Voici une histoire de politique fiction tres ambitieuse. Le bonheur est que la realisation ne l'est pas moins.
Brunschwig est un excellent scenariste et dispose d'une imagination debridée. Peut-etre un peu trop, car certaines des situations qu'il a cherché a mettre en place pour justifier des actions et des rebondissement frisent parfois l'invraisemblable. Mais l'ensemble est d'une telle facture qu'il serait dommage de s'arreter à ces details.
Cette serie etant finie, on peu maintenant avoir une vue globale de l'evolution. Graphiquement, c'est tres bien tenu. Hirn aime manifestement beaucoup Boucq, et Bruschwig aime beaucoup Alan Moore... mais, on a vu pire comme reference.
A lire absolument (accord parental souhaitable)
Pour ceux qui hésitent à se plonger dans l'oeuvre de Bilal, cet album est idéal. Facile d'accès, des dessins très travaillés, un thème intéressant et bien traité...
Bilal construit un univers, ici une ville, pas seulement par ses dessins réalistes jusque dans les détails, mais aussi par les dialogues et les expressions des gens, par des petits gestes, des petites touches d'émotion. On s'y laisse prendre, c'est très fort.
Quand en plus l'histoire de fond vaut à elle seule la lecture...
Je n'ai pas grand chose à rajouter au critiques ci-dessous, c'est juste un petit post pour dire que moi aussi j'ai trouvé cette BD géniale.
Le dessin ne me choque pas, ce sont plus les couleurs qui m'ont l'air déplacées. Mais ce n'est pas génant une fois passé les premières pages. Mais vous, qui l'avez lu et qui critiquez les dessins, pouvez vous immaginez à présent le même scénario avec des dessins diférents ? L'album aurait il la même force, le même impact ? Après tout, même pour ceux qui ne supportent pas ces dessins, ils ne peuvent qu'augmenter l'impression de malaise créée par cet univers totalitariste, où il n'y a pas de vrai héros, ni de vrais méchants, où les gens sont tous laches ou fous.
C'est une oeuvre génaile, passionante, sombre, réaliste, atroce. On ne s'arrête pas avant d'avoir refermé le dernier album, et en attendant, les auteurs jouent avec nous, nous faisant ressentir toutes sortes d'émotions envers ce monde et les personnages qui l'habitent, ou plutôt le hantent.
Le passage qui m'a le plus touché est l'épisode dans la prison, avec la lettre de la jeune homosexuelle. Je crois que c'est une BD que je n'aurais jamais besoin de relire tellement elle s'est bien inscrite dans ma mémoire.
Ah, une belle histoire d'amour bien romantique, sans être naïve. De quoi émouvoir mon côté un peu fleur bleue...
Plus sérieusement, c'est une excellente BD, passionante, avec des dessins superbes, beaucoup d'humour, des personnages très attachants, des sentiments et de l'action.
Pour ceux qui ne sont toujours pas convaincu, c'est aussi un récit très original de l'occupation, vu par quelqu'un qui n'est ni un resistant ni un collabo, mais tout simplement un spectateur un peu lache, un peu parresseux. Si ce côté historique est loin de faire l'intérêt de ces deux albums, le côté humain, en revanche, est très bien vu. La vie de Julien a quelque chose de décalé, de fantastique, et sa voix off rajoute encore à cet apect étrange.
Vraiment, lisez le, et conseillez le à vos parents ou amis, même ceux qui n'aiment pas la BD (surtout ceux là ?).
Sorel/Mosdi, le duo qui fait mouche chez les amateurs de fantastique et de thrillers délicieusement dérangeant. Derrière un graphisme décidement toujours aussi puissant (Sorel sait utiliser avec brio des traits tranchés et nets pour faire suinter la folie de ses personnages), Mosdi adapte les textes (non traduits en français pour la plupart) de l'écrivain anglais Thomas Owen. Un One Shot vraiment représentatif de ces deux auteurs, avec des cases s'étalant parfois sur une planche (magnifiques pour la plupart), mais qui manque parfois de l'élan ésotérique et mystique qu'on trouve dans les autres créations des auteurs, comme l'Ile des Morts.
