Les derniers avis (37466 avis)

Par Altaïr
Note: 5/5
Couverture de la série Jeux pour mourir
Jeux pour mourir

Ah "jeux pour mourir" ! Peu de BDs m'ont bouleversée à ce point. Si je faisais une critique formelle, je lui trouverais des tas de défauts, notamment sur le plan graphique (la couleur n'est pas le fort de Tardi et les dessins paraissent "trop gros"). Je lui trouverais des tas de qualités aussi : l'histoire est rendue passionnante de bout en bout par un Tardi toujours sublime au niveau de la narration. Mais au fond on s'en balance. Cette histoire prend aux tripes, noue la gorge, donne les larmes aux yeux. C'est ça qui compte. Une de mes BDs préférées.

29/03/2004 (modifier)
Couverture de la série Watchmen
Watchmen

Le génie a ceci de particulier qu'il est incomparable. Déjà avec From Hell, Alan Moore nous laissait époustouflé. Mais avec "Watchmen", on reste hagard, assommé, ahuri. "Watchmen" dépasse de plusieurs ordres de grandeur l'écrasante majorité de tout ce qui existe actuellement en bande dessinée. Moore veut faire quelque chose ? Qu'à cela ne tienne, il se lance dedans corps et âme, et sans compromission réalise ce qu'il veut faire comme il le veut, le jet sur le papier d'un esprit démesuré qui brasse concepts et narration avec une aisance facile, comme si cela lui était naturel depuis toujours. De quoi rappeler à l'humilité beaucoup de créateurs, tous domaines confondus. (vous aurez compris que ceci est mon impression, pas nécessairement la réalité :)) Car "Watchmen", c'est un monument. Rien que par la taille : 12 livrets d'une bonne trentaine de pages, agrémentés à chaque fois d'un petit dossier complémentaire, cela promet une lecture longue. Très longue. En plus en VO, le langage de la rue est relativement malaisé à comprendre. "Watchmen" parle (entre autres !) de super-héros. Mais de super-héros vieux, usés, dépassés, à la retraite. De super-héros plus jeunes aussi, mais mis à l'écart, oubliés, soumis à la loi, et eux aussi perdus, désorientés. De super-héros humains, qui doivent faire de la musculation, s'entraîner incessamment pour rester en forme. De super-héros qui, comme Rorschach, n'ont rien de super-héroïque mais sont au contraire complètement humains. De super-héros qui malgré tout présentent une différence avec l'humanité, ce qui soulève immédiatement le problème de la différence, de la cohabitation, du rejet, thème qui est présent en toile de fond dans "Watchmen". Ouvrage apparemment fondateur, le sujet a depuis été repris par bien d'autres (voir Powers et Kingdom Come, entre autres), preuve de l'originalité et de l'intérêt de la chose, comme pour Tolkien dans un domaine voisin. Malgré tout, l'inrigue principale paraît mince, a posteriori, et on pourrait même le résumer en quelques petites lignes. Car ce qui fait l'incomparable richesse de "Watchmen", ce n'est pas le fil directeur de l'album, enquête certes bien menée, intéressante, mais finalement pas renversante. Non, ce qui fait cette richesse, c'est l'incroyable galerie de ces personnages absolument superbes, l'absolu cynisme d'Alan Moore, qui à travers ce livre nous jette à la face un regard froid et réaliste sur notre monde, sur la politique à grande échelle, sur nous en tant qu'humains, sur nos croyances et leurs raisons d'être. Je ne vais pas entrer dans les détails, ce serait long et lassant, mais chacun des personnages principaux a une personnalité extrêmement marquée et marquante, symbolisant de façon parfois à peine