Bourgeon avec ses "Passagers du Vent" avait placé la barre très haut, et c'est donc avec une petite appréhension que je me suis lancé un jour dans la lecture des "Compagnons du Crépuscule".
Les fans de Bourgeon ne seront pas dépaysés, on retrouve un graphisme toujours aussi léché et détaillé, le référentiel historique autant travaillé (je me répète peut être mais le travail de documentation de Bourgeon est formidable) et le scénario touffu à souhait ...
...Et pourtant, il y a un "je ne sais quoi" qui manque dans cette série. On sent l'auteur un peu moins à l'aise que pour les "Passagers...", l'histoire est dense voire trop, par moment on ne sait plus trop où Bourgeon veut nous mener, cela se ressent d'autant plus lorsque l'on passe d'un récit médiéval mâtiné de rêve (1er épisode) à de la "fantasy" pure et dure dans le second tome qui est le plus faible selon moi (enfin toute proportion gardée hein !!!, on parle d'une oeuvre à 100 coudées au dessus de la production habituelle).
Cependant l'auteur rectifie le tir de manière magistrale dans le troisième épisode qui peut se lire indépendament des autres et l'on retrouve la "patte" du Maître. C'est pourquoi, malgré une critique relativement négative comparée à celle des "Passagers...", je lui décerne cependant la même note.
Après nous avoir beaucoup fait rire avec la série Dirty Henry, les deux auteurs récidivent dans l'humour noir avec un nouvel héros tueur à "gags", effaceur de son état.
Dans le premier album, Steel.O.Reynolds,(l'effaceur) travaille tout d'abord en solo , seulement assisté de sa précieuse secrétaire et remplit ses contrats avec sérieux et détermination.
Dans le second volume, il se voit flanqué (bien malgré lui) d'un assistant, "fils adoptif" aussi encombrant que maladroit, ce qui bien sûr amène d'autres situations plus drôles les unes que les autres...
Enfin dans le troisième opus, les relations Quentin-Papatron sont de plus en plus attachantes, sans aucune baisse de niveau dans la réussite des gags...
D'un trait vif et enlevé, qui me fait parfois penser à celui de Bercovici, Jenfèvre nous croque avec talent toute une pléïade de personnages principaux et secondaires plus savoureux les uns que les autres. Superbe !
Le scénario ingénieux et très inventif de Richez relève le défi de nous faire rire sur un sujet qui au premier abord n'est peut être pas forcément le plus évident.
Résultat, challenge réussi pour cette excellente BD d'humour qui sort largement du lot de certaines séries concurrentes que l'on nous propose...
Pour terminer, j'espère que cette série trouvera son public et le succès qu'elle mérite ; ceux qui ne sont pas de mon avis feront l'objet d'un contrat... :)
Je dis oui, mille fois oui.
Davodeau arrive de manière merveilleuse à faire ressentir ces petits rien de la vie qui sont si importants.
Alors certains peuvent dire qu'il n'y a pas d'histoire, ce n'est pas le problème. Il arrive merveilleusement à s'inserer dans l'intimité d'une famille, avec les petits et grands secrets, les malheurs et les bonheurs.
Les décors sont plutôt réalistes, les personnages expressifs. Davodeau sait vraiment sur quel détail appuyer. Il arrive à bien camper ses personnages, ce qui leur confère une forte densité.
Un mot sur la belle couverture qui est vraiment une invitation à entrer dans l'album, et ses mystères.
Une histoire qui est donc plus familiale que ses précédents albums qui traitaient plus de sujets de société. On n'y perd pas, bien au contraire, et on retrouve par moment l'ambiance bande de potes de Quelques jours avec un menteur (avec la ballade à VTT).
Album un peu pris par hasard, je ne prends en effet quasiment jamais de nouveauté sur un coup de tête, ou sans avoir lu un ou 2 avis dessus. Mais le nom de Davodeau et le prestige de la collection Aire Libre m'ont attiré.
Et je n'ai pas été déçu de cette lecture. Je ne suis pourtant pas un grand fan des histoires mi-réalité mi-fiction de Davodeau, mais là j'ai bien accroché. C'est tellement réel ou réaliste. C'est l'histoire d'une famille "ordinaire" si on peut dire, en vacances dans la maison de leur mère qui déraille de plus en plus. On retrouve les frères et soeurs, on débarrasse la maison ensemble, on fait du vélo et on apprend au petit à en faire... Une mise au vert et des moments de détente au soleil en somme.
