Difficile de contourner un tel monument de la BD. Totalement irrévérencieux, salace, parfois gore, on imagine très mal les Innommables passer dans Spirou... et pourtant...
Les personnages sont attachants, avec leurs faiblesses, leurs conneries, ils reflètent à mon avis bien les contrastes de l'homme : d'un côté, capables du pire, de l'autre, bourrés de principes et dévoués à la femme de leur vie.
Le 1er cycle est le meilleur, évidemment, les deux autres perdent un peu de force.
Il est toujours intéressant de voir comment un classique de la littérature de SF est transposé sur d'autres supports. Ici, l'auteur original a directement participé à l'adaptation. Ce qui est souvent (mais pas toujours) un gage de respect et de qualité. Ici Joe Haldeman a voulu nous montrer toute l'absurdité de la guerre : on ne sait pas qui l'a déclenchée, elle provoque des coupes sombres dans les forces vives, les gens se tirent dessus, à l'intérieur d'un même camp... Désespoir, médiocrité, bassesse, peur de l'autre, noirceur, absurdité, manque de pitié, rien ne manque. Mais ce ne sont pas là des clichés, mais bien des qualités (au sens premier) inhérentes à l'homme. Et Haldeman sait de quoi il parle, lui l'ancien du Vietnam...
Un scénario tout à fait sombre, un dessin un peu hésitant (du sous-Bajram, si je puis risquer ce paradoxe temporel), mais qui gagne en maturité et en sécurité au fil des albums.
Mais tout de même...
Quelle connerie, la guerre...
Entrave, c'est le récit d'un jeune homme comme vous et moi (oui, bon, je ne suis plus jeune), qui profite d'une belle journée pour se balader. Mais les gens auxquels il parle ont de drôles de mots : verlan, discours pompeux, baragouin, jargon technique... Comme nous, Nicolas est quelque peu perdu.
On ne peut que passer du bon temps avec ce petit opus, au dessin très agréable, au scénario si simple qu'il en est abordable. Mais qu'a fait Bast d'autre ?
Je n'ai lu que le tome 2, lequel est d'ailleurs joliment mis en valeur par une superbe jaquette.
Alors "La rubrique scientifique" ça semble être de l'humour pour gamins, et de fait on se demande un peu ce que vient faire là le premier gag, "comment gagner de l'argent de poche". Mais après les thèmes traités sont la magie, l'adolescence, la pulicité, la communication, la gravité, etc. ce qui est un peu plus en accord avec le sujet.
Une bonne partie de l'humour vient du dessin, qui est tout simplement a-do-ra-ble ! Tout meugnon, et parfois carrément à se plier en quatre. Les "gags" en eux-mêmes par contre, sont plutôt disséminés en cours de lecture et ne concernent pas vraiment la "chute" des histoires, qui sont plaisantes mais un peu classiques et pas franchement drôles. On rit tout de même de bon coeur, ça c'est sûr. :)
Mais ce qui fait que j'ai vraiment aimé cet album, c'est qu'on ne prend pas le lecteur (jeune ou moins jeune) pour un con. Les thèmes sont traités (dans le cadre d'un album BD, on n'est pas dans l'Encyclopedia Universalis, non plus) de façon intelligente, avec des bases historique et scientifique non négligées. Et j'ai même appris les quatre humeurs du corps humain, imaginées par les Grecs. :o|
Sinon, une chose m'a frappée : le texte est tout petit petit. Histoire sans doute de pouvoir le caser.
Ah. Une erreur par contre, dans "Mutologie" : l'auteur a confondu Darwinisme (Le plus apte survit) et Lamarckisme (La fonction crée l'organe)...
Mais à part ça, "La rubrique scientifique" est un petit bonheur à lire. :)
Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas relue, cette série, alors que c'était ma série culte il y a quelques années. Je l'ai relue hier avec un oeil neuf, qui avait oublié. Et je crois que j'ai eu un plaisir décuplé, j'ai retrouvé la joie de la découverte. Cette série est magistrale.
