Adaptation quasiment mot pour mot du Podcast éponyme, on y suit le parcours d'Anne Bonny la célèbre pirate qui raconte son histoire au soir de sa vie.
Entre récit fantasmé et envie de décrire le plus fidèlement possible l'aventure d'une femme (dans toute sa complexité).
Le dessin est dynamique et trés agréable dans l'ensemble, même s'il manque un peu d'iconisation des personnage. Mais c'est aussi dû a une certaine faiblesse du scénario. En effet on ne connait pas le destin d'Anne Bonny après son procès (mort, évasion, survie ?), et finalement sa période de piraterie a été de courte durée. Et c'est la force est la faiblesse du livre : force pour son ancrage historique et faiblesse pour son manque d'épique.
Mais l'ensemble a marché sur moi, même pour l'intervention des historiens que j'ai trouvé intéressante (bien qu'il manque une conclusion à celle ci), permettant de prendre du recul sur le récit et de le remettre ne perspective.
Il aurait utilisé quelque chose de plus ingénieux, de plus complexe…
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Ce tome est le premier d’un diptyque de la reprise d’une série Bruce J. Hawker créée par William Vance en 1976, comprenant sept tomes parus de 1979 à 1987. Son édition originale date de 2024. Il a été réalisé par Christophe Bec pour le scénario, et par Carlos Puerta pour le dessin et les couleurs. Il comprend soixante-deux pages de bande dessinée.
Dans la forêt de Chizé, Haut-Poitou, dans la nuit du douze octobre 1307 : un groupe de templiers a établi son campement pour la nuit, certains sont encore sur leur monture. Aymeric, un cavalier, s’adresse à un autre pour lui indiquer qu’ils doivent prendre la mer avant le lever du jour, et lui demandant s’il est certain que frère Hughes va bien les rejoindre. L’autre lui enjoint de garder la foi, ils ont encore du temps, le crépuscule vient à peine de tomber, et il est certain que le frère a lui aussi pris la fuite. Il continue : Le Seigneur ne les abandonnera pas, Il guide les pas de Hughes de Chalons jusqu’à eux. En effet, un soldat vient leur annoncer que frère Hughes approche avec trois charrettes recouvertes de paille. Chaque cavalier revêt un lourd manteau informe pour cacher leur blason. Il ne faut pas qu’ils risquent d’être découverts une fois hors de cette forêt. Ils continuent d’échanger des consignes et des informations. Ils doivent gagner le port de la Rochelle, là où leurs nefs les attendent. Ils se demandent si frère Jean saura garder le secret, tout en étant sûrs qu’il sera supplicié. C’est le sort réservé par Guillaume de Nogaret à beaucoup de leurs frères. Le roi les accuse d’idolâtrie et de sodomie. Philippe le Bel ne veut pas seulement l’anéantissement de leur ordre, il veut aussi leur mort. Alors qu’ils arrivent au port, deux dockers identifient le maître précepteur, et il en déduit que les charrettes sont chargées du trésor du visiteur général. Les templiers sont prêts à prendre la mer les coffres remplis d’argent, avec les archives et les artefacts ramenés de Terre sainte placés dans la cale, et les cartes vikings.
Vendredi treize octobre 1307, sur l'île aux Juifs, à Paris, tous les templiers de France sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV. Dix-huit mars 1314, Jacques de Molay est exécuté, sur un bûcher dressé et il prononce sa malédiction. Le vingt-huit août 1803, dans la baie de Gibraltar, mister Dunn explique l’origine mythologique de cette formation à Bruce J. Hawker : Merlqart est l’équivalent d’Hercule pour les phéniciens, dans les légendes il aurait brisé les chaînes de l’isthme et percé une brèche divine dans la masse montagneuse mariant ainsi les eaux de l’océan et celles de la Méditerranée. Hawker le remercie et se félicite d’avoir à son bord en qualité de second quelqu’un d’aussi érudit. Il regrette de ne pas en dire autant de ce jeune loup des Royal Marines, le lieutenant Lowe. Il n’a jamais trop apprécié les soldats d’infanterie blanchis à la terre à pipe, car ils ne voient guère plus loin que la pointe de leur baïonnette. Dunn ironise que le lieutenant sait bien pourquoi ils ont des marines à bord : car les chèvres sortiraient trop facilement du lot. Hawker monte dans le canot qui doit l’amener à bord du Victory où il est attendu par l’amiral Nelson.
Un exercice délicat : la reprise d’une série qui a laissé une empreinte dans la mémoire collective, majoritairement du fait de l’implication de son créateur et auteur, de sa personnalité. En entamant ce tome, l’horizon d’attente du lecteur comprend une aventure maritime, un personnage principal droit dans ses bottes, sans beaucoup de personnalités, et bien sûr des références aux aventures originales. Les auteurs répondent à ces attentes. Bruce J. Hawker est égal à lui-même : un beau jeune homme, bien fait de sa personne, à la silhouette un peu guindée, avec une chevelure fournie blond platine. Au détour d’une discussion, un marin du Lark mentionne l’âge du lieutenant : vingt-trois ans, ce qui correspond à la création de William Vance. Il est fait mention des aventures des deux premiers albums : la mission du Lark sous les ordres de Hawker, et même l’anecdote selon laquelle il aurait sauvé la vie de l’amiral Nelson. Celle-ci est évoquée par l’amiral directement avec Hawker, avec une certaine froideur. Au cœur des aventures originales se trouvaient la nationalité du héros et sa qualité de militaire. Le lecteur retrouve ces caractéristiques au début du récit elles revêtent moins d’importance dans la deuxième moitié de ce tome. Enfin, il retrouve la responsabilité de commander un navire britannique, soumis aux conséquences de croiser un bâtiment ennemi. Indéniablement les auteurs ont lu les récits de William et veillent à en respecter l’esprit.
