Dur...
C'est vraiment dur, comme recueil. Je dis recueil, car difficile ici de parler de bande dessinée... une chose est certaine, Larcenet change radicalement de ton ici pour extérioriser ses angoisses d'auteur BD, sa vision des choses et de son travail.
Le tout est présenté sous la forme d'extraits de journal intime, auquels viennent se calquer des dessins, parfois dont le rapport avec le texte n'est pas évident au premier coup d'oeil, mais qui sonnent toujours justes.
Attention, c'est tout de même assez noir. Ne cherchez pas ici l'humour désopilant de Larcenet, mais un simple constat de sa situation d'auteur, et de son incapacité à interesser les "bien-pensants" de la bande dessinée, au point de douter lui même de la crédibilité de l'album.
Faire de la BD d'auteur pour faire de la BD d'auteur ? L'album est d'autant plus dur que l'artiste arrive au constat humble que ce tome est un massacre...
...massacre qui m'a touché, vraiment.
Bien sur, c'est assez répétitif. On retrouve souvent les mêmes idées dessinées différemment.
Mais quel plaisir ! Le format Comic Strip, en 3 cases, cher aux Américains, a trouvé en Garfield son meilleur ambassadeur (plus, à mon sens, que Mafalda ou Snoopy). L'humour y est tordant, et ce fameux format permet une lecture instatanée. On ouvre un des albums au hasard, on lit deux strips et on referme. Génial, donc.
Je les ai tous, et j'adore.
Quel pavé! 500 pages, blam ! prend ça dans les dents! A 35€ le morceau, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on en a pour ses billets!
Avant tout, il faut que je précise que je ne connais pas vraiment Trondheim, je n'ai quasiment rien lu de lui (2 BD c'est rien eut égard à sa bibliographie aussi vaste que la flotte britannique aux temps Victoriens…).
Ce qui m'a attiré dans cette BD c'est le pari : 500 pages au fil de l'eau, sans plan, sans scénario, juste en se laissant porter par les personnages. Et là franchement Trondheim s'en sort carrément bien ! Parce que l'air de rien c'est chaud bouillant de créer une histoire aussi longue sans scénario préétabli. Le plus fort c'est que la fin n'aurait pas pu être différente de ce qu'elle est, c'est exactement la seule fin qui pouvait raisonnablement ponctuer cette folie que constitue cet album.
Le dessin évolue : de franchement vilain (l'auteur le dit lui même : il ne savait pas dessiner à l'époque), au fil des pages, il s'affine, prend de l'assurance pour arriver au dernier quart à quelque chose de très contemporain à l'auteur.
Plus que le dessin (et encore, y'a des trucs très sympas), c'est l'histoire qui est délirante. Car tout se tient, dans une certaine logique certes mais tout est naturel. Certes, quelques planches sont un peu inutiles, et leur seul rôle est de parvenir aux fatidiques 500 pages visées. Mais elles sont minoritaires, et constituent le déchet inévitable de ce genre d'exercice.
Je ne crois pas être un fan de Trondheim mais j'ai vraiment aimé, ma note serait 3,6 / 5 donc en fait ça fait 4/5 !
TOME 1 : 4/5
David B. nous entraîne une nouvelle fois dans ses combats contre la nuit, dans ses curieux cauchemars qui présentent toujours une dimension poétique envoûtante. Voici donc ce premier tome des Incidents de la nuit dont la première case présente un air de déjà vu dans Le cheval blême, premier ouvrage édité par l’auteur à l’Association en 1992.
Etrange enchevêtrement de réalités que voici renfermés dans ces 30 planches pendant lesquelles on n’a jamais le temps de s’ennuyer. Comme à son habitude, David B. sait drôlement y faire lorsqu’il s’agit de captiver l’attention de son lecteur. Livre à l’intérieur du livre, ce premier tome jette d’excellentes bases.
