Les derniers avis (54 avis)

Par Josq
Note: 4/5
Couverture de la série Alex - Gentleman détective
Alex - Gentleman détective

Un petit one shot tout à fait désuet, et pourtant si agréable à lire ! Dimberton s'essaye ici au récit policier type Gil Jourdan et c'est vraiment très réussi. L'album souffre probablement un peu de son aspect "comme Tillieux", qui tend parfois à s'approcher trop de son modèle, et à en perdre nécessairement un peu de personnalité. Malgré tout, ça se lit très agréablement, et quand on aime comme moi la bande dessinée policière typique des années 60, c'est un vrai plaisir de voir un auteur reprendre avec un tel succès les codes de ce genre de récit. Les personnages sont très typés, les dialogues et les péripéties semblent toutes droit sorties d'un Gil Jourdan ou assimilé, c'est parfois légèrement plombé par quelques facilités, mais l'ensemble tient bien debout. Et le dessin achève de nous ramener à cette époque bénie de la BD policière et humoristique à la Tillieux. Donc oui, c'est certes une habile reprise de Gil Jourdan qui ne dit pas son nom, mais la reprise est très fidèle à l'original, et ça se lit tellement agréablement que je ne saurais le reprocher vraiment à Dimberton. En tous cas, c'est frais, enlevé et plutôt bien ficelé. Quel que soit le degré de copie, on déguste ça sans retenue, avec un immense plaisir !

13/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Alerte
Alerte

On est là dans un polar/thriller très classique, autour d’un scandale lié à l’expérimentation menée par un grand laboratoire pharmaceutique. Par le plus grand des hasards, Cathy, l’une de ses meilleures chercheuses se trouve informée d’un gros problème, que le laboratoire cherche à étouffer. Elle se transforme peu à peu en enquêtrice, et va devenir une lanceuse d’alerte. Difficile de ne pas penser à l’affaire Mediator/Servier, et au rôle joué par Irène Frachon, qui a sans aucun doute dû inspirer Johan Massez pour son personnage de Cathy – et pour une partie de l’intrigue générale. Intrigue qui, sans être hyper originale ni trop rythmée, se révèle très plaisante à suivre. Le dessin est plutôt minimaliste et un peu stylisé, le tout accompagné d’une colorisation tranchée et un peu froide (presque bichromique). Là aussi, j’ai plutôt bien aimé ce travail, qui donne un ensemble très fluide et agréable. C’est un diptyque, donc la conclusion viendra rapidement. En l’état, c’est une série dont la lecture est recommandée. ************************* Après lecture du second tome, j'arrondis au niveau supérieur. En effet, si l'album est dans la lancée du précédent, il est aussi plus rythmé (presque trop parfois - voir la course poursuite sur la fin où notre héroïne s'en sort quand même un peu facilement). La lutte de cette lanceuse d'alerte contre un gros laboratoire pharmaceutique qui manque plus de scrupules que de moyens est intense, doublée d'une scission familiale: on ne s'ennuie vraiment pas (le scénario était au départ prévu pour un téléfilm). J'ai bien aimé la conclusion relativement ouverte - et inquiétante, qui évite le traditionnel happy end artificiel. Et on montre bien ici le danger, les risques encourus par les lanceurs d'alerte (il n'y a qu'à voir les cas célèbres - d'ailleurs évoqués par la journaliste d'investigation qui accompagne notre héroïne - qui ont dû tout sacrifier, pour ne jamais être sûrs d'obtenir des résultats). En tout cas c'est un thriller sans esbroufe mais bien mené, avec un dessin ligne clair simple et une colorisation tranchés au rendu plutôt agréable (même s'il est un peu statique). Note réelle 3,5/5.

10/06/2024 (MAJ le 13/05/2025) (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Shubeik Lubeik
Shubeik Lubeik

Un excellent album qui donne vraiment envie de connaitre le travail d'autre auteurs et autrices arabes ! L'autrice imagine un monde où les vœux existent et sont très règlementés. À travers le parcours de trois personnages différents, elle dénonce les travers de la société égyptienne d'hier et aujourd'hui et aussi un peu de la civilisation occidentale. On va donc voir des protagonistes souvent prisonniers d'un univers très traditionaliste et ne savent pas comment s'en sortir. J'ai bien aimé suivre leurs parcours et les bonus à la fin des chapitres qui développent plus cet univers sont bien fait. Tout semble crédible et bien pensé de manière intelligente. Certes, il y a quelques longueurs et parfois j'ai eu l'impression que l'autrice tournait parfois en rond, mais je pense que c'est du en parti au fait que c'est paru en français en intégrale alors qu'originalement c'était publié en 3 tomes. J'imagine que c'était plus digeste lorsque les chapitres étaient séparés. J'avoue que j'ai parfois hésité sur mon ressentiment et ce qui m'a fait définitivement basculé dans le camp qui ont adoré l'album est la dernière partie qui est la meilleur et qui développe deux personnages qu'on croise depuis les premières pages. Il y a des scènes dans cette partie qui m'ont grandement émue et c'était passionnant à lire. Une BD riche qui traite de beaucoup de thèmes servit par un dessin magnifique.

