Bon, j'arrive après la bataille. Les cinq avis précédents oscillent entre 3/5 et 4/5.
Je les ai lus, et j'ai compris ce que tous ont "aimé" et "pas aimé" dans cette BD.
Alors oui le film avec Kirk Douglas, oui le livre d'Edward Abbey, oui tout ça. On a vu le film (un grand souvenir d'enfance pour moi), lu le livre (pas mon préféré d'Abbey, mais quand même), et, forcément, quand on a vu la couverture de la BD chez son libraire préféré, ben on s'est dit "banco".
Résultat : je le dis en toute franchise, et c'est une première pour moi : voilà l'un des rarissime cas où la BD est supérieure au livre.
Rien de moins.
Et pourtant, j'adore Abbey, ses clefs à mollette, ses déserts perdus, ses héros fatigués du monde…
Mais là, Max de Radiguès et Hugo Piette livrent non pas une adaptation, mais une réécriture de la trame du roman. Une version surexposée (merci les couleurs), aiguisée jusqu'au fil, une réduction au sens culinaire du mot : on chauffe, on chauffe, on élimine la flotte et le superflu pour garder le suc, l'ampleur de l'histoire, l'odeur du sable et des cailloux, le rat-rat-rat des pales d'hélico, le refus de la jument Whisky face à chaque obstacle.
Bon sang, c'est virtuose…
Alors oui, c'est pas Usual Suspect et la fin ne cueille pas le spectateur. Mais faudrait pas oublier que c'est le second roman d'Abbey, écrit à 29 ans. Oui, encore, il ne s'était pas foulé pour le titre. Se contentant d'un "The brave cowboy" qui ne risquait pas d'attiser la curiosité des lecteurs un peu exigeants. Mais cette version là, cette BD solaire et crépusculaire à la fois, moi je la veux sur mon étagère. Et je l'offre aux amis à qui je suis sûr de faire plaisir.
Les dessins ont toujours déplu à plein de monde. Et c’est bien la moindre des choses.
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Ce tome contient un exposé complet indépendant de toute autre. Son édition originale date de 2025. Il a été réalisé par Aurel (Aurélien Forment) pour le scénario, les dessins, les couleurs. Il comprend trente-deux pages de bande dessinée. L’auteur a réalisé des dessins de presse pour Le Monde et l'hebdomadaire Politis, Le Canard enchaîné, et par le passé pour Marianne
(1) Un dessin réussi (comme une blague) est la combinaison de trois éléments fondamentaux : une émettrice – un émetteur (qui dessine), un récepteur – une réceptrice (qui lit) et un contexte. Si les trois éléments ne sont pas clairement identifiés et ne partagent pas les mêmes codes culturels, ça ne peut pas marcher. (2) L’humour est hautement culturel : un bon dessin français peut laisser de marbre un-e Allemand-e et vice-versa. Une blague populaire en Belgique peut choquer une Italienne. Sans parler du flop d’un gag breton à Marseille. (3) En France, les seules limites posées à la liberté d’expression sont celles de la loi. (4) Dans ce livre, la question de l’extrême droite et des extrémistes religieux n'est pas évoquée, car pour elle et eux, le dessin de presse est au mieux un effet secondaire indésirable de la vie politique, au pire, une hérésie à réprimer – voire buter. La discussion est vite close. - Dix ans après la déflagration qu’a représentée l‘attentat contre Charlie Hebdo et l’assassinat des dessinateurs parmi les meilleurs de la profession (déjà peu peuplée – quelques dizaines d’individus), le dessin de presse continue de tenter de survivre à une maladie qu’il avait contracté bien avant 2015. Au-delà de l’horreur de l’attentat, l’ignominie des frères Kouachi a été un facteur aggravant ; accélérant la sénescence d’un métier. Le dessin de presse – mais en fait l’humour d’actualité au sens large – se meurt.
Le funambule constitue une bonne métaphore graphique de cette situation, dans les dessins de presse. C’est très pratique pour figurer la fragilité d’une position, la précarité d’un équilibre politique ou une inexorable chute qui pourtant tarde à venir… Et on peut adjoindre à l’allégorie en péril, tout un tas d’attributs exprimant ses contraintes. Dans une mise en abyme, on pourrait représenter le dessinateur de presse en funambule. Première des multiples affections dont souffre le dessin de presse : son principal support – la presse écrite – va mal, les ventes s’effondrent. Et lorsqu’ils prennent plus ou moins bien le virage du numérique, les journaux oublient bien souvent d’embarquer le dessin sur le web. Il suffirait de pas grand-chose et surtout d’un tout petit peu de bonne volonté pour le faire bouger, évoluer et le faire profiter des avantages qu’offre le numérique. Mais à quelques exceptions près, comme Charlie Hebdo ou Le Canard enchaîné, les journaux se sont bien accommodés d’oublier l’encombrant dessin au passage sur le web. Car oui, nous sommes encombrant-e-s ! En effet – seconde affection – un dessin d’actualité doit être percutant, irrévérencieux, sale gosse.
Le sept janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi perpètrent un attentat islamiste contre le journal satirique Charlie Hebdo faisant douze morts : Frédéric Boisseau, Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, Elsa Cayat, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Franck Brinsolaro, puis Ahmed Merabet à l’extérieur. Dans cet ouvrage, l’auteur indique quelle était sa relation avec le magazine Charlie Hebdo. Quelques semaines après l’attentat, un copain s’étonne de le voir arborer un badge Je suis Charlie, car il connaît ses différends politiques avec le journal. Aurel explicite : Primo, ça n’entre pas en compte pour lui à ce moment-là. Et secundo, il explique à son ami ce que signifie pour lui être Charlie : Pouvoir être libre de dire et de dessiner ce qu’on veut dans la limite de la loi. Il ajoute : Et dans les limites de la loi ou pas, un désaccord ne peut en aucun cas se résoudre par un assassinat. Une prise de position qui lui paraît simple et limpide, il ne sait pas s‘il a convaincu son interlocuteur mais i est assez content d’avoir pu le formuler simplement. Dix ans après l’attentat de Charlie Hebdo, Aurel a besoin de faire le point sur la situation, à la fois de l’héritage de ces crimes abjects, à la fois sur le fait que par la malédiction des Kouachi, Charlie s’est transformé en martyr de la liberté d’expression. Cela a eu pour conséquence qu’un petit groupe s’en est emparé pour de plus ou moins bonnes raisons, parfois (souvent) par simple calcul personnel ou politique, et a touché le gros lot.