En fonction de sa sensibilité, le lecteur attend peut-être une forme d’intrigue plutôt qu’une autre. Le scénariste a choisi de faire partir le héros depuis Gibraltar, et de l’envoyer vers le nouveau monde. En cela, il s’écarte du schéma des sept tomes précédents, tout en conservant le principe que Bruce J. Hawker que la responsabilité militaire d’un navire le place dans des situations périlleuses et il assume pleinement les responsabilités de sa charge, recourant à la violence comme à la discussion. La dynamique de l’intrigue repose sur la recherche d’un trésor. L’auteur se sert du mythe du trésor des templiers, et des différentes hypothèses historiques. Il évoque en trois cases autant de faits historiques : le départ de la flotte des templiers, l’arrestation des templiers, l’exécution de Jacques de Molay (1244/49-1314) vingt-troisième et dernier maître de l’ordre du Temple, sans mention explicative, en tenant ces faits comme connus du lecteur. En fonction des événements historiques, il les mentionne comme connus de tout le monde, ou il les complète d’une brève mention. Le lecteur voit ainsi Horatio Nelson (1758-1805) le temps d’une scène, Jacques de Molay le temps d’une case, et Félicité de Lannion (1745–1830), comtesse de la Rochefoucauld joue un rôle important dans le récit (reprenant ainsi l’habitude d’avoir un personnage féminin fort). Enfin, le scénariste reprend l’hypothèse des voyages de Le chevalier Henri Sinclair (1355-1404).
Le lecteur peut être familier de la personnalité graphique de l’artiste avec ses précédentes séries, comme Baron Rouge (trois tomes, 2012-2013-2015) avec Pierre Veys, Maudit sois-tu (trois tomes, 2019-2021-2022) avec Philippe Pelaez, Jules Verne et l’astrolabe d’Uranie (deux tomes, 2016-2017) avec Gil Esther. La première planche s’avère très caractéristique de son approche : une mise en couleurs très sophistiquée, apportant une sensation de rendu photographique pour certains éléments, ou relevant d’une impression donnée par un camaïeu. Dans la première catégorie, le rendu s’avère saisissant quand il reproduit à la perfection la texture de la roche pour Gibraltar, les vaguelettes de la mer, ou encore les brins d’herbe dans une vaste étendue verdoyante. Dans la deuxième catégorie, il réussit à donner l’impression d’un ciel de tempête avec un camaïeu de gris et de fines zébrures, des habits dégoutant d’eau dans la tempête par un jeu de bleus, une terre à l’horizon par des formes vertes indistinctes, ou encore une feuillage vert tel que le lecteur peut s’imaginer en avoir la perception dans le lointain. L’artiste joue de la même manière avec la façon de représenter les visages, en rendu quasi photographique, ou une approche plus classique avec trait de contour, hachure et mise en couleur. Il est possible que le lecteur ait besoin de disposer d’un temps d’adaptation pour accepter ces fluctuations au sein d’une même page. Pour autant, la maîtrise graphique a tôt fait de l’enthousiasmer en mariant ainsi des descriptions d’un rare réalisme avec des ambiances relevant plus des sensations.
Le lecteur se sent vite emmené aux côtés de Bruce J. Hawker dans une vraie aventure, plausible, avec des moments attendus (bataille maritime, emprisonnement à fond de cale, recherche d’un trésor, tempête en plein océan), avec un enjeu de taille dans un contexte historique nourri et développé. Il fait l’expérience de deux créateurs en phase, au point de ne faire qu’un, avec des moments mémorables : la première apparition du navire avec ses voiles blanches ornées de croix rouges, le médecin préparant ses instruments dans le pont inférieur, les canons crachant le feu, le navire bringuebalé par les vagues immenses, le feu de Saint Elme, un navire vu du ciel à la verticale, la végétation luxuriante, la découverte de la forme artificielle d’un marais, le ciel nocturne embrasé par les fusées volantes, etc. Il se rend compte que la narration présente une densité élevée : à la fois par le volume d’informations contenues dans les dialogues, et au cours d’une ou deux explications plus longues, à la fois par les éléments visuels. Parfois, il lui semble que le scénariste tient à rentrer dans le détail, afin de rester concret et plausible, qualité qui se propage aux éléments fictionnels. Le dessinateur en fait de même de son côté. Cela peut avoir pour effet d’amoindrir la dimension spectaculaire de certaines moments (par exemple la découverte des restes de la charpente d’un navire enterré, qui n’est que le résultat de jours et de semaine du dur labeur de pelletage). À d’autres moments, cela rehausse un événement, comme la découverte de la fuite nocturne des prisonniers anglais.
La promesse de découvrir un héros emblématique d’une série, ou de le retrouver, dans une interprétation différente par de nouveaux créateurs : un pari à double tranchant, entre la certitude de ne pas faire aussi bien que l’équipe originelle, et l’obligation de reprendre les éléments caractérisant la série. Bec & Puerta remplissent cette seconde condition : la beauté et la froideur de Bruce J. Hawker, des scènes de mer, une dynamique conflictuelle entre Anglais et leurs ennemis de l’époque, un ancrage dans une époque historique. L’artiste se montre aussi ambitieux que William Vance, tout en conservant ses propres caractéristiques visuelles, peut-être en deçà pour rendre l’océan vivant, peut-être plus convaincantes pour le réalisme. Le scénariste intègre et cite des éléments des précédentes aventures, tout en emmenant le personnage plus loin qu’il n’a jamais navigué. Une histoire solide pour elle-même, respectant les conventions de l’hommage, tout en prenant des libertés. Un beau voyage exploratoire.
Je surveille toujours les nouvelles parutions de Ram V, et cette histoire mêlant polar noir et « Blade Runner » avait tout pour me plaire. Et je ressors plutôt satisfait de ma lecture.
