très très) forts de cet album sont incontestablement son graphisme, son ingrédient principal (à savoir le cul), et son héroïne.
Le graphisme n'est pas homogène. Oubliez cette idée ridicule. Il varie énormément au fil de l'album. On trouve bien sûr des dessins très "classiques" où l'on reconnaît complètement le style de Qwak. Mais aussi des scènes réalisées à partir de photos complètement retravaillées avec entre autres des filtres façon Photoshop... d'habitude pour moi c'est plutôt un gros mot et synonyme de pas beau, mais là, ouvrez l'album et regardez ! Vous serez forcés d'admirer le superbe résultat (enfin les résultats). Entre ces deux extrêmes, un style un peu intermédiaire avec un effet très peinture, également superbe. Et comme troisième extrême enfin, on trouve des éléments de design/conception graphique magnifiquement utilisés pour créer une esthétique et une dynamique impressionnantes (voir par exemple les pages 8 à 10, du bonheur !).
Rien que pour ça cet album vaut d'être lu et acheté. C'est vraiment une petite mine d'innovations et d'éléments utilisés à bon escient. Si nombreux et si bien utilisés, c'est vraiment une rareté !
Or donc, foutrecouilles ! Deuxième élément : l'ingrédient principal de l'album, à savoir le cul. Eh oui. Lola est une pute, et elle ne fait ni dans la dentelle ni dans la pudibonderie. Les scènes et textes sont en général bien explicites et laissent peu de place au doute (à défaut de l'imagination qui elle est sauve). Autant ce genre de chose peut très facilement tomber dans le mauvais goût, autant il est ici complètement intégré au récit, d'une excellente cohérence. Bien sûr si ce genre de choses vous choque, passez votre chemin. On notera quand même le ton de l'ensemble qui fait preuve d'un grand naturel, d'une grande franchise. Ce n'est ni gratuit ni vraiment provoquant. L'utilisation qui est faite de cet élément est vraiment... adéquate.
Et enfin, il y a l'héroïne. Comme le dit ArzaK, on sent Anita Bomba pas très loin derrière. Désabusée, sombre, trash, volontaire, sauvage, elle déborde vraiment de charisme et est le moteur de l'histoire. Et croyez-moi, je déteste les héroïnes à deux balles.
Scènes d'action qui réduisent Kill Bill au rang de petite production, humour complètement crétin et jouissif qui surgit parfois quand on l'attend le moins, thriller sur fond de SF qui utilise plein d'ingrédients de tous ces genres, Lola Cordova est un album réalisé avec un brio, non, une maestria que j'ai rarement vu. Une production d'une telle qualité pour un album sorti de nulle part et qui apparemment n'a aucune prétention, ça tient du miracle ! Seule la fin que j'ai malheureusement vue venir de loin (et qui en plus est un peu trop ouverte par rapport à ce que à quoi je m'attendais) a un peu refroidi mon feu au culte (que je mets quand même, parce que, si on se souvient bien, ça dépote. De partout. Et tout le temps sur ces 64 pages).
Alors, à lire ? Mais ami lecteur (ou amie lectrice), si tu te poses encore cette question c'est que tu as du caca dans les yeux !
[1] ou Foutrepute, Mortecouilles, Putentrailles et autres joyeusetés, pour employer un champ lexical plus adapté, nom d'un tentacule baveux !
Tiens c'est marrant j'étais persuadée d'avoir posté un avis sur cette BD.
Leela et Krishna est une excellente BD. Et pourtant, je n'aurais pas parié un centime dessus si on ne me l'avait pas prêtée, à cause des couvertures qui font croire à une BD vaguement post soixante-huitarde sous acide. Et franchement je serais passée à côté de quelque chose !
Mon avis est très proche de celui de Ro, en fait. Le dessin de Bess est superbe et vraiment mis en valeur par le noir et blanc. C'est marrant, je ne m'étais jamais rendue compte avant (dans le lama blanc par exemple) à quel point Georges Bess est un bon dessinateur, un digne héritier de Giraud qui n'a pas à rougir de la filiation. Ici, chaque page est un bonheur pour les yeux.
