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L'Immeuble d'en face
Je vais finir par croire que les auteurs féminins ont un don. Oui, une fois de plus, j'ai été séduit par l'une d'elles. Vous aurez compris que je parlais de leur technique d'écriture. Il s'en dégage une vrai dimension. Avec beaucoup de pudeur, elle savent toucher votre coeur avec des mots de tous les jours. Les images sont, quant à elles, souvent rendues avec une certaine vérité et beaucoup de sincérité. Vanyda, qui ne faillit pas à la règle, nous propose une histoire simple et humaine où les personnages principaux pourraient être vos voisins ou vos amis. En résumé, ce récit raconte la vie de trois couples dans un immeuble. J'ai vraiment beaucoup aimé cette bd. Le scénario est très convaincant. La narration est très efficace et le ton est plutôt léger. Comment ne pas succomber devant ces anti-héros qui vous font partager un court moment de leur existence ? Tout ici vous fait penser à quelqu'un de votre entourage. En lisant cet album, j'ai eu une réelle impression de connaître les protagonistes du récit. Claire et Louis m'ont vraiment fait craquer, ils sont vraiment attachants. Sans oublier, l'attirance mutuelle de Jacky et Béatrice. Tout en pudeur et par des jeux de regards subtils, l'auteur nous fait comprendre qu'ils s'aiment. Pourtant, ils ne se sont quasiment pas parlés. C'est très beau. Tout ce petit monde qui se croise dans les escaliers donne beaucoup de vie à l'histoire. Les petits soucis, les bonheurs, les sourires, rien ne manque. Au niveau du dessin, On a parfois l'impression de lire un manga. Ma comparaison est justifiée par deux points : la bd est chapitrée et puis, le trait de l'auteur est très inspiré des techniques des dessinateurs japonais. Ceci dit, le graphisme de Vanyda est très beau. Les visages sont expressifs et il s'en dégage beaucoup de finesse. Pour conclure, je dirais que l'Immeuble d'en face est une bd généreuse et riche en émotion. C'est très agréable à lire. Je conseille vivement !
Le Tueur
Je viens de me lire l'intégrale de cette série d'une traite, et c'est vrai que c'est bien. Déjà j'aime le dessin. Il est parfois très réaliste, quand les traits de contours laissent la place à la simple colorisation à l'aquarelle (ou autre), mais je l'aime surtout justement quand les traits de contours sont là : je trouve qu'alors le dessin a une touche proche du style d'Andreas, autant dans les personnages, dans les décors qu'aussi un peu dans la mise en page. Autant dire que, venant de moi, comparer Jacamon à Andreas, c'est lui faire un sacré compliment. Ne serait-ce que visuellement, c'est donc déjà une BD que j'ai lue avec plaisir. Mais l'histoire aussi est bien. Bien foutue, intelligente, bien rythmée, munie d'une narration en ellipses, en flash-backs, etc. à la manière d'un film noir, l'histoire est prenante pour chacun des 5 tomes. Et même si je me suis senti distant de la façon de penser égoïste, cynique et froide du héros, j'ai ressenti dès les premières pages l'envie de le suivre et de découvrir sa vie atypique et ses aventures. Disons que ce qui me gêne majoritairement dans cette BD, c'est son amoralité, ou du moins sa morale un peu à part. Je n'aime pas en principe les histoires de violence froide, où le sang et la mort jaillissent comme si c'était normal. Mais devant l'intelligence du scénario, la complexité relative et agréable de l'intrigue, je ne peux que m'incliner et avouer le plaisir que j'ai eu à lire le Tueur. Bonne BD que peut-être j'ajouterais un jour dans ma bibliothèque, non loin de mes séries préférées.
Constellation
Raaah qu'il est chouette ce petit livre. On dirait un bonbon, exquis, vite consommé mais qui distille encore son charme longtemps après. ^_^ Peeters démontre encore une fois qu'il est le plus grand narrateur du moment, même dans un petit livre sans prétentions comme celui-là. J'a-dore.
Le Transperceneige
J'ai enfin pu lire ce premier tome, assez longtemps après les 2 et 3 - et du coup ça me donne envie de les relire. Ce tome 1 qui aurait pu constituer un très bon one-shot - d'ailleurs la fin ne laisse pas supposer de suite - pose les bases d'un univers devenu glacé suite à une catastrophe inconnue mais on peut tout supposer. Tous les humains restants se sont concentrés dans un train condamné à rouler éternellement pour ne pas devenir un tombeau gelé. Comme dans toute société, on y retrouve les nantis qui disposent de tout et vivent dans des wagons confortables, mais également les rejetés, les exclus entassés et isolés dans les wagons de queue (l'arrière-train quoi :)). Cette figure de la société est plutôt réaliste, c'est un peu le chacun pour soi. Le noir et blanc des dessins reflète bien la froideur de ce monde glacé et vide ainsi que le côté sombre de la vie dans ce train, le train de la dernière chance ou le train de l'enfer (qui doit d'ailleurs rouler à train d'enfer) mais surtout pas le train-train quotidien d'une vie tranquille.
La Vengeance du Comte Skarbek
Note
Magnifique dessin il faut bien le reconnaître, rien que pour ça cet album vaut le coup d'oeil.
