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Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Théodore Poussin
Théodore Poussin

Je ne sais pas trop comment noter cette série là. J'ai lu jusqu'au tome 9 et je dois dire que j'ai bien aimé. Dès le départ, je l'ai trouvé différente. Différente par son héros qui paraît plus intellectuel qu'aventurier tant par son physique que par son comportement au départ, mais qui en réalité se révèle digne d'un Corto Maltese ou autres du même genre. Différente aussi par ce Monsieur Novembre, totalement mystérieux, sorte d'ange gardien dont on ne sait pas jusqu'au tome 6 si c'est un être surnaturel ou pas. J'aime l'ambiance de cette série, ce dépaysement. Et même dans le tome 7, quand l'auteur nous raconte l'enfance de Theodore en France, on se sent ailleurs dans le temps, à une époque où les rêves et l'aventure étaient encore possibles. Il y a une part de poésie dans cette série. Et pourtant, j'ai aussi ressenti une impression de détachement par rapport à cette série. Le personnage de Théodore en lui-même m'a toujours semblé étranger, hermétique. Et le fait de ne pas avoir réussi à me rapprocher de ce personnage m'a fait ressentir un certain recul par rapport à la série toute entière. De même, c'est pour cela que je doute que la série plaise à tout le monde : pour une série d'aventure, elle est un peu trop... difficile à cerner. Néanmoins, je le répète, moi j'ai bien aimé.

16/03/2004 (modifier)
Par Ro
Note: 5/5
Couverture de la série Johan et Pirlouit
Johan et Pirlouit

Johan et Pirlouit est ma série préférée de Peyo. Et effectivement, elle se lit à tout âge, je trouve. Bon, j'ai un peu de mal avec les 2 premiers albums ainsi qu'avec "la Pierre de Lune" qui sont les albums qui ont à mon avis le plus vieilli, mais tous les autres (ceux de Peyo) sont excellents. J'ai une préférence pour "le Serment des Vikings" et "la Guerre des 7 Fontaines", mais je sais qu'encore aujourd'hui, dès que je trouve un album de cette série que je n'ai pas relu depuis 1 ou 2 ans, je le relis avec plaisir. Quant aux albums sortis après la mort de Peyo, hélas, je les trouve moins bons. Je n'arrive pas à m'expliquer ce qui est différent, ce qui fait que je ne retrouve pas l'âme des albums précédents, l'âme de Peyo. Mais il est certain que j'en ai acheté 2 il y a quelques ans (les tomes 14 et 15) et je n'ai pas vraiment envie de les relire ni même d'essayer les tomes sortis encore après. Je limiterais donc mon conseil appuyé de lire voire même d'acheter Johan et Pirlouit aux tomes 3 et de 5 à 13.

16/03/2004 (modifier)
Par Thorn
Note: 4/5
Couverture de la série Broderies
Broderies

Bavardages de femmes dans un salon iranien... C'est drôle, assez piquant. Il y a beaucoup de textes et le dessin est très simple, mais cela n'empêche pas de rentrer tout de suite dans l'ambiance intimiste, qui n'empêche pas de sentir en même temps qu'il s'agit d'une bulle de liberté dans un monde qui l'est moins, et qu'il n'y a pas besoin d'aller très loin pour retrouver les contraintes dont elles rient pour l'instant. C'est très réussi à mes yeux, dans le sens où avec quelques anecdotes sur la vie et les hommes, on est tout de suite plongés dans le monde de ces femmes.

