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Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Le Feu et la glace
Le Feu et la glace

Ne craignez rien mesdemoiselles, nous ne sommes pas français ! - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Sa parution originale date de 2024. Il a été réalisé par Jean-Luc Cornette pour le scénario, et par Jürg pour les dessins et les couleurs. Il compte soixante-seize pages de bande dessinée. Il se termine avec un dossier de cinq pages, rédigé par le scénariste, intitulé Le récit d’un film qui n’a jamais existé. Il est structuré en trois chapitres successivement intitulés : La fête avant l’apocalypse, Ça tourne et ça cause, une équipe technique de pointe, Un casting de rêve. Paris, le sept juin 1929, le music-hall du Moulin Rouge accueille Adelaïde Hall dans la troupe des Black Birds of 1928. Elle interprète une chanson, accompagnée d’un orchestre de huit musiciens, avec quatre choristes et des danseuses en arrière. Dans la salle se trouvent Ira Gershwin et Kurt Weill en train d’admirer son talent. Elle finit sa chanson sous un tonnerre d’applaudissement, tandis que les deux hommes se lèvent et se dépêchent pour aller la féliciter dans sa loge, car Ira veut la présenter à son ami. Ils entrent sans frapper dans la loge, alors que les danseuses sont en train de se changer, et Gershwin les rassurent en leur disant qu’elles ne craignent rien, ils ne sont pas français. Juste en culotte, Adelaïde les accueille les bras grands ouverts. Ira lui présente Kurt, comme un très grand compositeur. Ce dernier présente ses hommages à la jeune femme, se disant meurtri de ne pas lui avoir apporté de fleurs. Peut-il lui offrir le champagne ? Elle préfère qu’ils l’emmènent au Sacré-Cœur pour contempler le ciel… une fois qu’elle aura passé une robe. À Berlin le dix-sept juin, Georg Willhelm Pabst est en train de donner des consignes à l’éclairagiste pour placer un spot éclairant le décor de chambre sur le plateau de tournage, pendant que quatre autres techniciens s’affairent. Le béret très penché, Marlene Dietrich entre en faisant une scène au réalisateur, se déclarant fâchée contre lui, très fâchée. Elle lui reproche d’avoir tourné La boite de Pandore avec la petite américaine, alors qu’elle était disponible. Elle s’allume une cigarette et s’assoit sur un canapé, ce qui réveille Louise Brooks qui dormait dessus sous des draps. Il les présente l’une à l’autre, et enjoint Louise de regagner son hôtel et de ne pas sortir le soir, car ils tournent demain. Les deux actrices sortent ensemble à l’extérieur, et Marlene promet à Louise de l’emmener dans des endroits que la petite Américaine ne peut imaginer. Chemin faisant, elles passent devant deux filles faisant le trottoir dont l’une les aborde pour leur proposer de les fesser, de leur pincer les tétons ou de les mordre à pleines dents pour quelques marks. Et pour un petit supplément, elle les flagelle. Louise lui demande de ne pas le prendre mal, mais elle préfèrerait connaître le plaisir des souffrances avec un beau garçon plein de muscles. La professionnelle insiste en proposant des brûlures de cigarettes. Les deux actrices vont manger à l’Adlon. Pendant le repas, Marlene propose à Louise de lui faire rencontrer la plus grande actrice au monde : elle est allemande et elle sera ce soir à l’Eldorado. Une petite fantaisie solidement ancrée dans la réalité : les auteurs s’amusent à développer l’éventualité d’un troisième film tourné par le réalisateur Georg Wilhelm Pabst (1885 1967), avec l’actrice Louise Brooks (1906-1985), une actrice américaine. Ensemble, ils avaient déjà travaillé pour deux films muets tournés en 1929 : Loulou (Die Büchse der Pandora), Le Journal d'une fille perdue (Das Tagebuch einer Verlorenen). Marlene Dietrich évoque sa carrière, mais aussi son époux Rudolf Sieber (1897-1976) et leur fille Maria Elisabeth. Enfin, la chanteuse de jazz américaine Adelaide Hall (1901-1993) n’a pas connu la même notoriété que les deux actrices, et les faits la concernant sont également exacts. L’acteur Charles Vanel (1892-1989) joue un rôle plutôt secondaire (dans la bande dessinée, moins dans le film fictif réalisé dans la bande dessinée). En revanche, Sepp Allgeier (1895-1968) y joue un rôle secondaire plus important, et le lecteur peut également apprécier la plausibilité de son comportement et de ses convictions, cohérents à la fois par les informations contenues dans le dossier en fin de tome, et par les informations disponibles dans les encyclopédies en ligne. La solidité historique de cette fantaisie se constate également dans les interventions d’Ira Gershwin (1896-1983) et de Kurt Weill (1900-1950). Le lecteur attentif peut même relever la mention d’une robe créée par le grand couturier et parfumeur Paul Poiret (1879-1944, voir Ne pas peindre , 2019, de Philippe Dupuy). La couverture donne une bonne indication des caractéristiques graphiques des dessins : un degré de simplification dans les traits de visage, ce qui donne une apparence assez jeune à tout le monde, des traits de contour simples