Le lecteur comprend dès la première page qu’il s’agit d’un essai, ce qui induit un mode narratif particulier, avec ses propres spécificités. L’auteur a choisi de mettre en scène un avatar de lui-même pour s’adresser directement au lecteur, avec un dessin descriptif et simplifié, sans pour autant s’embellir. Il apparaît comme un homme normal, avec les cheveux en bataille, une barbe hirsute un sweatshirt informe et un pantalon passe-partout. Il met à profit la possibilité d’accentuer et même d’exagérer les expressions de visage pour faire ressentir son état d’esprit en fonction des situations ; énervement, sidération, abattement, peur, indignation, inquiétude, lassitude, réflexion, entrain, etc. Il utilise des conventions graphiques telles que les étoiles au-dessus de la tête pour l’étourdissement après une chute, le nuage noir au-dessus de la tête pour la colère, etc. Il met en œuvre quelques métaphores visuelles comme son avatar en train de faire le funambule. Il joue sur l’encrage, ajoutant des traits secs pour faire ressentir le degré d’intensité d’une émotion. Lorsqu’il apprend la mort des dessinateurs de Charlie Hebdo, il se liquéfie, et le lecteur peut voir que les traits de contour de son personnage perdent toute leur tension, succombant à la gravité, comme s’il se liquéfiait littéralement.
Un essai induit que le rôle de la bande dessinée induit que la narration visuelle est inféodée au texte, à sa construction et ses développements, qu’elle l’illustre plus qu’elle ne le raconte. Le choix de l’avatar de l’auteur, lui, induit également de le voir s’adresser au lecteur, étant régulièrement assis à sa table de travail, ou en train de dessiner. Pour autant, l’auteur va au-delà de l’alignement de cases en bande, avec uniquement des têtes en train de parler, ou de lui-même en plan poitrine en train de parler. Il fait usage de métaphores et de mises en situation diversifiées. Le lecteur croise d’autres personnages et se retrouve dans des environnements inattendus. Dans la première catégorie, il voit un patron de presse, un copain de l’auteur, des bras avec une chaussette au bout pour un théâtre de Guignol, le temps d’une case les six dessinateurs assassinés (Cabu, Choron, Cavanna, Reiser, Gébé, Wolinski), Nicolas Sarkozy, PhilippeVal (ex-rédacteur en chef de Charlie Hebdo, ex-directeur de France Inter, chroniqueur sur Europe 1)… et même des jeunes. Au cours de sa lecture, assiste à des événements aussi inattendus et divers qu’une chute à la verticale sur la hauteur de la page, une liquéfaction, l’intervention d’une citrouille grimée en tête de clown, une chute en chaîne de dominos, le passage de Charlie Brown (pour indiquer d’où vient le titre du magazine satirique), un bouclage du magazine à la grande époque historique (avec des prostituées), et les deux mâchoires de l’étau qui se resserre.
Au cours de son essai, l’auteur développe les répercussions de l’attentat contre Charlie Hebdo sous différents points de vue. Il commence par donner sa définition du dessin de presse réussi, puis il évoque l’état de la profession, c’est-à-dire la frilosité des patrons de presse d’inclure ce type de rubrique dans leur périodique. Il effectue plusieurs constats auxquels le lecteur attribue une valeur certaine, ne serait-ce que parce qu’Aurel est lui-même un professionnel de ce métier. En fonction de sa familiarité avec ce domaine, il en apprend plus ou moins, ou il trouve la confirmation de ce qu’il a déjà pu lire ailleurs : la précarisation du métier par la diminution des journaux accueillant les dessins de presse, la mise en concurrence systématique et l’absence de contrat stable avec un journal, le questionnement de chaque production par les éditeurs avant toute publication. Il s’agit de réalités économiques et de conditions d’emploi que le lecteur connaît peut-être déjà, ayant été attiré par cette bande dessinée au propos ciblé.
Cet essai va plus loin qu’un constat économique peu encourageant. L’auteur analyse également les forces systémiques en place s’appliquant sur la forme d’humour. Il développe la nature de ces deux mâchoires. D’un côté les néo-réacs : il explicite ce que recouvre ce terme dans le contexte du dessin de presse, comment ce groupe d’opinion s’est imposé après que Charlie Hebdo ait été érigé en martyr, comment il contraint les dessinateurs, et quelles sont ses limites, en particulier les limites de sa pertinence et de sa légitimité dans la définition de ce que serait le bon humour. De l’autre côté : la société évolue, et l’humour doit évoluer avec. Il évoque l’esprit Woke, avec ce que cette appellation peut avoir de flou, et l’associant à des prises de position, des exigences de la jeunesse, des lecteurs plus jeunes. Il détaille la pertinence de ces exigences, leur légitimité, le besoin de les prendre en compte, ce qui ne signifie pas les accepter les yeux fermés. Il voit les critiques Woke (retenant cette appellation faute d’un terme plus approprié) comme une incitation à ne pas se montrer fainéants.
Après l’horreur du massacre de Charlie Hebdo du sept janvier 2015, après le mouvement de solidarité d’une ampleur formidable Je suis Charlie, un auteur de dessin de presse constate et analyse les évolutions survenues. Il présente un essai sous forme de bande dessinée en faisant usage de toute la diversité graphique d’expression de ce médium. Il expose la situation du dessin de presse comme pris dans un étau, entre les néo-réacs et les Wokes (faute d’un meilleur terme), avec des conditions d’emploi toujours aussi précaires. Une profession fragile et complexe, pour un humour évoluant avec la société.
J'avais des a priori avant d'entamer la lecture, a priori à l'endroit du parti pris graphique. Mais très vite, tout s'est envolé devant l'originalité du récit. En outre, Prévert y est présenté comme quelqu'un d'espiègle et atypique, ne supportant ni la mise en case (au sens de "mettre quelqu'un dans une case"), et la somme d'informations fournie apporte la densité qui plait au bonhomme, offrant une vue assez exhaustive de son "travail". L'homme était bien poète, mais il l'était dans tout ce qu'il entreprenait.
Finalement, le dessin finit par apprivoiser l'oeil, au point qu'on le trouve en adéquation parfaite à la fois avec le propos mais également avec l'artiste. On songe parfois au dadaïsme, au surréalisme, à Picasso... En somme à tout ce qui faisait la vie culturelle d'avant-guerre jusqu'aux années 60. Tout cela est très congruent. Même le titre en forme d'antiphrase fait écho à la personnalité foisonnante de Prévert.
En prime, voilà-t'y pas qu'une fois ma lecture terminée, je réalise que le scénario était signé Hervé Bourhis. Comme quoi purée, y a pas de mystère...
Décidément la Fantasy a le vent en poupe en ce début d'année. Après les excellents L'Île aux orcs et Fantasy - Yourcenar / Alma, ce "Le Roi des fauves" pourrait bien, lui aussi, sortir du lot dans le genre sus nommé. Ce premier tome a d'indéniables qualités, mais je vais quand même attendre le second volume (prévu pour fin d'année), il doit clôturer la série, avant de le crier sur les toits.
Une adaptation du roman du même nom d'Aurélie Wellenstein, roman avec de très bonnes critiques (non lu). C'est un trio d'auteurs qui a déjà collaboré sur Robilar ou le Maistre Chat qui s'y attelle.
