Bon, sur le Lone Wolf, après 4 volumes de lus, je dois dire que j'ai un avis bien positif, mais taché par de nombreuses choses tout de même.
Tout d'abord, les aspects positifs, qui ne sont pas d'un mystère insoutenable : narration, personnages, dessin qui fait parfois très estampe, découpement épisodique très pertinent, richesse historique et d'ambiance, tout ça quoi...
Maintenant, fightons un brin.
Alors, ça vient d'où ce "Lone Wolf & Cub" ? De la version ricaine ?
C'est pas le titre original je crois ?
Parceque constamment dans la bouche d'un samouraï dans ce Japon qui commence à peine à s'ouvrir à l'étranger, ben, l'effet "j'en jette à la John Wayne" fait surtout un peu pitié.
Pas très cohérent les mots anglais dans la bouche du bon Ogami, choix de GC ?
Continuons les festivités...
Le truc du sakki, l'envie de tuer perceptible, ok, mais qu'ils arrivent à se sentir dans le dos, à des kilomètres, tout ça, je trouve que ça fait super pouvoirs à la shônen, et ça m'a considérablement gêné dans ma lecture.
Je pense qu'on tombe là en plein dans un bon gros mysticisme lié aux arts martiaux, et fait bien enfantin face au reste.
Ce doit être l'élément qui m'a le plus gâché la lecture.
Ensuite, et j'arrêterai là pour les points négatifs, même si la plupart des combats sont réfléchis, élaborés par notre fin stratège Ogami de façon très "subtile", souvent, il balance son sabre et c'est réglé (même si cela est fort car signifie beaucoup, c'est un peu trop systématique), et surtout, lorsqu'il est entouré par de multiples adversaires, il remue son sabre dans tous les sens, et ils tombent comme des mouches... Mouais, "manga de fight ultime", peut mieux faire.
La richesse de LW&C se situe bien ailleurs selon moi.
La dimension historique, très riche et précise du système féodal, des castes, etc... est vraiment superbe. Mais ce qui retient plus mon attention, ce sont certaines figures marquantes qui émergent, outre Ogami Itto.
Ainsi dans le volume 3, après un épisode avec les trois frangins ninjas où on s'attend presque à voir surgir un Kamehameha, on arrive à "Tapis, demi-tapis, poignée de riz", qui est mémorable.
L'autre figure du samouraï, surtout en confrontation avec celle d'Ogami, est plus qu'intéressante, car ils confrontent leur motivation, et leur combat est lourd de sens, par les raisons de chacun.
Les dialogues qui précèdent ce duel sont pour moi certaines des répliques les plus fortes lues dans un manga depuis un bon moment (je ne résisterai pas au plaisir d'en recopier quelques unes à la fin de mon avis).
Les chapitres qui suivent où l'on explore le passé d'Ogami et celui avec la jeune prostituée et les yakusas, sont tout aussi remarquables.
Puis un volume 4 quasiment dans la même veine, avec un chapitre sur le sonneur de cloche (là aussi, dimensions historiques débordantes d'infos nouvelles me concernant) d'un bon niveau, mais surtout, deux chapitres conclusifs très intenses.
Celui sur Daïgoro, qui m'intéresse plus que son père pour le coup. Avec son regard si marquant, ses attitudes si... Une des grandes forces du manga que ce personnage qui finit par vraiment s'incarner au-delà de toute espérance.
Puis celui avec la femme tatouée, où la série atteint certainement son sommet, sur les 4 volumes, bien entendu, refusant toute forme de manichéisme, et d'une beauté à couper le souffle.
Rien que pour ces deux-là, je vais m'acheter le volume.
Voilà, dernière réserve : je me demandais juste combien de gens il allait encore massacrer avant de commencer à ébaucher sa vengeance... il serait temps, il a déjà dû amasser un p'tit pactole mine de rien...
Puis je vois que les Yagyû se pointent dès le début du volume 5, plus rien à dire.
Shino Sakon : "Qu'est-ce que le Bugi pour toi ? Tu peux trouver des arguments, certes. Mais au fond, ce n'est qu'un art de tuer.
Je me suis longtemps échiné à lui trouver un autre usage, mais en vain...
