Les forums / BDs en anglais - vos avis
Primordial Quel album intriguant de ces deux auteurs talentueux, qui avaient déjà collaboré sur plusieurs projets (notamment Gideon falls). Le résumé à lui-seul interpelle, et le reste de l’histoire n’est pas en reste. Alors, de quoi s’agit-il ? Sans spoiler, disons que nous avons affaire à un thriller uchronique sur fond de guerre froide. La narration alterne entre le passé (la découverte de faits troublants par deux scientifiques qui se retrouve mêlés à une histoire bien compliquée) et le présent (le retour inattendu des animaux disparus). Le dénouement est important dans ce genre d’histoire qui repose sur un évènement inexplicable. Ce dernier m’a plu, mais n’apporte pas forcément toutes les réponses. Certains s’amuseront à combler les lacunes, alors que d’autres resteront peut-être sur leur et faim, et sur une impression de trop peu. Je dois avouer fluctuer entre les deux ! La mise en image est superbe. Andrea Sorrentino (au dessin) et Dave Stewart (aux couleurs) alternent entre un style noir pour les passages « polar guerre froide » du passé, et un style plus moderne, voire géométrique et psychédélique pour le présent. Un album intriguant et original, qui nécessite peut-être une relecture. Noter : 3.5 / 5 Des planches sur le site de l'éditeur VO : https://imagecomics.com/comics/releases/primordial-1-of-6
>> karibou79 avait écrit : >> Quelques pages seulement pour l'instant. Je n'aime pas trop les ebooks donc j'attends une sortie physique. Oui pareil, j'ai lu la VO papier. >> Il y a une chouette interview de l'auteur sur CBR: https://www.cbr.com/norm-konyu-junction-interview/ Merci pour le lien... et donc bonne nouvelle, il bosse sur une nouvelle BD !
>> Alix avait écrit : >> >> karibou79 avait écrit : >> >> Je passe en coup de vent pour dire "merci Alix, que de belles découvertes (Junction pour en prendre un récent)". >> >> Voilà je repars en vous souhaitant une belle soirée. >> >> Et bien de rien, content que ca serve tu as lu The Junction ? Quelques pages seulement pour l'instant. Je n'aime pas trop les ebooks donc j'attends une sortie physique. Il y a une chouette interview de l'auteur sur CBR: https://www.cbr.com/norm-konyu-junction-interview/
Frogcatchers Les éditeurs français semblent tarder à traduire cet album de Jeff Lemire paru en 2019, alors que la qualité est au rendez-vous. L’histoire parle, par le biais d’une intrigue tintée de fantastique et d’horreur, de thèmes qui sont chers à l’auteur : la vie, la mort, et notre place dans cette cruelle mascarade, nous pauvres humains que nous sommes. A ce titre Frogcatchers me rappelle un peu Jack Joseph, soudeur sous-marin et Royal City du même auteur. Alors certes, les thèmes sont éculés, et le « mystère » du début d’album ne dure pas longtemps – on comprend vite de quoi il s’agit. Mais j’ai adoré la narration légère, cette complicité entre l’adulte et l’enfant (mais comment se connaissent-ils ?!) et la seconde moitié de l’album m’a beaucoup touché. Il faut dire que ce genre de réflexions un peu introspective me plaisent beaucoup. Le style graphique esquissé de Lemire ne fera sans doute pas l’unanimité, mais je le trouve parfait pour ce genre d’histoire intimiste. Un album que j’ai déjà lu 3 fois (il se lit rapidement) alors que je relis rarement mes BDs ! Note : 4/5 (+ coup de coeur) Quelques planches ici : https://www.tcj.com/reviews/frogcatchers/
Friday A force de lire obsessivement les polars de Brubaker (Criminal, Reckless), j’en oublierais presque qu’il s’essaye aussi à d’autres genre. Ici, il cite comme inspiration les romans « YA », c’est-à-dire « Young Adult » où typiquement un groupe d’enfants ou d’ados essayent de résoudre un mystère, enquêtent sur une disparition etc. Il préfère toutefois le terme « post-YA » : les protagonistes sont un peu plus âgés (une 20aine d’années), et le ton plus sombre. Le résultat ? Une enquête enjouée et remplie de mystère, des personnages attachants, un ton relativement adulte (il est question de relations