La bichromie chère à l’auteur est une nouvelle fois parfaite pour porter cette drôle d’histoire. Le ton adopté navigue entre l’intimiste et le fantastique, en trouvant un écho toujours aussi puissant avec ce dessin à nulle autre pareil. L’influence de Tardi apparaît ici clairement, peut-être plus encore que dans les autres ouvrages de David B.
La passion de l’auteur pour la littérature transparaît à chaque page, et je suis entré avec un réel bonheur dans la danse des lettres à laquelle il nous convie, impatient de dévorer la suite.
TOME 2 : 5/5
C’est plus fort que lui ! David B. ne peut pas s’empêcher de faire apprendre une foule de choses à ses lecteurs. A chacun de ses albums, sa passion pour la mythologie et l’histoire notamment sont si puissantes qu’elles transpirent sur toutes les planches.
Et comme David B. est un formidable conteur, il parvient à divertir son public en même temps qu’il le cultive ! Et là franchement j’applaudis à deux mains ce grand monsieur qui signe ici avec ce tome 2 un authentique bijou de BD !
Avec Mr Lhom, qui est un véritable hommage à Tardi, le libraire que le narrateur a rencontré dans le tome 1, le lecteur va naviguer de mythes en légendes, en faisant quelques détours par les voies de l’alphabet, de la signification des lettres et de l’anthropologie. Dans un dessin toujours aussi bien maîtrisé, David B. prouve une fois de plus qu’il demeure un créateur d’univers hors norme.
Ce qui m’a touché c’est aussi cette vision poétique du monde des livres, des bouquinistes, des libraires dont les étagères renferment des trésors qui sont ici explorés sans aucune retenue. La lecture c’est la vie !
TOME 3 : 3/5
Après l’excellent tome 2 des Incidents de la nuit, il allait être difficile de faire aussi bien. Ce tome 3 est bien un ton en dessous des tomes 1 et 2. On quitte le ton un brin professoral (mais si bien rendu !) pour reprendre le fil de l’histoire et faire avancer l’intrigue. En revenant sur le plancher des vaches, David B. fait progresser sa série en réussissant à faire cohabiter le monde fantastique des deux premiers tomes et sa quête de l’étrange personnage Emile Travers avec le monde quotidien.
Alors bien sûr, le côté onirique en prend un coup mais David B. est quand même plutôt doué dans le genre et il en garde sous la main.
Le graphisme semble moins travaillé que dans les tomes précédents. A ce propos la planche 74 est étonnante, très différente de ce qu’on trouve d’habitude dans les albums de l’auteur.
Le commissaire Hunborgne fait son apparition, mais comme tous les personnages de David B., il est complexe et ambigu. La bichromie à l’appui, les forces opposés et les inspirations contraires des êtres se révèlent au fur et à mesure de la découverte des personnages principaux.
A mi chemin entre le rêvé et le vécu, même lorsqu’il s’en tient aux codes plus conventionnels du genre, David B. ne peut pas s’empêcher d’adopter un style attrayant.
Brrr, quand la bêtise humaine et l'orgueil prennent le dessus sur la raison...
On peut dire que ça va loin comme histoire, sûrement même trop loin, ça peut manquer même de crédibilité tout ça (c'est vrai, être aussi c** et imbécile, on peut se demander si c'est possible quand même !)
Mais moi, je suis bon public, je ne cherche pas trop la petite bête dans une histoire... Celle-ci m'a diverti, je l'ai trouvé agréable à lire... Pendant ma lecture, je me suis demandé comment ça allait se terminer...
Quant aux dessins d'Hermann, je suis pas spécialement fan, c'est quand même très particulier... Je trouve ce style assez confus, je pense que c'est dû aux couleurs et au nombre important de personnages (j'ai eu du mal à différencier tous les personnages...)
Enfin bref, un très bon album signé par 2 grands de la bd, Van Hamme et Hermann...
Tout d'abord, j'ai été impressionné par le dessin. Le trait de Tirabosco a énormément évolué depuis Week-end avec préméditation et Le colporteur, la couleur y étant pour beaucoup. Le grand format nous permet ici de savourer pleinement ses planches, et de s'émerveiller devant cette originalité qui fait tout son charme.
