Les derniers avis (38247 avis)

Couverture de la série Compadres
Compadres

Alors que les auteurs ont quelques albums à leurs actifs, c’est seulement avec ce tome que je les découvre. Une plutôt chouette découverte puisque Compadres s’est avéré un bon petit moment de lecture. Ça ne sera certes pas un indispensable, on oscille entre le pas mal et le franchement bien mais l’album possède suffisamment d’atouts pour se démarquer. Le premier qui saute aux yeux est évidemment la partie graphique assez atypique, ça passe ou ça casse. Perso je lui ai bien trouvé quelques défauts mais dans l’ensemble ça m’a bien plu. L’originalité du trait allié aux couleurs m’a vite emporté et participe pour beaucoup au charme de l’album. Il ne faut pas être allergique aux ambiances automnales. L’histoire n’est pas en reste, ça se développe un peu vite pour vraiment s’attacher aux personnages mais le duo de héros fonctionne bien. J’ai surtout aimé le ton âpre et sans concession. Ce n’est pas une période pour les idéalistes. Un récit qui déroule. Finalement un western que j’ai trouvé original et bien mené. Si le dessin ne vous fait pas peur, je vous encourage à tomber dessus. 3,5

13/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Ion Mud
Ion Mud

La fin ne livre pas forcément toutes les clés. Ou alors je n’ai pas tout saisi, je ne sais pas. Mais qu’importe ! C’est une lecture que j’ai bien aimée. Un voyage original et angoissant, dans les méandres d’un vaisseau gigantesque. Nous suivons un personnage solitaire, Lupo, qui erre et nous sert de guide, dans un univers aux airs post-apocalypse, peuplé de monstres et de bestioles mutantes dangereuses, de drones qui ne le sont pas moins. Et de quelques humains énigmatiques. Et surtout de vide, de couloirs sans fin, de coursives infinies : Amaury Bündgen a su mettre en place une ambiance étrange et originale. C’est le voyage en lui-même, plus que son objectif, qui nous prend aux tripes. Le dessin use judicieusement du Noir et Blanc, adapté à cet univers froid et désespérant. Souvent avare de détails, et parfois hyper détaillé pour des plans larges de couloirs, je l’ai trouvé agréable et très fluide. Je découvre cet auteur avec cet album, et je pense aller voir ce qu’il a fait depuis.

13/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Champ des possibles
Le Champ des possibles

C’est la seconde série en peu de temps que je lis où l’intrigue se déroule en partie dans un monde virtuel parallèle, après Bolchoi arena. Mais ici pas de space opéra, mais plutôt un simple monde parallèle, proche d’un paradis virtuel (même si je ne connais pas trop et si je n’y suis jamais allé, ça m’a fait penser à « Second life », dont j’avais entendu parler il y a pas mal d’années – je ne sais pas si ce « monde parallèle » existe encore). Ici, par-delà les problématiques liées à ces deux mondes parallèles, le scénario nous livre des histoires d’amour relativement originales. En particulier autour de Marsu, qui vit une union très libre avec son copain (qui a couché avec une copine lesbienne voulant avoir un enfant avec l’approbation de Marsu), en même temps qu’elle vit une histoire d’amour avec un architecte créateur du monde virtuel dans lequel leurs alter-ego/avatars se retrouvent. Tout est traité avec sensibilité, et les personnages comme leurs relations sont assez fouillés, jamais monolithiques. On en oublie aisément les éventuels doutes quant à la crédibilité de ce genre de « monde ». Même si sur la fin l’apparition des enfants m’a moins convaincu. Une histoire originale et plaisante. Avec un dessin très agréable – comme la colorisation. Note réelle 3,5/5.

