Je trouve Raymond Calbuth encore meilleur que Jean-Claude Tergal. La meilleure oeuvre de Tronchet à mon avis. C'est à se pisser dessus tellement Raymond et Monique sont beauf. De la vache qui rit et ses paquets impossibles à la paix dans le monde en passant par le génocide des spermatozoïdes ou la séance photo des radios de Monique, tout y passe! Un patchwork de beaufitude d'une tendresse malgré tout évidente. Allez hop, semaine prochaine scrabble avec les Gaburnot!
A noter que des 7 tomes actuellement disponibles, les 6 premiers sont des rééditions de 4 albums grand format parus précédemment chez Glénat. D'ailleurs je vais déposer une plainte parce que ça fait tout moche sur mon étagère si je les mets à côté donc je sépare et c'est pas logique (sujet trivial penserez-vous mais primordial pour mon bien être).
Jeune historien et bdéphile, je crois que cette tétralogie est à inscrire dans les annales de la bande dessinée. Le scénario a l'art de ne pas tomber dans un anticléricalisme bête et méchant style Triangle secret. L'intrigue est parfaitement construite et tient le lecteur en haleine. Vivement le dernier (ou la fin d'une série). J'avoue que je serai triste de ne pas voir cette bd se terminer: il faut savoir mettre un point final et ne pas faire du XIII.
L'intégrale attirait mon regard dans les rayons de la libraire depuis un certain temps, la critique d'ArzaK m'aura finalement aidé à me décider!
C'est incontestablement une réussite.
Si comme moi vous aimez les histoires dans la veine du "Roi cyclope" ou des "Légendes des contrées oubliées", vous pouvez y aller sans craintes. La magie opère peut etre un peu moins bien que dans les deux séries précitées mais "Les lumières de l'Amalou" reste une oeuvre plus que recommandable pour les amateurs de contes pour grands enfants(*).
(*)Au sens propre, hein...
Je lis cette série dans les Lanfeust mag et je trouve ça carrément génial ! J'achèterai la bd quand j'aurai de l'argent en propriété.
Les dessins sont jolie avec des fois dessiné Tarquin ou Latil (auteurs bds).
Les gags sont à se tordre de rire, je ne me lasse jamais de ce genre d'humour un peu bête.
J'adore le chien de Will appelé Klébert qui va sur toutes les jambes des femmes.
Bref, c'est à acheter absolument.
Rien que la couverture en dit déjà long sur la BD. Un boxeur à l’air rageur, un dessin sombre qui laisse imaginer qu’il en va de même du récit. Et en 4ème de couverture, ceci : « Ils vont payer. Tous jusqu’au dernier. » Le ton est donné. Un parfum de revanche plane dans l’air …
Voici donc un beau bouquin, de taille imposante, d’un papier de qualité.
On plonge avec Astier dans le monde de la boxe, avec ses champions, ses combats de guerriers, ses magouilles et aussi ses losers. L’ambiance est lourde, il n’y a pas de place ici pour la légèreté ou l’humour, fut-il noir. J’ai toujours été fasciné par l’univers du noble art, les règles qui le régissent, la sueur, les larmes et le sang qui l’accompagnent.
Et on retrouve tout cela dans cette histoire. Associé au talent de conteur de Laurent Astier. Autant dire que je n’ai eu aucun mal à m’immerger dans l’histoire.
Pourtant, il y a une qualité que ne possède pas cette BD, c’est l’originalité. Prenez un personnage à la Rocky Balboa (je parle de l’éternel loser du premier film) et plongez le dans un environnement à la Sin City. Vous obtiendrez Gong.
La vengeance, la femme fatale qui déclenche la révolte du héros, la narration à la première personne, le héros dur à cuire au cœur tendre, le monde dangereux et nauséeux dans lequel évolue notre boxeur, rien de neuf là-dedans. Même le traitement graphique n’est pas sans rappeler le style de Miller et son Noir & Blanc de génie.
Seul le dénouement varie, et finalement c’est la partie la moins réussie, car trop rapidement expédiée à mon goût.
