Les derniers avis (39361 avis)

Par Johnny
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Soli Deo Gloria
Soli Deo Gloria

Alors, la composition graphique, franchement, elle est top. Les effets de trame sur ces encres noires, ça donne vraiment de la texture, de la profondeur aux dessins. Et puis les arabesques colorées, c’est pas juste joli, ça rajoute une vraie dimension poétique, une intensité qui te fait ressentir chaque scène. C’est le genre de visuel où tu t’arrêtes sur chaque page juste pour observer, parce que chaque détail te parle d’une manière différente. Mais au-delà de l’aspect graphique, ce que j’ai trouvé génial, c’est la manière dont l’histoire se déroule. Les deux personnages, au début, ils sont vraiment liés par quelque chose de très pur, presque une sorte de fusion enfantine. On dirait que leur existence dépend d’une symbiose, un peu comme si l’un ne pouvait pas vivre sans l’autre, et ça, c’est beau. C’est ce genre de lien qu’on vit tous à un moment donné, quand on est tout petits ou même dans certaines relations adultes, tu sais, cette dépendance naturelle. Sauf qu’au fur et à mesure, ça commence à déraper. Ce lien qui semblait invincible devient presque oppressant. Ça glisse doucement vers la folie, puis l’incompréhension. On sent qu’ils ne se comprennent plus, qu’ils se perdent dans leurs propres délires, leurs peurs, et ça devient de plus en plus tendu. C’est là que l’histoire prend une autre direction, avec cette séparation qui arrive comme un coup de tonnerre. On passe d’une sorte d’unité à la plus totale solitude, et c’est ça qui est fort : cette évolution, ce changement radical. Et au fond, l’histoire c’est ça. C’est une parabole, mais pas une parabole simpliste, hein. C’est vraiment mystique. Ça parle de l’orgueil et de l’humilité, ces deux forces opposées qui façonnent nos vies. L’orgueil, c’est ce qui les pousse à se perdre dans cette quête de pouvoir, de contrôle, de vouloir être plus fort, plus indépendant, à se croire invincibles. Et l’humilité, c’est ce qu’ils perdent en chemin. Ce moment où tu réalises que l’humilité, c’est la clé, mais que parfois, c’est trop tard. Ça te met une claque, parce que tu te dis que c’est exactement ça dans la vie : on se perd souvent dans nos envies, notre égo, et on oublie de rester connecté à ce qui compte vraiment. Bref, c’est vraiment bien construit, tout ça. L’histoire, les dessins, l’évolution des personnages, ça nous fait réfléchir tout en nous emportant dans un univers qui est à la fois poétique, intense et tragique. C’est le genre d’histoire qui te reste avec toi longtemps après avoir tourné la dernière page.

12/12/2025 (modifier)
Par Johnny
Note: 5/5
Couverture de la série L'Amourante
L'Amourante

Ce livre, je l’ai vraiment ressenti. Dès les premières pages, j’ai eu l’impression d’entrer dans un monde à la fois super intime et en même temps super universel. Chaque dessin dégage une sorte de tendresse, de fragilité, comme si on pouvait presque toucher les émotions. Pierre Alexandrine, il arrive à donner une vraie texture aux sentiments, comme si les pages avaient une chaleur, un souffle. Il y a une vraie poésie dans sa façon de raconter. C’est pas précipité, il prend son temps, et ça nous permet de vraiment ressentir chaque geste, chaque moment de silence. Rien ne fait faux, tout est naturel, fluide, mais ça te prend aux tripes. À la fin de la BD, j’ai refermé le livre avec le cœur un peu serré, mais en même temps, j’avais cette sensation d’avoir tenu quelque chose de vraiment unique entre les mains.