amoureuses) et plutôt sombre, presque lovecraftien. J’ai englouti ce premier tome avidement, et j’attends la suite avec impatience. J’ai eu un peu de mal à me faire au dessin de Marcos Martin, la faute principalement à ces visages un peu écrasés. Il sert toutefois parfaitement l’histoire, et contribue grandement à l’ambiance inquiétante de cette petite bourgade oppressante. Ce tome 1 a gagné l’Eisner Award de la meilleure BD numérique en 2021, avant d’être publié en album par Image. Vivement le tome 2, et vivement une publication française ! Note : 4/5 Des planches : http://panelsyndicate.com/previews/friday001 http://panelsyndicate.com/previews/friday002 http://panelsyndicate.com/previews/friday003 http://panelsyndicate.com/previews/friday004 http://panelsyndicate.com/previews/friday005
November La nouvelle série de Matt Fraction (Sex Criminals) débarque en France chez… Sarbacane, un éditeur pas forcément spécialisé dans les comics, mais qui ont eu du flair sur le coup. J’avais découvert le tome 1 VO en librairie, attiré par la couverture élégante et le résumé vraiment intriguant… une semaine plus tard j’achetais le reste ! « November » raconte les mésaventures de 3 femmes sans lien apparent, qui se retrouvent malgré elles réunies et confrontées à une organisation criminelle mise en place par des flics aussi pourris que violents. Mais, ça, on ne le comprend que beaucoup plus tard. La narration « Tarantinesque » est en effet volontairement nébuleuse, l’auteur passe d’une protagoniste à l’autre et fait de nombreux sauts temporels pas toujours très clairs. Il faut s’accrocher, surtout lors des premiers chapitres, les réponses finissant par arriver. En tout cas l’histoire est tellement haletante que j’ai avalé les 4 tomes VO d’une traite (la VF est en 2 tomes). L’intrigue est bien construite, noire et pessimiste au possible, avec une brochette de personnages désespérés aux personnalités bien définies. La fin est bien amenée, avec une vision de l’unité des victimes assez poignante. Un détail intéressant : les victimes innocentes sont tous des femmes (y compris leurs partenaires, Dee et Key étant lesbiennes), et les « méchants » tous des hommes. La mise en image de Elsa Charretier et les couleurs de Matt Hollingsworth donnent vraiment du cachet aux albums. Le dessin est élégant, et le découpage alterne entre grandes cases et petites cases plus nombreuses montrant divers détails dans les décors. Les cadrages sont réussis, les scènes d’action sont dynamiques… bref, les planches ont de la gueule. Voila, un chouette polar noir et violent, terminé en 2 tomes VF (ou 4 tomes VO). Note : 4/5 (+ coup de coeur) Des planches de la VF : https://editions-sarbacane.com/bd/november
The Junction Norm Konyu, canadien habitant en Angleterre, est surtout connu pour son travail dans l’animation (notamment pour la BBC et le studio Dreamworks). « The Junction » est sa première BD, et bon sang, que c’est bon ! L’illustration élégante et l’accroche intrigante sur la couverture ont suffi à me faire craquer, et je ressors émerveillé et bouleversé de ma lecture. L’intrigue est prenante et remplie de mystère, et débute comme une bête enquête pour expliquer la réapparition de Lucas. Mais au fur et à mesure que les réponses arrivent le récit devient de plus en plus poignant, et les thèmes de plus en plus douloureux. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler. Le style graphique est charmant au possible, et influencé par le travail d’animation de l’auteur. Il apporte une certaine légèreté au récit qui contrebalance un peu avec les thèmes difficiles. Un coup de maître pour un premier album, et un coup de cœur ! Note : 4.5 / 5 (plus coup de coeur) Une planche : https://thathashtagshow.com/wp-content/uploads/2022/04/THE-JUNCTION_Page-43-669x1024.jpg