et assurés avec des arrondis pour les femmes, des traits moins lissés pour les hommes, une forme d’ombrage en grisé ajoutant du relief aux surfaces, et une tonalité semblant insouciante. Dans les pages intérieures, la représentation des personnages conserve ces caractéristiques, avec une direction d’acteurs de type naturaliste, et une expressivité des visages, pour une large gamme d’émotions et d’états d’esprit, tous adultes de nature. Le lecteur apprécie les visages ouverts de la majeure partie des personnages, souvent le sourire aux lèvres, semblant dire qu’il s’agit plutôt d’une comédie. En fonction de sa familiarité avec les personnages connus, le lecteur peut s’apercevoir que l’artiste accentue une ou deux de leurs caractéristiques. Marlene porte le béret tellement penché qu’on se demande comment il peut tenir ainsi positionné. Louise donne l’impression d’être une très jeune adolescente, ce qui la rend primesautière et pleine d’entrain, mutine et craquante, plus nature par comparaison avec la sophistication de Dietrich. Adélaïde dispose également de son caractère propre, plus dansante du fait de son métier, plus ouverte et chaleureuse, tout en étant plus sérieuse ou en tout cas moins fêtarde que les deux autres. La bande dessinée s’ouvre avec un dessin en pleine page : la vision du Moulin Rouge et de la place se trouvant devant. Il y a une forme de naïveté dans le rendu, par la simplification du bâtiment, le grand espace ouvert devant le découpage entre chaussée et trottoir manquant de plausibilité. Dans le même temps, les informations visuelles présentent une bonne densité : le bâtiment avec le célèbre moulin et ses ailes, le rez-de-chaussée très éclairé pour la fête, la circulation des voitures, les immeubles alentours, les passants. L’artiste joue ainsi avec le degré de réalisme de la représentation : de très concret pour le plateau de tournage de Pabst ou pour l’alignement des gratte-ciels sur le front de l’océan lors de l’arrivée du paquebot S.S. Homeric le six août 1929, à une interprétation plus libre pour des éléments comme la tenue d’une prostituée de rue, ou la représentation des ponts du paquebot. L’artiste conçoit des prises de vue vivantes, y compris pour les scènes de dialogue, prenant soin de représenter régulièrement l’environnement dans lequel elles se déroulent, les mouvements des personnages, en changeant d’angle de vue en fonction de qui parle. Plusieurs moments donnent lieu à un visuel mémorable : Adélaïde Hall se produisant sur scène, le plateau de tournage à Berlin le dix-sept juin 1929, le jeu d’actrices quand Dietrich essaye de prendre le dessus sur Brooks, la superbe vue depuis la table en terrasse au restaurant Traube dans le Gourmenia-Palast à Berlin, la manière dont Charles Vanel réagit aux observations de Marlene Dietrich, les séquences du film en noir & blanc pour les distinguer de l’histoire principale avec la séquence du vol de la bague et le voleur qui saute par-dessus le bastingage, le terrible moment d’intimité entre Adélaïde et Sepp Allgeier, etc. Le lecteur passe donc un moment plaisant en découvrant ce projet de film à bord d’un bateau. L’embarquement pour la traversée se fait en page trente-deux. Précédemment, les différents personnages ont fait connaissance entre eux. Au cours du voyage, les liens interpersonnels se développent, et le réalisateur tourne les séquences de son film. Le lecteur anticipe le fait que les auteurs vont respecter la réalité historique et que ce projet de film ne pourra pas aboutir. Pour autant l’intrigue entretient son attention pour découvrir les raisons de cet échec. Le récit développe plusieurs thèmes, soit de manière sous-jacente, soit de manière plus directe. Le comportement des trois amies se situe dans la première catégorie : trois femmes qui travaillent, qui sont indépendantes, trois femmes au comportement libéré avant l’heure, y compris dans leur amour de la fête et des relations sexuelles pour le plaisir. Tout aussi incidemment, le récit reflète la démarche de création du réalisateur, ainsi que ses critères pour un film intéressant, en particulier en ce qui concerne sa chute. De façon explicite, sont montrés un mode de vie avec de nombreuses occasions de fête, un art encore assez jeune qui se prépare à passer du muet au parlant, et un racisme conduisant un individu à nier ses émotions pour ne pas se remettre en question. Le lecteur se laisse facilement embarquer à bord du paquebot S.S. Homeric pour le tournage d’un film fictif, avec des actrices devenues légendaires, Louise Brooks et Marlene Dietrich, un réalisateur passé à la postérité, Georg Wilhelm Pabst. Le ton s’avère léger, plus comédie que drame, avec un ancrage très solide dans la réalité de l’époque, en particulier pour les personnages mis en scène. Le lecteur s’inviterait bien aux sorties nocturnes des deux actrices. Il mesure à quel point un film tient à de nombreux paramètres, à des circonstances qui peuvent échapper à tout contrôle, à la personnalité de chaque créateur, et que chaque création prête le flanc à des critiques de tout genre.