couverte diverses notions pas du tout édulcorées (cf le Docteur Manhattan, quasi-omnipotent, et pourtant presque totalement impuissant, l'image même de Dieu, comme cela est suggéré tout du long). Moore, sous des dessous de fiction, la joue ici à la dure, à la réaliste, à la crédible, que même les meilleures saisons de X-Files peuvent aller se rhabiller. De plus, les petits dossiers à la fin de chaque chapitre (dont la lecture est largement dispensable la première fois) sont très intéressants. Adoptant le point de vue de différents personnages (le Nite Owl original, le professeur Milton Glass...), ou montrant des documents annexes (coupures de journaux, casier judiciaire de Rorschach...), ils permettent de creuser l'univers dépeint, de lancer de nombreuses pistes pour le lecteur intéressé, et tout simplement d'entrer encore plus dans l'oeuvre et la réflexion associée. Loin d'être superflus, ils sont réellement enrichissants. Rien que cela fait de "Watchmen" une lecture démesurément riche, trop en tout cas pour tout saisir en une seule fois. Mais ce n'est pas tout. Il y a la mise en scène... elle aussi d'une richesse impressionnante... Découpage (pourtant a priori très austère, basé sur un gaufrier 3 x 3), cadrages, symboles leitmotivs, scènes en arrière-plan, utilisation d'une thématique pour chacun des douze livrets (c'est particulièrement visible pour le chapitre 4, sur Docteur Manhattan), chevauchement de la narration pour deux histoires différentes (le comics que lit le gamin, où le héros essaie déséspérément de revenir à Davidstown, dont les textes s'appliquent également -- mais avec une autre signification -- à l'histoire en cours, et dont le final éclaire cette même histoire d'une lumière intéressante), doubles-sens en pagaille (graphiques et textuels), etc. Bref, au niveau de la composition, c'est là encore impressionnant... La facilité avec laquelle cela semble être fait me rappelle d'ailleurs un peu David Lodge, qui n'hésite pas à utiliser allègrement à sa façon les genres littéraires existants. Les couleurs par contre, il faut bien le dire, sont absolument ignobles. :( Palette chromatique plus que limitée et pétante à déchirer les yeux, aplats massifs, c'en est presque repoussant. Et le dessin, pas mauvais mais très standard façon comics quelconque, n'arrange pas vraiment les choses. :( Alors malgré ce panégyrique, je ne mets que 4/5, car en effet le tout est très dense, beaucoup trop pour pouvoir être apprécié à sa juste valeur à la 1ère lecture... ce qui laisse entendre que ce sera très probablement culte à ma deuxième lecture. :) - richesse de l'oeuvre : 5/5 (je n'ai pas encore vu mieux !) - mise en scène : 5/5 - dessin : 3/5 - couleurs : 1/5 - plaisir de lecture : 4/5 Un dernier mot, sur la comparaison qui semble être faite par certains de "Watchmen" et Kingdom Come. Les deux ont en commun une certaine thématique (l'intégration des super héros parmi l'humanité, avec tous les problèmes que cela comporte, aux niveaux personnel et politique), mais là où le premier présente une véritable richesse littéraire dans sa forme, rare même parmi les meilleurs romans, et profitant bien de la spécifité du médium bande dessinée, là où on sent l'esprit d'horloger d'Alan Moore avec un regard d'une profondeur fascinante, critique, cynique, décortiquant notre monde pour le retranscrire, le second -- bien qu'à mon avis excellent -- est très nettement plus terre à terre, plus premier degré... Mais à lire tout de même. :)

