Album inhabituellement grand pour un manga, "Kaze No Sho" traite de la période Edo et de ses luttes de pouvoirs, thèmes que l'on retrouve également dans "Lone Wolf & Club", ainsi que La pierre et le sabre chez J'ai Lu et dans une moindre mesure "Le phénix", ces ouvrages ayant en commun une grande richesse au niveau historique.
L'histoire mêle plusieurs genres. Historique tout d'abord, avec de nombreuses références et explications (très bienvenues !), "samouraï" ensuite puisque les combats ne sont pas rares, et policier enfin de par l'enquête et le démêlage d'intrigue qui est raconté.
Le tout est encadré par un prologue et une conclusion qui ont lieu à l'ère Meiji (1899 pour être précis), qui placent l'histoire dans un contexte intéressant.
Au dessin, Taniguchi est comme à son habitude excellent, même si on ne peut que constater un aspect un peu figé lors des combats (par opposition par exemple à "Lone Wolf & Cub" qui lui est très dynamique).
Côté scénario, réalité et fiction sont étroitement mêlés, et l'ensemble me paraît crédible et réussi. "Kaze No Sho" se lit d'une traite et est assez passionnant. Le seul reproche que je pourrais lui faire, c'est justement ce mélange de genres qui influe sur le rythme de l'histoire... on a ainsi parfois l'impression que certains combats sont là pour tenir le lecteur en haleine.
Un dernier mot sur le prix relativement élevé (14 euros) : oui, c'est cher par rapport à la majorité des mangas, mais le format est vraiment grand (le double d'un album habituel), ce qui donne une ampleur appréciable au dessin. L'album est par ailleurs très souple, ce qui permet de le lire sans en casser le dos. Et les explications historiques en fin d'album ne sont pas inutiles.
Que dire de Candélabres... pour copier la personne qui me l'a conseillé : "Candélabres, c'est tout bonnement Candélabrandesque".
C'est une série à part dans la production actuelle, mais une série sublime et touchante. L'histoire avance lentement, mais elle est si envoûtante qu'un autre rythme n'aurait PAS pu mieux retransmettre toutes les émotions. L'histoire est superbement conté, on découvre page après page le rôle de chacun et ce que représente Paul pour ces êtres naissant du feu.
Le dessin très simple d'Algesiras sert à la perfection cette histoire, qui comme elle est sublime, donne au dessin une force et le rend à son tour superbe. Les couleurs instaurent également un univers tantôt sombre, tantôt joyeux... vraiment réussi.
Bref, "Candélabres" est une série qui enchante et nous emmène ailleurs. Je ne peux que rajouter une éloge à cette liste déjà bien fournie. Que ceux qui ne se sont pas encore laissé tenter, feuillettent et lisent cette série...
"Où le regard ne porte pas..." est une vrai bouffée d'oxygène et un moment magique de lecture...
La couverture tout d'abord incite à ouvrir l'album, elle est tout bonnement somptueuse, une invitation au voyage et à la rêverie.
L'histoire est touchante et émouvante. Le rythme est très bien choisi et berce la lecture. Les incrustations de scènes de fantastique cassent un peu le rythme, mais amènent un mystère qu'il nous tarde de découvrir.
Le dessin est beau dans son ensemble, bien sûr les mains ou autres chsoses ne sont pas très belles, mais d'un point de vue générale, il retranscrit parfaitement les émotions et les paysages grandisoses d'Italie.
C'est un album superbe qui nous livre le destin de deux personnages attachants, sur fond de pêche et décors d'Italie sublime. Bref, beaucoup de superlatifs pour un album qui pourrait se suffire à lui-même, mais dont on attend tout de même la suite...
Je l'avoue, j'ai été complètement mort de rire deux fois en lisant cet album. Sinon, le sujet est traité sur un ton comique avec un trait absolument excellent, vivant et savoureux, mais est malheureusement plutôt dramatique.