Alors que dire pour résumer tout cela ? Cette BD vaut définitivement le coup, elle est parfaitement maîtrisée, mais ses influences ne passent pas inaperçues et créent un effet de déjà vu qui ne vous lâche pas. Mais tant qu’à manquer d’originalité, autant le faire dans une BD de qualité, et c’est le cas ici. À découvrir donc.
Beaucoup de gens considèrent Watchmen comme l’ultime chef d’œuvre de Moore. À mon humble avis, sans vouloir nier la force de son histoire de super-héros vieillissants, je crois qu’il n’a rien fait de mieux à ce jour que V for Vendetta. Ici point de super-héros. Le personnage principal, V, est bel et bien masqué, porte la cape et un costume identifiable, mais c’est dans le cadre du « rôle » qu’il joue, comme les comédiens de la Grèce antique ou du Nô oriental (le théâtre traditionnel japonais).
V n’a pas de nom, pas d’identité propre, car V échappe à toute classification, à tout ordre imposé. V n’est plus une personne, mais un concept, une idée.
Dans un monde post-apocalyptique (bien que l’histoire se déroule en 1997-98, à l’instar du New-York 97 de John Carpenter), l’Angleterre est aux mains d’une dictature qui s’appuie sur une organisation très rigide.
La Voix, outil de propagande du régime en place, le Nez, l’équivalent de la police d’investigation, l’Oreille, qui épie les moindres paroles, faits et gestes des citoyens, et la Main, véritable force de frappe et de maintien de l’ordre, sont les différents « organes » du pouvoir. Le tout sous le commandement de la Tête, autrement dit de l’homme qui en concertation avec son super-ordinateur, prend toutes les décisions.
Dans ce contexte, V est comme un chien dans un jeu de quilles. V se rebelle, V se fait le défenseur et le porte-parole de la liberté bafouée.
Alan Moore ne fait pas l’apologie de l’anarchie, comme on pourrait le croire au premier abord. Cette notion l’intéresse et il en profite pour nous livrer ses réflexions à ce sujet. Mais le fond du propos de Moore n’est pas là. Ce qu’il défend, ce dont V est l’étendard (et c’est peut-être également la raison pour laquelle il n’a pas de visage humain), c’est avant tout la liberté de penser.
Et pourtant V est également un terroriste au sens strict du terme. Il fait exploser des monuments, assassine ceux qui représentent le pouvoir et méritent de mourir selon lui. N’oublions pas le « Vendetta » du titre. Par moment, on se demande si c’est l’esprit de vengeance pure qui guide V, ou l’idéal dont il se fait l’icône …
Alan Moore, comme à son habitude, développe un monde complexe et n’a pas peur d’entrer dans les détails. Les personnages sont nombreux, mais tous très justes dans leurs traitements et leurs évolutions.
Certains butteront sur un dessin austère, un trait dur. Il est vrai que le style de Lloyd n’est pas des plus engageants. Je soupçonne même Moore de choisir ses dessinateurs selon ce critère. Ça lui permet de s’assurer de faire passer le scénario avant le dessin, de capturer toute l’attention du lecteur et de la diriger sur l’histoire.
Le revers de la médaille, c’est que cela décourage nombre de lecteurs potentiels, plus attachés à la qualité graphique d’une BD. Et là encore, j’ai ma petite hypothèse. Moore l’a prouvé maintes fois dans ses travaux, il ne laisse rien au hasard. Et il me paraît évident également qu’il fournit à chaque fois un travail énorme, dense, très complet qui doit lui demander beaucoup d’investissement. Il n’est donc pas impossible qu’il exige en retour de ses lecteurs un effort de lecture et de concentration à la hauteur de ses œuvres … ce qui cadredrait aussi avec le côté mégalo du personnage …
Moore est définitivement un phénomène hors-norme.
