Les forums / Ces auteurs de BD qui arrêtent...
On en est plus du tout à l'époque ou le grand auteur permettait au petit de vivre (que ce soit en donnant une visibilité dans les magazines ou en permettant aux éditeurs de donner des prix de planches correctes aux auteurs plus fragiles). Les gros éditeurs sont en train clairement de nous proposer un passage à une économie qui ressemblera à celle des romans. D'un côté les best seller, qui seront richement dotés (tant en terme de prix de planches, de confort de travail, que de promotion) et l'immense majorité des autres qui seront obligés de travailler en one-shot avec un forfait ridicule et qui devront réaliser un album unique par passion à côté d'un autre métier (comme la plupart des romanciers). Et soyons honnêtes, les tirages à plus de 50.000 sont ridiculement peu nombreux (entre 50 et 100 au milieu de 6.000 bouquins. Aujourd'hui, la moyenne des ventes est tombées en dessous de 1.500 ex par album)
Quand je lis tous vos commentaires, c'est des coups à vous déprimer et à vous dégoûter du monde de la BD. Moi lecteur je ne voyais pas les choses comme ça, même si je m'en doutais un peu mais je n'osais m'en persuader. Justement, je ne suis pas libraire, mais j'ai la cinquantaine, et quand je compare l'époque dorée des années 70 et même 80 que j'ai connues, je me dis que ces époques là ne reviendront plus, mais qu'est-ce que c'était bien ; on avait moins de titres, mais les séries suivaient en de nombreux opus, et le phénomène album était beaucoup plus réduit vu que les éditeurs s'appuyaient sur les journaux BD dont chacun avait au moins des parts (Lombard/Dargaud avec Tintin, Dupuis avec Spirou, Casterman avec A Suivre, Albin Michel avec L'Echo, Glénat avec Circus, Gomme puis Vécu...). Ils ne publiaient une série que si elle avait bien marché dans un journal, et même une série moyenne avait ses chances. Aujourd'hui dans ce marché de la BD qui évolue trop vite, les journaux BD ont pratiquement tous disparu et ceux qui restent ne sont que des spectres de leurs glorieux aînés. Je crois savoir que l'édition BD va plutôt bien, elle est même devenue une des branches les plus conséquentes de l'édition avec les guides pratiques et le para-scolaire, les tirages d'albums rendent fous les éditeurs traditionnels (romans, essais...) dont les livres atteignent rarement 50 000 à 100 000 exemplaires. C'est d'autant plus méritoire qu'un album de BD coûte plus cher à éditer qu'un roman. (est-ce que quelqu'un me confirmer ça ?) Le plus grave avec plus de 6000 titres approximatifs par an en BD, c'est que c'est l'arbre qui cache la forêt : les grosses séries permettent à des petites d'exister, mais dans des conditions très précaires.
>>samsa avait écrit: >>>>Alix avait écrit: >>>>Moi je suis une Amazon bitch. >>>> >>>>J'habite en Angleterre, pas de prix unique du livre ici, donc les prix Amazon sont beaucoup plus bas qu'en librairie. >>>> >>>>Quant aux BDs francaises, Amazon France livre un colis de n'importe quelle taille (genre 15 BDs) en UK pour 6 euros... ca vaut meme plus le cout de les porter. >>>> >>>>Sorry >> >>Il y a assez de pub pour ce site pour ne pas en rajouter. Et puis c'est sympa pour les auteurs, comment sont-ils censés vivre alors que des prix de braderie sont pratiqués sur des livres neufs. Personnellement, je suis passionnée de bds et une passion cela implique le respect des auteurs et d'essayer de payer ce qui leur revient. Heuuu les auteurs touchent pareil quand j'achete sur Amazon non ? C'est surtout les libraires qui en patissent...