L'intérêt de cet album est à mon avis de faire réfléchir, et surtout, SURTOUT de donner plein de grandes baffes au lecteur à qui on voudrait faire croire que certaines choses sont inéluctables, que "ah ma pauvre dame si vous ne faites pas ça vous aurez des boutons la grippe ton mari te tromperas t'auras des varices et pis la France en pâtira", au spectateur de ces infos télévisées qu'on hypnotise littéralement pour finalement en arriver à faire passer des conneries monstrueuses que le cerval endormi ne reconnaît plus pour ce qu'elles sont.
Non, c'est pas facile de faire ça avec talent, mais Luz y arrive très bien. Ca fait vraiment du bien à lire. Allez, soulageons-nous et tous ensemble : "[chions] sur le drapeau".
Que dire de cette série ?
Tout d'abord, l'esthétisme et le dessin sautent aux yeux. Ca rappelle le style Art Déco, tout en ayant le détail de dessin d'architecte. Certaines perspectives sont impressionantes, et beaucoup de planches sont de vrais bijoux.
En outre, le monde qu'ont créé là Peeters et Schuiten est non seulement original, mais aussi beau et presque poétique.
Ceci étant dit, tous les albums (qui sont chacun des histoires indépendantes ou presque) ne sont pas de qualité égale au niveau scénario.
Mes préférés sont "La Tour" (grandiose et beau), "La Fièvre d'Urbicande" (un côté fantastique que j'aime bien) et "L'Enfant Penchée" (j'aime l'histoire et aussi cet essai graphique avec l'insertion d'un personnage réel en photographie dans la BD). Par contre, j'aime moins, voire franchement moins, "Les Murailles de Samaris", "Brüssel" et "L'Ombre d'un Homme", même si pour chacun d'entre eux l'histoire est à chaque fois vraiment originale. Je n'ai pas lu "La Route d'Armilia", et "La Frontière Invisible" n'étant pas achevé je ne veux pas le juger encore.
Quant aux Hors-Série, ils sont tout aussi beaux, encore plus poétiques souvent, et particulièrement intéressants (notamment "Le Guide des Cités"), même s'il s'agit en réalité plus de livres d'images avec beaucoup de textes que des BDs.
Le dessin très simpliste (particulièrement au niveau des personnages) et le peu de paroles dans cet album ne donnent pas a priori une impression favorable. Le début non plus, d'ailleurs, où il ne se passe rien. Et en plus chaque page semble être indépendante des autres.
Oui, mais c'est pourtant par cette apparente simplicité que cet album arrive à être profond. A nous parler de sujets éminemment préoccupants et/ou métaphysiques, comme le temps qui passe, notre vie et nos illusions, et bien sûr la mort.
Jason utilise (et maîtrise !) les ellipses d'une façon à la fois déconcertante et pleine de sens : chaque page est séparée des autres comme si elle était une scène à elle seule, une petite touche de pinceau sur la toile de l'histoire. Et la fin de la première partie est tout simplement superbe.
Oeuvre extrêmement touchante, je n'ai cependant pas tout compris... et ça j'aime, ça montre qu'il y a matière à se poser des questions, à chercher, à comprendre.
Je doute qu'il soit possible de donner envie de lire "Attends..." avec un avis, même approfondi. Et on peut malheureusement passer complètement à côté. Mais pour ma part, je trouve cet album superbe.
Quand Virgin, détective privé de son état (enfin le croit-il), reçoit la visite d'une splendide créature qui lui confie une mission dangereuse, retrouver son mari, on peut se dire que tout cela est cousu de fils blancs.
Mais quand tout cela vire au cyber punk, que la charmante, tout compte fait, ressemble plus à Terminator qu'à Marylin, que Virgin n'est pas aussi privé qu'il y paraît, alors l'aventure commence.
