Eh ben ça fait plaisir, de tomber sur des BD comme ça de temps en temps ! Samedi et Dimanche, c’est le genre de petite série qui ne paie pas de mine comme ça au départ, mais révèle bien vite de grandes qualités. C’est frais, c’est plein de fantaisie, c’est gentil sans être gnangnan… Ca peut plaire aux adultes et aux enfants, l’humour alterne entre légèreté pétillante et débilité réjouissante. Sous des dehors sans prétentions de petites aventures de petits lézards, Samedi et Dimanche parle de la “vraie vie”, sans que ça ressemble à du “roman graphique” autobiographico-nombriliste, et dit 2-3 petits trucs pas cons sans pour autant dispenser de grandes leçons de vie sur un ton solennel. Bref, moi j’aime beaucoup.
En regardant dans le catalogue 2004 de Delcourt, je tombe tout à coup sur la page 16. C'est alors que, en bas à gauche, je vois la couverture du tome 2 de "Spoogue"... et là... coup de foudre instantané !!!
Je saute alors sur mon ordi, je l'allume, je lance internet et je fonce sur bdtheque pour aller voir ce qu'on dit de beau sur "Spoogue". Avec une note de 3.76/5 je me dis que mon impression en voyant la couverture du tome 2 se confirme. J'éteins alors en catastrophe mon bel ordi et je galope chez mon vendeur habituel. Les 2 tomes de la série m'attendaient dans le 2ème bac en partant de la gauche au fond du magasin. Dire que j'ai dû passer devant une bonne dizaine de fois sans les voir...
Bref, ni une ni deux, j'arrache les tomes à l'appétit vorace des autres clients du magasin toujours en quête d'une BD culte (j'ai eu les dernier exemplaires... ouf !!) et je rentre chez moi à toute vitesse.
J'ouvre la porte d'entrée et bondis dans ma chambre: je débranche mon natel (mobile pour les Français), je hurle à ma famille de ne me déranger sous aucun prétexte,etc ,etc.
Je prends alors le premier album et là... que du bonheur!
Tome 1:
Les dessins: ils sont beaux. Ils me rappellent ceux de La Nef des fous avec une petite influence de De Cape et de Crocs. Pour ceux qui ne connaissent pas ces deux séries, c'est ce que j'appelle un compliment et c'est le moins que l'on puisse dire. Le dessin est volontairement "sale" et sombre pour coller au scénario. J'ai tout de suite été mis dans l'ambiance médiévale fantastique.
Les couleurs: houra !!! Elles vont bien avec les dessins. On se sent comme au Moyen Age. Les flash back en noir et blanc: bien vu... J'adore !!!
Les personnages: ils sont tous incroyables. Il y a le roi avec le pif tout rouge, Kougna le gros Hun assoiffé de vengeance, Albrecht le bourreau qui n'aime pas torturer, Glénouille la princesse la plus moche de tout l'univers de la BD, Talbakaze le démon rigolo, Bourak le méchant curé et Spoogue le fossoyeur à la tête d'asperge... Tous sont différents, particulièrement bien pensés et attachants et quel look mes amis, quel look !!!
Le scénario: oh my God !!! C'est original, on ne s'ennuye pas une minute, c'est drôle et plein d'action. Le point fort du scénario (eh oui c'est pas fini) c'est le décalage : le Hun est gros et incapable de se battre, le héros un fossoyeur, le roi un gros moche, la princesse une immondice, le bourreau un gros gars sympa et le curé une sorte de Rambo en soutane... S'ajoute à cela le royaume de Kloug lui aussi décalé: tout est pouilleux et rien ne semble beau (pas comme dans Garulfo). On est loin des jolis contes de Grimm et autres Walt Disney & Cie.
Bref que du bonheur. Note 5/5.
Tome 2 :
Sans tout analyser, tout est mieux que dans le 1er tome: le dessin, les couleurs, le scénario progresse bien... Je tiens également à relever que la planche 4 est un vrai chef-d'oeuvre: couleurs, dessin, action mais surtout le découpage des cases... IMPRESSIONANT !!!
Note: 5/5 parce qu'il n'y a pas plus haut...
Voilà, voilà, c'est ce que je pense de "Spoogue". C'est incontestablement ma BD préférée. Je croise les doigts pour le tome 3 en espérant qu'il sera à la hauteur. Je tire mon chapeau à Olivier Milhiet pour cette superbe BD. Je crois que c'est sa première BD mais j'ai de la peine à le croire tant tout est parfait !!! Ce type doit être un génie.
"Spoogue" c'est CULTE et absolument IMMANQUABLE alors faites comme moi et adoptez la SPOOGUE ATTITUDE !!!!!
Tome 3 :
Spoogue est de retour !! Sans répéter ce que j'ai dit plus haut, Spoogue c'est toujours aussi bien et toujours aussi délirant. Ce tome 3 clôture bien la série.
Ma préférence va tout de même au tome 2 qui reste le meilleur pour moi.
Merci à Olivier Milhiet pour sa série.
ABSOLUMENT CULTE !
DCEDC: un chef-d'oeuvre comme on voudrait en voir plus souvent. Dur, très dur de faire mieux.
Devant autant de votes positifs, j'ai cassé mon cochon et je suis allé m'acheter les six albums d'un seul coup et là... aucun regret !!!
Je ne sais même pas par où commencer: histoire ou dessins, dessins ou histoire... allez, je me lance:
Les dessins sont tous, sans exception, MA-GNI-FI-QUES et c'est peu dire. On a l'impression que Masbou ne fait pas évoluer son dessin au cour des tomes et ce pour la bonne et simple raison qu'ils sont parfaits depuis le début !!!! Les paysages et les scènes où il y a de la brume me plaisent tout particulièrement.
L'histoire quant à elle tiendra en haleine le plus difficile d'entre vous (même Où sont les toilettes a succombé :-)). Les personnages sont tous plus intéressants les uns que les autres. Chacun a ses caractéristiques psychologiques et physiques et aucun ne se ressemble. L'humour est toujours un pur régal et particulièrement fin et bien placé: ni trop ni pas assez. Le scénario est basé sur une idée assez simple (chasse au trésor) mais quelle efficacité, d'autant plus que plus les tomes avancent plus l'histoire devient originale. Décidément, Ayroles est mon scénariste préféré: d'abord Garulfo puis DCEDC... ça me laisse rêveur.