Au niveau du scénario, tout l'intérêt et le charme de cette BD provient de l'aspect distancié et plein d'humour apporté par la femme de l'auteur. Si le procédé n'est pas nouveau, il est tout sauf gratuit ici et proprement passionnant.
Bref, Leela et Krishna est jusqu'à présent la meilleure BD de Georges Bess, et une excellente BD tout court. Elle n'a malheureusement pas eu le succès qu'elle méritait, et ne se trouve à présent plus que dans les solderies. Quel gâchis !
Je ne vais pas dire grand'chose de nouveau par rapport aux 3 précédents posteurs : voilà un petit album bien marrant, qui a de quoi faire rire les adultes même s'il est clairement ciblé "jeunesse". C'est mignon, c'est rigolo, une vraie réussite.
Maintenant, ça n'est jamais que 24 planches petit format, et 9 euros pour 5-10 minutes de lecture, ça fait un peu cher la page... Donc, je ne mets pas "achat conseillé" : si vous n'avez pas de gosses, c'est à lire en bibliothèque pour rigoler un bon p'tit coup, mais certainement pas à posséder chez soi.
Par contre, si vous avez commis l'erreur de vous reproduire, là, n'hésitez pas à faire la dépense : les gamins aiment relire 50 fois le même truc, donc tant qu'à faire, autant les faire relire un bon bouquin comme celui-ci.
Voilà un très chouette premier album.
Pourtant, j'avoue qu'au départ le sujet lui-même, l'art urbain, ne m'intéressait pas particulièrement, voire pas du tout. Et avant d'ouvrir l'album, je me disais, "pfffff, encore un de ces jeunes auteurs intellos qui se la pètent".
Mais finalement, non, c'est très sympa comme BD, et le premier qui dit du mal de Pome Bernos, style "pfffff, encore un de ces jeunes auteurs intellos qui se la pètent", j'y casse la gueule.
Loin des élucubrations pompeuses que nous pondent habituellement les jeunes étudiants narcissico-dépressifs frais émoulus des Beaux-Arts, la délicieuse Pome Bernos signe un premier album à son image, c'est-à-dire plein de charme, et tout en simplicité. Parler d'art sans tomber soit dans le prétentieux chiant soit dans le superficiel sans intérêt n'est pas donné à tout le monde, et pourtant, la jeune et troublante demoiselle y parvient avec talent, grâce, délicatesse, tendresse et parfois même drôlerie, mais je vais me calmer un peu sur les superlatifs ou ça va finir par se voir, que je suis amoureux de Pome Bernos.
Bref, en un mot comme en cent, voilà une jeune femme dont je suivrai la carrière avec intérêt, et en attendant son prochain livre, Chroniques d'un pigeon parisien, c'est très bien, achetez-le, si possible en plusieurs exemplaires.
Aaah, l'idée est attrayante, et pas dénuée d'ambition. Revisiter le personnage de Loki pour en faire une lecture nouvelle et proposer un regard inédit, voilà une matière de base pleine de promesses. Lorsqu'en plus on voit le style des dessins, très réalistes et qui font inévitablement penser au superbe style d'Alex Ross, la tentation se fait grande.
Loki vient de vaincre Odin et Thor. Devenu le seigneur d'Asgard, les ennuis commencent ! Les alliés qui lui ont permis de vaincre viennent demander ou exiger leur dû et ne le laissent pas en paix. Son peuple doit être gouverné, des décisions doivent être prises. Las ! Loki n'est pas vraiment fait pour ce rôle. On découvre au fil des ses pérégrinations dans son palais, de ses réflexions, souvenirs et actes son visage. Celui d'un jeune garçon adopté par Odin qui tua jadis son père, rejeté par tous, cible de toutes les moqueries. Moins fort (chétif), moins beau (laid), moins aimé (rejeté), moins monolithique (complexe), moins franc (rusé), il est le parfait opposé de Thor. La question de son histoire est posée de manière aigue : est-il responsable de ce qu'il est, ou bien Odin qui l'adopta en dépit du bon sens, ou encore tous ceux qui l'ont rejeté et ont donc particpé à sa construction, ou encore l'inflexible destin, si puissant au royaume des dieux ? Le paradoxe, et non des moindres, est qu'à présent Loki doit exécuter Thor. Loki le hait, certes, mais à cause de la comparaison entre lui et Thor, comparaison qui se trouve dans le regard des autres. Car Loki l'aime, lui Thor, le seul à lui avoir témoigné de l'affection dans cet océan de mépris.