Un mot sur le format de parution, plutôt inédit. Il existe en fait deux séries VO : « The One Hand » tomes #1 à #5 (avec Ram V au scenario et Laurence Campbell au dessin), et « The Six Fingers » tomes #1 à #5 (avec Dan Watters au scenario et Sumit Kumar au dessin). Il faut lire les deux en parallèle, cad les deux #1, puis les deux #2 etc…, ce qui fournit au lecteur deux points de vue sur les évènements (celui du détective et celui du tueur). Le format de parution chez Urban reflète d’ailleurs la chose (le tome 1 VF contient The One Hand #1 et The Six Fingers #1). Notez que cet avis porte sur l’intégrale de l’histoire (cad les 10 comics VO).
L’histoire est prenante, l’univers mis en place est riche et intrigant, et les évènements mystérieux tiennent le lecteur en haleine… on se demande un peu comment les auteurs vont arriver à apporter des réponses logiques et satisfaisantes, mais le dénouement est réussi, même si je l’ai trouvé un peu nébuleux. Je pense avoir tout saisi, mais de justesse. La réflexion proposée sur les IA et son impact sur nos vies est bien traitée et plus pertinente que jamais.
La mise en image est magnifique, et contribue beaucoup à l’ambiance cyber-hallucinatoire, notamment grâce à des couleurs du plus bel effet. Certains enchainements sont remarquablement mis en scène.
Un polar science-fiction prenant et bien réalisé, mais un peu ardu à suivre par moment. J’ai toutefois passé un excellent moment de lecture. « Un album recommandé aux fans de Blade Runner, Ghost in the Shell, et Black Mirror », comme le suggère l’éditeur VO Image Comics.
Une série relativement surprenante, et agréable à lire (en tout cas les trois premiers albums, seuls parus à ce jour).
Le dessin est simple mais efficace, dynamique. Tout juste suis-je un peu moins convaincu par la colorisation, un chouia trop terne à mon goût.
L’histoire est assez prenante. De la SF bien fichue. Qui joue sur les allers-retours entre la réalité et un jeu usant d’intelligence artificielle et de réalité virtuelle, les joueurs ayant tous un avatar pour les représenter dans le « Bolchoï », un jeu assez violent où la plupart cherchent à dominer les passages, les planètes, à les exploiter, quitte à mener des raids pour piller les ressources.
Au milieu de cette jungle de l’espace, une jeune femme qui s’est prise au jeu, et qui ne survit plus que par son avatar, puisqu’un bug l’a grièvement blessée. Cet avatar est sa seule chance de tenir, avec l’aide de quelques amis, alors que son père (gros cliffhanger en fin de troisième tome !) cherche à éliminer sa fille pour récupérer ses richesses virtuelles.
C’est mené tambour battant (surtout les deux premiers tomes), mais l’intrigue se pose aussi, pose des questions, ajoute un petit côté polar. Et les personnages gagnent en profondeur au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire, qui se révèle plus complexe que je ne le pensais de prime abord.
Une lecture plaisante. J’espère que la série n’a pas été abandonnée, et que l’on aura rapidement la conclusion (je ne sais pas combien de tome les auteurs ont prévus).
Note réelle 3,5/5.
Pouah pouah pouah mais quelle BD. Un vrai coup de cœur !!
J’en ai lu des chouettes trucs de 2024 mais pour l’instant cet album sort clairement du lot. Il semble être malheureusement passé un peu inaperçu mais si je n’avais qu’un mot à dire, c’est : Foncez !
C’est une œuvre qui vous surprendra et vous charmera. Une petite pépite venue d’Égypte.
C’est rempli de spontanéité, de fraîcheur, d’émotions, d’intelligence, de trouvailles, de surprises … une lecture tout simplement excellente et magnifique. Je l’ai lu en 3 soirées et en espérant que ça ne s’arrête jamais.
Je vous renvoie au bien bel avis de Spooky pour en connaître davantage (que je remercie pour la découverte). Je passe juste pour vous encourager à tomber dessus le plus rapidement possible (pourquoi pas pour le prix bdtheque ? ;) ça serait mérité.
J’en suis sorti franchement bluffé, une autrice à suivre et de grands talents. Bravo à elle !!
J’ai adoré son univers et le soin apporté : c’est ponctué d’articles, chiffres dans la veine de doggybags ; il y a une belle variété dans le trait et couleurs (ne vous arrêtez pas à la galerie ou couverture) ; le message transmis est superbe, l’usage du conte judicieux, les personnages magnifiques …
Bon vous l’aurez compris je suis plus qu’enthousiaste, il s’en dégage une magie indéniable, je n’ai rien à redire. Plus qu’une bouffée d’air frais, une véritable bouteille d’oxygène.
Merci Mme Mohamed.
Je n’ai eu que le 1er tome dans les mains.
Même si le contexte et l’époque sont différents, on retrouve pas mal d’aspects similaires à Magasin général, de la chronique sociale de qualité.
Nous nous situerons dans la campagne française du Sud-ouest et à l’aube des événements de mai 68. Nous y découvrirons 2 villages solidaires et en même temps rivaux. Nous rencontrerons de nombreux personnages, de tous âges et horizons …
La partie graphique accompagne parfaitement le récit, sans fioritures mais efficace et fluide. Horne a décidément un talent de caméléon, son trait est ici bien différent de ce que je lui connais.
Pas bien sorcier dans les péripéties mais il y a du savoir faire pour rendre ce petit monde attachant. Un bon moment.
3,5
Une adaptation très fidèle du conte des frères Grimm.
Ici, rien des apports de la version Disney (qui reste tout de même la version la plus connue de nos jours). Pas de baiser non-consenti pour réveiller la belle (merci !), plusieurs tentatives d'assassinat et non une seule, c'est Blanche Neige qui condamne la reine et non le "destin" qui l'élimine, et surtout les âges de Blanche Neige de la méchante reine sont ici beaucoup plus clairs et importants.
