Laissez vous entraîner dans les galères de Catherine. Elle ne vous épargne rien. Elle vous dévoile sa vie sans concessions. Mais on ne tombe pas dans le misérabilisme pour autant. Le scénario est très bien construit. Les événements s'enchaînent parfaitement, comme si ça allait de soi.
Ce scénario noir est soutenu par un dessin de qualité. Les traits de Catherine suffisent à vous révéler son état d'esprit. Les attitudes des différents personnages sont également très bien rendues.
Les couleurs servent aussi le récit : brun pour la moiteur de l'appartement, rose pour le dancing, gris et même un fond noir pour révéler toute l'angoisse du personnage.
C'est pas drôle. C'est poignant. Evitez de lire cet album quand vous avez le cafard.
Un petit bijou, sorti d'on ne sait où. Je ne connaissais aucun des deux auteurs, et je dois dire que j'ai été très agréablement surpris. A la fois par le dessin de Tirabosco, à la technique (la craie grasse) parfaitement adaptée au style (rondouillard), à la fois très agréable à regarder et très facile à décrypter. Mais aussi et surtout par le scénario qui, bien que n'étant pas très original, réussit à nous faire sentir très proches des personnages, qui n'ont rien d'exceptionnel ou d'excentrique. Simplement, leur vie a basculé au cours d'un week-end entre potes, ce qui pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous... Bien que convenus par moments, les dialogues sont tout à fait crédibles, ainsi que les situations. Une belle sensibilité, un bel album.
Aubin est quelqu'un de tout à fait charmant qui travaille pour Walt Disney et... dessine Winnie l'Ourson. Ô_Ô Si si, j'vous jure, c'est lui (entre autres) qui dessine les bandes dessinées de Winnie !
Bon, en ouvrant l'album (après avoir vu la superbe couverture), la ressemblance n'est pas frappante. ;) De fait son trait a quelque chose de celui de Wazem. Je ne saurais dire quoi, mais il me semble coller à l'esprit...
Côté histoire, eh bien il y a là-dedans des odeurs de Fargo. L'aspect "ville enneigée et isolée", sûrement. En tout cas l'ambiance générale est très réussie. Il s'agit surtout d'une tranche de vie... Un petit aperçu de la vie d'un sherif (Spencer) qui en a marre de se laisser dicter sa conduite par les puissants de la ville, par l'argent, par l'usine... et qui pête les plombs, tout simplement. Non pas qu'il devienne fou furieux et massacre tout le monde, non ! Simplement il décide, comme ça, de redevenir celui qu'il voulait être, et donc d'assumer son rôle de sherif, avec tous les écueils qu'il comporte.
Le rythme général de l'album est plutôt contemplatif, calme et tranquille, à l'image de la résolution se Spencer, avec quelques moments plus tendus lorsque l'agitation des autres fait intrusion dans le récit. La fin vous surprendra peut-être un peu, mais je la trouve en parfait accord avec le reste de l'album.
Et par ailleurs j'aime beaucoup la scène lorsque Spencer explore les tréfonds de l'usine. Elle me rappelle Le dérisoire, avec le formidable personnage du Fourneau, ou encore les cheminées et chaudières de Koma.
L'album n'est pas exempt de petits défauts, mais je l'ai tout simplement dévoré, et pour un premier album, ça me paraît être une réussite. Nan, vraiment, j'aime. :)
Oui, moi aussi j'aime beaucoup "Jojo". J'aime le dessin de Geerts et je trouve qu'il donne de superbes expressions à ses personnages, enfants comme adultes. Et puis là les histoires (en principe dédiées aux enfants) sont intelligentes, gentilles et intéressantes. On lit un album de "Jojo" en retrouvant une part de son âme d'enfant : c'est franchement sympathique.
Comme il l'a fait pour Batman, Frank Miller se penche sur le cas de Daredevil le temps de plusieurs épisodes de Daredevil. Avec Renaissance traduit chez Bethy, il s'agit des épisodes #227 à #233 de la série régulière.
S'occupant du scénario, Miller confie le dessin à David Mazzucchelli, avec lequel ils avaient déjà fait le même genre de travail avec Batman sur "Year One".
Dans Renaissance ("Born Again"), Daredevil est atteint, il apparaît faible, désespéré, au bord de la dépression nerveuse. Son retour n'en sera que plus éclatant, comme souvent avec Frank Miller.
Le dernier épisode "Armageddon" voit l'intrusion de Captain America et d'Iron Man (vite fait) dans l'univers de Daredevil. C'est à mon goût un épisode un peu bancal mais qui termine l'arc-story "Born Again" et à ce titre, même plus faible que les autres (par la grosseur de son scénario et ses solutions trop faciles), il doit être lu. Dommage que même discrets, les relents patriotiques de Captain America viennent polluer cette très bonne histoire.