Seul ma morale perso m'interdit de mettre plus de 4 à cette bd (je met jamais 5/5 par principe). Sorel, le géniallisime dessinateur de, accrochez-vous : "Mort à outrances", "L'Ile des Morts", "Mens Magna", "Le Fils du Grimacier", "Amnesia", nous offre là une splendide bd fantastique, adaptée d'un roman du XIXème, avec Mathieu Gallié aux manettes du scénario. Une atmosphère superbement mise en place, un dessin toujours aussi caractéristique (Sorel a l'art et la manière de faire suinter la psychologie de ses personnages de leurs traits), bref une véritable merveille qui témoigne qui plus est que le style de Sorel s'affine avec les années. Un must, et le premier album d'une série dont les rumeurs disent qu'elle va s'étaler sur pas moins de 8 albums.
Une série noire et sombre, traversée par des moments de rare félicité. Alack Sinner est un héros sombre et renfermé, solitaire et taciturne mais à certains instants la carapace se brise : devant sa fille, devant la femme qu'il aime sans avoir jamais eu le courage de l'épouser... Il y a quelque chose dans cette série que je n'ai jamais trouvé dans d'autres bds, une profondeur psychologique et une fine analyse des sentiments refoulés.
Mais elle n'est pas sans défaut. Munoz ne privilégie pas toujours la lisibilité, c'est dommage, mais il s'exerce en revanche à des exercices de style et de mise en scène parfois très inventifs. A lire, et à dévorer si vous aimez le genre.
Ce manga est sans doute un des plus merveilleux qui m'est été donné de lire. L'histoire si magnifiquement ficelée m'a fait rire et pleurer. On ne peut qu'apprécier chacun des personnages de cette BD car chacun à une personnalité propre à lui, chacun est relié ensemble d'une façon subtile et réalisée de main de maître. Que dire des dessins qui sont carrément incroyables un bouquet pour les yeux. Sombres mais très beaux. Ils ont tous leur petit quelque chose qui leur donne du charme, ils sont tous beaux, à leur façon. L'auteur nous fait vivre une aventure où on retrouve toutes les émotions nécessaires ( amour , joie, peine, colère ) qui fait que cette histoire semble si véridique. Cette BD est vraiment pour moi un culte et chaque tome est un régal pour les yeux. Ne serait-ce que pour les dessins, elle mériterais 5/5 !!
Frédéric Boilet joue cavalier dans cet album autobiographique publié à la fois au Japon et en France. Il nous y raconte l’aventure amoureuse qui naquît entre lui et une jeune japonaise du nom de Yukiko. Ce qui fait d’emblée l’originalité de cet album, c’est son traitement graphique : entre photographie et dessin. Boilet ne travaille plus seulement à l’encre de chine comme c’était le cas dans « Love hotel » (très bel album publié avec Peeters chez Casterman, il y a quelques années d’ici), les images de cet album qui joue sur une gamme très riche de différents gris, ont plus de chair, plus de vie et plus de relief. L’auteur semble avoir pleinement trouvé son style.
C’est ensuite l’histoire qui nous est contée qui surprend par la manière dont elle arrive à transfigurer une réalité somme toute banale (un garçon qui tombe amoureux d’une jeune fille, c’est assez commun). Mais la force de son récit est d’abord dans la liberté de ton que l’auteur a choisi ; Boilet refuse dans cet album toute dramaturgie classique mais juxtapose d’une manière résolument moderne, des instants immobiles, des petites tranches de vies. Cette liberté de ton fait penser à la « nouvelle vague » française, on pense aux premiers films de Truffaut et de Godard. Influences que Boilet revendique expressément dans cet album lorsqu’on l’y voit visiter une exposition japonaise consacrée à la Nouvelle vague. C’est une aventure à la fois exotique et immobile dans lequel Boilet nous fait partager de manière admirable le sentiment amoureux qui est le sien.