16/03/2004 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Bernard Prince
Bernard Prince

J'ai découvert Bernard Prince très récemment et j'ai été épaté. Pas vraiment épaté par le dessin, car c'était du Hermann à ses débuts : c'est un dessin de bonne qualité, mélange à mes yeux des styles de Eddy Paape (Luc Orient) et de Giraud au début de Blueberry, mais on est loin du style actuel de Hermann. Néanmoins, c'est un bon dessin, comme je le dis plus haut, et il colle très bien aux histoires de cette série. Mais je fus épaté par les scénarios et les textes. Greg a vraiment fait du bon boulot avec cette série. Je parle ici en replaçant Bernard Prince dans l'époque où la série est sortie. On y retrouve un brin de naïveté et de petites facilités de scénarios permettant de raconter des histoires d'aventures en un album ou un demi-album sans que le réalisme vienne tout gâcher, mais comparé à une série comme Luc Orient, justement, les histoires que j'ai lues m'avaient l'air totalement cohérentes, adultes et en plus très originales. C'est de l'aventure pure et dure. Le héros et sa petite équipe se retrouvent aux quatre coins du globe. Et, je ne sais comment décrire cela, j'ai trouvé vraiment intelligentes les histoires qu'ils vivaient et la façon de les raconter. On est loin des invraisemblances scénaristiques d'autres séries de la même époque où tout est fait pour faire du grand spectacle et du suspense. Là, en cours de lecture, j'y croyais sur toute la ligne. En plus, les personnages, pas extrêmement fouillés mais pas inintéressants pour autant, me sont sympathiques et d'aucun d'entre eux, même des méchants, je ne me suis dit à aucun moment qu'il agissait ou parlait stupidement. Ce sont donc des histoires d'aventures qui à mes yeux regorgent d'intelligence, et j'en remercie Greg. Moi qui n'aime pas ce genre d'ordinaire, j'ai été captivé par ces histoires, et ce d'autant plus en pensant qu'elles ont été publiées à une époque où ce qui sortait dans le genre n'était vraiment pas à la hauteur à mon goût.

16/03/2004 (modifier)
Par okilebo
Note: 4/5
Couverture de la série Broderies
Broderies

A travers cet album, l'auteur nous fait pénétrer dans un univers peu connu des occidentaux. Oui, Marjane Satrapi nous ouvre les portes d'un salon où quelques femmes iraniennes nous confient leurs aventures amoureuses et sexuelles autour d'un thé rédempteur. Le récit est fichtrement bien raconté. D'une certaine manière, on peut dire que l'on rentre dans leur intimité et c'est donc avec beaucoup de joie que l'on partage leurs expériences, leurs audaces et leurs projets. Une histoire peu conventionnelle qui aborde certains sujets tabous mais avec beaucoup de pudeur et aussi beaucoup d'humour. Ce qui m'a séduit c'est que ces femmes ne sont pas toujours tendres avec la gent masculine et on peut parfois y déceler une certaine cruauté dans leur propos. Ceci dit, je pense que cela est justifié. Chacune de ces dames nous narre sa vision des hommes et il faut avouer que cela ne manque pas de piment. De ce fait, l'ensemble est assez révélateur. Le dessin est, lui, très minimaliste mais celui-ci met bien en valeur les propos du récit. Les personnages sont décrits avec beaucoup de sincerité et de réalisme. Sans vouloir être contestataire, Satrapi nous raconte son expérience de femme confrontée au machisme ambiant. Le beau sexe est donc à l'honneur, ici. Laissez-vous tenter par ce one-shot qui vaut franchement le détour. A suivre !

