Les forums / Les histoires BD sont-elles moins abouties que dans les mangas

Par sky doll Le 22/02/2008 - 12:01 (Modifier)
Par Chalybs Le 19/02/2008 - 12:30 (Modifier)

Non###Les mangas font (souvent) des scénarios à rallonge...Et ce n'est pas pour cela qu'ils sont plus aboutis Clin d M'enfin, mon avis ! Clin d


Par ArzaK Le 16/02/2008 - 18:06 (Modifier)

>>Nijal avait écrit: >>Bref, si l'on devait tirer une morale de la discussion ci-dessous, c'est qu'Angoulême est bien LE centre mondial de la bande-dessinée, car il fait sa place aussi bien au franco-belge qu'au manga et au comics! >> >>Il y a de quoi être fier! peut-être, mais il faut relativiser cela... je pense surtout qu'Angoulême essaie de coller à la réalité actuelle du marché francophone de la bd qui est, de fait, relativement ouvert sur le manga et le comics, mainstream ou même indépendant... les marchés japonais et américain n'ont pas cette ouverture... mais il faut remarquer quand même une chose... la prétention "internationale" du festival d'Angoulême est toute relative... Angoulême, c'est la bd mondiale vue à travers le prysme du marché francophone... dans la sélection, par exemple, on ne trouve en matière de manga et de comics QUE ce qui a été traduit en français... le reste est tout à fait ignoré... ce qui fait aussi que certaines bd étrangères sont récompensés à Angoulême bien des années après leur création... une petite anecdote assez éclairante : en 1982, Osamu Tezuka, "le dieu du manga" au Japon, avait décidé de présenter un de ses longs métrages d'animation (Phénix) à ce fameux festival français dont il avait entendu parler... vous pensez que Tezuka a eu droit aux honneurs du à son importance ? Vous croyez que Jack lang est venu lui serrer la main ou que le festival a mis un traducteur à sa disposition (il ne parlait pas un mot de français et très peu l'anglais)?... et bien pas du tout, rien de tout ça... son film a été projeté dans une salle vide, aucun journaliste n'a cité son nom, et il s'est promené tout seul dans les allées du festival comme un strict inconnu, lui qui était quand même un des auteurs de bd qui avaient vendu le plus de livres au monde... Comment la chose est-elle possible pourrait se demander aujourd'hui? Simplement parce qu'absolument personne ne connaissait Tezuka en France et que pas une de ses bd n'avait encore été traduite en Français... Ce n'est que 20 ans plus tard qu'une de ses oeuvres, ou plutôt "la traduction d'une des ses oeuvres" ( Ayako) a reçu un prix à Angoulême... il n'est jamais trop tard... mais bon, un peu quand même, Tezuka est mort en 1989... Cette anecdote éclaire, je pense, sous un autre jour la prétention "internationale" d'Angoulême... Angoulême, c'est juste "le festival international de la bande dessinée mondiale TRADUITE EN FRANCAIS"... ce qui est déjà pas mal, mais rien de plus... ce n'est pas encore le "Cannes" de la bd, loin de là...


Par Nijal Le 16/02/2008 - 15:13 (Modifier)

Bref, si l'on devait tirer une morale de la discussion ci-dessous, c'est qu'Angoulême est bien LE centre mondial de la bande-dessinée, car il fait sa place aussi bien au franco-belge qu'au manga et au comics! Il y a de quoi être fier!


Par ArzaK Le 15/02/2008 - 20:29 (Modifier)

>>bigmac avait écrit: >>Oui >>les scenarii de certains mangas sont bien plus élaborés et modernes que la majeure partie des bd, hormis quelques ovnis. en tout cas, les séries bd ne sont pas à la hauteur des collections mangas. Et tu penses à quelles bds? C'est quoi la modernité en matière de bande dessinée?


Par Alix Le 15/02/2008 - 19:09 (Modifier)
Alix

>>bigmac avait écrit: >>Oui >>les scenarii de certains mangas sont bien plus élaborés et modernes que la majeure partie des bd, hormis quelques ovnis. en tout cas, les séries bd ne sont pas à la hauteur des collections mangas. Tu penses a quels mangas ?


Par bigmac Le 15/02/2008 - 19:07 (Modifier)

Oui###les scenarii de certains mangas sont bien plus élaborés et modernes que la majeure partie des bd, hormis quelques ovnis. en tout cas, les séries bd ne sont pas à la hauteur des collections mangas.


