Les derniers avis (143 avis)

Couverture de la série Fidji
Fidji

Une BD franchement sympatoche. Le titre me laissait penser à un certain dépaysement géographique mais il n’en sera rien. En guise d’intrigue, nous aurons droit à un road movie de 2 potes entre Paris et Biarritz. Vendu comme ça mouais, en plus nos 2 protagonistes m’ont souvent énervé … sauf que l’album possède un sacré petit plus. Je n’en dirais pas plus pour ne pas gâcher la surprise mais ça décolle. On ajoute à ça une narration et des choix musicaux agréables qui accompagnent chaque étapes du voyage. Une partie graphique solide, ça m’a bien amusé de découvrir P-D Goux dans un genre contemporain. Non franchement un chouette album et qui sait jouer avec les émotions.

04/02/2025 (modifier)
Par Charly
Note: 4/5
Couverture de la série Où le regard ne porte pas...
Où le regard ne porte pas...

J’ai tout de suite été pris par l’histoire. On commence dans un petit village italien où un garçon anglais découvre une nouvelle vie. L’enfance, l’amitié, les mystères… Tout est là pour donner envie de continuer. Le premier tome installe bien l’ambiance et les questions qui entourent les personnages. Puis, on fait un saut dans le temps, et là, tout change. Le deuxième tome est plus rapide, plus mystérieux. J’ai aimé les révélations, même si j’aurais voulu que certains moments soient un peu plus développés. Ce que j’ai aimé, c’est la façon dont cette BD parle du temps qui passe. On suit ces enfants qui grandissent et qui se retrouvent adultes avec des souvenirs et des secrets. Il y a aussi l’idée du choc entre deux cultures, avec cette famille anglaise qui s’installe dans un village fermé aux étrangers. Enfin, il y a le côté fantastique qui arrive peu à peu et qui donne une autre dimension à l’histoire. Par moments, j’ai trouvé ça un peu surprenant, mais au final, ça fonctionne bien. Les quatre enfants sont attachants. On les voit jouer, découvrir la vie et se lier d’amitié. Puis, quand on les retrouve adultes, ils ont changé, mais leur lien est toujours là. J’ai trouvé que leurs relations sonnaient juste. J’aurais aimé passer plus de temps avec eux avant qu’ils ne repartent dans cette grande aventure. Certains moments sont un peu rapides, mais on ressent bien leur histoire commune. Les dessins sont superbes. Les paysages, la mer, la lumière… On sent vraiment la chaleur du Sud. Les visages sont expressifs, on voit grandir les personnages et on les reconnaît sans problème. Les couleurs changent entre les deux tomes, ce qui renforce la différence entre l’enfance et l’âge adulte. J’ai trouvé ça très bien fait.

04/02/2025 (modifier)
Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Nom de la Rose
Le Nom de la Rose