L'histoire est bien menée, même si on est rarement étonné par son déroulement. Pourtant, ça reste efficace, suffisamment grave sans être lourd.
J'ai bien aimé le fait que ce soit l'enfant qui soit l'élément central du récit, alors qu'il n'est pas vraiment impliqué dans cette histoire. L'innocence du récit donne un certain charme...
Le fait de savoir que la série est prévue quoi qu'il arrive en 7 tomes, est une bonne chose. Cela nous protège a priori des rallonges voulues par le succès (effet décalogue ?). Par ailleurs, l'intrigue de base reposant sur l'amnésie du héros et du drame qui lui enleva sa petite amie, me plaît beaucoup. Cela nous place d'emblée dans une posture particulière face à un personnage central, dont on ne sait pas s'il est aussi lisse qu'il paraît. Pour ne rien gâcher au plaisir, la première enquête est particulièrement bien foutue. Mélanger une enquête purement policière à des éléments surnaturels est une idée séduisante quand le scénariste fait preuve d'imagination et de rigueur. Et dans le cas de cette série, c'est le cas. Très vite, on accepte en effet, la présence du fantôme qui contrairement aux premières apparences, n'est pas en mesure de nous éclairer sur la culpabilité ou pas du héros. Personnellement, j'ai été tenu en haleine et séduit par la chute. Quant au graphisme, il ne gâche rien. Précis et clair, il illustre très bien le propos. Assurément, cette série me paraît prometteuse.
J'ai hâte d'en lire plus....
Une série comme on aimerait en voir plus souvent, et qui n'est à mon goût pas assez connue !
L'idée de départ est tout simplement géniale, transformer un démon sorti des enfers en une sorte d'agent mulder de X-Files est original !
On apprécie notament le fait que les différents épisodes soient à la fois bien distincts, tout en sauvegardant une certaine évolution narrative... Mignola gère donc son héros de manière très intelligente dévoilant petit à petit l'intrigue.
Les dessins simplistes pour certains m'ont tout simplement accroché, et l'humour particulier dans cette atmosphère sombre est vraiment plaisant et donne un petit côté léger à la série sympa... ce qui en fait une série pas trop lourde à digérer... on apprécie aussi la manière particulière de traiter la chronologie des évènements, et Mignola n'hésite pas a donner du sang neuf et des rebondissements d'un épisode à l'autre pour ne pas trop ennuyer son lecteur ...
Cette série est sublime et on attend une suite qui n'en sera que plus grande !!!
Monster #1
Après avoir lu bon nombre de critiques élogieuses concernant cette série et son auteur et bien que n'ayant que très peu de connaissances dans le domaine des mangas (pour l'instant), je me suis décidé à acheter les huit tomes qui composent (pour l'instant !) cette série.
J'ai donc lu ce premier tome avec intérêt, même si j'en connaissais déjà les grandes lignes après avoir lu des résumés à droite à gauche. L'histoire est assez longue à démarrer, ce qui permet de bien poser le contexte et les caractères des protagonistes. Dans la première moitié (qui ressemble à la série TV Urgences, je trouve), on apprend beaucoup de choses quant au Dr Tenma. Ensuite, l'intrigue commence sur les chapeaux de roues avec trois meurtres inexpliqués simultanés et deux disparitions.
D'un seul coup, Urasawa nous fait passer de l'année 1986 (où se situe la majeure partie du tome 1) à 1995 (où commencent vraiment les problèmes...). Pour l'instant, je trouve l'histoire bien menée, assez originale, mais je ne peux pas vraiment en dire plus tant que je n'ai pas lu plus d'albums.
Côté dessin, Urasawa n'est pas extraordinaire mais est loin d'être mauvais. Il a un trait assez classique (nécessaire pour un polar, d'après moi), tirant parfois sur le franco-belge. Ses cases grande taille (une demi-page voire plus) sont en général assez réussies et présentent des portraits d'une profondeur psychologique très réaliste et qui traduisent à merveille les sentiments des personnages.
