Magnifique épopée. Les dessins sont superbes. Les thèmes abordés sont graves et traités de façon intelligente. On y apprend plein de choses : les conditions de vie sur les navires, la condition des femmes, l'horreur de la traite des Noirs, la vie dans les colonies...
Et Isa est une magnifique héroïne. Courageuse, émouvante, sensible, elle est à elle seule, par sa liberté d'esprit et son intelligence, un hommage aux femmes.
Plus de dix ans, il m'a fallu plus de dix ans pour lire tout Akira. J'avais commencé la série, il y a une dizaine d'années d'ici et je n'avais jamais pu la terminer pour cause financière et parce que j'avais vu le film (et donc la fin). Voilà que je viens de la complèter, dans sa version noir et blanc, beaucoup plus économique (la version couleurs a été colorisée par les américains, ce n'est donc pas les couleurs originales japonaises). Dix ans après, bien qu'ayant mûri et n'étant plus cet ado boutonneux fan de heavy-metal, je reste admiratif de cette série. Elle m'impressione toujours autant. Seul regret, et c'est pour cela que je ne lui accorde pas 5 étoiles, cette série est trop longue, ce qui n'est pas grave en soi, mais il y a par moments certaines longueurs, je pense notamment aux tomes 3-4-5 (de la version couleurs). Préférez la version noir et blanc en 6 tomes. C'est nettement plus économique et surtout, cela respecte la division en tomes de l'édition originale japonaise.
Berceuse Assassine est l’une des meilleures définitions du polar que l’on puisse donner en bande dessinée. Tome (Soda et Spirou) a su innové en racontant une même histoire sous trois points de vu différent, ainsi les deux premiers tomes sont centrés sur la haine qu’éprouve mutuellement Joe (tome 1) et Martha (tome 2), alors que le troisième nous offre la vision d’un indien (Dillon Bowie) que l’on a pu apercevoir dans les précédents albums. (leurs trois destins sont liés)
Le scénariste nous propose un thriller digne du grand cinéma, au scénario dur et bien construit nous plongeant dans l’enfer d’un couple trop lâche pour se quitter. L’histoire est simple mais pleine de violence, de dégoût, de lâcheté et c’est toute cette tension que l’auteur a admirablement retransmise dans cette série. Ainsi il nous présente un véritable puzzle que le lecteur doit lui-même reconstruire pour aboutir à un véritable chef d’œuvre du genre. De ce fait on ressent à la suite de le lecture de ces trois albums un véritable attachement à l’un des personnages grâce à leur psychologie des plus travaillée, Berceuse Assassine nous raconte une histoire des plus glauque comme l’on pourrait en lire dans la partie faits divers de n’importe quels journaux. C’est donc dans une ambiance nauséabonde et lourde qu’évoluent nos « héros », comme coupés du monde dans un univers où moral et amoral se côtoient. Ce roman noir (très noir) mené en main de maître par Tome tiendra tout lecteur en haleine au long des trois albums, cependant le troisième et dernier tome ne fait pas réellement progresser l'histoire de Joe et Martha (histoire parallèle aux personnages) mais nous permet de connaître le fin mot de l’histoire, tout en nous proposant une satyre de notre société.
Meyer qui signe ici son premier ouvrage, épate par son trait et séduit par son réalisme. Il s’essaye ici à un graphisme audacieux, ainsi au cours de cette série il joue sur trois uniques couleurs (le noir, le jaune et le brun) confortant, par la même occasion, le lecteur dans son idée d’oppression et de lourdeur. Le trait fin de Meyer et l’utilisation, originale et intelligente, des couleurs desservent magnifiquement le scénario de Tome. De plus il nous offre un découpage dynamique et efficace (non sans rappeler des plans cinématographiques) nous donnant de longues pages, vierges de dialogue mais d’une force incroyable. Pour résumer le dessin de Ralph est excellent, très réaliste et retransmet avec brio la violence et la haine de ce thriller sordide. Un bémol cependant sur la représentation très carré de Joe Telenko (bien conservé le vieux, non ?).