Nous sommes en 2050 et Ectis est un des plus gros conglomérats planétaires, mais la belle machine s'est emballée… La lutte est déclenchée entre Caïn Guardar, le maître d'Ectis et l'intelligence artificielle qu'il a créée. L'enjeu : un module qui permettra de contrôler l'ensemble des intelligences cybernétiques. Chaque personnage est un pion dans le grand combat que se livre l'homme et la machine. Virgin (homme ou machine ?) saura-t-il découvrir les vrais responsables de cette machination et pourra-t-il s'affranchir de ses origines ?
Le clonage est certainement l'élément avec lequel les écrivains et les auteurs BD, mais aussi les producteurs au cinéma aiment le plus jouer ! C'est vrai que le sujet, même s'il est tabou, laisse imaginer des tas de possibilités et il y en a encore à explorer. Avec "Ectis" nous sommes plongés dans un univers où la science-fiction dérive sur le clonage, un monde régi par une technologie à la pointe et la création d'êtres parfaits. Ainsi, le protagoniste de cette histoire cyber-punk fait partie de cette race d'hommes qui n'ont pas de souvenirs, qui sont configurés selon les désirs du créateur ! Une façon pour les auteurs de voyager dans une société qui n'a plus de principes, et d'offrir au lecteur une vision apocalyptique de notre monde en 2050.
Cependant, même si le sujet peut être encore plus exploité, il ne doit pas pour autant se répéter. Le scénario de "Ectis" nous semble déjà vu et semble se chercher encore. Même si le scénariste, Nicolas Pona, use de dialogues très vifs, le lecteur aura vite fait le tour de la question en décortiquant les idées de Pona. On aurait souhaité une machination plus diabolique avec moult secrets et rebondissements. Enfin, on peut quand même féliciter le scénariste pour le rythme qu'il offre à la narration et surtout, cette passion que l'on sent chez lui pour la S-F.
Au dessin, Sandro, nous offre un trait agressif qui donne aux personnages le ton qui convient. On sent une grande assurance et une parfaite maîtrise dans les mouvements. Cependant, le découpage reste fort aléatoire nous obligeant de temps en temps à revenir en arrière. On appréciera toutefois le souci du détail et la grandeur des décors, assez vertigineux, il faut le dire.
Bref, même si le premier tome de "Ectis" n'est pas en grand équilibre sur le fil, on ne doute pas que les prochains albums sauront se redresser !
Très bonne surprise à la lecture de ce chef d'oeuvre. Adepte de la ligne claire franco-belge, j'étais quelque peu réservé à l'achat. Il s'agit finalement d'un excellent scénario agrémenté d'un dessin exceptionnel (chaque case est un tableau). Il y a quelques exemplaires sous plastique comportant 6 ex-libris.
Parfum particulier que celui de ce Torso, qui a été honoré de nombreux prix dont le prix Eisner, la plus prestigieuse récompense du comics américain.
Pourtant, cet album est relativement controversé, certains crient au génie, d’autres le trouvent ennuyeux et lourd dans sa mise en page. Le talent de Bendis pose encore une fois question. Certains n’hésitent pas à la comparer à Alan Moore d’autres l’accuse presque d’usurpation.
Pour moi, Bendis est un scénariste de talent, un véritable orfèvre, et ce n’est pas cet album qui changera mon avis, que du contraire. L’homme a un sens peu commun du rythme et du dialogue et trouve toujours la manière de rendre passionnants des schémas narratifs éculés. Il n’y a qu’à voir son valeureux travail sur Daredevil pour se rendre compte de la maîtrise de l’artiste.
