Alors bien sûr les dessins des personnages sont moches comme c'est pas permis (au début uniquement !) mais en contrepartie on a droit à de superbes représentations des animaux totems de chaque "saint" et de leurs attaques. De même, les armures sont superbement dessinées ET désignées.
Ensuite, il y a le scénario plein de rebondissements qui se permet en plus d'avoir des références très fouillées à la mythologie grecque. La majorité des personnages ne portent pas leur nom ou leur armure par hasard et il en est de même pour le nom de leurs attaques ( rien à voir avec le DA )
De plus, là, on a droit à une véritable fin dont le DA nous avait privés, et quelle fin !
En effet, la partie Hadès qui conclut la saga est peut être encore plus exaltante que le sanctuaire avec des révélations étonnantes et le retour fracassant de quelques "saints" dans des scènes véritablement explosives !
Quant à l'idéologie "douteuse" que certains peuvent voir dans ce manga, il ne s’agit ni plus ni moins que d'une volonté de se dépasser et de vivre, ou mourir dans leur cas ^ ^, pour ce en quoi l'on croit. Ce genre d'idéologie étant d'ailleurs véhiculé par la majorité des shonens (Dans Olive & Tom par exemple c'est "je gagnerai ce match même si je dois en perdre l'usage de ma jambe droite").
Attention, toutes les parties (il y en a 3) ne se valent pas en terme de qualité.
Je conseille l'achat pour la première (Le sanctuaire) et pour la troisième (Hadès), la deuxième partie (Poseidon) étant très dispensable.
Autant le dire tout de suite, cette BD laisse rêveur. L'histoire me fait beaucoup penser à "Jean de Florette" de Pagnol pour ceux qui connaissent.
C'est beau, il y a le soleil, la mer, un ciel toujours bleu, les petites maisons de pêcheurs suspendues au-dessus des criques,... ahhhh... la Méditerranée.
On se laisse porter tout au long des 95 pages que contient l'album. Déjà la couverture laisse rêveur et heureusement, la suite est d'excellente qualité.
Le dessin est assez particulier mais, comme les couleurs (le bleu domine), colle parfaitement à l'histoire. Le scénario est très bien ficelé. Les auteurs donnent envie de lire la suite en dévoilant certains points mais en gardant plusieurs mystères pour le second album: bravo. On rencontre plusieurs thèmes qui me tiennent à coeur comme la tolérance ou la xénophobie.
Cette BD est absolument indispensable vous l'aurez tous compris. Rarement une BD n'aura autant mérité son prix. Foncez!!!
J'attends avec impatience le tome 2 pour peut-être, et je l'espère, décerner la cinquième étoile.
31.08.2004
Après la lecture du second tome, j'ai décidé de laisser la même note qu'après la lecture du premier tome.
L'histoire n'a pas évolué comme je l'attendais mais j'ai été agréablement surpris. Ce 2nd tome est tout de même un petit peu moins bien que le 1er mais la différence est très légère.
Les Aventures de Philibert, tomes 1 & 2, constituent pour le moment le seul cas d'humour triste qu'il m'ait été donné de rencontrer. Je ne trouve pas mieux que cette oxymore pour décrire ces bandes dessinées pas comme les autres.
Mazan concilie avec talent ironie et mélancolie, et il s'exhale de ces albums une ambiance très particulière, très déconcertante au premier abord, unique. Tout tient dans cette ambiance d'ailleurs, dans ces personnages décalés, le déroulement des intrigues étant quant à lui assez simple. D'ailleurs dans le tome 2, Mazan commence par nous donner la clé de son enquête policière. Au fond ce n'est pas tant l'enquête qui l'intéresse que les situations qu'elle entraîne.
Le graphisme est vraiment beau, simple, poétique, et les couleurs aquarellées collent parfaitement à l'ambiance.
Bref, c'est superbe. Le tome 1 fait partie de mon panthéon personnel (Le 5/5 c'est pour lui), le tome 2 est un peu moins bon, mais reste d'excellente facture.
Ben mince alors : je n'attendais rien du tome 1 de cette série, et en fait j'ai été presque scotché.