Le dessin est fabuleux et totalement en adéquation avec l'histoire, l'accumulation de détails n'est pas gratuite. Schuitten est féru d'architecture et ça se sent à chaque image. Son noir et blanc est somptueux (bon sang quelle patience !!!). Et les dialogues, le découpage, sont parfaits, l'histoire originale et passionnante, surprenante, poétique, philosophique... une telle osmose entre un dessinateur et son scénariste est rare.
Beaucoup de superlatifs pour une BD d'exception.
Et "La tour" est un chef d'oeuvre, vraiment.
Ca nous change du manga classique : une intrigue policière bien toufue, une famille de tordus (à la "Festen"), des profils psychologiques bien travaillés, une ambiance assez lourde, un graphisme peu ordinaire pour le Japon et un découpage original. Bd qand même a réserver aux adultes...
Alors voici tout a fait l'archetype de l'album "classe". Outre le dessin et la mise en page surprenante, la forme de l'album elle-même est une vraie merveille. Décidément, Paquet commence vraiment à devenir l'une des plus fameuses maisons d'édition de BD.
Alors pour revenir au graphisme de l'album, c'est tout simplement prodigieux. Le dessin est exceptionnel, la mise en page très particulière et les couleurs de Jouvray sont extrêmement chaudes, et donc rajoutent un aspect très fort à cette oeuvre magistrale.
Quant au scénario, la poésie des textes et l'ambiance des situations sont telles que "Betty Blues" vous suivra encore bien après la lecture de ce chef d'oeuvre.
Incontournable.
Très belle bd aux dessins flamboyants! Il y a de la retouche informatique là-dessous, mais pourquoi pas finalement si le resultat est beau.
L'histoire est originale, politico-policière, cyberpunk à mort... A ce propos, si toutes les filles sont habillées comme ça dans 50 ans (l'histoire se passe à paris en 2068 ) il va y avoir du sport! 8)
La texture même de la bd est excellente, très SF!
C'est sûr, c'est une série incontournable, tonnerre de Brest !
Je dirais que la plus grosse réussite d'Hergé, ce sont les seconds rôles plutôt que Tintin lui-même. Qui ne connaît pas les insultes du capitaine Haddock, la surdité du professeur Tournesol, le "ah, je ris de me voir si belle en ce miroir", de la Castafiore, Lampion le casse-pieds, ou encore la fameuse réplique des Dupondt "je dirais même plus...". Tintin est d'un terne au milieu de tout ça !
Alors bien sûr, il y a polémique sur les premiers albums de la série (l'anticomunisme primaire de "Tintin au pays des soviets" et l'aspect colonialiste de "Tintin au Congo" ou du "lotus bleu"), mais si on regarde l'oeuvre dans son ensemble, ce n'est pas l'impression qu'elle laisse. Personnellement, ce que j'adore dans Tintin, hormis la force des personnages, j'en ai déjà parlé, c'est la construction des albums: on prend le temps de faire de l'humour, de planter quelques décors, de faire du "tourisme", sans jamais que ça gène la fluidité de l'histoire. Vraiment, peu d'auteurs maitrisent à ce point le 9ième art. Avec des séquences d'anthologie: le capitaine Haddock qui apprend qu'il va partir pour la lune, le bout de sparadrap qui fait le tour du monde, les Dupondt qui tentent d'arrêter la gouvernante de la Castafiore, la Castafiore qui écorche le patronyme du capitaine, etc, etc.
D'après moi, c'est moins bon que "les Passagers du vent", l'autre série mythique de Bourgeon, mais c'est quand même très bon. Un peu plus embrouillé tout de même, au niveau du scénario.
Comme toujours, les dessins de Bourgeon valent le 4/5 à eux seuls.
