Le meilleur cours de philo que j’aie jamais eu !
Une histoire de la philosophie occidentale « moderne » qui s’est développée aux XVII et XVIIIe siècle en Europe. (le scénariste est un historien spécialiste de Spinoza)
De qui parlons-nous ? De Galilée à Voltaire, en passant par Descartes, Newton, Spinoza, Leibniz et quelques autres.
Ils (et elles) expérimentent, s’appuient sur leurs découvertes et celles de leurs prédécesseurs, dialoguent, discutent, confrontent leur vision du monde, progressent, s’affranchissent des représentations antiques... Et évidemment, remettent en cause les dogmes, ce qui aura le don d’irriter le clergé.
C’est qu’ils sont contrariants ces scientifiques qui empêchent l’église de dogmatiser tranquille et de bien tenir les ouailles dans l’ignorance et la crédulité si commodes pour elle et pour les puissants.
Cette rétrospective de leurs avancées scientifiques et métaphysiques est vraiment bien présentée. Les enjeux sont posés et les « disputes » permettent d’exposer les théories et les arguments.
Franchement, même si je connaissais la plupart (quelques théories et théorèmes hérités de ma scolarité, et que j’ai quand même lu quelques unes des oeuvres évoquées), l’ouvrage est plus qu’utile pour avoir une vision d’ensemble de l’époque.
Sujet passionnant. Traité de façon simple, didactique, carrément amusante même, un tour de force.
Et servi par un dessin simple, voire naïf, avec de drôles de nez, mais agréable et qui permet de bien saisir qui est qui.
Ceux qui en douteraient (suivez mon regard !) feraient bien de se souvenir que la recherche scientifique et l’esprit critique doivent être cultivés.
Hérétique ? Un compliment.
Et un coup de coeur pour l'ouvrage, bien entendu.
Je ne suis pas vraiment ce qu'on appelle un fan de bd, j'en ai lu quelques unes, et maintenant The nice house on the lake fait partie de ma petite collection. Personnellement j'ai trouvé le traitement des personnes super intéressant et réaliste, tout en sachant garder un aspect science fiction suffisamment captivant. J'ai adoré me plonger dans cette histoire et espère vivement que le cycle 2, si il existe, saura me rembarquer dans cette univers !
Quel est le point commun entre un garçon exigeant, un chien qui aboie tout le temps, un fantôme de petite fille et un président de la République chasseur de monstre ? Aucun à première vue, si ce n'est qu'un beau jour tout ce petit monde s'est croisé dans la même maison.
Ces quatre petites histoires se croisant et s'imbriquant les unes les autres sont assez satisfaisantes à lire. Le fait de passer d'un point de vue d'un évènement à un autre, de constater les différentes narrations qui se rejoignent le temps d'une scène, c'est vraiment intéressant.
Chacune des histoires à son sujet, son ambiance (d'ailleurs, bien que Sergio García Sanchez illustre chacun des récits, il modifie son style pour bien individualiser les albums). J'ai personnellement préféré l'histoire de la jeune fille fantôme (qui techniquement est également intimement liée à l'histoire du chien), les sujets du deuil et des liens familiaux étant chers à mon cœur. Mais j'apprécie également l'histoire du président avec tout ce côté loufoque du chef du gouvernement secrètement chargé de tataner du vilain, l'histoire du garçon qui demande toujours trop à ses parents et celle du chien avec la narration nous montrant bien la compréhension propre de cet animal face à tout ce qui l'entoure.
Une lecture agréable, amusante et souvent touchante.
(Note réelle 3,5)
Dans cette excellente BD à l'écriture fine et agréable, on marche dans les pas de Jean, un bibliothécaire obsédé par un chanteur des années 70 mystérieusement tombé dans l'anonymat.