En lisant cet album j’ai repensé également au film « La femme défendue » de P. Harel qui racontait une histoire d’amour en caméra subjective (Boilet l’utilise abondamment mais pas de manière aussi systématique). Mais cette bd réussit là où ce film , malgré certaines qualités, tombait dans une certaine platitude. Ici l’on partage réellement l’émoi du personnage principal. Ce qui me fait également préférer ce « manga » à ce film, c’est la manière dont son scénario est parsemé de métaphores très subtilement introduites dans le récit : je pense par exemple à ce tapis roulant parlant tel qu’il en existe au japon. Une voix prononce en permanence : « Bientôt…Attention… Tapis….Attention à vos pieds… Bientôt , c’est la fin du tapis… ». Boilet utilise cet « objet » comme métaphore du sentiment amoureux : poussé par des ailes, il éprouve une sensation d’allégresse, de légèreté, de flottement…. mais bientôt la fin du tapis, la rupture, le ramènera à la réalité. Je recommande cet album à tout ceux qui aime les mangas qui s’intéressent à la vie quotidienne (les œuvres de Taniguchi, entre autres) et les amateurs de bd indépendantes européennes. Je pense que cet album, sensible et attachant, à la croisée des chemins et des traditions européennes et japonaises, pourrait faire école, en tout cas, il est en bonne place dans ma bibliothèque.
Mais comme tout oeuvre éminement personnelle et originale, elle risque de ne pas plaire à tout le monde. Son style graphique est étonant. Feuilletez avant d'acheter! Moi j'adore, mais des personnes à qui je l'ai montré m'ont dit :"Bah! Comme c'est laid!"
Vraiment beau. On sent la qualité de la finesse féminine de Florence Magnin. Tout, le long des deux tomes on est pris par la douceur des atmosphères de contes sortis des songes de notre enfance. Rodolphe nous a narré un conte merveilleux, nous portant vers une fin enchanteresse et très mélancolique.
Conseillé pour les rêveurs.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Le Pouvoir des innocents
Voici une histoire de politique fiction tres ambitieuse. Le bonheur est que la realisation ne l'est pas moins. Brunschwig est un excellent scenariste et dispose d'une imagination debridée. Peut-etre un peu trop, car certaines des situations qu'il a cherché a mettre en place pour justifier des actions et des rebondissement frisent parfois l'invraisemblable. Mais l'ensemble est d'une telle facture qu'il serait dommage de s'arreter à ces details. Cette serie etant finie, on peu maintenant avoir une vue globale de l'evolution. Graphiquement, c'est tres bien tenu. Hirn aime manifestement beaucoup Boucq, et Bruschwig aime beaucoup Alan Moore... mais, on a vu pire comme reference. A lire absolument (accord parental souhaitable)
La Ville qui n'existait pas
Pour ceux qui hésitent à se plonger dans l'oeuvre de Bilal, cet album est idéal. Facile d'accès, des dessins très travaillés, un thème intéressant et bien traité... Bilal construit un univers, ici une ville, pas seulement par ses dessins réalistes jusque dans les détails, mais aussi par les dialogues et les expressions des gens, par des petits gestes, des petites touches d'émotion. On s'y laisse prendre, c'est très fort. Quand en plus l'histoire de fond vaut à elle seule la lecture...
V pour Vendetta
Je n'ai pas grand chose à rajouter au critiques ci-dessous, c'est juste un petit post pour dire que moi aussi j'ai trouvé cette BD géniale. Le dessin ne me choque pas, ce sont plus les couleurs qui m'ont l'air déplacées. Mais ce n'est pas génant une fois passé les premières pages. Mais vous, qui l'avez lu et qui critiquez les dessins, pouvez vous immaginez à présent le même scénario avec des dessins diférents ? L'album aurait il la même force, le même impact ? Après tout, même pour ceux qui ne supportent pas ces dessins, ils ne peuvent qu'augmenter l'impression de malaise créée par cet univers totalitariste, où il n'y a pas de vrai héros, ni de vrais méchants, où les gens sont tous laches ou fous. C'est une oeuvre génaile, passionante, sombre, réaliste, atroce. On ne s'arrête pas avant d'avoir refermé le dernier album, et en attendant, les auteurs jouent avec nous, nous faisant ressentir toutes sortes d'émotions envers ce monde et les personnages qui l'habitent, ou plutôt le hantent. Le passage qui m'a le plus touché est l'épisode dans la prison, avec la lettre de la jeune homosexuelle. Je crois que c'est une BD que je n'aurais jamais besoin de relire tellement elle s'est bien inscrite dans ma mémoire.