Mais la grande nouveauté de cet album, co-scénarisé avec Marc Abdreyko, c’est qu’il nous permet de découvrir Bendis, le dessinateur. Le résultat est tantôt déroutant, tantôt franchement enthousiasmant. Bendis n’a rien d’un virtuose, il ne s’en cache pas. Cet album joue plutôt la carte de la sobriété visuelle (un noir et blanc très tranché, très ombré), l’exubérance vient d’ailleurs, de la mise en page, inventive, maniériste, originale… Tantôt géniale, tantôt franchement agaçante… Les « copier-coller » sont légion, donnant à l’ensemble une facture artificielle et cérébrale qui renforce d’autant, délicieux paradoxe, la puissance de réalité d’un scénario basé sur des faits historiques. Le point fort de cet album réside peut-être dans ce point : c’est en jouant à fond la carte formaliste et le non réalisme de son graphisme et de ses manières, c’est en mélangeant les matériaux (photos et dessin), que Bendis renforce son récit, passionnant de bout en bout, stimulant sans cesse l’imaginaire visuel du lecteur qui complètera par lui-même tout ce que le dessin ne laisse pas voir. Cela a fonctionné sur moi, cela coincera chez d’autres, trop déroutés peut-être par des effets un peu gratuits et démonstratifs.
Même si Torso n’est pas à mon sens le chef d’œuvre tant annoncé, je le recommande néanmoins à tous les esprits aventureux. Ils l’adoreront ou le détesteront, mais garderons le souvenir d’une lecture marquante.
Ah, voilà une série qui m'a surpris ! Je dois avouer que j'étais réticent à l'idée de lire du Blain, représentant de cette nouvelle vague de la BD francophone. Mais j'ai eu l'opportunité de lire les 3 albums d'une traite, alors j'en ai profité.
Eh bien, voilà un auteur à découvrir ! Une histoire vraiment prenante, loin des stéréotypes des histoires de piraterie classiques, des personnages sympathiques, touchants dans leur détresse, grandioses dans leurs faiblesses... Le dessin de Blain peut paraître âpre, dur, et à la fois simple. On peut être rebuté de prime abord, mais l'histoire est tellement prenante qu'on se laisse porter. A ce titre, la couverture du tome 2 est pour moi une pure merveille...
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Kaze No Sho - Le Livre du vent
Album inhabituellement grand pour un manga, "Kaze No Sho" traite de la période Edo et de ses luttes de pouvoirs, thèmes que l'on retrouve également dans "Lone Wolf & Club", ainsi que La pierre et le sabre chez J'ai Lu et dans une moindre mesure "Le phénix", ces ouvrages ayant en commun une grande richesse au niveau historique. L'histoire mêle plusieurs genres. Historique tout d'abord, avec de nombreuses références et explications (très bienvenues !), "samouraï" ensuite puisque les combats ne sont pas rares, et policier enfin de par l'enquête et le démêlage d'intrigue qui est raconté. Le tout est encadré par un prologue et une conclusion qui ont lieu à l'ère Meiji (1899 pour être précis), qui placent l'histoire dans un contexte intéressant. Au dessin, Taniguchi est comme à son habitude excellent, même si on ne peut que constater un aspect un peu figé lors des combats (par opposition par exemple à "Lone Wolf & Cub" qui lui est très dynamique). Côté scénario, réalité et fiction sont étroitement mêlés, et l'ensemble me paraît crédible et réussi. "Kaze No Sho" se lit d'une traite et est assez passionnant. Le seul reproche que je pourrais lui faire, c'est justement ce mélange de genres qui influe sur le rythme de l'histoire... on a ainsi parfois l'impression que certains combats sont là pour tenir le lecteur en haleine. Un dernier mot sur le prix relativement élevé (14 euros) : oui, c'est cher par rapport à la majorité des mangas, mais le format est vraiment grand (le double d'un album habituel), ce qui donne une ampleur appréciable au dessin. L'album est par ailleurs très souple, ce qui permet de le lire sans en casser le dos. Et les explications historiques en fin d'album ne sont pas inutiles.