J’ai craqué pour cet album. Giroud et Lax nous refont le coup des « Oubliés d’Annam » : le récit qui mêle un destin individuel à la grande Histoire. Petite histoire et grande Histoire dans un seul récit. C’est un exercice d’équilibriste pas toujours évident à accomplir sans tomber dans les pièges du roman historique lourd et pesant. Et à ce titre « Les Oubliés d’Annam » me laissait un peu sur ma faim. Ici, je trouve qu’ils ont réussis ce qu’ils avaient en partie raté dans « Les Oubliés d’Annam » : articuler les deux histoires de manière marquante et significative, sans que l’une paraisse prétexte de l’autre. Ici l’équilibre est trouvé, tout est imbriqué l’un dans l’autre avec grande habilité. Cette histoire d’amour entre un homme et sa délatrice n’est pas seulement une histoire d’amour romanesque comme on peut en voir des centaines… mais une belle illustration de l’histoire d’un peuple (la Roumanie) qui doit se réconcilier avec lui-même, après la chute d’une dictature. Qu’on le veuille où non, après une dictature, le supplicié retrouve son bourreau et il doit vivre avec lui, impossible de faire autrement… La chose nous est racontée au travers de ce couple avec sensibilité et justesse. Là c’est vraiment la petite histoire qui nous permet de mieux comprendre la grande.
Autre idée géniale : celle du timbre et celle de la fausse héroïne de la révolution. Un pays après une dictature doit briser ses statues, casser ses mythes et ses constructions historiques fabriquées par le régime pour retrouver l’individu, dans toute sa singularité. Décidément ce scénario frise le génial. Il permet de saisir tant de choses.
« Pourquoi je ne mets pas cinq étoiles ? » me demanderez-vous. Et bien parce que malgré toutes ces qualités de fonds, y’a quand même des dialogues et des explications que j’ai trouvés un peu pesantes… Et puis y’a quelques petits problèmes de rythmes dans le récit et quelques clichés un peu agaçants…
Selon moi, on est passé près du chef d’œuvre, mais on a affaire à un très bel album. Le dessin de Lax y est d’ailleurs très beau, exit les sales couleurs du premier tome des Oubliées d’Annam.
Ben pour moi c'est comme Obelix je ne connais pas grand chose aux mangas et en lisant les avis sur Bdtheque j'ai décidé d'acheter le volume 1 de Monster pour découvrir. Mon seul regret est de n'avoir acheté que ce volume 1. L'histoire qui peut paraître "simplette" au départ devient de plus en plus intrigante, le rythme s'accélère le découpage des cases et les dessins sont vraiment excellents et tout ça au final devient bien passionnant. Il va falloir que je coure dès demain chez mon libraire préféré pour me procurer les tomes suivants.
Il m'a fallu un petit laps de temps pour m'habituer aux conventions de lecture (le manga est publié dans le sens de lecture original soit de droite à gauche) mais une fois assimilé quel régal !
Si les autres volumes sont aussi bons mon avis pourra évoluer vers les 5 étoiles.
J'ai longuement hésité entre le culte et le franchement bien mais le dessin a trancher... En effet, le dessin est tres agréable mais il n'est pas assez détailler selon moi(on dirait meme du manga parfois). Cependant il donne assez bien avec l'histoire qui, elle, est exceptionnel. Tout est si bien ordonné ! Je trouve ca meme dommage que Phenomenum devienne une série : on pouvait tres bien s'arreter a l'opus 0 ! Enfin bon, il méritait vraiment d'etre dans les séléctions a Angouleme dommage qu'il n'ait eu aucun prix... Pour finir, je le répète encore : NE VOUS FIEZ PAS A LA COUVERTURE !
PS : Vous ne trouvez pas que le papier des BD de chez Glénat est un peu léger ?
Un manga très émouvant, bien raconté, dessin superbe.
Pour une fois pas d'histoire de yakusa (rare venant d'ikegami).
J'ai beaucoup aimé, ca s'inscrit dans les mangas qui sortent de l'ordinaire comme le cheminot ou quartier lointain.
