J'avais remarqué la patte si particulière de ce dessinateur croate dans le « Comix 2000 ». En quatre pages il racontait l'échange de deux regards entre deux personnages. Quatre merveilleuses planches peu narratives mais d'une poésie sombre et aérienne. C'est avec une grande envie que j'ai abordé cet album et je n'ai pas été déçu. Dans un premier temps, on reprochera au scénario de trop ressembler à l'Apocalypse Now de Coppola, et par conséquent au roman qui l’inspira « Au cœur des ténèbres » qui tout comme ce « Congo Bill » se déroulait en Afrique. Mais heureusement « Congo Bill » amène autre chose et notamment un propos assez différent.
Zezelj nous plonge au coeur d'une Afrique sombre et ténébreuse avec une mastria graphique qui laisse bouche bée. Sans conteste on peut déjà compter ce pourtant jeune auteur comme un grand dessinateur en noir et blanc. Il joue dans la cour des grands, quelque part entre Miller et Breccia. Cet homme a une patte inimitable, son noir est comme rongé de l'intérieur par de petites taches blanches du plus bel effet (est-ce du lavis ? )qui donnent un côté délavé et créent des effets de surface saisissants. Le découpage est nerveux et d'une redoutable efficacité. La mise en page et le cadrage créent des effets rythmiques savants et nous tiennent en haleine tout au long de l'album.
Allez visiter le site de l'auteur! Choc graphique assuré!
Avec « Basil et Victoria » et « Montmartre No Future », Edith assoit une popularité certaine auprès d’un public jeune et exigeant. Elle sort aujourd’hui chez Delcourt, et en collaboration avec Corcal qui avait signé avec elle les aventures du peintre « Eugène de Tourcoing-Startec », une nouvelle aventure pour séduire les plus jeunes : « La Maison Jaune » est donc le premier tome du « Trio Bonaventure ».
Avec cet album les deux auteurs entraînent le jeune lecteur dans un univers fascinant et onirique. Une aventure fantastique menée par des protagonistes sympathiques et parfois émouvants. Le dessin d’Edith est également là pour nous emmener plus loin dans cette magie qu’elle arrive à procurer. Un trait fin et sans prétention qui ressemble beaucoup à ceux que l’on trouve dans les livres pour enfant et des couleurs directes d’une grande maturité ne trompera pas le lecteur, il s’agit bien d’un conte que le scénario de Corcal vient renforcer. Car le scénariste a plus d’une idée dans son sac. En le lisant, on se rend compte qu’il n’a pas perdu son âme d’enfant. En effet, avec délicatesse et poésie, ce dernier sait captiver les foules aussi bien qu’avec « Montmartre No Future ».
Bref, si vous désirez faire un beau cadeau de Noël (ou de Saint-Nicolas pour la Belgique) « Le Trio Bonaventure » vous est vivement conseillé. D’ailleurs, entre nous, il saura tout autant séduire les plus âgés.
A ne pas manquer.
Humour noir, grincant qui peut ne pas plaire à tout le monde, quoique ...
Killoffer, à travers de la vie "mouvementée" des contrôleurs, nous offre une critique assez virulente de la société (enfin je l'ai lu comme cela !). On rit beaucoup mais après plusieurs lectures, on regarde cette BD d'un autre oeil : la dénonciation y est forte, souvent bien vue, presque sans espoir ...
Une illustration très spéciale, en noir et blanc, faite toute en géométrie et en rondeur. Elle nous plonge dans un univers glauque : j'adore !
Premier album en solo de cet auteur, à découvrir absolument !
Petit chef-d'oeuvre de cet humour un peu "cérébral", noir et pince sans-rire dans lequel Trondheim excelle, "Genèses apocalyptiques" est court mais se lit et se relit avec délectation. Pour à peine 6 euros, ce serait dommage de s'en priver.
Aquablue, j'adore...
3 cycles qui font voyager...C'est comme cela que j'aime la BD.
1 premier cycle grandiose.