Par Alix Le 15/02/2008 - 08:19 (Modifier)
Alix

>>ArzaK avait écrit: >>>>Nijal avait écrit: >>>>Hors France et Belgique, il semble que les principaux marchés d'exportation pour la BD franco-belge soient l'Afrique francophone (quoi qu'un "Tintin au Congo" n'y doit pas être très lu ahahah), ainsi que l'Europe. Mais pas tous les pays européens et pas pour toutes les BDs. On doit pouvoir assez facilement trouver une BD comme Astérix en Allemagne ou en Espagne. Mais j'avais lu dans un autre magazine qu'il était impossible de trouver un album de Largo Winch en Scandinavie; là-bas, la BD disney est reine (véridique!). De même, il me semble qu'Alix (qui vit en Angleterre) avait un jour dit qu'il était difficile de trouver du franco-belge en Angleterre (et quand on voit qu'ils ont mis "Tintin" au rayon "adulte" dans les librairies de Londres, on peut se poser des questions...) >> >> >>Sur ça, et la manière dont s'exporte les bds franco-belge à l'étranger je peux vous en dire un mot... dans mon magasin j'ai quelques clients réguliers qui sont Hollandais ou Allemand... c'est pas l'autre bout du monde, c'est les voisins direct, le marché juste à côté et ils me disent tous la même chose, la bd en Hollande ou en Allemagne, c'est tout simplement "mort"... il n'y a pour ainsi dire pratiquement aucune production "locale", car peu de possibilité pour des dessinateurs de vivre de la bd, et en dehors de très gros classiques comme Astérix ou Lucky Luke, très peu de choses récentes y sont traduites... s'ils aiment la bd, il passe la frontière et il les achètent et les lisent en français, point barre... j'ai même des allemands amateurs de mangas ... en français.... J'avais bu un coup avec un auteur de BD allemand au festival de Birmingham, et il m'avait dit exactement la meme chose. Aucune prod allemande, simplement des traductions de BD etrangeres. Et lui il bosse pour des editeurs US.


Par ArzaK Le 15/02/2008 - 00:51 (Modifier)

>>Nijal avait écrit: >>Hors France et Belgique, il semble que les principaux marchés d'exportation pour la BD franco-belge soient l'Afrique francophone (quoi qu'un "Tintin au Congo" n'y doit pas être très lu ahahah), ainsi que l'Europe. Mais pas tous les pays européens et pas pour toutes les BDs. On doit pouvoir assez facilement trouver une BD comme Astérix en Allemagne ou en Espagne. Mais j'avais lu dans un autre magazine qu'il était impossible de trouver un album de Largo Winch en Scandinavie; là-bas, la BD disney est reine (véridique!). De même, il me semble qu'Alix (qui vit en Angleterre) avait un jour dit qu'il était difficile de trouver du franco-belge en Angleterre (et quand on voit qu'ils ont mis "Tintin" au rayon "adulte" dans les librairies de Londres, on peut se poser des questions...) Sur ça, et la manière dont s'exporte les bds franco-belge à l'étranger je peux vous en dire un mot... dans mon magasin j'ai quelques clients réguliers qui sont Hollandais ou Allemand... c'est pas l'autre bout du monde, c'est les voisins direct, le marché juste à côté et ils me disent tous la même chose, la bd en Hollande ou en Allemagne, c'est tout simplement "mort"... il n'y a pour ainsi dire pratiquement aucune production "locale", car peu de possibilité pour des dessinateurs de vivre de la bd, et en dehors de très gros classiques comme Astérix ou Lucky Luke, très peu de choses récentes y sont traduites... s'ils aiment la bd, il passe la frontière et il les achètent et les lisent en français, point barre... j'ai même des allemands amateurs de mangas ... en français....