Berceuse Assassine est un must du genre, de part son scénario et son dessin, et se place au-dessus d’autres polars, à l’ambiance des plus noire. A se procurer, donc !
Le scénario, le dessin, les couleurs, les dialogues, le rythme...dans ce Peter Pan, tout oeuvre pour attirer le lecteur dans le conte, et le faire baigner dans l'ambiance des décors successifs où se déroule l'histoire.
Londres d'abord, sordide, impitoyable, froid. Le premier épisode, dont la plus grande partie est tristement réaliste, atteint des sommets de noirceur impressionnants. Les personnages de la mère et du manchot se disputent la première place dans l'abject.
Plus tard, l'irréalité du Pays Imaginaire allège le récit, mais celui-ci reste tout de même teinté de violence et d'une charge émotionnelle rare.
Tout au long de cette bouleversante série, tant au coeur de la réalité de Londres que dans le Pays Imaginaire, on ressent profondément le malaise latent de Peter, et son urgence à trouver, sinon le bonheur, au moins une vie plus acceptable.
J'ai lu cette histoire avec un profond sentiment d'injustice et la conscience de ce que représente la fin de l'enfance, à plus forte raison pour ceux qui n'en ont pas eu.
Je suis peut-être particulièrement sensible mais je pense que si Loisel a fait là un véritable chef-d'oeuvre (la force des émotions provoquées en est la preuve), la série n'est cependant pas à mettre entre n'importe quelles mains. Même si l'espoir du bonheur est présent au long de l'histoire, l'ambiance est d'une noirceur presque désespérante (renforcée par les couleurs très sombres).
A lire absolument, sauf en période de dépression.
Un récit terrible, très prenant, dans lequel on cherche desespérement une cohérence pour se ratacher au monde réel.
Des dessins à la plume en noir et blanc, "coloriés" au crayon noir : l'effet est très bon, très réaliste.
On est intrigué, passionné. On croit comme le narrateur qu'il DOIT y avoir une explication, et on le suis dans les dédales de ce quartier "dont certains ne sont jamais ressortis", au détour des quels on peu croiser Corto Maltese ou tout autre aventurier...
On connaît tous l'histoire de " L'arroseur arrosé ", l'eau qui ne sort plus du tuyau et le jardinier qui, tant bien que mal, essaie de cerner le problème, se retrouve sans crier gare avec le visage trempé. Nous sommes tous animés par un esprit de vengeance, aussi quand le jardinier arrose son farceur on ne peut que s'écrier " tel est pris qui croyait prendre ". C'est sur ce point que l'histoire de Popotka le petit sioux se base. C'est donc avec beaucoup d'assurances que les auteurs, Chauvel et Simon, entament ce récit frais et convivial que le lecteur cernera sans aucunes difficultés. A lui par la suite de méditer dessus, de l'analyser et de l'interpréter et pourquoi pas d'en tirer les leçons ?
Enfin, outre ces points importants, il ne faut pas délaisser l'univers graphique de l'album. Fred Simon est bien loin de " Poisson Clown ", il nous offre ici un dessin plus souple au trait épuré. De plus, grâce aux couleurs (également de Simon), on découvre avec une certaine sensibilité des décors vertigineux, pleins de grâces et de beautés. Quant à Chauvel il nous prouve qu'il a plus d'un scénario dans son sac ! Bien loin de ses écrits traditionnels, ce scénariste prolifique semble vouloir prendre un peu de recul et ainsi s'offrir un " bol d'air frais " et cela, pour notre plus grand plaisir !
Urasawa est un maître japonais du récit policier/thriller ! Si vous pensez que le manga se limite à Dragon Ball ou Goldorak, lisez ce chef d'oeuvre (n'ayons pas peur des mots) et vous serez conquis par son style réaliste et ses histoires bien menées...
Une autre oeuvre du même auteur est paru chez Dargaud/Kana : Monster (en 18 volumes, 4 traduits pour l'instant). Elle est tout autant à lire !