Les images marginales prêtent souvent à sourire, mais à des fins d’édification. - Ce tome est le premier d’un diptyque formant l’adaptation en bande dessinée du roman du même nom, paru en 1980, d’Umberto Eco (1932-2016), ayant fait l’objet d’un film en 1986, réalisé par Jean-Jacques Annaud, avec Sean Connery (1930-2020) et Christian Slater dans les rôles principaux. Son édition originale date de 2024. Il a été réalisé par Milo Manara pour l’adaptation et les dessins, par Simona Manara pour les couleurs, avec une traduction de Jean-Noël Schifano conformée à la présente adaptation graphique par Aurore Schmid. Il comprend soixante-deux pages de bande dessinée. Il se termine par un cahier de recherches graphiques de sept pages. À pic sur une boucle du Danube, à proximité de Melk, se dresse le très beau Stift, un monastère plus d’une fois restauré au cours des siècles. L’écrivain s’y rend vers la fin août 1968 pour dénicher quelque trace d’un manuscrit ancien – naturellement. Il en avait trouvé mention dans un livre dû à la plume d’un certain abbé Vallet. Le livre s’intitulait Le manuscrit de Dom Adson de Melk, traduit en français d’après l’édition de Dom J. Mabillon, et on le lui mit dans les mains à Prague, le 16 août 1968. Dans l’attente d’une personne chère, il rédigeait presque d’un seul jet, une traduction sur ces grands cahiers de la papeterie Joseph Gibert, où il est si agréable d’écrire avec une plume douce. Six jours après, les troupes soviétiques envahissaient la malheureuse ville. En suivant un parcours hasardeux, il parvint à atteindre la frontière autrichienne à Linz. De là, il se dirigea vers Vienne, où il rejoignit la personne attendue, et ils remontèrent le cours du fleuve. Avant d’arriver à Salzbourg, une nuit tragique, dans un petit hôtel sur les rives du Mondsee. La personne avec qui il voyageait disparut en emportant dans son bagage le livre de l’abbé Vallet. Il ne lui resta ainsi qu’une série de cahiers écrits de sa propre main et un grand vide dans le cœur. Quelques mois plus tard à Paris, à la bibliothèque Sainte-Geneviève, il trouvait les Vetera Analecta auxquels faisait référence Vallet. Inutile de dire qu’ils ne contenaient aucun manuscrit d’Adso ou Adson de Melk. Il en serait probablement encore à se demander d’où pouvait bien venir l’histoire d’Adso de Melk si, en 1970, à Buenos Aires, ne lui était aussi tombé dans les mains un opuscule de Milo Temesvar, trouvé sur les étagères d’un petit libraire antiquaire dans la Corrientes. Il s’agissait de la traduction introuvable de l’original en langue géorgienne du De l’utilisation des miroirs dans le jeu des échecs, et, à sa grande surprise, il y lut de copieuses citations du manuscrit d’Adso, sauf que la source n’en était pas Vallet, mais bien le père Athanasus Kircher. Les épisodes auxquels il se référait étaient absolument analogues à ceux du manuscrit trouvé par Vallet. C’est ainsi que l’écrivain se sent libre de raconter par simple goût fabulateur, l’histoire d’Adso de Melk, si glorieusement éloignée du temps présent parce que c’est là une histoire de livres, non de misères quotidiennes, et sa lecture peut incliner à réciter avec le grand imitateur A. Kemois : In omnibus requiem quaesivi, et nusquam inveni nisi in angulo cim libro. (J’ai cherché le repos partout et ne l’ai trouvé que dans un coin avec un livre.) Adapter le roman le plus célèbre d’Umberto Eco en bande dessinée constitue un défi impressionnant, et le lecteur est fort aise de découvrir que c’est un bédéiste chevronné qui se donne ce défi. Cet écrivain sait conjuguer une intrigue en forme de polar médiéval, révélateur de facettes de la société de l’époque, avec des questionnements philosophiques, un regard d’historien et une savante contextualisation, encore enrichi par d’élégantes métaphores. Une seule certitude : l’adaptation d’une telle œuvre ne peut que perdre en densité du propos de l’auteur, tout en s’y heurtant. De fait, le lecteur voit bien deux ou trois passages au cours desquels l’adaptateur se trouve confronté à la nécessité de transmettre une énorme quantité d’informations en respectant le style de l’écrivain, à la fois dans sa langue et dans la forme, en l’occurrence quel personnage parle. Cela commence avec le prologue dans lequel l’écrivain évoque le processus par lequel il a mis la main sur les mémoires d’Adso de Melk : un texte courant d’un cartouche à l’autre, avec de magnifiques illustrations, le monastère se reflétant dans la rivière, l’écrivain s’adressant au lecteur, le même prenant des notes, un char dans les rues de Prague, puis un fac-similé d’une gravure ancienne dans laquelle un moine se tient à son scriptorium. Cette sensation réapparaît chroniquement face à un phylactère occupant plus de place que le dessin dans une case. Le principe de reprendre des portions du texte original revient en page cinquante-quatre le temps de trois pages, puis de deux autres un peu plus loin. L’artiste passe en mode illustration avec des traits de contour ténus et assurés. Il s’agit d’évoquer la vie du moine Salvatore : de son village natal où les champs pourrissaient tandis que l’atmosphère était viciée par miasmes mortifères, jusqu’à une vie de vagabondage au sein d’une bande de déshérités suivant frère Paul, un boiteux qui se vantait d’avoir eu directement du Saint-Esprit, la révélation que l’acte charnel n’était pas péché. Le lecteur