Foncez acheter cette série, c'est un ordre. Si vous ne le faites pas, je vous enverrai sur la lune purger votre peine AH AH AH... J'en ai peut-être trop fait là, non ?
10/04/2007
Après relecture, je confirme cette BD au sommet de ma collection du pur bonheur.
J'entends dire du bien de cette série depuis des années mais, à cause des couvertures et du titre un brin impressionnant (on est bête, parfois!) je ne l'ai lue que récemment. Par contre, là je me suis envoyé les 5 tomes en quelques jours !!
David B. a de toute évidence un imaginaire exubérant, beaucoup de courage et d'honnêteté lorsqu'il décrit sa relation avec son frère.
Et cette façon d'exprimer tout ce qui est abstrait, et notamment le trop plein de ses émotions, en employant des métaphores visuelles qui m'évoque l'univers aztèque (impression très perso), en nourrissant ces planches de sortes de frises ou d'animaux fantastiques, de guerriers de toutes sortes,...
Tout concourt à faire de "L'Ascension du Haut-mal" une BD à part, au symbolisme très riche (l'image de son frère qui arrive à l'hôpital avec sa maladie et, dans sa chambre, la range dans un placard comme un fardeau monstrueux qui ne le quitte jamais, c'est simple, mais génial !), et un témoignage poignant autant que sans concession sur l'épilepsie vécue au quotidien. Mais, c'est aussi plus que cela, comment un enfant confronté à cette situation va développer un système de défense par la création d'un monde imaginaire et un moyen d'expression : le dessin et comment celui-ci va transformer sa vie.
C'est très fort !
S'il y a bien une BD pour laquelle je me devais de poster un avis, c'est "De Cape et de crocs"!!
Tome 1 : Le Secret du janissaire
Au détour des rayons d'une bibliothèque
une couverture bleutée, aussitôt m'a conquise ;
j'ai plongé dans la nuit étoilée de Venise
puis largué les amarres d'une superbe chébèque.
Des dialogues plein de verve, de nombreuses références
à d'illustres aînés, brillamment égalés ;
un dessin somptueux, les couleurs raffinées
d'une riche palette ; on côtoie l'excellence.
Don Lope l'Andalou, sombre et fier hidalgo
Armand de Maupertuis, baronnet d'Arudy
Hermine et Sélêné, l'adorable Eusebio,
Kader le janissaire, Cénile et Andreo,
ce sont les personnages de cette comédie
qu'eussent approuvée en choeur, Molière et Cyrano.
En un mot comme en cent, vous seriez bien incultes
si d'aventure vous négligiez cet album culte.
Tome 2 : Pavillon noir !
Je m'en vais vous conter la puissante impression
que produisit sur moi, le récit palpitant
des fort divertissantes pérégrinations
de nos compères capés et du vil capitan.
Après une folle poursuite en guise de hors-d'oeuvre,
je me suis délectée d'un fabuleux festin
composé de pirates, de vestiges sous-marins
et d'un vaisseau fantôme, guidé par une pieuvre.
Si, comme moi, vous aimez, les histoires d'aventure
de trésors, de mystères, et d'amours contrariées
cet album vous sera d'une plaisante lecture.
Moi qui goûte aussi l'art du verbe et de l'épée
et qui aime l'humour, subtil et malicieux
à vous je puis l'avouer : j'ai été transportée.
Et c'est ainsi, que sous vos yeux, je catapulte
ce volume exceptionnel, au rang d'album culte.
Tome 3 : L'Archipel du danger
L'humour atteint ici, toute sa quintessence
le dessin les couleurs, sont toujours prodigieux,
décidément, Ayroles et Masbou sont des dieux
pour avoir su créer une telle magnificence.
Leur génie saute aux yeux, dans les moindres détails,
que ce soit du dessin ou bien du scénario,
nul autre artiste ne leur arrive à la taille,
là tout n'est que finesse, élégance et brio.
Paysages de mer, nocturnes et tourmentés,
monstres marins, chasse au trésor et savant fou
tout cela enchaîné, afin de nous combler,
l'archipel du danger, recèle bien des surprises,
offre sa luxuriance et porte bien son nom ;
ainsi une fois encore, cette histoire m'a conquise.
Alors mes yeux pétillent, et mon coeur, même, exulte
puisque sur BDthèque, j'évoque cet album culte.
Tome 4 : Le Mystère de l'île étrange
Nous voici à présent, sur une île mystérieuse
et les coups de théâtre, au sens propre du mot
confèrent à cette histoire, ô combien merveilleuse
l'atmosphère incongrue d'un lever de rideau.
Comme toujours, avec nos deux auteurs bien-aimés,
l'humour va se nicher dans les moindres recoins
ainsi chaque vignette est à bien observer
car elle est dessinée avec le plus grand soin.
Les premiers d'entre nous qui ont acquis ce tome
ont eu le privilège d'y lire un impromptu
qui retrace la rencontre de nos deux gentilshommes.
Merci monsieur Ayroles, pour ce petit bonus
qui lève un peu le voile sur Armand et Lope
et prouve que vous n'êtes jamais à cours d'astuce.
Il faut que ce soit dit, que personne n'occulte
la rumeur qui affirme que cet album est culte.
tome 5 : Jean Sans Lune
L'aventure, maintenant, prend un tour scientifique
et c'est par le pouvoir d'un simple aérolithe,
objet tant convoité par Jean, le Sélénite,
que les auteurs nous offrent une histoire fantastique.
Mais avant d'entreprendre cet insensé voyage
qui promet à son tour d'être fort pittoresque,
nous faisons connaissance avec des personnages
dont le raffinement le dispute au grotesque.
Sur le raïs Kader, on en sait davantage
d'autres questions surgissent ; tout cela distillé
avec parcimonie, en un savant dosage.