Samouraï ou paysan, nous sommes tous des hommes. Nous mangeons le même riz, rejetons les mêmes excréments. Mais en vertu du Seisatsu Yodatsu, le samouraï a le droit de massacrer le paysan.
(...)
Commettre un meutre pour en éviter des centaines, c'est utiliser mon art à bon escient...
(...)
Un demi-tapis le jour. Un tapis la nuit. Diriger la nation, une poignée de riz.
Peu importe le nombre de gens que tu tues, de pays que tu voles, de fortunes que tu pilles, de titres que tu gagnes... Tu n'occupes qu'un demi-tapis quand tu es assis, un tapis entier quand tu dors, et ton estomac ne peut contenir qu'une poignée de riz !
Pourquoi ne pas regarder le monde avec les yeux d'un humain ? Pourquoi ne pas vivre une vie humaine pour ton fils ?
Nous ne passons que cinquante ans sur cette Terre. Comparé au cycle de réincarnation, ce n'est qu'un rêve fugitif...
Pourquoi passer cette vie éphémère sur la voie de l'assassin et tuer sans cesse pour de l'argent ?!
Quitte la route de l'assassin !"
Posons les choses : Dragon Head est le manga apocalyptique ultime.
Et Akira ? Oui, oui... je sais.
Mais Akira est un manga. Perso plein de charisme et d'héroïsme, super pouvoirs dans tous les sens... Alors que Dragon Head pousse en fait encore plus loin le procédé relevé dans Parasite : en mettant les personnages les plus ordinaires et communs qui soient dans un monde totalement en ruine, le décalage est énorme. Tous les mangas apocalyptiques nous habituent à des persos extras, des conflits armés, etc...
Là non. La plus grande victoire est de survivre. Les plus grandes joies dues à la découverte de réserves de nourriture ou de vétements qui ne tombent pas en lambeaux. Et ça met mal à l'aise.
L'univers décrit est fascinant, et le manga comme une sorte de grand champ expérimentatoire : tout est détruit, on observe ce qui se passe.
Comme Morgan l'a très bien relevé dans sa chronique, le personnage principal du manga, omniprésent, c'est la peur. Le rapport de l'humain à sa peur, qu'est-ce que l'humain sans sa peur, à quoi sert-elle, ... ? Toutes ces questions nous viennent, et les réponses par brides.
La lecture de cette série en 10 volumes est une expérience, à n'en pas douter, moins violente qu'un Eden, moins sanglante, mais il nous fait autant violence, sinon plus. Une pression constante sur les personnages, comme sur nous, on n'en ressort pas indemne.
Je terminerai cet avis juste en soulignant que si les deux personnages mis en
scène sont les deux plus "ordinaires" qui soient, ils sont aussi les deux plus forts, de même que les plus attachants.
Déjà en suivant Téru, cette impression est nette, mais elle l'est d'autant plus lorsque celui-ci est absent, et que c'est Ako qui doit faire face, seule.
D'abord faible, se reposant sur les autres, n'ayant pas le choix, elle puise en elle les ressources nécessaires pour affronter l'horreur, et se révèle d'une force incroyable, mais humaine. Elle est très certainement - et ce n'est pas une relecture toute récente qui vient me contredire, au contraire - le personnage le plus captivant dont il m'a été permis de partager des instants de "vie".
Personellement indispensable.
Il faut le courage tout de même de passer ce premier tome et demi, où, bien qu'il y ait de très bonnes choses qui émergent, la narration est plutôt confuse, et oui... là le dessin pose au départ un vrai problème. Il y a des dessins que l'on peut apprécier ou pas, selon un style, mais là, c'est une qualité même qui est à remettre en cause. Des visages magnifiques, et à côté de ça, des silhouettes, des vêtements et des décors qui font assez brouillons, imprécis. Heureusement cela se fait moindre par la suite, et finit même par s'effacer au fil de la lecture.
Un fois passé ce cap, dès le tome 3, ça devient palpitant, et nous avons un volume 5 carrément excellent qui est le premier d'une longue lignée. Mais qu' y a-t-il dans ce manga ?