ressent de l’empathie pour ce pauvre homme, ballotté par les circonstances de sa naissance, soumis à la réalité de grands mouvements sociaux, qu’il est incapable de discerner, encore moins de nommer. Puis vient l’histoire d’Ubertin de Casale qui se mêle aux personnes qui suivent le prédicateur Fra Dolcino. À nouveau, l’empathie fonctionne, et le lecteur perçoit l’histoire personnelle d’un individu défavorisé par les circonstances de la naissance. Les dessins apparaissent également d’une incroyable délicatesse, et d’une grande élégance, autant de miniatures permettant au récit de s’incarner, au lecteur de voir de vrais êtres humains qui souffrent tout en espérant un avenir meilleur. Avec un peu de recul, le lecteur perçoit les éléments historiques référencés, sans être toujours explicités. Durant ces deux séquences consacrées à la vie de deux moines, sont évoqués la pauvreté du peuple, les prédicateurs franciscains, le pape coupable de simonie, la croisade des Pastoureaux de 1320 (une insurrection populaire), le règne de Philippe V, une croisade contre des hérétiques, différentes hérésies religieuses. Au début du récit, Guillaume de Baskerville évoque son métier d’inquisiteur, et Adso évoque la chrétienté divisée entre l'autorité du pape Jean XXII et celle de l'empereur Louis IV du Saint-Empire. En fonction de sa familiarité avec cette époque, le lecteur peut éprouver le besoin de se renseigner plus avant, ou alors il soupire d’aise en voyant ce contexte clairement exposé et utilisé avec intelligence. De son côté, Milo Manara réalise des dessins d’une minutie exquise pour donner à voir cette époque, à la fois dans les tenues vestimentaires, et dans les ustensiles divers et variés, que ce soit dans la cuisine, dans la bibliothèque ou encore dans l’herboristerie. Le lecteur se régale de ces images délicates et précises, donnant à voir les lieux tels qu’ils sont perçus par le jeune Adso. Une fois passé les trois pages de prologue, le lecteur découvre une page dense de contexte historique, Louis IV et Jean XXIII, la position des Franciscains par rapport au pape, la pauvreté du Christ comme vérité de Foi. Puis la narration passe en mode direct, et le lecteur se retrouve à grimper la pente enneigée d’un chemin pour rallier l’abbaye, dans des teintes grisées, un temps de neige. Page onze : une vue en contrebas de la gigantesque abbaye, dans un dessin en pleine page à couper le souffle. Très conscient des décors exceptionnels, l’artiste s’investit dans leur représentation, dans des dessins en pleine page, ou occupant deux tiers d’une page, magnifiques. Le lecteur ralentit consciemment son rythme pour savourer une vue générale en plongée oblique sur le domaine de l’abbaye et son mur d’enceinte, la vision de l’église et de son tympan historié, un immense couloir avec une hauteur sous plafond de trois ou quatre étages, la cuisine avec tous les servants en activité, le scriptorium avec les moines au travail, l’herboristerie, etc. Comme dans le film de Jean-Jacques Annaud, l’abbaye devient un personnage à part entière, surprenant, écrasant par sa taille, tolérant l’activité des hommes en toute indifférence. L’adaptateur met en scène l’enquête en elle-même : le constat des décès, l’examen des cadavres, la recherche d’indices, les phases de déduction, dans un registre naturaliste, dont sourd une inquiétude générée par le caractère factuel des constats et l’incompréhension de ce qui motive le coupable, ainsi que l’absence d’explication rationnelle de la cause de la mort. Le lecteur ressent la mécanique du polar : à la fois la dimension ludique de comprendre comment les cadavres peuvent se retrouver à ces endroits, à la fois la dimension sociale et historique car le contexte est spécifique et les meurtres touchent aussi bien les simples moines que les responsables. Le lecteur sent bien au fond de lui-même que l’auteur se joue de lui, entre les indices insuffisants pour pouvoir anticiper les révélations, et ce mystère autour d’une bibliothèque. En effet, la présence de livres au sein d’une histoire produit automatiquement une mise en abîme. Il y a déjà ce nom très particulier de Baskerville qui fait penser à une enquête de Sherlock Holmes : Le chien des Baskerville (1902). Il y a également cette bibliothèque dont l’accès est réglementé, et une zone interdite, induisant un questionnement sur les effets produits par la lecture sur les moines. En sus du questionnement sur le rire dans la foi catholique, la contemplation des petits personnages dessinés par Adelme d’Otrante, la première victime, qui attire l’attention des moines. L’un d’eux en parle en les qualifiant d’images marginales, une formulation évoquant les Marginals de Sergio Aragonés, petits dessins fourmillant dans les marges du magazine MAD. Découvrir Le nom de la rose, par cette adaptation en bande dessinée : une bonne idée, car Milo Manara met tout son savoir-faire au service de ce récit, sans en occulter de facettes. Le lecteur commence par assimiler le contexte historique du récit, puis il se retrouve aux côtés d’Adso, jeune moine, accompagnant Guillaume de Baskerville, moine confirmé. Les pages sont magnifiques, faisant honneur tant à la reconstitution historique, qu’aux décors saisissants. Qu’il connaisse l’intrigue ou non, le lecteur prend rand plaisir à lire, bien au chaud, cette enquête dans cette abbaye sous la neige. Du grand art.