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Raymond Calbuth
Je trouve Raymond Calbuth encore meilleur que Jean-Claude Tergal. La meilleure oeuvre de Tronchet à mon avis. C'est à se pisser dessus tellement Raymond et Monique sont beauf. De la vache qui rit et ses paquets impossibles à la paix dans le monde en passant par le génocide des spermatozoïdes ou la séance photo des radios de Monique, tout y passe! Un patchwork de beaufitude d'une tendresse malgré tout évidente. Allez hop, semaine prochaine scrabble avec les Gaburnot! A noter que des 7 tomes actuellement disponibles, les 6 premiers sont des rééditions de 4 albums grand format parus précédemment chez Glénat. D'ailleurs je vais déposer une plainte parce que ça fait tout moche sur mon étagère si je les mets à côté donc je sépare et c'est pas logique (sujet trivial penserez-vous mais primordial pour mon bien être).
Le Troisième Testament
Jeune historien et bdéphile, je crois que cette tétralogie est à inscrire dans les annales de la bande dessinée. Le scénario a l'art de ne pas tomber dans un anticléricalisme bête et méchant style Triangle secret. L'intrigue est parfaitement construite et tient le lecteur en haleine. Vivement le dernier (ou la fin d'une série). J'avoue que je serai triste de ne pas voir cette bd se terminer: il faut savoir mettre un point final et ne pas faire du XIII.
Les Lumières de l'Amalou
L'intégrale attirait mon regard dans les rayons de la libraire depuis un certain temps, la critique d'ArzaK m'aura finalement aidé à me décider! C'est incontestablement une réussite. Si comme moi vous aimez les histoires dans la veine du "Roi cyclope" ou des "Légendes des contrées oubliées", vous pouvez y aller sans craintes. La magie opère peut etre un peu moins bien que dans les deux séries précitées mais "Les lumières de l'Amalou" reste une oeuvre plus que recommandable pour les amateurs de contes pour grands enfants(*). (*)Au sens propre, hein...
Will
Je lis cette série dans les Lanfeust mag et je trouve ça carrément génial ! J'achèterai la bd quand j'aurai de l'argent en propriété. Les dessins sont jolie avec des fois dessiné Tarquin ou Latil (auteurs bds). Les gags sont à se tordre de rire, je ne me lasse jamais de ce genre d'humour un peu bête. J'adore le chien de Will appelé Klébert qui va sur toutes les jambes des femmes. Bref, c'est à acheter absolument.
Gong
Rien que la couverture en dit déjà long sur la BD. Un boxeur à l’air rageur, un dessin sombre qui laisse imaginer qu’il en va de même du récit. Et en 4ème de couverture, ceci : « Ils vont payer. Tous jusqu’au dernier. » Le ton est donné. Un parfum de revanche plane dans l’air … Voici donc un beau bouquin, de taille imposante, d’un papier de qualité. On plonge avec Astier dans le monde de la boxe, avec ses champions, ses combats de guerriers, ses magouilles et aussi ses losers. L’ambiance est lourde, il n’y a pas de place ici pour la légèreté ou l’humour, fut-il noir. J’ai toujours été fasciné par l’univers du noble art, les règles qui le régissent, la sueur, les larmes et le sang qui l’accompagnent. Et on retrouve tout cela dans cette histoire. Associé au talent de conteur de Laurent Astier. Autant dire que je n’ai eu aucun mal à m’immerger dans l’histoire. Pourtant, il y a une qualité que ne possède pas cette BD, c’est l’originalité. Prenez un personnage à la Rocky Balboa (je parle de l’éternel loser du premier film) et plongez le dans un environnement à la Sin City. Vous obtiendrez Gong. La vengeance, la femme fatale qui déclenche la révolte du héros, la narration à la première personne, le héros dur à cuire au cœur tendre, le monde dangereux et nauséeux dans lequel évolue notre boxeur, rien de neuf là-dedans. Même le traitement graphique n’est pas sans rappeler le style de Miller et son Noir & Blanc de génie. Seul le dénouement varie, et finalement c’est la partie la moins réussie, car trop rapidement expédiée à mon goût. Alors que dire pour résumer tout cela ? Cette BD vaut définitivement le coup, elle est parfaitement maîtrisée, mais ses influences ne passent pas inaperçues et créent un effet de déjà vu qui ne vous lâche pas. Mais tant qu’à manquer d’originalité, autant le faire dans une BD de qualité, et c’est le cas ici. À découvrir donc.