>>Alix avait écrit: >>Moi je suis une Amazon bitch. >> >>J'habite en Angleterre, pas de prix unique du livre ici, donc les prix Amazon sont beaucoup plus bas qu'en librairie. >> >>Quant aux BDs francaises, Amazon France livre un colis de n'importe quelle taille (genre 15 BDs) en UK pour 6 euros... ca vaut meme plus le cout de les porter. >> >>Sorry Il y a assez de pub pour ce site pour ne pas en rajouter. Et puis c'est sympa pour les auteurs, comment sont-ils censés vivre alors que des prix de braderie sont pratiqués sur des livres neufs. Personnellement, je suis passionnée de bds et une passion cela implique le respect des auteurs et d'essayer de payer ce qui leur revient.
Moi je suis une Amazon bitch. J'habite en Angleterre, pas de prix unique du livre ici, donc les prix Amazon sont beaucoup plus bas qu'en librairie. Quant aux BDs francaises, Amazon France livre un colis de n'importe quelle taille (genre 15 BDs) en UK pour 6 euros... ca vaut meme plus le cout de les porter. Sorry
>>Et la difficulté de survivre face à cette concurence déloyale de ce site internet qui a tout de stock et offre les frais de port en surexploitant une armée de manutentionnaires déprimés ... Cet empire de la dépersonnalisation qui n'aura de cesse de détruire le commerce indépendant pour mieux imposer ses pixels numériques. Je ne citerai pas de nom mais on a tous compris de qui je voulais parler... Face à ce bulldozer, impossible de lutter, la passion, la connaissance, l'acceuil du client, le conseil ne suffisent plus... Et bien moi je vis à l'étranger et j'ai pas cédé au monstre internet, je continue de passer mes commandes chez mon petit libraire spécialisé en France et je m'arrange comme je peux pour rapatrier ces énormes quantités de bds tous les 3 ou 4 mois. Je favorise les petits commerçants et artisans et les gens vraiment passionnés par leur métier. Cela me coûte (littéralement) et c'est aussi pour cela que j'ai dû faire le choix de ne plus prendre de Tome 1 de nouvelles séries (mais mon libraire arrive parfois à me convaincre ))) Il vient de le faire une fois de plus )))) Cela étant, un éditeur qui n'est pas prêt à faire paraître 2 tomes d'une série pour lui donner sa chance n'a aucun respect de l'oeuvre et cela prouve juste qu'il préfère la parution de masse plutôt que de tenter de vendre véritablement ses produits. Les pépites parfois, il faut un peu de temps pour les mettre en place.
Un parfait résumé de la situation.. J'ajoute qu'il n'y a pas que des auteurs qui en ont marre. Beaucoup de libraire bd de la génération de ceux qui ont ouverts les premières librairies spécialisées (ils ont souvent la cinquantaine) décident d'arrêter... c'étaient des passionnés, ils ne le sont souvent plus...Parce qu'ils en ont marre de cette surproduction qui rend la gestion du stock de plus en plus difficile, les catalogues sont de plus en plus énormes, la demande est éclatée en tellement de titres différents, tout se vend un peu et pas assez... trop de déballage, d'encodage et de retours... tout ça pour un nombre effrayant de titres juste "moyen" en terme de qualité. Cette étrange impression de faire vivre surtout les transporteurs... Et la difficulté de survivre face à cette concurence déloyale de ce site internet qui a tout de stock et offre les frais de port en surexploitant une armée de manutentionnaires déprimés ... Cet empire de la dépersonnalisation qui n'aura de cesse de détruire le commerce indépendant pour mieux imposer ses pixels numériques. Je ne citerai pas de nom mais on a tous compris de qui je voulais parler... Face à ce bulldozer, impossible de lutter, la passion, la connaissance, l'acceuil du client, le conseil ne suffisent plus... Et puisqu'Enclume l'a évoqué... L'édition participative, c'est la cerise sur le gateau de ce tableau morose, un gadget débile et démaguo...Je suis parfaitement d'accord avec Enclume là-dessus.