Candélabres
Que dire de Candélabres... pour copier la personne qui me l'a conseillé : "Candélabres, c'est tout bonnement Candélabrandesque". C'est une série à part dans la production actuelle, mais une série sublime et touchante. L'histoire avance lentement, mais elle est si envoûtante qu'un autre rythme n'aurait PAS pu mieux retransmettre toutes les émotions. L'histoire est superbement conté, on découvre page après page le rôle de chacun et ce que représente Paul pour ces êtres naissant du feu. Le dessin très simple d'Algesiras sert à la perfection cette histoire, qui comme elle est sublime, donne au dessin une force et le rend à son tour superbe. Les couleurs instaurent également un univers tantôt sombre, tantôt joyeux... vraiment réussi. Bref, "Candélabres" est une série qui enchante et nous emmène ailleurs. Je ne peux que rajouter une éloge à cette liste déjà bien fournie. Que ceux qui ne se sont pas encore laissé tenter, feuillettent et lisent cette série...
Où le regard ne porte pas...
"Où le regard ne porte pas..." est une vrai bouffée d'oxygène et un moment magique de lecture... La couverture tout d'abord incite à ouvrir l'album, elle est tout bonnement somptueuse, une invitation au voyage et à la rêverie. L'histoire est touchante et émouvante. Le rythme est très bien choisi et berce la lecture. Les incrustations de scènes de fantastique cassent un peu le rythme, mais amènent un mystère qu'il nous tarde de découvrir. Le dessin est beau dans son ensemble, bien sûr les mains ou autres chsoses ne sont pas très belles, mais d'un point de vue générale, il retranscrit parfaitement les émotions et les paysages grandisoses d'Italie. C'est un album superbe qui nous livre le destin de deux personnages attachants, sur fond de pêche et décors d'Italie sublime. Bref, beaucoup de superlatifs pour un album qui pourrait se suffire à lui-même, mais dont on attend tout de même la suite...
Cambouis
Je l'avoue, j'ai été complètement mort de rire deux fois en lisant cet album. Sinon, le sujet est traité sur un ton comique avec un trait absolument excellent, vivant et savoureux, mais est malheureusement plutôt dramatique. L'intérêt de cet album est à mon avis de faire réfléchir, et surtout, SURTOUT de donner plein de grandes baffes au lecteur à qui on voudrait faire croire que certaines choses sont inéluctables, que "ah ma pauvre dame si vous ne faites pas ça vous aurez des boutons la grippe ton mari te tromperas t'auras des varices et pis la France en pâtira", au spectateur de ces infos télévisées qu'on hypnotise littéralement pour finalement en arriver à faire passer des conneries monstrueuses que le cerval endormi ne reconnaît plus pour ce qu'elles sont. Non, c'est pas facile de faire ça avec talent, mais Luz y arrive très bien. Ca fait vraiment du bien à lire. Allez, soulageons-nous et tous ensemble : "[chions] sur le drapeau".
Les Cités obscures
Que dire de cette série ? Tout d'abord, l'esthétisme et le dessin sautent aux yeux. Ca rappelle le style Art Déco, tout en ayant le détail de dessin d'architecte. Certaines perspectives sont impressionantes, et beaucoup de planches sont de vrais bijoux. En outre, le monde qu'ont créé là Peeters et Schuiten est non seulement original, mais aussi beau et presque poétique. Ceci étant dit, tous les albums (qui sont chacun des histoires indépendantes ou presque) ne sont pas de qualité égale au niveau scénario. Mes préférés sont "La Tour" (grandiose et beau), "La Fièvre d'Urbicande" (un côté fantastique que j'aime bien) et "L'Enfant Penchée" (j'aime l'histoire et aussi cet essai graphique avec l'insertion d'un personnage réel en photographie dans la BD). Par contre, j'aime moins, voire franchement moins, "Les Murailles de Samaris", "Brüssel" et "L'Ombre d'un Homme", même si pour chacun d'entre eux l'histoire est à chaque fois vraiment originale. Je n'ai pas lu "La Route d'Armilia", et "La Frontière Invisible" n'étant pas achevé je ne veux pas le juger encore. Quant aux Hors-Série, ils sont tout aussi beaux, encore plus poétiques souvent, et particulièrement intéressants (notamment "Le Guide des Cités"), même s'il s'agit en réalité plus de livres d'images avec beaucoup de textes que des BDs.