Vous parlerai-je encore du dessin flamboyant
dont l'égale qualité, au fil des épisodes
est la source d'un immuable émerveillement.
Cet album est un souffle au milieu du tumulte,
des Lanfeust et consorts ; il n'en est pas moins culte.
tome 6 : Luna incognita
Cette histoire, encore une fois, nous fait naviguer,
et pour nous éblouir, nous décroche la lune.
L'univers sélénite, qui nous est proposé,
est pour moi d'une beauté à nulle autre commune.
Ayroles nous gratifie de ces précieux clins d'oeil
d'érudit plein d'humour, dont nous sommes si friands,
c'est avec facétie, qu'il évite l'écueil
de la répétition ou des atermoiements.
Voyager en ces pages est des plus enchanteur
tant, à manier leur art, les auteurs sont habiles.
La finesse des dialogues, la hardiesse des couleurs,
d'ingénieuses trouvailles, comme cette ville mobile,
des détails cocasses, tout est de même valeur
et me fait m'exclamer : "Mais jusqu'où iront-ils ?"
Devant toi cher lecteur, qui surfes et consultes
mon avis sur ce tome, je le proclame culte.
tome 7 : Chasseurs de chimères
C'est avec émotion, que dis-je, avec ferveur
que j'ai ouvert ce tome, si longtemps désiré ;
sa couverture, déjà, promettant le bonheur
que ses pages, sans nul doute, allaient me prodiguer.
Hé bien, je reste sous le charme de ma lecture.
La ville nocturne est belle, les chimères, elles, fascinent,
et l'intrigue, enfin, prend une savoureuse tournure,
piquant rebondissement, foi de Doña Hermine !
Masbou - je me répète, je le sais mais qu'importe !-
Est un génie dans l'art de la mise en couleur,
chaque planche est un choc, et l'impression est forte !
Ayroles, quant à lui, promène ses personnages
et cisèle ses dialogues, avec la gourmandise
de celui qui maîtrise, quand les autres surnagent.
Votre bibliothèque prendrait pour une insulte
que sur ses étagères, ne trône cet album culte.
Une dernière chose : c'est la SEULE série que je qualifie de culte (vous pouvez vérifier mes stats ! ;) )
J'ai découvert "Sillage" il n'y a pas très longtemps mais quelle bonne surprise: un premier album du tonnerre de Dieu, un dessin et des couleurs excellents, une héroïne au caractère bien trempé, des vaisseaux spaciaux, des aliens de partout et un scénario que j'apprécie vraiment et croyez moi, la science-fiction j'aime pas tellement d'habitude. Bref, que du bonheur.
Je n'ai pas voulu mettre la note maximale parce que j'ai tellement aimé le 1er album que les autres en comparaison sont moins bien mais je suis vraiment tatillon...
On n'en est donc pas encore au stade de la BD culte mais si ça continue comme ça, je vais bien finir par devoir mettre la cinquième étoile.
26/04/2007
Après lectures et relectures, je me décide à passer de 4/5 à 5/5 !! Sillage après 9 albums me distrait toujours autant. Une des toutes meilleures séries de SF à mon goût. Je pense sérieusement que Sillage a sa place au panthéon de la BD au même titre que Astérix ou Tintin comme l'un des piliers récents de la Bande Dessinée !
Sillage est culte ! Plus d'hésitation !
J'ai suivi la série tome par tome au fur et à mesure de la parution. Et si à un moment, je me suis demandé ce que les héros allaient faire dans cette galère, la fin du premier cycle m'a fait une très forte impression.
Certes, il s'agit avant tout d'une série de cape et d'épée, avec beaucoup d'action (un peu trop, à mon goût). Autre petit défaut, je trouve les personnages très conventionnels. L'action, les scènes de combats aussi, ne sont pas très originales.
Alors qu'est ce qui m'attire dans cette série ?
Les dessins bien sûr ! Ils sont beaux, très beaux. Ils collent au scénario comme Jean Marais colle au personnage du bossu. Le scénario, classique, très romancée, Met parfaitement le dessin de Marini. Il n'en reste pas moins très documentée, et notamment sur les premiers siècles de notre ère.
Ce duo d'auteur se complète vraiment bien. Autant dans L'Etoile du Désert, Marini semble s'être mis au service de Desberg, autant là, il semble vraiment que ce sont les dessins qui "commandent" au scénario. Une belle réussite.
Il est à noter que le second cycle qui débute tambour battant, reprend parfaitement la suite du premier, j'aurais envie de dire "en souplesse", si le terme était approprié à la série.
Je trouve un certain nombre d'aviseurs un peu sévère avec cette série, qui, à mon sens, n'a aucune prétention d'authenticité historique. Il faut vraiment prendre cette bd comme une lecture récréative, voire contemplative.
Une des œuvres les plus célèbres de Frank Miller, il y a beaucoup de choses à en dire. A commencer probablement par sa célébrité parmi les fans du genre, qu'elle a en son temps (1986) révolutionné. Le Batman montré ici est vieux, il a pris sa retraite depuis dix ans déjà. Cependant ses démons hantent Bruce Wayne, et nuit après nuit, ne lui laissent guère de répit que dans un sommeil agité et dans l'alcool.
Le célèbre millionnaire est présenté ici comme un psychotique, un malade dont la névrose prend l'aspect de Batman, mais qui ne se limite pas à lui. Au contraire, elle prend l'allure d'un phénomène de société, avec ses effets sur les gens, suscitant diverses réactions, entre approbation et rejet. C'est également elle qui suscite des ennemis, tels que Harvey Dent ("Double Face") ou le Joker. Ce qui n'est au départ qu'une initiative individuelle, le combat d'un homme contre des criminels, est devenu un problème de société.