Un dessin très sympa, très humain. J'ai lu dans le "making-of" au début du tome 1 que Morvan avait pensé à Trantkat pour cette série : je suis heureux que ça n'ait pas été lui, car son dessin aurait été trop froid, trop informatiquement parfait pour cette série où la part humaine a une grande importance à mes yeux. Alors le dessin de Francis Porcel n'est pas toujours excellent (le visage de l'amie de Oshii est un peu spécial par exemple) mais je trouve qu'il colle très bien à l'histoire. En outre, le décor espagnol de cette histoire lui donne une originalité non négligeable (enfin une histoire SF qui ne se passe pas aux US).
Mais c'est aussi et pour beaucoup le scénario qui m'a plu. Bon, passons sur les quelques scènes d'action un peu saignantes : ce n'est pas ma tasse de thé, ça. C'est plus la réflexion sur la TV-Réalité, sur les pensées des acteurs, des spectateurs, de cette jeune fille qui pénètre dans ce monde, sur les magouilles et imprévus qui m'a vraiment intéressé. Pour le peu que j'en ai lu (le tome 1 uniquement), le scénario est carrément bien foutu, bien rythmé, intelligent et très prenant.
J'attends avec impatience de lire la suite.
Amateurs de non-sens, cette BD est faite pour vous !!! Peu de BDs m'ont fait autant rire, et en plus plus on les lit, plus on rit. C'est du tout bon, du pur bonheur, c'est complètement culte et déjanté, un ton unique et complètement décalé. Jou-is-sif !
Bon bien sûr c'est super spécial, et ça devient un peu lassant à la longue... Mais pour ma part les 3 premiers tomes font partie des quelques BDs de ma collection qui partent en lambeaux tellement elles ont été lues ^___^
On a trop vite oublié l'épisode de la grippe espagnole, qui a frappé le monde entier à la suite de la première guerre mondiale. Deux jeunes (?) auteurs nous replongent dans ce triste épisode, dans le sillage de quatre poilus rapatriés à la Réunion.
Saveurs créoles, langage du cru, insouciance sous un soleil de plomb qui se transforme en gravité plombée au moment de la crise, on se laisse très vite porter dans cette histoire dans l'Histoire.
Malgré un dessin faussement hésitant (évoquant -pour moi qui n'y connais rien- à la fois du Blain et du Trondheim), on est réellement charmé par cette BD. Vite, la suite !
Au bout de 3 pages, je détestais déjà Edouard Tolweck. Au bout de 10, j'avais peur du noir et de cette nuit de pleine lune, qui allait réserver bien des surprises à ce détestable personnage. Voilà la grande qualité de Pleine Lune, l'efficacité.
On se laisse porter par cette histoire somme toute pas si rocambolesque qu'elle en a l'air. Alors qu'importe que le dessin de Chabouté ne soit pas parfait ; le contraste en noir et blanc et les "gueules" des protagonistes collent bien à l'atmosphère et à la lourdeur des personnages.
Chabouté, un auteur à suivre.
Quel talent !
Voilà ce qui ressort de la lecture de la BD d'Eric Shanower, L'Age de bronze : un millier de navires.
Voilà enfin toute l'histoire (7 volumes sont prévus) de la Guerre de Troie, l'autre Atlantide, enfin replacée dans sa vérité historique. Pas simplement une adaptation bédéphile de l'Illiade, mais une compilation documentaire fabuleusement riche de mythes antiques, de récits médiévaux et même d'une pièce de Shakespeare pour donner la lecture la plus réaliste de cette épopée.
Grâce à un dessin d'une incroyable précision et une narration d'une redoutable efficacité, on est littéralement happé par cette histoire glorieuse.
Sans concession à la "facilité mythologique" et à ses délires possibles, mais respectant les codes et les anecdotes (la folie feinte d'Ulysse, le talon d'Achille,...), Shanower nous livre là un travail de toute beauté dont la puissance et la portée subjuguent (appuyé par l'excellente postface, à ne manquer sous aucun prétexte).