Sans être rarissime non plus, j'ai souvent remarqué que les adaptations de ce conte ont tendance à mésinterpréter (ou en tout cas ne rendent pas claire) la source du conflit entre Blanche Neige et sa belle-mère. Ce n'est pas juste que cette dernière est vaniteuse, c'est qu'elle se sent vieillir, que sa beauté et son charme, ses armes pour réaliser ses ambitions (la source symbolique de son pouvoir), lui filent petit à petit entre les doigts. Ce n'est pas juste que Blanche Neige serait plus belle qu'elle, c'est qu'elle-même le devient moins. La source du problème c'est le temps, l'âge. Et justement, autre chose encore plus souvent oubliée dans ces adaptations : Blanche Neige était une enfant lorsqu'elle a fuit son château.
Donc ici, je suis bien contente de voir que Blanche Neige n'est pas une pin up (comme j'ai eu bien trop souvent l'impression de voir), sa beauté est bien plus juvénile, innocente, et la méchante reine et elle vieillissent toutes deux au fur et à mesure de l'album. Un très bon point pour moi.
Dans le cas présent, la forme, et plus particulièrement le dessin, ont grandement joué sur mon appréciation. Les visages très beaux et délicats des personnages, les décors magnifiques, les couleurs chatoyantes, ... C'est beau, vraiment.
Peut-être que l'album aurait mieux mérité 3 étoiles. Qui sait ? En tout cas j'ai beaucoup aimé le dessin et cela me fait monter la note à 3,5, donc arrondissons à 4 étoiles.
J'étais jeune (majeur quand même) lorsque j'ai lu Druuna pour la première fois. Le scénario du premier tome m'a vraiment plu. Il y a une belle dynamique entre les personnages et l'intrigue est bien construite. Malheureusement, au fil des tomes, j'ai trouvé que l'histoire devenait de plus en plus confuse et difficile à suivre. C'était un peu décevant parce que le début promettait beaucoup.
Les thèmes abordés dans Druuna sont assez variés et parfois déroutants. On y retrouve des éléments de science-fiction, de dystopie et d'érotisme. Les questions de survie, de mutation et de quête de liberté sont omniprésentes. Toutefois, certains passages peuvent être un peu dérangeants, surtout en raison de la violence et des scènes érotiques très explicites.
Les personnages sont assez bien développés. Druuna, l'héroïne, est une femme courageuse et déterminée. J'ai trouvé intéressant de suivre son parcours et ses interactions avec les autres personnages, comme Lewis.
Ce qui m'a vraiment fasciné, c'est la beauté des dessins. Les décors sont incroyablement détaillés et les corps féminins sont magnifiquement représentés. Paolo Eleuteri Serpieri a un talent fou pour capturer les expressions et les mouvements de ses personnages. Chaque page est un véritable plaisir pour les yeux et cela a vraiment ajouté à mon appréciation de la bande dessinée.
Bien que le scénario se perde un peu au fil des tomes, la qualité des dessins et la richesse des thèmes abordés font de Druuna une bande dessinée que je recommande.
Une lecture plaisante.
Wiloucha est le nom de la ville de Troie dans la langue Hittite.
Cet album retrace les derniers instants de la guerre de Troie, donc, de ce côté pas de surprise, on sait comment ça se termine.
Un récit captivant qui permet de découvrir un troisième acteur dans cette guerre : les Hittites, ils avaient signé un traité d'alliance avec les Troyens.
Un récit violent, des têtes seront séparées de leur tronc, on jette un bébé par dessus les murailles de la cité et le sang va couler à flot. La bataille finale est bien orchestrée. On aura pu suivre auparavant les différentes intrigues et machinations qui amèneront au dénouement. La réalisation est maîtrisée, on passe d'un camp aux autres naturellement. Par contre, la mort du grand prêtre d'Apollon et de ses deux fils par une murène me laisse coi, c'est un peu n'importe quoi. Mais bon, les dieux en ont décidé ainsi.
Benjamin Blasco-Martinez a vraiment du talent, j'aime les ambiances qu'il arrive à créer dans des genres très différents, que ce soit le western avec Catamount ou la science-fiction avec Noir Horizon ou encore ici dans de l'historique. Un style réaliste qui plonge le lecteur dans de magnifiques contrées. Un visuel de toute beauté où les femmes sont félines et sensuelles.
Pour les amateurs du genre.
Habituellement pas fan des récits sur la seconde guerre mondiale, mais quand c'est bon il faut le dire !
L'histoire est à la fois très réaliste (guerre, résistance, risque de mort imminente, ...) et presque fantasque. Le postulat de base, bien qu'en réalité parfaitement réaliste aussi, sonne abracadabrantesque tant il parait risqué, on se dit que ça ne peut que mal finir.
On suit Marie-Noëlle, une enseignante bretonne qui va tout mettre en œuvre pour sauver l'un de ses élèves des mains de la milice, quitte à partir avec l'ensemble de sa classe dans la forêt en prétextant une sortie scolaire.
La tension est prenante, on craint tout du long pour la survie de tout ce petit groupe. L'institutrice essayant désespéramment de faire fuir son groupes d'enfants tout en devant leur cacher les horreurs et la menace qui leur court après, la cruauté sadique et malheureusement très humaine des miliciens, l'animosité d'un des enfants envers "le juif" (répétant les discours nauséabonds qu'il a entendu), les réactions très réalistes des enfants face à tout ce qui leur arrive, ... Oui, l'histoire prend aux tripes, il n'y a pas à dire.
N'ayant pas encore avisé une série avec Carole Maurel au dessin, j'en profite pour saluer ici son travail que je trouve très bon. Je trouve que ses dessins ont équilibre parfait entre le très expressif des dessins et cartoons caricaturaux et une forme plus réaliste.
