Les forums / Payer pour devenir auteur ?

Par Pierig Le 25/10/2011 - 14:51 (Modifier)
Pierig

>>Spooky avait écrit: >>Il y a du foutage de gueule dans l'air Triste C'est sûr que à 10 euros ... c'est fort de café ! :S


Par Spooky Le 25/10/2011 - 14:09 (Modifier)
Spooky

La réponse du salon de Montreuil... "Quelques précisions concernant le nouveau « pass jeune talent » Les rencontres entre illustrateurs et directeurs artistiques ont été imaginées pour profiter de la présence sur le Salon de très nombreux directeurs artistiques et d’illustrateurs encore plus nombreux. Organiser ces rencontres n’est pas chose facile : l’espace est contraint, le temps également, sans parler des moyens financiers. Aucun organisme public ou privé n’a pour mission de soutenir cette initiative, qui n’est pas un forum pour l’emploi mais un lieu de rencontre entre professionnels. Si cette rencontre peut dans le meilleur des cas déboucher sur des engagements, des commandes, nous avons constaté qu’elle est surtout appréciée des jeunes illustrateurs pour les conseils reçus des directeurs artistiques. D’où l’idée de mieux recevoir ces jeunes, tenter d’être plus utile, plus précis dans les propositions qui leur sont faites, notamment pour ceux qui sont fraîchement diplômés. Le pass « jeune talent » répond à cet objectif. À tort ou à raison nous avons estimé nécessaire de mettre en place des services supplémentaires auxquels correspondent les frais de dossier contestés : pour répondre aux critiques que nous avons reçues sur l’encombrement des rencontres, un accueil digne de ce nom dans un espace convivial sera proposé où chacun pourra patienter tranquillement, consulter des revues professionnelles et des publications, se voir offrir un café. En contrepartie, une demande inscription ferme avec une participation aux frais de 10€ est demandée. Les sommes sont minimes, leur nombre fait qu’elles rendent possibles les améliorations souhaitables. Quant aux ateliers et workshop, ils ont été spécialement conçus dans l’intention de compléter la formation de jeunes illustrateurs, dans la suite des modules développés depuis l’an dernier dans d’autres domaines et qui s’apparentent à des formations professionnelles. En espérant que ces éléments vous permettront de voir dans quel esprit nous avons mis en place cette évolution, et restant à votre écoute, recevez, Madame, Monsieur, nos meilleures salutations. L’équipe du Salon" Il y a du foutage de gueule dans l'air Triste


Par Spooky Le 25/10/2011 - 11:34 (Modifier)
Par PAco Le 25/10/2011 - 11:28 (Modifier)
PAco

>>Spooky avait écrit: >>Le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil a provoqué un tollé dans le landerneau en déclarant que les personnes qui souhaitaient présenter des dossiers aux directeurs artistiques et aux éditeurs présents sur le salon devraient s'acquitter d'un droit de 10 euros... >> >>Voici, parmi de nombreuses réactions, celle d'Isabelle Bauthian, scénariste : >> >>"Bonjour, >> >>Je me présente : Isabelle Bauthian, scénariste de bandes dessinées. Je viens de tomber, comme plusieurs de mes "collègues", sur les modalités de fonctionnement de votre espace Jeunes Talents. C'est avec une stupeur mêlée de colère que j'ai constaté l'apparition de mystérieux "frais de dossier" pour avoir le droit de rencontrer des directeurs artistiques cette année. >> >>Imaginez. >>Imaginez un forum de l'emploi. Un gros. Un endroit où quelques-uns des 4 millions de chômeurs que compte notre pays ont la chance de rencontrer de potentiels employeurs et de vivre enfin de leurs diplômes ou de leurs capacités. >>Imaginez que ces demandeurs d'emploi, motivés, aient dépensé à cet effet quelques centaines d'euros pour financer leur voyage, leur logement et, bien-sûr, l'entrée à ce forum. C'est un sacrifice, mais il faut ce qu'il faut. >>Imaginez maintenant que ces mêmes demandeurs d'emploi se présentent devant les DRH et que là, on leur demande 10 euros pour leur parler, et 30 pour assister au discours d'un bon employé qui a déjà réussi dans la boîte. >>Imaginez ce que l'opinion publique penserait de ces méthodes d'un cynisme odieux et méprisant. >> >>Ce mépris, messieurs-dames les organisateurs, c'est celui dont vous faites preuve à l'égard des auteurs qui, non seulement sont l'essence même de l'existence de votre salon, mais, contrairement aux demandeurs d'emploi précités, n'ont ni indemnités chômage, ni statut pour défendre le respect qui leur est dû. >> >>Peut-être vous dites-vous que la situation est différente. Il s'agit d'artistes, après tout. De ces doux rêveurs qui, au plus profond de leurs coeurs d'enfants, fantasment sur le jour béni où on leur accordera la chance de gagner quelques sous avec leur innocent loisir. >>Messieurs-dames, on rêve d'être artiste comme on rêve d'être médecin, pompier ou astronome. Cela n'ôte rien à la réalité concrète de ces métiers. Et on ne demande pas aux demandeurs d'emploi de payer pour rencontrer celui qui va peut-être, un jour, éventuellement, si tout se passe bien et qu'il fait une meilleure impression que les autres, l'embaucher. Et le fait d'invoquer sa jeunesse ne change pas la donne. >> >>J'en viens d'ailleurs à un détail qui a son importance : ayant discuté avec un directeur artistique présent sur le salon, j'ai pu constater qu'il ignorait l'existence de ces "frais de dossier" demandés sur son travail. D'où ma question : à quoi sert l'argent ? A équilibrer les frais du festival en gagnant 3 francs 6 sous sur le dos des plus pauvres des participants ? >> >>N'étant pas (encore) auteur jeunesse, je ne connaissais votre salon que de réputation. Et j'ai beaucoup de mal à croire que vous ayez commis cette énorme bourde par pur cynisme. Je crois, sans ironie aucune, en une maladresse et j'en appelle donc à votre professionnalisme, à votre amour du livre et des auteurs, à votre honneur, même. J'espère que vous saurez rectifier cette situation qui, outre le triste état du monde culturel dont elle témoigne, risque, portée par un salon de l'ampleur du vôtre, de créer un grave précédent qui précariserait encore plus une profession qui n'en a vraiment pas besoin. >> >>En vous remerciant de m'avoir lue, je vous adresse mes salutations certes un peu déçues, mais néanmoins respectueuses. >> >>Bien cordialement, >> >>Isabelle Bauthian" Belle réaction contre une attitude déplorable...