Mais le scénario est très convenu : l'homme qu'on croyait mort et qui revient 11 ans après. J'ai trouvé un peu étrange que personne ne le reconnaisse même s'il a un peu évolué physiquement. De même la jeune fille utilisée comme modèle dans les peintures n'a pas bougé d'une ride en 11 ans.
Malgré cela, le tout reste assez intéressant avec ce procès qui se déroule sur une bonne moitié de l'album et dans lequel les personnages se dévoilent. J'ai bien apprécié également le retour sur les événements historiques du 19ème siècle, période de l'histoire de France que je connais finalement assez peu.
A voir le deuxième tome pour la fin, et une éventuelle meilleure note.
Tome 2
Le 14/01/2006
Note 
Autant on pouvait reprocher au premier tome son aspect convenu et aux forts relent du Comte de Montecristo, autant ce 2ème et dernier tome donne les réponses avec retournements de situations en veux tu en voilà.
Je suis plutôt épaté par la maîtrise scénaristique. Tout tient debout. Il m'a semblé relever une répétition dans l'explication du poignet tranché mais c'est un détail.
Le dessin est toujours aussi beau, rien à dire.
Un très bon dyptique.
Universal War One
Pour quelqu'un d'aussi friand d'astrophysique que moi, UW1 présente un attrait indéniable même si on a l'impression d'avoir dans les mains la version BD d'un blockbuster américain. Le scénario est bien construit et essaie de faire le plus réaliste possible (pour le wormhole). L'intrigue est bien construite et après 4 tomes je trouve qu'il y a toujours autant de suspense. Le voyage dans le temps est toujours un défi scénaristique et je trouve que les auteurs s'en tirent plutôt bien et ne s'embrouillent pas les pinceaux. Le monde est bien imaginé et vraiment intéressant mais les personnages souffrent d'une certaine minceur : ils se tiennent surtout à un trait de caractère. Ils sont cependant attachants mais je trouve qu'ils manquent de profondeur, encore un petit côté blockbuster... Peut-être que les prochains tomes combleront ce manque. Côté dessin, c'est vraiment pas mal. Il est comme il faut. Ca a beau ne pas être le type de dessin que j'adore, il est bon, surtout dans les scènes spatiales. Au final une lecture très agréable que je recommande à tous les amateurs de SF !! J'attends la suite avec impatience. :)
Le Dessin
Quelle erreur de ma part! Quand j'ai eu cette BD entre les mains (c'est plus facile qu'entre les pieds), je n'ai pas pu m'empêcher (comme à chaque fois) de la feuilleter rapidement afin de m'imprégner des dessins de l'auteur; et j'ai vu ce que je n'aurais pas dû voir... Alors oui c'est une bonne BD avec une bonne chute, mais ne commettez pas la même erreur que moi. Commencez par le début et laissez vous guider par l'auteur.
Parker et Badger
Si je m’attendais à ça! Comme Ro, j’ai été très agréablement étonné par l’humour qui se dégage de cette série made in Dupuis. C’est drôle ! Certains gags sont carrément hilarants. Les personnages sont très attachants. Parker est brillant de naïveté et Badger, le blaireau qui essaie de se faire passer pour un chien est mignon comme tout ! Le dessin est bien fait, très expressif, certaines attitudes sont très biens croquées. Le ton général nous change de toutes ces séries un peu trop politiquement correcte. Ne vous attendez pas non plus à un truc subversif non plus! Mais force est de constater que l’humour de Cuadrado fonctionne aussi bien sur les plus jeunes que les plus vieux. Une série à découvrir!
L'Ombre de l'échafaud
Une belle surprise. Je m'attendais à un truc très moyen et j'ai en fait été plutôt séduit. Masbou, ici scénariste, ménage extrêmement bien le suspens de l'enquête et n'hésite pas à multiplier les pistes, les personnages et les situations apparemment sans lien, sans jamais lasser ou perdre le lecteur. Il y a un vrai sens du rythme qui maintient parfaitement l'intérêt du lecteur, malgré un thème ou des situations un peu abscons et pas toujours très crédibles. J'aime assez le dessin, plutôt stylé mais la couleur à un je ne sais quoi d'artificiel qui est parfois un peu fatiguant. J'ai été également déçu par la fin du deuxième tome et le massacre géant presque Spoogesque dans son déroulement, qui ne cadre pas avec le reste de la série. Je n'aime pas trop la tournure gore que prend la série, il faut voir si elle se confirme par la suite. En tant que plus grand fan vivant d'Arsène Lupin, je comprends également assez mal les comparaisons. Certes, c'est le début du siècle mais le côté massacre/magie noire n'a jamais été une composante de l'oeuvre de Maurice Leblanc: peut-être "L'île aux trente cercueils" peut-elle rappeler cette ambiance mais tout y est beaucoup plus rationnel.
Allez raconte (Papa raconte)
Je n'ai lu que le 1er tome, que j'ai trouvé très réussi. Evidemment, le dessin de Parrondo (par ailleurs auteur de l'excellent Bolas Bug) est ultra-simpliste, et certains n'apprécieront pas. Mais à part ça, c'est un album plein de fantaisie et de drôlerie, qui a de quoi plaire aux enfants comme aux adultes. Malgré le côté un peu répétitif propre aux histoires pour enfants, on ne s'ennuie pas, ça se lit d'une traite, le sourire aux lèvres. Si vous avez des gosses, je conseille l'achat ; sinon, vous pouvez vous contenter de l'emprunter dans une bibliothèque, vous passerez un bon moment.