Laissant tout derrière lui, Jean décide de se lancer dans une enquête étonnante (en réalité, c'est une double enquête puisque cette aventure est également propice à l'introspection du narrateur guetté un temps par la dépression). Revigoré par cette quête improbable, le personnage principal traque alors avec obstination le moindre indice, tente de découvrir des messages cachés dans les textes du chanteur disparu et recueille fébrilement les témoignages de personnes qui auraient croisé la route de l'artiste. Pensant tenir une piste, il se décide à reprendre contact des années plus tard avec un ami qu'il avait perdu de vue et qui lui avait fait découvrir ce chanteur lorsqu'ils étaient étudiants, ce qui est l'occasion pour le lecteur d'assister à des saynètes tantôt amusantes, tantôt émouvantes et de mesurer par la même l'écoulement du temps, d'observer la trajectoire de ces personnages qui ont vieilli brutalement sous nos yeux en l'espace de quelques chapitres. Cette patine du temps rend subitement ces personnages réels et le lecteur, touché, s'attache autant à Jean qu'à ces témoins d'une époque révolue. L'enquête se transforme en véritable aventure et l'on se prend à espérer comme Jean que la rencontre avec ce chanteur aura bien lieu.
Grâce à une belle colorisation et au trait efficace de Tronchet, le lecteur, tenu en haleine par ce récit équilibré et bien construit, voyage de la Bretagne jusqu'au bout du monde et se demande jusqu'à la fin quelle est la part de vérité dans cette histoire épatante. Le dossier final, cerise sur le gâteau, apporte d'ailleurs une excellente réponse à cette interrogation.
Une bien belle découverte et une lecture que je recommande à mon tour !
Armelle la tortue souffre d'achluophobie, c'est à dire la peur de l'obscurité (personnellement je connaissais "nyctophobie", comme quoi on en apprend tous les jours). Sa peur bleue du noir l'empêche de pleinement vivre sa vie et de s'épanouir, un rien l'effraie et elle passe le plus clair de son temps recroquevillée dans sa carapace. Heureusement, tout change pour la timide Armelle lorsqu'elle rencontre un beau jour une luciole musicienne et voyageuse avec qui elle devient rapidement amie.
C'est une belle histoire pleine de douceur sur le fait de dépasser ses peurs, de traverser les intempéries de la vie et de se créer des liens avec d'autres personnes pour aller mieux. Chaque album est une histoire en soi mais une évolution s'installe, chaque récit est une nouvelle étape de franchi dans l'avancée de ce groupe de personnages. Oui, ce groupe, car dès le second album notre duo s'agrandit et accueille un lapin contemplatif et une renarde végétarienne. Une belle brochette d'ami-e-s hors normes, ne se retrouvant pas parmi leurs congénères de par leurs différences mais parvenant à se soutenir les un-e-s les autres.
De très belles histoires, surtout avec les magnifiques dessins de Julien Arnal aux traits si doux et aux couleurs si intenses.
Une excellente bande-dessinée jeunesse, parfaitement appréciable à tout âge mais tout particulièrement utile pour apprendre aux enfants que, mine de rien, avec un bon entourage et un brin de courage, on peut aller de l'avant.
Des courtes aventures muettes centrées sur un jeune amérindien un peu casse-cou avec un humour slapstick façon cartoon, voilà une idée qu'elle est quand même vachement bonne (comme disait mamie).
J'ai peur de ne pas avoir trop à dire sur cette série alors que je l'ai trouvée sincèrement très bonne, vive, bien rythmée, vraiment sympathique à lire. Les histoires sont courtes et muettes, donc difficile pour moi de vraiment m'étendre sur les intrigues au risque de finalement tout vous raconter. Si vous voulez quand-même avoir une idée de ce à quoi tout cela ressemble, je maintiens ma comparaison avec les cartoons américains (façon Tex Avery ou Looney Tunes), on retrouve cet humour basé sur les plans foireux et les retours de bâton.
Une très bonne lecture.
(Note réelle 3,5)
Un pavé énorme mais excellent, puisant à deux racines : le reportage journalistique (précis, documenté, croisé, parfois évincé) et le reportage personnel, la quête de l'auteur pour comprendre mais aussi ressentir ce que furent ces journées de violence.
J'aime beaucoup le fait que Joe Sacco parle d'un évènement qu'il a vu dans les marges d'un livre d'histoire, littéralement, ce qui l'a incité à découvrir et analyser ce dernier. Parce que ce qui est juste une note de bas de page est une réalité pour des personnes, une page de leur histoire, une horreur qui les hante encore, parfois... Le reportage devient chasse aux témoignages, écoute attentive et débriefe pour analyser ce qui fut dit. Sacco et son fixer recoupent les témoignages, vont de portes en portes pour interroger les gens, se font recaler ou ont du mal à avoir les informations qu'ils veulent. Le présent et le passé se mélangent sur ce conflit bien trop meurtrier et qui n'a toujours pas fini de faire d'innombrables morts.