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Les Innommables
Difficile de contourner un tel monument de la BD. Totalement irrévérencieux, salace, parfois gore, on imagine très mal les Innommables passer dans Spirou... et pourtant... Les personnages sont attachants, avec leurs faiblesses, leurs conneries, ils reflètent à mon avis bien les contrastes de l'homme : d'un côté, capables du pire, de l'autre, bourrés de principes et dévoués à la femme de leur vie. Le 1er cycle est le meilleur, évidemment, les deux autres perdent un peu de force.
La Guerre Eternelle
Il est toujours intéressant de voir comment un classique de la littérature de SF est transposé sur d'autres supports. Ici, l'auteur original a directement participé à l'adaptation. Ce qui est souvent (mais pas toujours) un gage de respect et de qualité. Ici Joe Haldeman a voulu nous montrer toute l'absurdité de la guerre : on ne sait pas qui l'a déclenchée, elle provoque des coupes sombres dans les forces vives, les gens se tirent dessus, à l'intérieur d'un même camp... Désespoir, médiocrité, bassesse, peur de l'autre, noirceur, absurdité, manque de pitié, rien ne manque. Mais ce ne sont pas là des clichés, mais bien des qualités (au sens premier) inhérentes à l'homme. Et Haldeman sait de quoi il parle, lui l'ancien du Vietnam... Un scénario tout à fait sombre, un dessin un peu hésitant (du sous-Bajram, si je puis risquer ce paradoxe temporel), mais qui gagne en maturité et en sécurité au fil des albums. Mais tout de même... Quelle connerie, la guerre...
Entrave
Entrave, c'est le récit d'un jeune homme comme vous et moi (oui, bon, je ne suis plus jeune), qui profite d'une belle journée pour se balader. Mais les gens auxquels il parle ont de drôles de mots : verlan, discours pompeux, baragouin, jargon technique... Comme nous, Nicolas est quelque peu perdu. On ne peut que passer du bon temps avec ce petit opus, au dessin très agréable, au scénario si simple qu'il en est abordable. Mais qu'a fait Bast d'autre ?
La Rubrique Scientifique
Je n'ai lu que le tome 2, lequel est d'ailleurs joliment mis en valeur par une superbe jaquette. Alors "La rubrique scientifique" ça semble être de l'humour pour gamins, et de fait on se demande un peu ce que vient faire là le premier gag, "comment gagner de l'argent de poche". Mais après les thèmes traités sont la magie, l'adolescence, la pulicité, la communication, la gravité, etc. ce qui est un peu plus en accord avec le sujet. Une bonne partie de l'humour vient du dessin, qui est tout simplement a-do-ra-ble ! Tout meugnon, et parfois carrément à se plier en quatre. Les "gags" en eux-mêmes par contre, sont plutôt disséminés en cours de lecture et ne concernent pas vraiment la "chute" des histoires, qui sont plaisantes mais un peu classiques et pas franchement drôles. On rit tout de même de bon coeur, ça c'est sûr. :) Mais ce qui fait que j'ai vraiment aimé cet album, c'est qu'on ne prend pas le lecteur (jeune ou moins jeune) pour un con. Les thèmes sont traités (dans le cadre d'un album BD, on n'est pas dans l'Encyclopedia Universalis, non plus) de façon intelligente, avec des bases historique et scientifique non négligées. Et j'ai même appris les quatre humeurs du corps humain, imaginées par les Grecs. :o| Sinon, une chose m'a frappée : le texte est tout petit petit. Histoire sans doute de pouvoir le caser. Ah. Une erreur par contre, dans "Mutologie" : l'auteur a confondu Darwinisme (Le plus apte survit) et Lamarckisme (La fonction crée l'organe)... Mais à part ça, "La rubrique scientifique" est un petit bonheur à lire. :)
Les Cités obscures
Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas relue, cette série, alors que c'était ma série culte il y a quelques années. Je l'ai relue hier avec un oeil neuf, qui avait oublié. Et je crois que j'ai eu un plaisir décuplé, j'ai retrouvé la joie de la découverte. Cette série est magistrale. Le dessin est fabuleux et totalement en adéquation avec l'histoire, l'accumulation de détails n'est pas gratuite. Schuitten est féru d'architecture et ça se sent à chaque image. Son noir et blanc est somptueux (bon sang quelle patience !!!). Et les dialogues, le découpage, sont parfaits, l'histoire originale et passionnante, surprenante, poétique, philosophique... une telle osmose entre un dessinateur et son scénariste est rare. Beaucoup de superlatifs pour une BD d'exception. Et "La tour" est un chef d'oeuvre, vraiment.