Un récit au rythme bien dosé, des personnages attachants, à défaut d'être innovants et un scénario avec une touche d'originalité.
Dans un royaume où règne l'inégalité, trois adolescents, Ivar, Oswald et Kaya, vont braver l'interdiction de chasser pour ne pas mourir de faim. Ils seront rattrapés par les soldats et jugés coupables. La sentence sera pire que la mort, ils vont être transformé en berserkirs (monstres à ressemblance animal). Pour cela on va leur faire avaler une larve (façon Alien) qui va s'occuper de la mutation sur plusieurs jours.
David Chauvel maîtrise son sujet, c'est captivant et il distribue avec justesse les informations sur ce monde fantastique teinté de magie.
J'aime beaucoup le dessin de Sylvain Guinebaud, je l'avais découvert avec le tome 3 de La Geste des Chevaliers Dragons. Un style qui se reconnaît au premier coup d'œil, avec cette particularité dans l'expression des visages, des mimiques poussées à l'extrême. Perso, j'adore.
Les couleurs de Lou sont superbes et changent suivant les différents espaces temps.
Du très bon boulot.
Impatient de rencontrer ce roi des fauves.
Et bien perso, j'ai vraiment aimé cet album. Je ne m'étendrai pas sur la qualité du dessin de Frantz Duchazeau qui n'est plus à démontrer. Le trait est enlevé et dynamique en apportant une fraicheur bienvenue.
Le scénario est original. Disons plutôt que le point de vue adopté offre une vision nuancée voire surprenante du petit prodige autrichien. J'aime beaucoup la vision de Milos Forman pour son film Amadeus, mais ici, Duchazeau nous présente un artiste qui est encore un enfant. Il est déjà très doué et sa réputation commence à s'étendre à toutes les cours d'Europe. Le jeune Mozart est exploité par une noblesse sans vergogne. Tout le monde se l'arrange, minaude, flatte, supplie le phénomène de dispenser des leçons qui ne seront jamais payées, bien évidemment. L'image donnée de la noblesse de cours est terrible, mais sans doute proche de la réalité (ça correspond à des choses lues précédemment dans divers ouvrages). On a affaire à un ramassis de vils personnes fardant leur individualisme derrière une obséquiosité de façade. Wolfgang travaille d'arrache-pied, frisant le burn-out, s'il est permis d'employer un terme contemporain. C'est finalement devant l'insistance de son père (présenté au départ comme quelqu'un de froid et d'autoritaire) qu'il finira par fuir la France pour retourner en Autriche.
Voilà pourquoi j'ai aimé cette BD : ça cause de musique tout en bénéficiant d'une narration fluide au service d'un dessin stylé, ainsi que d'un point de vue fort peu commun.
J'ai trouvé cette biographie de Jacques Prévert très bien construite derrière ce titre provocateur. Un titre qui interroge un peu comme le faisait le peintre Magritte à la même époque. Ainsi Hervé Bourhis et Christian Cailleaux prennent le parti pris audacieux de s'écarter d'une biographie chronologique exhaustive et pas à pas pour se rapprocher des particularités du personnage. Prévert qui ne dédaignait pas l'Agit-prop aurait probablement apprécié la construction de cet ouvrage pas toujours hagiographique mais qui sonne particulièrement juste.
J'ai lu l'intégrale qui s'arrête dans les années 50 après son grave accident laissant une bonne partie de la vie de l'artiste aux bons soins de la curiosité du lectorat. Personnellement j'ai lu son recueil "Paroles" comme lycéen sans être transporté par l'émotion. L'ouvrage reste d'ailleurs assez discret sur la poésie préférant mettre l'accent sur le Prévert politique et le Prévert scénariste de cinéma. C'est sa collaboration avec Marcel Carné qui a produit plusieurs chef d'œuvres du cinéma français qui me touche le plus.
Devant une telle diversité, Cailleaux ne pouvait pas se contenter s'aligner des cases où il aurait enfermer l'artiste. L'auteur propose donc un graphisme pluriel où des pages de type illustrations, affiches alternent avec des pages plus BD pour revenir à une présentation de type collage. Le trait est classique et c'est dans cette construction que se trouve l'originalité de la narration visuelle.
Un ouvrage intéressant juste et bien documenté qui fait l'effort de faire vivre le personnage plus que de le raconter.
volume 1
Très belle découverte avec cet auteur que je ne connaissais pas du tout.
Avec cette histoire d'échangisme, Andrew Tarusov nous offre un scénario solide basé sur un superbe dessin. En effet, les dessins de Tarusov sont tout simplement lumineux, à l'image de la couverture.
Certes, l'auteur nous présente des scènes de sexe explicites sur un temps très court, celui d'une rencontre à la plage.
J'ai littéralement été séduit par le style de Tarusov, qui illustre des corps parfaits de pin-up, des visages souriants, respirant la joie de vivre, bref l'auteur met en scène une partie de jambe en l'air joyeuse entre 4 adultes consentants. Un véritable hymne à l'amour libre sous le soleil.
Une bande dessinée pour adulte rafraichissante qui mérite de s'y attarder.
Une suite serait bienvenue, bien que l'histoire pourrait se conclure ici, mais le "à suivre" laisse présager de bonnes nouvelles.
Un auteur à suivre, un dessin de très bonne qualité...bref, je recommande ce bouquin des éditions "dynamite".
volume 2: Pleasure Land
C'est avec surprise que je suis tombé sur le deuxième tome de cette série érotique chez mon libraire.
J'avais adoré le premier volume qui respirait la liberté, le soleil et la bonne humeur.
Nous retrouvons Grant et Betty, notre jeune couple toujours en quête de plus de sensations sexuelles .
Là où leur première aventure se cantonnait à un décor unique, la plage, nous voyons nos deux héros s'ébattre en bonne et belle compagnie dans un véritable baisodrome avec sauna, piscine, chambre d'hôtel,boite échangiste. Certes Grant, ici, se montre moins entreprenant que dans le premier volume mais c'est un plaisir de découvrir Betty , sa compagne, dans des situations et positions très équivoques.
Car ce qui fait la force de cet album c'est le dessin lumineux d'Andrew Tarusov, qui respire la joie, la bonne humeur.
Les scènes de sexe sont toujours consentantes et les femmes y sont magnifiquement représentées.
Un ouvrage de porno chic, sur un scénario assez simple mais de très bonne qualité.
Andrew Tarusov confirme avec ce deuxième volume tout le bien que je pensais avec le tome 1.
Cerise sur le gâteau, un tome 3 est annoncé.
Un nouvel auteur est né dans le monde de la bande dessinée pour adulte, en renouvelant le genre avec prenant le parti du plaisir et de la joie de vivre.
Je recommande aux amateurs.
Je remonte la côte de cette série, certainement la plus dispensable de l’univers (avant les antipodes) mais tout à fait recommandable et sympathique.