Le Sursis
Ah, une belle histoire d'amour bien romantique, sans être naïve. De quoi émouvoir mon côté un peu fleur bleue... Plus sérieusement, c'est une excellente BD, passionante, avec des dessins superbes, beaucoup d'humour, des personnages très attachants, des sentiments et de l'action. Pour ceux qui ne sont toujours pas convaincu, c'est aussi un récit très original de l'occupation, vu par quelqu'un qui n'est ni un resistant ni un collabo, mais tout simplement un spectateur un peu lache, un peu parresseux. Si ce côté historique est loin de faire l'intérêt de ces deux albums, le côté humain, en revanche, est très bien vu. La vie de Julien a quelque chose de décalé, de fantastique, et sa voix off rajoute encore à cet apect étrange. Vraiment, lisez le, et conseillez le à vos parents ou amis, même ceux qui n'aiment pas la BD (surtout ceux là ?).
Mort à Outrance
Sorel/Mosdi, le duo qui fait mouche chez les amateurs de fantastique et de thrillers délicieusement dérangeant. Derrière un graphisme décidement toujours aussi puissant (Sorel sait utiliser avec brio des traits tranchés et nets pour faire suinter la folie de ses personnages), Mosdi adapte les textes (non traduits en français pour la plupart) de l'écrivain anglais Thomas Owen. Un One Shot vraiment représentatif de ces deux auteurs, avec des cases s'étalant parfois sur une planche (magnifiques pour la plupart), mais qui manque parfois de l'élan ésotérique et mystique qu'on trouve dans les autres créations des auteurs, comme l'Ile des Morts.
Algernon Woodcock
Seul ma morale perso m'interdit de mettre plus de 4 à cette bd (je met jamais 5/5 par principe). Sorel, le géniallisime dessinateur de, accrochez-vous : "Mort à outrances", "L'Ile des Morts", "Mens Magna", "Le Fils du Grimacier", "Amnesia", nous offre là une splendide bd fantastique, adaptée d'un roman du XIXème, avec Mathieu Gallié aux manettes du scénario. Une atmosphère superbement mise en place, un dessin toujours aussi caractéristique (Sorel a l'art et la manière de faire suinter la psychologie de ses personnages de leurs traits), bref une véritable merveille qui témoigne qui plus est que le style de Sorel s'affine avec les années. Un must, et le premier album d'une série dont les rumeurs disent qu'elle va s'étaler sur pas moins de 8 albums.
Alack Sinner
Une série noire et sombre, traversée par des moments de rare félicité. Alack Sinner est un héros sombre et renfermé, solitaire et taciturne mais à certains instants la carapace se brise : devant sa fille, devant la femme qu'il aime sans avoir jamais eu le courage de l'épouser... Il y a quelque chose dans cette série que je n'ai jamais trouvé dans d'autres bds, une profondeur psychologique et une fine analyse des sentiments refoulés. Mais elle n'est pas sans défaut. Munoz ne privilégie pas toujours la lisibilité, c'est dommage, mais il s'exerce en revanche à des exercices de style et de mise en scène parfois très inventifs. A lire, et à dévorer si vous aimez le genre.
