Alors que je suis loin d'être un fan de Bilal, j'ai trouvé que ce recueil était une perle d'humour noir. C'est vraiment cynique et on rit parfois un peu jaune. La première histoire traite de l'endoctrinement et on peut dire que ça leur retombe bien sur la gueule! J'ai adoré la planète sans retour, dans l'esprit on dirait du Franquin. Les dessins ne sont pas extraordinaires quand on voit ce que Bilal a pu faire par la suite.
Assurément la meilleure oeuvre de Bilal avec sa nouvelles trilogie du sommeil du monstre. Les dessins sont superbes, le bleu de la femme piège m'ayant particulièrement marqué. L'atmosphère est claustrophobique à souhait, le scénario est brillant, notamment dans Froid Equateur qui clôt la série de manière magistrale. On peut regrèter quelques longueurs dans la femme piège mais cette "nonchalance" dans le scénario colle parfaitement à l'ambiance de ce second tome et nous permet de nous arrêter sur les dessins qui n'ont jamais été aussi divins chez Bilal.
C'est sur que ça ne doit pas plaire à tout le monde car ce n'est pas d'un accès des plus faciles et sans être en extase devant toutes les oeuvres de Bilal, je ne peux que reconnaître qu'il a réalisé ici une oeuvre majeure dans l'histoire de la bande dessinée.
Je tiens à préciser que mon avis ne sera pas très objectif. En effet de toutes les bd que j'ai pu lire jusqu'à présent, HK est la seule à me procurer autant de plaisir lorsque je la lis. Tout est absolument parfait dans cette série. Le scénario bien évidemment, extrêmement riche en rebondissements et en coups de théâtre, le dessin, vif et énergique, avec des angles de vues à couper le souffle, le sens du rythme, quasi cinématographique... On suit réellement l'histoire d'HK (Hollister Karl / Hérault Kevin) avec un plaisir grandissant d'albums en albums. Une TOTALE réussite.
Chester Brown fait passer les émotions admirablement bien, celles ci s'intensifiant au fil de l'histoire, au fur et à mesure que l'on apprend à connaitre les personnages.
De plus l'auteur nous fait ressentir beaucoup de choses uniquement grâce aux dessins qui comportent souvent peu de textes.
Une bd vraiment touchante qui plaira au plus grand nombre.
Encore une fois, je suis totalement en désaccord avec l'avis du posteur Cassidy. Mettons les choses au clair... La Bd, c'est comme la littérature ou tout autre art : Tout est affaire de subjectivité, qu'elle soit encensée ou non par la critique. Ceci dit, personnellement, j'ai plutôt apprécié.
L'histoire se tient et nous montre la société américaine des années 60, son ambiance contestataire si particulière à cette époque, mais d'un point de vue individuel: ni bon, ni mauvais, sans morale. Car le sujet principal est surtout la difficulté de trouver sa place quand on se sent "différent" des normes en place. Quand on sait que l'on sera rejeté, admettre SA différence, etc. , etc. ... C'est pas forcément nouveau... et alors !
Le traitement graphique est plutôt intéressant, j'ai bien accroché.
Notons enfin que Cruse a passé plus de 3 ans en auto-édition pour créer et éditer cette BD, les éditeurs américains n'en voulant pas. Certes elle peut déranger...
Je ne suis pas critique, et en tant que lectrice, je vous conseille chaudement cette BD !
Vivre la vie comme on l'entend, fuir ses soucis et faire abstraction du monde qui nous entoure, vivre au jour le jour, c'est ce que nos protagonistes vont tenter de vivre. Fuir son quotidien, c'est aussi ce que nous apportent, à nous lecteurs, Cazaux et Soufflard. Gilles Cazaux (Mémoires d'un incapable chez Vents d'Ouest) nous offre un dessin frais aux couleurs oniriques et atypiques. Une légèreté nous envahis, une décontraction totale devant ce trait vif et généreux que le dessinateur nous apporte. Quant à Soufflard, il sait allier la poésie à l'humour grinçant tout en entraînant le lecteur dans un road-movie haletant. Le scénariste fait preuve d'un talent indéniable et nous convie à partager son univers particulier avec grande attention.
Bref, ce premier tome de la collection "Un Monde" chez Casterman devrait séduire une large gamme de lecteurs. "Vieillir, c'est pas pour les p'tites natures" se lit rigoureusement, avec un intérêt total pour le travail des deux auteurs qu'on ne peut s'empêcher de féliciter.