Les scenarii se situent tous entre le tome 1 et 2 de Zénith, on suit les aventures de Marvin et Herbert avant que ce dernier ne sache se battre.
Forcément cette temporalité ne fera pas évoluer les enjeux de la série, mais j’aime beaucoup cette période où Herbert se la joue encore poule mouillée, et sa relation avec Marvin est encore pleine de camaraderie.
C’est très anecdotique (trop pour certains) mais rempli d’humour et de péripéties légères.
Il me semble que cette série a vu le jour après la non adaptation en dessin animé de l’univers. Le ton est donc assez axé jeunesse et les aventures se lisent vite, une trentaine de pages par album, mais je ne boude pas mon plaisir.
Un 1er tome gentillet mais la suite décolle bien plus, il y a franchement des passages cultes (la boucle temporel, les vampires, le peuple de Grogro...).
Les 5 premiers albums sont sous le pinceau de Larcenet, école Bill Baroud, ça convient parfaitement à l’ambiance de la série, la couverture du tome 3 l’illustre très bien, j’adore.
Le tome 6 marque un sacré changement sur le plan graphique, Alexis Nesme a un dessin bien plus léché mais on perd en mimiques et spontanéité (j’ai un peu de mal avec la tête de Herbert et ses yeux noirs, manque d’expressivité), mais l’histoire est réussie et comporte ses bons moments, les rafistolages d’Horous sont très drôles.
Je continuerai à suivre sans hésitation.
3,5+
———————————————-
Petite MàJ
Donjon Parade fait peau neuve en 2025. Pas sur le fond, qui restera le même (aventures légères et humoristiques toujours dans la même temporalité), mais bien sur la partie graphique qui se rapprochera dorénavant de Donjon Monster.
Chaque album se verra confier à un dessinateur différent, au moins 6 sont annoncés cette année (avec Delaf, Burniat …).
L’idée me plaît bien mais j’avoue être sorti sans hype particulière avec les 2ers (ceux avec Tebo et Surcouf). La faute aux récits bien trop légers, ça m’a bien plus sauté aux yeux qu’avec les précédents. Ici ça va trop vite et si c’est divertissant, ce n’est pas bien marquant, voir trop facile. Je n’ai pas retrouvé l’équilibre des scenarii passés.
Je ne bouge pas ma côte (je suis tombé dans la marmite de l’univers) mais j’espère mieux pour les prochains. Même si je pense que contrairement à Monster, les invités auront ici beaucoup plus de mal à imprimer leurs pattes et à sortir des albums mémorables.
Le concept parade m’apparaît plus limité, il faudrait augmenter la pagination pour un meilleur développement et adapter l’humour déployé en fonction de l’auteur.
MàJ tome 9 et 10 :
J’ai trouvé ces 2 tomes bien plus sympathiques que les 2 précédents, la magie a mieux fonctionné.
Les récits sont toujours aussi légers mais avec plus de passages mémorables et bien cons (la petite prune entre cadres du donjon, Sélina la loutre …).
La partie graphique accroche également davantage et accompagne parfaitement l’humour, que ce soit la rondeur surprenante du trait de Ohm ou l’expressivité de celui de Delaf.
Bref ça m’a redonné la banane.
Un titre – avec son pluriel – qui annonce très bien la couleur. Une couleur très noire !
En effet, la noirceur de la nature humaine est d’abord illustrée par cet être trituré, transformé en une sorte de Hulk difforme et « monstrueux » par des Frankenstein militaires dénués de scrupules. Mais ces militaires justement, mais aussi certains parents – les détenteurs de l’autorité en fait – incarnent tout aussi bien, sinon en pire, cette noirceur, ce fond nauséabond de l’humanité.
Accompagné par un dessin précis et détaillé, mais lui aussi très noir, le récit est souvent étouffant et déprimant. Un récit parsemé d’engueulades entre officiers, au sein des couples : la société américaine que Windsor-Smith nous donne à voir est glauque et névrosée.
C’est un album ambitieux, à l’imposante pagination, que j’ai globalement bien aimé. Seuls quelques petites choses m’ont gêné. Certaines cases sont un peu chargées, avec des phylactères nombreux et pas toujours aisés à suivre dans le bon ordre. La narration est aussi parfois un peu difficile à suivre avec ces nombreux flash-backs.
Mais bon, ce sont des détails à l’échelle de l’album entier, c’est une histoire que je vous encourage à découvrir.
Léonarde, fille du chef des armées du roi, rêve depuis longtemps que les humains, les leus et les goupils puissent enfin vivre en paix.
Les trois peuples se disputent le territoire depuis longtemps, semblent incapables de s'entendre et risquent à tout moment de réveiller le Houéran, l'entité protectrice de la forêt empêchant jusque là les conflits de prendre une tournure trop violente par peur d'une annihilation absolue et totale des trois partis aux mains dudit Houéran. Léonarde, désireuse de continuer le projet de sa mère d'un jour obtenir la paix entre les trois peuples, décide de voler un parchemin au prince qui lui permettrait, elle l'espère, de pouvoir communiquer avec les bêtes. Problème, plutôt que de lui permettre de parler aux bêtes le rituel lié au parchemin l'a directement mise dans la peau d'une bête, plus précisément dans la peau d'une goupile. Pensant d'abord avoir trouver un moyen parfait pour ouvrir des discussion entre les trois peuples, Léonarde va malheureusement constater par elle-même ce que la peur des autres inspire chez chacune des espèces, à commencer par ses anciens camarades les humains.
Un récit sur la peur et la haine des autres, sur les barrières du langage, une tension de guerre imminente, un cadre médiéval fantastique teinté de légendes bien franchouillardes, un dessin vif, simple et expressif, … Il n'y a pas à dire, ce ne sont pas les qualités qui manquent dans cette œuvre !
C'est typiquement le genre d'histoire que j'adorais dans ma jeunesse et mon enfance, mêlant aventure, situation socio-politique un minimum complexe et un propos sur l'humanité et la paix. Je dis que j'adorais ça avant mais j'apprécie toujours énormément ces récits, je veux dire par là que je suis persuadée que si j'avais eu cette BD entre les mains plus tôt j'aurais facilement pu en garder un souvenir impérissable pour de nombreuses décennies.
Je suis sans doute hyperbolique dans mon appréciation, mais ce genre de récit simple mais plus complexe qu'en apparence, mêlant action vive et propos réfléchis et surtout maîtrisant une forme fluide et un rythme entraînant, ce sont toujours des histoires qui me plaisent énormément. Je suis une grande-enfant et je n'ai pas honte de le dire !
Un très bon récit pouvant plaire à tout âge je pense !
PS : le petit 1 sur la tranche me laisse penser qu'il y aura peut-être une suite, si c'est bien le cas je l'attend avec impatience (surtout si elle se montre de la même qualité que cet album-ci).