Un second qui s'émousse un tout petit peu...
Mais qu'un tout petit peu...
Et un 3ème cycle qui repart à fond...
Le dessin m'a choqué au début de la lecture de cette série...
mais au bout de 4 pages...
Bingo!!!! c'est magique...le scénario explose et le dessin est complètement en symbiose avec l'histoire...
Un quatrième cycle ...et vite!!!!
Après Guibert, David B. et Blain, Blutch réussit son passage dans la prestigieuse collection Aire Libre. A l’instar de Dargaud avec sa collection Poisson Pilote, ce gros éditeur qu’est Dupuis a bel et bien décidé de ne pas passer à côté de ces talents nés dans l’édition indépendante. Et on imagine déjà quels pourraient être les suivants : Baudoin ? Sfar ? Frederik Peeters ? Kiloffer ?
Il y a d’abord ce titre étrange : « Vitesse moderne », étrange parce que la vitesse n’est elle pas de toute façon « moderne » ? Mais l’expression est belle, on la croirait sortie d’un poème surréaliste. On y sent d’emblée quelque chose de « caché ».
« Vitesse » et la voiture est pourtant à l’arrêt, la portière ouverte, et nous voyons ces deux jeunes femmes, elles dorment. On ouvre alors l’album, certain d’y trouver une part de leur rêve. Un rêve dans lequel Lola (celle qui porte une robe rouge), accompagnée de Renée (l’autre), qui tient à raconter son histoire, se débat avec le spectre d’un père décadent et celui d’une mère abîmée par la vie. Un rêve à tiroirs qui aborde d’étranges thèmes tels que l’ambiguïté sexuelle et l’inceste, pour aboutir à la découverte de l’être aimé. Je n’en dis pas plus, raconter d’avantage m’obligerait à vous imposer mon interprétation de cette histoire.
Cassidy a vu juste, ce récit m’a plu. J’ai aimé tous les albums de Blutch qui me sont passé dans les mains et celui-ci ne faillit pas à la règle. J’aime son trait, il donne toujours à ses personnages la juste pose, celle qui évoque, plus que tout, une humeur. Ici, grande nouveauté, il passe à la couleur, et c’est assez réussi. Mais ce qui me réjouit par-dessus tout, c’est de retrouver la veine « onirique » de Blutch. Celle qui était à l’œuvre dans « Mademoiselle Sunnymoon » et qu’il avait plus ou moins réfréné depuis.
Esprits cartésiens, adorateurs des récits clairs et précis, passez votre chemin, cet album n’est pas pour vous.
Si vous pensez dur comme fer que : « Ce qui ce conçoit bien s’énonce clairement et les mots viennent aisément pour le dire » (maxime idiote, « l’indicible » existe), cet album n’est pas fait pour vous non plus.
A ce titre, l’allusion de Cassidy à David Lynch est pertinente. Même si Blutch ne cultive pas l’ambiance « malsaine » qui a fait la marque de fabrique du plus tordu des réalisateurs américains, il y a dans cet album, comme dans les films de Lynch, un goût du mystère et de la quête du sens. Au final, cela forme un étrange labyrinthe dans lequel tout, le moindre détail, est sujet à interprétation et doit l’être, au risque de passer sous le nez du lecteur. Le mythe d’œdipe, cher à Freud, en donnera une clef, mais ce n’est pas, à mon sens, la seule qui soit utile à « ouvrir » ce récit. Je vous rassure, pas besoin d’être psychanalyste pour lire cet album, pas besoin non plus d’avoir une grande accoutumance au surréalisme (même si cela peut aider). Mais il faut néanmoins être prêt à jouer au jeu de l’interprétation et « finir » le récit en lambeaux que Blutch nous offre.
Si je devais rapprocher cet album d’une bande dessinée, je pense ne pas me tromper en citant « La femme du magicien » de Boucq et Charyn, ou encore « Trait de craie » de Prado, le type même d’album dont on sait quand on y entre, mais jamais quand on en ressort… tant la fin ressemble à un commencement.