15/12/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série Minuit Passé
Minuit Passé

Je tourne autour de cet album depuis sa sortie et ce n'est pas le bel avis de pol qui m'a rassuré, seulement 55,04% d'affinité. Mais étant faible, je n'ai écouté que mes yeux... Je vais commencer par souligner la qualité éditoriale de cette BD au petit format. Un conte fantastique où un étrange manoir et Guerlain, un jeune homme de bonne famille livré aux insomnies, en seront les pièces maîtresses. Le récit se décompose en trois chapitres bien distincts, mais toujours dans ce mystérieux manoir. Le premier, "un pour non", se situe dans le présent, on y découvre Guerlain, son fils et trois étonnantes corneilles. Le second, "deux pour oui", se déroule à une période où Guerlain était un jeune enfant avec des difficultés à communiquer, les fleurs l'aideront à le faire avec ses trois sœurs. Mais est-ce si étonnant quand son nom de famille est Drosera (une plante insectivore). Et enfin le dernier, "trois pour...", avec un retour dans le présent pour conclure ce conte bienveillant. Le manoir Drosera sera le décor de cette histoire, une ombre mystérieuse s'y promenera et vous y apprendrez le langage des fleurs. Un récit poétique, un peu gothique sur fond de spiritisme. L'ambiance est sombre et inquiétante, mais rien d'oppresant. Gaëlle Geniller propose un récit centré sur l'enfance et ses mondes secrets, la relation fusionnelle entre le père et le fils est touchante et les trois sœurs sont des amours. Une narration maîtrisée sur les deux premiers chapitres, un peu moins sur le troisième, même si la conclusion convenue est réussie. L'album se termine sur le point de départ de cet album avec les mots et des croquis de l'autrice, ainsi que sur un acte de vente du manoir qui n'attend que votre signature. C'est incontestablement le dessin de Geniller qui attire le regard, un style singulier, envoûtant et chaleureux, les nombreux détails apportent un plus indéniable. Les couleurs lumineuses sont superbes et la mise en page est réussie. Le gros atout de cette BD. Un petit 4 étoiles pour une lecture presque tous publics. Un titre qui résume très bien cette BD.

14/12/2024 (modifier)
Couverture de la série À la Maison des femmes
À la Maison des femmes

J’aime bien les albums de Nicolas Wild, et j’étais habitué à le voir arpenter des pays en guerre, en se mettant en scène parfois avec un humour naïf. Ici c’est dans un autre cadre que je le retrouve, et les situations qu’ils nous montre ne l’ont jamais amené à faire de l’humour. Il faut dire qu’on reste quand même dans une vision sordide de notre monde. En effet, invité – suite au hasard d’une rencontre lors d’un festival – à réaliser un reportage sur la Maison des femmes de Saint-Denis, Wild va pouvoir présenter toutes les personnes qui y interviennent (des intervenants très divers, allant de la médecine à l’aide sociale, en passant par la justice, la police, et.). Il va surtout être confronté – et nous avec lui – à un certain nombre de cas de violences subies par des femmes (mariage forcé, excision, harcèlement et violence physique extrême, etc.). Cette expérience de la Maison des femmes ne devrait pas avoir lieu d’être. Mais la situation de nombreuses femmes la rend hélas nécessaire, et elle devrait être généralisé sur fonds publics dans tous les espaces. Car, si ici nous voyons surtout des femmes issues de catégories sociales défavorisées et/ou issues de l’immigration de pays pauvres, les femmes subissent les violences dans tous les milieux sociaux, mais certains milieux le rendent moins visibles (et les médias – proches de ces milieux favorisés – ne montre pas forcément cet aspect). On a là un reportage très intéressant, Wild réussissant presque à se faire oublier, pour donner la parole aux victimes et à ceux qui tentent de les aider. Une lecture recommandée, pour aller au-delà des déclarations publiques des dirigeants, et du silence ou des choix souvent discutables des médias.