J'enchaîne de suite sur le tome 2.
Monster #2
Ce tome raconte la suite directe des événements survenus à la fin du premier. On assiste à un nouveau meurtre. Tenma commence son enquête sur le tueur. Un autre personnage fait de même. Leurs chemins se croisent.
Pas encore d'énorme révélation, mais un très bon album qui maintient le suspense tout en présentant des personnages crédibles.
Monster #3
Dans ce troisième opus, on apprend beaucoup de choses quant au passé du tueur. De nouveaux protagonistes interviennent. Comme dans tous les autres albums, d'excellentes et passionnantes histoires "secondaires" viennent se greffer à l'intrigue principale, mais celles-ci sont vraiment touchantes et de qualité. Certainement le meilleur album de la série (pour l'instant).
Monster #4
Un album presque entièrement consacré à une de ces histoires "annexes" dont Urasawa a le secret, qui permet de digérer les révélations du #3, mais qui n'en reste pas pour le moins très agréable à lire. L'auteur relance l'histoire dans les dernières pages, ce qui pousse le lecteur à se ruer sur le tome suivant.
A noter : un dernier chapitre extraordinaire qui met en scène un personnage totalement étranger à l'histoire (pour l'instant ?) mais qui est on ne peut plus émouvant.
Monster #5
Pfffiiiuuu ! Encore un très grand cru ! Des histoires parallèles toujours aussi prenantes et qui se révèlent ici plus proche de la quête de Tenma qu'il n'y paraît... On peut presque dire que cet album est un "deux en un" : la première moitié forme un tout, suivent quelques pages de transition et survient un changement de décors qui nous en apprend plus sur certains faits qui ont eu lieu dans les tomes précédents.
Monster #6
Une première partie de ce bouquin (environ la moitié) raconte la suite des événements survenus dans le tome précédent. On retrouve certains personnages, on approfondit leur caractère. Dans la deuxième partie de l'album, on suit une l'enquête d'un jeune homme orphelin qui recherche ses parents biologiques. On se donne où Urasawa veut nous emmener et, petit à petit, on retrouve la trace du tueur...
Monster #7
De plus en plus de personnes enquêtent sur le tueur. Mais plus elles se rapprochent du mystère, plus leur taux de mortalité augmente... Notre ami Tenma réapparaît et se trouve un précieux allié. Il touche au but. Il est plus que jamais décidé à abattre le tueur. Mais, sachant que la série est complète en dix-huit tomes, on peut supposer que de nouveaux événements vont venir contrarier les plans de Tenma...
Monster #8
Nous avons droit cette fois à un album plus calme, où il y a peu d'événements majeurs, mais où tous les personnages principaux se rapprochent les uns des autres. Tout le monde est réuni à Munich. Tout cela laisse présager de grands bouleversements dans le tome 9... Vivement la suite...
Je ne mets pas cinq étoiles à cette série tant que la fin n'est pas parue car, dans un thriller, un mauvais dénouement peut tout gâcher. Mais vu la qualité de ces tomes, je ne me fais pas trop de soucis...
Personnellement, je suis un fan absolu de Blueberry, du moins de tous les albums de Giraud et Charlier (même si j'avoue que Wilson s'en sort bien). Il a bercé mon enfance et a influencé mes goûts en matière de bd.
En revanche, j'ai un peu plus de mal avec les autres auteurs qui ont fait de cette série quelque chose de plus banal.
Mais je comprends tout a fait que certaines personnes ne puissent pas aimer. Il faut quand même remettre les choses dans leur contexte et se souvenir que les premiers albums datent des années 60, époque où la bd n'avait pas la même "odeur"...Et je comprend que les nouveaux lecteurs, habitués aux Lanfeust et autres, ne se retrouvent pas dans Blueberry.
Et pourtant...