Le mot qui revient dans toutes les critiques un peu construites que j'ai pu lire est "épopée". Et cela est vrai. Je ne m'exprime que sur les 8 premiers volumes, mais il y a un souffle épique qui traverse déjà tout ça avec une richesse d'une très grande densité.
Outre la dimension épique, il y a une dimension romantique qui prend une grande force par son statut. L'amour né entre les deux pires ennemis qui ignorent leur identitié respective (pas de spoil, on le sait dès le vol. 1), amène un tragique sur l'ensemble qui ne dépareille pas.
Les idées, car il y en a quelques unes qui émergent, notamment un rejet de l'héroïsme pur et dur, mieux vaut être en vie, quitte à échouer; un habile playdoyer pour la "démocratie", au sens noble du terme, l'égalité; la primauté de l'individu (opposition à l'esclavage, ou à la faiblesse dite d'un sexe); une critique de notre monde aussi, puisque l'histoire prend cadre sur une terre où notre civilisation a été ravagée; enfin... je me rends compte qu'une simple énumération est forcement incomplète et égratigne la richesse de l'ensemble. Bien que la comparaison soit mal venue, pour que vous puissiez tout de même vous représenter un peu la chose, il y a du Nausicaä dans la façon de traiter ces conflits, ces personnages, et ce qu'ils impliquent...
Une galerie de personnages très complète et sensible d'ailleurs, ce qui donne le plus ce souffle épique à la série.
Des personnages atypiques, oui, mais surtout des personnages forts, et pourtant plein de faiblesses, complexes, et ballotés au gré d'un destin qui ne les épargne guère, les faisant se croiser et se recroiser sans cesse, selon différentes circonstances.
L'ensemble est vraiment captivant et passionant, ces grands actes accomplis par des êtres si "modestes", mais unis, rêvant de justice et de liberté, sans manichéïsme, avec une pertinence et une intensité d'un très haut niveau, vraiment, je vais encore me ruiner avec ces tomes de retard...
Il y a beaucoup dans Basara, et souvent beaucoup plus qu'ailleurs. Ce serait dommage de passer à côté.
Bien que j'ai une affinité tout à fait particulière avec HxH, je ne me suis jamais senti capable d'écrire quoi que ce soit dessus. Allons-y en énumérant les principaux points :
L'intelligence dont fait preuve Togashi, la consistance de l'univers qu'il est capable de mettre en place, et l'ingéniosité qui prime au profit de la fight pure et simple, l'ensemble est vraiment très riche et je m'y retrouve totalement. Alors que certains dénoncent l'aspect indigeste de certains passages, ce que je conçois, je m'y plonge et ils me parlent beaucoup, m'insérant d'emblée dans un environnement unique et attachant.
Le dessin, oui, sans faire preuve d'aucune mauvaise foi ou quoi que ce soit, je me retrouve tout à fait dans le trait maîtrisé de l'auteur. Parfois vif, parfois détaillé à souhait, Togashi est capable de jouer dans différents registres, et cela contribue de beaucoup à la richesse de la série à mon sens. Cet aspect est tout à fait personnel, mais je me retrouve vraiment souvent bluffé par ces planches, si contreversées.
Enfin les personnages, le charisme de la majorité, leur vraisemblance, et les relations complexes qu'ils tissent entre eux, chacun allant tout de même de son propre côté, en fonction de sa propre histoire...
Hisoka me fascine vraiment, de beaucoup par les traits, autant que par les attitudes que l'auteur lui donne.
Alors, d'abord c'est très bien dessiné. Par rapport à d'autre BD, on sent que l'auteur s'est appliqué... Ensuite, les histoires ne manquent pas d'originalité et sont à mourir de rire.
Mais le plus de cette Bd c'est qu'elle est pleine d'imagination, l'auteur invente des mondes, des personnages et des monstres passionnants. Bref c'est une excellente Bd.
Pour moi, cette série est presque culte, à chaque fois que je la relis je suis mort de rire!
Les dessins sont très bien faits, ils permettent de reconnaître la parodie du premier coup d'oeil, et les cases fourmillent de détails hilarants.