29/03/2004 (modifier)
Par Pacman
Note: 4/5
Couverture de la série Berceuse assassine
Berceuse assassine

C'est une idée de narration très originale, ces trois points de vue en parallèle. Les dessins sont tout à fait honorables, même si les couleurs ne sont pas très réussies dans l'ensemble. L'ensemble réussit tout de même à créer une atmosphère lourde et malsaine à souhait. La conclusion du troisième tome semble nous indiquer où l'auteur veut en venir, même si ce volume est un peu à part des deux autres. Une réussite.

28/03/2004 (modifier)
Par Louis
Note: 5/5
Couverture de la série Blueberry
Blueberry

J'ai découvert "Blueberry" en fouillant dans la collection imposante de bd de mon père. Je crois que je devais avoir quelque chose comme 10 ans lorsque je suis devenu fan. Quand j'étais ado, je prenais le temps de lire tous les épisodes en ordre chronologique. Aujourd'hui, il m'arrive encore de lire "Blueberry"; je crois que je ne pourrai probablement jamais m'en passer. Je ne sais pas combien fois je l'ai lu, sûrement plus qu'il n'en faut.

28/03/2004 (modifier)
Par Pacman
Note: 4/5
Couverture de la série Anthologie de Conan le barbare
Anthologie de Conan le barbare

J'ai toujours lu beaucoup de comics genre super héros, fantasy... en parallèle aux bds "réalistes". J'aime bien ces lectures détente qui ne prennent pas la tête et qui se lisent plaisamment, sans trop réfléchir. De tous ces héros improbables, Conan est sans aucun doute celui que je préfère. Peut-être à cause du film avec Schwarzy, peut-être à cause de mes nombreuses parties de jeu de rôle à jouer des guerriers braillards et bagarreurs, peut-être enfin à cause du personnage lui-même, qui se démarque par son caractère individualiste des super héros toujours occupé à sauver des innocents, des villes ou encore l'univers. Lui se bat pour lui, et ne se permet pas de juger ses contemporains. D'ailleurs son comportement n'est pas celui d'un ange gardien... sauf si la protégée a un physique engageant. Certes, on tombe souvent dans la caricature du mâle bagarreur devant lequel toutes les femmes se pâment, Conan à un peu tendance à tout régler au fil de l'épée, sa chance est pour le moins invraisemblable. Mais malgré tout, c'est la série comics que je suis le plus. D'un point de vue dessins, Buscena est le meilleur dessinateur de Conan, à mon avis, même si les scénarii choisis pour l'anthologie ne sont pas les plus réussis. Nous verrons bien la suite de la série, s'il y en a une.

28/03/2004 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Amer Béton
Amer Béton

Sans partager l’enthousiasme débordant de Patate, j’avoue qu’Amer Béton fait partie des très rares mangas que j’apprécie. Ici *mode cliché ON* pas question d’étudiant qui collectionne les petites culottes de ses copines, de bastons à n’en plus finir à coups de rayons atomiques sortis des poings, de champions de badminton rivaux en quête de gloire absolue ou de duels entre monstres sortis de cartes à jouer, comme dans 99% de la BD nippone *mode cliché OFF*, mais l’histoire étrange de deux gamins paumés dans une ville en train de perdre son âme. « Etrange » est vraiment un mot qui convient à cette BD où des dialogues parfois pipi-caca en côtoient d’autres plus poétiques ou philosophiques, où l’ambiance passe du délire à la tristesse et la mélancolie, de l’extrême violence (il y a certaines scènes très sanglantes) à la tendresse… Moi, personnellement, ces mélanges me rappellent assez Kitano… Si on ajoute à ça que ça parle de flics et de yakuzas et qu’il n’y a pas vraiment un scénar super fouillé (il y a une intrigue évidemment, mais on suit moins une histoire que des parcours qui s’entrecroisent), oui, vraiment, moi ça me rappelle le cinéma de Kitano, et bien que je n’en sois pas un fan absolu, j’avoue que ce n’est pas pour me déplaire. « Etranges » encore, les dessins. On ne peut clairement pas dire que ce soit joli, mais ils ont… comment appeler ça… du caractère, de la personnalité, du charme… C’est clairement pas du Marini, du Guarnido ou du Masbou, mais on est bien loin du trait fade et des personnages aux airs complètement niais que l’on retrouve, là encore excusez-moi du cliché, dans l’immense majorité des mangas (du moins pour ceux publiés en France, mais comme le fait remarquer ThePat très peu de mangas « underground » sont traduits dans la langue de Joey Starr) (ben oui, pourquoi pas Joey Starr, y a pas que Molière quand même !). Bref, de prime abord, on peut trouver ça moche, et pourtant, c’est CE style-là qu’il fallait à cette série pour lui donner tout son charme. Les dialogues sont bons, le personnage de Blanko est parmi les plus attachants que j’aie pu découvrir dans mes lectures récentes (j’aime un peu moins Noiro ; son côté « grand frère protecteur et ténébreux » sentant un peu trop le déjà-vu), et malgré la relative absence d’intrigue très élaborée dont je parlais tout à l’heure, on ne s’ennuie jamais, c’est très rythmé, on a toujours envie de savoir la suite et on s’enfile les 3 tomes d’une traite. J’hésite quand même pour la note, parce qu’il y a une sacrée ombre au tableau : la fin, qui ne m’a pas totalement convaincu. Je ne veux pas en dire trop pour ne rien dévoiler, mais le côté « mystique » de certaines des scènes finales m’a un peu gonflé, et surtout, la conclusion fait un peu bâclée, un peu forcée. C’est dommage et j’avoue que ça m’a malheureusement gâché une bonne partie du plaisir que j’avais pris à lire cette BD. Je mets quatre étoiles quand même, mais disons que c’est plutôt un 3,5/5… Mais ça reste une lecture que je vous recommande !

