Les derniers avis (37487 avis)

Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Attends
Attends

"Attends" est la 2eme BD de Jason que le lis, après Dis-moi quelque chose, qui m’avait quand même bien déçu. Le dessin est toujours aussi sympa, et l’histoire est un peu plus longue, et m’a plus touché. Les deux parties (enfance puis âge adulte) sont complémentaires et apportent une certaine variété dans les émotions ressenties. J’ai notamment bien aimé la façon dont l’enfance est décrite : une page par souvenir de môme - un jeu débile, une période d’ennui, le mystère des filles, une blague, papa qui rentre du boulot, maman qui gronde… L’age adulte, lui, est triste, cruel et rempli de désillusions. Une histoire noire donc, vous voila prévenu. Par contre, selon votre humeur, je pense qu’il est facile de complètement passer à coté de cette courte BD. Je n’avais pas retenu grand-chose de ma première lecture, et c’est seulement après relecture que j’ai commencé à apprécier le style de Jason. Une belle BD, pleine de tristesse, à lire au calme, en y mettant du sien...

12/07/2004 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Shenzhen
Shenzhen

J'ai acheté Shenzhen parce que j'avais beaucoup apprécié PyongYang du même auteur. Résultat, j'aime aussi beaucoup Shenzhen maintenant que je l'ai lu, quoique je trouve PyongYang plus réussi. Côté dessin, le début de Shenzhen m'a un petit peu rebuté. Ca faisait trop crayonné, beaucoup moins maitrisé et épuré que PyongYang. Mais j'ai noté qu'en cours d'album, le style s'améliorait pour devenir bien meilleur sur les dernières pages. Quant à l'histoire, j'ai eu le même sentiment : Shenzhen étant le premier "carnet de séjour" de Delisle, il est plus hésitant au départ et moins maîtrisé dans la narration que PyongYang à mes yeux. De même, le récit d'un séjour à la frontière de la Chine Populaire et plus particulièrement dans cette ville presque artificielle qu'est Shenzhen m'a moins intéressé et moins captivé que le séjour en Corée du Nord qui est décrit dans PyongYang. Et pourtant, j'ai quand même nettement apprécié ma lecture. On retrouve l'humour de Guy Delisle, son intérêt pour ces petites choses absurdes de la vie qu'on ne voit pas du premier coup d'oeil, ses reflexions amusantes, sa façon de découvrir un pays et de nous le faire partager. Un vrai guide de voyage amusant qui donne une vision des lieux (pas vraiment appétissante, ceci étant dit) et qui donne l'impression d'y avoir été aussi. Très sympa et intéressant.

12/07/2004 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Lie-de-vin
Lie-de-vin

Sa présence brève dans les "immanquables" de BDT m'a donné envie de lire cette BD mais je ne connaissais absolument rien de son intrigue avant de me lancer dedans. Et je vous avoue que le tout début m'a un peu rebuté parce que je me suis dit "houlà, encore une histoire de pauv'gars que tout le monde rejette au début parce qu'il est "différent", mais à la fin il sauve les enfants d'un incendie et il devient le héros du village et il rencontre une jolie fille qui fait abstraction de son physique et l'aime pour sa beauté intérieure". Mais non, en fait, Lie-de-Vin c'est pas du tout ça. Tranquillement, l'air de rien, ce qui ressemble au début à une petite chronique rurale dévie habilement vers quelque chose plus proche de la série noire. Le scénario est solide et réserve des rebondissements intéressants et bien amenés. Le personnage principal est très bien écrit, le dessin est réussi, bref, pas grand'chose à redire. Seul petit reproche, la fin, un peu décevante, et dont le dernier coup de théâtre arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. A croire que Corbeyran ne sait pas écrire des fins à la hauteur du reste de ses histoires, impression que j'ai déjà eue à la lecture du phalanstère du bout du monde ou du village qui s'amenuise. Cela étant dit, ça ne gâche pas trop le plaisir, et Lie-de-Vin reste une BD très recommandable.