Après des années d'overdose héroïco-fantaisiste, les auteurs de BD redécouvrent enfin les grands mythes antiques, berceau de la culture et de la civilisation occidentales, que ça soit par du relativement médiocre (Atalante), du très bon (La Gloire d'Héra, Tirésias), ou de l'excellentissime avec L'Age de Bronze.
Plus qu'une bd, c'est un morceau d'histoire que cet ouvrage. Un peu plus de deux cent pages pour une période allant de septembre 1928 à mai 1929. Vous l'aurez compris, rien ne manque: les faits, l'ambiance et une pointe de fiction. Cette oeuvre nous permet de comprendre. Comprendre comment un grand pays européen a pu basculer dans l'horreur du nazisme, comprendre les tenants et les aboutissants, comprendre la frustration d'un peuple qui a enduré la guerre totale et l'a perdue. Incontournable sur le sujet.
J'ai quand même trouvé que l'ensemble était un peu long à se mettre en route. Les cent premières pages manquent un peu de dynamisme, d'autant plus que le dessin en général est un peu statique. Mais une fois le décor posé, on ressent vraiment quelque chose de lourd, d'oppressant et alors, les pages défilent à grande vitesse.
Je pense aussi qu'on se dirige vers quelque chose de colossal.
J'ai eu un peu de mal sur le début avec les dessins presque crayonnés. Au gré de la lecture, à mesure que je commençais à être gagné par les aventures de ce petit canard jazzman, ce pseudo-défaut s'est effacé. Le dessin participe pleinement à cette ambiance jazzy des années 30 et fait parfois floter l'histoire en apesanteur, hors du temps, comme touché par un moment de grâce quand raisonnent les notes de la trompette de Rice : on a presque la sensation que l'on pourrait entendre la mélodie. Une superbe histoire d'amour, désespérée et noire, que vient enfoncer une des plus belles fins que j'ai pu lire. Un très beau premier album.
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Saint Seiya - Les Chevaliers du Zodiaque
Alors bien sûr les dessins des personnages sont moches comme c'est pas permis (au début uniquement !) mais en contrepartie on a droit à de superbes représentations des animaux totems de chaque "saint" et de leurs attaques. De même, les armures sont superbement dessinées ET désignées. Ensuite, il y a le scénario plein de rebondissements qui se permet en plus d'avoir des références très fouillées à la mythologie grecque. La majorité des personnages ne portent pas leur nom ou leur armure par hasard et il en est de même pour le nom de leurs attaques ( rien à voir avec le DA ) De plus, là, on a droit à une véritable fin dont le DA nous avait privés, et quelle fin ! En effet, la partie Hadès qui conclut la saga est peut être encore plus exaltante que le sanctuaire avec des révélations étonnantes et le retour fracassant de quelques "saints" dans des scènes véritablement explosives ! Quant à l'idéologie "douteuse" que certains peuvent voir dans ce manga, il ne s’agit ni plus ni moins que d'une volonté de se dépasser et de vivre, ou mourir dans leur cas ^ ^, pour ce en quoi l'on croit. Ce genre d'idéologie étant d'ailleurs véhiculé par la majorité des shonens (Dans Olive & Tom par exemple c'est "je gagnerai ce match même si je dois en perdre l'usage de ma jambe droite"). Attention, toutes les parties (il y en a 3) ne se valent pas en terme de qualité. Je conseille l'achat pour la première (Le sanctuaire) et pour la troisième (Hadès), la deuxième partie (Poseidon) étant très dispensable.
Où le regard ne porte pas...