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La Dernière Nuit d'Anne Bonny
Adaptation quasiment mot pour mot du Podcast éponyme, on y suit le parcours d'Anne Bonny la célèbre pirate qui raconte son histoire au soir de sa vie. Entre récit fantasmé et envie de décrire le plus fidèlement possible l'aventure d'une femme (dans toute sa complexité). Le dessin est dynamique et trés agréable dans l'ensemble, même s'il manque un peu d'iconisation des personnage. Mais c'est aussi dû a une certaine faiblesse du scénario. En effet on ne connait pas le destin d'Anne Bonny après son procès (mort, évasion, survie ?), et finalement sa période de piraterie a été de courte durée. Et c'est la force est la faiblesse du livre : force pour son ancrage historique et faiblesse pour son manque d'épique. Mais l'ensemble a marché sur moi, même pour l'intervention des historiens que j'ai trouvé intéressante (bien qu'il manque une conclusion à celle ci), permettant de prendre du recul sur le récit et de le remettre ne perspective.
Les Nouvelles Aventures de Bruce J. Hawker
Il aurait utilisé quelque chose de plus ingénieux, de plus complexe… - Ce tome est le premier d’un diptyque de la reprise d’une série Bruce J. Hawker créée par William Vance en 1976, comprenant sept tomes parus de 1979 à 1987. Son édition originale date de 2024. Il a été réalisé par Christophe Bec pour le scénario, et par Carlos Puerta pour le dessin et les couleurs. Il comprend soixante-deux pages de bande dessinée. Dans la forêt de Chizé, Haut-Poitou, dans la nuit du douze octobre 1307 : un groupe de templiers a établi son campement pour la nuit, certains sont encore sur leur monture. Aymeric, un cavalier, s’adresse à un autre pour lui indiquer qu’ils doivent prendre la mer avant le lever du jour, et lui demandant s’il est certain que frère Hughes va bien les rejoindre. L’autre lui enjoint de garder la foi, ils ont encore du temps, le crépuscule vient à peine de tomber, et il est certain que le frère a lui aussi pris la fuite. Il continue : Le Seigneur ne les abandonnera pas, Il guide les pas de Hughes de Chalons jusqu’à eux. En effet, un soldat vient leur annoncer que frère Hughes approche avec trois charrettes recouvertes de paille. Chaque cavalier revêt un lourd manteau informe pour cacher leur blason. Il ne faut pas qu’ils risquent d’être découverts une fois hors de cette forêt. Ils continuent d’échanger des consignes et des informations. Ils doivent gagner le port de la Rochelle, là où leurs nefs les attendent. Ils se demandent si frère Jean saura garder le secret, tout en étant sûrs qu’il sera supplicié. C’est le sort réservé par Guillaume de Nogaret à beaucoup de leurs frères. Le roi les accuse d’idolâtrie et de sodomie. Philippe le Bel ne veut pas seulement l’anéantissement de leur ordre, il veut aussi leur mort. Alors qu’ils arrivent au port, deux dockers identifient le maître précepteur, et il en déduit que les charrettes sont chargées du trésor du visiteur général. Les templiers sont prêts à prendre la mer les coffres remplis d’argent, avec les archives et les artefacts ramenés de Terre sainte placés dans la cale, et les cartes vikings. Vendredi treize octobre 1307, sur l'île aux Juifs, à Paris, tous les templiers de France sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV. Dix-huit mars 1314, Jacques de Molay est exécuté, sur un bûcher dressé et il prononce sa malédiction. Le vingt-huit août 1803, dans la baie de Gibraltar, mister Dunn explique l’origine mythologique de cette formation à Bruce J. Hawker : Merlqart est l’équivalent d’Hercule pour les phéniciens, dans les légendes il aurait brisé les chaînes de l’isthme et percé une brèche divine dans la masse montagneuse mariant ainsi les eaux de l’océan et celles de la Méditerranée. Hawker le remercie et se félicite d’avoir à son bord en qualité de second quelqu’un d’aussi érudit. Il regrette de ne pas en dire autant de ce jeune loup des Royal Marines, le lieutenant Lowe. Il n’a jamais trop apprécié les soldats d’infanterie blanchis à la terre à pipe, car ils ne voient guère plus loin que la pointe de leur baïonnette. Dunn ironise que le lieutenant sait bien pourquoi ils ont des marines à bord : car les chèvres sortiraient trop facilement du lot. Hawker monte dans le canot qui doit l’amener à bord du Victory où il est attendu par l’amiral Nelson. Un exercice délicat : la reprise d’une série qui a laissé une empreinte dans la mémoire collective, majoritairement du fait de l’implication de son créateur et auteur, de sa personnalité. En entamant ce tome, l’horizon d’attente du lecteur comprend une aventure maritime, un personnage principal droit dans ses bottes, sans beaucoup de personnalités, et bien sûr des références aux aventures originales. Les auteurs répondent à ces attentes. Bruce J. Hawker est égal à lui-même : un beau jeune homme, bien fait de sa personne, à la silhouette un peu guindée, avec une chevelure fournie blond platine. Au détour d’une discussion, un marin du Lark mentionne l’âge du lieutenant : vingt-trois ans, ce qui correspond à la création de William Vance. Il est fait mention des aventures des deux premiers albums : la mission du Lark sous les ordres de Hawker, et même l’anecdote selon laquelle il aurait sauvé la vie de l’amiral Nelson. Celle-ci est évoquée par l’amiral directement avec Hawker, avec une certaine froideur. Au cœur des aventures originales se trouvaient la nationalité du héros et sa qualité de militaire. Le lecteur retrouve ces caractéristiques au début du récit elles revêtent moins d’importance dans la deuxième moitié de ce tome. Enfin, il retrouve la responsabilité de commander un navire britannique, soumis aux conséquences de croiser un bâtiment ennemi. Indéniablement les auteurs