Le dessin est proche (vraiment proche) du "Le prince des écureuils"...et pour cause...dixit ..celui qui dessine...Mais le scénario est à mon avis un peu moins fort que le titre pré-cité...
Un one shot à posséder absolument, pour le graphisme et pour le scénario...
Brunschwig réussit encore une fois à donner une grande force au scénario au fur et à mesure qu'il avance dans la série. J'ai trouvé le premier tome moche et ennuyeux. Par contre, le deuxième et le troisième tome deviennent, non seulement, passionnants mais ils parviennent à donner un sens à ce qui était long et agaçant au départ.
Le dessin de Cagniat aussi évolut de belle façon. Le cycle se termine de façon solide.
Je suis tombé sur le charme du dessin et du scénario dès la lecture des premiers tomes. Toutefois, il ne faut pas chercher à lire une bd de pure détente -> dans ce cas il y a tant d'autres séries.
Je pense qu'il faut une lecture attentive 2 voir 3 fois de la série avant d'émettre un jugement (car le scénario est plutot complexe).
Bref je trouve que cette série vaut le détour et ce après une deuxième lecture des 6 premiers tomes. Vivement la parution du 7ème tome !
Conseil : lire attentivement les 4 premiers tomes d'une traite et puis les 2 suivants à un autre moment
Comme Pierig, j'ai lu ce truc il y a déjà bien des années ; il y a quelques temps, en me replongeant dans de vieux mags Tintin, j'ai retrouvé cette magie, cette poésie et cette fureur contenue qui font toute l'essence de l'heroic fantasy, ce que je ne savais pas à l'époque.
Les aventures de Hugo et ses amis (j'adore Biscoto !), sont une invitation au voyage et à l'aventure, et le trait de Bédu (qui n'a depuis rien fait d'aussi bon !) se prête incroyablement bien au genre. Dommage qu'il ait arrêté, par manque de succès (immérité), je pense...
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Congo Bill
J'avais remarqué la patte si particulière de ce dessinateur croate dans le « Comix 2000 ». En quatre pages il racontait l'échange de deux regards entre deux personnages. Quatre merveilleuses planches peu narratives mais d'une poésie sombre et aérienne. C'est avec une grande envie que j'ai abordé cet album et je n'ai pas été déçu. Dans un premier temps, on reprochera au scénario de trop ressembler à l'Apocalypse Now de Coppola, et par conséquent au roman qui l’inspira « Au cœur des ténèbres » qui tout comme ce « Congo Bill » se déroulait en Afrique. Mais heureusement « Congo Bill » amène autre chose et notamment un propos assez différent. Zezelj nous plonge au coeur d'une Afrique sombre et ténébreuse avec une mastria graphique qui laisse bouche bée. Sans conteste on peut déjà compter ce pourtant jeune auteur comme un grand dessinateur en noir et blanc. Il joue dans la cour des grands, quelque part entre Miller et Breccia. Cet homme a une patte inimitable, son noir est comme rongé de l'intérieur par de petites taches blanches du plus bel effet (est-ce du lavis ? )qui donnent un côté délavé et créent des effets de surface saisissants. Le découpage est nerveux et d'une redoutable efficacité. La mise en page et le cadrage créent des effets rythmiques savants et nous tiennent en haleine tout au long de l'album. Allez visiter le site de l'auteur! Choc graphique assuré!