12/12/2025 (modifier)
Par Johnny
Note: 4/5
Couverture de la série Silent Jenny
Silent Jenny

D’accord, je vais rendre le texte plus naturel et fluide, comme si tu en parlais à un ami. Mathieu Bablet, c’est devenu une référence incontournable dans la bande dessinée française, non ? Ses sorties suscitent une attente de plus en plus grande, et on peut dire qu'il n’est plus vraiment loin d’avoir le même statut qu’un Larcenet. À chaque annonce de ses nouveaux projets, ça crée un vrai buzz. C’est clairement le cas avec Silent Jenny. Dès qu’on prend le livre en main, on est impressionné : il est grand, lourd, avec une finition qui donne tout de suite une sensation de qualité. Et quand on ouvre les premières pages, c’est là qu’on tombe sous le charme. Le dessin de Bablet est vraiment unique : ses personnages, ses détails, ses couleurs… tout ça nous plonge instantanément dans son univers. Il y a une vraie force dans son trait, qui est hyper reconnaissable dès les premières pages. Mais ce n’est pas juste une question de dessin. L’édition autour de Silent Jenny est aussi impeccable : la couverture est magnifique, et encore mieux avec les cinq variantes disponibles, toutes plus belles les unes que les autres. C’est clair que l’équipe éditoriale a fait un travail de dingue pour préparer cette sortie, et ça se ressent dès qu’on ouvre le livre. Un truc que j’ai vraiment aimé aussi, c’est la manière dont Bablet nous immerge dans l’histoire. Par exemple, quand Jenny lit une lettre, elle occupe toute la page, et on a vraiment l’impression de la découvrir avec elle. Pareil pour un panneau qu’elle observe : il prend toute la page, et on se retrouve à partager son regard. C’est ce genre de petits détails qui rendent l’expérience vraiment immersive. Et puis il y a l’univers qu’il dépeint. Certes, il est sombre, presque sans espoir, mais il a une cohérence fascinante. On sent que la vie a presque disparu, et que ce qui reste, c’est la survie dans une société qui s’est reconstruite sur ses propres ruines. C’est un peu apocalyptique, mais d’une manière réaliste. Ce qu’il montre, ce n’est pas juste un futur catastrophique, c’est une vision extrême de ce que pourrait devenir notre monde… et ça fait un peu froid dans le dos. D’ailleurs, pendant ma lecture, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Nausicaä de la Vallée du Vent. Ces "manches-cailloux", ces personnages rejetés, masqués, vivant dans un monde toxique… ça m’a fait vraiment penser aux Maîtres-vers de Miyazaki. C’est un peu la même idée de peuples exclus et condamnés à survivre dans un monde hostile. Il y a un parallèle évident. Mais malgré tout ce que j’ai adoré dans cette BD, la fin m’a laissé un peu sur ma faim. Je l’ai trouvée trop rapide, comme si on voulait conclure trop vite, alors qu’il y avait encore tellement de choses à explorer. Ce n’est pas que la fin en elle-même, mais la manière dont elle arrive, qui m’a un peu dérangé. Du coup, ça m’empêche de mettre une note parfaite, même si c’est clairement un 8 solide. L’univers, la puissance visuelle, c’est impressionnant. Et maintenant, il n’y a plus qu’à attendre la prochaine œuvre de Bablet, tout en ayant envie de relire Silent Jenny à chaque fois.

12/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Lucky Luke - Jolly Jumper ne répond plus
Lucky Luke - Jolly Jumper ne répond plus

Deux accroches : l'idée que Jolly Jumper ne répond plus et l'avatar de gro gro ! Lire son analyse… Il a raison de dire que parvenir à faire un gag sur un morceau d'herbe est un exploit. Sinon, même si je n'aime pas tant le dessin que ça, je vais noter large parce que je trouve les gags excellents, par exemple celui où Lucky Luke a une ombre passant bien plus lentement la porte que lui, à l'impatience de son hôte ! Bref, à lire si on veut sourire ! A mon avis, cela vaut bien l'album sur la "guérison" des Dalton avec lequel l'aventure noue des correspondances. Et on retrouve des personnages emblématiques dans un rôle un peu différent. Bref, une bonne surprise.

11/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Idées reçues et corrigées !
Idées reçues et corrigées !