ont lu les récits de William et veillent à en respecter l’esprit. En fonction de sa sensibilité, le lecteur attend peut-être une forme d’intrigue plutôt qu’une autre. Le scénariste a choisi de faire partir le héros depuis Gibraltar, et de l’envoyer vers le nouveau monde. En cela, il s’écarte du schéma des sept tomes précédents, tout en conservant le principe que Bruce J. Hawker que la responsabilité militaire d’un navire le place dans des situations périlleuses et il assume pleinement les responsabilités de sa charge, recourant à la violence comme à la discussion. La dynamique de l’intrigue repose sur la recherche d’un trésor. L’auteur se sert du mythe du trésor des templiers, et des différentes hypothèses historiques. Il évoque en trois cases autant de faits historiques : le départ de la flotte des templiers, l’arrestation des templiers, l’exécution de Jacques de Molay (1244/49-1314) vingt-troisième et dernier maître de l’ordre du Temple, sans mention explicative, en tenant ces faits comme connus du lecteur. En fonction des événements historiques, il les mentionne comme connus de tout le monde, ou il les complète d’une brève mention. Le lecteur voit ainsi Horatio Nelson (1758-1805) le temps d’une scène, Jacques de Molay le temps d’une case, et Félicité de Lannion (1745–1830), comtesse de la Rochefoucauld joue un rôle important dans le récit (reprenant ainsi l’habitude d’avoir un personnage féminin fort). Enfin, le scénariste reprend l’hypothèse des voyages de Le chevalier Henri Sinclair (1355-1404). Le lecteur peut être familier de la personnalité graphique de l’artiste avec ses précédentes séries, comme Baron Rouge (trois tomes, 2012-2013-2015) avec Pierre Veys, Maudit sois-tu (trois tomes, 2019-2021-2022) avec Philippe Pelaez, Jules Verne et l’astrolabe d’Uranie (deux tomes, 2016-2017) avec Gil Esther. La première planche s’avère très caractéristique de son approche : une mise en couleurs très sophistiquée, apportant une sensation de rendu photographique pour certains éléments, ou relevant d’une impression donnée par un camaïeu. Dans la première catégorie, le rendu s’avère saisissant quand il reproduit à la perfection la texture de la roche pour Gibraltar, les vaguelettes de la mer, ou encore les brins d’herbe dans une vaste étendue verdoyante. Dans la deuxième catégorie, il réussit à donner l’impression d’un ciel de tempête avec un camaïeu de gris et de fines zébrures, des habits dégoutant d’eau dans la tempête par un jeu de bleus, une terre à l’horizon par des formes vertes indistinctes, ou encore une feuillage vert tel que le lecteur peut s’imaginer en avoir la perception dans le lointain. L’artiste joue de la même manière avec la façon de représenter les visages, en rendu quasi photographique, ou une approche plus classique avec trait de contour, hachure et mise en couleur. Il est possible que le lecteur ait besoin de disposer d’un temps d’adaptation pour accepter ces fluctuations au sein d’une même page. Pour autant, la maîtrise graphique a tôt fait de l’enthousiasmer en mariant ainsi des descriptions d’un rare réalisme avec des ambiances relevant plus des sensations. Le lecteur se sent vite emmené aux côtés de Bruce J. Hawker dans une vraie aventure, plausible, avec des moments attendus (bataille maritime, emprisonnement à fond de cale, recherche d’un trésor, tempête en plein océan), avec un enjeu de taille dans un contexte historique nourri et développé. Il fait l’expérience de deux créateurs en phase, au point de ne faire qu’un, avec des moments mémorables : la première apparition du navire avec ses voiles blanches ornées de croix rouges, le médecin préparant ses instruments dans le pont inférieur, les canons crachant le feu, le navire bringuebalé par les vagues immenses, le feu de Saint Elme, un navire vu du ciel à la verticale, la végétation luxuriante, la découverte de la forme artificielle d’un marais, le ciel nocturne embrasé par les fusées volantes, etc. Il se rend compte que la narration présente une densité élevée : à la fois par le volume d’informations contenues dans les dialogues, et au cours d’une ou deux explications plus longues, à la fois par les éléments visuels. Parfois, il lui semble que le scénariste tient à rentrer dans le détail, afin de rester concret et plausible, qualité qui se propage aux éléments fictionnels. Le dessinateur en fait de même de son côté. Cela peut avoir pour effet d’amoindrir la dimension spectaculaire de certaines moments (par exemple la découverte des restes de la charpente d’un navire enterré, qui n’est que le résultat de jours et de semaine du dur labeur de pelletage). À d’autres moments, cela rehausse un événement, comme la découverte de la fuite nocturne des prisonniers anglais. La promesse de découvrir un héros emblématique d’une série, ou de le retrouver, dans une interprétation différente par de nouveaux créateurs : un pari à double tranchant, entre la certitude de ne pas faire aussi bien que l’équipe originelle, et l’obligation de reprendre les éléments caractérisant la série. Bec & Puerta remplissent cette seconde condition : la beauté et la froideur de Bruce J. Hawker, des scènes de mer, une dynamique conflictuelle entre Anglais et leurs ennemis de l’époque, un ancrage dans une époque historique. L’artiste se montre aussi ambitieux que William Vance, tout en conservant ses propres caractéristiques visuelles, peut-être en deçà pour rendre l’océan vivant, peut-être plus convaincantes pour le réalisme. Le scénariste intègre et cite des éléments des précédentes aventures, tout en emmenant le personnage plus loin qu’il n’a jamais navigué. Une histoire solide pour elle-même, respectant les conventions de l’hommage, tout en prenant des libertés. Un beau voyage exploratoire.