Le Trio Bonaventure
Avec « Basil et Victoria » et « Montmartre No Future », Edith assoit une popularité certaine auprès d’un public jeune et exigeant. Elle sort aujourd’hui chez Delcourt, et en collaboration avec Corcal qui avait signé avec elle les aventures du peintre « Eugène de Tourcoing-Startec », une nouvelle aventure pour séduire les plus jeunes : « La Maison Jaune » est donc le premier tome du « Trio Bonaventure ». Avec cet album les deux auteurs entraînent le jeune lecteur dans un univers fascinant et onirique. Une aventure fantastique menée par des protagonistes sympathiques et parfois émouvants. Le dessin d’Edith est également là pour nous emmener plus loin dans cette magie qu’elle arrive à procurer. Un trait fin et sans prétention qui ressemble beaucoup à ceux que l’on trouve dans les livres pour enfant et des couleurs directes d’une grande maturité ne trompera pas le lecteur, il s’agit bien d’un conte que le scénario de Corcal vient renforcer. Car le scénariste a plus d’une idée dans son sac. En le lisant, on se rend compte qu’il n’a pas perdu son âme d’enfant. En effet, avec délicatesse et poésie, ce dernier sait captiver les foules aussi bien qu’avec « Montmartre No Future ». Bref, si vous désirez faire un beau cadeau de Noël (ou de Saint-Nicolas pour la Belgique) « Le Trio Bonaventure » vous est vivement conseillé. D’ailleurs, entre nous, il saura tout autant séduire les plus âgés. A ne pas manquer.
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Humour noir, grincant qui peut ne pas plaire à tout le monde, quoique ... Killoffer, à travers de la vie "mouvementée" des contrôleurs, nous offre une critique assez virulente de la société (enfin je l'ai lu comme cela !). On rit beaucoup mais après plusieurs lectures, on regarde cette BD d'un autre oeil : la dénonciation y est forte, souvent bien vue, presque sans espoir ... Une illustration très spéciale, en noir et blanc, faite toute en géométrie et en rondeur. Elle nous plonge dans un univers glauque : j'adore ! Premier album en solo de cet auteur, à découvrir absolument !
Genèses Apocalyptiques
Petit chef-d'oeuvre de cet humour un peu "cérébral", noir et pince sans-rire dans lequel Trondheim excelle, "Genèses apocalyptiques" est court mais se lit et se relit avec délectation. Pour à peine 6 euros, ce serait dommage de s'en priver.
Aquablue
Aquablue, j'adore... 3 cycles qui font voyager...C'est comme cela que j'aime la BD. 1 premier cycle grandiose. Un second qui s'émousse un tout petit peu... Mais qu'un tout petit peu... Et un 3ème cycle qui repart à fond... Le dessin m'a choqué au début de la lecture de cette série... mais au bout de 4 pages... Bingo!!!! c'est magique...le scénario explose et le dessin est complètement en symbiose avec l'histoire... Un quatrième cycle ...et vite!!!!
Vitesse moderne
Après Guibert, David B. et Blain, Blutch réussit son passage dans la prestigieuse collection Aire Libre. A l’instar de Dargaud avec sa collection Poisson Pilote, ce gros éditeur qu’est Dupuis a bel et bien décidé de ne pas passer à côté de ces talents nés dans l’édition indépendante. Et on imagine déjà quels pourraient être les suivants : Baudoin ? Sfar ? Frederik Peeters ? Kiloffer ? Il y a d’abord ce titre étrange : « Vitesse moderne », étrange parce que la vitesse n’est elle pas de toute façon « moderne » ? Mais l’expression est belle, on la croirait sortie d’un poème surréaliste. On y sent d’emblée quelque chose de « caché ». « Vitesse » et la voiture est pourtant à l’arrêt, la portière ouverte, et nous voyons ces deux jeunes femmes, elles dorment. On ouvre alors l’album, certain d’y trouver une part de leur rêve. Un rêve dans lequel Lola (celle qui porte une robe rouge), accompagnée de Renée (l’autre), qui tient à raconter son histoire, se débat avec le spectre d’un père décadent et celui d’une mère abîmée par la vie. Un rêve à tiroirs qui aborde d’étranges thèmes tels que l’ambiguïté sexuelle et l’inceste, pour aboutir à la découverte de l’être