Autant le dire tout de suite, cette BD laisse rêveur. L'histoire me fait beaucoup penser à "Jean de Florette" de Pagnol pour ceux qui connaissent. C'est beau, il y a le soleil, la mer, un ciel toujours bleu, les petites maisons de pêcheurs suspendues au-dessus des criques,... ahhhh... la Méditerranée. On se laisse porter tout au long des 95 pages que contient l'album. Déjà la couverture laisse rêveur et heureusement, la suite est d'excellente qualité. Le dessin est assez particulier mais, comme les couleurs (le bleu domine), colle parfaitement à l'histoire. Le scénario est très bien ficelé. Les auteurs donnent envie de lire la suite en dévoilant certains points mais en gardant plusieurs mystères pour le second album: bravo. On rencontre plusieurs thèmes qui me tiennent à coeur comme la tolérance ou la xénophobie. Cette BD est absolument indispensable vous l'aurez tous compris. Rarement une BD n'aura autant mérité son prix. Foncez!!! J'attends avec impatience le tome 2 pour peut-être, et je l'espère, décerner la cinquième étoile. 31.08.2004 Après la lecture du second tome, j'ai décidé de laisser la même note qu'après la lecture du premier tome. L'histoire n'a pas évolué comme je l'attendais mais j'ai été agréablement surpris. Ce 2nd tome est tout de même un petit peu moins bien que le 1er mais la différence est très légère.
Les Aventures de Philibert
Les Aventures de Philibert, tomes 1 & 2, constituent pour le moment le seul cas d'humour triste qu'il m'ait été donné de rencontrer. Je ne trouve pas mieux que cette oxymore pour décrire ces bandes dessinées pas comme les autres. Mazan concilie avec talent ironie et mélancolie, et il s'exhale de ces albums une ambiance très particulière, très déconcertante au premier abord, unique. Tout tient dans cette ambiance d'ailleurs, dans ces personnages décalés, le déroulement des intrigues étant quant à lui assez simple. D'ailleurs dans le tome 2, Mazan commence par nous donner la clé de son enquête policière. Au fond ce n'est pas tant l'enquête qui l'intéresse que les situations qu'elle entraîne. Le graphisme est vraiment beau, simple, poétique, et les couleurs aquarellées collent parfaitement à l'ambiance. Bref, c'est superbe. Le tome 1 fait partie de mon panthéon personnel (Le 5/5 c'est pour lui), le tome 2 est un peu moins bon, mais reste d'excellente facture.
Reality Show (Mediacop)
Ben mince alors : je n'attendais rien du tome 1 de cette série, et en fait j'ai été presque scotché. Un dessin très sympa, très humain. J'ai lu dans le "making-of" au début du tome 1 que Morvan avait pensé à Trantkat pour cette série : je suis heureux que ça n'ait pas été lui, car son dessin aurait été trop froid, trop informatiquement parfait pour cette série où la part humaine a une grande importance à mes yeux. Alors le dessin de Francis Porcel n'est pas toujours excellent (le visage de l'amie de Oshii est un peu spécial par exemple) mais je trouve qu'il colle très bien à l'histoire. En outre, le décor espagnol de cette histoire lui donne une originalité non négligeable (enfin une histoire SF qui ne se passe pas aux US). Mais c'est aussi et pour beaucoup le scénario qui m'a plu. Bon, passons sur les quelques scènes d'action un peu saignantes : ce n'est pas ma tasse de thé, ça. C'est plus la réflexion sur la TV-Réalité, sur les pensées des acteurs, des spectateurs, de cette jeune fille qui pénètre dans ce monde, sur les magouilles et imprévus qui m'a vraiment intéressé. Pour le peu que j'en ai lu (le tome 1 uniquement), le scénario est carrément bien foutu, bien rythmé, intelligent et très prenant. J'attends avec impatience de lire la suite.
Le Génie des alpages
Amateurs de non-sens, cette BD est faite pour vous !!! Peu de BDs m'ont fait autant rire, et en plus plus on les lit, plus on rit. C'est du tout bon, du pur bonheur, c'est complètement culte et déjanté, un ton unique et complètement décalé. Jou-is-sif ! Bon bien sûr c'est super spécial, et ça devient un peu lassant à la longue... Mais pour ma part les 3 premiers tomes font partie des quelques BDs de ma collection qui partent en lambeaux tellement elles ont été lues ^___^
La Grippe Coloniale
On a trop vite oublié l'épisode de la grippe espagnole, qui a frappé le monde entier à la suite de la première guerre mondiale. Deux jeunes (?) auteurs nous replongent dans ce triste épisode, dans le sillage de quatre poilus rapatriés à la Réunion. Saveurs créoles, langage du cru, insouciance sous un soleil de plomb qui se transforme en gravité plombée au moment de la crise, on se laisse très vite porter dans cette histoire dans l'Histoire. Malgré un dessin faussement hésitant (évoquant -pour moi qui n'y connais rien- à la fois du Blain et du Trondheim), on est réellement charmé par cette BD. Vite, la suite !