Le dessin de Mazzucchelli est réussi, davantage encore que dans "Year One" et on prend vraiment plaisir à lire cette aventure de Daredevil où on reconnaît vraiment la patte de Miller.
C'est tout mignon ça. Autant il y a des séries bien pour les enfants, à qui on met une bonne note par affection et à cause de souvenirs, mais là c'est le genre de série sympa à relire. Les dessins sont mignons, et puis les histoires ne sont pas niaiseuses, elles sont pleines d'humanité et de poésie, bref c'est uen série très sympa...
Je n'ai pratiquement rien à rajouter à ce qui a déjà été dit. Superbe scénario, sans conteste le meilleur de Dufaux, dessins exeptionnels sur un sujet pas si simple que ça. Pour résumer, c'est la bd que je prête le plus, et le retour est toujours le même : génial !
Vivement le second cycle!
Personnellement, je conseille vivement cette série. Il faut savoir qu'au départ je suis loin d'être une fan de manga car seules trois séries me touchent réellement, dont celle-ci.
Le dessin est abouti, le scénario est adorable et plein de rebondissements, les héros sont attachants et vous feront passer de très bons moments. Et au fil des mangas vous pourrez également découvrir de courts encarts réservés aux "bavardages" de l'auteur, elle aussi très amusante, à l'image de son oeuvre!
Bien sûr, l'histoire (les 12 animaux du zodiaque sont en quelque sorte réincarnés dans des humains, la famille Soma) n'est que prétexte au développement relationnel des divers personnages, c'est tout. Mais peut-être que par la suite (je n'en suis qu'au 5ème tome), cela prendra plus d'importance.
En bref, pour ceux qui veulent passer de bons moments de détente sans "se prendre la tête", et rire un peu, cette série est pour vous.
J'ai moi aussi bien accroché à cet album. Le style marqué entre manga et BD "classique" est très réussi. Sous forme d'anecdotes de vie commune, la BD nous présente 6 personnages principaux, de palette caractérielle variée et attachante, résidant tous dans le même immeuble et faisant connaissance petit à petit.
Si le dessin au début n'est pas encore vraiment défini, on le voit cependant évoluer au fil des pages, le N&B convient tout à fait au style, mais plus que cela, il ajoute au charme sans "chichi" de l'album.
Le tout en fait une BD très simple, sans prétention, mais dotée d'un interêt certain. A lire absolument!
Autant le dire tout de suite, cet album est d'un abord peu facile. Il commence par quelques croquis présentant le personnage de Waldo, se poursuit par une "préface" de Kim Deitch qui est en fait une petite histoire fort bien racontée et qui plonge immédiatement le lecteur dans un sentiment d'étrange, de décalé, de mystérieux. Commence enfin la partie bd, et la complexité ne se réduit pas. Tout au long de ces... 200 pages ? (les pages ne sont pas numérotées), les périodes, présent et souvenirs, rêves, fantasmes, folie et réalité, sont mélangés de telle sorte que la lecture est assez difficile et que ce n'est que tard dans l'album qu'on commence à pouvoir mettre un peu d'ordre dans tout ça.
Ce n'est qu'assez tard également qu'on s'aperçoit que ce qui paraissait être une histoire de folie légère recouvre en fait l'histoire du cartoon américain, depuis ses tous débuts (avec, je l'ai appris après, Windsor Mc Cay) jusqu'à nos jours, en passant par les périodes de Walt Disney et du MacCarthysme.
Loin de tout idéaliser comme peut l'être la version grand public un peu mièvre, cette histoire est au contraire présentée de façon assez glauque. Sur fond de folie, de promotions canapé, de concurrence acharnée, de vol d'idées et de créations, de débauche de personnel chez le concurrent, de profits, d'ingérence de la politique et de déchéance, ce n'est certes pas le meilleur aspect qui en est montré.
En plus de cette complexité au niveau de l'histoire, le dessin n'est pas en reste puisque la mise en page est elle aussi souvent chargée, originale, et parfois carrément géniale (je pense tout particulièrement aux moments où réalité et cartoon se confondent). Visuellement le dessin est lui aussi chargé, et les planches donnent l'impression d'être remplies à craquer.
Voilà. Une lecture qui n'est certainement pas des plus faciles, donc, mais qui vaut la peine.
Quant à l'objet, eh bien il est cher, c'est vrai (23 euros), mais très beau. L'album, de format moyen, est très épais, le papier de très bonne qualité, la couverture très épaisse et solide. Et vous pourrez y voir dessus une vignette animée, où Waldo assomme un cochon.
