Les derniers avis (36668 avis)

Par Piehr
Note: 5/5
Couverture de la série 20th Century Boys
20th Century Boys

Urasawa avait placé la barre très haut lors de sa précédente série, l’extraordinaire "Monster". Polar particulièrement prenant, réaliste et d’une profondeur psychologique sans faille, cette série (toujours en cours en France) m’avait réellement séduite. Qu’en est il donc de "20th century boys", autre série du même auteur, toujours en cours au Japon ? Roulement de tambour… C’est énorme. Pas d’autre mot, désolé, je suis une fois de plus complètement sous le charme de la puissance narrative de l’auteur. Alors que "Monster" était imprégnée d’un fort courant européen dans le déroulement de son histoire comme dans son dessin, "20th century boys" est très japonais dans sa conception : les enfants font des gueules pas possibles et des mimiques parfois très drôles, le scénario connaît des retournements de situations très cinématographiques et humoristiques malgré la gravité de l’intrigue principale. Les passages d'une époque à une autre coulent de source, et les parallèles semblent plus qu'évidents. Amusant de retrouver les références de la fin des années 60 (Woodstock et ses 500 000 spectateurs, qui feront rêver les petits garçons, mais aussi - et surtout - le premier pas sur la Lune ! Incroyable pour l'époque), perçues par des enfants qui refont le monde dans leur petite planque au fond d'un pré, près d'un vieil arbre, qui deviendra beaucoup plus tard un bowling, enterrant par la même occasion leurs souvenirs... Le rythme, bien qu'un peu lent, est régulier, et permet la découverte des traits psychologiques de chacun des petits/grands héros, partie qu'Urasawa ne néglige surtout pas, tant chacun des tomes de ses séries est une étude du genre humain. Le dessin, quant à lui, est très propre, très différent de ce dont on a l'habitude de lire dans le monde du manga. Dynamique (les passages de courses de Donkey sont vraiment très drôles, tout comme le personnage, d'ailleurs :)) quand il le faut, son style varie suivant la situation, pour s'adapter au récit. Urasawa is my hero.

29/07/2003 (modifier)
Couverture de la série Dr Prout va tout péter
Dr Prout va tout péter

Raaaah, que du bonheur que ce tout petit album ! Déjà le dessin de Dav est absolument superbe, tout meugnon à un point tel que dès la première case on a un énorme et bête sourire accroché à notre tronche de lecteur désormais ahuri. Il suffit de voir les têtes que Dav fait pour être de bonne humeur, c'est génial ! L'histoire quant à elle n'est pas en reste. Le principal reproche fait à Django Renard portait sur le scénario, et bien ici, ô joie, bonheur, félicité, Dav se lâche et pond un scénario utilisant tous les clichés les plus classiques du genre "savant fou qui veut tout casser et dominer le monde" d'une façon savoureuse au possible. Pas un gramme de sérieux dans ces pages, mais une dérision et un humour qui dégoulinent de chaque page. Evidemment, le registre n'est pas subtil, bin oui, mais au vu du titre vous étiez prévenu, hein. Alors c'est très simple, j'adore ! Que du bonheur, je vous dis ! :) (sourire bête et persistant) En plus il risque d'être bientôt réédité chez un "vrai" éditeur. Ce jour-là, sautez dessus.

29/07/2003 (modifier)
Par JBT900
Note: 4/5
Couverture de la série Dis-moi quelque chose
Dis-moi quelque chose

Voilà un album singulier bâti sur un mode narratif original et vraiment réussi. Il s’agit d’une BD muette à la manière des films d’antan : de temps en temps un panneau noir sur lequel est écrit un dialogue ou un commentaire en caractères blancs vient aider le lecteur. Néanmoins, ces cases textuelles sont si peu nombreuses qu’on peut classer cet album dans la catégorie des albums muets. Du reste, les personnages principaux de ce récit n’ont pas de noms, ou du moins, ils demeurent inconnus pour le lecteur. Qu’importe, le graphisme net en noir et blanc quelque part entre un Trondheim appliqué et un Woodring épuré permet une lecture fluide de l’histoire. Et justement le scénario est vraiment original, puisqu’il est bâti sur deux histoires imbriquées en une seule. Deux scénarii différents avec les mêmes protagonistes selon que les bordures des pages sont noires ou blanches. L’exercice de lecture permet donc de lire deux fois à la suite cet album : une première fois pour les pages blanches, une deuxième pour les pages noires. Le jeu est tellement agréable qu’il autorise même à mélanger les planches pour bâtir une nouvelle histoire, puis à la faveur d’une nouvelle combinaison une autre histoire encore, etc… Cette ingénieuse disposition narrative est réellement rafraîchissante et elle permet surtout de cacher une histoire on ne peut plus simple (trop ?) : le destin amoureux d’une femme et de deux hommes qui se la disputent. La forme dépasse donc le fond mais l’ensemble offre une réelle cohérence qui associée à un dessin agréable feront passer un bon moment de lecture. A lire donc, et peut-être à acheter afin de pouvoir relire encore tous les scénarii qu’on voudra bien y trouver.