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Seuls sont les indomptés
Bon, j'arrive après la bataille. Les cinq avis précédents oscillent entre 3/5 et 4/5. Je les ai lus, et j'ai compris ce que tous ont "aimé" et "pas aimé" dans cette BD. Alors oui le film avec Kirk Douglas, oui le livre d'Edward Abbey, oui tout ça. On a vu le film (un grand souvenir d'enfance pour moi), lu le livre (pas mon préféré d'Abbey, mais quand même), et, forcément, quand on a vu la couverture de la BD chez son libraire préféré, ben on s'est dit "banco". Résultat : je le dis en toute franchise, et c'est une première pour moi : voilà l'un des rarissime cas où la BD est supérieure au livre. Rien de moins. Et pourtant, j'adore Abbey, ses clefs à mollette, ses déserts perdus, ses héros fatigués du monde… Mais là, Max de Radiguès et Hugo Piette livrent non pas une adaptation, mais une réécriture de la trame du roman. Une version surexposée (merci les couleurs), aiguisée jusqu'au fil, une réduction au sens culinaire du mot : on chauffe, on chauffe, on élimine la flotte et le superflu pour garder le suc, l'ampleur de l'histoire, l'odeur du sable et des cailloux, le rat-rat-rat des pales d'hélico, le refus de la jument Whisky face à chaque obstacle. Bon sang, c'est virtuose… Alors oui, c'est pas Usual Suspect et la fin ne cueille pas le spectateur. Mais faudrait pas oublier que c'est le second roman d'Abbey, écrit à 29 ans. Oui, encore, il ne s'était pas foulé pour le titre. Se contentant d'un "The brave cowboy" qui ne risquait pas d'attiser la curiosité des lecteurs un peu exigeants. Mais cette version là, cette BD solaire et crépusculaire à la fois, moi je la veux sur mon étagère. Et je l'offre aux amis à qui je suis sûr de faire plaisir.
Charlie quand ça leur chante
Les dessins ont toujours déplu à plein de monde. Et c’est bien la moindre des choses. - Ce tome contient un exposé complet indépendant de toute autre. Son édition originale date de 2025. Il a été réalisé par Aurel (Aurélien Forment) pour le scénario, les dessins, les couleurs. Il comprend trente-deux pages de bande dessinée. L’auteur a réalisé des dessins de presse pour Le Monde et l'hebdomadaire Politis, Le Canard enchaîné, et par le passé pour Marianne (1) Un dessin réussi (comme une blague) est la combinaison de trois éléments fondamentaux : une émettrice – un émetteur (qui dessine), un récepteur – une réceptrice (qui lit) et un contexte. Si les trois éléments ne sont pas clairement identifiés et ne partagent pas les mêmes codes culturels, ça ne peut pas marcher. (2) L’humour est hautement culturel : un bon dessin français peut laisser de marbre un-e Allemand-e et vice-versa. Une blague populaire en Belgique peut choquer une Italienne. Sans parler du flop d’un gag breton à Marseille. (3) En France, les seules limites posées à la liberté d’expression sont celles de la loi. (4) Dans ce livre, la question de l’extrême droite et des extrémistes religieux n'est pas évoquée, car pour elle et eux, le dessin de presse est au mieux un effet secondaire indésirable de la vie politique, au pire, une hérésie à réprimer – voire buter. La discussion est vite close. - Dix ans après la déflagration qu’a représentée l‘attentat contre Charlie Hebdo et l’assassinat des dessinateurs parmi les meilleurs de la profession (déjà peu peuplée – quelques dizaines d’individus), le dessin de presse continue de tenter de survivre à une maladie qu’il avait contracté bien avant 2015. Au-delà de l’horreur de l’attentat, l’ignominie des frères Kouachi a été un facteur aggravant ; accélérant la sénescence d’un métier. Le dessin de presse – mais en fait l’humour d’actualité au sens large – se meurt. Le funambule constitue une bonne métaphore graphique de cette situation, dans les dessins de presse. C’est très pratique pour figurer la fragilité d’une position, la précarité d’un équilibre politique ou une inexorable chute qui pourtant tarde à venir… Et on peut adjoindre à l’allégorie en péril, tout un tas d’attributs exprimant ses contraintes. Dans une mise en abyme, on pourrait représenter le dessinateur de presse en funambule. Première des multiples affections dont souffre le dessin de presse : son principal support – la presse écrite – va mal, les ventes s’effondrent. Et lorsqu’ils prennent plus ou moins bien le virage du numérique, les journaux oublient bien souvent d’embarquer le dessin sur le web. Il suffirait de pas grand-chose et surtout d’un tout petit peu de bonne volonté pour le faire bouger, évoluer et le faire profiter des avantages qu’offre le numérique. Mais à quelques exceptions près, comme Charlie Hebdo ou Le Canard enchaîné, les journaux se sont bien accommodés d’oublier l’encombrant dessin au passage sur le web. Car oui, nous sommes encombrant-e-s ! En effet – seconde affection – un dessin d’actualité doit être percutant, irrévérencieux, sale gosse. Le sept janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi perpètrent un attentat islamiste contre le journal satirique Charlie Hebdo faisant douze morts : Frédéric Boisseau, Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, Elsa Cayat, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Franck Brinsolaro, puis Ahmed Merabet à l’extérieur. Dans cet ouvrage, l’auteur indique quelle était sa relation avec le magazine Charlie Hebdo. Quelques semaines après l’attentat, un copain s’étonne de le voir arborer un badge Je suis Charlie, car il connaît ses différends politiques avec le journal. Aurel explicite : Primo, ça n’entre pas en compte pour lui à ce moment-là. Et secundo, il explique à son ami ce que signifie pour lui être Charlie : Pouvoir être libre de dire et de dessiner ce qu’on veut dans la limite de la loi. Il ajoute : Et dans les limites de la loi ou pas, un désaccord ne peut en aucun cas se résoudre par un assassinat. Une prise de position qui lui paraît simple et limpide, il ne sait pas s‘il a convaincu son interlocuteur mais i est assez content d’avoir pu le formuler simplement. Dix ans après l’attentat de Charlie Hebdo, Aurel a besoin de faire le point sur la situation, à la fois de l’héritage de ces crimes abjects, à la fois sur le fait que par la malédiction des Kouachi, Charlie s’est transformé en martyr de la liberté d’expression. Cela a eu pour conséquence qu’un petit groupe s’en est emparé pour de plus ou moins bonnes raisons, parfois (souvent) par simple calcul personnel ou politique, et a touché le gros lot. Le lecteur comprend dès la première page qu’il s’agit d’un essai, ce qui induit un mode narratif particulier, avec ses propres spécificités. L’auteur a choisi de