La BD est énorme et dense, parce que Joe Sacco investit le lecteur dans la recherche, faisant comprendre comment il l'a fait et ce que ça implique. La BD devient donc une bonne démonstration de la démarche journalistique, tout en montrant que ces évènements "anecdotiques" de 1956 sont toujours présents, parfois de façon tragique. Les détails de l'Histoire n'en sont jamais pour ceux qui les vivent, et peuvent enrichir notre compréhension de ce qui se joue parfois à grande échelle. Le conflit Israélo-Palestinien n'est pas fini, loin de là, Gaza existe encore (en souffrance) mais cette BD éclaire sur ce qui s'est joué durant si longtemps dans cette zone. Elle a un côté sordide aujourd'hui, lorsqu'on se rend compte que pratiquement rien n'a changé, mais au final, c'est surtout l'aspect humain que je veux voir dedans, cette humanité qui nous fait si souvent défaut aujourd'hui.
Alors ça, c'est beau.
Tout le long de l'album, j'ai eu un retour en enfance, je me suis revue à cette époque où je dévorais des courts métrages fantastiques aux dessins parfois assez similaires à ceux-ci sur les chaînes câblées. Ce texte bien trouvé, ce dessin qu'on croirait fait sur papier noir faisant ressortir les couleurs vives par contraste, ces personnages allégoriques qui parlent et qui touchent à tout âge, ... Je n'arrive pas à mettre le doigt sur un terme pour désigner ce genre de récit depuis toutes ces années, mais c'est à ça qu'il me font penser : des courts métrages alliant habillement une douce noirceur et une beauté presque onirique.
L'histoire, ici, est celle d'un garçon né avec un cœur de pierre, incapable d'aimer, d'une fille née avec un cœur d'artichaut, aimant vite et intensément, et d'un autre garçon quant-à-lui né avec un cœur en or. C'est une histoire sur les émotions, les sentiments, l'amour (romantique comme propre), sur la complexité et la grande variété des attachements humains. L'histoire est tout public, touchant à tout âge par l'universalité de son propos, mais brillant davantage chez les cœurs enfantins.
Le texte est marquant lui aussi, tout en alexandrins et en rimes. Les mots et les images qu'ils évoquent sont beaux, c'est un texte très satisfaisant à lire, surtout à voix haute je trouve.
Du bon, du très bon. Honnêtement, j'irais même jusqu'à dire que l'album frôle le cinq étoiles (je ne déplore qu'un ou deux mots qui auraient pu être mieux choisis). Rooh, vous savez quoi, il le mérite quand-même !
Un coup de cœur, évidemment.
J'ai lu plusieurs romans du scénariste, et j'avais apprécié son style direct et ses dialogues remplis de punchlines non dénuées d'humour et de sarcasmes. Je suis assez client j'avoue. Du coté du dessinateur, c'est simple je suis fan de son trait et j'adore son dessin. Je ne pouvais donc pas être déçu par ce diptyque. Et effectivement j'ai bien aimé. Je pense que si on n'est pas client d'histoires de gangsters, ce n'est pas cette série qui vous réconciliera avec le genre. Mais si on aime bien ça....
Notre héros, un homme de main qui doit se faire oublier, prend la place d'un curé en guise de couverture. Et il va, non sans maladresse, essayer de se fondre dans les usages de la paroisse locale. Et comme on ne se refait pas il va profiter de la moindre occasion pour mettre en place des petits trafics et autre magouilles. Ca fonctionne très bien, ça amène des situations amusantes. Notamment grâce au style d'écriture. Je savais que ça marchait bien en roman, cette lecture confirme que ça marche également en BD.
Alors oui il y a quelques clichés du genre sur le parrain, la famille, les truands et compagnie, il y a des scènes d'action plus spectaculaires que crédibles, mais bon impossible de faire une histoire de gangsters sans passer par là. Et comme, sans surprise, le dessin est un régal à tous les niveaux : personnages, décors, détails, cadrages, couleurs... C'est un modèle de lisibilité et de dynamisme, qui porte à merveille le récit ! La lecture de ces 2 tomes fut un plaisir.