Dorison et Alice nous propose une histoire extrêmement complexe qui nécessite parfois des relectures et un dessin très pointu dans cette très bonne BD moyen-ageuse. Le récit baigne dans la théologie et le mysticisme; on est à mi chemin entre le nom de la rose et les aventuriers de l'arche perdu. Ceci dit c'est vraiment efficace et les couvertures sont parmis les plus belles qu'il m'ait été donné de voir. Tout est parfois un peu trop alambiquée, notamment en ce qui concerne l'énigme mais les personnages sont superbement développés, la rédemption qui entoure chacun d'eux ne tombe jamais dans le pathos trop facile et la fin est tout bonnement haletante (en 4 tomes qui plus est, c'est bien) et le fameux comte de Veynes campe un "méchant" comme on en voit rarement.
Vraiment, ce one-shot est une très bonne surprise !
Très sentimental, il ne tombe pourtant pas dans le roman à l'eau de rose et pourrait faire quelque peu penser à Sambre non pas par l'histoire ni le scénario, mais plus par l'ambiance qui s'en dégage...
Pierre-Yves Gabrion se lance ici en solo dans un ouvrage de grande qualité, aussi bien au niveau du scénario, assez original, qu'au niveau des illustrations détaillées et en couleur directe.
L'histoire, qui s'étend sur 62 planches (en petit format, dommage), est bien amenée et permet de nous faire découvrir les personnages bien particuliers du petit village de Salicorne.
La narration quant à elle est assez originale, mellant une "voix off" assez discrete mais nécessaire, au déroulement de l'histoire entrecoupée de séquences en flashback, mais qui ne déroute pas le lecteur.
Les illustrations sont quant à elles de bonne qualité, et Gabrion utilise ici les cadrages à bon escient, laissant passer un message dans l'ensemble de ce qu'il dessine.
Le trait est à la fois rond et détaillé, et allié à la mise en couleur directe aux teintes pastels permet d'instaurer cette ambiance tres particulière, presque "hors du temps".
Lisez "les Rameaux de Salicorne", vous ne serez pas déçu !
Eh bien, c'est pas moi qui ferai baisser la moyenne de cette série... excellentissime !
Attention, c'est tout de même très triste. L'histoire de l'"idiot du village", muet de surcrois, et qui se fait brimer (le mot est faible) par tout le monde, des enfants aux plus vieux, ça n'engendre pas la franche rigolade.
Le scénario de Comès est tout simplement sans faille. Parfois dur, parfois tendre, il ne peut que nous émouvoir tant la narration semble franche et crue parfois.
On redécouvre en meme temps que Silence son passé, son présent, son avenir, et on comprend ce qui, du moins au début, est totalement étranger à ses yeux.
Silence est avant tout, par le biais de cette histoire, un constat et une accusation envers notre comportement général envers la différence, raciale, physique ou encore psychique, et rien à faire, c'est très troublant !
Le dessin de Comès est lui aussi chargé d'émotions. Moins bon que ses dernières réalisations, il est tout de même assez fin et vraiment très personnel, caractéristique de l'auteur.
D'origine en noir et blanc, la réédition couleur en deux tomes est tout à fait correct : des tons plutot pâles qui ne font pas tord a l'ensemble de l'oeuvre.
Silence... une oeuvre culte, vraiment.
Tout sort de l'ordinaire. L'histoire tout d'abord avec ce tueur cynique mais presque philosophe, qui bute de sang froid sans aimer ou détester particulièrement ce boulot qu'il sait si bien faire. Le dessin ensuite avec ces grandes cases enchainées, ce rythme globalement lent parcouru d'éclairs de violence.
L'ambiance est également étrange: on passe du huis clos des appartements parisiens aux immensités de la jungle amazonienne. Le style de la narration est enfin surprenant: beaucoup de voix off, le tueur nous livrant ses "états d'âme" et sa vision assez désenchantée du monde qui l'entoure.
Mais le tueur est également une oeuvre à part parce que c'est tout simplement une grande série, d'une densité et d'une qualité rare, dont chacun des cinq tomes vaut la note maximale sans hésitation. Un OVNI dans le paysage actuel, c'est sur.