Juste un mot pour dire que je suis entièrement d'accord avec ArzaK. Je ne suis pas un "vieux" (19ans) donc lorsque j'ai commencé Blueberry il y a 2 ans, j'avais tout pour croire, en lisant les premiers tomes, que cette serie était vieille et démodée. Je me suis pourtant un peu "forcé" à lire les premiers tomes et au fur et à mesure des lectures, mon plaisir a grandi jusqu'à faire de moi un fan inconditionnel. Je conseille donc à Kael de ne pas rester sur l'avis qu'il s'est fait en lisant seulement les trois premiers tomes: il faut savoir faire un effort de temps en temps pour pouvoir vraiment apprecier. Blueberry est une serie mythique, malgré près de 40 tomes, elle ne tire pas sur la longueur. Kael, je te conseillerai donc de lire le cycle Le spectre aux balles d'or/La mine de l'allemand perdu pour te faire une idée de ce qu'est un scenario de Charlier; et de regarder Geronimo pour apprecier un dessin de Giraud. A bonne entendeur salut ;-)
J'ai découvert "Les mangeurs de cailloux" dans une petite bouquinerie. Livre de la collection Encrages, il me paraissait sympathique mais un peu cucul (regardez la couverture).
En commencçant à le lire, cependant, j'ai été tout simplement conquis par cet album. L'histoire commence très simplement, un petit (un tiot) garçon de 8 ans qui va faire les courses avec son chien, dans un décor de corons. La mise en forme narrative et graphique est simple et efficace : le dessin noir et blanc est très expressif, il n'y a aucune longueur dans les textes.
Me laissant emporter donc dans cet univers d'enfant, avec ses questions, sa vision des choses très particulière, ses rêves et ses peurs, j'arrivai très vite (subjectivement !) à la fin.
Et voici mon appréciation générale...
Ce livre est simple, touchant et empli d'une sensibilité rare, en un mot : beau !
Les seules explosions que vous verrez sont celles de pétards, les seules disputes celles (racontées) de deux mineurs, les seuls "effets spéciaux" des rêves, la seule quête celle d'un chien, la seule philosophie celle de la vie...
Ayant découvert en postant cette série que le tome 2 existe, je vais le chercher dans les plus brefs délais ! Des chefs d'oeuvre comme ça, il ne faut pas les laisser passer !
(en plus il s'agit là du 1er album de cet auteur. Respect, Monsieur Loyer !)
Il fallait bien que ces deux-là se rencontrent. Tardi avait déjà illustré la plupart des couvertures des éditions de poche des romans de Pennac. Voilà que Pennac offre à Tardi un scénario de bd. Un échange de bons procédés, en quelque sorte. En apprennant l'existence de cet album, quelques inquiétudes se sont faites en moi. Amateur de l'oeuvre de tardi et des romans de Pennac, je me demandais bien ce que leur collaboration pouvait donner et surtout dans quelle mesure Pennac serait un bon scénariste. Certains romanciers, par ailleurs talentueux, se sont déjà cassés les dents en essayant de faire de la bd : Patrick Cauvin, Bernard Werber, Van Cauweleart... Mais dès les premières pages, mes inquiétudes se dissipent. Pennac a évité le premier piège : aucun abondant récitatif ne vient encombrer les planches. Son talent d'écriture se fait bien par l'image et dans les dialogues, domaine où il a toujours excellé. Deuxième bonne surprise, ce scénario est tout bonnement excellent : il est non seulement drôle mais s'impose par son propos comme une satire violente et mordante de notre état de société. C'est caustique, acide et d'une justesse de ton rare. Si bien que cet album est le plus actuel des albums de Tardi. Tardi quitte la simple nostalgie, auquel il s'est tant adonné et aborde de front le monde d'aujourd'hui. Un grand Tardi. Espérons que cet album ne sera pas la seule collaboration de ces deux-là. Ils vont si bien ensemble.