Sous couvert d'une BD d'humour, c'est en réalité une BD très instructive que nous avons là. Elle dénonce et corrige des idées reçues dont je réalise que je croyais pas mal d'entre elles (sans qu'elles soient particulièrement importantes, toutefois). C'est amusant de découvrir qu'il existe tant de lieux communs auxquels on croit sans y réfléchir, alors qu'en fait ils sont totalement faux ou déformés. Les auteurs les mettent en scène sous la forme d'une page par idée (sauf une qui en combine deux différentes), avec chaque fois une petite saynète durant laquelle l'un des protagonistes explique à l'autre son erreur et les origines de ces idées reçues. La mise en scène est légère et cherche surtout à faire sourire, sans viser le gag à tout prix (même si certaines cases m'ont fait rire). Le dessin, lui, est frais et dynamique, avec un trait enlevé qui rappelle un peu le style atome et les comic strips. Le rythme narratif est bon, condensant bien l'information sans assommer le lecteur. Il est possible que lire l'album d'une traite fatigue un peu car cela fait beaucoup à assimiler, mais ça ne m'a pas trop gêné et, au pire, c'est très bien à lire par petites doses. J'ai beaucoup aimé apprendre ainsi de mes erreurs et ça donne envie d'informer ses proches sur ces idées reçues.

11/12/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Knight club
Knight club

Un premier tome qui fait bien plus que planter le décor, le XIIe siècle au Proche-Orient, au temps des croisades. La Chevalerie estoye : - moult belles paroles - un brin de bravousre - et à la fin tu mourroye. du Guesclin Séraphine, une femme de caractère, est forgeronne, elle prend la direction de Jérusalem pour recruter des mercenaires afin de protéger son village des croisés. Elle va en recruter sept, évidemment la référence aux Sept Samouraï d'Akira Kurosawa saute aux yeux, ils sont de cultures et d'horizons différents et c'est cette diversité qui apporte du piment au récit. Ce casting aux petits oignons m'a plongé dans une aventure épique et comique tout en mettant un taquet aux religions (elles sont à l'origine de nombreuses atrocités), et particulièrement au catholicisme, extrait : "... le croisé est content de mourir. Que ce soit au combat ou en ayant la chtouille, il aura gagné sa place au paradis. Et tout lui sera pardonné. Absolument tout.". L'intrigue suit le déroulé du film dont il s'inspire, pas de véritables surprises donc. Séraphine et nos sept mercenaires sont attachants et bien plus complexes qu'on pourrait le croire au premier abord. Un petit zoom sur Galcerand, une sorte de clone de Don Quichotte. Un récit chevaleresque et captivant qui retranscrit cette période historique sur un ton décalé avec cette ambiance burlesque et sanglante. Le rythme est maîtrisé, équilibré et accompagné de dialogues qui font mouche. Cet album est une ode à la fraternité et à la diversité. Un plaisir de lecture qui est accentué par ce visuel stylisé hyper dynamique et rehaussé par un choix judicieux des aplats de couleurs. L'ambiance ainsi créée est en symbiose avec le ton décalé du récit. Une mention spéciale pour la variété des designs des personnages. Et pour enfoncer le clou, la mise en page et les cadrages spectaculaires en mettent plein la vue. Superbe ! Bravo monsieur Arthur De Pins. Vivement le second et dernier tome. Coup de cœur.

11/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Trous de mémoires
Trous de mémoires

Nicolas Juncker s’intéresse à l’Histoire. En tout cas plusieurs de ses séries en sont fortement imprégnées. Et c’est le cas ici (en tout cas indirectement). Et, comme souvent, une bonne dose d’humour, un peu d’absurde, permettent de dynamiser le récit. Juncker s’est inspiré de personnages réels (artistes, dirigeants politiques, historiens) et de faits réels (plusieurs projets de création de musées mémoriels – voir la postface de l’historien Tramor Quemeneur) pour donner corps et consistance à cette histoire, qui se laisse lire très agréablement. Autour d’un projet de création d’un musée sur la mémoire – ou les mémoires – de la guerre d’Algérie, Juncker fait s’entrecroiser, et s’entrechoquer pas mal de visions, d’intérêts, ces « frottements provoquant moult séismes. Des politiques (de l’édile local au ministre de la culture, en passant par le président de la République), des artistes (de la sommité internationale à l’artiste cheap local), une historienne un peu dépassée, la veuve d’un grand photographe dont la villa doit accueillir le futur musée, en passant par des témoins très disparates (anciens harkis, nostalgiques de l’OAS, etc.), tout ceci donne quelques scènes souvent drôles, tant les personnalités, les intérêts sont éloignés les uns des autres. Mais, si j’ai trouvé cette lecture souvent amusante, elle est aussi intéressante par les réflexions qu’elle induit, sur la mémoire, et ceux qui souhaiteraient l’instrumentaliser. Des réflexions plus particulières sur la guerre d’Algérie aussi bien sûr. Bref, c’est un album hautement recommandable.

