Très bonne surprise à la lecture de ce chef d'oeuvre. Adepte de la ligne claire franco-belge, j'étais quelque peu réservé à l'achat. Il s'agit finalement d'un excellent scénario agrémenté d'un dessin exceptionnel (chaque case est un tableau). Il y a quelques exemplaires sous plastique comportant 6 ex-libris.
Parfum particulier que celui de ce Torso, qui a été honoré de nombreux prix dont le prix Eisner, la plus prestigieuse récompense du comics américain.
Pourtant, cet album est relativement controversé, certains crient au génie, d’autres le trouvent ennuyeux et lourd dans sa mise en page. Le talent de Bendis pose encore une fois question. Certains n’hésitent pas à la comparer à Alan Moore d’autres l’accuse presque d’usurpation.
Pour moi, Bendis est un scénariste de talent, un véritable orfèvre, et ce n’est pas cet album qui changera mon avis, que du contraire. L’homme a un sens peu commun du rythme et du dialogue et trouve toujours la manière de rendre passionnants des schémas narratifs éculés. Il n’y a qu’à voir son valeureux travail sur Daredevil pour se rendre compte de la maîtrise de l’artiste.
Mais la grande nouveauté de cet album, co-scénarisé avec Marc Abdreyko, c’est qu’il nous permet de découvrir Bendis, le dessinateur. Le résultat est tantôt déroutant, tantôt franchement enthousiasmant. Bendis n’a rien d’un virtuose, il ne s’en cache pas. Cet album joue plutôt la carte de la sobriété visuelle (un noir et blanc très tranché, très ombré), l’exubérance vient d’ailleurs, de la mise en page, inventive, maniériste, originale… Tantôt géniale, tantôt franchement agaçante… Les « copier-coller » sont légion, donnant à l’ensemble une facture artificielle et cérébrale qui renforce d’autant, délicieux paradoxe, la puissance de réalité d’un scénario basé sur des faits historiques. Le point fort de cet album réside peut-être dans ce point : c’est en jouant à fond la carte formaliste et le non réalisme de son graphisme et de ses manières, c’est en mélangeant les matériaux (photos et dessin), que Bendis renforce son récit, passionnant de bout en bout, stimulant sans cesse l’imaginaire visuel du lecteur qui complètera par lui-même tout ce que le dessin ne laisse pas voir. Cela a fonctionné sur moi, cela coincera chez d’autres, trop déroutés peut-être par des effets un peu gratuits et démonstratifs.
Même si Torso n’est pas à mon sens le chef d’œuvre tant annoncé, je le recommande néanmoins à tous les esprits aventureux. Ils l’adoreront ou le détesteront, mais garderons le souvenir d’une lecture marquante.
Ah, voilà une série qui m'a surpris ! Je dois avouer que j'étais réticent à l'idée de lire du Blain, représentant de cette nouvelle vague de la BD francophone. Mais j'ai eu l'opportunité de lire les 3 albums d'une traite, alors j'en ai profité.
Eh bien, voilà un auteur à découvrir ! Une histoire vraiment prenante, loin des stéréotypes des histoires de piraterie classiques, des personnages sympathiques, touchants dans leur détresse, grandioses dans leurs faiblesses... Le dessin de Blain peut paraître âpre, dur, et à la fois simple. On peut être rebuté de prime abord, mais l'histoire est tellement prenante qu'on se laisse porter. A ce titre, la couverture du tome 2 est pour moi une pure merveille...
La vie la vraie, avec des gens qui sont comme nous : ils s'aiment, ils se préparent un thé, ils prennent un bain, bref, une vie comme la nôtre, sans fioriture, sans héroïsme déboulant.
Rien à signaler, quoi.
C'est cela, la force de cet album, entre deux explosions de chez Delcourt, entre deux épées de chez Soleil, on se retrouve : "hé mais c'est moi ça !". Oui, "L'immeuble d'en face", c'est chez nous.
Après le tome 1 de L'Année du dragon, et en attendant le tome 2, Vanyda sort comme une grande son propre album, franche réussite. Dessins héritant à la fois du style manga et franco-belge, en noir et blanc (la couleur y serait de trop), j'y ai accroché immédiatement.
Faites-lui une place dans votre bibliothèque !