La chose est présentée de façon assez intéressante quoique plutôt brutale. Ici, le super héros pose problème, il n'est pas juste cette image enfantine qu'on adore, ce héros noble qui sauve et veille, mais un élément de la société, dans laquelle se pose le problème de son insertion, de son image, de sa perception. Ainsi, Batman protège les gentils et combat les méchants. Certes. Mais il se substitue de ce fait à la justice, recourt à une violence illégale, et son action est assimilable à celle d'une milice. Il se place au-delà de la loi, au-delà des hommes, et cela fait peur. C'est autour de ce thème que tourne The Dark Knight Returns, traité également (mais plus en douceur) dans Watchmen, ainsi que dans ce qui me semble être son successeur direct, Kingdom Come.
Cette dernière référence n'est pas innocente, car son histoire poursuit (des années après) celle racontée ici, qui reprend elle-même de nombreuses références à des histoires passées. Le tout tisse tout simplement une véritable mythologie autour du personnage, avec sa personnalité, les grands événement marquant sa vie, mais aussi ses choix. Je dois avouer n'avoir pas l'habitude de cette façon de faire (qui me semble d'autant plus atypique que Batman a été utilisé par de nombreux scénaristes), qui est pourtant loin d'être désagréable. Même si cela me semble un peu puéril par certains côtés (autant que d'épiloguer sans fin sur la vie supposée de Néron, Phèdre ou Ulysse…), le résultat présente une force certaine, ici largement amplifiée par la violence de l'œuvre.
Car Batman n'est pas tendre, et la violence est ici présente sous les formes physique, sociale et politique. Comme cela est montré, il punit brutalement. Son existence même suscite de fortes haines (celle du gang des mutants par exemple), et il ainsi accusé par le bouffon psychiatre de l'album, de créer toute cette criminalité, d'en être l'instigateur, l'origine. Cette thèse est appuyée par la réapparition (la rechute) de Harvey Dent et du Joker suite à la reprise d'activités de Batman.
On peut d'ailleurs remarquer que l'ouvrage en général est traité sur le mode "téstostérone only"… Après un tome de Sin City, 300 et Bad Boy, je vais finir par croire que c'est là une marque de fabrique de Frank Miller. La réflexion en tant que telle n'y a en effet qu'assez peu de place, au contraire de l'action. Les quatre comics originaux -- formant donc ici quatre chapitres -- voient en effet chacun un affrontement (assez titanesque, disons-le), le point culminant étant incontestablement Batman contre Superman. Eh oui, carrément. La vieille lutte entre l'intelligence rusée et la force un peu stupide… Ulysse contre le cyclope, puisqu'on parlait de mythologie précédemment.
Ces quatre chapitres paraissent un peu décousus entre eux, mais ils ont évidemment comme point commun l'évolution de Batman et sa perception auprès de la société et de ses instances. Miller a beaucoup fait appel à la télévision dans ses pages pour montrer cela, et représente les politiques sous la forme de bouffons, qu'il s'agisse du maire, un petit bonhomme obèse et sans opinion sauf lorsqu'un conseiller en communication se tient derrière lui, ou du président, un Ronald Reagan tout vieux à la limite du gâtisme le plus complet, parlant aux Américains comme à des enfants de trois ans. Même lorsqu'il met en scène un Batman en difficulté, malmené, rejeté, haï, on sent bien qu'il a choisi son camp et qu'il prend parti. En un sens c'est dommage, car développer plus intelligemment l'opposition à Batman aurait pu donner un résultat un poil plus intellectuel et approfondi. Ceci dit, l'ensemble est -- comme souvent avec Miller -- d'une grande efficacité, même si je me demande toujours ce que Carrie Kelley (le nouveau Robin) vient faire dans cette Batgalère.
Le dessin, brièvement, n'est pas le plus beau qui soit, et on a même parfois quelques petits problèmes à comprendre le déroulement de l'action. Cependant il est lui aussi d'une grande efficacité et d'une grande force, malgré la sobriété apparente de nombreuses pages, et certaines cases donneraient presque des frissons tellement elles sont bien composées. Le script en fin d'album donne également l'occasion de voir le chemin entre scénario et réalisation, et permet de se rendre compte que celle-ci a été faite très intelligemment, avec un important travail d'adaptation.
Loin de ressembler à Watchmen, nettement plus premier degré bien que remettant complètement en cause le modèle classique du super héros, The Dark Knight Returns est une œuvre sombre, violente, tourmentée, débordant d'action, qui suscite des réactions fortes, et pousse à se poser quelques questions. Lecture conseillée à sa suite : Kingdom Come.
Je viens de terminer la lecture, et j’en suis encore tout retourné.
Une histoire d’amour brisé simple, facile à suivre, pleine de fraîcheur, de vie, de mélancolie, et même d’humour ! … Le dessin est magnifique dans le genre dépouillé. Tout est déformé, simplifié, mais finalement très beau et original.
Je suis resté à regarder la dernière page comme un con pendant bien 5 secondes avant d’en comprendre le sens… et là mon cœur de bébé s’est serré, et j’en ai presque eu la larme à l’œil…
Une BD simple, très classique, mais tellement belle… A lire à tout prix. Un grand bravo à l’auteur.
Voilà une des BDs où Alexis pousse son humour pince-sans-rire au maximum.
Grâce au scénario de Lauzier et au dessin réaliste d'Alexis, cette BD ressemble au premier abord à une BD de western tout ce qu'il y a de plus sérieuse, voire même ennuyeuse (il y a pas mal de textes par moment). Mais sous ses dehors de noble héros dur-à-cuire, Al Crane est un superbe salaud, presque aussi pourri que le monde western dans lequel il évolue.
Cynique au possible, cette BD manie l'humour noir en permanence. Alors qu'un simple feuilletage donne l'impression de lire une histoire typique du style western, on se rend bien vite compte que tout y est exagéré, les méchants sont des enfoirés, les gentils sont des salauds, le héros est le pire de tous, tous les cowboys sont des monstres de sauvagerie subtile et de méchanceté dans la finesse.
Quand on rentre dedans, cette BD est vraiment à se plier de rire.
L'ennui, c'est que tout n'est pas toujours aussi drôle d'une part, et d'autre part, ce type d'humour, c'est (parfois) hilarant en première lecture mais plus vraiment drôle en seconde lecture.