Voilà, sujet assez fort donc, puisque tout comme la mythologie il touche aux racines de l'être. L'album est en outre grand pour un comics (presque du A4), ce qui lui donne une ampleur appréciable. Les textes ont une sonorité archaïque, sont bien rendus, et participent largement au charme de l'histoire. Par contre sa force est quelque peu émoussée par un final à mon avis trop brusque, trop rapide. Par le dessin également, qui bien que très beau est malheureusement très peu contrasté (la faute à l'impression peut-être ?), perdant ainsi beacoup en netteté et en détails. En outre - et contrairement à Alex Ross - si techniquement le dessin est superbe, en revanche la plupart des visages sont assez laids (je pense à Loki, bien sûr, mais aussi à Balder, Daïa, Frigga, Farbauti...)
Dernière chose : si vous n'aimez pas les récits introspectifs et plutôt contemplatifs, ne lisez pas Loki. Ce n'est pas du Taniguchi bien sûr, mais il ne brille pas non plus par son côté action.
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Murena
Avis sur les 4 premiers tomes (premier cycle): Ceci porte sur les quatre premiers tomes de la série qui s’intitule "le cycle de la mère". "Murena" est, à mon avis, la REFERENCE des BD historiques. Les graphismes sont excellents et très recherchés. La mise en page est extrêmement efficace et guide avec facilité le lecteur. L’histoire véridique est retranscrite d'une manière très précise et très convaincante avec, pour les plus pointilleux, les renvois (qui sont très discrets) à de nombreuses références littéraires sur lesquelles Jean Dufaux s’est inspiré. Personnellement, je trouve qu’il n'y a aucun défaut dans cette série, pas un seul ! Même ceux qui sont réfractaires à ce type de BD ne peuvent qu'être fascinés par la vie de Néron et les tracas politiques de cette époque de la Rome antique. Il manque peut-être de moments réellement dramatiques ou de tensions pour des lecteurs puissent s’accrocher un peu plus à cette histoire mais cela aurait-il apporté quelque chose à cette série ? Les personnages sont tous attachants. Ils apparaissent pétris de défauts et de qualités, même le héros (Muréna) se doute de lui-même. Personnellement, je me suis surpris plusieurs fois à me demander si leurs mauvaises actions sont pardonnables/justifiées ou pas. Vivement le prochain cycle !!! Note finale : 5/5 Avis sur le 5ème tome "La déesse noire" (nouveau cycle) : Il n’y a rien à redire sur cette nouvelle BD du duo Delaby-Dufaux, j’avais adoré le premier cycle de « Murena » et ce nouvel album inaugure le deuxième avec beauté. Le dessin de Delaby est toujours aussi époustouflant. Les décors, l’ambiance de l’époque, les tenues vestimentaires sont retranscrits avec justesse. La narration est excellente. La mise en couleurs est parfaite, le découpage est magnifique : il suffit de feuilleter la séquence sur la course de chars pour admirer le brillant travail de Delaby ! Du grand art ! Quant au scénario, j’ai un moment « tiqué » sur la présence d’une femme dans la course de chars et sur l’identité du nouvel amour de Murena (personnage fictif de la série) mais je fais confiance à Dufaux sur la véracité de cette première scène et pour que la relation qu’entretient le personnage principal avec sa nouvelle fiancée n’entrave pas la réalité historique de son récit. En effet, le scénariste a, comme dans le premier cycle, fait un impressionnant travail de recherches, de documentations (voir les références en fin de lecture) pour « réécrire » la saga de Néron, fils de César. Crimes, trahissons, amour… semblent repartir de plus beaux pour mon grand bonheur de lecture. « Murena » est actuellement ma série historique préférée. Ce nouvel album ne fait que confirmer l’excellent impression que j’ai ressentie lors des 4 premiers tomes de la série. A lire absolument ! Note finale : 5/5
Les mesures du temps
Très très bel album... Sur le plan du sujet, le piège était justement, pour gabella, de tomber dans d'autres directions déjà prises par des BD comme phenomenum, sur un sujet semblable. Eh bien non ! Loin des redites, fi des convenances et des grosses ficelles, il nous livre un récit à la fois très fin, pas tout à fait linéaire, et surprenant. Quant au dessin d'Audibert, proche de celui d'Alfred et de Pedrosa, il est très maîtrisé (étonnant d'ailleurs pour un "premier" album, mais il est vrai qu'Audibert a déjà oeuvré sur des collectifs chez le même éditeur...). Mais je ne peux décemment mettre la note maximale en raison d'un petit manque de maturité -quand même- des deux auteurs...