Nouvelle incursion dans le domaine de l'autobiographie pour Vincent Vanoli. Là où "Sentiers Battus" était un album auquel on pouvait reprocher un manque de liant, "Pour une poignée de polenta" est en revanche une incontestable réussite. Vanoli y aborde avec une grande tendresse la question de ses origines italiennes en commençant par le souvenir d'une nuit d'enfance, à la mort d'un oncle. Des Abruzzes aux Appenins, on suit avec un réel plaisir l'évocation de ce pays à la fois si proche et si étranger dans le coeur de l'auteur.
Le format adopté est très simple : 2 cases par planche, et c'est parti sur cinq chapitres indépendants mais qui forment un tout, un ensemble homogène et construit. Avec son style inimitable, Vanoli sait faire naître des parfums d'Italie avec trois fois rien : une ombre, une forme grise rappelant un cyprès, un tunnel abrupt pour le bord de mer sur la route de la Spezia. C'est à la fois très personnel et commun à ce que l'inconscient populaire garde de l'Italie lorsqu'on en revient.
Reste alors la famille, les parents, la Lorraine pour Vanoli. Sentiments aigres-doux pour quelques jours passés en leur compagnie, qui va donner lieu à de savoureuses scènes. Comme si parents et enfants n'en finissaient jamais de se redécouvrir... tant qu'on n'a pas exploré complètement son passé, sa terre.
Un superbe album où l'on sent que l'auteur s'est vraiment fait plaisir, le ton est très mesuré mais sensible, poétique et tendre. Une fois de plus Vanoli démontre tout son talent.
Je ne note ici que les histoires longues et non les gags de deux pages que je ne lis pas. Les histoires complètes sont vraiment très drôles. Et tellement dépourvues de réel intérêt qu'elles en deviennent incontournables. Greg est un génie.
Voilà une BD extraordinaire d'humour, d'inventivité, d'originalité et de beauté. La nouvelle série "Lanfeust des Etoiles" est tout aussi réussie. Je pense qu'après Tintin, Lucky Luke et Asterix, nous sommes face à un nouveau héros culte qui deviendra très vite un classique.
Album qui détonne apparemment dans la collection Tohu Bohu de par son côté univers fantasy / fantastique prononcé, c'est bien parce que j'aime assez cette collection et que le dessin avait l'air attirant que je l'ai lu.
Et bizarrement, en le refermant j'ai eu le sentiment que j'aimais cet album, sans cependant savoir pourquoi. O_o
Pourtant les éléments très classiques qui pourraient en faire une énième sous-copie d'un genre surexploité ne sont pas absents : jeune garçon dans lequel on devine un potentiel important, magie un peu mystérieuse manipulée par les kurrans (qu'on pourrait croire être une caste de sorciers), incompréhension et rejet des gens "normaux", épreuves assez mystérieuses, etc.
Et pourtant cet album est différent. Il raconte plutôt un parcours initiatique, une vie. Et presque de manière annexe un monde qu'on devine largement travaillé, étudié, bâti et dont ne transparaissent que quelques éléments.
Tout en nuances, les personnages ont tout de même des caractères assez marqués. Entre Roré, presque une ermite, Tsoué, jeune garçon un peu fougueux mais qui veut réussir, Bonga, vieux bonhomme éminemment sympathique, c'est toute une famille qu'on retrouve.
En fait je ne sais toujours pas pourquoi j'aime cet album. On pourrait lui faire certains reproches assez "vrais" (quasiment pas d'action, rythme assez inhabituel, coupure plutôt marquée lorsque Bonga arrive, etc.), mais pourtant il se démarque et charme ! On sent derrière l'univers décrit un gros travail d'élaboration et de réflexion, et possiblement la matière à quelques autres tomes...
De fait, pour en avoir parlé aux auteurs, ils vont peut-être un jour faire un album sur les Kurran rouges, de vrais fous furieux vivants de façon intense et frénétique. Le rythme de la narration serait alors lui aussi beaucoup plus intense, syncopé, alors qu'ici il est au contraire très contemplatif, calme, paisible, s'écoulant comme une rivière... en parfait accord avec ce que sont les Kurrans bleus. Si d'ailleurs vous avez l'occasion de les voir en festival, allez-y ! Ils sont absolument charmants, passionnants, ont plein de choses à dire, et gagnent à être connus.