Néanmoins, à tous ceux qui seraient passés à côté de ce bijou d'humour noir et pince-sans-rire sous ses attraits sérieux, je vous en conseille la découverte.
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Samedi et Dimanche
Eh ben ça fait plaisir, de tomber sur des BD comme ça de temps en temps ! Samedi et Dimanche, c’est le genre de petite série qui ne paie pas de mine comme ça au départ, mais révèle bien vite de grandes qualités. C’est frais, c’est plein de fantaisie, c’est gentil sans être gnangnan… Ca peut plaire aux adultes et aux enfants, l’humour alterne entre légèreté pétillante et débilité réjouissante. Sous des dehors sans prétentions de petites aventures de petits lézards, Samedi et Dimanche parle de la “vraie vie”, sans que ça ressemble à du “roman graphique” autobiographico-nombriliste, et dit 2-3 petits trucs pas cons sans pour autant dispenser de grandes leçons de vie sur un ton solennel. Bref, moi j’aime beaucoup.
Spoogue
En regardant dans le catalogue 2004 de Delcourt, je tombe tout à coup sur la page 16. C'est alors que, en bas à gauche, je vois la couverture du tome 2 de "Spoogue"... et là... coup de foudre instantané !!! Je saute alors sur mon ordi, je l'allume, je lance internet et je fonce sur bdtheque pour aller voir ce qu'on dit de beau sur "Spoogue". Avec une note de 3.76/5 je me dis que mon impression en voyant la couverture du tome 2 se confirme. J'éteins alors en catastrophe mon bel ordi et je galope chez mon vendeur habituel. Les 2 tomes de la série m'attendaient dans le 2ème bac en partant de la gauche au fond du magasin. Dire que j'ai dû passer devant une bonne dizaine de fois sans les voir... Bref, ni une ni deux, j'arrache les tomes à l'appétit vorace des autres clients du magasin toujours en quête d'une BD culte (j'ai eu les dernier exemplaires... ouf !!) et je rentre chez moi à toute vitesse. J'ouvre la porte d'entrée et bondis dans ma chambre: je débranche mon natel (mobile pour les Français), je hurle à ma famille de ne me déranger sous aucun prétexte,etc ,etc. Je prends alors le premier album et là... que du bonheur! Tome 1: Les dessins: ils sont beaux. Ils me rappellent ceux de La Nef des fous avec une petite influence de De Cape et de Crocs. Pour ceux qui ne connaissent pas ces deux séries, c'est ce que j'appelle un compliment et c'est le moins que l'on puisse dire. Le dessin est volontairement "sale" et sombre pour coller au scénario. J'ai tout de suite été mis dans l'ambiance médiévale fantastique. Les couleurs: houra !!! Elles vont bien avec les dessins. On se sent comme au Moyen Age. Les flash back en noir et blanc: bien vu... J'adore !!! Les personnages: ils sont tous incroyables. Il y a le roi avec le pif tout rouge, Kougna le gros Hun assoiffé de vengeance, Albrecht le bourreau qui n'aime pas torturer, Glénouille la princesse la plus moche de tout l'univers de la BD, Talbakaze le démon rigolo, Bourak le méchant curé et Spoogue le fossoyeur à la tête d'asperge... Tous sont différents, particulièrement bien pensés et attachants et quel look mes amis, quel look !!! Le scénario: oh my God !!! C'est original, on ne s'ennuye pas une minute, c'est drôle et plein d'action. Le point fort du scénario (eh oui c'est pas fini) c'est le décalage : le Hun est gros et incapable de se battre, le héros un fossoyeur, le roi un gros moche, la princesse une immondice, le bourreau un gros gars sympa et le curé une sorte de Rambo en soutane... S'ajoute à cela le royaume de Kloug lui aussi décalé: tout est pouilleux et rien ne semble beau (pas comme dans Garulfo). On est loin des jolis contes de Grimm et autres Walt Disney & Cie. Bref que du bonheur. Note 5/5. Tome 2 : Sans tout analyser, tout est mieux que dans le 1er tome: le dessin, les couleurs, le scénario progresse bien... Je tiens également à relever que la planche 4 est un vrai chef-d'oeuvre: couleurs, dessin, action mais surtout le découpage des cases... IMPRESSIONANT !!! Note: 5/5 parce qu'il n'y a pas plus haut... Voilà, voilà, c'est ce que je pense de "Spoogue". C'est incontestablement ma BD préférée. Je croise les doigts pour le tome 3 en espérant qu'il sera à la hauteur. Je tire mon chapeau à Olivier Milhiet pour cette superbe BD. Je crois que c'est sa première BD mais j'ai de la peine à le croire tant tout est parfait !!! Ce type doit être un génie. "Spoogue" c'est CULTE et absolument IMMANQUABLE alors faites comme moi et adoptez la SPOOGUE ATTITUDE !!!!! Tome 3 : Spoogue est de retour !! Sans répéter ce que j'ai dit plus haut, Spoogue c'est toujours aussi bien et toujours aussi délirant. Ce tome 3 clôture bien la série. Ma préférence va tout de même au tome 2 qui reste le meilleur pour moi. Merci à Olivier Milhiet pour sa série. ABSOLUMENT CULTE !
De Cape et de Crocs
DCEDC: un chef-d'oeuvre comme on voudrait en voir plus souvent. Dur, très dur de faire mieux. Devant autant de votes positifs, j'ai cassé mon cochon et je suis allé m'acheter les six albums d'un seul coup et là... aucun regret !!! Je ne sais même pas par où commencer: histoire ou dessins, dessins ou histoire... allez, je me lance: Les dessins sont tous, sans exception, MA-GNI-FI-QUES et c'est peu dire. On a l'impression que Masbou ne fait pas évoluer son dessin au cour des tomes et ce pour la bonne et simple raison qu'ils sont parfaits depuis le début !!!! Les paysages et les scènes où il y a de la brume me plaisent tout particulièrement. L'histoire quant à elle tiendra en haleine le plus difficile d'entre vous (même Où sont les toilettes a succombé :-)). Les personnages sont tous plus intéressants les uns que les autres. Chacun a ses caractéristiques psychologiques et physiques et aucun ne se ressemble. L'humour est toujours un pur régal et particulièrement fin et bien placé: ni trop ni pas assez. Le scénario est basé sur une idée assez simple (chasse au trésor) mais quelle efficacité, d'autant plus que plus les tomes avancent plus l'histoire devient originale. Décidément, Ayroles est mon scénariste préféré: d'abord Garulfo puis DCEDC... ça me laisse rêveur. Foncez acheter cette série, c'est un ordre. Si vous ne le faites pas, je vous enverrai sur la lune purger votre peine AH AH AH... J'en ai peut-être trop fait là, non ? 10/04/2007 Après relecture, je confirme cette BD au sommet de ma collection du pur bonheur.
