Les derniers avis (37469 avis)

Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série La terre sans mal
La terre sans mal

Comme le laisse présager la couverture, voici une superbe BD. Le dessin d'Emmanuel Lepage est un pur émerveillement, lui qui joue à merveille sur les éclairages intermittents de la forêt amazonienne, touches de couleur somptueuses, corps et décors lascifs au service d'une histoire très prenante, celle d'Eliane, jeune ethnologue qui plaque tout pour suivre une tribu de natifs amérindiens dans leur transhumance à la fois physique et spirituelle. Car l'arrivée du Karaï leur permet de faire également un voyage intérieur, à la recherche de leur paradis personnel. Eliane, rebaptisée Napa-gnouma, sera une des rares à réussir ce périple. Mais malgré cet accomplissement, le voyage est voué à l'échec, la civilisation des "Beerus" (en gros, les Blancs) les enserrant de toutes parts, dans un monde qui est sur le point de s'écrouler (le récit débute en août 1939). Ma note frôle le plafond en raison d'un défaut de lisibilité sur une partie de l'intrigue. On aurait aimé pouvoir lire entre les lignes du discours du Karaï, ce chef spirituel inter-ethnique qui emmène les Mbyas vers une terre meilleure. De même, on aurait aimé suivre de plus près l'évolution des sentiments de l'héroïne, que la Guerre en cours touchera au plus profond de son coeur. Mais cela reste une excellente BD, trop méconnue.

19/04/2004 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Fog
Fog

Fog est une très bonne série, méconnue du grand public. Les intrigues fantastico-policières sont assez passionnantes, les personnages plutôt bien campés, et l'atmosphère du Londres des années 1870 est bien rendue (le scénariste, Roger Seiter, a prouvé dans ses diverses séries qu'il était un fou d'Histoire). Le gros point noir concerne le dessin. Triste, massif, maladroit, j'ai vraiment du mal avec ce style, où l'on a du mal à reconnaître les personnages d'une case à l'autre, où les ombres sont plutôt absentes... Et ne parlons pas des mains, très mal faites... Et c'est quoi cette manie de laisser des taches, ou plutôt des pâtés d'encre de Chine, sur des aplats clairs ? Cela a vraiment gêné ma lecture, même si cela semble participer à l'atmosphère glauque de la série. Malgré ce défaut, les albums se laissent lire, d'autant que le choix de terminer les intrigues en deux (gros) volumes est assez payant sur le plan du rythme.

19/04/2004 (modifier)
Couverture de la série Spirou et Fantasio
Spirou et Fantasio

Alors moi je dis bravo. "Spirou" est une BD formidable et du début à la fin. Je m'explique: personne ne peut contester que les albums faits par Franquin sont formidables tant au niveau des dessins que du scénario mais je pense sincèrement que les albums de Tome et Janry sont très biens également (Suis-je le seul ?). J'apprécie particulièrement le dessin et trouve les sénario très originaux (ex: "La vallée des Bannis" Tome 41). "Spirou" est donc à consommer sans modération du début à la fin. En plus, 46 épisodes, ça va en faire des heures de bonheur. Cultivez bien vos champignons et bonne lecture.

19/04/2004 (modifier)
Couverture de la série Garulfo
Garulfo

Je tiens d'abord à dire que je suis plutôt du genre exigeant en matière de BD. Quand j'ai lu le premier album de "Garulfo", je me suis dit: "Ouais pas mal mais ça casse rien". J'achète alors quand même le second tome et là, tout devient meilleur: l'histoire, la profondeur des personnages, etc. C'est au tome trois, début du second cycle que cette BD prend toute sa dimension. Certains peut-être, devront comme moi persévérer pour apprécier le chef-d'oeuvre qu'est "Garulfo". Les dessins et couleurs sont magnifiques et collent parfaitement à l'ambiance "conte de fée" de la série, les personnages sont attachants comme Garulfo, le prince Romuald ou encore l'ogre et l'histoire est passionante (j'ai lu les tomes 3 à 6 d'une seule traite). J'ai apprécié également les références à d'autres contes connus (ex: "Le petit Poucet") et le style féodal du texte. Pour résumer, deux mots: CULTE et IMMANQUABLE. J'espère que vous aurez autant de plaisir que moi à lire et relire "Garulfo". Salut à tous et bonne lecture.