11/12/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 5/5
Couverture de la série Maus
Maus

Ouais, compliquer de noter ça. D'autant qu'il s'agit d'une lecture qui remonte à loin désormais. Je noterai donc davantage les souvenirs que j'ai de ma lecture. Je partais de loin : je n'adhérais pas du tout au dessin. Encore aujourd'hui d'ailleurs, j'ai un peu de mal à trouver que Spiegelman a un "chouette coup de crayon". Je suis persuadé que oui, en fait, mais pas pour Maus. D'autre part, le fait d'avoir à faire avec des animaux plutôt qu'à des êtres humainsne m'emballait pas du tout. Tout ça pour dire que ce n'était pas gagné. Et pourtant ,je suis rentré dedans comme dans du beurre. Les différents niveaux de narration se croisent avec justesse : on passe des souvenirs du père à ses commentaires parfois douteux sur la société d'aujourd'hui, en passant par le vécu de l'auteur lui-même sans effort. Rien n'est superflu. Graphiquement, même si le dessin me laisse une impression pour le moins mitigée, je trouve que Spiegelman fait preuve d'une inventivité certaine. Je me souviens notamment de cette scène où le père raconte que lorsqu'ils s'aventuraient dehors sans leur étoile, il fallait s'efforcer de ne pas avoir l'air juif, ce que sa femme avait beaucoup de mal à faire. En l'occurrence, le dessinateur a dessiné une queue de souris dépassant de sous sa robe. Le fait que ce sont des animaux est un truc fort aussi. Les Juifs sont des souris, les Allemands des chats, les Américains des chiens... Et les Polonais des porcs ! Vindiou ! C'est dire le ressentiment du père à l'égard des polonais... Bref ! Une BD incontournable qui appartient à l'Histoire du genre.

11/12/2025 (modifier)
Couverture de la série White Le Choc !
White Le Choc !

J’ai un faible pour cette collection, son design, son côté « rétro » qui donnent un bon cachet aux histoires qui y ont été publiées. Comme d’autres collections du genre (Mimolette, Comix, etc.), le format est petit, la faible pagination empêchant de développer une trop longue intrigue. Mais ça donne quand même la possibilité à un auteur de se faire connaitre avec un petit récit. Et ici, j’ai trouvé que Stéphane Colman a très bien su utiliser ces contraintes, et que sa petite histoire tenait la route. C’est presque un monologue, d’un type qui raconte à un shérif ce qui lui est arrivé ces derniers temps, suite à l’atterrissage près de chez lui d’un engin extra-terrestre, duquel est sorti un être qui va devenir son ami. Et qui va lui permettre de se transformer en ange exterminateur. En cela la chute est assez bien vue, amusante. Comme est bien vu le langage populaire du bonhomme, qui rend vivante la narration. Sans prétention – et globalement pas inoubliable – voilà quand même une lecture sympathique, un bon millésime de cette collection. Note réelle 3,5/5.

11/12/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Le Photographe
Le Photographe

Le photographe est sans conteste l'une des meilleures BD qu'il m'ait été donné de lire à ce jour. Je me suis enquillé les trois tomes tel le goinfre. Pourtant, l'idée de mêler photographies et dessin ne m'enchantait pas plus que ça, mais il y a un vrai jeu avec les clichés. Certains sont biffés, comme recalés, d'autres arrivent comme un contrepoint, ou comme une formidable ouverture. C'est génial. Le dessin est top. le récit tout autant. On apprend des trucs incroyables qui cassent les clichés et les idées reçues. Et c'est une histoire vraie ! C'est une des rares BD pour laquelle j'ai consenti à faire l'acquisition d'une version luxueuse avec tirages de photos et coffret... Depuis, Emmanuel Guibert occupe une bonne place dans mon panthéon personnel.

11/12/2025 (modifier)