L'Ascension du Haut Mal
J'entends dire du bien de cette série depuis des années mais, à cause des couvertures et du titre un brin impressionnant (on est bête, parfois!) je ne l'ai lue que récemment. Par contre, là je me suis envoyé les 5 tomes en quelques jours !! David B. a de toute évidence un imaginaire exubérant, beaucoup de courage et d'honnêteté lorsqu'il décrit sa relation avec son frère. Et cette façon d'exprimer tout ce qui est abstrait, et notamment le trop plein de ses émotions, en employant des métaphores visuelles qui m'évoque l'univers aztèque (impression très perso), en nourrissant ces planches de sortes de frises ou d'animaux fantastiques, de guerriers de toutes sortes,... Tout concourt à faire de "L'Ascension du Haut-mal" une BD à part, au symbolisme très riche (l'image de son frère qui arrive à l'hôpital avec sa maladie et, dans sa chambre, la range dans un placard comme un fardeau monstrueux qui ne le quitte jamais, c'est simple, mais génial !), et un témoignage poignant autant que sans concession sur l'épilepsie vécue au quotidien. Mais, c'est aussi plus que cela, comment un enfant confronté à cette situation va développer un système de défense par la création d'un monde imaginaire et un moyen d'expression : le dessin et comment celui-ci va transformer sa vie. C'est très fort !
De Cape et de Crocs
S'il y a bien une BD pour laquelle je me devais de poster un avis, c'est "De Cape et de crocs"!! Tome 1 : Le Secret du janissaire Au détour des rayons d'une bibliothèque une couverture bleutée, aussitôt m'a conquise ; j'ai plongé dans la nuit étoilée de Venise puis largué les amarres d'une superbe chébèque. Des dialogues plein de verve, de nombreuses références à d'illustres aînés, brillamment égalés ; un dessin somptueux, les couleurs raffinées d'une riche palette ; on côtoie l'excellence. Don Lope l'Andalou, sombre et fier hidalgo Armand de Maupertuis, baronnet d'Arudy Hermine et Sélêné, l'adorable Eusebio, Kader le janissaire, Cénile et Andreo, ce sont les personnages de cette comédie qu'eussent approuvée en choeur, Molière et Cyrano. En un mot comme en cent, vous seriez bien incultes si d'aventure vous négligiez cet album culte. Tome 2 : Pavillon noir ! Je m'en vais vous conter la puissante impression que produisit sur moi, le récit palpitant des fort divertissantes pérégrinations de nos compères capés et du vil capitan. Après une folle poursuite en guise de hors-d'oeuvre, je me suis délectée d'un fabuleux festin composé de pirates, de vestiges sous-marins et d'un vaisseau fantôme, guidé par une pieuvre. Si, comme moi, vous aimez, les histoires d'aventure de trésors, de mystères, et d'amours contrariées cet album vous sera d'une plaisante lecture. Moi qui goûte aussi l'art du verbe et de l'épée et qui aime l'humour, subtil et malicieux à vous je puis l'avouer : j'ai été transportée. Et c'est ainsi, que sous vos yeux, je catapulte ce volume exceptionnel, au rang d'album culte. Tome 3 : L'Archipel du danger L'humour atteint ici, toute sa quintessence le dessin les couleurs, sont toujours prodigieux, décidément, Ayroles et Masbou sont des dieux pour avoir su créer une telle magnificence. Leur génie saute aux yeux, dans les moindres détails, que ce soit du dessin ou bien du scénario, nul autre artiste ne leur arrive à la taille, là tout n'est que finesse, élégance et brio. Paysages de mer, nocturnes et tourmentés, monstres marins, chasse au trésor et savant fou tout cela enchaîné, afin de nous combler, l'archipel du danger, recèle bien des surprises, offre sa luxuriance et porte bien son nom ; ainsi une fois encore, cette histoire m'a conquise. Alors mes yeux pétillent, et mon coeur, même, exulte puisque sur BDthèque, j'évoque cet album culte. Tome 4 : Le Mystère de l'île étrange Nous voici à présent, sur une île mystérieuse et les coups de théâtre, au sens propre du mot confèrent à cette histoire, ô combien merveilleuse l'atmosphère incongrue d'un lever de rideau. Comme toujours, avec nos deux auteurs bien-aimés, l'humour va se nicher dans les moindres recoins ainsi chaque vignette est à bien observer car elle est dessinée avec le plus grand soin. Les premiers d'entre nous qui ont acquis ce tome ont eu le privilège d'y lire un impromptu qui retrace la rencontre de nos deux gentilshommes. Merci monsieur Ayroles, pour ce petit bonus qui lève un peu le voile sur Armand et Lope et prouve que vous n'êtes jamais à cours d'astuce. Il faut que ce soit dit, que personne n'occulte la rumeur qui affirme que cet album est culte. tome 5 : Jean Sans Lune L'aventure, maintenant, prend un tour scientifique et c'est par le pouvoir d'un simple aérolithe, objet tant convoité par Jean, le Sélénite, que les auteurs nous offrent une histoire fantastique. Mais avant d'entreprendre