Star Wars - Clone Wars
J’adore les deux trilogies, mais j’ai toujours eu peur de me lancer dans les bouquins et les BDs, de peur de me faire avoir par une histoire de gros sous et de marketing tournant autour de l’univers de Star Wars. Et puis, j’ai fini par me lancer dans la lecture de "Star Wars - Clone Wars". Et wahooo qu’est ce que c’est bien, je ne suis pas déçu. Côté dessins, au départ le fait que la série soit dessinée par tout un collectif m’effrayait un peu, mais chaque auteur apporte sa pierre et tout s’enchaîne bien. Tous les dessins sont d’excellentes factures et les couleurs collent parfaitement bien à l’univers de Star Wars. Côté scénarii, les fans y trouveront moult détails et personnages très intéressants qui les raviront et les autres se satisferont largement des histoires rondement menées mêlant action, aventure et jeux politiques. Les faits relatés dans Clone Wars se déroulent entre Episode II et Episode III, chaque petite histoire est pour ainsi dire indépendante, mais elles tendent toutes à faire le lien entre les deux films. On retrouve aussi les héros de la série Star Wars - Jedi (notamment Quinlan Vos), cette dernière peu d’ailleurs être considérée comme une introduction à Clone Wars. Moi, qui ne suis pas un grand adapte des comics, j’ai été subjugué par la qualité de cette série. Et elle m'a donné l'envie de lire les autres séries Star Wars. EDIT: Maintenant que la série est terminée, c'est à dire que les 10 tomes sont parus, et que je la regarde dans son ensemble, je trouve la série très homogène. Avoir réussi à tenir une telle qualité sur 10 tomes me fait revoir ma notation de 4 à 5. ET JE DIS SERIE CULTE.
L'Anatomiste
L'anatomiste est un album sorti dans la collection Latitudes, ce qui signifie pour les connaisseurs : BD grand format, 80 pages (rien que ça), couverture et papier de grande qualité, bref un bien bel objet. Parlons du contenu maintenant (c'est le plus important). L'anatomiste est un one shot à l'univers très sombre. En effet, Nicolas Tackian et Stéphane Miquel nous invitent à suivre la lente descente aux enfers de deux hommes employés par un médecin anatomiste (le professeur Knox) afin de déterrer les morts. Mais bientôt, l'anatomiste ne va plus se contenter de corps inertes depuis trop longtemps pour réaliser ses expériences... Au final, l'album est vraiment bon : bonne ambiance, très bien rythmé, les 80 pages se lisent vraiment d'un trait. Côté dessins, je suis perplexe. Loïc Godart a un style vraiment particulier (notamment pour le dessin des visages). Et il faut avouer qu'au début j'ai eu quelques réticences. Puis en refermant l'album, je l'ai trouvé très beau. Alors, j'aime ou je n'aime pas ce style que j'ai tant de mal à expliquer ? Puisqu'il faut trancher, je vais pencher pour le "j'aime le coup de crayon de Godart" malgré quelques imperfections (notamment sur quelques impressions de mouvement un peu bizarres). Un très bon album, même si j'ai une grosse critique à faire à l'éditeur : 19,5€ c'est cher !!!! Certains albums de la collection Latitudes (même format, même qualité de papier, même nombre de pages) sont à 14,5€, alors pourquoi pas là ? Grrrr !