12/07/2004 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5
Couverture de la série Nana
Nana

Avant toute chose, je précise que je n'ai pour l'instant lu que le premier tome. D'après ce que je peux lire ici concernant la suite de la série, j'hésite presque à continuer, de peur que ma bonne impression sur cette BD ne disparaisse très rapidement. D'un autre côté, pour l'instant ces petites "Nana" me sont plutôt sympathiques (surtout la première) et ça me paraîtrait dommage de les abandonner si vite. Bon, bref, on verra. Pour le moment, donc, Nana pour moi c'est la grosse et agréable surprise parmi mes lectures du moment. Je ne m'attendais pas vraiment à lire un manga que j'aurais envie de noter 4/5… En plus un manga romantique ciblé filles, avec un dessin façon "Club Dorothée"… Et puis en fait, très rapidement, j'ai accroché ! L'auteur a su titiller ma fibre midinette (vous ignoriez que j'avais une fibre midinette, sous mes airs d'enclume ? :8 ). Je comprends que certains trouvent la première Nana idiote et insupportable, mais moi personnellement j'ai trouvé ce personnage particulièrement sympa et attachant dès les premières pages, et plutôt crédible… Pour tout vous dire, en fait elle me rappelle une de mes meilleures amies, ce qui doit expliquer en partie pourquoi j'ai tant de tendresse pour cette rêveuse si maladroite avec les garçons. De même, les situations racontées, qui peuvent paraître un peu "cucul" et bateau, sont écrites avec justesse et réalisme. C'est fin, léger, doux-amer, mélancolique mais pas bêtement larmoyant ; l'émotion passe, bref personnellement, j'étais conquis. La deuxième histoire de l'album possède les mêmes qualités que la première… Je l'ai quand même moins aimée, tout simplement je crois parce que la deuxième Nana m'a moins touché que la première. Le plus gros défaut reste à mes yeux le dessin… Je n'accroche décidément pas à ce style que l'on retrouve dans tant de mangas. Tous les tics graphiques genre les bouches qui deviennent démesurées dès qu'un personnage doit exprimer une émotion forte, ou bien la petite goutte de sueur unique sur la tempe pour montrer la nervosité, ça ne sera jamais ma tasse de thé. Bref, à mon sens le premier tome vaut vraiment le coup qu'on s'y intéresse. Pour la suite, on verra bien…

12/07/2004 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5
Couverture de la série Lupus
Lupus

Si je ne suis pas le plus grand fan au monde de son plus gros succès, Pilules bleues, jusqu'à présent je n'ai lu aucune BD signée Peeters que je n'ai réellement pas aimée. Lupus ne déroge pas à la règle : à la croisée des chemins entre S-F, polar et ce qu'on appelle "roman graphique", la série sait tirer le meilleur de chaque genre pour faire d'une histoire somme toute banale (des jeunes gens un peu paumés qui se retrouvent en cavale) quelque chose de singulier. La S-F fournit le côté étrange et dépaysant, le polar donne le ton noir et désabusé, le roman graphique fournit des personnages qui, même si on est en droit de ne pas les apprécier, ont une vraie consistance, une âme. C'est très bien écrit, joliment dessiné et, une fois plongé dedans, impossible de s'arrêter. Vivement les prochains tomes !

11/07/2004 (modifier)
Par PatrikGC
Note: 5/5
Couverture de la série F.Compo
F.Compo

Comment à partir d'une idée de base "tordue" arriver à un manga de très bonne facture sans tomber dans la facilité ou la vulgarité. Même si le catalogue des visages est assez limité, même si certains épisodes sont assez répétitifs, Tsukasa Hojo arrive toujours de par son graphisme et son sens de la narration, à donner le meilleur de son style, à faire rire et/ou émouvoir. Il se hisse ainsi vers les plus hauts niveaux de la BD en général. Bref, une très bonne série qui trône royalement dans ma bibliothèque.

11/07/2004 (modifier)
Par Alix
Note: 5/5
Couverture de la série Jimmy Corrigan
Jimmy Corrigan