04/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Fannie la renoueuse
Fannie la renoueuse

Quand c’est bon, il faut le dire !! Et ce tome est très très bon. Et l’univers des Contes de la Pieuvre c’est plus que bon, c’est magique !! Chaque tome apporte sa pierre à l’édifice et construit un monde de plus en plus fascinant dans lequel Gess m’emporte systématiquement. Je suis un grand admiratif de son travail, idées, talent déployés avec cette série (avant aussi mais celle ci a un goût particulier). J’ai dévoré ce dernier tome autour de Fannie qui sonne comme une quintessence des divers cailloux semés au préalable. La narration étrangement différente de d’habitude m’a vraiment bien plu avec ce p’tit côté puzzle. C’est toujours soigné, fait dans une grande cohérence. Bref un plaisir de s’y perdre. Le seul défaut descellé, c’est que si les histoires se veulent indépendantes (de la série j’entends), je ne démarrerais pas spécialement par ce tome pour la découvrir. J’ai été bien attristé quand mon libraire m’a appris que la série ne se vendait pas trop. C’est franchement une tuerie à mes yeux, un truc de haute volée. Si vous ne la connaissez pas encore je vous envie. Go vous y perdre ;)

03/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Échecs
Échecs

Un récit choral bien mené. Dessin et narration sont agréables, fluides. J’ai bien aimé aussi la construction d’ensemble du récit. En effet, cette architecture donne du sel à des récits particuliers qui auraient pu être banals pris individuellement. Ici, la somme justifie les parties. Le cœur du récit est donné par plusieurs parties d’échecs jouées par une vieille dame et un visiteur bénévole de sa maison de retraite. Elle lui apprend à jouer, lui donne des leçons (dans tous les sens du terme d’ailleurs). Mais rapidement on se rend compte que la plupart de ses commentaires échiquéens illustrent ce qui arrive aux différents protagonistes, qu’ils ont un caractère métaphorique. Je connais bien ce jeu, et j’ai vraiment apprécié ces passages, intéressants en eux-mêmes, et qui finissent par parfaitement coller avec les mésaventures amoureuses vécues par tous les protagonistes de l’album (que nous voyons sur la couverture). Si les toutes premières pages nous submergent un peu de personnages, tout se clarifie assez rapidement, et leurs différentes interactions se complètent bien, jusqu’aux dernières pages, où tous les hasards (parfois « heureux », mais on est près à accepter certaines facilités) qui les unissent sont rappelés au lecteur. A part les quelques facilités évoquées, on peut éventuellement reprocher à Pinel d’avoir multiplié les happy-end, d’avoir choisi une version sucrée de la vie sentimentale de tous les personnages. Mais après tout pourquoi pas ? Ici ça passe. Surtout que le dernier pied de nez – de la seule personne qui ne cherchait pas de relation sentimentale en fait – est un poil amusant et cynique. J’ai d’ailleurs longtemps cru que cette dernière leçon, ce « secret » pour gagner aux échecs allait n’être qu’un mystère jamais révélé. Une lecture feel good sympathique.

03/02/2025 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
Couverture de la série Love Not Dead
Love Not Dead