Mais là où à la moitié de l'album, je n'aurais fait qu'un "mouais, encore une histoire qui me convainc pas vraiment, je ne suis pas réceptif", finalement ça se révèle très émouvant. Cet ami qui cache un lourd secret et surtout cette histoire d'accident de la route de Simon dans lequel je me reconnais totalement m'ont presque donné les larmes aux yeux en y repensant. Et je ne me souviens pas qu'aucune bd ne m'ait jamais fait ressentir ça. Au final un coup de coeur pour cet album, et la note "culte" qui peut paraître un peu exagérée mais c'est mon sentiment immédiat.
En même temps certaines choses peuvent paraître un peu grosses, et on a presque le sentiment que cette famille a connu tous les petits malheurs qu'on peut croiser.
Côté dessins et couleurs, rien à redire, c'est très réussi. Davodeau n'en est pas à son coup d'essai.
J'avais eu, il y a quelques années (doux euphémisme...), l'occasion de lire cette série, mais je n'avais pas du tout accroché. Manque de maturité ? peut être ....
Toujours est-il qu'il y a quelques mois je retrouve cette série dans un rayonnage, je l'ouvre et là, c'est la révélation !!!
Les dessins et les couleurs sont magnifiques, Bourgeon a réalisé un travail remarquable de précision, le niveau de détails (particulièrement les navires et le milieu marin) est prodigieux, de plus l'histoire est dense et très bien menée. Certes le rythme n'est pas trépidant mais ce n'est pas l'objet de cette oeuvre (et je pèse mes mots en parlant d'oeuvre).
On sent que l'auteur a effectué un travail de recherche très approfondi tant d'un point de vue historique que scénaristique (les personnages sont bien campés et décrits) et cela débouche sur une série très bien construite, d'une cohérence et d'un réalisme rarement atteints tout en évitant le côté par trop didactique de certaines productions dites "historiques".
Au final nous sommes en présence d'une oeuvre qui ravira aussi bien les graphistes que les amateurs d'histoires bien racontées, et devrait même se révéler intéressante pour les historiens en herbe.
Tome 1 :
Lors de lecture du tome 1 des Entremondes, j'y ai découvert la manière dont le dessin de Larcenet, que je trouvais jusqu'à présent sympa et drôle mais également brouillon et un peu minimaliste, peut devenir très beau dans un récit sérieux et aussi bien colorisé que "Lazarr". Bref, un album visuellement très sympa. Avec toujours les visages expressifs et parfois tout simplement drôles que réussit à faire Larcenet.
En ce qui concerne le scénario, d'une certaine manière il se résume assez vite, mais il est aussi assez original et assez prenant. Les personnages sont bons, l'intrigue intelligente, l'histoire bien équilibrée.
En résumé, au vu de ce premier tome qui se suffit à lui-même, voilà une série très sympa. Je lirai la suite dès que possible.
Tome 2 :
J'ai trouvé le tome 2 nettement moins bon que le tome 1.
Son histoire est sympa, prenante et surtout Larcenet a su y instaurer une ambiance toute particulière. Mais par contre, déjà le dessin me plait moins, mais surtout le scénario, en définitive, n'est qu'une banale histoire de science-fiction comme j'en ai déjà vu plusieurs auparavant : c'est vraiment du déjà-vu et ça, ça m'ennuie. Cet album là n'a pas l'originalité et l'interêt du tome 1 à mes yeux.
Il n'en reste pas moins un album agréable à lire, ceci étant dit.
Voici donc Sfar à ses débuts... difficile de donner son avis sur un album aussi troublant que touchant. En effet, troublantes sont les planches de Guibert et touchant est le récit de Sfar... Récit qui met en image l'amour impossible d'un prince d'Egypte, Imhotep IV, pour la fille d'un archéologue réputé et so british, Liliane, qui ressemble trait pour trait à la défunte du pharaon.
Tout y est : de l'émotion, de l'humour, de la poésie en passant par le flegme britannique. J'ai même retrouvé à plusieurs reprises une pointe d'absurde à la Dumontheuil (comme dans "Malantendus" et "Qui à tué l'idiot").
Ajoutez à cela des dialogues bien choisis, un peu comme avec "le chat du rabbin", et vous avez une bd décalée car elle ne ressemble à aucune autre... En voici un petit extrait :
Imohotep IV: "Bon sang! Liliane! il me faut un bateau."
Antiquaire: "J'ai un bateau."
Imohotep IV: "Et comment s'appelle-t-il, votre bateau ?"
Antiquaire: "Appelez-le comme vous voulez..."
Imohotep IV (à la vue de l’embarcation): "une barque..."