The One Hand & The Six Fingers
Je surveille toujours les nouvelles parutions de Ram V, et cette histoire mêlant polar noir et « Blade Runner » avait tout pour me plaire. Et je ressors plutôt satisfait de ma lecture. Un mot sur le format de parution, plutôt inédit. Il existe en fait deux séries VO : « The One Hand » tomes #1 à #5 (avec Ram V au scenario et Laurence Campbell au dessin), et « The Six Fingers » tomes #1 à #5 (avec Dan Watters au scenario et Sumit Kumar au dessin). Il faut lire les deux en parallèle, cad les deux #1, puis les deux #2 etc…, ce qui fournit au lecteur deux points de vue sur les évènements (celui du détective et celui du tueur). Le format de parution chez Urban reflète d’ailleurs la chose (le tome 1 VF contient The One Hand #1 et The Six Fingers #1). Notez que cet avis porte sur l’intégrale de l’histoire (cad les 10 comics VO). L’histoire est prenante, l’univers mis en place est riche et intrigant, et les évènements mystérieux tiennent le lecteur en haleine… on se demande un peu comment les auteurs vont arriver à apporter des réponses logiques et satisfaisantes, mais le dénouement est réussi, même si je l’ai trouvé un peu nébuleux. Je pense avoir tout saisi, mais de justesse. La réflexion proposée sur les IA et son impact sur nos vies est bien traitée et plus pertinente que jamais. La mise en image est magnifique, et contribue beaucoup à l’ambiance cyber-hallucinatoire, notamment grâce à des couleurs du plus bel effet. Certains enchainements sont remarquablement mis en scène. Un polar science-fiction prenant et bien réalisé, mais un peu ardu à suivre par moment. J’ai toutefois passé un excellent moment de lecture. « Un album recommandé aux fans de Blade Runner, Ghost in the Shell, et Black Mirror », comme le suggère l’éditeur VO Image Comics.
Bolchoi arena
Une série relativement surprenante, et agréable à lire (en tout cas les trois premiers albums, seuls parus à ce jour). Le dessin est simple mais efficace, dynamique. Tout juste suis-je un peu moins convaincu par la colorisation, un chouia trop terne à mon goût. L’histoire est assez prenante. De la SF bien fichue. Qui joue sur les allers-retours entre la réalité et un jeu usant d’intelligence artificielle et de réalité virtuelle, les joueurs ayant tous un avatar pour les représenter dans le « Bolchoï », un jeu assez violent où la plupart cherchent à dominer les passages, les planètes, à les exploiter, quitte à mener des raids pour piller les ressources. Au milieu de cette jungle de l’espace, une jeune femme qui s’est prise au jeu, et qui ne survit plus que par son avatar, puisqu’un bug l’a grièvement blessée. Cet avatar est sa seule chance de tenir, avec l’aide de quelques amis, alors que son père (gros cliffhanger en fin de troisième tome !) cherche à éliminer sa fille pour récupérer ses richesses virtuelles. C’est mené tambour battant (surtout les deux premiers tomes), mais l’intrigue se pose aussi, pose des questions, ajoute un petit côté polar. Et les personnages gagnent en profondeur au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire, qui se révèle plus complexe que je ne le pensais de prime abord. Une lecture plaisante. J’espère que la série n’a pas été abandonnée, et que l’on aura rapidement la conclusion (je ne sais pas combien de tome les auteurs ont prévus). Note réelle 3,5/5.
Shubeik Lubeik
Pouah pouah pouah mais quelle BD. Un vrai coup de cœur !! J’en ai lu des chouettes trucs de 2024 mais pour l’instant cet album sort clairement du lot. Il semble être malheureusement passé un peu inaperçu mais si je n’avais qu’un mot à dire, c’est : Foncez ! C’est une œuvre qui vous surprendra et vous charmera. Une petite pépite venue d’Égypte. C’est rempli de spontanéité, de fraîcheur, d’émotions, d’intelligence, de trouvailles, de surprises … une lecture tout simplement excellente et magnifique. Je l’ai lu en 3 soirées et en espérant que ça ne s’arrête jamais. Je vous renvoie au bien bel avis de Spooky pour en connaître davantage (que je remercie pour la découverte). Je passe juste pour vous encourager à tomber dessus le plus rapidement possible (pourquoi pas pour le prix bdtheque ? ;) ça serait mérité. J’en suis sorti franchement bluffé, une autrice à suivre et de grands talents. Bravo à elle !! J’ai adoré son univers et le soin apporté : c’est ponctué d’articles, chiffres dans la veine de doggybags ; il y a une belle variété dans le trait et couleurs (ne vous arrêtez pas à la galerie ou couverture) ; le message transmis est superbe, l’usage du conte judicieux, les personnages magnifiques … Bon vous l’aurez compris je suis plus qu’enthousiaste, il s’en dégage une magie indéniable, je n’ai rien à redire. Plus qu’une bouffée d’air frais, une véritable bouteille d’oxygène. Merci Mme Mohamed.