Décidément, Didier Tronchet ne cesse de m'étonner. Le virage plus personnel entrepris avec sa BD Là-bas est tout à fait singulier. Adolescent, je n'ai jamais trop accroché avec son univers. Sans doute étais-je trop jeune, et son humour trop mature pour moi alors. C'est grace aux chroniqueurs précédents que je me suis lancé dans cette lecture, occasion de redire combien BDthèque est quand même très très bien...
Le chanteur perdu m'a séduit pour plusieurs raison. D'abord parce qu'elle ravive la mémoire oubliée d'un jeune prodige de la chanson qui m'était totalement inconnu. Longtemps, j'ai boudé la chanson française qui pour moi représentait le monde d'avant, le monde de mes parents. Depuis, j'ai eu l'occasion de réparer mon erreur, notamment en découvrant le répertoire d'un certain Pierre Perret, auteur de grand talent dont les chansons splendides parviennent à me tirer les larmes (écouter sa chanson Ma femme pour s'en convaincre). Et c'est là une autre raison de mon enthousiasme pour Le chanteur perdu : on apprend que c'est le même Pierre Perret qui a produit à l'époque le seul et unique disque du fameuse chanteur qui s'appelle en réalité Jean-Claude Rémy.
Bien entendu, il y a d'autres motifs de satisfaction. Cette histoire vraie est très touchante, également très bien racontée. Tronchet y maintient tout le long un certain suspens non sans se départir d'une certaine autodérision. Ce récit personnel prend la forme d'une enquête haletante à l'échelle de l'intime, et plus arrive la fin, plus on doute avec l'auteur. On sent une réelle montée en tension. C'est superbe.
Je terminerai en conseillant à tout le monde d'aller regarder sur Youtube la vidéo de Didier Tronchet et Jean-Claude Rémy chantant ensemble sur la petite île du bout du monde évoquée dans la BD. J'en suis encore tout retourné !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Hérétiques ! - Les merveilleux (et périlleux) débuts de la philosophie moderne
Le meilleur cours de philo que j’aie jamais eu ! Une histoire de la philosophie occidentale « moderne » qui s’est développée aux XVII et XVIIIe siècle en Europe. (le scénariste est un historien spécialiste de Spinoza) De qui parlons-nous ? De Galilée à Voltaire, en passant par Descartes, Newton, Spinoza, Leibniz et quelques autres. Ils (et elles) expérimentent, s’appuient sur leurs découvertes et celles de leurs prédécesseurs, dialoguent, discutent, confrontent leur vision du monde, progressent, s’affranchissent des représentations antiques... Et évidemment, remettent en cause les dogmes, ce qui aura le don d’irriter le clergé. C’est qu’ils sont contrariants ces scientifiques qui empêchent l’église de dogmatiser tranquille et de bien tenir les ouailles dans l’ignorance et la crédulité si commodes pour elle et pour les puissants. Cette rétrospective de leurs avancées scientifiques et métaphysiques est vraiment bien présentée. Les enjeux sont posés et les « disputes » permettent d’exposer les théories et les arguments. Franchement, même si je connaissais la plupart (quelques théories et théorèmes hérités de ma scolarité, et que j’ai quand même lu quelques unes des oeuvres évoquées), l’ouvrage est plus qu’utile pour avoir une vision d’ensemble de l’époque. Sujet passionnant. Traité de façon simple, didactique, carrément amusante même, un tour de force. Et servi par un dessin simple, voire naïf, avec de drôles de nez, mais agréable et qui permet de bien saisir qui est qui. Ceux qui en douteraient (suivez mon regard !) feraient bien de se souvenir que la recherche scientifique et l’esprit critique doivent être cultivés. Hérétique ? Un compliment. Et un coup de coeur pour l'ouvrage, bien entendu.
The Nice House on the lake
Je ne suis pas vraiment ce qu'on appelle un fan de bd, j'en ai lu quelques unes, et maintenant The nice house on the lake fait partie de ma petite collection. Personnellement j'ai trouvé le traitement des personnes super intéressant et réaliste, tout en sachant garder un aspect science fiction suffisamment captivant. J'ai adoré me plonger dans cette histoire et espère vivement que le cycle 2, si il existe, saura me rembarquer dans cette univers !