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L'artiste de la famille
Dur... C'est vraiment dur, comme recueil. Je dis recueil, car difficile ici de parler de bande dessinée... une chose est certaine, Larcenet change radicalement de ton ici pour extérioriser ses angoisses d'auteur BD, sa vision des choses et de son travail. Le tout est présenté sous la forme d'extraits de journal intime, auquels viennent se calquer des dessins, parfois dont le rapport avec le texte n'est pas évident au premier coup d'oeil, mais qui sonnent toujours justes. Attention, c'est tout de même assez noir. Ne cherchez pas ici l'humour désopilant de Larcenet, mais un simple constat de sa situation d'auteur, et de son incapacité à interesser les "bien-pensants" de la bande dessinée, au point de douter lui même de la crédibilité de l'album. Faire de la BD d'auteur pour faire de la BD d'auteur ? L'album est d'autant plus dur que l'artiste arrive au constat humble que ce tome est un massacre... ...massacre qui m'a touché, vraiment.
Garfield
Bien sur, c'est assez répétitif. On retrouve souvent les mêmes idées dessinées différemment. Mais quel plaisir ! Le format Comic Strip, en 3 cases, cher aux Américains, a trouvé en Garfield son meilleur ambassadeur (plus, à mon sens, que Mafalda ou Snoopy). L'humour y est tordant, et ce fameux format permet une lecture instatanée. On ouvre un des albums au hasard, on lit deux strips et on referme. Génial, donc. Je les ai tous, et j'adore.
Lapinot et les Carottes de Patagonie
Quel pavé! 500 pages, blam ! prend ça dans les dents! A 35€ le morceau, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on en a pour ses billets! Avant tout, il faut que je précise que je ne connais pas vraiment Trondheim, je n'ai quasiment rien lu de lui (2 BD c'est rien eut égard à sa bibliographie aussi vaste que la flotte britannique aux temps Victoriens…). Ce qui m'a attiré dans cette BD c'est le pari : 500 pages au fil de l'eau, sans plan, sans scénario, juste en se laissant porter par les personnages. Et là franchement Trondheim s'en sort carrément bien ! Parce que l'air de rien c'est chaud bouillant de créer une histoire aussi longue sans scénario préétabli. Le plus fort c'est que la fin n'aurait pas pu être différente de ce qu'elle est, c'est exactement la seule fin qui pouvait raisonnablement ponctuer cette folie que constitue cet album. Le dessin évolue : de franchement vilain (l'auteur le dit lui même : il ne savait pas dessiner à l'époque), au fil des pages, il s'affine, prend de l'assurance pour arriver au dernier quart à quelque chose de très contemporain à l'auteur. Plus que le dessin (et encore, y'a des trucs très sympas), c'est l'histoire qui est délirante. Car tout se tient, dans une certaine logique certes mais tout est naturel. Certes, quelques planches sont un peu inutiles, et leur seul rôle est de parvenir aux fatidiques 500 pages visées. Mais elles sont minoritaires, et constituent le déchet inévitable de ce genre d'exercice. Je ne crois pas être un fan de Trondheim mais j'ai vraiment aimé, ma note serait 3,6 / 5 donc en fait ça fait 4/5 !