Les éditeurs (la plupart) ont largement ouvert les portes dans les années 2000, acceptant des centaines de nouveaux auteurs sans les soutenir convenablement, laissant les libraires et les lecteurs faire le tri... Quand le marché a été surengorgé, ils ont refusé de faire le sale boulot, en disant à toutes les personnes qui sont entrées qu'elles ne pourraient espérer continuer dans ce métier (pour la plupart)... aujourd'hui, ils laissent à la crise qu'ils ont eux-mêmes provoqué, le soin de faire un ménage ignoble... en fracassant au passage le cercle vertueux de la confiance qu'il est nécessaire d'établir avec les lecteurs.
>>samsa avait écrit: >>Toutefois, compte tenu du nombre de séries abandonnées et de l'augmentation des prix, j'ai dû arrêter d'acheter des premiers tomes pour attendre de voir si la série atteint le 2nd tome. Non pas que ce soit une garantie mais je n'ai tout simplement pas les moyens d'acheter des titres qui seront abandonnés aussi rapidement. C'est terrible de lire ca puisque par definition une serie ne pourra pas continuer si personne n'achete le tome 1. Mais je ne te jete pas la pierre, c'est le retour de manivelle, une industrie doit respecter ses acheteurs, et penser sur le long terme. La confiance, ca se perd tellement facilement, et se regagne sur la longue...
Alors au niveau de la critique, ne sommes-nous pas tous soumis à critique d'un supérieur, d'un client? Personnellement, j'ai toujours du mal à voir mon travail critiqué mais je prends toujours une grande inspiration car finalement, tous les points de vue sont bons et ne peuvent que venir améliorer le travail....Il faut juste savoir prendre du recul (pas facile, j'en ai consicence) Après niveau progrès, je ne sais trop que dire, je n'ai pas l'impression que cela va dans le bon sens, la production de masse pour inonder le marché m'horripile surtout que les titres qui sont mis en avant ne sont forcément les plus intéressants. Perso, vivant à l'étranger, je dis un grand merci à tous les critiques amateurs et à mon libraire pour leurs choix et recommandations, sans cette communauté je crois que j'aurai quelque peu abandonné (non pas vraiment non plus). Toutefois, compte tenu du nombre de séries abandonnées et de l'augmentation des prix, j'ai dû arrêter d'acheter des premiers tomes pour attendre de voir si la série atteint le 2nd tome. Non pas que ce soit une garantie mais je n'ai tout simplement pas les moyens d'acheter des titres qui seront abandonnés aussi rapidement. Quant à la prévente, pourquoi pas, je me demande si le format mensuel comics pourrait aider à faire connaître des séries (je n'aime pas trop ce format, avec plein de publicités racoleuses) ou alors plus de preview sur internet, des pitchs un peu plus détaillés. Il reste un important manque de visibilité pour la bd....
>>Agecanonix avait écrit:
>>Et si ce monsieur accepte mal la critique des "eunuques derrière leur écran", il n'avait qu'à choisir un métier non exposé...
Pas mal d'auteurs détestent l'idée que n'importe quel lecteur puisse exprimer un avis négatif sur leur travail par internet, c'est pas nouveau et y a eu des commentaires plus violents que celui-ci, Larcenet a même publié un album pour chialer contre les méchants critiques...
Pour le reste rassurez-vous d'ici quelques années tous les vrais éditeurs se décideront à faire comme les escrocs boîtes d'édition participative et ne publieront plus rien sans avoir déjà pré-vendu tous les exemplaires par internet ce qui fait que tout ce qui sortira sera un succès commercial ce qui fait que les auteurs qui resteront n'auront plus de raisons d'être aigris. Après évidemment ça impliquera une sélection des auteurs qui obligera ceux qui ne sont pas doués pour faire de la comm' sur facebook pour dire "allez pré-paye ma BD steuplé copain, si tu me donnes les sous dont j'ai besoin pour vivre de mon hobby promis je mettrai ton nom dans la liste de mes super copains au début de l'album, et si tu donnes plus que les autres tu pourras aussi voter pour me dire quoi mettre dans le prochain épisode, rassure-toi j'ai aucune vision artistique je veux juste être sûr de satisfaire mes clients" à aller se faire foutre, mais bon, le progrès ça ne se fait pas sans quelques sacrifices hein.