Par ArzaK Le 15/02/2008 - 00:16 (Modifier)

>>Katz avait écrit: >>>>Nijal avait écrit: >>>>En outre, des chiffres étaient avancés: les mangas se vendraient à 1 milliard (!) d'exemplaires chaque année dans le monde, les comics à 110 millions, et les BD franco-belge à 40 millions. >>>>Que penses-tu (ou que pensez-vous) de ces chiffres? >> >>Comme l'avait précisé ArzaK, il faudrait voir si ce chiffre comprend celui des magazines de prépublications. Certains sont hebdomadaires, d'autres mensuels... Il en existe un nombre assez conséquent. Imagine donc un magazine hebdomadaire qui tire à 1 million d'exemplaires, cela fait 52 millions sur l'année. Qu'il y ait dix magazines de ce genre, et tu obtiens 520 millions d'exemplaires. Par simple déduction, je ne pense pas qu'il puisse exister dix hebdomadaires ayant, dans leur ensemble, une diffusion moyenne de 1 million d'exemplaires (encore que...). Mais si tu cumules hebdomadaires, bihebdomadaires, mensuels, bimensuels et trimestriels, tu devrais obtenir une grosse part de ton chiffre de 1 milliard. >> je pense effectivement que ces chiffres contiennent les ventes de magazine, un magazine = un titre... le magazine c'est vraiment le mode de consomation préférés des japonais, comme le montre les chiffres plus bas, au Japon, il sort bien plus de magazines que de mangas sous forme de livre chaque année... nous ne consomons donc pas du tout le manga comme les japonais... je crois que vu d'ici, on a vraiment du mal à se réprésenter ce qu'est la presse manga au japon, toujours d'après le Guide phénix du manga, au japon, une revue sur deux est une revue de manga! Je ne sais pas si tu réalises ce que ça veut dire.... Imagine qu'en France, quand tu vois le nombre incalculable de magazines diféfrents qui existent sur tous les sujets possibles, et bien imagine que la moitié des revues vendues soient des revues avec que de la bd! Autre élément intéressant : le manga représenterait à lui tout seul 1/4 des recettes générales de l'édition au japon (bouquins, revues, journaux confondus!) ... ça laisse rêveur... et pour ce qui est des tirage de chaque magazine, c'est très variable, il y a des grosses machines mais aussi des revues plus confidentielles qui s'adressent à des publics plus pointus ou particulier, il faut savoir aussi que chaque éditeur n'a pas une seule revue, certains en possèdent une vingtaine différentes... tout cela avec des tirages très variables selon les publics, évidemment... toujours d'après le guide, le record du tirage serait celui du Shonen Jump qui aurait atteint à une certaine époque le chiffre de 6.5 million! je ne pense pas qu'il y ait une seule publication périodique au monde qui atteigne un chiffre pareil... peut-être certains journaux anglais, mais je ne suis pas sûr...


Par ArzaK Le 14/02/2008 - 23:59 (Modifier)

>>Nijal avait écrit: >>En outre, des chiffres étaient avancés: les mangas se vendraient à 1 milliard (!) d'exemplaires chaque année dans le monde, les comics à 110 millions, et les BD franco-belge à 40 millions. >>Que penses-tu (ou que pensez-vous) de ces chiffres? >> je ne connais pas les chiffres exacts mais les tiens sont plausibles... en fait il y a deux choses à savoir : premièremement le manga est le type de bande dessinée qui s'exporte le plus dans le monde entier, ni la bd ni le comics n'arrivent à se vendre autant en dehors de leur pays d'orgine... de plus, deuxième chose, le marché japonais est le plus gros marché de la bd au monde... très très loin devant le marché de la bd ou du comics... il n'y a aucun pays au monde où autant de gens lisent des bds, où la bd a pénétré autant toutes les couches de la population, il n'y a aucun pays au monde où le marché d ela bd génère autant d'argent... >>Le Japon étant peuplé de 127 millions d'habitants, le chiffre de 1 milliard semble vouloir dire deux choses: ou bien les Japonais sont de très gros consommateurs de mangas, ou bien le manga s'exporte très bien. Eh bien les deux faits semblent corrélés; le "manga", longtemps ignoré du gouvernement japonais, est de plus en plus considéré comme un "soft power" par analogie au "soft power" culturel américain (cinéma, musique, etc). Quelles peuvent les raisons d'un tel succès à l'export? les deux sont vrais, comme je viens de le dire... mais il faut savoir une chose, c'est surtout que les japonais lisent vraiment énormément de mangas... malgré le succès mondial grandissant, les ventes de droits à l'étranger représente vraiment peu de choses dans les bénéfices des éditeurs... j'avais lu un chiffre comme quoi c'était moins de 10%... >>(question annexe: Arzak, tu dis que les ventes de mangas en France sont ridicules par rapport au Japon, mais la France n'est-elle pas le 2ème marché pour le manga comme on a coutume de le dire?) >> oui... ça aussi c'est vrai, mais il parait que les USA ne sont pas très loin derrière... mais la France a beau être deuxième derrière le japon... les chiffres sont sans communes mesures... >>Les Etats-Unis étant peuplés de 300 millions d'habs, le chiffre de 110 millions semble-t'il confirmer la tendance du comics américain, depuis l'"âge d'or" des années 40-60? >> le comics est un marché en déclin depuis les années 70... cela intéresse de moins en moins les jeunes américains... et les récentes adaptations cinématographiques ont pu créé quelques soubressauts, mais c'est surtout un moyen pour l'industrie des comics et les grios éditeurs américains de vendre leurs superhéros "autrement" >>Et la France+Belgique francophone étant peuplé de presque 70 millions d'âmes, je trouve le chiffre de 40 millions honorable, mais cela veut-il dire aussi que la BD franco-belge a du mal à s'exporter en Europe et dans le monde, comme toi Arzak sembles le corroborer en disant que les marchés américains et japonais sont hermétiques (pour diverses raisons que tu as explicités pour le cas japonais) à nos productions nationales? pour ce qui est du marché américain et les bd européennes, je n'en sais rien, si je parlais des USA, c'est pour dire que le marché du manga au japon, c'était comme le marché du cinéma aux USA, un truc fermé et presque totalement hermétique... en parcourant tantôt le très fourni "guide phénix du manga", je lisais une interview de Boilet (auteur français qui vit au japon) qui disant que ces dix dernières années au Japon, en dehors de ses livres à lui, il n'y avait qu'une dizaine de bd francophone différente qui avait été publiée au Japon! autant dire rien....