13/02/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Meurtre télécommandé
Meurtre télécommandé

Un one-shot assez déroutant. Je pensais lire un polar classique : un type meurt et comme il était détesté par tous, il y a une longue liste de suspects et le détective en imperméable va résoudre le meurtre. Puis tout d'un coup il y a par moments des choses étranges qui se passent, notamment lorsqu'un personnage racontait sa vie. J'ai tout de suite mieux apprécié ce récit parce que son originalité était bien maitrisée. L'auteur pouvait faire n'importe quoi et je comprenais tout ce qui se passait et j'ai complètement embarqué dans son délire alors que dans d'autres cas j'aurais sans doute refermé l'album en me disant que c'est du gros n'importe quoi. Il faut dire aussi que le scénario reste cohérent et que les éléments fantastiques/absurdes ont un sens. Souvent, j'ai l'impression qu'un auteur part dans un délire en faisant n'importe quoi qui lui passe par la tête et ce n'est pas du tout le cas ici. Tout est maitrisé du début jusqu'à la fin et le scénario est intelligent et prenant. Ajoutons que le dessin est très bon et que la mise en scène est époustouflante.

13/02/2025 (modifier)
Par sloane
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Route
La Route

Grandiose, fascinant, extraordinaire. Je pourrais ainsi aligner d'autres superlatifs pour dire tout le bien que je pense de cette adaptation. Depuis Le Rapport de Brodeck, je suis un grand fan du dessin de M. Larcenet et plus particulièrement de sa maitrise du noir et blanc. Quelle maestria, il n'en fallait pas moins pour rendre compte de cette ambiance post apocalyptique. La fin du monde comme si vous y étiez. A ce propos je m'interroge sur les avis de posteurs précédents qui s'interrogent sur le manque d'ambiance du récit. Ben mon colon ! Pour du glauque nous sommes servis, cet inexorable "road trip" ponctué de rencontres effrayantes si elles ne font pas sursauter ou flipper le lecteur laisse tout de même un sentiment d'inéluctable sans espoir de rédemption pour l'humanité. Oui ce n'est pas drôle, cela pousse à désespérer du genre humain. Pour ceux qui pensent qu'il reste un peu d'espoir dans ce monde ben ce récit nous montre de quoi l'homme est capable et que l'on ne vienne pas me dire que j'affabule. Forcément culte et coup de cœur.

11/02/2025 (MAJ le 13/02/2025) (modifier)
Couverture de la série Commissaire Raffini
Commissaire Raffini

Je ne suis pas toujours en phase avec les scenarii de Rodolphe mais ici j'ai été séduit par l'ambiance vintage du commissaire Raffini. Pourtant les premiers opus m'ont assez déçu. En effet, je trouve que Ferrandez n'est pas à son avantage. J'ai cru à une copie de Tardi sur les deux premiers numéros et j'ai trouvé la villa ténèbres brouillonne dans son graphisme. Comme les scenarii correspondants sont un malheureux mélange des genres, j'ai cru laisser tomber la série. Heureusement l'arrivée de Maucler au graphisme m'a bien plus séduit. On revient à du classique bien travaillé dans les deux domaines. Les scenarii s'inspirent d'un univers très cinématographique dans des ambiances qui suintent le Simenon. Les profils psychologiques sont de mieux en mieux travaillés à la fois pour Raffini que pour les autres personnages, victimes ou coupables. Il n'y a ni action violente ni déduction géniale à la Sherlock mais une progression minutieuse dans des enquêtes bien conventionnelles. J'ai beaucoup aimé le travail très détaillé de Maucler pour recréer cette ambiance interlope des années 50. On se croirait très souvent dans un film de Melville ou de Verneuil avec Gabin, Bourvil ou Delon au programme. Raffini en possède la prestance de force tranquille. Une belle lecture d'ambiance qui se déguste un bon verre à la main.