15/03/2004 (modifier)
Couverture de la série Gen d'Hiroshima
Gen d'Hiroshima

Tome 1 :
"Gen d'Hiroshima", c'est dix tomes de 270 pages d'une histoire d'inspiration très largement autobiographique. L'auteur a en effet vécu à l'âge de 6 ans les évènements dramatiques qu'il raconte. Ce premier tome commence avant l'explosion de la bombe atomique (il se conclut dessus, en fait), et montre la famille de Gen et les conditions de vie dans le Japon en guerre (en train de la perdre) en 1945. La situation de cette famille n'est guère enviable. Le père, convaincu que la guerre est mauvaise pour le peuple Japonais qui en souffre énormément, passe pour un pacifiste et par là même un traître à sa patrie. Cette honte éclabousse l'ensemble de la famille, qui est rejetée par à peu près tout le monde, de difféntes façons. Ils sont en plus pauvres, ce qui ne fait qu'ajouter à la difficulté de trouver de la nourriture, simplement de quoi subsister... A travers cette situation, Nakazawa nous fait toucher du doigt nombre de thèmes intéressants. Les énumérer serait fastidieux, mais les quelques lignes qui précèdent vous laissent deviner une richesse certaine. L'approche est parfois assez oblique -- quoique remarquablement précise et vivante -- comme avec le personnage de monsieur Pak, qui symbolise les Coréens et la façon dont les Japonais les ont traités... Cependant, il faut passer outre deux aspects qui m'ont longtemps empêché de lire cette série : - le dessin, bien sûr, qui paraît très rond, très naïf, dont le style s'accorde a priori mal à la gravité du sujet et qui peut rebuter, - le côté un peu larmoyant de l'histoire, l'exacerbation des sentiments (je suis malheureux, bouh je pleure. Je suis content, bouh je pleure, etc.). Ca fait un peu penser à "Rémy sans famille" ou au "Tombeau des lucioles", et personnellement je trouve que c'est un peu trop, que ça atténue quelque peu la force du propos, qui me paraît bien suffisante en elle-même sans qu'il soit besoin d'en rajouter... Mais bon, c'est là une manière de faire et on s'y adapte. Pour dire encore un mot sur cet aspect (l'exacerbation des sentiments), on peut choisir de voir cela littéralement, mais aussi de considérer qu'il s'agit d'une façon culturelle de représenter de façon un peu exagérée (et donc plus marquante) la "réalité", ce que je fais pour ma part. Ceci dit, l'ouvrage est d'une grande force, et historiquement passionnant, même pour le néophyte en la matière que je suis. La préface d'Art Spiegelman est elle aussi assez remarquable, et propose un éclairage intéressant. Alors, à lire ? Oui, sans aucun doute et malgré le dessin.
Tome 2 :
Ce second tome raconte l'après explosion... Environ les dix jours qui ont suivi. Lorsqu'on parle de l'explosion nucléaire d'Hiroshima, on voit tous ce gros champignon qui monte, on voit les images de cette ville quasiment rasée, qui n'est littéralement plus qu'un amas de décombres. Ce qu'on ne voit pas, en revanche, c'est tout ce qui est montré dans cet album : les cadavres horriblement mutilés, calcinés, qui partent en morceaux lorsqu'on les saisit, les vivants, brûlés, blessés, véritables zombis dont la peau coule par terre, les effets des radiations, qui font perdre les cheveux, geler en plein soleil et puis mourir en crachant son sang, les gens bloqués dans les décombres et brulés vifs par le gigantesque incendie résultant de l'explosion, les vers qui grouillent dans les plaies, les mouches qui pullulent, les recherches déséspérées des survivants (de leurs proches, de médecins, d'aide, de nourriture...), l'égoïsme qui même (surtout ?) dans cette terrible situation subsiste, voire est exacerbé... Bref, tout ce qu'on ne s'imagine pas d'habitude, c'est la réalité horrible de la chose, qui est ici montrée sans aucune complaisance et dans toute son horreur. Au-delà des petits défauts déjà évoqués pour le tome 1, on peut remarquer que "Gen d'Hiroshhima" raconte les événements "vus par le petit bout de la lorgnette", et que le lecteur qui ne connaît pas son Histoire sur le bout des doigts n'a donc pas de vision globale de la chose. Fort heureusement, Vertige Graphic explique en deux pages le contexte historique, de façon concise, précise et synthétique. Vraiment très bien, ça. De quoi donner envie d'en savoir plus. Et hop, ceci est mon 700ème avis, youpi !