Snow Angels Deux grands noms du comics s’associent pour produire une nouvelle mini-série de science-fiction : Jeff Lemire (un de mes auteurs préférés) et Jock (dont j’avais beaucoup apprécié le dessin dans Wytches). Et le résultat est à la hauteur de mes espérances ! Le scenario ne brille certes pas par son originalité, et lorgne vers les histoires de science-fiction postapocalyptiques : un monde inhabitable, quelques survivants, des règles à suivre pour survivre, des croyances religieuses suggérant l’existence d’êtres supérieurs. Le tout est enrobé dans un mystère ambiant qui m’a vraiment scotché. Et puis Lemire sait s’y faire pour rendre ses personnages attachants, et j’ai vraiment souffert avec Milli et Mae en fin d’album. Vivement la suite ! Le dessin de Jock est parfaitement maîtrisé. Les tonalités blanches limitent forcément les exploits graphiques, mais le découpage est explosif, et les scènes d’action sont d’un dynamisme époustouflant. L’intrigue sera conclue dans le second tome, qui doit sortir en VO en juin 2022. A noter que l’histoire est d’abord disponible en exclusivité en ligne via le service Comixology (qui appartient maintenant à l’ogre Amazon), avant d’être publiée en version papier par Dark Horse. Note : 4/5 (et coup de cœur) Des extraits sur le site de Dark Horse : https://www.darkhorse.com/Books/3008-672/Snow-Angels-Volume-1-TPB
The Nice House on the Lake James Tynion IV et Alvaro Martinez nous proposent le blockbuster DC Black Label de ce début d’année 2022 : The Nice House on the Lake. L’intrigue se présente sous la forme d’un huit clos tendu et oscille entre horreur et science-fiction. La place forte est faite au mystère : évènements inexplicables, motivation du personnage central, choix des invités, les symboles mystérieux attribués à chaque invité, et puis la maison elle-même et ses environs. Tous ces éléments fait qu’on se retrouve un peu avec une histoire à la « Lost » (la série télévisée), mais plus noire. Je ne peux pas en dire plus sans spoiler, mais je dois avouer que je me suis retrouvé scotché, malgré le côté déjà-vu. La narration est maitrisée, avec ces flashbacks judicieux qui introduisent chaque chapitre. Les personnages sont un peu irritants, mais bien campés et suffisamment charismatiques pour qu’on puisse les différencier facilement. La mise en image de Alvaro Martinez est parfaite et très moderne. Voilà, les histoires qui misent tout sur un mystère inexplicable et des codes narratifs bien précis peuvent facilement se casser la gueule ou finir en eau de boudin, mais moi, je lirai certainement la suite ! Note : 4/5 Des extraits (VO) ici : https://www.comicsbookcase.com/reviews-archive/nice-house-on-the-lake-1 https://www.polygon.com/reviews/22956748/nice-house-on-the-lake-best-horror-comics-james-tynion
Fichier joint : nice-house.jpg
Glass Town: The Imaginary World of the Brontës De Isabel Greenberg j’avais déjà adoré Les Cent Nuits de Héro (et à voir les avis, je ne suis pas le seul), j’ai donc craqué pour ce nouvel album racontant une jeunesse fantasmée de la fratrie Brontë (les sœurs ont publié plusieurs romans connus - Jane Eyre, Les Hauts de Hurlevent, La Locataire de Wildfell Hall). On y découvre Glass Town (« la confédération de la Ville de verre » en français), un monde imaginaire inventé par les enfants Brontë, qui atteint rapidement un niveau de complexité étonnant, ayant sa géographie, son gouvernement, son administration, son histoire, et même ses journaux. Bon nombre de ces écrits sont perdus, même si certains poèmes furent publiés dans un recueil. L’histoire de la BD est inspirée de faits réels mais prend de nombreuses libertés, et propose une narration un peu onirique, montrant les sœurs obsédées par leur création, s’y perdant, parlant avec les personnages… Un monde imaginaire qui les dépasse et les consume. J’ai passé un excellent moment de lecture, et la fin m’a beaucoup plu. La mise en image est réussie, on retrouve le style classieux de l’autrice, qui prend toute sa mesure lors des passages se déroulant dans le royaume d’Angria. Une œuvre originale et superbement réalisée. Une chouette découverte. https://www.abramsbooks.com/product/glass-town_9781419732683/
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