Bon, il faut tout de même un minimum de culture manga pour saisir le principal de l'humour, ce qui peut en dégoûter certains.
Sinon, c'est un must.
Je ne peux que confirmer les deux avis précédents.
Le scénar est très bon, les personnages sont bien présentés et tout s'enchaîne logiquement et avec une efficacité redoutable.
Au niveau du dessin, il est assez conventionnel, mais colle bien à l'ambiance de l'album.
==> Un conseil, achetez-le...
Qu'est-ce qu'elle est bien cette petite BD !!!
Des tranches de vie toutes simples, mais racontées avec maestria... Les personnages semblent particulièrement vivants, ils ont chacun des attitudes qui "collent" à leur caractère, qui est suggéré plutôt que clairement expliqué. Le dessin est fin et élégant, certains personnages étant plus réussis que d'autres cependant (le couple du 2ème étage n'est pas toujours très réussi, notamment). Et la mise en scène est à tomber par terre.
C'est fin et subtil, drôle et touchant, et ça se lit et se relit sans impression de lassitude.
Ex-cel-lent !
Un nouvel album d'histoires courtes, humoristiques mais surtout très noires, de Foerster. D'habitude, chaque album a son lot de bonnes et de moins bonnes histoires. Eh bien là, je les ai trouvées quasiment toutes excellentes.
Elles sont non seulement très originales les unes par rapport aux autres, mais en plus elles sont vraiment marquantes par leurs idées emplies d'acidité, d'humour noir et d'horreur.
Le dessin de Foerster (typique de son style) est ici bien soigné, très lisible et ses personnages aux expressions horrifiées ou autres sont toujours excellents.
En résumé, voilà à mon avis l'un des meilleurs recueils d'histoires noires de Foerster.
Voici un album des plus intéressants. Tout d'abord parce qu'il aborde une histoire entre deux familles rivales qui, pendant la guerre, vont trouver le moyen de se détruire. Ensuite, parce qu'il aborde une tragédie humaine qui non seulement a du sens, mais qui est surtout agréablement bien illustrée.
Pour un premier album, je ne peux que le conseiller!
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Lone Wolf & Cub
Bon, sur le Lone Wolf, après 4 volumes de lus, je dois dire que j'ai un avis bien positif, mais taché par de nombreuses choses tout de même. Tout d'abord, les aspects positifs, qui ne sont pas d'un mystère insoutenable : narration, personnages, dessin qui fait parfois très estampe, découpement épisodique très pertinent, richesse historique et d'ambiance, tout ça quoi... Maintenant, fightons un brin. Alors, ça vient d'où ce "Lone Wolf & Cub" ? De la version ricaine ? C'est pas le titre original je crois ? Parceque constamment dans la bouche d'un samouraï dans ce Japon qui commence à peine à s'ouvrir à l'étranger, ben, l'effet "j'en jette à la John Wayne" fait surtout un peu pitié. Pas très cohérent les mots anglais dans la bouche du bon Ogami, choix de GC ? Continuons les festivités... Le truc du sakki, l'envie de tuer perceptible, ok, mais qu'ils arrivent à se sentir dans le dos, à des kilomètres, tout ça, je trouve que ça fait super pouvoirs à la shônen, et ça m'a considérablement gêné dans ma lecture. Je pense qu'on tombe là en plein dans un bon gros mysticisme lié aux arts martiaux, et fait bien enfantin face au reste. Ce doit être l'élément qui m'a le plus gâché la lecture. Ensuite, et j'arrêterai là pour les points négatifs, même si la plupart des combats sont réfléchis, élaborés par notre fin stratège Ogami de façon très "subtile", souvent, il balance son