Non, je ne fais pas de publicité gratuite, c'est complètement sincère. :)
En tout cas, jetez un oeil à cet album.
Ouf...
Je viens de lire le deuxieme tome...
J'en suis encore bouleversé...
Je n'ai sans doute pas assez de recul encore, mais tout me porte à dire pour l'instant que c'est un monument...
Un véritable monument, du genre qui restera marquant au fil des âges...
Ca doit déjà faire un quart d'heure que je l'ai lu, et j'ai encore la chair de poule...
Cet album exprime tout mes fantasmes... L'immensité, la pleinitude, la tendresse, la rebelion, la nature, la vie de nomade...
Le dessin n'est plus une fin en lui même, c'est un support pour l'imagination, une plate forme de décollage pour d'autres mondes...
Des mondes beaux, riches, à la nature exuberante, au climat doux, aux pluies chaudes et aux chaleurs tiedes...
La couleur, absente du dessin, explose dans l'esprit, et s'adapte aux envies de chacun...
Comme précédement, il ne se passe rien, ou presque...
Et pourtant, on est captivé par le rythme lent et doux de cette histoire, bercé par sa tranquilité, ému par sa tendresse...
Chaque page est le siege d'une émotion: joie, tristesse, rire, amour, amusement, révolte...
Chaque paysage est un immense bol d'air, une hymne a l'évasion...
Chaque parole est une perle, chacune sonne juste...
Chaque visage vit, bouge, tremble, frissone...
Chaque rencontre est enrichissante, chaque personnage un héros du quotidient...
C'est con a dire, mais c'est sans doute l'une des toutes meilleures bds que j'ai pu lire...
Le genre de bd qui fait rire et pleurer en même temps à chaque page, sans pour autant utiliser d'artifice, sans forcer les sentiments, sans tomber dans le mélo...
Le genre de bd qu'il est douloureux de fermer tant le monde réel semble fade a coté...
Le genre de bd qui donne envie de partir marcher un an au Népal, d'aller construire des écoles en Afrique, de s'acheter une ferme dans le Larsac...
Le genre de bd qu'on a envie de relire aussitot, et qui pourtant ne se laisse pas relire, tant chaque détail vous a déja impregné...
Le genre des bds qu'on encadre dans son salon...
Bref, le pur chef d'oeuvre...
A lire de préférence accompagné de rock psychedelic des années 70, tant l'histoire est hippie...
Enfin, j'espere vous avoir donné envie de la lire, et que vous ne le regretterez pas... Cette bd m'a sans doute autant plu grace a l'exploitation de mes fantasmes de vie les plus profonds, mais j'ose esperer ne pas être le seul a les avoir, et ainsi ne pas être le seul a pouvoir ressentir cela de cet ouvrage...
Il est des Bd qui ne ressemblent à aucune autre, et dont la poésie est réellement touchante...
Ah y a pas à dire : l'ambiance méditérannéenne c'est quelque chose ! Et là, cette BD la retranscrit à merveille, avec son ciel bleu... L'étranger, bien qu'anglais, est le marseillais pure souche déjà d'apparence, et puis de par son attitude...
Cette bd, c'est quelque chose de rafraîchissant, qui transporte, et dans laquelle les 90 pages passent tellement vite...
Les dessins sont également très jolis, doux, agréables... Et puis ces couleurs claires et douces donnent un trait si particulier à la BD...
Que dire de la couverture, si simple et si belle, si accrocheuse ?
Cette BD, je pense qu'il faut la lire, ce n'est pas un coup de coeur banal qui mérite une note correcte et qu'il serait bien de lire, non, c'est une excellente bd, qu'il faut lire parce que ça en vaut vraiment la peine et qu'on n'en trouve plus beaucoup des comme ça.
Rien qu'à regarder le paysage, le ciel bleu, on sent tout le parfum du sud, c'est vraiment un moment d'évasion...
EDIT : second tome :
Un 2ème tome peut-être un cran en dessous du premier, mais néanmoins très bon.J'en attendais beaucoup (forcément un premier tome pareil), et je suis ravie. C'est drôle, ça change et pourtant c'est la même magie, même poésie...Je ne m'attendais pas à ça mais je ne suis pas déçue.
Cette série est à ne pas manquer selon moi, pour sa finesse et la magie qu'elle dégage...