Par Spooky Le 25/10/2011 - 11:20 (Modifier)
Spooky

Le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil a provoqué un tollé dans le landerneau en déclarant que les personnes qui souhaitaient présenter des dossiers aux directeurs artistiques et aux éditeurs présents sur le salon devraient s'acquitter d'un droit de 10 euros... Voici, parmi de nombreuses réactions, celle d'Isabelle Bauthian, scénariste : "Bonjour, Je me présente : Isabelle Bauthian, scénariste de bandes dessinées. Je viens de tomber, comme plusieurs de mes "collègues", sur les modalités de fonctionnement de votre espace Jeunes Talents. C'est avec une stupeur mêlée de colère que j'ai constaté l'apparition de mystérieux "frais de dossier" pour avoir le droit de rencontrer des directeurs artistiques cette année. Imaginez. Imaginez un forum de l'emploi. Un gros. Un endroit où quelques-uns des 4 millions de chômeurs que compte notre pays ont la chance de rencontrer de potentiels employeurs et de vivre enfin de leurs diplômes ou de leurs capacités. Imaginez que ces demandeurs d'emploi, motivés, aient dépensé à cet effet quelques centaines d'euros pour financer leur voyage, leur logement et, bien-sûr, l'entrée à ce forum. C'est un sacrifice, mais il faut ce qu'il faut. Imaginez maintenant que ces mêmes demandeurs d'emploi se présentent devant les DRH et que là, on leur demande 10 euros pour leur parler, et 30 pour assister au discours d'un bon employé qui a déjà réussi dans la boîte. Imaginez ce que l'opinion publique penserait de ces méthodes d'un cynisme odieux et méprisant. Ce mépris, messieurs-dames les organisateurs, c'est celui dont vous faites preuve à l'égard des auteurs qui, non seulement sont l'essence même de l'existence de votre salon, mais, contrairement aux demandeurs d'emploi précités, n'ont ni indemnités chômage, ni statut pour défendre le respect qui leur est dû. Peut-être vous dites-vous que la situation est différente. Il s'agit d'artistes, après tout. De ces doux rêveurs qui, au plus profond de leurs coeurs d'enfants, fantasment sur le jour béni où on leur accordera la chance de gagner quelques sous avec leur innocent loisir. Messieurs-dames, on rêve d'être artiste comme on rêve d'être médecin, pompier ou astronome. Cela n'ôte rien à la réalité concrète de ces métiers. Et on ne demande pas aux demandeurs d'emploi de payer pour rencontrer celui qui va peut-être, un jour, éventuellement, si tout se passe bien et qu'il fait une meilleure impression que les autres, l'embaucher. Et le fait d'invoquer sa jeunesse ne change pas la donne. J'en viens d'ailleurs à un détail qui a son importance : ayant discuté avec un directeur artistique présent sur le salon, j'ai pu constater qu'il ignorait l'existence de ces "frais de dossier" demandés sur son travail. D'où ma question : à quoi sert l'argent ? A équilibrer les frais du festival en gagnant 3 francs 6 sous sur le dos des plus pauvres des participants ? N'étant pas (encore) auteur jeunesse, je ne connaissais votre salon que de réputation. Et j'ai beaucoup de mal à croire que vous ayez commis cette énorme bourde par pur cynisme. Je crois, sans ironie aucune, en une maladresse et j'en appelle donc à votre professionnalisme, à votre amour du livre et des auteurs, à votre honneur, même. J'espère que vous saurez rectifier cette situation qui, outre le triste état du monde culturel dont elle témoigne, risque, portée par un salon de l'ampleur du vôtre, de créer un grave précédent qui précariserait encore plus une profession qui n'en a vraiment pas besoin. En vous remerciant de m'avoir lue, je vous adresse mes salutations certes un peu déçues, mais néanmoins respectueuses. Bien cordialement, Isabelle Bauthian"