15/03/2004 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
Couverture de la série Candélabres
Candélabres

Ah c'est bien, très bien comme bd. Il s'en dégage un côté fantastique et original avec cette source de feu, ces candélabres et à la fois une histoire touchante de la vie de Paul avec l'irruption de Solédango dans sa "vie". C'est Paul qui raconte son histoire passée par tranches à un homme amnésique qu'il est le seul à connaître. C'est clair que l'auteur joue sur l'ambigüité dans les relations entre les sexes, déjà en dessinant des jeunes hommes androgynes, et ensuite en les mettant en scène de manière ambigüe dans leur sexualité. Ca ne m'étonne pas de lire qu'Algésiras aime bien le yaoï. Les dessins sont plutôt beaux, pas très détaillés dans les décors notamment mais les couleurs très réussies apportent beaucoup.

15/03/2004 (modifier)
Couverture de la série Mégots et miracles
Mégots et miracles

:) Voilà le genre de petit album que j'adore. Une histoire toute simple qui découle d'un prétexte, et pourtant merveilleusement développée, sans détour, tout étant mis au service de la narration et du fil directeur. L'ironie et l'humour débordent de partout, et le dessin, absolument excellent voire même parfois carrément jouissif, est en parfait accord avec ce ton décalé. Alors si jamais quelqu'un d'autre lit ce petit album, on va encore entendre la rengaine "oui mais c'est court gnagnagna, et pour 3,10 euros c'est super cher je me suis ruiné aïe ma pauvre famille et en plus j'ai la rougeole". Eh bien, évidemment que c'est court (24 pages), et justement pour un récit court, c'est terriblement efficace et cohérent. Et 3,10 euros pour un album de cette qualité, pour un tel petit moment de bonheur qu'on passe à sourire sans retenue, c'est donné. :)

15/03/2004 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
Couverture de la série Où le regard ne porte pas...
Où le regard ne porte pas...

Bon je dois bien le reconnaître, cette bd est bien et mérite son succès en ce début d'année. L'histoire est pourtant simple et les dessins ne sont pas géniaux. Heureusement que les couleurs sont réussies sinon ça n'aurait pas du tout le même effet. On a envie d'aller au soleil nous aussi en lisant cet album, j'ai ressenti un peu de Marcel Pagnol à la lecture - et je vois que je ne suis pas le seul - avec cette ambiance, ce soleil, cette famille étrangère sympa qui veut s'intégrer dans ce petit bout d'Italie, cette amitié de jeunesse entre 4 gamins... Une réussite à suivre dans le deuxième et dernier tome. Tome 2 Le 30 août 2004. Faut bien avouer que l'histoire et son ambiance n'ont pas grand chose à voir avec le premier tome. On ne retrouve plus ce parfum d'enfance puisque tous ces gens ont pris 20 ans, et sont toujours à moitié amoureux de notre belle. Celle-ci va les entraîner dans un périple au Costa Rica pour retrouver son jules, et on a un vague lien avec l'histoire précédente et la "relation" qui unit les 4 protagonistes. Bref je laisse tout de même 4/5 car ça m'a quand même bien plu. Les dessins sont identiques au premier opus, de même que les très belles couleurs.

15/03/2004 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5
Couverture de la série Abraxas
Abraxas

Je suis assez sous le charme du dessin d'Alfred, atypique au possible et tout à fait réussi. Il y a du Tim Burton de "L'étrange Noel de M. Jack" dans cette BD, un même goût pour le macabre et le tordu. Le scénar de Corbeyran, quoique laissant effectivement une sensation de trop peu à la fin de la lecture, est vraiment original, à 10 000 lieues de ses dernières banalités type "Archipel" ou "Asphodèle". Il parvient à créer de toutes pièces un monde "fantasmagorique", à la manière d'un Caro et Jeunet, et plonge le lecteur avec facilité et aisance dans cet univers, comme s'il l'avait toujours connu. Une bien belle réussite à tous les niveaux.

15/03/2004 (modifier)