Par Nijal Le 14/02/2008 - 22:40 (Modifier)

>>Katz avait écrit: Mais si tu cumules hebdomadaires, bihebdomadaires, mensuels, bimensuels et trimestriels, tu devrais obtenir une grosse part de ton chiffre de 1 milliard. Merci pour cette remarque qui éclaire les chiffres de façon raisonnée. >>Un point là-dessus : le manga n'a jamais été "ignoré" du gouvernement japonais, puisque le manga a été utilisé comme moyen de communication par les administrations depuis les années 50 ou 60. Ce qui était "ignoré" ce n'était que son impact à l'étranger. Mais le manga a réussi à s'exporter sans l'appui du gouvernement nippon, donc je pense que son implication ne devrait pas changer grand chose. Certes. >>Mais si impact des animes, il y a, ça ne fait que reporter la question : pourquoi ont-ils bien marchés ? (Parce qu'ils étaient basés sur des mangas... alors, pourquoi les mangas fonctionnent-ils si bien ? ah, ah, ah... Clin d ) C'est l'histoire du serpent qui avale sa propre queue. >>Il pourrait se vendre 1 milliards de manga au Japon, et seulement 1 million en France, s'il ne s'en vend que 500.000 aux USA, alors la France est le deuxième marché au monde derrière le Japon, sauf qu'il ne s'en vend que mille fois que sur le sol nippon... >>(Les chiffres pour la France et les USA sont là pour l'exemple, en fait je ne les connais pas) La réponse est de bon sens. >>Simple déduction : pour le Japon, il doit être sacrément difficile de pénétrer un marché où il s'écoulerait 1 miliard de manga (que ce soit magazine ou pas) par an. Le marché semble un poil saturé, non ? C'est vrai. Cependant les marchés de la bande-dessinée ne se limitent pas à l'Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Je ne sais pas quels sont actuellement les rapports de force bédéssinés dans des "géants" comme la Chine et l'Inde, mais il serait intéressant de le savoir. Hors France et Belgique, il semble que les principaux marchés d'exportation pour la BD franco-belge soient l'Afrique francophone (quoi qu'un "Tintin au Congo" n'y doit pas être très lu ahahah), ainsi que l'Europe. Mais pas tous les pays européens et pas pour toutes les BDs. On doit pouvoir assez facilement trouver une BD comme Astérix en Allemagne ou en Espagne. Mais j'avais lu dans un autre magazine qu'il était impossible de trouver un album de Largo Winch en Scandinavie; là-bas, la BD disney est reine (véridique!). De même, il me semble qu'Alix (qui vit en Angleterre) avait un jour dit qu'il était difficile de trouver du franco-belge en Angleterre (et quand on voit qu'ils ont mis "Tintin" au rayon "adulte" dans les librairies de Londres, on peut se poser des questions...) >>Autre question intéressante, sur les comics : on nous rebat les oreilles de l'influence culturelle écrasante des USA (les séries américaines, les films américains, le "way of life" américain, même si cela ne veut rien dire...), alors pourquoi le marché du comics semble aussi inexistant en France (on peut appeler cela un marché de niche, non ?) ? C'est une TRES bonne question. Je ne sais pas si c'est un préjugé ou non, mais pour moi, les comics, ce sont avant tout les super-héros. Alors certains diront que la France n'a pas la culture des super-héros comme peuvent l'avoir les Etats-Unis. Il est édifiant de voir que beaucoup de super-héros (Batman, Superman, Captain America, et j'en passe) sont nés dans les années 30 et 40, lors de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre Mondiale, quand les Etats-Unis se cherchaient des dérivatifs à leurs angoisses (nuance: mais alors, comment expliquer la seconde vague de super-héros (Spiderman, 4 fantastiques) dans les années 60 en pleines "30 Glorieuses"?). Peut-être les super-héros sont un pur produit de l'inconscient américain et pas d'un autre, et l'ont nourri par la suite. (désolé de ne pas aller plus loin dans l'analyse mais mes connaissances sont limitées sur le sujet) En tout cas, on ne peut pas nier que les films de super-héros n'ont pas de succès en France (Spiderman I, II, III, Batman, etc). Alors si avec ça, le marché du comics n'explose pas dans l'Hexagone, je ne comprends plus rien...