14/12/2024 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Erectus
Erectus

Je vous le garantis ! Avec la nouvelle bande dessinée d’Erik Juszezak - adaptée du roman de Xavier Müller – vous plongerez illico dans une intrigue captivante ! L’histoire nous propulse au sein d’une épidémie mystérieuse transformant les humains en Homo Erectus. C’est bluffant, fascinant et effrayant à la fois. Erik a réussi un coup de maitre en capturant l’essence du roman de Müller, et en offrant une adaptation visuellement impressionnante. Et pour ne rien gâcher, le côté narratif n’est absolument pas pesant. J’ai particulièrement apprécié les thèmes abordés tels que l’humanité, l’évolution et la survie. Le scénario est dense et bien rythmé, maintenant une tension constante tout au long de l’histoire. Une lecture d'une traite s'impose ! Les personnages sont bien développés, et leurs réactions face à cette crise inédite sont à la fois réalistes et émouvantes. J’apprécie particulièrement le dessin réaliste avec beaucoup de détails d’Erik Juszezak. Avec cet album je suis particulièrement gâté ! Les scènes de régression humaine et animale sont particulièrement saisissantes, illustrant de manière vivante les conséquences terrifiantes du virus. Du grand art ! Il faut aussi souligner la qualité de la mise en page et de la composition, qui contribuent à une lecture fluide et immersive. Vos petits yeux vous diront merci ! A l’approche de Noel cet album est à glisser sous le sapin ! Vous ferez des heureux non seulement auprès des amateurs de science-fiction, mais aussi à ceux qui s’intéressent aux questions philosophiques et éthiques. Courez vous procurer cette BD !

14/12/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série La Maison des impies
La Maison des impies

Encore un très bon cru ! Notre trio Brubaker / Phillips père & fils nous propose encore un très bon thriller, noir à souhait. C'est en basant leur récit sur la folie des cultes sataniques des années 80' qui a balayé les USA qu'ils vont nous embarqué dans une sorte de course pourfuite en avant bien glauque. Ils avaient déjà un peu abordé le sujet dans un des tomes de leur série Reckless, là on y plonge jusqu'à la lie. C'est en suivant les recherches de Natalie Burns que tout commence ; embauchée pour retrouvée un ado, elle se retrouve embrigadée dans une histoire qui va faire ressurgir tout son tragique personnel. Le fil que nous font tirer nos auteurs suinte gravement l'hémoglobine et le soufre... Encore une fois, on se laisse mener de bout en bout par cette enquête aux relents sataniques pourtant construite autour d'événements réels. Comment une société peut-elle se laisser berner et embarquer dans cette chasse aux sorcières (ou plutôt démons) avec les conséquences dramatiques que cela peut avoir ? Nos auteurs ont décidément le chic pour mettre le doigts là où ça coince et où ça fait mal dans cette société américaine... Encore un très bon oneshot qui ne fait que confirmer tout le talent de ces trois auteurs.

14/12/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Le Jardin des fées
Le Jardin des fées

Ere victorienne, une jeune fille délaissée par sa mère est exilée dans le château normand de son oncle acariâtre où elle est reçue avec réticence. Chargée d'y dessiner tout ce qu'elle trouve étrange, elle rencontre une fée et apprend l'existence de leur jardin en péril, péril qui semble lié au comportement étrange de la famille de son oncle et à la corruption d'une marque magique qui les affecte comme une maladie. Les autrices s'inspirent ici à nouveau de l'écrivaine Frances Hodgson Burnett puisque le contexte du récit rappelle à la fois La Petite Princesse (la fameuse Princesse Sara dans leur adaptation libre précédente) et Le Jardin secret. Il y a aussi un peu du dessin animé Arrietty du studio Ghibli dans cette relation entre de grandes personnes et un petit peuple, avec la maison de poupées comme point commun notable. Et on trouvera d'autres inspirations possibles, telles qu'éventuellement les films Arthur et les Minimoys. Donc pas mal de déjà vu pour le contexte, mais le cocktail fonctionne bien. C'est notamment grâce à un dessin d'excellente qualité tout au long de la série. Les personnages sont très réussis, en particulier les fées elles-mêmes, et les décors sont également beaux et très soignés. Chaque planche est maîtrisée et dotée de très belles couleurs. C'est de la belle ouvrage qui ne se moque clairement pas du lecteur. L'histoire aussi est tout à fait sympathique. Elles sont structurés en diptyques, ce qui permet de garder un bon rythme sans lasser. Beaucoup de mystères attisent la curiosité et maintiennent l'intérêt. Les personnages sont bons, que ce soit l'héroïne plutôt sage et débrouillarde, la jeune fée hyperactive mais pas idiote non plus, ou encore leurs antagonistes dont il est difficile de dire s'ils sont foncièrement mauvais ou finalement sincères dans leurs doutes et réactions. Le scénario est dense et bien rythmé. Je n'ai que deux regrets : que les autrices aient un peu forcé le trait maladroit de l'héroïne, et aussi l'aspect manichéen que présentent parfois mes intrigues avec des méchants sournois d'un côté, et les gentilles bergères de l'autre. Les scénarios présentent également relativement peu de surprise pour un lecteur adulte et satisferont davantage les jeunes lecteurs (pré-ado et adolecents), mais ils offrent néanmoins quelques retournements de situations et révélations qui les rendent moins attendus qu'on pourrait le craindre et donc tout à fait agréables à lire.