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Mémoires d'outre-espace
Alors que je suis loin d'être un fan de Bilal, j'ai trouvé que ce recueil était une perle d'humour noir. C'est vraiment cynique et on rit parfois un peu jaune. La première histoire traite de l'endoctrinement et on peut dire que ça leur retombe bien sur la gueule! J'ai adoré la planète sans retour, dans l'esprit on dirait du Franquin. Les dessins ne sont pas extraordinaires quand on voit ce que Bilal a pu faire par la suite.
La Trilogie Nikopol
Assurément la meilleure oeuvre de Bilal avec sa nouvelles trilogie du sommeil du monstre. Les dessins sont superbes, le bleu de la femme piège m'ayant particulièrement marqué. L'atmosphère est claustrophobique à souhait, le scénario est brillant, notamment dans Froid Equateur qui clôt la série de manière magistrale. On peut regrèter quelques longueurs dans la femme piège mais cette "nonchalance" dans le scénario colle parfaitement à l'ambiance de ce second tome et nous permet de nous arrêter sur les dessins qui n'ont jamais été aussi divins chez Bilal. C'est sur que ça ne doit pas plaire à tout le monde car ce n'est pas d'un accès des plus faciles et sans être en extase devant toutes les oeuvres de Bilal, je ne peux que reconnaître qu'il a réalisé ici une oeuvre majeure dans l'histoire de la bande dessinée.
HK
Je tiens à préciser que mon avis ne sera pas très objectif. En effet de toutes les bd que j'ai pu lire jusqu'à présent, HK est la seule à me procurer autant de plaisir lorsque je la lis. Tout est absolument parfait dans cette série. Le scénario bien évidemment, extrêmement riche en rebondissements et en coups de théâtre, le dessin, vif et énergique, avec des angles de vues à couper le souffle, le sens du rythme, quasi cinématographique... On suit réellement l'histoire d'HK (Hollister Karl / Hérault Kevin) avec un plaisir grandissant d'albums en albums. Une TOTALE réussite.
Je ne t'ai jamais aimé
Chester Brown fait passer les émotions admirablement bien, celles ci s'intensifiant au fil de l'histoire, au fur et à mesure que l'on apprend à connaitre les personnages. De plus l'auteur nous fait ressentir beaucoup de choses uniquement grâce aux dessins qui comportent souvent peu de textes. Une bd vraiment touchante qui plaira au plus grand nombre.
Stuck Rubber Baby (Un Monde de différence)
Encore une fois, je suis totalement en désaccord avec l'avis du posteur Cassidy. Mettons les choses au clair... La Bd, c'est comme la littérature ou tout autre art : Tout est affaire de subjectivité, qu'elle soit encensée ou non par la critique. Ceci dit, personnellement, j'ai plutôt apprécié. L'histoire se tient et nous montre la société américaine des années 60, son ambiance contestataire si particulière à cette époque, mais d'un point de vue individuel: ni bon, ni mauvais, sans morale. Car le sujet principal est surtout la difficulté de trouver sa place quand on se sent "différent" des normes en place. Quand on sait que l'on sera rejeté, admettre SA différence, etc. , etc. ... C'est pas forcément nouveau... et alors ! Le traitement graphique est plutôt intéressant, j'ai bien accroché. Notons enfin que Cruse a passé plus de 3 ans en auto-édition pour créer et éditer cette BD, les éditeurs américains n'en voulant pas. Certes elle peut déranger... Je ne suis pas critique, et en tant que lectrice, je vous conseille chaudement cette BD !
Le Grand Large
Vivre la vie comme on l'entend, fuir ses soucis et faire abstraction du monde qui nous entoure, vivre au jour le jour, c'est ce que nos protagonistes vont tenter de vivre. Fuir son quotidien, c'est aussi ce que nous apportent, à nous lecteurs, Cazaux et Soufflard. Gilles Cazaux (Mémoires d'un incapable chez Vents d'Ouest) nous offre un dessin frais aux couleurs oniriques et atypiques. Une légèreté nous envahis, une décontraction totale devant ce trait vif et généreux que le dessinateur nous apporte. Quant à Soufflard, il sait allier la poésie à l'humour grinçant tout en entraînant le lecteur dans un road-movie haletant. Le scénariste fait preuve d'un talent indéniable et nous convie à partager son univers particulier avec grande attention. Bref, ce premier tome de la collection "Un Monde" chez Casterman devrait séduire une large gamme de lecteurs. "Vieillir, c'est pas pour les p'tites natures" se lit rigoureusement, avec un intérêt total pour le travail des deux auteurs qu'on ne peut s'empêcher de féliciter.