Chassé-croisé au Val Doré
Quel est le point commun entre un garçon exigeant, un chien qui aboie tout le temps, un fantôme de petite fille et un président de la République chasseur de monstre ? Aucun à première vue, si ce n'est qu'un beau jour tout ce petit monde s'est croisé dans la même maison. Ces quatre petites histoires se croisant et s'imbriquant les unes les autres sont assez satisfaisantes à lire. Le fait de passer d'un point de vue d'un évènement à un autre, de constater les différentes narrations qui se rejoignent le temps d'une scène, c'est vraiment intéressant. Chacune des histoires à son sujet, son ambiance (d'ailleurs, bien que Sergio García Sanchez illustre chacun des récits, il modifie son style pour bien individualiser les albums). J'ai personnellement préféré l'histoire de la jeune fille fantôme (qui techniquement est également intimement liée à l'histoire du chien), les sujets du deuil et des liens familiaux étant chers à mon cœur. Mais j'apprécie également l'histoire du président avec tout ce côté loufoque du chef du gouvernement secrètement chargé de tataner du vilain, l'histoire du garçon qui demande toujours trop à ses parents et celle du chien avec la narration nous montrant bien la compréhension propre de cet animal face à tout ce qui l'entoure. Une lecture agréable, amusante et souvent touchante. (Note réelle 3,5)
Le Chanteur perdu
Dans cette excellente BD à l'écriture fine et agréable, on marche dans les pas de Jean, un bibliothécaire obsédé par un chanteur des années 70 mystérieusement tombé dans l'anonymat. Laissant tout derrière lui, Jean décide de se lancer dans une enquête étonnante (en réalité, c'est une double enquête puisque cette aventure est également propice à l'introspection du narrateur guetté un temps par la dépression). Revigoré par cette quête improbable, le personnage principal traque alors avec obstination le moindre indice, tente de découvrir des messages cachés dans les textes du chanteur disparu et recueille fébrilement les témoignages de personnes qui auraient croisé la route de l'artiste. Pensant tenir une piste, il se décide à reprendre contact des années plus tard avec un ami qu'il avait perdu de vue et qui lui avait fait découvrir ce chanteur lorsqu'ils étaient étudiants, ce qui est l'occasion pour le lecteur d'assister à des saynètes tantôt amusantes, tantôt émouvantes et de mesurer par la même l'écoulement du temps, d'observer la trajectoire de ces personnages qui ont vieilli brutalement sous nos yeux en l'espace de quelques chapitres. Cette patine du temps rend subitement ces personnages réels et le lecteur, touché, s'attache autant à Jean qu'à ces témoins d'une époque révolue. L'enquête se transforme en véritable aventure et l'on se prend à espérer comme Jean que la rencontre avec ce chanteur aura bien lieu. Grâce à une belle colorisation et au trait efficace de Tronchet, le lecteur, tenu en haleine par ce récit équilibré et bien construit, voyage de la Bretagne jusqu'au bout du monde et se demande jusqu'à la fin quelle est la part de vérité dans cette histoire épatante. Le dossier final, cerise sur le gâteau, apporte d'ailleurs une excellente réponse à cette interrogation. Une bien belle découverte et une lecture que je recommande à mon tour !
Armelle et Mirko
Armelle la tortue souffre d'achluophobie, c'est à dire la peur de l'obscurité (personnellement je connaissais "nyctophobie", comme quoi on en apprend tous les jours). Sa peur bleue du noir l'empêche de pleinement vivre sa vie et de s'épanouir, un rien l'effraie et elle passe le plus clair de son temps recroquevillée dans sa carapace. Heureusement, tout change pour la timide Armelle lorsqu'elle rencontre un beau jour une luciole musicienne et voyageuse avec qui elle devient rapidement amie. C'est une belle histoire pleine de douceur sur le fait de dépasser ses peurs, de traverser les intempéries de la vie et de se créer des liens avec d'autres personnes pour aller mieux. Chaque album est une histoire en soi mais une évolution s'installe, chaque récit est une nouvelle étape de franchi dans l'avancée de ce groupe de personnages. Oui, ce groupe, car dès le second album notre duo s'agrandit et accueille un lapin contemplatif et une renarde végétarienne. Une belle brochette d'ami-e-s hors normes, ne se retrouvant pas parmi leurs congénères de par leurs différences mais parvenant à se soutenir les un-e-s les autres. De très belles histoires, surtout avec les magnifiques dessins de Julien Arnal aux traits si doux et aux couleurs si intenses. Une excellente bande-dessinée jeunesse, parfaitement appréciable à tout âge mais tout particulièrement utile pour apprendre aux enfants que, mine de rien, avec un bon entourage et un brin de courage, on peut aller de l'avant.