31/05/2022 (MAJ le 14/12/2024) (modifier)
Par Simili
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Hotel Particulier
Hotel Particulier

Emilie, jolie et gentille fantôme observe la vie des différents occupants de l'hôtel particulier dans lequel elle vivait. Derriere les portes et les rideaux, elle découvrira une sorcière, un couple anéanti, un autre pervers ou encore un épicurien à la bibliothèque magique et une petite fille perdue. Elle y fera surtout la connaissance d'un artiste fauché et du maître des lieux, le chat. J'ai tout aimé dans cette BD et pourtant cette lecture me laisse perplexe et je ne sais comment la noter. Le scénario est emprunt de mélancolie, de fantastique. Il se dégage une réelle tristesse de cette histoire mais également une certaine beauté, quelque chose de prenant, d'envoutant. On appréciera également la touche d'érotisme. Graphiquement c'est sublime aussi bien les décors que les corps (tellement importants dans cette histoire). L'utilisation du brun, est inhabituelle, mais colle parfaitement avec l'ambiance de l'histoire. Pour ma part l'alchimie entre le dessin et l'histoire est parfaite. "Hôtel particulier" a donc de nombreuses qualités et mérite vraiment que l'on y porte attention. Mais voilà il y a un petit quelque chose, un grain de sable, sans pour autant que j'arrive à mettre des mots dessus, qui laisse une impression mitigée.

14/12/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Pour une fraction de seconde - La vie mouvementée d'Eadweard Muybridge
Pour une fraction de seconde - La vie mouvementée d'Eadweard Muybridge

Ça a été un vrai plaisir de lire cette BD. Pour tout un tas de raisons, à commencer par la découverte d'une personnalité essentielle de l'Histoire de la photographie : Eadwaerd Muybridge. En effet, parmi les qualités que compte cette histoire, il y a son sujet en lui même. Guy Delisle, que je ne connaissais que pour Pyongyang (c'est loin !), propose ici un scénario vif qui contient tous les éléments clefs de la vie de cet ingénieur/artiste. Il n'omet rien, et au contraire, on apprend beaucoup non seulement sur l'Histoire de la discipline, mais sur l'époque elle-même (l'origine de l'Université de Stanford/Palo Alto par exemple). Il nous offre une fresque vivante en parvenant à nous replonger dans ce que fut l'esprit de cette fin de XIXe siècle. Au passage, il dissémine un peu d'humour, léger, qui apporte un peu de fraicheur. Enfin, on a le droit à des reproduction des photos importantes citées dans le livre. On y croise les personnalités qui ont compté à l'époque, et pas seulement pour la photographie et le cinéma, mais pour l'Art en général, ou la science. Bref ! Guy Delisle est parvenu à établir une excellente contextualisation. Le scénario ne lasse pas, pas plus qu'il ne faiblit, tant au niveau du rythme que de sa construction. Le lecteur garde toujours le cap, ce qui n'empêche pas l'auteur de lui réserver des surprises. Les choses sont racontées et retranscrites de manière habile. Il suffit de voir la dernière page pour s'en convaincre où l'on voit (ATTENTION SPOIL) Muybridge frappé d'une crise cardiaque alors qu'il pelte dans son jardin. La scène est décomposée en plusieurs images à la manière de son zoopraxiscope. En outre, il y a (surtout vers la fin) quelques allers-retours avec le présent tout à fait judicieux qui permettent de saisir l'importance du travail de Muybridge. Quant au dessin, il est simple, sobre et efficace. Sans tambour ni trompette, Deslisle nous offre un des meilleurs titres de l'année !

14/12/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 5/5
Couverture de la série La Route
La Route