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Les Passagers du vent
Magnifique épopée. Les dessins sont superbes. Les thèmes abordés sont graves et traités de façon intelligente. On y apprend plein de choses : les conditions de vie sur les navires, la condition des femmes, l'horreur de la traite des Noirs, la vie dans les colonies... Et Isa est une magnifique héroïne. Courageuse, émouvante, sensible, elle est à elle seule, par sa liberté d'esprit et son intelligence, un hommage aux femmes.
Akira
Plus de dix ans, il m'a fallu plus de dix ans pour lire tout Akira. J'avais commencé la série, il y a une dizaine d'années d'ici et je n'avais jamais pu la terminer pour cause financière et parce que j'avais vu le film (et donc la fin). Voilà que je viens de la complèter, dans sa version noir et blanc, beaucoup plus économique (la version couleurs a été colorisée par les américains, ce n'est donc pas les couleurs originales japonaises). Dix ans après, bien qu'ayant mûri et n'étant plus cet ado boutonneux fan de heavy-metal, je reste admiratif de cette série. Elle m'impressione toujours autant. Seul regret, et c'est pour cela que je ne lui accorde pas 5 étoiles, cette série est trop longue, ce qui n'est pas grave en soi, mais il y a par moments certaines longueurs, je pense notamment aux tomes 3-4-5 (de la version couleurs). Préférez la version noir et blanc en 6 tomes. C'est nettement plus économique et surtout, cela respecte la division en tomes de l'édition originale japonaise.
Berceuse assassine
Berceuse Assassine est l’une des meilleures définitions du polar que l’on puisse donner en bande dessinée. Tome (Soda et Spirou) a su innové en racontant une même histoire sous trois points de vu différent, ainsi les deux premiers tomes sont centrés sur la haine qu’éprouve mutuellement Joe (tome 1) et Martha (tome 2), alors que le troisième nous offre la vision d’un indien (Dillon Bowie) que l’on a pu apercevoir dans les précédents albums. (leurs trois destins sont liés) Le scénariste nous propose un thriller digne du grand cinéma, au scénario dur et bien construit nous plongeant dans l’enfer d’un couple trop lâche pour se quitter. L’histoire est simple mais pleine de violence, de dégoût, de lâcheté et c’est toute cette tension que l’auteur a admirablement retransmise dans cette série. Ainsi il nous présente un véritable puzzle que le lecteur doit lui-même reconstruire pour aboutir à un véritable chef d’œuvre du genre. De ce fait on ressent à la suite de le lecture de ces trois albums un véritable attachement à l’un des personnages grâce à leur psychologie des plus travaillée, Berceuse Assassine nous raconte une histoire des plus glauque comme l’on pourrait en lire dans la partie faits divers de n’importe quels journaux. C’est donc dans une ambiance nauséabonde et lourde qu’évoluent nos « héros », comme coupés du monde dans un univers où moral et amoral se côtoient. Ce roman noir (très noir) mené en main de maître par Tome tiendra tout lecteur en haleine au long des trois albums, cependant le troisième et dernier tome ne fait pas réellement progresser l'histoire de Joe et Martha (histoire parallèle aux personnages) mais nous permet de connaître le fin mot de l’histoire, tout en nous proposant une satyre de notre société. Meyer qui signe ici son premier ouvrage, épate par son trait et séduit par son réalisme. Il s’essaye ici à un graphisme audacieux, ainsi au cours de cette série il joue sur trois uniques couleurs (le noir, le jaune et le brun) confortant, par la même occasion, le lecteur dans son idée d’oppression et de lourdeur. Le trait fin de Meyer et l’utilisation, originale et intelligente, des couleurs desservent magnifiquement le scénario de Tome. De plus il nous offre un découpage dynamique et efficace (non sans rappeler des plans cinématographiques) nous donnant de longues pages, vierges de dialogue mais d’une force incroyable. Pour résumer le dessin de Ralph est excellent, très réaliste et retransmet avec brio la violence et la haine de ce thriller sordide. Un bémol cependant sur la représentation très carré de Joe Telenko (bien conservé le vieux, non ?). Berceuse Assassine est un must du genre, de part son scénario et son dessin, et se place au-dessus d’autres polars, à l’ambiance des plus noire. A se procurer, donc !