V pour Vendetta
Beaucoup de gens considèrent Watchmen comme l’ultime chef d’œuvre de Moore. À mon humble avis, sans vouloir nier la force de son histoire de super-héros vieillissants, je crois qu’il n’a rien fait de mieux à ce jour que V for Vendetta. Ici point de super-héros. Le personnage principal, V, est bel et bien masqué, porte la cape et un costume identifiable, mais c’est dans le cadre du « rôle » qu’il joue, comme les comédiens de la Grèce antique ou du Nô oriental (le théâtre traditionnel japonais). V n’a pas de nom, pas d’identité propre, car V échappe à toute classification, à tout ordre imposé. V n’est plus une personne, mais un concept, une idée. Dans un monde post-apocalyptique (bien que l’histoire se déroule en 1997-98, à l’instar du New-York 97 de John Carpenter), l’Angleterre est aux mains d’une dictature qui s’appuie sur une organisation très rigide. La Voix, outil de propagande du régime en place, le Nez, l’équivalent de la police d’investigation, l’Oreille, qui épie les moindres paroles, faits et gestes des citoyens, et la Main, véritable force de frappe et de maintien de l’ordre, sont les différents « organes » du pouvoir. Le tout sous le commandement de la Tête, autrement dit de l’homme qui en concertation avec son super-ordinateur, prend toutes les décisions. Dans ce contexte, V est comme un chien dans un jeu de quilles. V se rebelle, V se fait le défenseur et le porte-parole de la liberté bafouée. Alan Moore ne fait pas l’apologie de l’anarchie, comme on pourrait le croire au premier abord. Cette notion l’intéresse et il en profite pour nous livrer ses réflexions à ce sujet. Mais le fond du propos de Moore n’est pas là. Ce qu’il défend, ce dont V est l’étendard (et c’est peut-être également la raison pour laquelle il n’a pas de visage humain), c’est avant tout la liberté de penser. Et pourtant V est également un terroriste au sens strict du terme. Il fait exploser des monuments, assassine ceux qui représentent le pouvoir et méritent de mourir selon lui. N’oublions pas le « Vendetta » du titre. Par moment, on se demande si c’est l’esprit de vengeance pure qui guide V, ou l’idéal dont il se fait l’icône … Alan Moore, comme à son habitude, développe un monde complexe et n’a pas peur d’entrer dans les détails. Les personnages sont nombreux, mais tous très justes dans leurs traitements et leurs évolutions. Certains butteront sur un dessin austère, un trait dur. Il est vrai que le style de Lloyd n’est pas des plus engageants. Je soupçonne même Moore de choisir ses dessinateurs selon ce critère. Ça lui permet de s’assurer de faire passer le scénario avant le dessin, de capturer toute l’attention du lecteur et de la diriger sur l’histoire. Le revers de la médaille, c’est que cela décourage nombre de lecteurs potentiels, plus attachés à la qualité graphique d’une BD. Et là encore, j’ai ma petite hypothèse. Moore l’a prouvé maintes fois dans ses travaux, il ne laisse rien au hasard. Et il me paraît évident également qu’il fournit à chaque fois un travail énorme, dense, très complet qui doit lui demander beaucoup d’investissement. Il n’est donc pas impossible qu’il exige en retour de ses lecteurs un effort de lecture et de concentration à la hauteur de ses œuvres … ce qui cadredrait aussi avec le côté mégalo du personnage … Moore est définitivement un phénomène hors-norme.