Par Katz Le 14/02/2008 - 21:38 (Modifier)

>>Nijal avait écrit: >>En outre, des chiffres étaient avancés: les mangas se vendraient à 1 milliard (!) d'exemplaires chaque année dans le monde, les comics à 110 millions, et les BD franco-belge à 40 millions. >>Que penses-tu (ou que pensez-vous) de ces chiffres? Comme l'avait précisé ArzaK, il faudrait voir si ce chiffre comprend celui des magazines de prépublications. Certains sont hebdomadaires, d'autres mensuels... Il en existe un nombre assez conséquent. Imagine donc un magazine hebdomadaire qui tire à 1 million d'exemplaires, cela fait 52 millions sur l'année. Qu'il y ait dix magazines de ce genre, et tu obtiens 520 millions d'exemplaires. Par simple déduction, je ne pense pas qu'il puisse exister dix hebdomadaires ayant, dans leur ensemble, une diffusion moyenne de 1 million d'exemplaires (encore que...). Mais si tu cumules hebdomadaires, bihebdomadaires, mensuels, bimensuels et trimestriels, tu devrais obtenir une grosse part de ton chiffre de 1 milliard. >>Le "manga", longtemps ignoré du gouvernement japonais, est de plus en plus considéré comme un "soft power" par analogie au "soft power" culturel américain (cinéma, musique, etc). Un point là-dessus : le manga n'a jamais été "ignoré" du gouvernement japonais, puisque le manga a été utilisé comme moyen de communication par les administrations depuis les années 50 ou 60. Ce qui était "ignoré" ce n'était que son impact à l'étranger. Mais le manga a réussi à s'exporter sans l'appui du gouvernement nippon, donc je pense que son implication ne devrait pas changer grand chose. Pour l'anecdote, Aso, qui fut candidat au poste de premier ministre, était un grand lecteur de manga. Les valeurs liés à l'édition manga ont connu un brusque pic à la bourse de Tokyo, lorsqu'on a cru qu'il était en bonne voie de devenir premier ministre (parce qu'il proposait des mesures en faveur du secteur de l'édition manga, qui semble connaître quelques problèmes au Japon). >>Quelles peuvent les raisons d'un tel succès à l'export? Là, je crois qu'ArzaK a déjà répondu. Si on le savait, on serait tous riches comme Crésus. Clin d Je dirais : l'impact des animes (la plupart étant basés sur des manga), le goût de la nouveauté, la plus grande liberté de ton sur grand nombre de sujets, la segmentation plus grande (titre "pour les filles", "pour les garçons", "pour les jeunes adultes femmes ou hommes", etc., sauf que le lectorat, en France, semble un peu plus bigarré qu'au Japon). Mais si impact des animes, il y a, ça ne fait que reporter la question : pourquoi ont-ils bien marchés ? (Parce qu'ils étaient basés sur des mangas... alors, pourquoi les mangas fonctionnent-ils si bien ? ah, ah, ah... Clin d ) >>(question annexe: Arzak, tu dis que les ventes de mangas en France sont ridicules par rapport au Japon, mais la France n'est-elle pas le 2ème marché pour le manga comme on a coutume de le dire?) Il pourrait se vendre 1 milliards de manga au Japon, et seulement 1 million en France, s'il ne s'en vend que 500.000 aux USA, alors la France est le deuxième marché au monde derrière le Japon, sauf qu'il ne s'en vend que mille fois que sur le sol nippon... (Les chiffres pour la France et les USA sont là pour l'exemple, en fait je ne les connais pas) >>Et la France+Belgique francophone étant peuplé de presque 70 millions d'âmes, je trouve le chiffre de 40 millions honorable, mais cela veut-il dire aussi que la BD franco-belge a du mal à s'exporter en Europe et dans le monde, comme toi Arzak sembles le corroborer en disant que les marchés américains et japonais sont hermétiques (pour diverses raisons que tu as explicités pour le cas japonais) à nos productions nationales? Simple déduction : pour le Japon, il doit être sacrément difficile de pénétrer un marché où il s'écoulerait 1 miliard de manga (que ce soit magazine ou pas) par an. Le marché semble un poil saturé, non ? Autre question intéressante, sur les comics : on nous rebat les oreilles de l'influence culturelle écrasante des USA (les séries américaines, les films américains, le "way of life" américain, même si cela ne veut rien dire...), alors pourquoi le marché du comics semble aussi inexistant en France (on peut appeler cela un marché de niche, non ?) ?