13/05/2025 (modifier)
Par Brodeck
Note: 4/5
Couverture de la série Champs de Bataille - L'histoire enfouie du remembrement
Champs de Bataille - L'histoire enfouie du remembrement

C'est franchement difficile de passer après ces excellents avis ! C'est un peu comme si les 4 fantastiques se réunissaient pour parler BD ;-). On entre sur cette page en mettant les patins, mais je me lance quand même. Si le dessin est selon moi sans grand intérêt, cette BD documentaire (pas vraiment ce que j'aime de prime abord) est particulièrement instructive sur une période comme il est dit en préambule peu documentée et l'on comprend rapidement pourquoi... Ses auteurs s'appuient sur des témoignages et des reproductions d'archives qui montrent factuellement comment les petits paysans ont été victimes du remembrement décidé par l'état (politique mise en place au milieu du XXème siècle qui consiste à former des champs immenses en absorbant les petites parcelles des fermiers, en détruisant les bocages, les haies pour rendre les terres carrossables, en drainant les zones humides, en redessinant les cours d'eau...). Ces petits paysans sont la plupart du temps spoliés au profit de quelques grands exploitants et des agents de l'état qui s'enrichissent sur leur dos. Cette redistribution des terres est souvent le fruit du népotisme, les petits fermiers qui ont perdu les terres familiales sont contraints de cultiver de grandes surfaces peu fertiles. A l'arrivée, catastrophe environnementale, mal-être profond des paysans et vie qui se retire peu à peu des villages (plus besoin de main-d'œuvre remplacée par le tracteur, disparition des commerces, endettement colossal et recours massif aux engrais industriels et pesticides, exode des fermiers qui aimaient leur métier et qui se voient contraints de devenir ouvriers dans les grandes villes). Le constat est évidemment sans appel et c'est navrant. C'est clair, pédagogique (le dossier final est très complet) et édifiant. Mais il n'y a pas, selon moi, de qualités artistiques notables, ce qui est dommage pour une BD, à la différence par exemple de Saison brune qui reste dans le genre une oeuvre très importante dans laquelle Squarzoni parvient à tirer je trouve le meilleur de ce que peut offrir ce medium en alliant fond et forme avec un grand talent. En conclusion, " Champs de bataille " n'est pas une grande bd, mais cela reste une très bonne lecture. Un peu sonné en refermant le bouquin... Note réelle : 3,5 /5. 4/5 si vous aimez particulièrement ce genre de BD avec un contenu didactique.

13/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Dans les yeux de Lya
Dans les yeux de Lya

Une BD touchante et prenante, portée par une héroïne forte en quête de vérité après un accident suspect. Le récit mêle enquête, émotions et justice avec justesse. Les dessins colorés contrastent habilement avec la gravité du sujet. Une lecture à la fois accessible et engagée.

12/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Moi, Fadi - Le Frère volé
Moi, Fadi - Le Frère volé

Je suis un grand admiratif du travail de l’auteur sur son œuvre autobiographique "L’Arabe du futur". J’avoue que j’avais commencé à la lire un peu mollement avant de succomber à la formule, l’histoire de son petit frère m’avait d’ailleurs particulièrement touché. Après s’être raconté, Riad Sattouf a l’altruisme de raconter le parcours de ce frère disparu. On retrouve avec plaisir la narration de l’auteur, simple et parfaite pour le sujet, comme le fait qu’il ne cherche pas à se mette en valeur en grand frère modèle. Il y a du rythme et toujours ce côté léger qui se dégage malgré des événements pas spécialement drôles à suivre. Une série que je n’attendais pas mais que je ne bouderai pas à lire. J’ai énormément de sympathie pour Fadi. A noter que l’auteur continuera d’explorer l’histoire familiale en mettant à l’honneur sa mère, j’ai lu des planches en prépublication dans je ne sais plus quelle revue.

12/05/2025 (modifier)
Par KcsGreg
Note: 4/5
Couverture de la série Autopsie
Autopsie

Un réalisme viscéral qui captive dès la première page : L'atout majeur d "Autopsie" réside incontestablement dans son ancrage profond dans la réalité de la médecine légale. Antoine Tracqui ne se contente pas de saupoudrer son récit de quelques termes techniques ; il nous immerge littéralement dans les procédures d'autopsie avec une précision chirurgicale. La description méticuleuse des examens, des prélèvements et des analyses confère à la série une authenticité rare dans le genre. On sent que l'auteur maîtrise son sujet, et cette expertise transparaît à chaque page, rendant l'horreur d'autant plus palpable et crédible. Loin des clichés édulcorés des séries télévisées, "Autopsie" nous confronte à la crudité de la mort et à la complexité scientifique nécessaire pour en déchiffrer les secrets.

