"Là-bas" est la deuxième collaboration entre le génial Didier Tronchet et sa compagne Anne Sibran, après un "Quartier évanoui" un peu moins convaincant. "Là-bas" est surtout l'adaption du roman aux teintes autobiographiques, "Bleu figuier", d'Anne Sibran.
On comprend dès lors pourquoi toute la narration off se fait du point de vue de la fille Mercadal; cette narration est d'ailleurs un des points faibles de cet ouvrage : trop utilisée, elle donne parfois l'impression de lire un roman illustré, comme s'il manquait une étape dans la transcription du livre en bande dessinée.
Bien heureusement, cette oeuvre aux couleurs chaudes et lumineuses a également de nombreuses qualités : économie, des mots comme des effets de style faciles, pudeur des sentiments, nostalgie d'un ailleurs à jamais perdu et pourtant aussi palpable que si le lecteur lui-même revenait des plages de Bab-el-Oued et du marché de la Lyre. Et un dessin merveilleux, parfois un peu naïf et maladroit mais extrêmement touchant. La séquence finale et ses palmiers en bord de Seine est de ce point de vue magistrale.
Tronchet a su se mettre au service du scénario de Sibran et le résultat est exemplaire. Habitué à ses critiques cyniques et à ses grandioses portraits de loosers, cette lecture m'a confirmé que Tronchet avait plus d'une corde à son arc et que moi, je suis fan de son art.
Encore une fois, la note est à relativiser dès lors que l'on parle de BD érotique. Les scénarios ne sont pas bien originaux, mais Giovanna Casotto, dans la lignée de ses oeuvres précédentes, fait preuve d'une maîtrise rare avec son dessin noir et blanc auquel elle ajoute des touches de couleur. Le résultat est somptueux et confirme qu'elle est bien l'une des plus grandes dessinatrices de la bande dessinée érotique.
On se demande parfois si Vuillemin n'est pas moins crade que Reiser, lol. Un recueil d'histoires gores où Reiser montre qu'il n'a aucun tabou (pédophilie, zoophilie, travelos, partouzes...). Extrêmement drôle mais qui ne plaira probablement pas à tout le monde tant c'est cru. Le prix paraît par contre excessivement cher, je l'ai trouvé à 6 € en occase dans un état impeccable.
"Vagabond" n'a qu'un defaut pour moi, celui d'être paru en France après "L'habitant de l'infini", qui reste ma référence pour ce qui est des quêtes d'un samouraï dans le Japon médiéval.
Takezo n'a qu'un objectif : devenir le meilleur combattant au sabre du Japon, et pour cela il parcourt le Japon de dojo en dojo pour se confronter a l'élite du sabre et perfectionner sa technique.
Le dessin est excellent, même s'il manque parfois d'un peu de lisibilité pour moi. Même si les scènes de combats sont nombreuses, le scénario n'en est pas oublié pour autant, et les personnages (même secondaires) sont assez fouillés. Quelques flashbacks et allégories rajoutent une dimension supplémentaire à ce manga d'action en lui insufflant un peu plus de réflexion et de recul.
Un très bon manga.
Une fois habitué au dessin particulier de l'auteur, on est totalement plongé dans l'atmosphère étouffante de ce manga. Pourquoi le train a-t'il déraillé, que va-t'il arriver aux survivants ? Qu'y'a-t'il dehors, et pourquoi ?
Une ambiance opressante très bien rendue et des personnages recherchés font de ce manga un agréable moment de lecture.
Faites l'effort de passer outre la laideur des couvertures (les couleurs choisies !) pour vous y plonger. ;o)
L'album à l'humour le plus noir de Binet. Le dessin minimaliste sert bien ce recit "autobiographique" montrant le jeune Binet confronté à la rigidité et la dureté de l'institution, sorte de pensionat religieux lugubre. Je suis un inconditionnel des Bidochon et de l'humour de Binet, donc je ne suis pas vraiment objectif, mais je trouve cette BD très drole sous la couche de noirceur qui l'enveloppe. A lire, même si vous n'êtes pas à proprement parler un amateur du trait assez special de l'auteur.
Ce road movie à la française est une trés bonne surprise pour moi. Le propos noir à souhait, décrit de manière exemplaire l'inéluctable descente aux enfers de deux garçons dont le moindre que l'on puisse dire, est qu'ils sont complètement paumés. Illustrée par un graphisme simple et sobre, l'histoire se lit comme on regarde un bon film de genre, avec intérêt, et le souffle haletant.