Les Incidents de la nuit
TOME 1 : 4/5 David B. nous entraîne une nouvelle fois dans ses combats contre la nuit, dans ses curieux cauchemars qui présentent toujours une dimension poétique envoûtante. Voici donc ce premier tome des Incidents de la nuit dont la première case présente un air de déjà vu dans Le cheval blême, premier ouvrage édité par l’auteur à l’Association en 1992. Etrange enchevêtrement de réalités que voici renfermés dans ces 30 planches pendant lesquelles on n’a jamais le temps de s’ennuyer. Comme à son habitude, David B. sait drôlement y faire lorsqu’il s’agit de captiver l’attention de son lecteur. Livre à l’intérieur du livre, ce premier tome jette d’excellentes bases. La bichromie chère à l’auteur est une nouvelle fois parfaite pour porter cette drôle d’histoire. Le ton adopté navigue entre l’intimiste et le fantastique, en trouvant un écho toujours aussi puissant avec ce dessin à nulle autre pareil. L’influence de Tardi apparaît ici clairement, peut-être plus encore que dans les autres ouvrages de David B. La passion de l’auteur pour la littérature transparaît à chaque page, et je suis entré avec un réel bonheur dans la danse des lettres à laquelle il nous convie, impatient de dévorer la suite. TOME 2 : 5/5 C’est plus fort que lui ! David B. ne peut pas s’empêcher de faire apprendre une foule de choses à ses lecteurs. A chacun de ses albums, sa passion pour la mythologie et l’histoire notamment sont si puissantes qu’elles transpirent sur toutes les planches. Et comme David B. est un formidable conteur, il parvient à divertir son public en même temps qu’il le cultive ! Et là franchement j’applaudis à deux mains ce grand monsieur qui signe ici avec ce tome 2 un authentique bijou de BD ! Avec Mr Lhom, qui est un véritable hommage à Tardi, le libraire que le narrateur a rencontré dans le tome 1, le lecteur va naviguer de mythes en légendes, en faisant quelques détours par les voies de l’alphabet, de la signification des lettres et de l’anthropologie. Dans un dessin toujours aussi bien maîtrisé, David B. prouve une fois de plus qu’il demeure un créateur d’univers hors norme. Ce qui m’a touché c’est aussi cette vision poétique du monde des livres, des bouquinistes, des libraires dont les étagères renferment des trésors qui sont ici explorés sans aucune retenue. La lecture c’est la vie ! TOME 3 : 3/5 Après l’excellent tome 2 des Incidents de la nuit, il allait être difficile de faire aussi bien. Ce tome 3 est bien un ton en dessous des tomes 1 et 2. On quitte le ton un brin professoral (mais si bien rendu !) pour reprendre le fil de l’histoire et faire avancer l’intrigue. En revenant sur le plancher des vaches, David B. fait progresser sa série en réussissant à faire cohabiter le monde fantastique des deux premiers tomes et sa quête de l’étrange personnage Emile Travers avec le monde quotidien. Alors bien sûr, le côté onirique en prend un coup mais David B. est quand même plutôt doué dans le genre et il en garde sous la main. Le graphisme semble moins travaillé que dans les tomes précédents. A ce propos la planche 74 est étonnante, très différente de ce qu’on trouve d’habitude dans les albums de l’auteur. Le commissaire Hunborgne fait son apparition, mais comme tous les personnages de David B., il est complexe et ambigu. La bichromie à l’appui, les forces opposés et les inspirations contraires des êtres se révèlent au fur et à mesure de la découverte des personnages principaux. A mi chemin entre le rêvé et le vécu, même lorsqu’il s’en tient aux codes plus conventionnels du genre, David B. ne peut pas s’empêcher d’adopter un style attrayant.
Lune de guerre
Brrr, quand la bêtise humaine et l'orgueil prennent le dessus sur la raison... On peut dire que ça va loin comme histoire, sûrement même trop loin, ça peut manquer même de crédibilité tout ça (c'est vrai, être aussi c** et imbécile, on peut se demander si c'est possible quand même !) Mais moi, je suis bon public, je ne cherche pas trop la petite bête dans une histoire... Celle-ci m'a diverti, je l'ai trouvé agréable à lire... Pendant ma lecture, je me suis demandé comment ça allait se terminer... Quant aux dessins d'Hermann, je suis pas spécialement fan, c'est quand même très particulier... Je trouve ce style assez confus, je pense que c'est dû aux couleurs et au nombre important de personnages (j'ai eu du mal à différencier tous les personnages...) Enfin bref, un très bon album signé par 2 grands de la bd, Van Hamme et Hermann...