A découvrir !
Comanche........
Cette série a pour moi une résonance toute particulière, nous avons tous en effet une BD fétiche à laquelle nous sommes particulièrement attachés pour des raisons diverses et variées. Celle-ci fut pour moi l'occasion de découvrir qu'il existait autre chose que Tintin, Astérix et consorts.
Alors certes Comanche n'est pas aussi abouti que Blueberry par exemple, du fait notamment de la baisse de qualité des derniers albums, cependant les 8 premiers sont excellents.
Je conseille tout particulièrement "Le désert sans lumière", "le doigt du diable", et surtout "les Sheriffs". Chaque relecture de ce dernier tome me donne des frissons et je retrouve l'ambiance des westerns désabusés et crépusculaires de Clint Eastwood (l'Homme des Hautes Plaines, Pale Rider ou encore Impitoyable) avec, sous-jacente, l'idée d'un héros fatigué qui ne comprend pas/plus le monde qui l'entoure et essaye vainement de retrouver les sensations perdues (c'est particulièrement visible dans "le Doigt du Diable").
Enfin le dessin de Hermann (ancienne période) ne cesse de se bonifier au long de ces 8 volumes qui, je le répète, représentent pour moi l'essence de cette série.
Scénariste de la série, je profite de l'occasion qui m'est donnée pour la présenter. Arkezone appartient à l'univers de la science-fantasy, un genre peu courant en BD. A travers ce premier tome, nous avons voulu poser les fondations d'un monde vaste et mystérieux. A vous donc de dire ce que vous en pensez ! Bonne lecture.
Je viens de terminer la lecture, et j’en suis encore tout retourné.
Une histoire d’amour brisé simple, facile à suivre, pleine de fraîcheur, de vie, de mélancolie, et même d’humour ! … Le dessin est magnifique dans le genre dépouillé. Tout est déformé, simplifié, mais finalement très beau et original.
Je suis resté à regarder la dernière page comme un con pendant bien 5 secondes avant d’en comprendre le sens… et là mon cœur de bébé s’est serré, et j’en ai presque eu la larme à l’œil…
Une BD simple, très classique, mais tellement belle… A lire à tout prix. Un grand bravo à l’auteur.
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Les Compagnons du Crépuscule
Bourgeon avec ses "Passagers du Vent" avait placé la barre très haut, et c'est donc avec une petite appréhension que je me suis lancé un jour dans la lecture des "Compagnons du Crépuscule". Les fans de Bourgeon ne seront pas dépaysés, on retrouve un graphisme toujours aussi léché et détaillé, le référentiel historique autant travaillé (je me répète peut être mais le travail de documentation de Bourgeon est formidable) et le scénario touffu à souhait ... ...Et pourtant, il y a un "je ne sais quoi" qui manque dans cette série. On sent l'auteur un peu moins à l'aise que pour les "Passagers...", l'histoire est dense voire trop, par moment on ne sait plus trop où Bourgeon veut nous mener, cela se ressent d'autant plus lorsque l'on passe d'un récit médiéval mâtiné de rêve (1er épisode) à de la "fantasy" pure et dure dans le second tome qui est le plus faible selon moi (enfin toute proportion gardée hein !!!, on parle d'une oeuvre à 100 coudées au dessus de la production habituelle). Cependant l'auteur rectifie le tir de manière magistrale dans le troisième épisode qui peut se lire indépendament des autres et l'on retrouve la "patte" du Maître. C'est pourquoi, malgré une critique relativement négative comparée à celle des "Passagers...", je lui décerne cependant la même note.