sabre et c'est réglé (même si cela est fort car signifie beaucoup, c'est un peu trop systématique), et surtout, lorsqu'il est entouré par de multiples adversaires, il remue son sabre dans tous les sens, et ils tombent comme des mouches... Mouais, "manga de fight ultime", peut mieux faire. La richesse de LW&C se situe bien ailleurs selon moi. La dimension historique, très riche et précise du système féodal, des castes, etc... est vraiment superbe. Mais ce qui retient plus mon attention, ce sont certaines figures marquantes qui émergent, outre Ogami Itto. Ainsi dans le volume 3, après un épisode avec les trois frangins ninjas où on s'attend presque à voir surgir un Kamehameha, on arrive à "Tapis, demi-tapis, poignée de riz", qui est mémorable. L'autre figure du samouraï, surtout en confrontation avec celle d'Ogami, est plus qu'intéressante, car ils confrontent leur motivation, et leur combat est lourd de sens, par les raisons de chacun. Les dialogues qui précèdent ce duel sont pour moi certaines des répliques les plus fortes lues dans un manga depuis un bon moment (je ne résisterai pas au plaisir d'en recopier quelques unes à la fin de mon avis). Les chapitres qui suivent où l'on explore le passé d'Ogami et celui avec la jeune prostituée et les yakusas, sont tout aussi remarquables. Puis un volume 4 quasiment dans la même veine, avec un chapitre sur le sonneur de cloche (là aussi, dimensions historiques débordantes d'infos nouvelles me concernant) d'un bon niveau, mais surtout, deux chapitres conclusifs très intenses. Celui sur Daïgoro, qui m'intéresse plus que son père pour le coup. Avec son regard si marquant, ses attitudes si... Une des grandes forces du manga que ce personnage qui finit par vraiment s'incarner au-delà de toute espérance. Puis celui avec la femme tatouée, où la série atteint certainement son sommet, sur les 4 volumes, bien entendu, refusant toute forme de manichéisme, et d'une beauté à couper le souffle. Rien que pour ces deux-là, je vais m'acheter le volume. Voilà, dernière réserve : je me demandais juste combien de gens il allait encore massacrer avant de commencer à ébaucher sa vengeance... il serait temps, il a déjà dû amasser un p'tit pactole mine de rien... Puis je vois que les Yagyû se pointent dès le début du volume 5, plus rien à dire. Shino Sakon : "Qu'est-ce que le Bugi pour toi ? Tu peux trouver des arguments, certes. Mais au fond, ce n'est qu'un art de tuer. Je me suis longtemps échiné à lui trouver un autre usage, mais en vain... Samouraï ou paysan, nous sommes tous des hommes. Nous mangeons le même riz, rejetons les mêmes excréments. Mais en vertu du Seisatsu Yodatsu, le samouraï a le droit de massacrer le paysan. (...) Commettre un meutre pour en éviter des centaines, c'est utiliser mon art à bon escient... (...) Un demi-tapis le jour. Un tapis la nuit. Diriger la nation, une poignée de riz. Peu importe le nombre de gens que tu tues, de pays que tu voles, de fortunes que tu pilles, de titres que tu gagnes... Tu n'occupes qu'un demi-tapis quand tu es assis, un tapis entier quand tu dors, et ton estomac ne peut contenir qu'une poignée de riz ! Pourquoi ne pas regarder le monde avec les yeux d'un humain ? Pourquoi ne pas vivre une vie humaine pour ton fils ? Nous ne passons que cinquante ans sur cette Terre. Comparé au cycle de réincarnation, ce n'est qu'un rêve fugitif... Pourquoi passer cette vie éphémère sur la voie de l'assassin et tuer sans cesse pour de l'argent ?! Quitte la route de l'assassin !"