Jonni Future
Jonni Future est construit dans l'esprit d'un feuilleton d'aventures avec tout les poncifs accompagnant le genre, le côté kitsch, le suspense, l'héroïne plantureuse et belle en diable, l'acolyte naïf, les méchants effrayants... tout ce qu'il faut pour rendre les épisodes attrayants. Steve Moore est un vieux routard, et son regard sur le genre n'est pas dépourvu de subtilités ni d'ironie. Les scénarios de ces petites histoires paraissent souvent légers mais qu'importe, le but est de mettre en scène et en valeur la jolie aventurière du futur. Le récit est d'ailleurs teinté d'un érotisme léger et fort subtil qui ne manque pas d'effet. A ce titre voir Jonni au début de l'épisode "The garden of the Sklin", manger des fruits qui ressemblent à s'y méprendre à des seins, reste une image marquante. Pour mettre en image Jonni, Arthur Adams est l'artiste idéal, quel talent pour dessiner les femmes et leurs formes avantageuses (les crayonnés à la fin de l'album sont magnifiques !). Et que dire de l'imagination du bonhomme pour l'univers, que ce soit au niveau des personnages divers et variés, de leurs costumes, de la représentation des vaisseaux ou des mondes visités c'est toujours très réussi et très original. Pour les couleurs c'est dans le genre assez vif, c'est très bien fait. (Les allergiques et détracteurs de comics diront sans doute "sans âme et flashy".) Pour résumer, la partie graphique de Jonni Future est très réussie et vu que la mise en scène et le découpage sont à la hauteur, c'est un vrai plaisir visuel. Ce comic qui sort des sentiers battus est une vraie bonne surprise, l'album se dévore très (trop) vite, c'est légèrement frustrant... A priori il n'y a pas de suite prévue et c'est bien dommage. A lire, pour moi ce n'est pas bien loin du culte !
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
Par la malepeste [1], ça dépote ! Ô_o Dans la vie c'est avec mon cul que je m'en sortais. Dans l'espace il n'y avait aucune raison que ça change. Ainsi commence l'histoire de Lola, prostituée qui se retrouve enlevée en plein trip par des sous-fifres extra-terrestres en mission pour leurs féroces maîtres. Grâce à Lola, les pauvres extra-terrestres vont découvrir le sexe et y devenir complètement accros. Et quand elle découvre l'infâââme plan de destruction de la Terre échafaudé par ces sombres intelligences, Lola s'enfuit, revient sur Terre et... personne ne la croit bien sûr. L'histoire paraît simple, mais en fait non. Le récit est joliment intriqué : passé et présent sont mélangés d'une façon plus complexe que les bêtes flashbacks dont on peut avoir l'habitude et qui titille le lecteur de manière obstinée. Mais plus qu'une quelconque originalité de fond, les points (très très) forts de cet album sont incontestablement son graphisme, son ingrédient principal (à savoir le cul), et son héroïne. Le graphisme n'est pas homogène. Oubliez cette idée ridicule. Il varie énormément au fil de l'album. On trouve bien sûr des dessins très "classiques" où l'on reconnaît complètement le style de Qwak. Mais aussi des scènes réalisées à partir de photos complètement retravaillées avec entre autres des filtres façon Photoshop... d'habitude pour moi c'est plutôt un gros mot et synonyme de pas beau, mais là, ouvrez l'album et regardez ! Vous serez forcés d'admirer le superbe résultat (enfin les résultats). Entre ces deux extrêmes, un style un peu intermédiaire avec un effet très peinture, également superbe. Et comme troisième extrême enfin, on trouve des éléments de design/conception graphique magnifiquement utilisés pour créer une esthétique et une dynamique impressionnantes (voir par exemple les pages 8 à 10, du bonheur !). Rien que pour ça cet album vaut d'être lu et acheté. C'est vraiment une petite mine d'innovations et d'éléments utilisés à bon escient. Si nombreux et si bien utilisés, c'est vraiment une rareté ! Or donc, foutrecouilles ! Deuxième élément : l'ingrédient principal de l'album, à