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Le Style Catherine
Laissez vous entraîner dans les galères de Catherine. Elle ne vous épargne rien. Elle vous dévoile sa vie sans concessions. Mais on ne tombe pas dans le misérabilisme pour autant. Le scénario est très bien construit. Les événements s'enchaînent parfaitement, comme si ça allait de soi. Ce scénario noir est soutenu par un dessin de qualité. Les traits de Catherine suffisent à vous révéler son état d'esprit. Les attitudes des différents personnages sont également très bien rendues. Les couleurs servent aussi le récit : brun pour la moiteur de l'appartement, rose pour le dancing, gris et même un fond noir pour révéler toute l'angoisse du personnage. C'est pas drôle. C'est poignant. Evitez de lire cet album quand vous avez le cafard.
Week-end avec préméditation
Un petit bijou, sorti d'on ne sait où. Je ne connaissais aucun des deux auteurs, et je dois dire que j'ai été très agréablement surpris. A la fois par le dessin de Tirabosco, à la technique (la craie grasse) parfaitement adaptée au style (rondouillard), à la fois très agréable à regarder et très facile à décrypter. Mais aussi et surtout par le scénario qui, bien que n'étant pas très original, réussit à nous faire sentir très proches des personnages, qui n'ont rien d'exceptionnel ou d'excentrique. Simplement, leur vie a basculé au cours d'un week-end entre potes, ce qui pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous... Bien que convenus par moments, les dialogues sont tout à fait crédibles, ainsi que les situations. Une belle sensibilité, un bel album.
Sur la neige
Aubin est quelqu'un de tout à fait charmant qui travaille pour Walt Disney et... dessine Winnie l'Ourson. Ô_Ô Si si, j'vous jure, c'est lui (entre autres) qui dessine les bandes dessinées de Winnie ! Bon, en ouvrant l'album (après avoir vu la superbe couverture), la ressemblance n'est pas frappante. ;) De fait son trait a quelque chose de celui de Wazem. Je ne saurais dire quoi, mais il me semble coller à l'esprit... Côté histoire, eh bien il y a là-dedans des odeurs de Fargo. L'aspect "ville enneigée et isolée", sûrement. En tout cas l'ambiance générale est très réussie. Il s'agit surtout d'une tranche de vie... Un petit aperçu de la vie d'un sherif (Spencer) qui en a marre de se laisser dicter sa conduite par les puissants de la ville, par l'argent, par l'usine... et qui pête les plombs, tout simplement. Non pas qu'il devienne fou furieux et massacre tout le monde, non ! Simplement il décide, comme ça, de redevenir celui qu'il voulait être, et donc d'assumer son rôle de sherif, avec tous les écueils qu'il comporte. Le rythme général de l'album est plutôt contemplatif, calme et tranquille, à l'image de la résolution se Spencer, avec quelques moments plus tendus lorsque l'agitation des autres fait intrusion dans le récit. La fin vous surprendra peut-être un peu, mais je la trouve en parfait accord avec le reste de l'album. Et par ailleurs j'aime beaucoup la scène lorsque Spencer explore les tréfonds de l'usine. Elle me rappelle Le dérisoire, avec le formidable personnage du Fourneau, ou encore les cheminées et chaudières de Koma. L'album n'est pas exempt de petits défauts, mais je l'ai tout simplement dévoré, et pour un premier album, ça me paraît être une réussite. Nan, vraiment, j'aime. :)
Jojo
Oui, moi aussi j'aime beaucoup "Jojo". J'aime le dessin de Geerts et je trouve qu'il donne de superbes expressions à ses personnages, enfants comme adultes. Et puis là les histoires (en principe dédiées aux enfants) sont intelligentes, gentilles et intéressantes. On lit un album de "Jojo" en retrouvant une part de son âme d'enfant : c'est franchement sympathique.
Daredevil - Renaissance (Justice aveugle)
Comme il l'a fait pour Batman, Frank Miller se penche sur le cas de Daredevil le temps de plusieurs épisodes de Daredevil. Avec Renaissance traduit chez Bethy, il s'agit des épisodes #227 à #233 de la série régulière. S'occupant du scénario, Miller confie le dessin à David Mazzucchelli, avec lequel ils avaient déjà fait le même genre de travail avec Batman sur "Year One". Dans Renaissance ("Born Again"), Daredevil est atteint, il apparaît faible, désespéré, au bord de la dépression nerveuse. Son retour n'en sera que plus éclatant, comme souvent avec Frank Miller. Le dernier épisode "Armageddon" voit l'intrusion de Captain America et d'Iron Man (vite fait) dans l'univers de Daredevil. C'est à mon goût un épisode un peu bancal mais qui termine l'arc-story "Born Again" et à ce titre, même plus faible que les autres (par la grosseur de son scénario et ses solutions trop faciles), il doit être lu. Dommage que même discrets, les relents patriotiques de Captain America viennent polluer cette très bonne histoire. Le dessin de Mazzucchelli est réussi, davantage encore que dans "Year One" et on prend vraiment plaisir à lire cette aventure de Daredevil où on reconnaît vraiment la patte de Miller.