Anuki
Des courtes aventures muettes centrées sur un jeune amérindien un peu casse-cou avec un humour slapstick façon cartoon, voilà une idée qu'elle est quand même vachement bonne (comme disait mamie). J'ai peur de ne pas avoir trop à dire sur cette série alors que je l'ai trouvée sincèrement très bonne, vive, bien rythmée, vraiment sympathique à lire. Les histoires sont courtes et muettes, donc difficile pour moi de vraiment m'étendre sur les intrigues au risque de finalement tout vous raconter. Si vous voulez quand-même avoir une idée de ce à quoi tout cela ressemble, je maintiens ma comparaison avec les cartoons américains (façon Tex Avery ou Looney Tunes), on retrouve cet humour basé sur les plans foireux et les retours de bâton. Une très bonne lecture. (Note réelle 3,5)
Gaza 1956 - En marge de l'histoire
Un pavé énorme mais excellent, puisant à deux racines : le reportage journalistique (précis, documenté, croisé, parfois évincé) et le reportage personnel, la quête de l'auteur pour comprendre mais aussi ressentir ce que furent ces journées de violence. J'aime beaucoup le fait que Joe Sacco parle d'un évènement qu'il a vu dans les marges d'un livre d'histoire, littéralement, ce qui l'a incité à découvrir et analyser ce dernier. Parce que ce qui est juste une note de bas de page est une réalité pour des personnes, une page de leur histoire, une horreur qui les hante encore, parfois... Le reportage devient chasse aux témoignages, écoute attentive et débriefe pour analyser ce qui fut dit. Sacco et son fixer recoupent les témoignages, vont de portes en portes pour interroger les gens, se font recaler ou ont du mal à avoir les informations qu'ils veulent. Le présent et le passé se mélangent sur ce conflit bien trop meurtrier et qui n'a toujours pas fini de faire d'innombrables morts. La BD est énorme et dense, parce que Joe Sacco investit le lecteur dans la recherche, faisant comprendre comment il l'a fait et ce que ça implique. La BD devient donc une bonne démonstration de la démarche journalistique, tout en montrant que ces évènements "anecdotiques" de 1956 sont toujours présents, parfois de façon tragique. Les détails de l'Histoire n'en sont jamais pour ceux qui les vivent, et peuvent enrichir notre compréhension de ce qui se joue parfois à grande échelle. Le conflit Israélo-Palestinien n'est pas fini, loin de là, Gaza existe encore (en souffrance) mais cette BD éclaire sur ce qui s'est joué durant si longtemps dans cette zone. Elle a un côté sordide aujourd'hui, lorsqu'on se rend compte que pratiquement rien n'a changé, mais au final, c'est surtout l'aspect humain que je veux voir dedans, cette humanité qui nous fait si souvent défaut aujourd'hui.
Coeur de pierre
Alors ça, c'est beau. Tout le long de l'album, j'ai eu un retour en enfance, je me suis revue à cette époque où je dévorais des courts métrages fantastiques aux dessins parfois assez similaires à ceux-ci sur les chaînes câblées. Ce texte bien trouvé, ce dessin qu'on croirait fait sur papier noir faisant ressortir les couleurs vives par contraste, ces personnages allégoriques qui parlent et qui touchent à tout âge, ... Je n'arrive pas à mettre le doigt sur un terme pour désigner ce genre de récit depuis toutes ces années, mais c'est à ça qu'il me font penser : des courts métrages alliant habillement une douce noirceur et une beauté presque onirique. L'histoire, ici, est celle d'un garçon né avec un cœur de pierre, incapable d'aimer, d'une fille née avec un cœur d'artichaut, aimant vite et intensément, et d'un autre garçon quant-à-lui né avec un cœur en or. C'est une histoire sur les émotions, les sentiments, l'amour (romantique comme propre), sur la complexité et la grande variété des attachements humains. L'histoire est tout public, touchant à tout âge par l'universalité de son propos, mais brillant davantage chez les cœurs enfantins. Le texte est marquant lui aussi, tout en alexandrins et en rimes. Les mots et les images qu'ils évoquent sont beaux, c'est un texte très satisfaisant à lire, surtout à voix haute je trouve. Du bon, du très bon. Honnêtement, j'irais même jusqu'à dire que l'album frôle le cinq étoiles (je ne déplore qu'un ou deux mots qui auraient pu être mieux choisis). Rooh, vous savez quoi, il le mérite quand-même ! Un coup de cœur, évidemment.