J’étais un peu passé à coté de "Jimmy Corrigan" à sa sortie, sans doute repoussé par son prix exorbitant. Et puis récemment, j’ai lu au dos de "Blankets", autre grosse pointure du comics americain : « …probably the most important graphic novel since Jimmy Corrigan ». Assez pour me convaincre d’investir dans ce pavé. Pavé surtout connu pour son côté expérimental, presque OuBaPien : découpage original, narration expérimentale au possible, page à découper/coller… Pourtant ce genre d’esbrouffe me laisse assez froid. Je dois avouer que le contenu d’une BD est pour moi beaucoup plus important que sa forme. Alors oui "Jimmy Corrigan" est un bel objet et innove sur plein de points, mais si l’histoire n’avait pas suivi, ça n’aurait été pour moi qu’un beau gâchis. L’histoire, elle, met du temps à démarrer. Ou plutôt c’est moi qui ai mis du temps à y rentrer. J’ai trouvé les 50 premières pages rébarbatives, confuses et lentes. Puis petit à petit, je me suis acclimaté à cette ambiance malsaine, à cette routine de looser, à cette famille tellement pitoyable qu’on en viendrait presque à les aimer. Et à partir de ce moment, impossible d’arrêter ma lecture avant la dernière page. J’étais tout simplement touché par le ton très juste employé par Chris Ware, qui apparemment base son histoire sur son expérience personnelle. Comme le dit Piehr plus bas, l’utilisation des silences est parfaite. J’ai eu le cœur serré pendant plusieurs heures après avoir terminé ma lecture, ce qui est sans doute le plus beau compliment que je puisse faire à ce genre d’œuvre. Une belle BD sur les difficultés engendrées par les relations familiales… toutes les relations familiales. On y retrouvera sans doute tous des bouts d’expérience personnelle. A lire, mais seulement à condition que vous soyez prêt à vous investir, à faire l’effort d’entrer dans cette histoire à première vue froide et ennuyeuse. Dernière remarque à propos du prix : certes, c’est cher, mais il vous faudra bien 6-7 heures pour en venir à bout, c’est à dire beaucoup plus que pour une BD traditionnelle de 48 pages. Je ne suis donc pas trop d’accord quand je lis que « 45 euros pour cette BD, c'est de l'arnaque». Notez que si vraiment le prix vous pose problème, et que vous êtes habitué à lire en anglais, vous pouvez vous tourner vers la VO couverture souple, facilement trouvable sur Amazon pour un prix très abordable. (Par exemple ici)

11/07/2004 (modifier)
Couverture de la série Rapaces
Rapaces

Graphismes très soignés; dialogues crus mais bien sentis; intrigue à la hauteur de ce que l'on pouvait espérer de ce genre de bd. Pour les amateurs de séries B, films d'action et autres fans de science-fiction vampirique type "Blade". Digne des meilleurs films du genre!

11/07/2004 (modifier)
Par cry
Note: 5/5
Couverture de la série Candélabres
Candélabres

Aaah, c'est le genre de bande dessinée qui me réconcilie avec le genre franco-belge. Le dessin n'attire pas à première vue, mais quand on s'y attarde de plus près, on voit que rien n'est laissé au hasard (et puis ce style épuré, finalement ca me convient). Plus que le cadrage, les expressions et les attitudes des personnages, tout est soigné : le scénario est bien travaillé et prend dès les premières pages, et les personnages sont très intéressants et attachants. Je veux la suite!

10/07/2004 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5
Couverture de la série Manuel du puceau
Manuel du puceau