Dragon Head
Posons les choses : Dragon Head est le manga apocalyptique ultime. Et Akira ? Oui, oui... je sais. Mais Akira est un manga. Perso plein de charisme et d'héroïsme, super pouvoirs dans tous les sens... Alors que Dragon Head pousse en fait encore plus loin le procédé relevé dans Parasite : en mettant les personnages les plus ordinaires et communs qui soient dans un monde totalement en ruine, le décalage est énorme. Tous les mangas apocalyptiques nous habituent à des persos extras, des conflits armés, etc... Là non. La plus grande victoire est de survivre. Les plus grandes joies dues à la découverte de réserves de nourriture ou de vétements qui ne tombent pas en lambeaux. Et ça met mal à l'aise. L'univers décrit est fascinant, et le manga comme une sorte de grand champ expérimentatoire : tout est détruit, on observe ce qui se passe. Comme Morgan l'a très bien relevé dans sa chronique, le personnage principal du manga, omniprésent, c'est la peur. Le rapport de l'humain à sa peur, qu'est-ce que l'humain sans sa peur, à quoi sert-elle, ... ? Toutes ces questions nous viennent, et les réponses par brides. La lecture de cette série en 10 volumes est une expérience, à n'en pas douter, moins violente qu'un Eden, moins sanglante, mais il nous fait autant violence, sinon plus. Une pression constante sur les personnages, comme sur nous, on n'en ressort pas indemne. Je terminerai cet avis juste en soulignant que si les deux personnages mis en scène sont les deux plus "ordinaires" qui soient, ils sont aussi les deux plus forts, de même que les plus attachants. Déjà en suivant Téru, cette impression est nette, mais elle l'est d'autant plus lorsque celui-ci est absent, et que c'est Ako qui doit faire face, seule. D'abord faible, se reposant sur les autres, n'ayant pas le choix, elle puise en elle les ressources nécessaires pour affronter l'horreur, et se révèle d'une force incroyable, mais humaine. Elle est très certainement - et ce n'est pas une relecture toute récente qui vient me contredire, au contraire - le personnage le plus captivant dont il m'a été permis de partager des instants de "vie". Personellement indispensable.
Basara
Il faut le courage tout de même de passer ce premier tome et demi, où, bien qu'il y ait de très bonnes choses qui émergent, la narration est plutôt confuse, et oui... là le dessin pose au départ un vrai problème. Il y a des dessins que l'on peut apprécier ou pas, selon un style, mais là, c'est une qualité même qui est à remettre en cause. Des visages magnifiques, et à côté de ça, des silhouettes, des vêtements et des décors qui font assez brouillons, imprécis. Heureusement cela se fait moindre par la suite, et finit même par s'effacer au fil de la lecture. Un fois passé ce cap, dès le tome 3, ça devient palpitant, et nous avons un volume 5 carrément excellent qui est le premier d'une longue lignée. Mais qu' y a-t-il dans ce manga ? Le mot qui revient dans toutes les critiques un peu construites que j'ai pu lire est "épopée". Et cela est vrai. Je ne m'exprime que sur les 8 premiers volumes, mais il y a un souffle épique qui traverse déjà tout ça avec une richesse d'une très grande densité. Outre la dimension épique, il y a une dimension romantique qui prend une grande force par son statut. L'amour né entre les deux pires ennemis qui ignorent leur identitié respective (pas de spoil, on le sait dès le vol. 1), amène un tragique sur l'ensemble qui ne dépareille pas. Les idées, car il y en a quelques unes qui émergent, notamment un rejet de l'héroïsme pur et dur, mieux vaut être en vie, quitte à échouer; un habile playdoyer pour la "démocratie", au sens noble du terme, l'égalité; la primauté de l'individu (opposition à l'esclavage, ou à la faiblesse dite d'un sexe); une critique de notre monde aussi, puisque l'histoire prend cadre sur une terre où notre civilisation a été ravagée; enfin... je me rends compte qu'une simple énumération est forcement incomplète et égratigne la richesse de l'ensemble. Bien que la comparaison soit mal venue, pour que vous puissiez tout de même vous représenter un peu la chose, il y a du Nausicaä dans la façon de traiter ces conflits, ces personnages, et ce qu'ils impliquent... Une galerie de personnages très complète et sensible d'ailleurs, ce qui donne le plus ce souffle épique à la série. Des personnages atypiques, oui, mais surtout des personnages forts, et pourtant plein de faiblesses, complexes, et ballotés au gré d'un destin qui ne les épargne guère, les faisant se croiser et se recroiser sans cesse, selon différentes circonstances. L'ensemble est vraiment captivant et passionant, ces grands actes accomplis par des êtres si "modestes", mais unis, rêvant de justice et de liberté, sans manichéïsme, avec une pertinence et une intensité d'un très haut niveau, vraiment, je vais encore me ruiner avec ces tomes de retard... Il y a beaucoup dans Basara, et souvent beaucoup plus qu'ailleurs. Ce serait dommage de passer à côté.