Attends
Le dessin très simpliste (particulièrement au niveau des personnages) et le peu de paroles dans cet album ne donnent pas a priori une impression favorable. Le début non plus, d'ailleurs, où il ne se passe rien. Et en plus chaque page semble être indépendante des autres. Oui, mais c'est pourtant par cette apparente simplicité que cet album arrive à être profond. A nous parler de sujets éminemment préoccupants et/ou métaphysiques, comme le temps qui passe, notre vie et nos illusions, et bien sûr la mort. Jason utilise (et maîtrise !) les ellipses d'une façon à la fois déconcertante et pleine de sens : chaque page est séparée des autres comme si elle était une scène à elle seule, une petite touche de pinceau sur la toile de l'histoire. Et la fin de la première partie est tout simplement superbe. Oeuvre extrêmement touchante, je n'ai cependant pas tout compris... et ça j'aime, ça montre qu'il y a matière à se poser des questions, à chercher, à comprendre. Je doute qu'il soit possible de donner envie de lire "Attends..." avec un avis, même approfondi. Et on peut malheureusement passer complètement à côté. Mais pour ma part, je trouve cet album superbe.
Ectis
Quand Virgin, détective privé de son état (enfin le croit-il), reçoit la visite d'une splendide créature qui lui confie une mission dangereuse, retrouver son mari, on peut se dire que tout cela est cousu de fils blancs. Mais quand tout cela vire au cyber punk, que la charmante, tout compte fait, ressemble plus à Terminator qu'à Marylin, que Virgin n'est pas aussi privé qu'il y paraît, alors l'aventure commence. Nous sommes en 2050 et Ectis est un des plus gros conglomérats planétaires, mais la belle machine s'est emballée… La lutte est déclenchée entre Caïn Guardar, le maître d'Ectis et l'intelligence artificielle qu'il a créée. L'enjeu : un module qui permettra de contrôler l'ensemble des intelligences cybernétiques. Chaque personnage est un pion dans le grand combat que se livre l'homme et la machine. Virgin (homme ou machine ?) saura-t-il découvrir les vrais responsables de cette machination et pourra-t-il s'affranchir de ses origines ? Le clonage est certainement l'élément avec lequel les écrivains et les auteurs BD, mais aussi les producteurs au cinéma aiment le plus jouer ! C'est vrai que le sujet, même s'il est tabou, laisse imaginer des tas de possibilités et il y en a encore à explorer. Avec "Ectis" nous sommes plongés dans un univers où la science-fiction dérive sur le clonage, un monde régi par une technologie à la pointe et la création d'êtres parfaits. Ainsi, le protagoniste de cette histoire cyber-punk fait partie de cette race d'hommes qui n'ont pas de souvenirs, qui sont configurés selon les désirs du créateur ! Une façon pour les auteurs de voyager dans une société qui n'a plus de principes, et d'offrir au lecteur une vision apocalyptique de notre monde en 2050. Cependant, même si le sujet peut être encore plus exploité, il ne doit pas pour autant se répéter. Le scénario de "Ectis" nous semble déjà vu et semble se chercher encore. Même si le scénariste, Nicolas Pona, use de dialogues très vifs, le lecteur aura vite fait le tour de la question en décortiquant les idées de Pona. On aurait souhaité une machination plus diabolique avec moult secrets et rebondissements. Enfin, on peut quand même féliciter le scénariste pour le rythme qu'il offre à la narration et surtout, cette passion que l'on sent chez lui pour la S-F. Au dessin, Sandro, nous offre un trait agressif qui donne aux personnages le ton qui convient. On sent une grande assurance et une parfaite maîtrise dans les mouvements. Cependant, le découpage reste fort aléatoire nous obligeant de temps en temps à revenir en arrière. On appréciera toutefois le souci du détail et la grandeur des décors, assez vertigineux, il faut le dire. Bref, même si le premier tome de "Ectis" n'est pas en grand équilibre sur le fil, on ne doute pas que les prochains albums sauront se redresser !