C’est comme ça que font les gentils. Ils essaient. Ils ne laissent pas tomber. - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il s’agit d’une adaptation en bande dessinée, du roman La route, paru en 2006, de l’écrivain Cormac McCarthy. Sa parution originale date de 2024. Il a été réalisé par Manu Larcenet pour l’adaptation en scénario et les dessins, et pour la mise en couleurs. Il compte cent cinquante-deux pages de bande dessinée. L’auteur a déjà réalisé une adaptation précédemment : Le Rapport de Brodeck (2 tomes) en 2015 & 2016, du roman de Philippe Claudel. Des nuages chargés de cendres, de particules qui tourbillonnent sans fin, qui vont en s’épaississant, jusqu’à saturer l’air. Sous une toile tendue pour faire un abri de fortune, Père et Fils dorment, sous plusieurs couches de vêtements. Père se lève et s’éloigne un peu jusqu’à un promontoire. Il porte les jumelles à ses yeux et regarde : des paysages désolés, des constructions délabrées s’effondrant progressivement, des arbres décharnés sans feuilles, des immeubles massifs sans aucune lumière, la route qui s’étend vide, dans le lointain un pont métallique. Il retourne au campement de fortune : Fils s’est réveillé et l’attend. Ensemble, ils enlèvent la toile et la plie, et récupèrent les piquets qu’ils chargent dans leur caddie. Ils reprennent la route, en silence, père poussant le caddie devant lui. À un moment, il fait le constat en deux phrases brèves qu’ils ne pourront pas survivre à un autre hiver par ici, il faut continuer vers le sud. Le fils répond laconiquement en deux mots : D’accord alors… Et ils continuent de marcher, les cendres et les particules continuant de voleter dans l’air. Ils atteignent le pont à hauban et le franchissent, toujours sans un mot. D’autres arbres décharnés, une côte à monter qui coupe le souffle à Père qui doit faire une pause. Fils demande s’il peut regarder, en désignant les jumelles ce que père accepte. Fils regarde alentour, et Père demande ce qu’il voit. La réponse est fonctionnelle : Rien, il va pleuvoir, c’est tout. Père ajoute que ça va encore faire une boue bien collante avec la cendre. Ils reprennent leur marche sur la route. La pluie commence à tomber assez drue. Père indique que c’est fichu pour aujourd’hui et il va faire nuit. Ils vont aller chercher un abri en forêt. Ils trouvent un endroit abrité, sous une avancée rocheuse, et ils s’installent. Père reprend les jumelles pour observer alentour : pas de feu, on dirait qu’il n’y a personne, c’est bon, Fils peut allumer un feu. Ce dernier prend la boîte d’allumettes et s’exécute. Il allume une petite lampe à pétrole, ils attendent en silence. Le lendemain, la luminosité a un peu changé : moins grise, avec une nuance verdâtre. Ils reprennent la route. Fils a repéré une station-service. Un drapeau à damier flotte encore au vent. Père décide qu’ils devraient aller voir. Ils fouillent méthodiquement le site : chaque recoin, chaque tiroir, chaque placard, chaque étagère. Il n’y a rien d’intéressant, le lieu a déjà été fouillé. Par acquis de conscience ou par réflexe, mais sans espoir, Père décroche le combiné téléphonique. Puis il découvre un bidon avec quelques gouttes d’essence. Un défi peu raisonnable, relevé par un bédéiste hors norme au vu de sa bibliographie. Une démarche affichée : raconter ce roman en images, avec le moins de mots possible. De fait, la narration visuelle semble de prime abord très simple et même très terre à terre. Des nuages de cendres, et hop ! deux pages de remplies. Un type qui se réveille et qui regarde à la jumelle. Père & Fils qui se mettent à marcher dans un environnement mangé par l’air chargé en particule qui ne permet pas de voir bien loi, et hop ! des fonds de case en ombre chinoise, pour une première séquence de cinq pages presque sans un mot. Le lecteur éprouve rapidement la sensation d’un monde silencieux, ce qui induit un vrai effort de la part des personnages pour parler, briser le silence. Il peut compter trente-quatre pages sans aucun mot, tout en ayant l’impression qu’il y en ait beaucoup plus. Ce choix narratif lui donne l’impression de se trouver aux côtés des deux principaux personnages et de regarder avec eux ce qui les entoure. Il scrute avec eux chaque centimètre carré de la station-service pour ne pas rater quelque chose qui pourrait être récupéré. Il observe avec la même inquiétude les silhouettes indistinctes et assez massives au loin, prêt à aller se planquer fissa lui aussi. Il reprend la route en poussant son chariot devant lui, par automatise, sans plus penser à autre chose. Dès la couverture, le lecteur est frappé par l’investissement de l’artiste pour donner à voir, pour représenter, pour faire exister ces lieux, le quotidien concret de Père et de Fils. Il peut voir chaque pli des vêtements, leur épaisseur lui donnant une indication du nombre de couches superposées, hypothèse confirmée quand ils en viennent à se baigner. Il prend la mesure du chargement du caddie, avec tous ces paquets soigneusement emballés, certainement également de plusieurs couches pour être certain que leur contenu ne soit ni endommagé, ni altéré. Il se retrouve littéralement projeté à leurs côtés en voyant ce qu’ils voient, en vision subjective, découvrant en temps réel un lieu par leurs yeux : en fonction des lieux, des bâtiments délabrés, des cadavres en état de décomposition avancée avec tout juste la peau sur les os, des restes calcinés d’ossements humains, des cadavres encore attachés ou des membres tranchés. L’imagination du lecteur tourne alors à plein régime, quant aux circonstances dans lesquelles des êtres humains ont pu infliger de tels traitements à d’autres êtres humains, puis dans un second temps quant aux conséquences sur le moral et l’état d’esprit de Père et de Fils. Le même mécanisme intellectuel se produit quand les deux voyageurs découvrent un abri enterré en parfait état, et que leurs regards parcourent les étagères chargées de tout ce qu’il faut pour survivre, à commencer par la nourriture. Il ressent physiquement le contentement qui vient avec les six premières cases de la page cent-trois : une ampoule qui brille, une goutte d’eau qui finit de se former à l’extrémité d’un robinet, des gélules de médicament en parfait été dans leur plaquette, une canette de soda qui vient d’être bue, un plat de coquillettes chacun, de l’eau à volonté pour tous les usages. La narration visuelle génère une immersion d’une rare qualité. Le lecteur peut se dire que telle case lui fait penser à André Franquin (1924-1997) période Idées noires (1977-1983), que telle autre évoque (merci Bruce d’avoir pointé du doigt les deux références suivantes) le célèbre tableau Christina’s World (1948) d’Andrew Wyeth (1917-2009), ou qu’il y a du Francisco de Goya (1746-1828) dans certains cadavres, une touche de Gustave Doré (1832-1883) par-ci, une touche d’Albrecht Dürer (1471-1528) par-là, etc. Autant