Le Troisième Testament
Dorison et Alice nous propose une histoire extrêmement complexe qui nécessite parfois des relectures et un dessin très pointu dans cette très bonne BD moyen-ageuse. Le récit baigne dans la théologie et le mysticisme; on est à mi chemin entre le nom de la rose et les aventuriers de l'arche perdu. Ceci dit c'est vraiment efficace et les couvertures sont parmis les plus belles qu'il m'ait été donné de voir. Tout est parfois un peu trop alambiquée, notamment en ce qui concerne l'énigme mais les personnages sont superbement développés, la rédemption qui entoure chacun d'eux ne tombe jamais dans le pathos trop facile et la fin est tout bonnement haletante (en 4 tomes qui plus est, c'est bien) et le fameux comte de Veynes campe un "méchant" comme on en voit rarement.
Les Rameaux de Salicorne
Vraiment, ce one-shot est une très bonne surprise ! Très sentimental, il ne tombe pourtant pas dans le roman à l'eau de rose et pourrait faire quelque peu penser à Sambre non pas par l'histoire ni le scénario, mais plus par l'ambiance qui s'en dégage... Pierre-Yves Gabrion se lance ici en solo dans un ouvrage de grande qualité, aussi bien au niveau du scénario, assez original, qu'au niveau des illustrations détaillées et en couleur directe. L'histoire, qui s'étend sur 62 planches (en petit format, dommage), est bien amenée et permet de nous faire découvrir les personnages bien particuliers du petit village de Salicorne. La narration quant à elle est assez originale, mellant une "voix off" assez discrete mais nécessaire, au déroulement de l'histoire entrecoupée de séquences en flashback, mais qui ne déroute pas le lecteur. Les illustrations sont quant à elles de bonne qualité, et Gabrion utilise ici les cadrages à bon escient, laissant passer un message dans l'ensemble de ce qu'il dessine. Le trait est à la fois rond et détaillé, et allié à la mise en couleur directe aux teintes pastels permet d'instaurer cette ambiance tres particulière, presque "hors du temps". Lisez "les Rameaux de Salicorne", vous ne serez pas déçu !
Silence
Eh bien, c'est pas moi qui ferai baisser la moyenne de cette série... excellentissime ! Attention, c'est tout de même très triste. L'histoire de l'"idiot du village", muet de surcrois, et qui se fait brimer (le mot est faible) par tout le monde, des enfants aux plus vieux, ça n'engendre pas la franche rigolade. Le scénario de Comès est tout simplement sans faille. Parfois dur, parfois tendre, il ne peut que nous émouvoir tant la narration semble franche et crue parfois. On redécouvre en meme temps que Silence son passé, son présent, son avenir, et on comprend ce qui, du moins au début, est totalement étranger à ses yeux. Silence est avant tout, par le biais de cette histoire, un constat et une accusation envers notre comportement général envers la différence, raciale, physique ou encore psychique, et rien à faire, c'est très troublant ! Le dessin de Comès est lui aussi chargé d'émotions. Moins bon que ses dernières réalisations, il est tout de même assez fin et vraiment très personnel, caractéristique de l'auteur. D'origine en noir et blanc, la réédition couleur en deux tomes est tout à fait correct : des tons plutot pâles qui ne font pas tord a l'ensemble de l'oeuvre. Silence... une oeuvre culte, vraiment.
Le Tueur
Tout sort de l'ordinaire. L'histoire tout d'abord avec ce tueur cynique mais presque philosophe, qui bute de sang froid sans aimer ou détester particulièrement ce boulot qu'il sait si bien faire. Le dessin ensuite avec ces grandes cases enchainées, ce rythme globalement lent parcouru d'éclairs de violence. L'ambiance est également étrange: on passe du huis clos des appartements parisiens aux immensités de la jungle amazonienne. Le style de la narration est enfin surprenant: beaucoup de voix off, le tueur nous livrant ses "états d'âme" et sa vision assez désenchantée du monde qui l'entoure. Mais le tueur est également une oeuvre à part parce que c'est tout simplement une grande série, d'une densité et d'une qualité rare, dont chacun des cinq tomes vaut la note maximale sans hésitation. Un OVNI dans le paysage actuel, c'est sur.