La Fille aux Ibis
J’ai craqué pour cet album. Giroud et Lax nous refont le coup des « Oubliés d’Annam » : le récit qui mêle un destin individuel à la grande Histoire. Petite histoire et grande Histoire dans un seul récit. C’est un exercice d’équilibriste pas toujours évident à accomplir sans tomber dans les pièges du roman historique lourd et pesant. Et à ce titre « Les Oubliés d’Annam » me laissait un peu sur ma faim. Ici, je trouve qu’ils ont réussis ce qu’ils avaient en partie raté dans « Les Oubliés d’Annam » : articuler les deux histoires de manière marquante et significative, sans que l’une paraisse prétexte de l’autre. Ici l’équilibre est trouvé, tout est imbriqué l’un dans l’autre avec grande habilité. Cette histoire d’amour entre un homme et sa délatrice n’est pas seulement une histoire d’amour romanesque comme on peut en voir des centaines… mais une belle illustration de l’histoire d’un peuple (la Roumanie) qui doit se réconcilier avec lui-même, après la chute d’une dictature. Qu’on le veuille où non, après une dictature, le supplicié retrouve son bourreau et il doit vivre avec lui, impossible de faire autrement… La chose nous est racontée au travers de ce couple avec sensibilité et justesse. Là c’est vraiment la petite histoire qui nous permet de mieux comprendre la grande. Autre idée géniale : celle du timbre et celle de la fausse héroïne de la révolution. Un pays après une dictature doit briser ses statues, casser ses mythes et ses constructions historiques fabriquées par le régime pour retrouver l’individu, dans toute sa singularité. Décidément ce scénario frise le génial. Il permet de saisir tant de choses. « Pourquoi je ne mets pas cinq étoiles ? » me demanderez-vous. Et bien parce que malgré toutes ces qualités de fonds, y’a quand même des dialogues et des explications que j’ai trouvés un peu pesantes… Et puis y’a quelques petits problèmes de rythmes dans le récit et quelques clichés un peu agaçants… Selon moi, on est passé près du chef d’œuvre, mais on a affaire à un très bel album. Le dessin de Lax y est d’ailleurs très beau, exit les sales couleurs du premier tome des Oubliées d’Annam.
Monster
Ben pour moi c'est comme Obelix je ne connais pas grand chose aux mangas et en lisant les avis sur Bdtheque j'ai décidé d'acheter le volume 1 de Monster pour découvrir. Mon seul regret est de n'avoir acheté que ce volume 1. L'histoire qui peut paraître "simplette" au départ devient de plus en plus intrigante, le rythme s'accélère le découpage des cases et les dessins sont vraiment excellents et tout ça au final devient bien passionnant. Il va falloir que je coure dès demain chez mon libraire préféré pour me procurer les tomes suivants. Il m'a fallu un petit laps de temps pour m'habituer aux conventions de lecture (le manga est publié dans le sens de lecture original soit de droite à gauche) mais une fois assimilé quel régal ! Si les autres volumes sont aussi bons mon avis pourra évoluer vers les 5 étoiles.
Phenomenum
J'ai longuement hésité entre le culte et le franchement bien mais le dessin a trancher... En effet, le dessin est tres agréable mais il n'est pas assez détailler selon moi(on dirait meme du manga parfois). Cependant il donne assez bien avec l'histoire qui, elle, est exceptionnel. Tout est si bien ordonné ! Je trouve ca meme dommage que Phenomenum devienne une série : on pouvait tres bien s'arreter a l'opus 0 ! Enfin bon, il méritait vraiment d'etre dans les séléctions a Angouleme dommage qu'il n'ait eu aucun prix... Pour finir, je le répète encore : NE VOUS FIEZ PAS A LA COUVERTURE ! PS : Vous ne trouvez pas que le papier des BD de chez Glénat est un peu léger ?
Yuko (Nouvelles de littérature japonaise)
Un manga très émouvant, bien raconté, dessin superbe. Pour une fois pas d'histoire de yakusa (rare venant d'ikegami). J'ai beaucoup aimé, ca s'inscrit dans les mangas qui sortent de l'ordinaire comme le cheminot ou quartier lointain.