savoir le cul. Eh oui. Lola est une pute, et elle ne fait ni dans la dentelle ni dans la pudibonderie. Les scènes et textes sont en général bien explicites et laissent peu de place au doute (à défaut de l'imagination qui elle est sauve). Autant ce genre de chose peut très facilement tomber dans le mauvais goût, autant il est ici complètement intégré au récit, d'une excellente cohérence. Bien sûr si ce genre de choses vous choque, passez votre chemin. On notera quand même le ton de l'ensemble qui fait preuve d'un grand naturel, d'une grande franchise. Ce n'est ni gratuit ni vraiment provoquant. L'utilisation qui est faite de cet élément est vraiment... adéquate. Et enfin, il y a l'héroïne. Comme le dit ArzaK, on sent Anita Bomba pas très loin derrière. Désabusée, sombre, trash, volontaire, sauvage, elle déborde vraiment de charisme et est le moteur de l'histoire. Et croyez-moi, je déteste les héroïnes à deux balles. Scènes d'action qui réduisent Kill Bill au rang de petite production, humour complètement crétin et jouissif qui surgit parfois quand on l'attend le moins, thriller sur fond de SF qui utilise plein d'ingrédients de tous ces genres, Lola Cordova est un album réalisé avec un brio, non, une maestria que j'ai rarement vu. Une production d'une telle qualité pour un album sorti de nulle part et qui apparemment n'a aucune prétention, ça tient du miracle ! Seule la fin que j'ai malheureusement vue venir de loin (et qui en plus est un peu trop ouverte par rapport à ce que à quoi je m'attendais) a un peu refroidi mon feu au culte (que je mets quand même, parce que, si on se souvient bien, ça dépote. De partout. Et tout le temps sur ces 64 pages). Alors, à lire ? Mais ami lecteur (ou amie lectrice), si tu te poses encore cette question c'est que tu as du caca dans les yeux ! [1] ou Foutrepute, Mortecouilles, Putentrailles et autres joyeusetés, pour employer un champ lexical plus adapté, nom d'un tentacule baveux !
Leela et Krishna
Tiens c'est marrant j'étais persuadée d'avoir posté un avis sur cette BD. Leela et Krishna est une excellente BD. Et pourtant, je n'aurais pas parié un centime dessus si on ne me l'avait pas prêtée, à cause des couvertures qui font croire à une BD vaguement post soixante-huitarde sous acide. Et franchement je serais passée à côté de quelque chose ! Mon avis est très proche de celui de Ro, en fait. Le dessin de Bess est superbe et vraiment mis en valeur par le noir et blanc. C'est marrant, je ne m'étais jamais rendue compte avant (dans le lama blanc par exemple) à quel point Georges Bess est un bon dessinateur, un digne héritier de Giraud qui n'a pas à rougir de la filiation. Ici, chaque page est un bonheur pour les yeux. Au niveau du scénario, tout l'intérêt et le charme de cette BD provient de l'aspect distancié et plein d'humour apporté par la femme de l'auteur. Si le procédé n'est pas nouveau, il est tout sauf gratuit ici et proprement passionnant. Bref, Leela et Krishna est jusqu'à présent la meilleure BD de Georges Bess, et une excellente BD tout court. Elle n'a malheureusement pas eu le succès qu'elle méritait, et ne se trouve à présent plus que dans les solderies. Quel gâchis !
Les Sept Ours Nains
Je ne vais pas dire grand'chose de nouveau par rapport aux 3 précédents posteurs : voilà un petit album bien marrant, qui a de quoi faire rire les adultes même s'il est clairement ciblé "jeunesse". C'est mignon, c'est rigolo, une vraie réussite. Maintenant, ça n'est jamais que 24 planches petit format, et 9 euros pour 5-10 minutes de lecture, ça fait un peu cher la page... Donc, je ne mets pas "achat conseillé" : si vous n'avez pas de gosses, c'est à lire en bibliothèque pour rigoler un bon p'tit coup, mais certainement pas à posséder chez soi. Par contre, si vous avez commis l'erreur de vous reproduire, là, n'hésitez pas à faire la dépense : les gamins aiment relire 50 fois le même truc, donc tant qu'à faire, autant les faire relire un bon bouquin comme celui-ci.