12/05/2025 (modifier)
Couverture de la série Au cœur des solitudes
Au cœur des solitudes

Muir, comme Thoreau ou d’autres, a représenté une certaine vision de l’homme en symbiose avec lui-même, avec la nature, dans une attitude en grande partie contemplative. C’est un personnage intéressant, avec une trajectoire à rebours de l’évolution de la société américaine dans laquelle il a en grande partie vécu : un « retour à la nature », un refus du progrès pour le progrès qui en ont peut-être fait un inadapté au monde moderne, mais qui en ont fait quelqu’un d’estimable, et finalement un des phares qui peuvent encore guider pas mal de monde. Lomig a déjà montré son attirance pour la nature, et pour les idées proches du romantisme américain incarné par Thoreau ou Muir (voir Dans la forêt - d'après le roman de Jean Hegland). On sent bien que le personnage de Muir et ses choix de vie lui plaisent. Et il donne ici une belle résonance à la trajectoire décalée de Muir, poète géologue et naturaliste qui renonce à son travail, pour se lancer dans un très long voyage au cœur d’une partie des États-Unis (il va même jusqu’à Cuba sur la fin), pour admirer la nature. Un passage est presque amusant, en tout cas ironique. Au milieu de son long voyage, alors qu’il essuie de nombreux refus, Muir est accueilli et logé une nuit dans une famille, dont le patriarche lui fait l’éloge de l’électricité, de l’exploitation de la nature, de l’efficacité capitaliste et de la recherche de rendement – tout ce contre quoi Muir se positionne ! Il est aussi singulier qu’à la fin des années 1860 (le voyage se déroule peu de temps après la fin de la guerre de Sécession) les Indiens sont totalement absents du grand Est américain, déjà évaporés de l’espace qu’ils occupaient – et des mémoires… le seul Indien apparaissant ici est croisé en Californie ou Oregon, sur la fin du voyage, et il alimente une discussion où Muir se sent curieux de leurs cultures, là aussi… C’est aussi là qu’il a le coup de foudre pour la Yosemite Valley, déclaration d’amour qui clôt ce bel album (Muir sera ensuite à l’origine du Parc du Yosemite, un des plus anciens parcs naturels au monde). Enfin, le ressenti du lecteur ne serait pas aussi bon sans le très beau dessin de Lomig. Agréable et dynamique pour les décors et les personnages, il est carrément superbe dans pas mal de planches « naturalistes » (les animaux sont franchement réussis !), et fait honneur aux idées de Muir.

12/05/2025 (modifier)
Par Brodeck
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Rébétiko
Rébétiko

Il y a quelque chose à la fois d'organique et de virevoltant dans le travail de David Prudhomme. Les regards de ces musiciens déracinés, même voilés par les brumes de l'alcool ou les effets des drogues vous transpercent, ils semblent toujours porter plus loin. Ces hommes et femmes, malgré la censure et les persécutions d'un état policier, agissent avec une insolente liberté, refusant de plier sous le poids de l'oppression, de la xénophobie et de la misère. Leurs silhouettes aériennes dans des rues baignées de soleil impriment durablement la rétine et l'on observe fasciné leurs doigts qui courent, infatigables, libres, sur les cordes d'instruments pourtant interdits par le dictateur grec, Metaxas. Je m'arrête là, mais je pourrais encore parler de la chanteuse envoûtante Beba (quel personnage !) qui ouvre le tome : " Rebetissa ", de ces ombres portées sur le port et, pour reprendre les mots de Neruda, de cette lumière estivale qui " noie des fleurs " sur les bouches des musiciens attablés sous une tonnelle. Bref, c'est très beau.

11/05/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série La Petite Lumière
La Petite Lumière

Je rajoute mon avis parmi ceux qui ont été enthousiasmés par cette BD. Ce qui est incroyable est que c'est tiré d'un roman, mais il y a tellement peu de textes que cela ne se voit pas du tout. L'histoire est au final simple, mais terriblement efficace. Le récit est prenant et j'ai eu quelques surprises au fil des pages, même si j'avoue que la fin est un peu prévisible. La poésie du récit m'a touché et la narration est fluide. Ça se lit facilement malgré le nombre de pages. Le dessin est très bon et j'apprécie particulièrement les couleurs. Je ne sais pas trop quoi ajouter de plus au niveau des qualités de cette BD. Je peux comprendre que d'autres lecteurs aient été moins touchés par ce récit que moi, c'est pourquoi je recommanderais un emprunt pour savoir après lecture si on veut posséder cet album ou non.

11/05/2025 (modifier)