Les Vents ovales
Je n’ai eu que le 1er tome dans les mains. Même si le contexte et l’époque sont différents, on retrouve pas mal d’aspects similaires à Magasin général, de la chronique sociale de qualité. Nous nous situerons dans la campagne française du Sud-ouest et à l’aube des événements de mai 68. Nous y découvrirons 2 villages solidaires et en même temps rivaux. Nous rencontrerons de nombreux personnages, de tous âges et horizons … La partie graphique accompagne parfaitement le récit, sans fioritures mais efficace et fluide. Horne a décidément un talent de caméléon, son trait est ici bien différent de ce que je lui connais. Pas bien sorcier dans les péripéties mais il y a du savoir faire pour rendre ce petit monde attachant. Un bon moment. 3,5
Blanche neige (Delcourt)
Une adaptation très fidèle du conte des frères Grimm. Ici, rien des apports de la version Disney (qui reste tout de même la version la plus connue de nos jours). Pas de baiser non-consenti pour réveiller la belle (merci !), plusieurs tentatives d'assassinat et non une seule, c'est Blanche Neige qui condamne la reine et non le "destin" qui l'élimine, et surtout les âges de Blanche Neige de la méchante reine sont ici beaucoup plus clairs et importants. Sans être rarissime non plus, j'ai souvent remarqué que les adaptations de ce conte ont tendance à mésinterpréter (ou en tout cas ne rendent pas claire) la source du conflit entre Blanche Neige et sa belle-mère. Ce n'est pas juste que cette dernière est vaniteuse, c'est qu'elle se sent vieillir, que sa beauté et son charme, ses armes pour réaliser ses ambitions (la source symbolique de son pouvoir), lui filent petit à petit entre les doigts. Ce n'est pas juste que Blanche Neige serait plus belle qu'elle, c'est qu'elle-même le devient moins. La source du problème c'est le temps, l'âge. Et justement, autre chose encore plus souvent oubliée dans ces adaptations : Blanche Neige était une enfant lorsqu'elle a fuit son château. Donc ici, je suis bien contente de voir que Blanche Neige n'est pas une pin up (comme j'ai eu bien trop souvent l'impression de voir), sa beauté est bien plus juvénile, innocente, et la méchante reine et elle vieillissent toutes deux au fur et à mesure de l'album. Un très bon point pour moi. Dans le cas présent, la forme, et plus particulièrement le dessin, ont grandement joué sur mon appréciation. Les visages très beaux et délicats des personnages, les décors magnifiques, les couleurs chatoyantes, ... C'est beau, vraiment. Peut-être que l'album aurait mieux mérité 3 étoiles. Qui sait ? En tout cas j'ai beaucoup aimé le dessin et cela me fait monter la note à 3,5, donc arrondissons à 4 étoiles.
Druuna
J'étais jeune (majeur quand même) lorsque j'ai lu Druuna pour la première fois. Le scénario du premier tome m'a vraiment plu. Il y a une belle dynamique entre les personnages et l'intrigue est bien construite. Malheureusement, au fil des tomes, j'ai trouvé que l'histoire devenait de plus en plus confuse et difficile à suivre. C'était un peu décevant parce que le début promettait beaucoup. Les thèmes abordés dans Druuna sont assez variés et parfois déroutants. On y retrouve des éléments de science-fiction, de dystopie et d'érotisme. Les questions de survie, de mutation et de quête de liberté sont omniprésentes. Toutefois, certains passages peuvent être un peu dérangeants, surtout en raison de la violence et des scènes érotiques très explicites. Les personnages sont assez bien développés. Druuna, l'héroïne, est une femme courageuse et déterminée. J'ai trouvé intéressant de suivre son parcours et ses interactions avec les autres personnages, comme Lewis. Ce qui m'a vraiment fasciné, c'est la beauté des dessins. Les décors sont incroyablement détaillés et les corps féminins sont magnifiquement représentés. Paolo Eleuteri Serpieri a un talent fou pour capturer les expressions et les mouvements de ses personnages. Chaque page est un véritable plaisir pour les yeux et cela a vraiment ajouté à mon appréciation de la bande dessinée. Bien que le scénario se perde un peu au fil des tomes, la qualité des dessins et la richesse des thèmes abordés font de Druuna une bande dessinée que je recommande.
Wiloucha - Les dernières heures de Troie
Une lecture plaisante. Wiloucha est le nom de la ville de Troie dans la langue Hittite. Cet album retrace les derniers instants de la guerre de Troie, donc, de ce côté pas de surprise, on sait comment ça se termine. Un récit captivant qui permet de découvrir un troisième acteur dans cette guerre : les Hittites, ils avaient signé un traité d'alliance avec les Troyens. Un récit violent, des têtes seront séparées de leur tronc, on jette un bébé par dessus les murailles de la cité et le sang va couler à flot. La bataille finale est bien orchestrée. On aura pu suivre auparavant les différentes intrigues et machinations qui amèneront au dénouement. La réalisation est maîtrisée, on passe d'un camp aux autres naturellement. Par contre, la mort du grand prêtre d'Apollon et de ses deux fils par une murène me laisse coi, c'est un peu n'importe quoi. Mais bon, les dieux en ont décidé ainsi. Benjamin Blasco-Martinez a vraiment du talent, j'aime les ambiances qu'il arrive à créer dans des genres très différents, que ce soit le western avec Catamount ou la science-fiction avec Noir Horizon ou encore ici dans de l'historique. Un style réaliste qui plonge le lecteur dans de magnifiques contrées. Un visuel de toute beauté où les femmes sont félines et sensuelles. Pour les amateurs du genre.
L'Institutrice
Habituellement pas fan des récits sur la seconde guerre mondiale, mais quand c'est bon il faut le dire ! L'histoire est à la fois très réaliste (guerre, résistance, risque de mort imminente, ...) et presque fantasque. Le postulat de base, bien qu'en réalité parfaitement réaliste aussi, sonne abracadabrantesque tant il parait risqué, on se dit que ça ne peut que mal finir. On suit Marie-Noëlle, une enseignante bretonne qui va tout mettre en œuvre pour sauver l'un de ses élèves des mains de la milice, quitte à partir avec l'ensemble de sa classe dans la forêt en prétextant une sortie scolaire. La tension est prenante, on craint tout du long pour la survie de tout ce petit groupe. L'institutrice essayant désespéramment de faire fuir son groupes d'enfants tout en devant leur cacher les horreurs et la menace qui leur court après, la cruauté sadique et malheureusement très humaine des miliciens, l'animosité d'un des enfants envers "le juif" (répétant les discours nauséabonds qu'il a entendu), les réactions très réalistes des enfants face à tout ce qui leur arrive, ... Oui, l'histoire prend aux tripes, il n'y a pas à dire. N'ayant pas encore avisé une série avec Carole Maurel au dessin, j'en profite pour saluer ici son travail que je trouve très bon. Je trouve que ses dessins ont équilibre parfait entre le très expressif des dessins et cartoons caricaturaux et une forme plus réaliste.