Hunter X Hunter
Bien que j'ai une affinité tout à fait particulière avec HxH, je ne me suis jamais senti capable d'écrire quoi que ce soit dessus. Allons-y en énumérant les principaux points : L'intelligence dont fait preuve Togashi, la consistance de l'univers qu'il est capable de mettre en place, et l'ingéniosité qui prime au profit de la fight pure et simple, l'ensemble est vraiment très riche et je m'y retrouve totalement. Alors que certains dénoncent l'aspect indigeste de certains passages, ce que je conçois, je m'y plonge et ils me parlent beaucoup, m'insérant d'emblée dans un environnement unique et attachant. Le dessin, oui, sans faire preuve d'aucune mauvaise foi ou quoi que ce soit, je me retrouve tout à fait dans le trait maîtrisé de l'auteur. Parfois vif, parfois détaillé à souhait, Togashi est capable de jouer dans différents registres, et cela contribue de beaucoup à la richesse de la série à mon sens. Cet aspect est tout à fait personnel, mais je me retrouve vraiment souvent bluffé par ces planches, si contreversées. Enfin les personnages, le charisme de la majorité, leur vraisemblance, et les relations complexes qu'ils tissent entre eux, chacun allant tout de même de son propre côté, en fonction de sa propre histoire... Hisoka me fascine vraiment, de beaucoup par les traits, autant que par les attitudes que l'auteur lui donne.
Womoks
Alors, d'abord c'est très bien dessiné. Par rapport à d'autre BD, on sent que l'auteur s'est appliqué... Ensuite, les histoires ne manquent pas d'originalité et sont à mourir de rire. Mais le plus de cette Bd c'est qu'elle est pleine d'imagination, l'auteur invente des mondes, des personnages et des monstres passionnants. Bref c'est une excellente Bd.
Sentaï School
Pour moi, cette série est presque culte, à chaque fois que je la relis je suis mort de rire! Les dessins sont très bien faits, ils permettent de reconnaître la parodie du premier coup d'oeil, et les cases fourmillent de détails hilarants. Bon, il faut tout de même un minimum de culture manga pour saisir le principal de l'humour, ce qui peut en dégoûter certains. Sinon, c'est un must.
Enchaînés
Je ne peux que confirmer les deux avis précédents. Le scénar est très bon, les personnages sont bien présentés et tout s'enchaîne logiquement et avec une efficacité redoutable. Au niveau du dessin, il est assez conventionnel, mais colle bien à l'ambiance de l'album. ==> Un conseil, achetez-le...
L'Immeuble d'en face
Qu'est-ce qu'elle est bien cette petite BD !!! Des tranches de vie toutes simples, mais racontées avec maestria... Les personnages semblent particulièrement vivants, ils ont chacun des attitudes qui "collent" à leur caractère, qui est suggéré plutôt que clairement expliqué. Le dessin est fin et élégant, certains personnages étant plus réussis que d'autres cependant (le couple du 2ème étage n'est pas toujours très réussi, notamment). Et la mise en scène est à tomber par terre. C'est fin et subtil, drôle et touchant, et ça se lit et se relit sans impression de lassitude. Ex-cel-lent !
Vingt mille vieux sous la Terre
Un nouvel album d'histoires courtes, humoristiques mais surtout très noires, de Foerster. D'habitude, chaque album a son lot de bonnes et de moins bonnes histoires. Eh bien là, je les ai trouvées quasiment toutes excellentes. Elles sont non seulement très originales les unes par rapport aux autres, mais en plus elles sont vraiment marquantes par leurs idées emplies d'acidité, d'humour noir et d'horreur. Le dessin de Foerster (typique de son style) est ici bien soigné, très lisible et ses personnages aux expressions horrifiées ou autres sont toujours excellents. En résumé, voilà à mon avis l'un des meilleurs recueils d'histoires noires de Foerster.
L'Ordre de Cicéron
Voici un album des plus intéressants. Tout d'abord parce qu'il aborde une histoire entre deux familles rivales qui, pendant la guerre, vont trouver le moyen de se détruire. Ensuite, parce qu'il aborde une tragédie humaine qui non seulement a du sens, mais qui est surtout agréablement bien illustrée. Pour un premier album, je ne peux que le conseiller!