mettre en scène un avatar de lui-même pour s’adresser directement au lecteur, avec un dessin descriptif et simplifié, sans pour autant s’embellir. Il apparaît comme un homme normal, avec les cheveux en bataille, une barbe hirsute un sweatshirt informe et un pantalon passe-partout. Il met à profit la possibilité d’accentuer et même d’exagérer les expressions de visage pour faire ressentir son état d’esprit en fonction des situations ; énervement, sidération, abattement, peur, indignation, inquiétude, lassitude, réflexion, entrain, etc. Il utilise des conventions graphiques telles que les étoiles au-dessus de la tête pour l’étourdissement après une chute, le nuage noir au-dessus de la tête pour la colère, etc. Il met en œuvre quelques métaphores visuelles comme son avatar en train de faire le funambule. Il joue sur l’encrage, ajoutant des traits secs pour faire ressentir le degré d’intensité d’une émotion. Lorsqu’il apprend la mort des dessinateurs de Charlie Hebdo, il se liquéfie, et le lecteur peut voir que les traits de contour de son personnage perdent toute leur tension, succombant à la gravité, comme s’il se liquéfiait littéralement. Un essai induit que le rôle de la bande dessinée induit que la narration visuelle est inféodée au texte, à sa construction et ses développements, qu’elle l’illustre plus qu’elle ne le raconte. Le choix de l’avatar de l’auteur, lui, induit également de le voir s’adresser au lecteur, étant régulièrement assis à sa table de travail, ou en train de dessiner. Pour autant, l’auteur va au-delà de l’alignement de cases en bande, avec uniquement des têtes en train de parler, ou de lui-même en plan poitrine en train de parler. Il fait usage de métaphores et de mises en situation diversifiées. Le lecteur croise d’autres personnages et se retrouve dans des environnements inattendus. Dans la première catégorie, il voit un patron de presse, un copain de l’auteur, des bras avec une chaussette au bout pour un théâtre de Guignol, le temps d’une case les six dessinateurs assassinés (Cabu, Choron, Cavanna, Reiser, Gébé, Wolinski), Nicolas Sarkozy, PhilippeVal (ex-rédacteur en chef de Charlie Hebdo, ex-directeur de France Inter, chroniqueur sur Europe 1)… et même des jeunes. Au cours de sa lecture, assiste à des événements aussi inattendus et divers qu’une chute à la verticale sur la hauteur de la page, une liquéfaction, l’intervention d’une citrouille grimée en tête de clown, une chute en chaîne de dominos, le passage de Charlie Brown (pour indiquer d’où vient le titre du magazine satirique), un bouclage du magazine à la grande époque historique (avec des prostituées), et les deux mâchoires de l’étau qui se resserre. Au cours de son essai, l’auteur développe les répercussions de l’attentat contre Charlie Hebdo sous différents points de vue. Il commence par donner sa définition du dessin de presse réussi, puis il évoque l’état de la profession, c’est-à-dire la frilosité des patrons de presse d’inclure ce type de rubrique dans leur périodique. Il effectue plusieurs constats auxquels le lecteur attribue une valeur certaine, ne serait-ce que parce qu’Aurel est lui-même un professionnel de ce métier. En fonction de sa familiarité avec ce domaine, il en apprend plus ou moins, ou il trouve la confirmation de ce qu’il a déjà pu lire ailleurs : la précarisation du métier par la diminution des journaux accueillant les dessins de presse, la mise en concurrence systématique et l’absence de contrat stable avec un journal, le questionnement de chaque production par les éditeurs avant toute publication. Il s’agit de réalités économiques et de conditions d’emploi que le lecteur connaît peut-être déjà, ayant été attiré par cette bande dessinée au propos ciblé. Cet essai va plus loin qu’un constat économique peu encourageant. L’auteur analyse également les forces systémiques en place s’appliquant sur la forme d’humour. Il développe la nature de ces deux mâchoires. D’un côté les néo-réacs : il explicite ce que recouvre ce terme dans le contexte du dessin de presse, comment ce groupe d’opinion s’est imposé après que Charlie Hebdo ait été érigé en martyr, comment il contraint les dessinateurs, et quelles sont ses limites, en particulier les limites de sa pertinence et de sa légitimité dans la définition de ce que serait le bon humour. De l’autre côté : la société évolue, et l’humour doit évoluer avec. Il évoque l’esprit Woke, avec ce que cette appellation peut avoir de flou, et l’associant à des prises de position, des exigences de la jeunesse, des lecteurs plus jeunes. Il détaille la pertinence de ces exigences, leur légitimité, le besoin de les prendre en compte, ce qui ne signifie pas les accepter les yeux fermés. Il voit les critiques Woke (retenant cette appellation faute d’un terme plus approprié) comme une incitation à ne pas se montrer fainéants. Après l’horreur du massacre de Charlie Hebdo du sept janvier 2015, après le mouvement de solidarité d’une ampleur formidable Je suis Charlie, un auteur de dessin de presse constate et analyse les évolutions survenues. Il présente un essai sous forme de bande dessinée en faisant usage de toute la diversité graphique d’expression de ce médium. Il expose la situation du dessin de presse comme pris dans un étau, entre les néo-réacs et les Wokes (faute d’un meilleur terme), avec des conditions d’emploi toujours aussi précaires. Une profession fragile et complexe, pour un humour évoluant avec la société.
Jacques Prévert n'est pas un poète (Prévert, inventeur)
J'avais des a priori avant d'entamer la lecture, a priori à l'endroit du parti pris graphique. Mais très vite, tout s'est envolé devant l'originalité du récit. En outre, Prévert y est présenté comme quelqu'un d'espiègle et atypique, ne supportant ni la mise en case (au sens de "mettre quelqu'un dans une case"), et la somme d'informations fournie apporte la densité qui plait au bonhomme, offrant une vue assez exhaustive de son "travail". L'homme était bien poète, mais il l'était dans tout ce qu'il entreprenait. Finalement, le dessin finit par apprivoiser l'oeil, au point qu'on le trouve en adéquation parfaite à la fois avec le propos mais également avec l'artiste. On songe parfois au dadaïsme, au surréalisme, à Picasso... En somme à tout ce qui faisait la vie culturelle d'avant-guerre jusqu'aux années 60. Tout cela est très congruent. Même le titre en forme d'antiphrase fait écho à la personnalité foisonnante de Prévert. En prime, voilà-t'y pas qu'une fois ma lecture terminée, je réalise que le scénario était signé Hervé Bourhis. Comme quoi purée, y a pas de mystère...