>>Agecanonix avait écrit: >>>>ArzaK avait écrit: >>>>Mais cela ne m'étonne pas... En tant que libraire, je me demande, depuis de nombreuses années déjà, quelle part du nombre énorme des albums qui rentrent en librairie est vraiment rentable... Trop de titres. Le tirage moyen est en chute libre... Les albums sortent de plus en plus vite des catalogues, des albums sortis il y a deux ans à peine ne sont parfois déjà plus dispo, les retours ont été pilonné et la très faible réserve gardée est partie en fumée... Alors qu'on peut encore commander un ou l'autre vieux Mac Coy ou Mercenaire des années 80 ou 90, soit de l'époque où on imprimait plus et où on gardait plus les fonds... >>>> >>>>Il est de plus en plus difficile d'assurer un minimum de visibilité à chaque album. Il est de plus en plus difficile d'installer une série sur la durée... Et forcément, cela doit avoir des répercussions sur le salaire des auteurs... Même des séries qui avaient plutôt bien démarré dans les ventes de leur premier tome, ne vendent presque plus au troisième ou au quatrième... C'est à se demander ce que les gens foutent avec tous ces tomes 1 et ces séries non complétées chez eux... Il y a cette course incessante à la nouveauté... Il faut sortir des nouvelles séries, tout le temps... Des nouveaux auteurs... Sans cesse... Je ne m'étonne donc pas de voir des auteurs plus anciens se lasser de ce climat, car leur ancienneté ne les protègent en rien, ils voient même leurs conditions se dégrader au fur et à mesure que l'on persévère dans la surproduction. Même des auteurs comme Berthet ou Le Tendre (j'aurais pu en citer plein d'autres) ne sont pas à l'abri d'un bide... Il y a dix ans, quand j'ai commencé le métier, alors qu'on parlait déjà de surproduction, on prenait n'importe quelle nouvelle série de chez Dargaud ou Dupuis par au moins 10 ou 15 exemplaires, maintenant je me vois contraint parfois de dire au représentant : "j'en prends 3"... Car je pense aux retours, à la place que ces albums vont prendre, au bide potentiel qu'ils représentent déjà... Le bide devient presque la norme, le vrai succés un phénomène rare... Le très gros succès commercial ne se fait plus que sur des séries mortes qui auraient du s'arrêter depuis longtemps... Astérix, XIII, Thorgal... C'est affligeant... >>>> >>>>En tant que libraire, je me sens assez impuissant aussi, j'aime toujours la bd, mais je suis plus en mesure de "maitriser" cette production, de tester réellement la valeur de chaque album... Quand je retourne des albums, je tombe souvent sur un titre à propos duquel je me dis "ah zut, je voulais le lire"... Je pourrais décider de le lire et de ne pas le retourner de suite, mais il y a tous les albums plus "frais" que je dois lire aussi... Parfois, j'en ai marre de ce ballet incessant, je me tourne vers ma bibliothèque personelle et je me relis un Gil Jourdan ou un Lucky Luke... >> >>Evidemment, vu sous cet angle, je comprends mieux ton point de vue. Et c'est triste. >> >>Quant à tous ces tomes 1 de séries que tu cites non terminées, eh ben les gens ne les gardent pas chez eux, ils les revendent aussi sec ; tu sais ce que j'ai trouvé cette semaine en bouquinerie d'occasion ? Oracle, Philippe le Bel, Cagliostro, Erik le Rouge... que du récent à 30% moins cher, c'est édifiant ! >>>> >>>> Oui, je suppose bien que les gens les revendent... Ce que je voulais souligner c'est que beaucoup de série ont une évolution décroissante de leur vente au fil des tomes, et je trouve cela assez inquiétant... Que les gens revendent leurs tomes 1 en occase n'y change rien. Je prends un exemple, un tome 1 se vend à 10 exemplaires dans ma librairie (bon score déjà largement au-delà de la moyenne!), le tome 2 se vend à 5, le trois à 2.... On peut se demander s'il est interessant pour l'auteur de bosser le tome 4. Si l'éditeur ne l'a pas stoppé avant, il va clotûrer sa série et en lancer une autre... Ce que je décris là n'est pas rare, c'est même presque devenu la norme... Et signe selon moi d'une industrie malade, d'une sociéte accélérée où on ne promotionne que la nouveauté...