28/07/2003 (modifier)
Par JBT900
Note: 4/5
Couverture de la série De véritables contes de fées
De véritables contes de fées

Voici plusieurs courtes histoires rassemblées par les Requins Marteaux pour un recueil à l’humour féroce et décapant. Besseron rivalise d’ingéniosité pour diffuser un message noir de noir et porter un regard corrosif sur ses contemporains. Un ton très dur donc pour des histoires qui ne le sont pas moins, mais c’est tellement bien formulé, ça regorge tellement de détails caustiques, qu’on ne peut refermer cet album sans l’avoir terminé. On s’en délecte avec un plaisir parfois voyeur, en ressentant alors une jubilation un brin complice. Bien entendu, une forte dose d’humour noir est requise pour apprécier toute la saveur de ces histoires de qualités inégales mais plutôt homogènes. Le dessin en noir et blanc est net, clair, et fait d’autant mieux ressentir les perversions et les abus des personnages rencontrés au cours de ces planches. Ces contes de fée portent bien leur nom, et ce titre résume parfaitement le ton décalé de Besseron qui signe là un très bon album à découvrir pour les amateurs du genre.

28/07/2003 (modifier)
Par JBT900
Note: 4/5
Couverture de la série Jérôme d'Alphagraph
Jérôme d'Alphagraph

Tome 2 Voilà un petit trésor de BD que j’ai découvert par hasard et qui m’a littéralement emballé : pas un chef d’œuvre certes mais un véritable coup de cœur, c’est sûr. Plusieurs histoires forment ce tome 2 des aventures du sympathique libraire Jérôme d’alphagraph. Avec un ton à la fois intimiste et universel Nylso démontre qu’il excelle dans l’art difficile de trouver la justesse de propos pour faire sourire, charmer et envoûter son public. Jérôme adore les livres, et ça tombe bien puisqu’il travaille dans une librairie, et ça c’est un rêve que partagent pas mal de gros lecteurs. De plus il se met à écrire, et c’est aussi un rêve ou une réalité que partagent également nombre de gros lecteurs. Bref, impossible de ne pas s’identifier à ce petit bonhomme gai et enjoué qui dégage une fraîcheur revigorante en ne vivant que pour et que par ses passions. A travers ses pérégrinations au travail, en dehors, ses lectures nocturnes dans sa roulotte, ses discussions avec sa bourrique ou ses ami(e)s, on suit le héros en permanence. Pourtant à aucun moment on ne s’ennuie, et à aucun moment les histoires ne deviennent répétitives. Il se dégage de cet album un concentré de poésie, de tendresse et de bien être qui m’a procuré un excellent moment de lecture. Alors oui le dessin noir et blanc est minimaliste à souhait, plus proche des illustrations de Sempé pour « Le petit nicolas » que des merveilles en couleurs directes de certains des grands dessinateurs du genre. Alors oui aussi, les cases sont minuscules et le décor ne fourmille pas de détails. Mais l’essentiel est bien là. Ajoutez à cela un texte inspiré, des dialogues gais et loin d’être idiots, et vous obtenez un superbe récit à découvrir au plus vite.

28/07/2003 (modifier)
Couverture de la série Bienvenue à Jobourg
Bienvenue à Jobourg

Le premier Rabaté que je lis, et j'aime beaucoup. Pas de véritable histoire, juste un prétexte pour dessiner et découvrir. Les couleurs un peu passées et le dessin brouillon font bien passer le message : on est là comme ça, par hasard, on gribouille notre vie, on se laisse porter par les événements. C'est sympathique, ça se lit sans peine, ça laisse une agréable sensation.