19/04/2004 (modifier)
Par Switch
Note: 5/5
Couverture de la série Gorn
Gorn

J'adore l'oeuvre de Tiburce Oger et Gorn en est la pièce maîtresse. Je me suis plongé dans cette série en achetant les 8 tomes d'un coup après avoir lu et adoré "la Piste des Ombres" et je n'ai à aucun moment regretté cette petite folie. Certes comme beaucoup l'on fait remarquer les premiers tomes sont un ton en-dessous du fait de passages lourdingues ou plutôt maladroits (je ne les citerai pas, il suffit de relire les avis précédents) et d'un dessin manquant par moment de finesse. Cependant je voudrais intervenir et remettre quelques pendules à l'heure, en effet nombre de séries devenues cultes ou passées à la postérité ont eu des premiers épisodes tâtonnants (Blueberry, La Quête de l'Oiseau du Temps...), tout dépend de la maturité artistique de l'auteur à ce moment. Dans Gorn le graphisme ne cesse de s'améliorer et les derniers tomes sont splendides tant par le dessin que par les techniques de mise en couleur. Cependant curieusement ce n'est pas le principal atout de cette série. Non, ce qui prime dans cette série, plus que l'histoire en elle même, c'est l'atmosphère, ce côté onirique et poétique et pourtant très dur (Tiburce Oger nous parle d'intégrisme religieux, de pédophilie ...) où rien ne nous est épargné. On rit, on pleure, en bref on vit les aventures aux côtés de ces héros qui sont loins d'être parfaits mais se battent pour leur survie. Merci Monsieur Tiburce Oger de m'avoir procuré de tels moments de plaisirs. De telles oeuvres me font dire que la Bande Dessinée peut être Grande et est un art à part entière.

18/04/2004 (modifier)
Couverture de la série La Guerre Eternelle
La Guerre Eternelle

"La guerre éternelle" est l'adaptation du roman éponyme, écrit il y a de cela presque 30 ans. Ce roman garde pourtant intact toute sa force, tant au niveau de l'écriture que du fond, et son adaptation en bd est probablement la meilleure que j'ai vue jusqu'à présent. Car non seulement il suit avec une précision impressionnante le roman, en gardant tous les éléments jugés importants par l'auteur, mais en plus il est très intelligemment adapté, dépouillé des quelques longueurs du roman, avec une mise en page qui met réellement en valeur cette histoire. Ladite mise en page est peut-être un peu datée aujourd'hui, de même que le dessin, d'ailleurs, mais elle s'inspire tout de même du meilleur dans ce genre, avec une sobriété, une efficacité et pour tout dire une certaine élégance qui sont assez exemplaires. L'histoire quant à elle a été récompensée du prix Hugo en 1976, ce qui n'est pas rien. Et ne croyez pas que "c'est vieux", elle a au contraire très bien vieilli. L'originalité sur laquelle elle est fondée (les décalages temporels induits par l'accélération jusqu'à une vitesse proche de celle de la lumière) reste de plus assez unique, au moins de par la qualité de la manière dont elle est exploitée. Mêlé d'une petite dose d'ironie un peu amère envers l'armée et la guerre fondée sur l'expérience au Vietnam de Joe Haldeman, vue "par le petit bout de la lorgnette" (la vision d'un soldat embarqué dans cette guerre et contraint d'y rester), elle est vraiment très prenante, bien pensée, et crédible (pour de la SF, bien sûr). Comme en plus l'intégrale est très belle et pas très chère, cette lecture est vraiment indispensable à l'amateur de SF.