Comme rubrique-à-brac, trucs-en-vrac compile la verve et la dérision de Gotlib. Bref, si on aime le style de cet auteur qui est vraiment à part dans le landerneau de la bd, on ne peut être déçu.
Mmmh, quelle découverte que ce Angus Powderhill. De la H-F toute fraiche et qui ne tombe pas dans les clichés maintes fois revus, ça devient rare de nos jours. En voila un très bon exemple : scénario soigné qui ne s'arrête pas à une simple narration mais qui met aussi le lecteur face à des réflexions dont certaines sont classiques, il est vrai, mais d'autres plus audacieuses (et il faut avouer que prendre une jeune fille cul-de-jatte pour héroïne est particulièrement osé).
Le premier tome se clôt en nous laissant comprendre que toute la suite se passera dans une dimension différente, ce qui est très alléchant à mon goût.
Le dessin est superbe (je posterai une dédicace de Bailly dès que j'aurai le temps, l'est doué Vincent) et nous immerge encore plus dans cette histoire à la fois naïve et originale.
A découvrir pour les amateur de H-F et les autres !
Je viens de lire le tome 2 : ma note reste inchangée, mais je n'ai plus le même avis sur cette bd. J'ai un peu de mal avec le dessin, qui manque parfois de détail malgré le talent de l'auteur, mais le scénario, lui, prend une direction vraiment intéressante...
Un album qui mélangerait "Jean-Claude Tergal" et "La terre sans mal" ? Non merci... Mais mon libraire est convaincant.
J'ai abordé cet album auquel je ne croyais pas trop avec autant de neutralité que possible. Bonne surprise, le dessin de Tronchet est superbe pour cette histoire de paradis perdu, et on oublie très vite le côté Tergal qui me faisait si peur.
Les couleurs sont choisies avec soin, une France grise, un Alger jaune, une vie triste pour un passé gai.
L'histoire est prenante, touchante, le mode de narration ne m'a pas génée, au contraire je suis plus facilement rentrée dedans grâce aux "je", "tu", qui prennent le lecteur et l'enrôlent comme narrateur.
Un album magnifique.
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Là-bas
"Là-bas" est la deuxième collaboration entre le génial Didier Tronchet et sa compagne Anne Sibran, après un "Quartier évanoui" un peu moins convaincant. "Là-bas" est surtout l'adaption du roman aux teintes autobiographiques, "Bleu figuier", d'Anne Sibran. On comprend dès lors pourquoi toute la narration off se fait du point de vue de la fille Mercadal; cette narration est d'ailleurs un des points faibles de cet ouvrage : trop utilisée, elle donne parfois l'impression de lire un roman illustré, comme s'il manquait une étape dans la transcription du livre en bande dessinée. Bien heureusement, cette oeuvre aux couleurs chaudes et lumineuses a également de nombreuses qualités : économie, des mots comme des effets de style faciles, pudeur des sentiments, nostalgie d'un ailleurs à jamais perdu et pourtant aussi palpable que si le lecteur lui-même revenait des plages de Bab-el-Oued et du marché de la Lyre. Et un dessin merveilleux, parfois un peu naïf et maladroit mais extrêmement touchant. La séquence finale et ses palmiers en bord de Seine est de ce point de vue magistrale. Tronchet a su se mettre au service du scénario de Sibran et le résultat est exemplaire. Habitué à ses critiques cyniques et à ses grandioses portraits de loosers, cette lecture m'a confirmé que Tronchet avait plus d'une corde à son arc et que moi, je suis fan de son art.
Pornostars
Encore une fois, la note est à relativiser dès lors que l'on parle de BD érotique. Les scénarios ne sont pas bien originaux, mais Giovanna Casotto, dans la lignée de ses oeuvres précédentes, fait preuve d'une maîtrise rare avec son dessin noir et blanc auquel elle ajoute des touches de couleur. Le résultat est somptueux et confirme qu'elle est bien l'une des plus grandes dessinatrices de la bande dessinée érotique.
Fous d'amour
On se demande parfois si Vuillemin n'est pas moins crade que Reiser, lol. Un recueil d'histoires gores où Reiser montre qu'il n'a aucun tabou (pédophilie, zoophilie, travelos, partouzes...). Extrêmement drôle mais qui ne plaira probablement pas à tout le monde tant c'est cru. Le prix paraît par contre excessivement cher, je l'ai trouvé à 6 € en occase dans un état impeccable.