Le Roi des fauves
Décidément la Fantasy a le vent en poupe en ce début d'année. Après les excellents L'Île aux orcs et Fantasy - Yourcenar / Alma, ce "Le Roi des fauves" pourrait bien, lui aussi, sortir du lot dans le genre sus nommé. Ce premier tome a d'indéniables qualités, mais je vais quand même attendre le second volume (prévu pour fin d'année), il doit clôturer la série, avant de le crier sur les toits. Une adaptation du roman du même nom d'Aurélie Wellenstein, roman avec de très bonnes critiques (non lu). C'est un trio d'auteurs qui a déjà collaboré sur Robilar ou le Maistre Chat qui s'y attelle. Un récit au rythme bien dosé, des personnages attachants, à défaut d'être innovants et un scénario avec une touche d'originalité. Dans un royaume où règne l'inégalité, trois adolescents, Ivar, Oswald et Kaya, vont braver l'interdiction de chasser pour ne pas mourir de faim. Ils seront rattrapés par les soldats et jugés coupables. La sentence sera pire que la mort, ils vont être transformé en berserkirs (monstres à ressemblance animal). Pour cela on va leur faire avaler une larve (façon Alien) qui va s'occuper de la mutation sur plusieurs jours. David Chauvel maîtrise son sujet, c'est captivant et il distribue avec justesse les informations sur ce monde fantastique teinté de magie. J'aime beaucoup le dessin de Sylvain Guinebaud, je l'avais découvert avec le tome 3 de La Geste des Chevaliers Dragons. Un style qui se reconnaît au premier coup d'œil, avec cette particularité dans l'expression des visages, des mimiques poussées à l'extrême. Perso, j'adore. Les couleurs de Lou sont superbes et changent suivant les différents espaces temps. Du très bon boulot. Impatient de rencontrer ce roi des fauves.
Mozart à Paris
Et bien perso, j'ai vraiment aimé cet album. Je ne m'étendrai pas sur la qualité du dessin de Frantz Duchazeau qui n'est plus à démontrer. Le trait est enlevé et dynamique en apportant une fraicheur bienvenue. Le scénario est original. Disons plutôt que le point de vue adopté offre une vision nuancée voire surprenante du petit prodige autrichien. J'aime beaucoup la vision de Milos Forman pour son film Amadeus, mais ici, Duchazeau nous présente un artiste qui est encore un enfant. Il est déjà très doué et sa réputation commence à s'étendre à toutes les cours d'Europe. Le jeune Mozart est exploité par une noblesse sans vergogne. Tout le monde se l'arrange, minaude, flatte, supplie le phénomène de dispenser des leçons qui ne seront jamais payées, bien évidemment. L'image donnée de la noblesse de cours est terrible, mais sans doute proche de la réalité (ça correspond à des choses lues précédemment dans divers ouvrages). On a affaire à un ramassis de vils personnes fardant leur individualisme derrière une obséquiosité de façade. Wolfgang travaille d'arrache-pied, frisant le burn-out, s'il est permis d'employer un terme contemporain. C'est finalement devant l'insistance de son père (présenté au départ comme quelqu'un de froid et d'autoritaire) qu'il finira par fuir la France pour retourner en Autriche. Voilà pourquoi j'ai aimé cette BD : ça cause de musique tout en bénéficiant d'une narration fluide au service d'un dessin stylé, ainsi que d'un point de vue fort peu commun.
Jacques Prévert n'est pas un poète (Prévert, inventeur)
J'ai trouvé cette biographie de Jacques Prévert très bien construite derrière ce titre provocateur. Un titre qui interroge un peu comme le faisait le peintre Magritte à la même époque. Ainsi Hervé Bourhis et Christian Cailleaux prennent le parti pris audacieux de s'écarter d'une biographie chronologique exhaustive et pas à pas pour se rapprocher des particularités du personnage. Prévert qui ne dédaignait pas l'Agit-prop aurait probablement apprécié la construction de cet ouvrage pas toujours hagiographique mais qui sonne particulièrement juste. J'ai lu l'intégrale qui s'arrête dans les années 50 après son grave accident laissant une bonne partie de la vie de l'artiste aux bons soins de la curiosité du lectorat. Personnellement j'ai lu son recueil "Paroles" comme lycéen sans être transporté par l'émotion. L'ouvrage reste d'ailleurs assez discret sur la poésie préférant mettre l'accent sur le Prévert politique et le Prévert scénariste de cinéma. C'est sa collaboration avec Marcel Carné qui a produit plusieurs chef d'œuvres du cinéma français qui me touche le plus. Devant une telle diversité, Cailleaux ne pouvait pas se contenter s'aligner des cases où il aurait enfermer l'artiste. L'auteur propose donc un graphisme pluriel où des pages de type illustrations, affiches alternent avec des pages plus BD pour revenir à une présentation de type collage. Le trait est classique et c'est dans cette construction que se trouve l'originalité de la narration visuelle. Un ouvrage intéressant juste et bien documenté qui fait l'effort de faire vivre le personnage plus que de le raconter.
Swinging Island
volume 1 Très belle découverte avec cet auteur que je ne connaissais pas du tout. Avec cette histoire d'échangisme, Andrew Tarusov nous offre un scénario solide basé sur un superbe dessin. En effet, les dessins de Tarusov sont tout simplement lumineux, à l'image de la couverture. Certes, l'auteur nous présente des scènes de sexe explicites sur un temps très court, celui d'une rencontre à la plage. J'ai littéralement été séduit par le style de Tarusov, qui illustre des corps parfaits de pin-up, des visages souriants, respirant la joie de vivre, bref l'auteur met en scène une partie de jambe en l'air joyeuse entre 4 adultes consentants. Un véritable hymne à l'amour libre sous le soleil. Une bande dessinée pour adulte rafraichissante qui mérite de s'y attarder. Une suite serait bienvenue, bien que l'histoire pourrait se conclure ici, mais le "à suivre" laisse présager de bonnes nouvelles. Un auteur à suivre, un dessin de très bonne qualité...bref, je recommande ce bouquin des éditions "dynamite". volume 2: Pleasure Land C'est avec surprise que je suis tombé sur le deuxième tome de cette série érotique chez mon libraire. J'avais adoré le premier volume qui respirait la liberté, le soleil et la bonne humeur. Nous retrouvons Grant et Betty, notre jeune couple toujours en quête de plus de sensations sexuelles . Là où leur première aventure se cantonnait à un décor unique, la plage, nous voyons nos deux héros s'ébattre en bonne et belle compagnie dans un véritable baisodrome avec sauna, piscine, chambre d'hôtel,boite échangiste. Certes Grant, ici, se montre moins entreprenant que dans le premier volume mais c'est un plaisir de découvrir Betty , sa compagne, dans des situations et positions très équivoques. Car ce qui fait la force de cet album c'est le dessin lumineux d'Andrew Tarusov, qui respire la joie, la bonne humeur. Les scènes de sexe sont toujours consentantes et les femmes y sont magnifiquement représentées. Un ouvrage de porno chic, sur un scénario assez simple mais de très bonne qualité. Andrew Tarusov confirme avec ce deuxième volume tout le bien que je pensais avec le tome 1. Cerise sur le gâteau, un tome 3 est annoncé. Un nouvel auteur est né dans le monde de la bande dessinée pour adulte, en renouvelant le genre avec prenant le parti du plaisir et de la joie de vivre. Je recommande aux amateurs.