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La Vengeance du Comte Skarbek
Très bonne surprise à la lecture de ce chef d'oeuvre. Adepte de la ligne claire franco-belge, j'étais quelque peu réservé à l'achat. Il s'agit finalement d'un excellent scénario agrémenté d'un dessin exceptionnel (chaque case est un tableau). Il y a quelques exemplaires sous plastique comportant 6 ex-libris.
Torso
Parfum particulier que celui de ce Torso, qui a été honoré de nombreux prix dont le prix Eisner, la plus prestigieuse récompense du comics américain. Pourtant, cet album est relativement controversé, certains crient au génie, d’autres le trouvent ennuyeux et lourd dans sa mise en page. Le talent de Bendis pose encore une fois question. Certains n’hésitent pas à la comparer à Alan Moore d’autres l’accuse presque d’usurpation. Pour moi, Bendis est un scénariste de talent, un véritable orfèvre, et ce n’est pas cet album qui changera mon avis, que du contraire. L’homme a un sens peu commun du rythme et du dialogue et trouve toujours la manière de rendre passionnants des schémas narratifs éculés. Il n’y a qu’à voir son valeureux travail sur Daredevil pour se rendre compte de la maîtrise de l’artiste. Mais la grande nouveauté de cet album, co-scénarisé avec Marc Abdreyko, c’est qu’il nous permet de découvrir Bendis, le dessinateur. Le résultat est tantôt déroutant, tantôt franchement enthousiasmant. Bendis n’a rien d’un virtuose, il ne s’en cache pas. Cet album joue plutôt la carte de la sobriété visuelle (un noir et blanc très tranché, très ombré), l’exubérance vient d’ailleurs, de la mise en page, inventive, maniériste, originale… Tantôt géniale, tantôt franchement agaçante… Les « copier-coller » sont légion, donnant à l’ensemble une facture artificielle et cérébrale qui renforce d’autant, délicieux paradoxe, la puissance de réalité d’un scénario basé sur des faits historiques. Le point fort de cet album réside peut-être dans ce point : c’est en jouant à fond la carte formaliste et le non réalisme de son graphisme et de ses manières, c’est en mélangeant les matériaux (photos et dessin), que Bendis renforce son récit, passionnant de bout en bout, stimulant sans cesse l’imaginaire visuel du lecteur qui complètera par lui-même tout ce que le dessin ne laisse pas voir. Cela a fonctionné sur moi, cela coincera chez d’autres, trop déroutés peut-être par des effets un peu gratuits et démonstratifs. Même si Torso n’est pas à mon sens le chef d’œuvre tant annoncé, je le recommande néanmoins à tous les esprits aventureux. Ils l’adoreront ou le détesteront, mais garderons le souvenir d’une lecture marquante.
Isaac le pirate
Ah, voilà une série qui m'a surpris ! Je dois avouer que j'étais réticent à l'idée de lire du Blain, représentant de cette nouvelle vague de la BD francophone. Mais j'ai eu l'opportunité de lire les 3 albums d'une traite, alors j'en ai profité. Eh bien, voilà un auteur à découvrir ! Une histoire vraiment prenante, loin des stéréotypes des histoires de piraterie classiques, des personnages sympathiques, touchants dans leur détresse, grandioses dans leurs faiblesses... Le dessin de Blain peut paraître âpre, dur, et à la fois simple. On peut être rebuté de prime abord, mais l'histoire est tellement prenante qu'on se laisse porter. A ce titre, la couverture du tome 2 est pour moi une pure merveille...
L'Immeuble d'en face
La vie la vraie, avec des gens qui sont comme nous : ils s'aiment, ils se préparent un thé, ils prennent un bain, bref, une vie comme la nôtre, sans fioriture, sans héroïsme déboulant. Rien à signaler, quoi. C'est cela, la force de cet album, entre deux explosions de chez Delcourt, entre deux épées de chez Soleil, on se retrouve : "hé mais c'est moi ça !". Oui, "L'immeuble d'en face", c'est chez nous. Après le tome 1 de L'Année du dragon, et en attendant le tome 2, Vanyda sort comme une grande son propre album, franche réussite. Dessins héritant à la fois du style manga et franco-belge, en noir et blanc (la couleur y serait de trop), j'y ai accroché immédiatement. Faites-lui une place dans votre bibliothèque !