13/02/2025 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Fin du Système... - Cours d'humanomique du professeur Kamo
La Fin du Système... - Cours d'humanomique du professeur Kamo

Une très bonne surprise que cette nouvelle série ! Je ne partais pourtant pas conquis avec pour pitch un prof d'économie un peu excentrique qui ne cherche qu'à prouver ses théories par la mise en pratique et en situation. Dit comme ça, ça ne vend pas du rêve... Mais pourtant j'ai été rapidement conquis par le personnage et ses méthodes ; surtout que notre Yohei Kamo se la joue un peu Robin des Bois des temps modernes en retournant contre eux les armes économiques que les puissants utilisent contre les petites gens. Le scénario de Takeshi Natsuhara est bien ficelé, et porte tranquillement son lecteur de façon assez jubilatoire. Il est en ça parfaitement porté par le trait fin et élégant de Shinobu Kaitani. J'attends la suite avec une certaine impatience.

13/02/2025 (modifier)
Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Batman - Arkham Asylum (L'asile d'Arkham)
Batman - Arkham Asylum (L'asile d'Arkham)

Cryptique, elliptique, métaphorique - Les aliénés d'Arkham Asylum ont été libérés de leur cellule et ils ont pris possession de l'asile. Ils ont également pris le personnel en otage et le Joker lance un ultimatum à James Gordon : la libération des otages contre Batman. Ce dernier accepte et le voilà prisonnier de l'asile de fous à la merci de ses plus redoutables ennemis. Il s'en suit une nuit de cauchemar pendant laquelle la psyché de Batman sera testée comme jamais avant. Quand en 1989 parait cette histoire, ce n'est déjà plus une révolution, c'est un deuxième essai après Elektra: Assassin de Frank Miller et Bill Sienkiewicz. Mais la personnalité des créateurs et le thème de l'histoire en font tout autre chose. Arkham Asylum n'est pas une histoire de Batman comme les autres. Grant Morrison se sert de cet affrontement pour réinventer les ennemis de Batman et pour creuser sa psychologie en l'opposant aux maladies mentales des criminels. Le parcours du héros dans l'asile devient une allégorie de l'exploration de ses motivations. Chaque rencontre et chaque situation sont chargées de symboles plus ou moins faciles à décrypter. D'ailleurs en première lecture cette histoire génère un fort sentiment de frustration chez le lecteur qui ne peut que constater qu'il ne comprend pas tout. De son côté Dave McKean semble hésiter entre deux styles différents. Certaines pages évoquent plus qu'un simple hommage à Bill Sienkiewicz, comme si le jeune McKean avait du mal à trouver des solutions graphiques pour illustrer le scénario de Morrison. Au contraire, d'autres pages contiennent déjà toute la magie de l'imagination créatrice qui se mettra au service des couvertures de la série Sandman de Neil Gaiman et de ses œuvres ultérieures comme Cages ou Raptor. Heureusement cette édition anniversaire contient une version quasi définitive du scénario de Grant Morrison. En lisant l'histoire illustrée, puis le script, le lecteur a enfin les éléments nécessaires pour identifier les symboles qui pullulent. La lecture du script est également fascinante à d'autres égards. Tout d'abord, il n'est pas écrit à la méthode Marvel ou en full script, mais dans un hybride des deux combinés à un scénario de film. Ensuite, Grant Morrison conçoit ses scènes en ayant à l'esprit la manière dont il les aurait illustrées (il a été dessinateur au début de sa carrière et cette édition comprend la reproduction de cinquante-deux pages esquissées de sa main) et on est content que ce soit Dave McKean qui ait décroché le job (le résultat aurait été beaucoup plus plat s'il avait suivi les indications de Morrison à la lettre). Enfin, en comparant le script à l'histoire finale, on s'aperçoit que Dave McKean s'est complètement approprié le scénario jusqu'à modifier ou supprimer certaines scènes (ce qui rend le fil de l'histoire encore plus difficile à suivre sans explication). L'édition anniversaire rend enfin pleinement justice à ce comics en le complétant du script de Morrison ce qui permet de comprendre l'histoire.