L'Effaceur
Après nous avoir beaucoup fait rire avec la série Dirty Henry, les deux auteurs récidivent dans l'humour noir avec un nouvel héros tueur à "gags", effaceur de son état. Dans le premier album, Steel.O.Reynolds,(l'effaceur) travaille tout d'abord en solo , seulement assisté de sa précieuse secrétaire et remplit ses contrats avec sérieux et détermination. Dans le second volume, il se voit flanqué (bien malgré lui) d'un assistant, "fils adoptif" aussi encombrant que maladroit, ce qui bien sûr amène d'autres situations plus drôles les unes que les autres... Enfin dans le troisième opus, les relations Quentin-Papatron sont de plus en plus attachantes, sans aucune baisse de niveau dans la réussite des gags... D'un trait vif et enlevé, qui me fait parfois penser à celui de Bercovici, Jenfèvre nous croque avec talent toute une pléïade de personnages principaux et secondaires plus savoureux les uns que les autres. Superbe ! Le scénario ingénieux et très inventif de Richez relève le défi de nous faire rire sur un sujet qui au premier abord n'est peut être pas forcément le plus évident. Résultat, challenge réussi pour cette excellente BD d'humour qui sort largement du lot de certaines séries concurrentes que l'on nous propose... Pour terminer, j'espère que cette série trouvera son public et le succès qu'elle mérite ; ceux qui ne sont pas de mon avis feront l'objet d'un contrat... :)
Chute de Vélo
Je dis oui, mille fois oui. Davodeau arrive de manière merveilleuse à faire ressentir ces petits rien de la vie qui sont si importants. Alors certains peuvent dire qu'il n'y a pas d'histoire, ce n'est pas le problème. Il arrive merveilleusement à s'inserer dans l'intimité d'une famille, avec les petits et grands secrets, les malheurs et les bonheurs. Les décors sont plutôt réalistes, les personnages expressifs. Davodeau sait vraiment sur quel détail appuyer. Il arrive à bien camper ses personnages, ce qui leur confère une forte densité. Un mot sur la belle couverture qui est vraiment une invitation à entrer dans l'album, et ses mystères. Une histoire qui est donc plus familiale que ses précédents albums qui traitaient plus de sujets de société. On n'y perd pas, bien au contraire, et on retrouve par moment l'ambiance bande de potes de Quelques jours avec un menteur (avec la ballade à VTT).
Chute de Vélo
Album un peu pris par hasard, je ne prends en effet quasiment jamais de nouveauté sur un coup de tête, ou sans avoir lu un ou 2 avis dessus. Mais le nom de Davodeau et le prestige de la collection Aire Libre m'ont attiré. Et je n'ai pas été déçu de cette lecture. Je ne suis pourtant pas un grand fan des histoires mi-réalité mi-fiction de Davodeau, mais là j'ai bien accroché. C'est tellement réel ou réaliste. C'est l'histoire d'une famille "ordinaire" si on peut dire, en vacances dans la maison de leur mère qui déraille de plus en plus. On retrouve les frères et soeurs, on débarrasse la maison ensemble, on fait du vélo et on apprend au petit à en faire... Une mise au vert et des moments de détente au soleil en somme. Mais là où à la moitié de l'album, je n'aurais fait qu'un "mouais, encore une histoire qui me convainc pas vraiment, je ne suis pas réceptif", finalement ça se révèle très émouvant. Cet ami qui cache un lourd secret et surtout cette histoire d'accident de la route de Simon dans lequel je me reconnais totalement m'ont presque donné les larmes aux yeux en y repensant. Et je ne me souviens pas qu'aucune bd ne m'ait jamais fait ressentir ça. Au final un coup de coeur pour cet album, et la note "culte" qui peut paraître un peu exagérée mais c'est mon sentiment immédiat. En même temps certaines choses peuvent paraître un peu grosses, et on a presque le sentiment que cette famille a connu tous les petits malheurs qu'on peut croiser. Côté dessins et couleurs, rien à redire, c'est très réussi. Davodeau n'en est pas à son coup d'essai.
Les Passagers du vent
J'avais eu, il y a quelques années (doux euphémisme...), l'occasion de lire cette série, mais je n'avais pas du tout accroché. Manque de maturité ? peut être .... Toujours est-il qu'il y a quelques mois je retrouve cette série dans un rayonnage, je l'ouvre et là, c'est la révélation !!! Les dessins et les couleurs sont magnifiques, Bourgeon a réalisé un travail remarquable de précision, le niveau de détails (particulièrement les navires et le milieu marin) est prodigieux, de plus l'histoire est dense et très bien menée. Certes le rythme n'est pas trépidant mais ce n'est pas l'objet de cette oeuvre (et je pèse mes mots en parlant d'oeuvre). On sent que l'auteur a effectué un travail de recherche très approfondi tant d'un point de vue historique que scénaristique (les personnages sont bien campés et décrits) et cela débouche sur une série très bien construite, d'une cohérence et d'un réalisme rarement atteints tout en évitant le côté par trop didactique de certaines productions dites "historiques". Au final nous sommes en présence d'une oeuvre qui ravira aussi bien les graphistes que les amateurs d'histoires bien racontées, et devrait même se révéler intéressante pour les historiens en herbe.