cet insensé voyage qui promet à son tour d'être fort pittoresque, nous faisons connaissance avec des personnages dont le raffinement le dispute au grotesque. Sur le raïs Kader, on en sait davantage d'autres questions surgissent ; tout cela distillé avec parcimonie, en un savant dosage. Vous parlerai-je encore du dessin flamboyant dont l'égale qualité, au fil des épisodes est la source d'un immuable émerveillement. Cet album est un souffle au milieu du tumulte, des Lanfeust et consorts ; il n'en est pas moins culte. tome 6 : Luna incognita Cette histoire, encore une fois, nous fait naviguer, et pour nous éblouir, nous décroche la lune. L'univers sélénite, qui nous est proposé, est pour moi d'une beauté à nulle autre commune. Ayroles nous gratifie de ces précieux clins d'oeil d'érudit plein d'humour, dont nous sommes si friands, c'est avec facétie, qu'il évite l'écueil de la répétition ou des atermoiements. Voyager en ces pages est des plus enchanteur tant, à manier leur art, les auteurs sont habiles. La finesse des dialogues, la hardiesse des couleurs, d'ingénieuses trouvailles, comme cette ville mobile, des détails cocasses, tout est de même valeur et me fait m'exclamer : "Mais jusqu'où iront-ils ?" Devant toi cher lecteur, qui surfes et consultes mon avis sur ce tome, je le proclame culte. tome 7 : Chasseurs de chimères C'est avec émotion, que dis-je, avec ferveur que j'ai ouvert ce tome, si longtemps désiré ; sa couverture, déjà, promettant le bonheur que ses pages, sans nul doute, allaient me prodiguer. Hé bien, je reste sous le charme de ma lecture. La ville nocturne est belle, les chimères, elles, fascinent, et l'intrigue, enfin, prend une savoureuse tournure, piquant rebondissement, foi de Doña Hermine ! Masbou - je me répète, je le sais mais qu'importe !- Est un génie dans l'art de la mise en couleur, chaque planche est un choc, et l'impression est forte ! Ayroles, quant à lui, promène ses personnages et cisèle ses dialogues, avec la gourmandise de celui qui maîtrise, quand les autres surnagent. Votre bibliothèque prendrait pour une insulte que sur ses étagères, ne trône cet album culte. Une dernière chose : c'est la SEULE série que je qualifie de culte (vous pouvez vérifier mes stats ! ;) )
Sillage
J'ai découvert "Sillage" il n'y a pas très longtemps mais quelle bonne surprise: un premier album du tonnerre de Dieu, un dessin et des couleurs excellents, une héroïne au caractère bien trempé, des vaisseaux spaciaux, des aliens de partout et un scénario que j'apprécie vraiment et croyez moi, la science-fiction j'aime pas tellement d'habitude. Bref, que du bonheur. Je n'ai pas voulu mettre la note maximale parce que j'ai tellement aimé le 1er album que les autres en comparaison sont moins bien mais je suis vraiment tatillon... On n'en est donc pas encore au stade de la BD culte mais si ça continue comme ça, je vais bien finir par devoir mettre la cinquième étoile. 26/04/2007 Après lectures et relectures, je me décide à passer de 4/5 à 5/5 !! Sillage après 9 albums me distrait toujours autant. Une des toutes meilleures séries de SF à mon goût. Je pense sérieusement que Sillage a sa place au panthéon de la BD au même titre que Astérix ou Tintin comme l'un des piliers récents de la Bande Dessinée ! Sillage est culte ! Plus d'hésitation !
Le Scorpion
J'ai suivi la série tome par tome au fur et à mesure de la parution. Et si à un moment, je me suis demandé ce que les héros allaient faire dans cette galère, la fin du premier cycle m'a fait une très forte impression. Certes, il s'agit avant tout d'une série de cape et d'épée, avec beaucoup d'action (un peu trop, à mon goût). Autre petit défaut, je trouve les personnages très conventionnels. L'action, les scènes de combats aussi, ne sont pas très originales. Alors qu'est ce qui m'attire dans cette série ? Les dessins bien sûr ! Ils sont beaux, très beaux. Ils collent au scénario comme Jean Marais colle au personnage du bossu. Le scénario, classique, très romancée, Met parfaitement le dessin de Marini. Il n'en reste pas moins très documentée, et notamment sur les premiers siècles de notre ère. Ce duo d'auteur se complète vraiment bien. Autant dans L'Etoile du Désert, Marini semble s'être mis au service de Desberg, autant là, il semble vraiment que ce sont les dessins qui "commandent" au scénario. Une belle réussite. Il est à noter que le second cycle qui débute tambour battant, reprend parfaitement la suite du premier, j'aurais envie de dire "en souplesse", si le terme était approprié à la série. Je trouve un certain nombre d'aviseurs un peu sévère avec cette série, qui, à mon sens, n'a aucune prétention d'authenticité historique. Il faut vraiment prendre cette bd comme une lecture récréative, voire contemplative.