Peter Pan
Le scénario, le dessin, les couleurs, les dialogues, le rythme...dans ce Peter Pan, tout oeuvre pour attirer le lecteur dans le conte, et le faire baigner dans l'ambiance des décors successifs où se déroule l'histoire. Londres d'abord, sordide, impitoyable, froid. Le premier épisode, dont la plus grande partie est tristement réaliste, atteint des sommets de noirceur impressionnants. Les personnages de la mère et du manchot se disputent la première place dans l'abject. Plus tard, l'irréalité du Pays Imaginaire allège le récit, mais celui-ci reste tout de même teinté de violence et d'une charge émotionnelle rare. Tout au long de cette bouleversante série, tant au coeur de la réalité de Londres que dans le Pays Imaginaire, on ressent profondément le malaise latent de Peter, et son urgence à trouver, sinon le bonheur, au moins une vie plus acceptable. J'ai lu cette histoire avec un profond sentiment d'injustice et la conscience de ce que représente la fin de l'enfance, à plus forte raison pour ceux qui n'en ont pas eu. Je suis peut-être particulièrement sensible mais je pense que si Loisel a fait là un véritable chef-d'oeuvre (la force des émotions provoquées en est la preuve), la série n'est cependant pas à mettre entre n'importe quelles mains. Même si l'espoir du bonheur est présent au long de l'histoire, l'ambiance est d'une noirceur presque désespérante (renforcée par les couleurs très sombres). A lire absolument, sauf en période de dépression.
Parque chas
Un récit terrible, très prenant, dans lequel on cherche desespérement une cohérence pour se ratacher au monde réel. Des dessins à la plume en noir et blanc, "coloriés" au crayon noir : l'effet est très bon, très réaliste. On est intrigué, passionné. On croit comme le narrateur qu'il DOIT y avoir une explication, et on le suis dans les dédales de ce quartier "dont certains ne sont jamais ressortis", au détour des quels on peu croiser Corto Maltese ou tout autre aventurier...
Popotka le petit Sioux
On connaît tous l'histoire de " L'arroseur arrosé ", l'eau qui ne sort plus du tuyau et le jardinier qui, tant bien que mal, essaie de cerner le problème, se retrouve sans crier gare avec le visage trempé. Nous sommes tous animés par un esprit de vengeance, aussi quand le jardinier arrose son farceur on ne peut que s'écrier " tel est pris qui croyait prendre ". C'est sur ce point que l'histoire de Popotka le petit sioux se base. C'est donc avec beaucoup d'assurances que les auteurs, Chauvel et Simon, entament ce récit frais et convivial que le lecteur cernera sans aucunes difficultés. A lui par la suite de méditer dessus, de l'analyser et de l'interpréter et pourquoi pas d'en tirer les leçons ? Enfin, outre ces points importants, il ne faut pas délaisser l'univers graphique de l'album. Fred Simon est bien loin de " Poisson Clown ", il nous offre ici un dessin plus souple au trait épuré. De plus, grâce aux couleurs (également de Simon), on découvre avec une certaine sensibilité des décors vertigineux, pleins de grâces et de beautés. Quant à Chauvel il nous prouve qu'il a plus d'un scénario dans son sac ! Bien loin de ses écrits traditionnels, ce scénariste prolifique semble vouloir prendre un peu de recul et ainsi s'offrir un " bol d'air frais " et cela, pour notre plus grand plaisir !
20th Century Boys
Urasawa est un maître japonais du récit policier/thriller ! Si vous pensez que le manga se limite à Dragon Ball ou Goldorak, lisez ce chef d'oeuvre (n'ayons pas peur des mots) et vous serez conquis par son style réaliste et ses histoires bien menées... Une autre oeuvre du même auteur est paru chez Dargaud/Kana : Monster (en 18 volumes, 4 traduits pour l'instant). Elle est tout autant à lire !