Par Nijal Le 14/02/2008 - 20:09 (Modifier)

Merci pour tes réponses! C'est toujours enrichissant de voir quelqu'un qui s'y connaît vraiment. Pour rebondir sur le propos, j'ai récemment lu dans un magazine que le monde de la bande-dessinée était globalement dessinée de trois grandes "écoles": les comics américains, les mangas japonais, et la BD franco-belge. Toujours selon le magazine, il existe des spécificités régionales (manhwas coréens, comics anglais,...) mais qui bien souvent ne sont que des variantes de telle ou telle école, selon bien souvent la proximité géographique et/ou culturelle (même s'il y a des "petites" écoles indépendantes actives ou moribondes, comme la BD argentine). De plus, dans chaque "grande" école, il existerait un ou plusieurs "sous-écoles", comme par exemple la BD disney pour les comics américains (même si depuis longtemps, la BD disney est devenue un fait majoritairement européen), mais ce serait entrer inutilement dans les détails que d'en parler plus avant. En outre, des chiffres étaient avancés: les mangas se vendraient à 1 milliard (!) d'exemplaires chaque année dans le monde, les comics à 110 millions, et les BD franco-belge à 40 millions. Que penses-tu (ou que pensez-vous) de ces chiffres? Le Japon étant peuplé de 127 millions d'habitants, le chiffre de 1 milliard semble vouloir dire deux choses: ou bien les Japonais sont de très gros consommateurs de mangas, ou bien le manga s'exporte très bien. Eh bien les deux faits semblent corrélés; le "manga", longtemps ignoré du gouvernement japonais, est de plus en plus considéré comme un "soft power" par analogie au "soft power" culturel américain (cinéma, musique, etc). Quelles peuvent les raisons d'un tel succès à l'export? (question annexe: Arzak, tu dis que les ventes de mangas en France sont ridicules par rapport au Japon, mais la France n'est-elle pas le 2ème marché pour le manga comme on a coutume de le dire?) Les Etats-Unis étant peuplés de 300 millions d'habs, le chiffre de 110 millions semble-t'il confirmer la tendance du comics américain, depuis l'"âge d'or" des années 40-60? Et la France+Belgique francophone étant peuplé de presque 70 millions d'âmes, je trouve le chiffre de 40 millions honorable, mais cela veut-il dire aussi que la BD franco-belge a du mal à s'exporter en Europe et dans le monde, comme toi Arzak sembles le corroborer en disant que les marchés américains et japonais sont hermétiques (pour diverses raisons que tu as explicités pour le cas japonais) à nos productions nationales?