Donjon Parade
Je remonte la côte de cette série, certainement la plus dispensable de l’univers (avant les antipodes) mais tout à fait recommandable et sympathique. Les scenarii se situent tous entre le tome 1 et 2 de Zénith, on suit les aventures de Marvin et Herbert avant que ce dernier ne sache se battre. Forcément cette temporalité ne fera pas évoluer les enjeux de la série, mais j’aime beaucoup cette période où Herbert se la joue encore poule mouillée, et sa relation avec Marvin est encore pleine de camaraderie. C’est très anecdotique (trop pour certains) mais rempli d’humour et de péripéties légères. Il me semble que cette série a vu le jour après la non adaptation en dessin animé de l’univers. Le ton est donc assez axé jeunesse et les aventures se lisent vite, une trentaine de pages par album, mais je ne boude pas mon plaisir. Un 1er tome gentillet mais la suite décolle bien plus, il y a franchement des passages cultes (la boucle temporel, les vampires, le peuple de Grogro...). Les 5 premiers albums sont sous le pinceau de Larcenet, école Bill Baroud, ça convient parfaitement à l’ambiance de la série, la couverture du tome 3 l’illustre très bien, j’adore. Le tome 6 marque un sacré changement sur le plan graphique, Alexis Nesme a un dessin bien plus léché mais on perd en mimiques et spontanéité (j’ai un peu de mal avec la tête de Herbert et ses yeux noirs, manque d’expressivité), mais l’histoire est réussie et comporte ses bons moments, les rafistolages d’Horous sont très drôles. Je continuerai à suivre sans hésitation. 3,5+ ———————————————- Petite MàJ Donjon Parade fait peau neuve en 2025. Pas sur le fond, qui restera le même (aventures légères et humoristiques toujours dans la même temporalité), mais bien sur la partie graphique qui se rapprochera dorénavant de Donjon Monster. Chaque album se verra confier à un dessinateur différent, au moins 6 sont annoncés cette année (avec Delaf, Burniat …). L’idée me plaît bien mais j’avoue être sorti sans hype particulière avec les 2ers (ceux avec Tebo et Surcouf). La faute aux récits bien trop légers, ça m’a bien plus sauté aux yeux qu’avec les précédents. Ici ça va trop vite et si c’est divertissant, ce n’est pas bien marquant, voir trop facile. Je n’ai pas retrouvé l’équilibre des scenarii passés. Je ne bouge pas ma côte (je suis tombé dans la marmite de l’univers) mais j’espère mieux pour les prochains. Même si je pense que contrairement à Monster, les invités auront ici beaucoup plus de mal à imprimer leurs pattes et à sortir des albums mémorables. Le concept parade m’apparaît plus limité, il faudrait augmenter la pagination pour un meilleur développement et adapter l’humour déployé en fonction de l’auteur. MàJ tome 9 et 10 : J’ai trouvé ces 2 tomes bien plus sympathiques que les 2 précédents, la magie a mieux fonctionné. Les récits sont toujours aussi légers mais avec plus de passages mémorables et bien cons (la petite prune entre cadres du donjon, Sélina la loutre …). La partie graphique accroche également davantage et accompagne parfaitement l’humour, que ce soit la rondeur surprenante du trait de Ohm ou l’expressivité de celui de Delaf. Bref ça m’a redonné la banane.
Monstres
Un titre – avec son pluriel – qui annonce très bien la couleur. Une couleur très noire ! En effet, la noirceur de la nature humaine est d’abord illustrée par cet être trituré, transformé en une sorte de Hulk difforme et « monstrueux » par des Frankenstein militaires dénués de scrupules. Mais ces militaires justement, mais aussi certains parents – les détenteurs de l’autorité en fait – incarnent tout aussi bien, sinon en pire, cette noirceur, ce fond nauséabond de l’humanité. Accompagné par un dessin précis et détaillé, mais lui aussi très noir, le récit est souvent étouffant et déprimant. Un récit parsemé d’engueulades entre officiers, au sein des couples : la société américaine que Windsor-Smith nous donne à voir est glauque et névrosée. C’est un album ambitieux, à l’imposante pagination, que j’ai globalement bien aimé. Seuls quelques petites choses m’ont gêné. Certaines cases sont un peu chargées, avec des phylactères nombreux et pas toujours aisés à suivre dans le bon ordre. La narration est aussi parfois un peu difficile à suivre avec ces nombreux flash-backs. Mais bon, ce sont des détails à l’échelle de l’album entier, c’est une histoire que je vous encourage à découvrir.
Léonarde
Léonarde, fille du chef des armées du roi, rêve depuis longtemps que les humains, les leus et les goupils puissent enfin vivre en paix. Les trois peuples se disputent le territoire depuis longtemps, semblent incapables de s'entendre et risquent à tout moment de réveiller le Houéran, l'entité protectrice de la forêt empêchant jusque là les conflits de prendre une tournure trop violente par peur d'une annihilation absolue et totale des trois partis aux mains dudit Houéran. Léonarde, désireuse de continuer le projet de sa mère d'un jour obtenir la paix entre les trois peuples, décide de voler un parchemin au prince qui lui permettrait, elle l'espère, de pouvoir communiquer avec les bêtes. Problème, plutôt que de lui permettre de parler aux bêtes le rituel lié au parchemin l'a directement mise dans la peau d'une bête, plus précisément dans la peau d'une goupile. Pensant d'abord avoir trouver un moyen parfait pour ouvrir des discussion entre les trois peuples, Léonarde va malheureusement constater par elle-même ce que la peur des autres inspire chez chacune des espèces, à commencer par ses anciens camarades les humains. Un récit sur la peur et la haine des autres, sur les barrières du langage, une tension de guerre imminente, un cadre médiéval fantastique teinté de légendes bien franchouillardes, un dessin vif, simple et expressif, … Il n'y a pas à dire, ce ne sont pas les qualités qui manquent dans cette œuvre ! C'est typiquement le genre d'histoire que j'adorais dans ma jeunesse et mon enfance, mêlant aventure, situation socio-politique un minimum complexe et un propos sur l'humanité et la paix. Je dis que j'adorais ça avant mais j'apprécie toujours énormément ces récits, je veux dire par là que je suis persuadée que si j'avais eu cette BD entre les mains plus tôt j'aurais facilement pu en garder un souvenir impérissable pour de nombreuses décennies. Je suis sans doute hyperbolique dans mon appréciation, mais ce genre de récit simple mais plus complexe qu'en apparence, mêlant action vive et propos réfléchis et surtout maîtrisant une forme fluide et un rythme entraînant, ce sont toujours des histoires qui me plaisent énormément. Je suis une grande-enfant et je n'ai pas honte de le dire ! Un très bon récit pouvant plaire à tout âge je pense ! PS : le petit 1 sur la tranche me laisse penser qu'il y aura peut-être une suite, si c'est bien le cas je l'attend avec impatience (surtout si elle se montre de la même qualité que cet album-ci).