L'Oeil de la Forêt
Tout d'abord, j'ai été impressionné par le dessin. Le trait de Tirabosco a énormément évolué depuis Week-end avec préméditation et Le colporteur, la couleur y étant pour beaucoup. Le grand format nous permet ici de savourer pleinement ses planches, et de s'émerveiller devant cette originalité qui fait tout son charme. L'histoire est bien menée, même si on est rarement étonné par son déroulement. Pourtant, ça reste efficace, suffisamment grave sans être lourd. J'ai bien aimé le fait que ce soit l'enfant qui soit l'élément central du récit, alors qu'il n'est pas vraiment impliqué dans cette histoire. L'innocence du récit donne un certain charme...
Halloween Blues
Le fait de savoir que la série est prévue quoi qu'il arrive en 7 tomes, est une bonne chose. Cela nous protège a priori des rallonges voulues par le succès (effet décalogue ?). Par ailleurs, l'intrigue de base reposant sur l'amnésie du héros et du drame qui lui enleva sa petite amie, me plaît beaucoup. Cela nous place d'emblée dans une posture particulière face à un personnage central, dont on ne sait pas s'il est aussi lisse qu'il paraît. Pour ne rien gâcher au plaisir, la première enquête est particulièrement bien foutue. Mélanger une enquête purement policière à des éléments surnaturels est une idée séduisante quand le scénariste fait preuve d'imagination et de rigueur. Et dans le cas de cette série, c'est le cas. Très vite, on accepte en effet, la présence du fantôme qui contrairement aux premières apparences, n'est pas en mesure de nous éclairer sur la culpabilité ou pas du héros. Personnellement, j'ai été tenu en haleine et séduit par la chute. Quant au graphisme, il ne gâche rien. Précis et clair, il illustre très bien le propos. Assurément, cette série me paraît prometteuse. J'ai hâte d'en lire plus....
Hellboy
Une série comme on aimerait en voir plus souvent, et qui n'est à mon goût pas assez connue ! L'idée de départ est tout simplement géniale, transformer un démon sorti des enfers en une sorte d'agent mulder de X-Files est original ! On apprécie notament le fait que les différents épisodes soient à la fois bien distincts, tout en sauvegardant une certaine évolution narrative... Mignola gère donc son héros de manière très intelligente dévoilant petit à petit l'intrigue. Les dessins simplistes pour certains m'ont tout simplement accroché, et l'humour particulier dans cette atmosphère sombre est vraiment plaisant et donne un petit côté léger à la série sympa... ce qui en fait une série pas trop lourde à digérer... on apprécie aussi la manière particulière de traiter la chronologie des évènements, et Mignola n'hésite pas a donner du sang neuf et des rebondissements d'un épisode à l'autre pour ne pas trop ennuyer son lecteur ... Cette série est sublime et on attend une suite qui n'en sera que plus grande !!!
Monster
Monster #1 Après avoir lu bon nombre de critiques élogieuses concernant cette série et son auteur et bien que n'ayant que très peu de connaissances dans le domaine des mangas (pour l'instant), je me suis décidé à acheter les huit tomes qui composent (pour l'instant !) cette série. J'ai donc lu ce premier tome avec intérêt, même si j'en connaissais déjà les grandes lignes après avoir lu des résumés à droite à gauche. L'histoire est assez longue à démarrer, ce qui permet de bien poser le contexte et les caractères des protagonistes. Dans la première moitié (qui ressemble à la série TV Urgences, je trouve), on apprend beaucoup de choses quant au Dr Tenma. Ensuite, l'intrigue commence sur les chapeaux de roues avec trois meurtres inexpliqués simultanés et deux disparitions. D'un seul coup, Urasawa nous fait passer de l'année 1986 (où se situe la majeure partie du tome 1) à 1995 (où commencent vraiment les problèmes...). Pour l'instant, je trouve l'histoire bien menée, assez originale, mais je ne peux pas vraiment en dire plus tant que je n'ai pas lu plus d'albums. Côté dessin, Urasawa n'est pas extraordinaire mais est loin d'être mauvais. Il a un trait assez classique (nécessaire pour un polar, d'après moi), tirant parfois sur le franco-belge. Ses cases grande taille (une demi-page voire plus) sont en général assez réussies et présentent des portraits d'une profondeur psychologique très réaliste et qui traduisent à merveille les sentiments des personnages. J'enchaîne de suite sur le tome 2. Monster #2 Ce tome raconte la suite directe des événements survenus à la fin du premier. On assiste à un nouveau meurtre. Tenma commence son enquête sur le tueur. Un autre personnage fait de même. Leurs chemins se croisent. Pas encore d'énorme révélation, mais un très bon album qui maintient le suspense tout en présentant des personnages crédibles. Monster #3 Dans ce troisième opus, on apprend beaucoup de choses quant au passé du tueur. De nouveaux protagonistes interviennent. Comme dans tous les autres albums, d'excellentes et passionnantes histoires "secondaires" viennent se greffer à l'intrigue principale, mais celles-ci sont vraiment touchantes et de qualité. Certainement le meilleur album de la série (pour l'instant). Monster #4 Un album presque entièrement consacré à une de ces histoires "annexes" dont Urasawa a le secret, qui permet de digérer les révélations du #3, mais qui n'en reste pas pour le moins très agréable à lire. L'auteur relance l'histoire dans les dernières pages, ce qui pousse le lecteur à se ruer sur le tome suivant. A noter : un dernier chapitre extraordinaire qui met en scène un personnage totalement étranger à l'histoire (pour l'instant ?) mais qui est on ne peut plus émouvant. Monster #5 Pfffiiiuuu ! Encore un très grand cru ! Des histoires parallèles toujours aussi prenantes et qui se révèlent ici plus proche de la quête de Tenma qu'il n'y paraît... On peut presque dire que cet album est un "deux en un" : la première moitié forme un tout, suivent quelques pages de transition et survient un changement de décors qui nous en apprend plus sur certains faits qui ont eu lieu dans les tomes précédents. Monster #6 Une première partie de ce bouquin (environ la moitié) raconte la suite des événements survenus dans le tome précédent. On retrouve certains personnages, on approfondit leur caractère. Dans la deuxième partie de l'album, on suit une l'enquête d'un jeune homme orphelin qui recherche ses parents biologiques. On se donne où Urasawa veut nous emmener et, petit à petit, on retrouve la trace du tueur... Monster #7 De plus en plus de personnes enquêtent sur le tueur. Mais plus elles se rapprochent du mystère, plus leur taux de mortalité augmente... Notre ami Tenma réapparaît et se trouve un précieux allié. Il touche au but. Il est plus que jamais décidé à abattre le tueur. Mais, sachant que la série est complète en dix-huit tomes, on peut supposer que de nouveaux événements vont venir contrarier les plans de Tenma... Monster #8 Nous avons droit cette fois à un album plus calme, où il y a peu d'événements majeurs, mais où tous les personnages principaux se rapprochent les uns des autres. Tout le monde est réuni à Munich. Tout cela laisse présager de grands bouleversements dans le tome 9... Vivement la suite... Je ne mets pas cinq étoiles à cette série tant que la fin n'est pas parue car, dans un thriller, un mauvais dénouement peut tout gâcher. Mais vu la qualité de ces tomes, je ne me fais pas trop de soucis...
Blueberry
Personnellement, je suis un fan absolu de Blueberry, du moins de tous les albums de Giraud et Charlier (même si j'avoue que Wilson s'en sort bien). Il a bercé mon enfance et a influencé mes goûts en matière de bd. En revanche, j'ai un peu plus de mal avec les autres auteurs qui ont fait de cette série quelque chose de plus banal. Mais je comprends tout a fait que certaines personnes ne puissent pas aimer. Il faut quand même remettre les choses dans leur contexte et se souvenir que les premiers albums datent des années 60, époque où la bd n'avait pas la même "odeur"...Et je comprend que les nouveaux lecteurs, habitués aux Lanfeust et autres, ne se retrouvent pas dans Blueberry. Et pourtant...