d’influences plausibles, pleinement assimilées par l’artiste qui les a faites siennes consciemment ou inconsciemment pour les mettre à profit dans un tout personnel. Il joue admirablement bien avec les couleurs : le lecteur sort de ce tome persuadé que les pages sont en noir & blanc avec des nuances de gris à une ou deux exceptions près. Un feuilletage a posteriori met en évidence des ambiances discrètement différentes d’une séquence en l’autre, par l’usage d’une teinte très effacée. Le lecteur se fait l’observation que les pages sont variées, alors que pourtant la marche sur la route revient très régulièrement. Il voit que l’artiste utilise des cases sagement alignées en bande, avec un nombre variable en fonction de ce qui est raconté, pouvant aller d’un dessin en pleine pages, à treize cases dans une seule page. Il observe également que le dessinateur joue sur le niveau de détail : de descriptions très précises, à de simples ombres chinoises, de bâtiments avec chaque débris apparent, chaque poutrelle, chaque plateau, à de simples silhouettes en ombre chinoise pouvant évoquer les meilleurs dessinateurs de strips britanniques comme Jim Holdaway (1927-1970) dans Modesty Blaise. Le lecteur est donc de tout cœur avec ces deux personnages, dans un récit linéaire et simple : ils vont de l’avant vers le Sud en essayant d’atteindre l’océan. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut y voir un conte. L’auteur prend grand soin de représenter la désintégration progressive du monde : les immeubles qui s’effondrent, les véhicules abandonnés et immobiles, les ressources quasi inexistantes, l’air toujours chargé en particules diverses, le monde végétal à l’agonie, la faune brillant par son absence. Pour autant, ces visions ne se veulent pas être une projection scientifique ou technique sur le délabrement progressif du monde, à la suite d’une catastrophe planétaire et l’absence de toute maintenance humaine, de tout entretien, de la déliquescence progressive au fur et à mesure que l’entropie fait son œuvre. La question des médicaments est évoquée, toutefois le lecteur sent bien qu’avec cet air pollué, l’eau également polluée, l’absence de légumes et fruits frais, l’état des rares survivants devrait être beaucoup plus dégradé, ce qui ne retire rien de bouleversant, de dramatique, d’émouvant, d’oppressant, de pathétique, de tragique, au récit. Le périple de ce fils et de son père s’avère accablant pour le lecteur. Ils survivent. À peine. Aucun espoir d’assouvir leurs besoins de sécurité : leur situation n’est ni stable ni prévisible, elle est remise en cause à chaque risque de rencontre, à chaque fois que l’eau ou la nourriture vient à manquer, l’anxiété est permanente. Ils ne peuvent que penser à court terme. Ils trouvent juste assez de quoi assurer leurs besoins physiologiques comme boire et s’alimenter, pour tenir jusqu’au lendemain, tout en éprouvant continuellement un état de manque et d’inquiétude. À plusieurs reprises, ils se posent la question de savoir s’ils vont mourir. Le père prépare même son fils à se donner la mort, plutôt que de risquer d’être capturé, torturé, estropié, et finalement mangé. Outre la méfiance envers tout autre humain, le plus important savoir qu’il lui transmet est de lui apprendre comment se suicider efficacement avec leur revolver. Par ailleurs, chaque rencontre est un danger grave et imminent, mortel après des souffrances ignobles. Là encore, il s’agit d’une dynamique paradoxale : à deux, ils sont tout juste (à peine) capables de survivre, leur seule possibilité de faire un peu mieux serait de s’unir avec au moins un autre survivant. Paradoxalement, envisager d’établir un contact avec un autre revient à jouer à la roulette russe, avec cinq balles dans le barillet. Les individus isolés sont encore plus démunis qu’eux, plus proches de la mort, les petits groupes ne négocieront rien, s’accapareront les maigres possessions d’autrui et les réduiront en esclavage ou les tueront. D’une certaine manière, en termes d’intrigues, le lecteur peut aussi rapprocher ce récit de deux œuvres majeures de la bande dessinée. Lone Wolf & Cub (1970-1976) par Kazuo Koike (1936-2019) & Gôseki Kojima (1928-2000), pour le voyage sans espoir d’un père et de son fils. The walking dead (2003-2019) par Robert Kirkman & Charlie Adlard, pour le thème de la survie dans un monde dévasté où les autres survivants constituent majoritairement un danger fatal. En établissant cette comparaison, le lecteur voit également apparaître les différences. Contrairement à Itto Ogami et Daigoro, Père & Fils ne font pas preuve d’une sensibilité spirituelle, encore moins religieuse. Ils sont entre la résignation et l’acceptation de l’état du monde, sans espoir d’un futur, quasiment sans vie intérieure. Il ne semble pas y avoir d’autres enfants, et ils ne croisent pas de femmes. Contrairement à Rick Grimes, Père n’a pas de vocation pour la justice, et les deux vagabonds sont bloqués au stade de la survie animale, déjà bien avancés vers l’état de morts qui marchent. Pour autant, d’autres thèmes affleurent. Par exemple, Fils veut savoir si son père et lui font partie des gentils. La réponse : Les gentils, ils essaient, ils ne laissent pas tomber. Une réponse qui mêle pulsion de vie et valeur morale. À un autre moment, le père se montre catégorique : on ne tue pas les chiens. En outre, incidemment, Fils interroge son père à deux ou trois reprises sur leur comportement, ce qui constitue une remise en question sur leur relation à autrui, par exemple quand ils abandonnent un homme isolé après l’avoir dépouillé de ses vêtements. Le dénouement illustre également le fait que le père a pris leur situation comme un état de fait généralisé, cela fait ressortir sa conception personnelle du monde, comment il l’a projeté à tout jusqu’à en faire une vérité absolue, et comment il y a adapté son comportement. Avec cette adaptation, Manu Larcenet réalise une bande dessinée d’une qualité remarquable. Il met à profit tout son savoir-faire de bédéiste pour donner à voir un fils et son père continuant à aller de l’avant, ou du moins à marcher, dans un monde postapocalyptique dévasté, toute civilisation anéantie, toute rencontre un danger mortel. La narration visuelle génère une immersion sensorielle et émotionnelle grâce des dessins pouvant aussi bien être des descriptions concrètes quasi photoréalistes, que des évocations hantées et expressionnistes. Le périple ressemble à une marche sans espoir, des êtres humains continuant vaille que vaille, malgré l’absence de tout espoir, la pulsion de vie contrebalançant tout juste des conditions de survie fragile, une vie dépourvue de tout plaisir. Ils continuent de marcher presque comme des poulets sans tête, pris dans le paradoxe de ne pas pouvoir stabiliser leur situation tout seuls et de ne pas pouvoir courir le risque d’un contact avec autrui. Poignant.