Pour une poignée de polenta
Nouvelle incursion dans le domaine de l'autobiographie pour Vincent Vanoli. Là où "Sentiers Battus" était un album auquel on pouvait reprocher un manque de liant, "Pour une poignée de polenta" est en revanche une incontestable réussite. Vanoli y aborde avec une grande tendresse la question de ses origines italiennes en commençant par le souvenir d'une nuit d'enfance, à la mort d'un oncle. Des Abruzzes aux Appenins, on suit avec un réel plaisir l'évocation de ce pays à la fois si proche et si étranger dans le coeur de l'auteur. Le format adopté est très simple : 2 cases par planche, et c'est parti sur cinq chapitres indépendants mais qui forment un tout, un ensemble homogène et construit. Avec son style inimitable, Vanoli sait faire naître des parfums d'Italie avec trois fois rien : une ombre, une forme grise rappelant un cyprès, un tunnel abrupt pour le bord de mer sur la route de la Spezia. C'est à la fois très personnel et commun à ce que l'inconscient populaire garde de l'Italie lorsqu'on en revient. Reste alors la famille, les parents, la Lorraine pour Vanoli. Sentiments aigres-doux pour quelques jours passés en leur compagnie, qui va donner lieu à de savoureuses scènes. Comme si parents et enfants n'en finissaient jamais de se redécouvrir... tant qu'on n'a pas exploré complètement son passé, sa terre. Un superbe album où l'on sent que l'auteur s'est vraiment fait plaisir, le ton est très mesuré mais sensible, poétique et tendre. Une fois de plus Vanoli démontre tout son talent.
Achille Talon
Je ne note ici que les histoires longues et non les gags de deux pages que je ne lis pas. Les histoires complètes sont vraiment très drôles. Et tellement dépourvues de réel intérêt qu'elles en deviennent incontournables. Greg est un génie.
Lanfeust de Troy
Voilà une BD extraordinaire d'humour, d'inventivité, d'originalité et de beauté. La nouvelle série "Lanfeust des Etoiles" est tout aussi réussie. Je pense qu'après Tintin, Lucky Luke et Asterix, nous sommes face à un nouveau héros culte qui deviendra très vite un classique.
L'Éveil du Kurran
Album qui détonne apparemment dans la collection Tohu Bohu de par son côté univers fantasy / fantastique prononcé, c'est bien parce que j'aime assez cette collection et que le dessin avait l'air attirant que je l'ai lu. Et bizarrement, en le refermant j'ai eu le sentiment que j'aimais cet album, sans cependant savoir pourquoi. O_o Pourtant les éléments très classiques qui pourraient en faire une énième sous-copie d'un genre surexploité ne sont pas absents : jeune garçon dans lequel on devine un potentiel important, magie un peu mystérieuse manipulée par les kurrans (qu'on pourrait croire être une caste de sorciers), incompréhension et rejet des gens "normaux", épreuves assez mystérieuses, etc. Et pourtant cet album est différent. Il raconte plutôt un parcours initiatique, une vie. Et presque de manière annexe un monde qu'on devine largement travaillé, étudié, bâti et dont ne transparaissent que quelques éléments. Tout en nuances, les personnages ont tout de même des caractères assez marqués. Entre Roré, presque une ermite, Tsoué, jeune garçon un peu fougueux mais qui veut réussir, Bonga, vieux bonhomme éminemment sympathique, c'est toute une famille qu'on retrouve. En fait je ne sais toujours pas pourquoi j'aime cet album. On pourrait lui faire certains reproches assez "vrais" (quasiment pas d'action, rythme assez inhabituel, coupure plutôt marquée lorsque Bonga arrive, etc.), mais pourtant il se démarque et charme ! On sent derrière l'univers décrit un gros travail d'élaboration et de réflexion, et possiblement la matière à quelques autres tomes... De fait, pour en avoir parlé aux auteurs, ils vont peut-être un jour faire un album sur les Kurran rouges, de vrais fous furieux vivants de façon intense et frénétique. Le rythme de la narration serait alors lui aussi beaucoup plus intense, syncopé, alors qu'ici il est au contraire très contemplatif, calme, paisible, s'écoulant comme une rivière... en parfait accord avec ce que sont les Kurrans bleus. Si d'ailleurs vous avez l'occasion de les voir en festival, allez-y ! Ils sont absolument charmants, passionnants, ont plein de choses à dire, et gagnent à être connus. Non, je ne fais pas de publicité gratuite, c'est complètement sincère. :) En tout cas, jetez un oeil à cet album.