Jojo
C'est tout mignon ça. Autant il y a des séries bien pour les enfants, à qui on met une bonne note par affection et à cause de souvenirs, mais là c'est le genre de série sympa à relire. Les dessins sont mignons, et puis les histoires ne sont pas niaiseuses, elles sont pleines d'humanité et de poésie, bref c'est uen série très sympa...
Murena
Je n'ai pratiquement rien à rajouter à ce qui a déjà été dit. Superbe scénario, sans conteste le meilleur de Dufaux, dessins exeptionnels sur un sujet pas si simple que ça. Pour résumer, c'est la bd que je prête le plus, et le retour est toujours le même : génial ! Vivement le second cycle!
Fruits Basket
Personnellement, je conseille vivement cette série. Il faut savoir qu'au départ je suis loin d'être une fan de manga car seules trois séries me touchent réellement, dont celle-ci. Le dessin est abouti, le scénario est adorable et plein de rebondissements, les héros sont attachants et vous feront passer de très bons moments. Et au fil des mangas vous pourrez également découvrir de courts encarts réservés aux "bavardages" de l'auteur, elle aussi très amusante, à l'image de son oeuvre! Bien sûr, l'histoire (les 12 animaux du zodiaque sont en quelque sorte réincarnés dans des humains, la famille Soma) n'est que prétexte au développement relationnel des divers personnages, c'est tout. Mais peut-être que par la suite (je n'en suis qu'au 5ème tome), cela prendra plus d'importance. En bref, pour ceux qui veulent passer de bons moments de détente sans "se prendre la tête", et rire un peu, cette série est pour vous.
L'Immeuble d'en face
J'ai moi aussi bien accroché à cet album. Le style marqué entre manga et BD "classique" est très réussi. Sous forme d'anecdotes de vie commune, la BD nous présente 6 personnages principaux, de palette caractérielle variée et attachante, résidant tous dans le même immeuble et faisant connaissance petit à petit. Si le dessin au début n'est pas encore vraiment défini, on le voit cependant évoluer au fil des pages, le N&B convient tout à fait au style, mais plus que cela, il ajoute au charme sans "chichi" de l'album. Le tout en fait une BD très simple, sans prétention, mais dotée d'un interêt certain. A lire absolument!
Une tragédie américaine
Autant le dire tout de suite, cet album est d'un abord peu facile. Il commence par quelques croquis présentant le personnage de Waldo, se poursuit par une "préface" de Kim Deitch qui est en fait une petite histoire fort bien racontée et qui plonge immédiatement le lecteur dans un sentiment d'étrange, de décalé, de mystérieux. Commence enfin la partie bd, et la complexité ne se réduit pas. Tout au long de ces... 200 pages ? (les pages ne sont pas numérotées), les périodes, présent et souvenirs, rêves, fantasmes, folie et réalité, sont mélangés de telle sorte que la lecture est assez difficile et que ce n'est que tard dans l'album qu'on commence à pouvoir mettre un peu d'ordre dans tout ça. Ce n'est qu'assez tard également qu'on s'aperçoit que ce qui paraissait être une histoire de folie légère recouvre en fait l'histoire du cartoon américain, depuis ses tous débuts (avec, je l'ai appris après, Windsor Mc Cay) jusqu'à nos jours, en passant par les périodes de Walt Disney et du MacCarthysme. Loin de tout idéaliser comme peut l'être la version grand public un peu mièvre, cette histoire est au contraire présentée de façon assez glauque. Sur fond de folie, de promotions canapé, de concurrence acharnée, de vol d'idées et de créations, de débauche de personnel chez le concurrent, de profits, d'ingérence de la politique et de déchéance, ce n'est certes pas le meilleur aspect qui en est montré. En plus de cette complexité au niveau de l'histoire, le dessin n'est pas en reste puisque la mise en page est elle aussi souvent chargée, originale, et parfois carrément géniale (je pense tout particulièrement aux moments où réalité et cartoon se confondent). Visuellement le dessin est lui aussi chargé, et les planches donnent l'impression d'être remplies à craquer. Voilà. Une lecture qui n'est certainement pas des plus faciles, donc, mais qui vaut la peine. Quant à l'objet, eh bien il est cher, c'est vrai (23 euros), mais très beau. L'album, de format moyen, est très épais, le papier de très bonne qualité, la couverture très épaisse et solide. Et vous pourrez y voir dessus une vignette animée, où Waldo assomme un cochon.