Vous avez vu le film Jean-Philippe ? Quand Luchini se réveille dans un monde où plus personne ne connait Johnny Halliday. Bon ben, Love Not Dead c'est un peu pareil, un matin le héros se lève et plus personne ne sait ce qu'est l'Amour. Non seulement ce sentiment, a disparu mais en plus il n'a visiblement jamais existé. Voilà l'idée saugrenue qui donne le top départ à ce petit album humoristique, qui renferme un bon gros délire. Notre héros va essayer de comprendre ce qui c'est passé, et il va essayer d'expliquer à qui veut bien l'écouter comme l'amour c'était bien. Famille, amis, le gars du coin de la rue, son psy, tout le monde aura droit à son laïus. Qu'on se le dise, l'album n'est pas à mettre entre toutes les mains. Le ton est vite donné. Si les gens ne savent pas ce qu'est être amoureux, en revanche ils savent parfaitement ce que c'est que baiser à tout bout de champ. Avec pleins de partenaires. C'est comme ça. Du coup, l'humour est assez trash, mais il fonctionne vraiment bien. On se marre pas mal, si on n'est pas trop prude bien sur. En 4 cases par page, on enchaine les petits strips, qui vont tous tourner autour de cette histoire d'Amour disparu. C'est globalement bien décalé, et de temps en temps c'est donc assez vulgaire. Ce qui est bien, c'est que c'est pas tout le temps justement, et en général on le voit pas trop venir. Une réplique trash succédant à une réplique banale. Quand on commence un strip, on ne sait pas comment il va finir. C'est parce que c'est inattendu que ça marche bien. L'ensemble est plutôt décalé, et souvent drôle. Le dessin assez simple colle très bien à cette ambiance qui ne se prend pas au sérieux. Ca ne fera pas rire tout le monde, mais moi j'y reviendrais bien volontiers.

03/02/2025 (modifier)
Par Charly
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Combat ordinaire
Le Combat ordinaire

J’ai tout de suite été pris par l’histoire. Dès les premières pages, j’avais envie de savoir ce qui allait se passer ensuite. Chaque événement arrive au bon moment, et il y a toujours quelque chose d’intéressant. Il y a du suspense, de l’émotion et même des moments drôles. Tout s’enchaîne naturellement, et je n’ai pas vu le temps passer en lisant. Cette bande dessinée parle de sujets qui me touchent. Elle évoque des sentiments forts comme l’amitié, la peur, la joie ou encore le doute. On y trouve aussi des réflexions sur la vie, sur les choix que l’on fait et sur les conséquences qui en découlent. Par moments, cela m’a fait réfléchir, et à d’autres, cela m’a ému. Tout est bien dosé, et rien ne semble exagéré. J’ai adoré suivre les personnages. Ils sont attachants et réalistes. Chacun a son caractère et ses qualités, mais aussi ses défauts, ce qui les rend crédibles. Certains m’ont fait sourire, d’autres m’ont touché. J’ai eu l’impression de les connaître pour de vrai. Leurs réactions sont naturelles, et je me suis facilement mis à leur place. Les dessins apportent une vraie ambiance à l’histoire. Les expressions des personnages sont bien faites, et chaque détail compte. Bref, cette BD m’a fait passer un excellent moment. Je la recommande à tout le monde, et je la relirai avec plaisir !

03/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Deux Filles nues
Deux Filles nues

La responsable de ma petite BM a eu le nez fin en faisant entrer cette série début janvier. C'est en la lisant ,ce weekend, que j'ai appris sa dignité de Fauve d'Or du meilleur album à Angoulême. Personnellement je trouve ce choix très pertinent. En effet Luz nous propose une docu-fiction construite avec beaucoup d'intelligence et de justesse. Sur une période très visitée, l'auteur apporte une grande originalité de par son parti pris visuel. Ce parti pris renvoie immédiatement à l'histoire personnelle de Luz. Comme l'auteur, la peinture d'Otto Mueller a survécu à des épisodes d'une violence insensée. De la même manière le tableau assite avec sidération à l'avènement d'un monde mortifère qui détruit toute possibilité de l'élargissement de la pensée, surtout contradictoire. L'entrée en matière de la série mérite déjà les applaudissements tellement je la trouve originale et donneuse de sens à ce qui va suivre. Luz installe son lectorat dans une position privilégiée de témoins à travers les yeux des jeunes femmes. Position privilégiée mais inconfortable car elle insiste sur notre impuissance à modifier ces funestes fumées qui sortent des crématorium ou à intervenir sur les personnages omnipotents et cruels qui se penchent sur l'image d'un monde aux antipodes du leur. Le scénario est parfaitement équilibré entre un documentaire très travaillé et instructif et une fiction où l'émotion nous saisit en de nombreux endroits. Le texte est parfois rare comme il se doit dans la contemplation mais il porte toujours par sa précision et sa justesse. Enfin j'ai été conquis par la narration visuelle que propose Luz. Son trait économe va à l'essentiel pour rendre compte de cet environnement mortifère. Nous n'avons pas besoin de plus qu'un coin de fenêtre ouvert sur une cheminée , une horde vindicative aux brassards monstrueux pour être happés pour l'horreur du monde extérieur. C'est sombre mais touchant en nous renvoyant à notre responsabilité contemporaine de spectateurs passifs dans de nombreux domaines. Je renvoie à l'excellente postface de Rita Kersting , Directrice du musée de Cologne, pour une compréhension encore plus fine du travail de Luz. Une très belle lecture.