18/04/2004 (modifier)
Par Corto63
Note: 4/5
Couverture de la série Le Maître de Peinture
Le Maître de Peinture

Voici un premier tome vraiment bien, les dessins de Faure sont excellents et le scénario est plutôt insolite et original. Quant aux couleurs, que dire? Elles sont sublimes! Cette série est prometteuse et on peut résumer ainsi, c'est une belle BD. Vivement la suite.

18/04/2004 (modifier)
Couverture de la série Black Jack
Black Jack

Très très agréable... Mon premier Tezuka, et j'ai enfin pu trouver les 3 adolf que je vais dévorer. Cette oeuvre, à l'origine du cultissime Monster d'Urusawa, nous présente un médecin qui travaille dans l'illégalité. Il s'agit d'une succession de petites histoires. La naïveté de celles-ci, et l'absence de chute nécessairement fortes nous poussent paradoxalement à réfléchir sur des problèmes simples et universels, en pronant la tolérance, le respect d'autrui. La maxime de Tezuka "aimez chaque chose, chaque être vivant" prend toute sa valeur dans ce manga qui se laisse agréablement suivre.

18/04/2004 (modifier)
Par Remyz
Note: 5/5
Couverture de la série MangeCoeur
MangeCoeur

Je viens de lire les 3 tomes et j'avais les larmes aux yeux à la fin.... C'est une histoire sublime, vraiment j'ai été touché par l'histoire de cet enfant... Que dire des dessins ? J'adore le trait d'Andreae et ne parlons même pas des couleurs qui sont magnifiques :langue: C'est beau, lumineux... Les planches toutes en peinture sont somptueuses, un vrai coup de foudre pour le dessin d'Andreae :ok: :ok: :ok: Je ne sais pas quoi dire sur l'histoire tant elle forme un rêve. C'est une des premières fois où j'ai du mal à exprimer ce que j'ai ressenti à la lecture d'une série. Je peux juste dire que j'ai adoré et qu'elle est une de mes séries préférées. Un joyau à découvrir !!!! Voilà je la conseille à tout le monde ;)

17/04/2004 (modifier)
Couverture de la série Batman - The Dark Knight returns
Batman - The Dark Knight returns