Les Entremondes
Tome 1 : Lors de lecture du tome 1 des Entremondes, j'y ai découvert la manière dont le dessin de Larcenet, que je trouvais jusqu'à présent sympa et drôle mais également brouillon et un peu minimaliste, peut devenir très beau dans un récit sérieux et aussi bien colorisé que "Lazarr". Bref, un album visuellement très sympa. Avec toujours les visages expressifs et parfois tout simplement drôles que réussit à faire Larcenet. En ce qui concerne le scénario, d'une certaine manière il se résume assez vite, mais il est aussi assez original et assez prenant. Les personnages sont bons, l'intrigue intelligente, l'histoire bien équilibrée. En résumé, au vu de ce premier tome qui se suffit à lui-même, voilà une série très sympa. Je lirai la suite dès que possible. Tome 2 : J'ai trouvé le tome 2 nettement moins bon que le tome 1. Son histoire est sympa, prenante et surtout Larcenet a su y instaurer une ambiance toute particulière. Mais par contre, déjà le dessin me plait moins, mais surtout le scénario, en définitive, n'est qu'une banale histoire de science-fiction comme j'en ai déjà vu plusieurs auparavant : c'est vraiment du déjà-vu et ça, ça m'ennuie. Cet album là n'a pas l'originalité et l'interêt du tome 1 à mes yeux. Il n'en reste pas moins un album agréable à lire, ceci étant dit.
La fille du professeur
Voici donc Sfar à ses débuts... difficile de donner son avis sur un album aussi troublant que touchant. En effet, troublantes sont les planches de Guibert et touchant est le récit de Sfar... Récit qui met en image l'amour impossible d'un prince d'Egypte, Imhotep IV, pour la fille d'un archéologue réputé et so british, Liliane, qui ressemble trait pour trait à la défunte du pharaon. Tout y est : de l'émotion, de l'humour, de la poésie en passant par le flegme britannique. J'ai même retrouvé à plusieurs reprises une pointe d'absurde à la Dumontheuil (comme dans "Malantendus" et "Qui à tué l'idiot"). Ajoutez à cela des dialogues bien choisis, un peu comme avec "le chat du rabbin", et vous avez une bd décalée car elle ne ressemble à aucune autre... En voici un petit extrait : Imohotep IV: "Bon sang! Liliane! il me faut un bateau." Antiquaire: "J'ai un bateau." Imohotep IV: "Et comment s'appelle-t-il, votre bateau ?" Antiquaire: "Appelez-le comme vous voulez..." Imohotep IV (à la vue de l’embarcation): "une barque..." A découvrir !
Comanche
Comanche........ Cette série a pour moi une résonance toute particulière, nous avons tous en effet une BD fétiche à laquelle nous sommes particulièrement attachés pour des raisons diverses et variées. Celle-ci fut pour moi l'occasion de découvrir qu'il existait autre chose que Tintin, Astérix et consorts. Alors certes Comanche n'est pas aussi abouti que Blueberry par exemple, du fait notamment de la baisse de qualité des derniers albums, cependant les 8 premiers sont excellents. Je conseille tout particulièrement "Le désert sans lumière", "le doigt du diable", et surtout "les Sheriffs". Chaque relecture de ce dernier tome me donne des frissons et je retrouve l'ambiance des westerns désabusés et crépusculaires de Clint Eastwood (l'Homme des Hautes Plaines, Pale Rider ou encore Impitoyable) avec, sous-jacente, l'idée d'un héros fatigué qui ne comprend pas/plus le monde qui l'entoure et essaye vainement de retrouver les sensations perdues (c'est particulièrement visible dans "le Doigt du Diable"). Enfin le dessin de Hermann (ancienne période) ne cesse de se bonifier au long de ces 8 volumes qui, je le répète, représentent pour moi l'essence de cette série.
Arkezone
Scénariste de la série, je profite de l'occasion qui m'est donnée pour la présenter. Arkezone appartient à l'univers de la science-fantasy, un genre peu courant en BD. A travers ce premier tome, nous avons voulu poser les fondations d'un monde vaste et mystérieux. A vous donc de dire ce que vous en pensez ! Bonne lecture.
Betty Blues
Je viens de terminer la lecture, et j’en suis encore tout retourné. Une histoire d’amour brisé simple, facile à suivre, pleine de fraîcheur, de vie, de mélancolie, et même d’humour ! … Le dessin est magnifique dans le genre dépouillé. Tout est déformé, simplifié, mais finalement très beau et original. Je suis resté à regarder la dernière page comme un con pendant bien 5 secondes avant d’en comprendre le sens… et là mon cœur de bébé s’est serré, et j’en ai presque eu la larme à l’œil… Une BD simple, très classique, mais tellement belle… A lire à tout prix. Un grand bravo à l’auteur.