03/02/2025 (modifier)
Couverture de la série D'or et d'oreillers
D'or et d'oreillers

Attirée par les coups de cœurs des autres avis et la jolie couverture, j'ai décidé d'essayer la lecture de cet album un peu à l'aveugle, ne connaissant que son statut de conte et le fait qu'il s'agit d'une adaptation d'un roman lui aussi avec de bons retours (mais que je n'ai pas lu). Eh bien, ce n'est certainement pas moi qui vais faire baisser sa note : c'est très bon ! Au début, on s'attend à une réécriture de "La Princesse au petit pois" (la comparaison est même faite dans l'introduction), mais ici pas de ça, le sujet est tout autre. Pas de princesse délicate, nous suivons Sadima, une femme de chambre fière et maline qui, a défaut de se plaindre d'un petit poids, va devoir comprendre et déceler les mystères de l'étrange maison de son hôte. L'histoire m'a beaucoup surprise. En bien. La maison (et l'histoire par la même occasion) est une gigantesque métaphore sur une blessure familiale, une femme mariée de force, enfermée contre son gré, se sentant être dépecée petit à petit, morceau après morceau, et faisant souffrir son fils sans même s'en rendre compte, lui-même se sentant progressivement se perdre et tomber en lambeaux. La symbolique des morceaux de corps et de la quête pour retrouver ce qui lui manque (et le choix de l'endroit où se trouve ce morceau manquant) est vraiment intéressante et très jolie à voir. Le parallèle avec les contes et les princesses délicates qui se marient avec le beau prince est plus profonde qu'il n'y parait au premier abord, c'est bien des rapports homme-femme et du statut d'objet de désir de ces dernières aux yeux des premiers, des risques qu'elles encourent et des violences qu'elles subissent, qu'il s'agit. La souffrance de la mère, son spectre et le drame l'entourant qui hante encore la maison, le fils qui apparaît au début comme étant si étrange qu'on s'attendrait à ce qu'il y ait une mauvaise surprise là-dessous, et notre héroïne qui ne se laisse pas faire et se tient droite, ... Franchement, une histoire aux enjeux féministes très prenante. Et la forme est sans nul doute une des grandes forces de cet album. Le dessin de Mayalen Goust est magnifique, jouant sur les couleurs, les formes, les non-dits (avec de belles symboliques parfois, notamment pour l'acte sexuel), ... La représentation de la maison, symbole de cette famille au lourd passé, symbole du foyer causant la perte des jeunes femmes aussi, toujours changeante et étouffante, est très bien rendue. On la sent vivante, prédatrice, mourante aussi. La mise en scène et le découpage de l'action sont parfois assez originaux, on joue quelques fois avec les codes-mêmes de la bande-dessinée. Non, il n'y a pas à dire, en plus d'être une très belle histoire, nous avons surtout ici un très bel album !

03/02/2025 (modifier)
Par Dacocht
Note: 4/5
Couverture de la série L'Oeil des Dobermans
L'Oeil des Dobermans

Un professeur en archeologie qui traque des reliques sacrées sous l'Allemagne Nazi ... ? Oui ... ? J'ai entendu "Indiana Jones et Les Aventuriers de l'arche perdue" au fond de la salle ? C'est vrai, cette thématique vous paraîtra recyclée, mais il y a des choses pas mal dans cette trilogie... Un premier tome qui vaut 5 étoiles selon moi, une narration avec un francais soutenu peu commun dans le monde de la BD, des références historiques qui nous font revivre les années 30 et l'avènement du nazisme. Le dessin lui, est vraiment bon, des couleurs sombres qui collent à cette atmosphère de guerre pesante, des images qui basculent dans un terne nostalgique aux recits de flashback. Peut être un soucis qui réside dans la partie fantaisiste de la saga, abordée dans les 2 tomes suivants, pas toujours bien traitée ; Une fin qui semble avoir été expédiée et l'on se retrouve avec beauuucoup de question sans réponse... c'est frustrant. Tome 1 : 5 étoiles Tome 2 : 4 étoiles Tome 3 : 3.5 étoiles

03/02/2025 (modifier)