Je n'avais jamais lu aucune BD de Riad Sattouf mais après ce petit album (qui est à la frontière entre bande dessinée et album illustré), j'ai bien envie de combler ce manque tant le Manuel du puceau m'a rendu le bonhomme sympathique. Difficile de déterminer à quel public s'adresse réellement le livre. C'est publié chez Bréal Jeunesse, c'est écrit "conseillé à partir de 12 ans" au dos, et une note en début de livre nous assure qu'il est destiné aux adolescents. Mais les adolescents ont-ils suffisamment de recul, sont-ils suffisamment capables d'autodérision pour pouvoir encaisser sans s'énerver les plaisanteries vachardes de Riad Sattouf ? A vrai dire, jusqu'à il y a quelques jours, je le pensais encore, et puis on m'a fait comprendre que non, taquiner les ados sur leurs petits travers et soucis de jeunes gens en pleine mutation, ça ne se faisait pas. Je continue à espérer que les malheureux qui vivent actuellement les mêmes misères que le pauvre Ceaupu sauront rire de leurs propres déboires ainsi mis en images, et même que ce sera un bon moyen pour eux de dédramatiser tout ça (le côté "Bon, OK, tu as des boutons, une voix ridicule, des goûts de chiottes et une vie sexuelle navrante, mais rassure-toi, ça n'est pas de ta faute, ça ne durera pas toute ta vie et t'es pas le seul à être passé par-là"), mais bon, je sais aussi que mon optimisme et ma foi en l'humanité me perdront dans ce monde cynique, alors à tout hasard, sachez quand même que Sattouf se montre particulièrement moqueur et peu consensuel dans cet album, au risque de froisser certaines susceptibilités. S'il avait posté de tels propos sur un site internet, par exemple, j'aime autant vous dire qu'il se serait fait "modérer" en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Love Hina" ;). Donc, le Manuel du puceau n'est pas forcément à mettre entre n'importe quelles mains : comme disait Desproges, "on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui" (ou bien c'était "pas avec tout le monde" ?). Donc, si pour vous, l'humour vache c'est nul, l'ironie c'est lourd, ne dire que des choses négatives c'est idiot et inutile, il y a des chances pour que vous rejetiez totalement ce livre à l'humour noir et acerbe où ados et parents en prennent pour leur grade. Les fausses "cailleras" qui "niklasociété" mais partent en vacances aux Seychelles avec leurs parents qui votent Le Pen, les fumeurs de chichon qui croient et font croire que la consommation de stupéfiants suffit à faire d'eux des rebelles et des originaux, les filles hypocrites qui disent "non" aux moches parce qu'elles "sortent juste d'une histoire difficile avec Untel" avant d'aller se jeter dans les bras d'un bellâtre, les pères qui larguent sans états d'âme femme et enfants pour des pétasses de 20 ans, et bien sûr les pauvres boutonneux en rut obsédés et frustrés, tous se font tailler de beaux costards. De là à dire que, sous des airs innocents de "manuel", ce livre est un moyen pour un auteur revanchard de régler ses comptes avec ceux qui ont pourri son adolescence, il n'y a qu'un pas… Et d'ailleurs à ce propos, difficile également de déterminer la part d'autobiographie dans cet album. Evidemment, c'est présenté comme un manuel, le personnage principal porte un nom "générique", et ça fait référence à divers éléments (comme Eminem ou la chanson de Titanic par Céline Dion) qui n'ont pas pu faire partie de l'adolescence de Riad Sattouf (né en 78, donc déjà adulte ou presque au moment de la sortie de Titanic et des débuts d'Eminem). Donc, vu comme ça, ce n'est pas une confession intime, juste un bouquin d'humour et de conseils pratiques. Et pourtant… et pourtant, ça sent sacrément le vécu, tout ça ! Derrière la caricature à l'emporte-pièce (pas toujours d'une très grande subtilité, il faut quand même le reconnaître), les situations et personnages décrits par Sattouf sont d'une précision et d'un réalisme tels, et le ton reflète parfois une si grande amertume qu'on a du mal à imaginer que Sattouf s'est contenté de témoignages d'ados ou de copains à lui pour créer son "Ceaupu". Je ne veux pas trop m'avancer, son adolescence n'a peut-être que fort peu ressemblé à celle, catastrophique, de son personnage, mais dans ce cas, chapeau pour avoir su retranscrire tout ça avec autant d'exactitude ! Mais comment je sais que c'est si réaliste que ça ? Euh… :8 c'est, euh, des copains qui m'ont raconté que leur adolescence s'était passée comme ça :8 Je vous assure que je n'ai jamais ressemblé à cet imbécile de Ceaupu :8 Bon, bref. Personnellement, j'ai trouvé ça drôle, caustique, réjouissant, lucide, mais également touchant, tendre… C'est très moqueur et sans langue de bois, mais dans le fond je ne crois pas que le but de Sattouf était de dire "tout le monde est un sale con et la vie c'est de la merde". C'est mordant mais pas méchant, noir mais pas désespérant. Il est possible (même si j'espère que non), si vous avez toujours eu une peau de bébé, beaucoup d'amis, des vêtements à la mode et une sexualité débridée, que vous trouviez les mésaventures de Ceaupu totalement idiotes, lourdingues, éventuellement blessantes, et totalement déconnectées de la réalité. Si par contre vous avez vécu ou que vous êtes en train de vivre une adolescence à la "Ceaupu", je crois vraiment que vous allez vous régaler avec ce petit bouquin.

10/07/2004 (modifier)