Habemus Bastard
J'ai lu plusieurs romans du scénariste, et j'avais apprécié son style direct et ses dialogues remplis de punchlines non dénuées d'humour et de sarcasmes. Je suis assez client j'avoue. Du coté du dessinateur, c'est simple je suis fan de son trait et j'adore son dessin. Je ne pouvais donc pas être déçu par ce diptyque. Et effectivement j'ai bien aimé. Je pense que si on n'est pas client d'histoires de gangsters, ce n'est pas cette série qui vous réconciliera avec le genre. Mais si on aime bien ça.... Notre héros, un homme de main qui doit se faire oublier, prend la place d'un curé en guise de couverture. Et il va, non sans maladresse, essayer de se fondre dans les usages de la paroisse locale. Et comme on ne se refait pas il va profiter de la moindre occasion pour mettre en place des petits trafics et autre magouilles. Ca fonctionne très bien, ça amène des situations amusantes. Notamment grâce au style d'écriture. Je savais que ça marchait bien en roman, cette lecture confirme que ça marche également en BD. Alors oui il y a quelques clichés du genre sur le parrain, la famille, les truands et compagnie, il y a des scènes d'action plus spectaculaires que crédibles, mais bon impossible de faire une histoire de gangsters sans passer par là. Et comme, sans surprise, le dessin est un régal à tous les niveaux : personnages, décors, détails, cadrages, couleurs... C'est un modèle de lisibilité et de dynamisme, qui porte à merveille le récit ! La lecture de ces 2 tomes fut un plaisir.
Le Chanteur perdu
Décidément, Didier Tronchet ne cesse de m'étonner. Le virage plus personnel entrepris avec sa BD Là-bas est tout à fait singulier. Adolescent, je n'ai jamais trop accroché avec son univers. Sans doute étais-je trop jeune, et son humour trop mature pour moi alors. C'est grace aux chroniqueurs précédents que je me suis lancé dans cette lecture, occasion de redire combien BDthèque est quand même très très bien... Le chanteur perdu m'a séduit pour plusieurs raison. D'abord parce qu'elle ravive la mémoire oubliée d'un jeune prodige de la chanson qui m'était totalement inconnu. Longtemps, j'ai boudé la chanson française qui pour moi représentait le monde d'avant, le monde de mes parents. Depuis, j'ai eu l'occasion de réparer mon erreur, notamment en découvrant le répertoire d'un certain Pierre Perret, auteur de grand talent dont les chansons splendides parviennent à me tirer les larmes (écouter sa chanson Ma femme pour s'en convaincre). Et c'est là une autre raison de mon enthousiasme pour Le chanteur perdu : on apprend que c'est le même Pierre Perret qui a produit à l'époque le seul et unique disque du fameuse chanteur qui s'appelle en réalité Jean-Claude Rémy. Bien entendu, il y a d'autres motifs de satisfaction. Cette histoire vraie est très touchante, également très bien racontée. Tronchet y maintient tout le long un certain suspens non sans se départir d'une certaine autodérision. Ce récit personnel prend la forme d'une enquête haletante à l'échelle de l'intime, et plus arrive la fin, plus on doute avec l'auteur. On sent une réelle montée en tension. C'est superbe. Je terminerai en conseillant à tout le monde d'aller regarder sur Youtube la vidéo de Didier Tronchet et Jean-Claude Rémy chantant ensemble sur la petite île du bout du monde évoquée dans la BD. J'en suis encore tout retourné !