Une des œuvres les plus célèbres de Frank Miller, il y a beaucoup de choses à en dire. A commencer probablement par sa célébrité parmi les fans du genre, qu'elle a en son temps (1986) révolutionné. Le Batman montré ici est vieux, il a pris sa retraite depuis dix ans déjà. Cependant ses démons hantent Bruce Wayne, et nuit après nuit, ne lui laissent guère de répit que dans un sommeil agité et dans l'alcool. Le célèbre millionnaire est présenté ici comme un psychotique, un malade dont la névrose prend l'aspect de Batman, mais qui ne se limite pas à lui. Au contraire, elle prend l'allure d'un phénomène de société, avec ses effets sur les gens, suscitant diverses réactions, entre approbation et rejet. C'est également elle qui suscite des ennemis, tels que Harvey Dent ("Double Face") ou le Joker. Ce qui n'est au départ qu'une initiative individuelle, le combat d'un homme contre des criminels, est devenu un problème de société. La chose est présentée de façon assez intéressante quoique plutôt brutale. Ici, le super héros pose problème, il n'est pas juste cette image enfantine qu'on adore, ce héros noble qui sauve et veille, mais un élément de la société, dans laquelle se pose le problème de son insertion, de son image, de sa perception. Ainsi, Batman protège les gentils et combat les méchants. Certes. Mais il se substitue de ce fait à la justice, recourt à une violence illégale, et son action est assimilable à celle d'une milice. Il se place au-delà de la loi, au-delà des hommes, et cela fait peur. C'est autour de ce thème que tourne The Dark Knight Returns, traité également (mais plus en douceur) dans Watchmen, ainsi que dans ce qui me semble être son successeur direct, Kingdom Come. Cette dernière référence n'est pas innocente, car son histoire poursuit (des années après) celle racontée ici, qui reprend elle-même de nombreuses références à des histoires passées. Le tout tisse tout simplement une véritable mythologie autour du personnage, avec sa personnalité, les grands événement marquant sa vie, mais aussi ses choix. Je dois avouer n'avoir pas l'habitude de cette façon de faire (qui me semble d'autant plus atypique que Batman a été utilisé par de nombreux scénaristes), qui est pourtant loin d'être désagréable. Même si cela me semble un peu puéril par certains côtés (autant que d'épiloguer sans fin sur la vie supposée de Néron, Phèdre ou Ulysse…), le résultat présente une force certaine, ici largement amplifiée par la violence de l'œuvre. Car Batman n'est pas tendre, et la violence est ici présente sous les formes physique, sociale et politique. Comme cela est montré, il punit brutalement. Son existence même suscite de fortes haines (celle du gang des mutants par exemple), et il ainsi accusé par le bouffon psychiatre de l'album, de créer toute cette criminalité, d'en être l'instigateur, l'origine. Cette thèse est appuyée par la réapparition (la rechute) de Harvey Dent et du Joker suite à la reprise d'activités de Batman. On peut d'ailleurs remarquer que l'ouvrage en général est traité sur le mode "téstostérone only"… Après un tome de Sin City, 300 et Bad Boy, je vais finir par croire que c'est là une marque de fabrique de Frank Miller. La réflexion en tant que telle n'y a en effet qu'assez peu de place, au contraire de l'action. Les quatre comics originaux -- formant donc ici quatre chapitres -- voient en effet chacun un affrontement (assez titanesque, disons-le), le point culminant étant incontestablement Batman contre Superman. Eh oui, carrément. La vieille lutte entre l'intelligence rusée et la force un peu stupide… Ulysse contre le cyclope, puisqu'on parlait de mythologie précédemment. Ces quatre chapitres paraissent un peu décousus entre eux, mais ils ont évidemment comme point commun l'évolution de Batman et sa perception auprès de la société et de ses instances. Miller a beaucoup fait appel à la télévision dans ses pages pour montrer cela, et représente les politiques sous la forme de bouffons, qu'il s'agisse du maire, un petit bonhomme obèse et sans opinion sauf lorsqu'un conseiller en communication se tient derrière lui, ou du président, un Ronald Reagan tout vieux à la limite du gâtisme le plus complet, parlant aux Américains comme à des enfants de trois ans. Même lorsqu'il met en scène un Batman en difficulté, malmené, rejeté, haï, on sent bien qu'il a choisi son camp et qu'il prend parti. En un sens c'est dommage, car développer plus intelligemment l'opposition à Batman aurait pu donner un résultat un poil plus intellectuel et approfondi. Ceci dit, l'ensemble est -- comme souvent avec Miller -- d'une grande efficacité, même si je me demande toujours ce que Carrie Kelley (le nouveau Robin) vient faire dans cette Batgalère. Le dessin, brièvement, n'est pas le plus beau qui soit, et on a même parfois quelques petits problèmes à comprendre le déroulement de l'action. Cependant il est lui aussi d'une grande efficacité et d'une grande force, malgré la sobriété apparente de nombreuses pages, et certaines cases donneraient presque des frissons tellement elles sont bien composées. Le script en fin d'album donne également l'occasion de voir le chemin entre scénario et réalisation, et permet de se rendre compte que celle-ci a été faite très intelligemment, avec un important travail d'adaptation. Loin de ressembler à Watchmen, nettement plus premier degré bien que remettant complètement en cause le modèle classique du super héros, The Dark Knight Returns est une œuvre sombre, violente, tourmentée, débordant d'action, qui suscite des réactions fortes, et pousse à se poser quelques questions. Lecture conseillée à sa suite : Kingdom Come.

17/04/2004 (modifier)