Par ArzaK Le 14/02/2008 - 13:40 (Modifier)

>>Nijal avait écrit: >> >>Comment expliques-tu que des séries à succès au Japon ne marchent pas en France? Ah ça, grand mystère, on ne l'explique pas, on le constate... si on savait pourquoi, ce serait trop simple... pourquoi Salvator Adamo a-t-il plus vendu de disque au Japon qu'en France? Pourquoi tel ou tel groupe américain cartonne au Japon alors qu'il ne marche pas super fort dans son propre pays? Pourquoi au Japon, y a t il des groupes de rock japonais au look improbable qui sont des méga stars au Japon et qui vendent sur le marché japonais 10X plus de disque que n'importe quelle star mondiale comme Timberlake ou Rihanna sur le même marché mais qui sont strictement inconnus dans tout le reste du monde? Des facteurs culturels particuliers jouent sûrement, les références ne sont pas les mêmes... l'humour japonais est souvent intraduisible... ou mal traduit... il y a notament au Japon beaucoup de séries historiques à très gros succès sur l'histoire du moyen âge japonais dont très peu sont traduites chez nous et quand c'est le cas (Satsuma, Lone wolf and cub, etc...) cela n'intéresse qu'une petite frange de férus de l'histoire du Japon... car le lecteur européen n'a pas les références histoiques nécessaires pour les comprendre... et puis à mon avis... c'est un problème de public, en Belgique et en France, on vend du manga, certes, mais on arrive difficilement à en fourger au plus de 30 ans... Le "Kindaichi", par exemple, c'est une très longue et vieille série qui a grandi au Japon avec son public, comme un Ric Hochet, un papyrus ou Scrameustache chez nous, cela se vend toujours bien parce qu'il y a beaucoup de vieux lecteurs qui ont découvert la série quand ils avaient 10 ans et qui la continue mais les gosses de 10 d'aujourd'hui ne les lisent plus... ce sont des "vieilles séries de jeunes d'avant"... si ces séries démarraient maintenant, elle ne marcherait pas... c'est à mon avais ce qui est arrivé avec Kindaichi ou certains Tezuka en france... >>A l'inverse, y a-t'il des mangas à succès en France qui ne marchent pas au Japon? l'inverse est difficile à calculer parce qu'on n'est pas du tout dans la même échelle de vente... le boss de Kana l'a souvent raconté en interview, quand les éditeurs français sont arrivés auprès des japonais pour leur demander de traduire tel ou tel titre en français et qu'il leur disait "on est leader sur le marché de la bd, on va pouvoir commencer "gros" avec des tirage de 20 000 exemplaires", les japonais lui ont rit au nez, en comparaison d eleur marché, cela leur paraissait du travail d'épicier... En France et en Belgique, quand on dépasse 30 000 exemplaires vendus, c'est une bonne vente, au Japon, 50 000 exemplaires, c'est un bide magistral... donc je ne pense pas qu'il existe un seul manga en France qui se soit plus vendu qu'au Japon, les échelles ne sont simplement pas les mêmes... on dit souvent par exemple que Taniguchi a eu plus de succès en France qu'au Japon avec Quartier lointain, c'est faux, en proportion oui, pas en chiffre absolu... par contre une chose dont je suis sûr : tous les mangas publiés en France ne sont pas forcément des gros succès au Japon... il y a des éditeurs français qui éditent globalement n'importe quoi pourvu que c'est du manga et qu'il ne doive pas le payer trop cher... >>Et enfin, quelle est la situation de la BD franco-belge au Japon, et globalement à l'extérieur de nos frontières? le marché japonais est complètement fermé à ce qui se fait à l'extérieur, une situation qui est comparable aux USA en matière de cinéma, on compte sur les doigts de la main les films étrangers distribués chaque année au USA.... et bien le japon et la bd, c'est pareil, la production nationale est telle et fonctionne selon un modèle si précis (petit format noir et blanc) que les productions étrangères n'ont aucune chance... fin des années 80, Jacques Glénat est arrivé au japon pour leur vendre des bd, quand il a vu que c'était impossible, c'est l'inverse qui s'est produit... il est revenu avec des mangas par ailleurs, comme l'a dit Boilet, pour beaucoup de japonais, la manière de découper des auteurs européen est considérée comme illisible... y'a pas assez de case, les actions et les mouvement ne sont pas assez décrits...