13/02/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Al Capone
Al Capone

Je connais un peu la période de la prohibition du côté des mafieux, notamment avec l'excellente biographie (très orientée mais très instructive) de Lucky Luciano, "Testament". Dans l'ouvrage, Luciano mentionne Al Capone qu'il n'a que peu rencontré et qu'il laisse "gérer" Chicago. Si je fais le parallèle, c'est qu'ici le récit prend la même tournure que dans l'autobiographie de Luciano : de petit mafieux dans les quartiers pauvres, Al Capone va s'intégrer dans la mafia à l'adolescence, pris sous l'aile de gros bonnets, prendra de l'ascendant avec ses méthodes brutales et modernes (il tient une comptabilité, gère l'ensemble comme une entreprise...) jusqu'à prendre le contrôle de la mafia d'une ville (voire prendre le contrôle DE la ville). Et ensuite, la chute inexorable, pour fraude fiscale... Le parcours de Al Capone est assez ressemblant à celui d'autres mafieux de son époque, qui va connaitre deux changements majeurs de la mafia : l'arrivée d'une nouvelle génération de mafieux, inspirée de l'entreprise et avec la volonté de réconcilier les nations (Juifs, Irlandais, Italiens, Anglais...) pour ne faire plus qu'un seul syndicat du crime ; mais aussi la prohibition, source d'enrichissement encore mal mesurée de cette mafia. La BD se propose donc de brosser un portrait de truand, gangster assumé mais en utilisant un procédé habile : Al Capone raconte toute l'histoire à sa petite maman, expliquant à quel point il a été un bon garçon, gentil, travailleur et certes hors-la-loi mais jamais violent sans nécessité (hum hum...). Le procédé permet de souligner les écarts entre ce qui est montré et son discours, soulignant l’ambiguïté qui traverse la vie de ces gangsters : princes du crime persuadés d'être les gentils de leur histoire. Lucky Luciano a eu recours au même procédé dans son ouvrage biographique, soulignant à quel point il fut respectable. Le dessin colle bien à l'ambiance et à l'idée : mignon et tout en rondeurs dans les personnages, mais sanglant et sombre dans les représentations de la réalité. L'ensemble est plaisant à lire jusqu'au final, et j'en recommande la lecture pour peu que le sujet de la mafia américaine vous intéresse. Elle apprend beaucoup de choses sur ce que sont prêts à faire des gens dans la misère, et à quel point la mafia a su profiter d'un système qui encourage l'entreprenariat...

13/02/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série No sleep till Shengal
No sleep till Shengal

3.5 Des années après 'Kobane Calling', Zerocalcare retourne au Moyen-Orient et cette fois-ci il rencontre les Ézidis, une minorité religieuse méconnue vivant en Irak et qui après avoir vécu les horreurs de Daech, a réussi à créer une enclave automne en prenant exemple sur ce qu'ont fait les Kurdes. Évidemment, ce n'est pas au goût de tous, à commencer par les gouvernements irakien et turque, et donc l'existence des Ézidis est très précaire et semble avoir empiré depuis le voyage de Zerocalcare si je me fie à la postface... qui a été écrite il y a plus de 2 ans alors je n’ose imaginer c'est quoi l'état actuel de la situation. Le début est un peu long et je m'ennuyais un peu de voir l'auteur faire les préparatifs pour le voyage, mais dès qu'on arrive en Irak cela devient intéressant. On va voir les difficultés du groupe dont fait partie l'auteur pour avoir les autorisations pour aller à l'enclave sans problèmes, des témoignages sur les atrocités commises par Daech et comment fonctionne la vie dans cette enclave. C'est vraiment passionnant à lire même si la narration manque de dynamisme. Il faut dire aussi que Zerocalcare n'est pas Joe Sacco et donc il ne faut pas s'attendre à du très grand journalisme, c'est juste le témoignage de quelqu'un qui a rencontré des gens dont le reste du monde et les médias n'ont rien à foutre (je ne savais même pas que les Ézidis existaient avant de lire ce one-shot). À lire si on aime ce type de documentaire.

12/02/2025 (modifier)