Angel Sanctuary
Ce manga est sans doute un des plus merveilleux qui m'est été donné de lire. L'histoire si magnifiquement ficelée m'a fait rire et pleurer. On ne peut qu'apprécier chacun des personnages de cette BD car chacun à une personnalité propre à lui, chacun est relié ensemble d'une façon subtile et réalisée de main de maître. Que dire des dessins qui sont carrément incroyables un bouquet pour les yeux. Sombres mais très beaux. Ils ont tous leur petit quelque chose qui leur donne du charme, ils sont tous beaux, à leur façon. L'auteur nous fait vivre une aventure où on retrouve toutes les émotions nécessaires ( amour , joie, peine, colère ) qui fait que cette histoire semble si véridique. Cette BD est vraiment pour moi un culte et chaque tome est un régal pour les yeux. Ne serait-ce que pour les dessins, elle mériterais 5/5 !!
L'Epinard de Yukiko
Frédéric Boilet joue cavalier dans cet album autobiographique publié à la fois au Japon et en France. Il nous y raconte l’aventure amoureuse qui naquît entre lui et une jeune japonaise du nom de Yukiko. Ce qui fait d’emblée l’originalité de cet album, c’est son traitement graphique : entre photographie et dessin. Boilet ne travaille plus seulement à l’encre de chine comme c’était le cas dans « Love hotel » (très bel album publié avec Peeters chez Casterman, il y a quelques années d’ici), les images de cet album qui joue sur une gamme très riche de différents gris, ont plus de chair, plus de vie et plus de relief. L’auteur semble avoir pleinement trouvé son style. C’est ensuite l’histoire qui nous est contée qui surprend par la manière dont elle arrive à transfigurer une réalité somme toute banale (un garçon qui tombe amoureux d’une jeune fille, c’est assez commun). Mais la force de son récit est d’abord dans la liberté de ton que l’auteur a choisi ; Boilet refuse dans cet album toute dramaturgie classique mais juxtapose d’une manière résolument moderne, des instants immobiles, des petites tranches de vies. Cette liberté de ton fait penser à la « nouvelle vague » française, on pense aux premiers films de Truffaut et de Godard. Influences que Boilet revendique expressément dans cet album lorsqu’on l’y voit visiter une exposition japonaise consacrée à la Nouvelle vague. C’est une aventure à la fois exotique et immobile dans lequel Boilet nous fait partager de manière admirable le sentiment amoureux qui est le sien. En lisant cet album j’ai repensé également au film « La femme défendue » de P. Harel qui racontait une histoire d’amour en caméra subjective (Boilet l’utilise abondamment mais pas de manière aussi systématique). Mais cette bd réussit là où ce film , malgré certaines qualités, tombait dans une certaine platitude. Ici l’on partage réellement l’émoi du personnage principal. Ce qui me fait également préférer ce « manga » à ce film, c’est la manière dont son scénario est parsemé de métaphores très subtilement introduites dans le récit : je pense par exemple à ce tapis roulant parlant tel qu’il en existe au japon. Une voix prononce en permanence : « Bientôt…Attention… Tapis….Attention à vos pieds… Bientôt , c’est la fin du tapis… ». Boilet utilise cet « objet » comme métaphore du sentiment amoureux : poussé par des ailes, il éprouve une sensation d’allégresse, de légèreté, de flottement…. mais bientôt la fin du tapis, la rupture, le ramènera à la réalité. Je recommande cet album à tout ceux qui aime les mangas qui s’intéressent à la vie quotidienne (les œuvres de Taniguchi, entre autres) et les amateurs de bd indépendantes européennes. Je pense que cet album, sensible et attachant, à la croisée des chemins et des traditions européennes et japonaises, pourrait faire école, en tout cas, il est en bonne place dans ma bibliothèque. Mais comme tout oeuvre éminement personnelle et originale, elle risque de ne pas plaire à tout le monde. Son style graphique est étonant. Feuilletez avant d'acheter! Moi j'adore, mais des personnes à qui je l'ai montré m'ont dit :"Bah! Comme c'est laid!"
L'Autre Monde
Vraiment beau. On sent la qualité de la finesse féminine de Florence Magnin. Tout, le long des deux tomes on est pris par la douceur des atmosphères de contes sortis des songes de notre enfance. Rodolphe nous a narré un conte merveilleux, nous portant vers une fin enchanteresse et très mélancolique. Conseillé pour les rêveurs.