28/07/2003 (modifier)
Par JBT900
Note: 4/5
Couverture de la série La Chasse-Galerie
La Chasse-Galerie

Librement adapté du conte de Honoré Beaugrand, La chasse galerie est avant tout un bel ouvrage. Les éditions de la Pastèque situées à Montréal ont permis la réalisation de cet album d’une trentaine de planches inspirées par les contes et légendes québécois. Le récit se fait donc sous forme d’histoire qu’on raconte le soir au coin du feu à toute une assemblée. C’est une histoire de bûcherons un peu trop portés sur le rhum et sur les femmes, une histoire fantastique, avec le diable et l’église, bref, tous les ingrédients du conte populaire qui se transmet de générations en générations. Vanoli signe un récit fluide et s’appuyant sur un tempo rapide, sans longueur ni défaillance. Mais surtout il signe là des planches d’une beauté toute particulière, parmi les plus belles de sa production, avec ces arbres chargés de neige qui servent de vagues au canoë des bûcherons, ces tempêtes de neige, et ces pleines pages sur lesquelles viennent s’incruster une ou deux autres cases en forme de cercle, à la manière de l’excellent Décaméron du même auteur. Voilà une manière agréable de découvrir ou de redécouvrir Vanoli, avec en plus la satisfaction de découvrir un conte populaire en provenance de nos cousins du Québec.

28/07/2003 (modifier)
Par Acheron4
Note: 4/5
Couverture de la série Chunchu (Chonchu)
Chunchu (Chonchu)

Alors là franchement, ce manga est génial. On est projeté dans un monde médiéval japonais mais les costumes sont plutôt actuels, ce qui fait qu'on est perdu entre le passé et le futur. Le manga commence en pleine guerre contre les Yungs, un peuple de guerriers. Au début on met un peu de temps à se mettre dedans car tout est inconnu et nouveau mais ça vient vite et l'histoire n'est pas du tout « fouilli » finalement. C'est l'histoire de Chonchu, le "fils du démon" qui ne laisse derrière lui que souffrances et de son frère jumeau Ulfasso qui aurait du devenir démon à la place de Chonchu. C'est un face à face entre 2 frères... Quand aux dessins c'est du grand art: effets de flou dans les combats pour rendre le mouvement, dessins très aérés et lisibles.... Franchement c'est les meilleurs dessins que j'ai vu depuis longtemps. En conclusion c'est que du bon!!!

28/07/2003 (modifier)
Par Fabteam
Note: 4/5
Couverture de la série Inner City Blues
Inner City Blues

Superbe bd et malgré un dessin très "simple" au 1er abord, il convient tout à fait à l'histoire ! Une histoire de gangsters, de belles femmes, de voitures américaines et de mafieux sans scrupules : j'adore ! Dommage que la bd se lise assez vite ... J'acheterait la suite.

28/07/2003 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5
Couverture de la série Gilles Hamesh
Gilles Hamesh

Soyons clair, je suis en général très fan du travail de Jodorowsky, que ce soit en BD ou au cinéma. Gilles Hamesh n'est au final pas vraiment surprenant, c'est juste encore plus déjanté, irrévérencieux et iconoclaste que ses autres oeuvres, ce qui n'est pas peu dire. Gilles Hamesh est une raclure, une vraie, qui se fait chier dessus, ne vit que pour le stupre et la pourriture, tombe avec délice dans l'anthropophagie et n'aide les gens que pour son propre profit. Il y a dans le comportement de ce fumier quelques similitudes avec Harvey Keitel, le Bad Lieutenant de Ferrara, sauf que Gilles Hamesh ne connaitra jamais la rédemption (il ne la recherche pas vraiment il faut dire). Le dessin est vraiment bien foutu, tout à fait adapté au type d'histoire: un peu sale mais sacrément maîtrisé. Je suis juste un peu circonspect sur le format, ça aurait mérité des pages plus grandes, on ne perdrait pas, je pense, cette sensation d'étouffement et cela permettrait une lecture un peu plus fluide. Bref, un Jodo dopé à la testostérone a produit ici une oeuvre rare, dans tous les sens du termes. La plus dure de ces séries avec Juan Solo, immanquable à mon avis mais qui ne plaira clairement pas à tout le monde.

28/07/2003 (modifier)