La Vengeance du Comte Skarbek
Très bonne surprise à la lecture de ce chef d'oeuvre. Adepte de la ligne claire franco-belge, j'étais quelque peu réservé à l'achat. Il s'agit finalement d'un excellent scénario agrémenté d'un dessin exceptionnel (chaque case est un tableau). Il y a quelques exemplaires sous plastique comportant 6 ex-libris.
Torso
Parfum particulier que celui de ce Torso, qui a été honoré de nombreux prix dont le prix Eisner, la plus prestigieuse récompense du comics américain. Pourtant, cet album est relativement controversé, certains crient au génie, d’autres le trouvent ennuyeux et lourd dans sa mise en page. Le talent de Bendis pose encore une fois question. Certains n’hésitent pas à la comparer à Alan Moore d’autres l’accuse presque d’usurpation. Pour moi, Bendis est un scénariste de talent, un véritable orfèvre, et ce n’est pas cet album qui changera mon avis, que du contraire. L’homme a un sens peu commun du rythme et du dialogue et trouve toujours la manière de rendre passionnants des schémas narratifs éculés. Il n’y a qu’à voir son valeureux travail sur Daredevil pour se rendre compte de la maîtrise de l’artiste. Mais la grande nouveauté de cet album, co-scénarisé avec Marc Abdreyko, c’est qu’il nous permet de découvrir Bendis, le dessinateur. Le résultat est tantôt déroutant, tantôt franchement enthousiasmant. Bendis n’a rien d’un virtuose, il ne s’en cache pas. Cet album joue plutôt la carte de la sobriété visuelle (un noir et blanc très tranché, très ombré), l’exubérance vient d’ailleurs, de la mise en page, inventive, maniériste, originale… Tantôt géniale, tantôt franchement agaçante… Les « copier-coller » sont légion, donnant à l’ensemble une facture artificielle et cérébrale qui renforce d’autant, délicieux paradoxe, la puissance de réalité d’un scénario basé sur des faits historiques. Le point fort de cet album réside peut-être dans ce point : c’est en jouant à fond la carte formaliste et le non réalisme de son graphisme et de ses manières, c’est en mélangeant les matériaux (photos et dessin), que Bendis renforce son récit, passionnant de bout en bout, stimulant sans cesse l’imaginaire visuel du lecteur qui complètera par lui-même tout ce que le dessin ne laisse pas voir. Cela a fonctionné sur moi, cela coincera chez d’autres, trop déroutés peut-être par des effets un peu gratuits et démonstratifs. Même si Torso n’est pas à mon sens le chef d’œuvre tant annoncé, je le recommande néanmoins à tous les esprits aventureux. Ils l’adoreront ou le détesteront, mais garderons le souvenir d’une lecture marquante.
Isaac le pirate
Ah, voilà une série qui m'a surpris ! Je dois avouer que j'étais réticent à l'idée de lire du Blain, représentant de cette nouvelle vague de la BD francophone. Mais j'ai eu l'opportunité de lire les 3 albums d'une traite, alors j'en ai profité. Eh bien, voilà un auteur à découvrir ! Une histoire vraiment prenante, loin des stéréotypes des histoires de piraterie classiques, des personnages sympathiques, touchants dans leur détresse, grandioses dans leurs faiblesses... Le dessin de Blain peut paraître âpre, dur, et à la fois simple. On peut être rebuté de prime abord, mais l'histoire est tellement prenante qu'on se laisse porter. A ce titre, la couverture du tome 2 est pour moi une pure merveille...