Pleine lune
Au bout de 3 pages, je détestais déjà Edouard Tolweck. Au bout de 10, j'avais peur du noir et de cette nuit de pleine lune, qui allait réserver bien des surprises à ce détestable personnage. Voilà la grande qualité de Pleine Lune, l'efficacité. On se laisse porter par cette histoire somme toute pas si rocambolesque qu'elle en a l'air. Alors qu'importe que le dessin de Chabouté ne soit pas parfait ; le contraste en noir et blanc et les "gueules" des protagonistes collent bien à l'atmosphère et à la lourdeur des personnages. Chabouté, un auteur à suivre.
L'Âge de Bronze
Quel talent ! Voilà ce qui ressort de la lecture de la BD d'Eric Shanower, L'Age de bronze : un millier de navires. Voilà enfin toute l'histoire (7 volumes sont prévus) de la Guerre de Troie, l'autre Atlantide, enfin replacée dans sa vérité historique. Pas simplement une adaptation bédéphile de l'Illiade, mais une compilation documentaire fabuleusement riche de mythes antiques, de récits médiévaux et même d'une pièce de Shakespeare pour donner la lecture la plus réaliste de cette épopée. Grâce à un dessin d'une incroyable précision et une narration d'une redoutable efficacité, on est littéralement happé par cette histoire glorieuse. Sans concession à la "facilité mythologique" et à ses délires possibles, mais respectant les codes et les anecdotes (la folie feinte d'Ulysse, le talon d'Achille,...), Shanower nous livre là un travail de toute beauté dont la puissance et la portée subjuguent (appuyé par l'excellente postface, à ne manquer sous aucun prétexte). Après des années d'overdose héroïco-fantaisiste, les auteurs de BD redécouvrent enfin les grands mythes antiques, berceau de la culture et de la civilisation occidentales, que ça soit par du relativement médiocre (Atalante), du très bon (La Gloire d'Héra, Tirésias), ou de l'excellentissime avec L'Age de Bronze.
Berlin (Lutes)
Plus qu'une bd, c'est un morceau d'histoire que cet ouvrage. Un peu plus de deux cent pages pour une période allant de septembre 1928 à mai 1929. Vous l'aurez compris, rien ne manque: les faits, l'ambiance et une pointe de fiction. Cette oeuvre nous permet de comprendre. Comprendre comment un grand pays européen a pu basculer dans l'horreur du nazisme, comprendre les tenants et les aboutissants, comprendre la frustration d'un peuple qui a enduré la guerre totale et l'a perdue. Incontournable sur le sujet. J'ai quand même trouvé que l'ensemble était un peu long à se mettre en route. Les cent premières pages manquent un peu de dynamisme, d'autant plus que le dessin en général est un peu statique. Mais une fois le décor posé, on ressent vraiment quelque chose de lourd, d'oppressant et alors, les pages défilent à grande vitesse. Je pense aussi qu'on se dirige vers quelque chose de colossal.
Betty Blues
J'ai eu un peu de mal sur le début avec les dessins presque crayonnés. Au gré de la lecture, à mesure que je commençais à être gagné par les aventures de ce petit canard jazzman, ce pseudo-défaut s'est effacé. Le dessin participe pleinement à cette ambiance jazzy des années 30 et fait parfois floter l'histoire en apesanteur, hors du temps, comme touché par un moment de grâce quand raisonnent les notes de la trompette de Rice : on a presque la sensation que l'on pourrait entendre la mélodie. Une superbe histoire d'amour, désespérée et noire, que vient enfoncer une des plus belles fins que j'ai pu lire. Un très beau premier album.