Batman - The Dark Knight returns
Une des œuvres les plus célèbres de Frank Miller, il y a beaucoup de choses à en dire. A commencer probablement par sa célébrité parmi les fans du genre, qu'elle a en son temps (1986) révolutionné. Le Batman montré ici est vieux, il a pris sa retraite depuis dix ans déjà. Cependant ses démons hantent Bruce Wayne, et nuit après nuit, ne lui laissent guère de répit que dans un sommeil agité et dans l'alcool. Le célèbre millionnaire est présenté ici comme un psychotique, un malade dont la névrose prend l'aspect de Batman, mais qui ne se limite pas à lui. Au contraire, elle prend l'allure d'un phénomène de société, avec ses effets sur les gens, suscitant diverses réactions, entre approbation et rejet. C'est également elle qui suscite des ennemis, tels que Harvey Dent ("Double Face") ou le Joker. Ce qui n'est au départ qu'une initiative individuelle, le combat d'un homme contre des criminels, est devenu un problème de société. La chose est présentée de façon assez intéressante quoique plutôt brutale. Ici, le super héros pose problème, il n'est pas juste cette image enfantine qu'on adore, ce héros noble qui sauve et veille, mais un élément de la société, dans laquelle se pose le problème de son insertion, de son image, de sa perception. Ainsi, Batman protège les gentils et combat les méchants. Certes. Mais il se substitue de ce fait à la justice, recourt à une violence illégale, et son action est assimilable à celle d'une milice. Il se place au-delà de la loi, au-delà des hommes, et cela fait peur. C'est autour de ce thème que tourne The Dark Knight Returns, traité également (mais plus en douceur) dans Watchmen, ainsi que dans ce qui me semble être son successeur direct, Kingdom Come. Cette dernière référence n'est pas innocente, car son histoire poursuit (des années après) celle racontée ici, qui reprend elle-même de nombreuses références à des histoires passées. Le tout tisse tout simplement une véritable mythologie autour du personnage, avec sa personnalité, les grands événement marquant sa vie, mais aussi ses choix. Je dois avouer n'avoir pas l'habitude de cette façon de faire (qui me semble d'autant plus atypique que Batman a été utilisé par de nombreux scénaristes), qui est pourtant loin d'être désagréable. Même si cela me semble un peu puéril par certains côtés (autant que d'épiloguer sans fin sur la vie supposée de Néron, Phèdre ou Ulysse…), le résultat présente une force certaine, ici largement amplifiée par la violence de l'œuvre. Car Batman n'est pas tendre, et la violence est ici présente sous les formes physique, sociale et politique. Comme cela est montré, il punit brutalement. Son existence même suscite de fortes haines (celle du gang des mutants par exemple), et il ainsi accusé par le bouffon psychiatre de l'album, de créer toute cette criminalité, d'en être l'instigateur, l'origine. Cette thèse est appuyée par la réapparition (la rechute) de Harvey Dent et du Joker suite à la reprise d'activités de Batman. On peut d'ailleurs remarquer que l'ouvrage en général est traité sur le mode "téstostérone only"… Après un tome de Sin City, 300 et Bad Boy, je vais finir par croire que c'est là une marque de fabrique de Frank Miller. La réflexion en tant que telle n'y a en effet qu'assez peu de place, au contraire de l'action. Les quatre comics originaux -- formant donc ici quatre chapitres -- voient en effet chacun un affrontement (assez titanesque, disons-le), le point culminant étant incontestablement Batman contre Superman. Eh oui, carrément. La vieille lutte entre l'intelligence rusée et la force un peu stupide… Ulysse contre le cyclope, puisqu'on parlait de mythologie précédemment. Ces quatre chapitres paraissent un peu décousus entre eux, mais ils ont évidemment comme point commun l'évolution de Batman et sa perception auprès de la société et de ses instances. Miller a beaucoup fait appel à la télévision dans ses pages pour montrer cela, et représente les politiques sous la forme de bouffons, qu'il s'agisse du maire, un petit bonhomme obèse et sans opinion sauf lorsqu'un conseiller en communication se tient derrière lui, ou du président, un Ronald Reagan tout vieux à la limite du gâtisme le plus complet, parlant aux Américains comme à des enfants de trois ans. Même lorsqu'il met en scène un Batman en difficulté, malmené, rejeté, haï, on sent bien qu'il a choisi son camp et qu'il prend parti. En un sens c'est dommage, car développer plus intelligemment l'opposition à Batman aurait pu donner un résultat un poil plus intellectuel et approfondi. Ceci dit, l'ensemble est -- comme souvent avec Miller -- d'une grande efficacité, même si je me demande toujours ce que Carrie Kelley (le nouveau Robin) vient faire dans cette Batgalère. Le dessin, brièvement, n'est pas le plus beau qui soit, et on a même parfois quelques petits problèmes à comprendre le déroulement de l'action. Cependant il est lui aussi d'une grande efficacité et d'une grande force, malgré la sobriété apparente de nombreuses pages, et certaines cases donneraient presque des frissons tellement elles sont bien composées. Le script en fin d'album donne également l'occasion de voir le chemin entre scénario et réalisation, et permet de se rendre compte que celle-ci a été faite très intelligemment, avec un important travail d'adaptation. Loin de ressembler à Watchmen, nettement plus premier degré bien que remettant complètement en cause le modèle classique du super héros, The Dark Knight Returns est une œuvre sombre, violente, tourmentée, débordant d'action, qui suscite des réactions fortes, et pousse à se poser quelques questions. Lecture conseillée à sa suite : Kingdom Come.
Betty Blues
Je viens de terminer la lecture, et j’en suis encore tout retourné. Une histoire d’amour brisé simple, facile à suivre, pleine de fraîcheur, de vie, de mélancolie, et même d’humour ! … Le dessin est magnifique dans le genre dépouillé. Tout est déformé, simplifié, mais finalement très beau et original. Je suis resté à regarder la dernière page comme un con pendant bien 5 secondes avant d’en comprendre le sens… et là mon cœur de bébé s’est serré, et j’en ai presque eu la larme à l’œil… Une BD simple, très classique, mais tellement belle… A lire à tout prix. Un grand bravo à l’auteur.
Al Crane
Voilà une des BDs où Alexis pousse son humour pince-sans-rire au maximum. Grâce au scénario de Lauzier et au dessin réaliste d'Alexis, cette BD ressemble au premier abord à une BD de western tout ce qu'il y a de plus sérieuse, voire même ennuyeuse (il y a pas mal de textes par moment). Mais sous ses dehors de noble héros dur-à-cuire, Al Crane est un superbe salaud, presque aussi pourri que le monde western dans lequel il évolue. Cynique au possible, cette BD manie l'humour noir en permanence. Alors qu'un simple feuilletage donne l'impression de lire une histoire typique du style western, on se rend bien vite compte que tout y est exagéré, les méchants sont des enfoirés, les gentils sont des salauds, le héros est le pire de tous, tous les cowboys sont des monstres de sauvagerie subtile et de méchanceté dans la finesse. Quand on rentre dedans, cette BD est vraiment à se plier de rire. L'ennui, c'est que tout n'est pas toujours aussi drôle d'une part, et d'autre part, ce type d'humour, c'est (parfois) hilarant en première lecture mais plus vraiment drôle en seconde lecture. Néanmoins, à tous ceux qui seraient passés à côté de ce bijou d'humour noir et pince-sans-rire sous ses attraits sérieux, je vous en conseille la découverte.