Les forums / BD : art ou littérature

*correction >>GiZeus avait écrit: Je réponds bien à la question, car celle qui se pose ici, de manière implicite, est de savoir si la BD est assimilable à la littérature, si elle en est une forme dérivée, une branche, ou bien si elle s'en détache de quelque manière que ce soit. Dès lors qu'on a fait la distinction entre les deux, il ne tient plus qu'à s'interroger sur le statut de la BD, à savoir si on peut considérer ce média comme un art ou pas. Je laisse le soin de cette réflexion à d'autres, même si j'en suis également persuadé

>>Superjé avait écrit: >>Héhé, mon cher Gizeus, en faisant une liste de certaines différences entre la BD et les romans, tu ne réponds pas à la question de Jimmy (même si on comprend que tu classerais la BD comme une forme d'art). Je réponds bien à la question, car celle qui se pose ici, de manière implicite, est de savoir si la BD est assimilable à la littérature, si elle est dérive une forme dérivée, une branche, ou bien si elle s'en détache de quelque manière que ce soit. Dès lors qu'on a fait la distinction entre les deux, il ne tient plus qu'à s'interroger sur le statut de la BD, à savoir si on peut considérer ce média comme un art ou pas. Je laisse le soin de cette réflexion à d'autres, même si j'en suis également persuadé

>>GiZeus avait écrit: >>>>Jimmy avait écrit: >>>>Est-ce que vous considérez la bande dessinée plus comme une forme d'art ou plutôt comme un genre littéraire? qu’est-ce qui vous fait plus pencher plus dans un camp que dans l'autre? >> >>Héhé, vieux débat que celui-ci. Je ne suis certainement pas le plus qualifié pour en parler, mais la BD se distingue indéniablement des romans, ce qu'on regroupe plus généralement sous le terme de "littérature". >> >>On peut constater beaucoup de divergences entre ces deux supports, leur forme respective ne leur permet pas de réaliser les mêmes choses stricto sensu. Tu peux certes véhiculer les mêmes idées, les mêmes thèmes, mais quoiqu'il arrive cela passera par une construction différente. Prend par exemple Watchmen : c'est un comics dans lequel le visuel agit autant que le texte, il ne se contente pas de le compléter pour le rendre compréhensible (ce qui est un des critères généralement admis pour qu'un BD soit considérée telle qu'elle), il l'enrichit également et introduit dès lors un niveau de lecture supérieur (regarde la première case du chapitre 3, entre autres). Essaie d'introduire la même chose dans un bouquin, le résultat sera au mieux lourdingue, au pire incompréhensible. >> >>Sans aller jusque là, on peut se référer à la base de la construction, l'enchainement des situations, bref, ce qui permet de raconter une histoire. Une BD est constituée de multiples cases, dans lesquelles les personnages effectuent différentes actions. Ces dernières ne sont pas explicitement signalées par un message de l'auteur, elles sont suggérées par le dessin, l'illustration. Je crois qu'on parle d'une mini ellipse dans ce cas, ou d'un terme se rapprochant. Dans un roman il n'y a pas cet aspect fractionné dans la décomposition d'une action, c'est au contraire une description fluide et explicite puisqu'il faut bien renseigner le lecteur sur ce qui se déroule. >> >>Et dans une toute autre mesure, un romancier, un écrivain peut jouer avec la palette des mots comme un illustrateur joue de sa palette à gouache, provoquant un résultat fort différent. Alors que le dessin représente un paysage figé, issu de l'imaginaire de l'artiste, la combinaison des mots rend au contraire le lecteur l'architecte du théâtre de l'action ; l'écrivain se contente d'en fournir une représentation indirecte. >> >>On peut certainement trouver plus à en dire, mais j'espère que tu constates quelques divergences formelles qui rendent ces deux supports hétérogènes Héhé, mon cher Gizeus, en faisant une liste de certaines différences entre la BD et les romans, tu ne réponds pas à la question de Jimmy (même si on comprend que tu classerais la BD comme une forme d'art). De mon point de vu, la littérature est une forme d'art (même si je crois, elle n'est pas considéré comme telle), mais la BD est aussi un art, différent. En plus, moi qui vient de finir L'Art Invisible ça va me rappeler des souvenir si il y a un débat.

>>Jimmy avait écrit: >>Est-ce que vous considérez la bande dessinée plus comme une forme d'art ou plutôt comme un genre littéraire? qu’est-ce qui vous fait plus pencher plus dans un camp que dans l'autre? Héhé, vieux débat que celui-ci. Je ne suis certainement pas le plus qualifié pour en parler, mais la BD se distingue indéniablement des romans, ce qu'on regroupe plus généralement sous le terme de "littérature". On peut constater beaucoup de divergences entre ces deux supports, leur forme respective ne leur permet pas de réaliser les mêmes choses stricto sensu. Tu peux certes véhiculer les mêmes idées, les mêmes thèmes, mais quoiqu'il arrive cela passera par une construction différente. Prend par exemple Watchmen : c'est un comics dans lequel le visuel agit autant que le texte, il ne se contente pas de le compléter pour le rendre compréhensible (ce qui est un des critères généralement admis pour qu'un BD soit considérée telle qu'elle), il l'enrichit également et introduit dès lors un niveau de lecture supérieur (regarde la première case du chapitre 3, entre autres). Essaie d'introduire la même chose dans un bouquin, le résultat sera au mieux lourdingue, au pire incompréhensible. Sans aller jusque là, on peut se référer à la base de la construction, l'enchainement des situations, bref, ce qui permet de raconter une histoire. Une BD est constituée de multiples cases, dans lesquelles les personnages effectuent différentes actions. Ces dernières ne sont pas explicitement signalées par un message de l'auteur, elles sont suggérées par le dessin, l'illustration. Je crois qu'on parle d'une mini ellipse dans ce cas, ou d'un terme se rapprochant. Dans un roman il n'y a pas cet aspect fractionné dans la décomposition d'une action, c'est au contraire une description fluide et explicite puisqu'il faut bien renseigner le lecteur sur ce qui se déroule. Et dans une toute autre mesure, un romancier, un écrivain peut jouer avec la palette des mots comme un illustrateur joue de sa palette à gouache, provoquant un résultat fort différent. Alors que le dessin représente un paysage figé, issu de l'imaginaire de l'artiste, la combinaison des mots rend au contraire le lecteur l'architecte du théâtre de l'action ; l'écrivain se contente d'en fournir une représentation indirecte. On peut certainement trouver plus à en dire, mais j'espère que tu constates quelques divergences formelles qui rendent ces deux supports hétérogènes

Est-ce que vous considérez la bande dessinée plus comme une forme d'art ou plutôt comme un genre littéraire? qu’est-ce qui vous fait plus pencher plus dans un camp que dans l'autre?