Blueberry
Juste un mot pour dire que je suis entièrement d'accord avec ArzaK. Je ne suis pas un "vieux" (19ans) donc lorsque j'ai commencé Blueberry il y a 2 ans, j'avais tout pour croire, en lisant les premiers tomes, que cette serie était vieille et démodée. Je me suis pourtant un peu "forcé" à lire les premiers tomes et au fur et à mesure des lectures, mon plaisir a grandi jusqu'à faire de moi un fan inconditionnel. Je conseille donc à Kael de ne pas rester sur l'avis qu'il s'est fait en lisant seulement les trois premiers tomes: il faut savoir faire un effort de temps en temps pour pouvoir vraiment apprecier. Blueberry est une serie mythique, malgré près de 40 tomes, elle ne tire pas sur la longueur. Kael, je te conseillerai donc de lire le cycle Le spectre aux balles d'or/La mine de l'allemand perdu pour te faire une idée de ce qu'est un scenario de Charlier; et de regarder Geronimo pour apprecier un dessin de Giraud. A bonne entendeur salut ;-)
Les Mangeurs de Cailloux
J'ai découvert "Les mangeurs de cailloux" dans une petite bouquinerie. Livre de la collection Encrages, il me paraissait sympathique mais un peu cucul (regardez la couverture). En commencçant à le lire, cependant, j'ai été tout simplement conquis par cet album. L'histoire commence très simplement, un petit (un tiot) garçon de 8 ans qui va faire les courses avec son chien, dans un décor de corons. La mise en forme narrative et graphique est simple et efficace : le dessin noir et blanc est très expressif, il n'y a aucune longueur dans les textes. Me laissant emporter donc dans cet univers d'enfant, avec ses questions, sa vision des choses très particulière, ses rêves et ses peurs, j'arrivai très vite (subjectivement !) à la fin. Et voici mon appréciation générale... Ce livre est simple, touchant et empli d'une sensibilité rare, en un mot : beau ! Les seules explosions que vous verrez sont celles de pétards, les seules disputes celles (racontées) de deux mineurs, les seuls "effets spéciaux" des rêves, la seule quête celle d'un chien, la seule philosophie celle de la vie... Ayant découvert en postant cette série que le tome 2 existe, je vais le chercher dans les plus brefs délais ! Des chefs d'oeuvre comme ça, il ne faut pas les laisser passer ! (en plus il s'agit là du 1er album de cet auteur. Respect, Monsieur Loyer !)
La Débauche
Il fallait bien que ces deux-là se rencontrent. Tardi avait déjà illustré la plupart des couvertures des éditions de poche des romans de Pennac. Voilà que Pennac offre à Tardi un scénario de bd. Un échange de bons procédés, en quelque sorte. En apprennant l'existence de cet album, quelques inquiétudes se sont faites en moi. Amateur de l'oeuvre de tardi et des romans de Pennac, je me demandais bien ce que leur collaboration pouvait donner et surtout dans quelle mesure Pennac serait un bon scénariste. Certains romanciers, par ailleurs talentueux, se sont déjà cassés les dents en essayant de faire de la bd : Patrick Cauvin, Bernard Werber, Van Cauweleart... Mais dès les premières pages, mes inquiétudes se dissipent. Pennac a évité le premier piège : aucun abondant récitatif ne vient encombrer les planches. Son talent d'écriture se fait bien par l'image et dans les dialogues, domaine où il a toujours excellé. Deuxième bonne surprise, ce scénario est tout bonnement excellent : il est non seulement drôle mais s'impose par son propos comme une satire violente et mordante de notre état de société. C'est caustique, acide et d'une justesse de ton rare. Si bien que cet album est le plus actuel des albums de Tardi. Tardi quitte la simple nostalgie, auquel il s'est tant adonné et aborde de front le monde d'aujourd'hui. Un grand Tardi. Espérons que cet album ne sera pas la seule collaboration de ces deux-là. Ils vont si bien ensemble.