Lupus
Ouf... Je viens de lire le deuxieme tome... J'en suis encore bouleversé... Je n'ai sans doute pas assez de recul encore, mais tout me porte à dire pour l'instant que c'est un monument... Un véritable monument, du genre qui restera marquant au fil des âges... Ca doit déjà faire un quart d'heure que je l'ai lu, et j'ai encore la chair de poule... Cet album exprime tout mes fantasmes... L'immensité, la pleinitude, la tendresse, la rebelion, la nature, la vie de nomade... Le dessin n'est plus une fin en lui même, c'est un support pour l'imagination, une plate forme de décollage pour d'autres mondes... Des mondes beaux, riches, à la nature exuberante, au climat doux, aux pluies chaudes et aux chaleurs tiedes... La couleur, absente du dessin, explose dans l'esprit, et s'adapte aux envies de chacun... Comme précédement, il ne se passe rien, ou presque... Et pourtant, on est captivé par le rythme lent et doux de cette histoire, bercé par sa tranquilité, ému par sa tendresse... Chaque page est le siege d'une émotion: joie, tristesse, rire, amour, amusement, révolte... Chaque paysage est un immense bol d'air, une hymne a l'évasion... Chaque parole est une perle, chacune sonne juste... Chaque visage vit, bouge, tremble, frissone... Chaque rencontre est enrichissante, chaque personnage un héros du quotidient... C'est con a dire, mais c'est sans doute l'une des toutes meilleures bds que j'ai pu lire... Le genre de bd qui fait rire et pleurer en même temps à chaque page, sans pour autant utiliser d'artifice, sans forcer les sentiments, sans tomber dans le mélo... Le genre de bd qu'il est douloureux de fermer tant le monde réel semble fade a coté... Le genre de bd qui donne envie de partir marcher un an au Népal, d'aller construire des écoles en Afrique, de s'acheter une ferme dans le Larsac... Le genre de bd qu'on a envie de relire aussitot, et qui pourtant ne se laisse pas relire, tant chaque détail vous a déja impregné... Le genre des bds qu'on encadre dans son salon... Bref, le pur chef d'oeuvre... A lire de préférence accompagné de rock psychedelic des années 70, tant l'histoire est hippie... Enfin, j'espere vous avoir donné envie de la lire, et que vous ne le regretterez pas... Cette bd m'a sans doute autant plu grace a l'exploitation de mes fantasmes de vie les plus profonds, mais j'ose esperer ne pas être le seul a les avoir, et ainsi ne pas être le seul a pouvoir ressentir cela de cet ouvrage...
Où le regard ne porte pas...
Il est des Bd qui ne ressemblent à aucune autre, et dont la poésie est réellement touchante... Ah y a pas à dire : l'ambiance méditérannéenne c'est quelque chose ! Et là, cette BD la retranscrit à merveille, avec son ciel bleu... L'étranger, bien qu'anglais, est le marseillais pure souche déjà d'apparence, et puis de par son attitude... Cette bd, c'est quelque chose de rafraîchissant, qui transporte, et dans laquelle les 90 pages passent tellement vite... Les dessins sont également très jolis, doux, agréables... Et puis ces couleurs claires et douces donnent un trait si particulier à la BD... Que dire de la couverture, si simple et si belle, si accrocheuse ? Cette BD, je pense qu'il faut la lire, ce n'est pas un coup de coeur banal qui mérite une note correcte et qu'il serait bien de lire, non, c'est une excellente bd, qu'il faut lire parce que ça en vaut vraiment la peine et qu'on n'en trouve plus beaucoup des comme ça. Rien qu'à regarder le paysage, le ciel bleu, on sent tout le parfum du sud, c'est vraiment un moment d'évasion... EDIT : second tome : Un 2ème tome peut-être un cran en dessous du premier, mais néanmoins très bon.J'en attendais beaucoup (forcément un premier tome pareil), et je suis ravie. C'est drôle, ça change et pourtant c'est la même magie, même poésie...Je ne m'attendais pas à ça mais je ne suis pas déçue. Cette série est à ne pas manquer selon moi, pour sa finesse et la magie qu'elle dégage...