Ayako
Ca nous change du manga classique : une intrigue policière bien toufue, une famille de tordus (à la "Festen"), des profils psychologiques bien travaillés, une ambiance assez lourde, un graphisme peu ordinaire pour le Japon et un découpage original. Bd qand même a réserver aux adultes...
Betty Blues
Alors voici tout a fait l'archetype de l'album "classe". Outre le dessin et la mise en page surprenante, la forme de l'album elle-même est une vraie merveille. Décidément, Paquet commence vraiment à devenir l'une des plus fameuses maisons d'édition de BD. Alors pour revenir au graphisme de l'album, c'est tout simplement prodigieux. Le dessin est exceptionnel, la mise en page très particulière et les couleurs de Jouvray sont extrêmement chaudes, et donc rajoutent un aspect très fort à cette oeuvre magistrale. Quant au scénario, la poésie des textes et l'ambiance des situations sont telles que "Betty Blues" vous suivra encore bien après la lecture de ce chef d'oeuvre. Incontournable.
Neurotrans
Très belle bd aux dessins flamboyants! Il y a de la retouche informatique là-dessous, mais pourquoi pas finalement si le resultat est beau. L'histoire est originale, politico-policière, cyberpunk à mort... A ce propos, si toutes les filles sont habillées comme ça dans 50 ans (l'histoire se passe à paris en 2068 ) il va y avoir du sport! 8) La texture même de la bd est excellente, très SF!
Les Aventures de Tintin
C'est sûr, c'est une série incontournable, tonnerre de Brest ! Je dirais que la plus grosse réussite d'Hergé, ce sont les seconds rôles plutôt que Tintin lui-même. Qui ne connaît pas les insultes du capitaine Haddock, la surdité du professeur Tournesol, le "ah, je ris de me voir si belle en ce miroir", de la Castafiore, Lampion le casse-pieds, ou encore la fameuse réplique des Dupondt "je dirais même plus...". Tintin est d'un terne au milieu de tout ça ! Alors bien sûr, il y a polémique sur les premiers albums de la série (l'anticomunisme primaire de "Tintin au pays des soviets" et l'aspect colonialiste de "Tintin au Congo" ou du "lotus bleu"), mais si on regarde l'oeuvre dans son ensemble, ce n'est pas l'impression qu'elle laisse. Personnellement, ce que j'adore dans Tintin, hormis la force des personnages, j'en ai déjà parlé, c'est la construction des albums: on prend le temps de faire de l'humour, de planter quelques décors, de faire du "tourisme", sans jamais que ça gène la fluidité de l'histoire. Vraiment, peu d'auteurs maitrisent à ce point le 9ième art. Avec des séquences d'anthologie: le capitaine Haddock qui apprend qu'il va partir pour la lune, le bout de sparadrap qui fait le tour du monde, les Dupondt qui tentent d'arrêter la gouvernante de la Castafiore, la Castafiore qui écorche le patronyme du capitaine, etc, etc.
Les Compagnons du Crépuscule
D'après moi, c'est moins bon que "les Passagers du vent", l'autre série mythique de Bourgeon, mais c'est quand même très bon. Un peu plus embrouillé tout de même, au niveau du scénario. Comme toujours, les dessins de Bourgeon valent le 4/5 à eux seuls.