>>ArzaK avait écrit: >>Mais cela ne m'étonne pas... En tant que libraire, je me demande, depuis de nombreuses années déjà, quelle part du nombre énorme des albums qui rentrent en librairie est vraiment rentable... Trop de titres. Le tirage moyen est en chute libre... Les albums sortent de plus en plus vite des catalogues, des albums sortis il y a deux ans à peine ne sont parfois déjà plus dispo, les retours ont été pilonné et la très faible réserve gardée est partie en fumée... Alors qu'on peut encore commander un ou l'autre vieux Mac Coy ou Mercenaire des années 80 ou 90, soit de l'époque où on imprimait plus et où on gardait plus les fonds... >> >>Il est de plus en plus difficile d'assurer un minimum de visibilité à chaque album. Il est de plus en plus difficile d'installer une série sur la durée... Et forcément, cela doit avoir des répercussions sur le salaire des auteurs... Même des séries qui avaient plutôt bien démarré dans les ventes de leur premier tome, ne vendent presque plus au troisième ou au quatrième... C'est à se demander ce que les gens foutent avec tous ces tomes 1 et ces séries non complétées chez eux... Il y a cette course incessante à la nouveauté... Il faut sortir des nouvelles séries, tout le temps... Des nouveaux auteurs... Sans cesse... Je ne m'étonne donc pas de voir des auteurs plus anciens se lasser de ce climat, car leur ancienneté ne les protègent en rien, ils voient même leurs conditions se dégrader au fur et à mesure que l'on persévère dans la surproduction. Même des auteurs comme Berthet ou Le Tendre (j'aurais pu en citer plein d'autres) ne sont pas à l'abri d'un bide... Il y a dix ans, quand j'ai commencé le métier, alors qu'on parlait déjà de surproduction, on prenait n'importe quelle nouvelle série de chez Dargaud ou Dupuis par au moins 10 ou 15 exemplaires, maintenant je me vois contraint parfois de dire au représentant : "j'en prends 3"... Car je pense aux retours, à la place que ces albums vont prendre, au bide potentiel qu'ils représentent déjà... Le bide devient presque la norme, le vrai succés un phénomène rare... Le très gros succès commercial ne se fait plus que sur des séries mortes qui auraient du s'arrêter depuis longtemps... Astérix, XIII, Thorgal... C'est affligeant... >> >>En tant que libraire, je me sens assez impuissant aussi, j'aime toujours la bd, mais je suis plus en mesure de "maitriser" cette production, de tester réellement la valeur de chaque album... Quand je retourne des albums, je tombe souvent sur un titre à propos duquel je me dis "ah zut, je voulais le lire"... Je pourrais décider de le lire et de ne pas le retourner de suite, mais il y a tous les albums plus "frais" que je dois lire aussi... Parfois, j'en ai marre de ce ballet incessant, je me tourne vers ma bibliothèque personelle et je me relis un Gil Jourdan ou un Lucky Luke... Evidemment, vu sous cet angle, je comprends mieux ton point de vue. Et c'est triste. Quant à tous ces tomes 1 de séries que tu cites non terminées, eh ben les gens ne les gardent pas chez eux, ils les revendent aussi sec ; tu sais ce que j'ai trouvé cette semaine en bouquinerie d'occasion ? Oracle, Philippe le Bel, Cagliostro, Erik le Rouge... que du récent à 30% moins cher, c'est édifiant ! >> >>