28/03/2004 (modifier)
Couverture de la série Rubrique-à-Brac
Rubrique-à-Brac

Vous direz ce que vous voudrez, mais passer à côté de la RAB lorsqu'on est fan de BD, c'est une faute professionnelle. En ce qui me concerne, la chose est réparée, et puis, j'avais lu des passages dans les vieilles revues de mon père, chez ma grand-mère (même si à l'époque ça ne me faisait pas forcément rire). C'est en lisant ces pavés d'humour glacé et sophistiqué qu'on comprend le culte voué à Gotlib. Tout y passe : le calembour, le gag de répétition (Aaaah, Newton !), l'autodérision, bref, depuis, on n'a rien inventé. Enfin, pas grand chose.

28/03/2004 (modifier)
Couverture de la série Planètes
Planètes

J'ai relu les 3 tomes de "Planètes" entre hier et aujourd'hui... Ils m'ont vraiment touché, très profondement, plus encore que lors de ma première lecture. Bizarrement, je ne trouve pas particulièrement les mots, alors que j'ai une envie très forte de vous faire partager ce que j'y ai ressenti, ce qu'ils m'ont apporté. Si "Quartier Lointain" dévoile une belle réflexion sur les relations au sein de la famille via l'histoire personnelle, si "Ikkyu" nous offre à lire des trésors de "spiritualité", au sens noble du terme, ("noble" au sens non prétentieux du terme ;) ), et de liberté par une traversée de l'Histoire nippone, "Planètes" nous parle simplement de l'humain, de ses craintes, de ses sentiments, en éclairant cette exposition sous un nouvel angle, un tantinet futuriste, qui n'est pas du tout une fin ici (telle qu'elle devrait toujours être) : la science-fiction. Mais l'ensemble est aussi bien plus que cela, car nous y retrouvons l'exploration de la personne via l'histoire personnelle et la famille, et "Planètes" dispose aussi clairement ce que j'oserai appeler une dimension "spirituelle". Etant humain moi-même, je suis concerné, et ces trois volumes, d'une "densité" extrêmement rare, sont venus m'apporter beaucoup de choses à un moment un peu étrange de mon existence... "Planètes" va bien au-delà du simple divertissement... le genre de manga qu'il est agréable "d'oublier", pour le redécouvrir, et selon notre contexte, forcement différent, nous prenne autrement. Il y a tant de choses dedans en plus, que certaines qui nous ont échappé ou moins frappé se feront plus fortes. Enfin, et j'arrêterai là mon texte plus que décousu, je soulignerai une dernière dimension de l'humain omniprésente dans la série : l'humour. "Planètes" nous extirpe de "profondes" larmes (j'insiste sur le profondes, on n'est pas ému parce que "c'est triste" ou parce que "c'est booo", juste parce que c'est vrai...) et nous fait souvent rire. A noter que les personnages féminins présents sont d'une consistance qui en ramène beaucoup d'autres à leur statut de potiches... elles sont donc géniales. :) Vous l'aurez compris, ce manga va pour moi au-delà de la grande majorité, parmis mes gros gros coups de coeur.

27/03/2004 (modifier)
Par patzoneto
Note: 4/5
Couverture de la série Les 7 vies de l'épervier
Les 7 vies de l'épervier

Le dessin est sobre mais efficace. Le référencement historique est complet et m'a rappelé mes vieux souvenirs de cours d'histoire sur l'époque Henri IV - Louis XIII. Le scénario, bien qu'un peu convenu à certains moments, ne traine pas en longueur et donne à cette série un rythme suffisant pour tenir 7 volumes. La présence du diable qui accompagne plusieurs personnages leur donne du relief et n'aboutit pas systématiquement à des caractères stéréotypés. Pour conclure, une bonne série historique à un prix intéressant (-9 €).

27/03/2004 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Trucs en Vrac
Trucs en Vrac

Il y a là-dedans du tout bon de l'époque des Dingodossiers et du tout bon de celle de la Rubrique-à-Brac, alors évidemment ça donne des albums et des gags excellents. Faux reportages, rubriques zoologiques ou exposés délirants, gags hilarants sur la bande dessinée, ses auteurs et ses personnages, ou encore moments de poésie empreints de l'ambiance des années 60, le tout servi par l'excellent dessin de Gotlib. Il est difficile d'en dire plus car il y a deux types de personnes sur Terre : il y a ceux qui connaissent déjà Gotlib et savent à quel point il est bon, et il y a ceux qui ne le connaissent pas et attendent encore de découvrir à quel point il est bon.

27/03/2004 (modifier)