Chroniques d'un pigeon parisien
Voilà un très chouette premier album. Pourtant, j'avoue qu'au départ le sujet lui-même, l'art urbain, ne m'intéressait pas particulièrement, voire pas du tout. Et avant d'ouvrir l'album, je me disais, "pfffff, encore un de ces jeunes auteurs intellos qui se la pètent". Mais finalement, non, c'est très sympa comme BD, et le premier qui dit du mal de Pome Bernos, style "pfffff, encore un de ces jeunes auteurs intellos qui se la pètent", j'y casse la gueule. Loin des élucubrations pompeuses que nous pondent habituellement les jeunes étudiants narcissico-dépressifs frais émoulus des Beaux-Arts, la délicieuse Pome Bernos signe un premier album à son image, c'est-à-dire plein de charme, et tout en simplicité. Parler d'art sans tomber soit dans le prétentieux chiant soit dans le superficiel sans intérêt n'est pas donné à tout le monde, et pourtant, la jeune et troublante demoiselle y parvient avec talent, grâce, délicatesse, tendresse et parfois même drôlerie, mais je vais me calmer un peu sur les superlatifs ou ça va finir par se voir, que je suis amoureux de Pome Bernos. Bref, en un mot comme en cent, voilà une jeune femme dont je suivrai la carrière avec intérêt, et en attendant son prochain livre, Chroniques d'un pigeon parisien, c'est très bien, achetez-le, si possible en plusieurs exemplaires.
Thor - Loki
Aaah, l'idée est attrayante, et pas dénuée d'ambition. Revisiter le personnage de Loki pour en faire une lecture nouvelle et proposer un regard inédit, voilà une matière de base pleine de promesses. Lorsqu'en plus on voit le style des dessins, très réalistes et qui font inévitablement penser au superbe style d'Alex Ross, la tentation se fait grande. Loki vient de vaincre Odin et Thor. Devenu le seigneur d'Asgard, les ennuis commencent ! Les alliés qui lui ont permis de vaincre viennent demander ou exiger leur dû et ne le laissent pas en paix. Son peuple doit être gouverné, des décisions doivent être prises. Las ! Loki n'est pas vraiment fait pour ce rôle. On découvre au fil des ses pérégrinations dans son palais, de ses réflexions, souvenirs et actes son visage. Celui d'un jeune garçon adopté par Odin qui tua jadis son père, rejeté par tous, cible de toutes les moqueries. Moins fort (chétif), moins beau (laid), moins aimé (rejeté), moins monolithique (complexe), moins franc (rusé), il est le parfait opposé de Thor. La question de son histoire est posée de manière aigue : est-il responsable de ce qu'il est, ou bien Odin qui l'adopta en dépit du bon sens, ou encore tous ceux qui l'ont rejeté et ont donc particpé à sa construction, ou encore l'inflexible destin, si puissant au royaume des dieux ? Le paradoxe, et non des moindres, est qu'à présent Loki doit exécuter Thor. Loki le hait, certes, mais à cause de la comparaison entre lui et Thor, comparaison qui se trouve dans le regard des autres. Car Loki l'aime, lui Thor, le seul à lui avoir témoigné de l'affection dans cet océan de mépris. Voilà, sujet assez fort donc, puisque tout comme la mythologie il touche aux racines de l'être. L'album est en outre grand pour un comics (presque du A4), ce qui lui donne une ampleur appréciable. Les textes ont une sonorité archaïque, sont bien rendus, et participent largement au charme de l'histoire. Par contre sa force est quelque peu émoussée par un final à mon avis trop brusque, trop rapide. Par le dessin également, qui bien que très beau est malheureusement très peu contrasté (la faute à l'impression peut-être ?), perdant ainsi beacoup en netteté et en détails. En outre - et contrairement à Alex Ross - si techniquement le dessin est superbe, en revanche la plupart des visages sont assez laids (je pense à Loki, bien sûr, mais aussi à Balder, Daïa, Frigga, Farbauti...) Dernière chose : si vous n'aimez pas les récits introspectifs et plutôt contemplatifs, ne lisez pas Loki. Ce n'est pas du Taniguchi bien sûr, mais il ne brille pas non plus par son côté action.