Mais cela ne m'étonne pas... En tant que libraire, je me demande, depuis de nombreuses années déjà, quelle part du nombre énorme des albums qui rentrent en librairie est vraiment rentable... Trop de titres. Le tirage moyen est en chute libre... Les albums sortent de plus en plus vite des catalogues, des albums sortis il y a deux ans à peine ne sont parfois déjà plus dispo, les retours ont été pilonné et la très faible réserve gardée est partie en fumée... Alors qu'on peut encore commander un ou l'autre vieux Mac Coy ou Mercenaire des années 80 ou 90, soit de l'époque où on imprimait plus et où on gardait plus les fonds... Il est de plus en plus difficile d'assurer un minimum de visibilité à chaque album. Il est de plus en plus difficile d'installer une série sur la durée... Et forcément, cela doit avoir des répercussions sur le salaire des auteurs... Même des séries qui avaient plutôt bien démarré dans les ventes de leur premier tome, ne vendent presque plus au troisième ou au quatrième... C'est à se demander ce que les gens foutent avec tous ces tomes 1 et ces séries non complétées chez eux... Il y a cette course incessante à la nouveauté... Il faut sortir des nouvelles séries, tout le temps... Des nouveaux auteurs... Sans cesse... Je ne m'étonne donc pas de voir des auteurs plus anciens se lasser de ce climat, car leur ancienneté ne les protègent en rien, ils voient même leurs conditions se dégrader au fur et à mesure que l'on persévère dans la surproduction. Même des auteurs comme Berthet ou Le Tendre (j'aurais pu en citer plein d'autres) ne sont pas à l'abri d'un bide... Il y a dix ans, quand j'ai commencé le métier, alors qu'on parlait déjà de surproduction, on prenait n'importe quelle nouvelle série de chez Dargaud ou Dupuis par au moins 10 ou 15 exemplaires, maintenant je me vois contraint parfois de dire au représentant : "j'en prends 3"... Car je pense aux retours, à la place que ces albums vont prendre, au bide potentiel qu'ils représentent déjà... Le bide devient presque la norme, le vrai succés un phénomène rare... Le très gros succès commercial ne se fait plus que sur des séries mortes qui auraient du s'arrêter depuis longtemps... Astérix, XIII, Thorgal... C'est affligeant... En tant que libraire, je me sens assez impuissant aussi, j'aime toujours la bd, mais je suis plus en mesure de "maitriser" cette production, de tester réellement la valeur de chaque album... Quand je retourne des albums, je tombe souvent sur un titre à propos duquel je me dis "ah zut, je voulais le lire"... Je pourrais décider de le lire et de ne pas le retourner de suite, mais il y a tous les albums plus "frais" que je dois lire aussi... Parfois, j'en ai marre de ce ballet incessant, je me tourne vers ma bibliothèque personelle et je me relis un Gil Jourdan ou un Lucky Luke...
>>Agecanonix avait écrit: >>>>Alix avait écrit: >>>>>>Mac Arthur avait écrit: >>>>>>... pour un auteur qui abandonne, il y en a 15 qui frappent à la porte. Alors oui, c'est toujours triste de voir des auteurs que l'on apprécie se retirer et, oui, je pense qu'il est de plus en plus dur pour un auteur de vivre uniquement de la bande dessinée. Mais je ne m'inquiète pas spécialement pour l'avenir de la bd. >>>>>> >>>>>>Le jour où les écoles d'art section bd seront désertées, il sera temps de s'inquiéter. D'ici là, il nous faudra continuer à scruter les jeunes auteurs et à encourager ceux qui nous plaisent tout en continuant à suivre les anciens. >>>> >>>>Tout a fait... mais disons que ce genre d'abandon, de message un peu cynique, risque d'avoir un effet negatif sur un jeune etudiant qui considere une carriere dans la BD... non ? Je trouve que son message est quand même en forme de camouflet pour tout le monde. S'il est très amer, il devait garder ça pour lui mais pas le déballer comme ça en étant très cynique. Et si ce monsieur accepte mal la critique des "eunuques derrière leur écran", il n'avait qu'à choisir un métier non exposé...
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