aimé. Je n’en dis pas plus, raconter d’avantage m’obligerait à vous imposer mon interprétation de cette histoire. Cassidy a vu juste, ce récit m’a plu. J’ai aimé tous les albums de Blutch qui me sont passé dans les mains et celui-ci ne faillit pas à la règle. J’aime son trait, il donne toujours à ses personnages la juste pose, celle qui évoque, plus que tout, une humeur. Ici, grande nouveauté, il passe à la couleur, et c’est assez réussi. Mais ce qui me réjouit par-dessus tout, c’est de retrouver la veine « onirique » de Blutch. Celle qui était à l’œuvre dans « Mademoiselle Sunnymoon » et qu’il avait plus ou moins réfréné depuis. Esprits cartésiens, adorateurs des récits clairs et précis, passez votre chemin, cet album n’est pas pour vous. Si vous pensez dur comme fer que : « Ce qui ce conçoit bien s’énonce clairement et les mots viennent aisément pour le dire » (maxime idiote, « l’indicible » existe), cet album n’est pas fait pour vous non plus. A ce titre, l’allusion de Cassidy à David Lynch est pertinente. Même si Blutch ne cultive pas l’ambiance « malsaine » qui a fait la marque de fabrique du plus tordu des réalisateurs américains, il y a dans cet album, comme dans les films de Lynch, un goût du mystère et de la quête du sens. Au final, cela forme un étrange labyrinthe dans lequel tout, le moindre détail, est sujet à interprétation et doit l’être, au risque de passer sous le nez du lecteur. Le mythe d’œdipe, cher à Freud, en donnera une clef, mais ce n’est pas, à mon sens, la seule qui soit utile à « ouvrir » ce récit. Je vous rassure, pas besoin d’être psychanalyste pour lire cet album, pas besoin non plus d’avoir une grande accoutumance au surréalisme (même si cela peut aider). Mais il faut néanmoins être prêt à jouer au jeu de l’interprétation et « finir » le récit en lambeaux que Blutch nous offre. Si je devais rapprocher cet album d’une bande dessinée, je pense ne pas me tromper en citant « La femme du magicien » de Boucq et Charyn, ou encore « Trait de craie » de Prado, le type même d’album dont on sait quand on y entre, mais jamais quand on en ressort… tant la fin ressemble à un commencement.
Les trois cheveux blancs
Le dessin est proche (vraiment proche) du "Le prince des écureuils"...et pour cause...dixit ..celui qui dessine...Mais le scénario est à mon avis un peu moins fort que le titre pré-cité... Un one shot à posséder absolument, pour le graphisme et pour le scénario...
Vauriens
Brunschwig réussit encore une fois à donner une grande force au scénario au fur et à mesure qu'il avance dans la série. J'ai trouvé le premier tome moche et ennuyeux. Par contre, le deuxième et le troisième tome deviennent, non seulement, passionnants mais ils parviennent à donner un sens à ce qui était long et agaçant au départ. Le dessin de Cagniat aussi évolut de belle façon. Le cycle se termine de façon solide.
Alpha
Je suis tombé sur le charme du dessin et du scénario dès la lecture des premiers tomes. Toutefois, il ne faut pas chercher à lire une bd de pure détente -> dans ce cas il y a tant d'autres séries. Je pense qu'il faut une lecture attentive 2 voir 3 fois de la série avant d'émettre un jugement (car le scénario est plutot complexe). Bref je trouve que cette série vaut le détour et ce après une deuxième lecture des 6 premiers tomes. Vivement la parution du 7ème tome ! Conseil : lire attentivement les 4 premiers tomes d'une traite et puis les 2 suivants à un autre moment
Hugo
Comme Pierig, j'ai lu ce truc il y a déjà bien des années ; il y a quelques temps, en me replongeant dans de vieux mags Tintin, j'ai retrouvé cette magie, cette poésie et cette fureur contenue qui font toute l'essence de l'heroic fantasy, ce que je ne savais pas à l'époque. Les aventures de Hugo et ses amis (j'adore Biscoto !), sont une invitation au voyage et à l'aventure, et le trait de Bédu (qui n'a depuis rien fait d'aussi bon !) se prête incroyablement bien au genre. Dommage qu'il ait arrêté, par manque de succès (immérité), je pense...