14/12/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Homicide - Une année dans les rues de Baltimore
Homicide - Une année dans les rues de Baltimore

Une série qui contient plusieurs choses qui me dérangent beaucoup habituellement : un dessin très froid qui ne donne pas envie de lire la BD, des personnages qui ont souvent la même tête et beaucoup de textes narratifs. Ce sont des éléments qui m'auraient embêté si on était dans une série de fiction et je pense que si cela avait été le cas j'aurais surement décroché avant d'avoir lu les 5 tomes. Comme cette série est un documentaire, cela a moins nuit à ma lecture parce que mon état d'esprit n'est pas le même et que le sujet de la série m'intéresse beaucoup vu que je suis un fan de true crime. Je pense toutefois que j'aurais fini par décrocher quand même si la série traitait d'un sujet qui me laisse indifférent alors pour moi c'est vraiment un documentaire de niche pour ceux qui aimeraient suivre le quotidien de la police, ce n'est pas un truc grand public comme ''Le monde sans fin'' qui est très accessibles même si on est pas fan de documentaire sur le nucléaire. C'est donc l'adaptation du livre d'un journaliste qui a côtoyé la police de Baltimore pendant un an à la fin des années 80. On peut donc dire que le décor est daté et qu'il s'en est passé des choses depuis aux États-Unis, mais cela ne m'a pas trop dérangé parce que j'ai trouvé que cette immersion dans le monde des flics captivants. On montre le quotidien des policiers affectés au homicides sans filtres et on aborde tout : l'inspection de la scène du crime, les techniques d'interrogation, le coté sombre de la police comme la racisme... Cela m'a semblé très complet. On peut regretter que le tout est un peu décousu parce que des affaires criminelles trainent des mois et entre temps il se passe autre chose, mais cela ne m'a pas dérangé et cela renforce le coté réel de l'œuvre.

14/12/2024 (modifier)