Vagabond
"Vagabond" n'a qu'un defaut pour moi, celui d'être paru en France après "L'habitant de l'infini", qui reste ma référence pour ce qui est des quêtes d'un samouraï dans le Japon médiéval. Takezo n'a qu'un objectif : devenir le meilleur combattant au sabre du Japon, et pour cela il parcourt le Japon de dojo en dojo pour se confronter a l'élite du sabre et perfectionner sa technique. Le dessin est excellent, même s'il manque parfois d'un peu de lisibilité pour moi. Même si les scènes de combats sont nombreuses, le scénario n'en est pas oublié pour autant, et les personnages (même secondaires) sont assez fouillés. Quelques flashbacks et allégories rajoutent une dimension supplémentaire à ce manga d'action en lui insufflant un peu plus de réflexion et de recul. Un très bon manga.
Dragon Head
Une fois habitué au dessin particulier de l'auteur, on est totalement plongé dans l'atmosphère étouffante de ce manga. Pourquoi le train a-t'il déraillé, que va-t'il arriver aux survivants ? Qu'y'a-t'il dehors, et pourquoi ? Une ambiance opressante très bien rendue et des personnages recherchés font de ce manga un agréable moment de lecture. Faites l'effort de passer outre la laideur des couvertures (les couleurs choisies !) pour vous y plonger. ;o)
L'Institution
L'album à l'humour le plus noir de Binet. Le dessin minimaliste sert bien ce recit "autobiographique" montrant le jeune Binet confronté à la rigidité et la dureté de l'institution, sorte de pensionat religieux lugubre. Je suis un inconditionnel des Bidochon et de l'humour de Binet, donc je ne suis pas vraiment objectif, mais je trouve cette BD très drole sous la couche de noirceur qui l'enveloppe. A lire, même si vous n'êtes pas à proprement parler un amateur du trait assez special de l'auteur.
Nuit Noire
Ce road movie à la française est une trés bonne surprise pour moi. Le propos noir à souhait, décrit de manière exemplaire l'inéluctable descente aux enfers de deux garçons dont le moindre que l'on puisse dire, est qu'ils sont complètement paumés. Illustrée par un graphisme simple et sobre, l'histoire se lit comme on regarde un bon film de genre, avec intérêt, et le souffle haletant.
Trucs en Vrac
Comme rubrique-à-brac, trucs-en-vrac compile la verve et la dérision de Gotlib. Bref, si on aime le style de cet auteur qui est vraiment à part dans le landerneau de la bd, on ne peut être déçu.
Angus Powderhill
Mmmh, quelle découverte que ce Angus Powderhill. De la H-F toute fraiche et qui ne tombe pas dans les clichés maintes fois revus, ça devient rare de nos jours. En voila un très bon exemple : scénario soigné qui ne s'arrête pas à une simple narration mais qui met aussi le lecteur face à des réflexions dont certaines sont classiques, il est vrai, mais d'autres plus audacieuses (et il faut avouer que prendre une jeune fille cul-de-jatte pour héroïne est particulièrement osé). Le premier tome se clôt en nous laissant comprendre que toute la suite se passera dans une dimension différente, ce qui est très alléchant à mon goût. Le dessin est superbe (je posterai une dédicace de Bailly dès que j'aurai le temps, l'est doué Vincent) et nous immerge encore plus dans cette histoire à la fois naïve et originale. A découvrir pour les amateur de H-F et les autres ! Je viens de lire le tome 2 : ma note reste inchangée, mais je n'ai plus le même avis sur cette bd. J'ai un peu de mal avec le dessin, qui manque parfois de détail malgré le talent de l'auteur, mais le scénario, lui, prend une direction vraiment intéressante...
Là-bas
Un album qui mélangerait "Jean-Claude Tergal" et "La terre sans mal" ? Non merci... Mais mon libraire est convaincant. J'ai abordé cet album auquel je ne croyais pas trop avec autant de neutralité que possible. Bonne surprise, le dessin de Tronchet est superbe pour cette histoire de paradis perdu, et on oublie très vite le côté Tergal qui me faisait si peur. Les couleurs sont choisies avec soin, une France grise, un Alger jaune, une vie triste pour un passé gai. L'histoire est prenante, touchante, le mode de narration ne m'a pas génée, au contraire je suis plus facilement rentrée dedans grâce aux "je", "tu", qui prennent le lecteur et l'enrôlent comme narrateur. Un album magnifique.