Les forums / A la mémoire de Walter Mishmack, ingénieur australien
Le message de "la banque" : QUASTIONNAIRE DE LA BANQUE BCB L'agence du siège sis auAvenue Kwamé N'Krumah MONSSIER, APRES LE REUNION DE DIRECTEURS DE LA BANQUE COMERCIALE DU BURKINA (BCB) NOUS AVON DECIDE DE VOUS CONTACTEZ ET VOUS ALLEZ AUSSI CONTACTEZ L AVOCAT DE LA BANQUE (BCB) MATRE LUKE ONOCHIE EMAIL (luke_chembers@lawyer.com) TEL +226 76327500 CES PAR LUI QUE TOUTE VOTRE DOSSIER DOIT PASSE ET CES AS LUI QUE VOUS ALLEZ PAYER CETTE (3850 EURO) POUR FRAIS DE PROCEDUI DE CETTE TRANSACTION MERCI VOICI VOTRE DOCUMENT AS FICHIER ET NOUS VOUS DEMANDE AUSSI DE NOUS DIRE VOTRE RELASTION AVEC MONSSIER BASSHIRU JUBRIN MERCI DE VOTRE COPORASTION BANQUE (BCB)DU BURKINA Votre agence BCB à la Patte d'Oie face à Ouaga-inter
J'ai reçu les documents de la "banque" aujourd'hui ! Il est vraiment beau ce fichier pdf avec ses logos mal scannés tout délavés, ses fautes d'orthographes, le fait que les différents éléments qui ont été collés sur la feuille pour donner un air officiel ne sont pas bien alignés et droits... Suite ici bientôt, donc (mes excuses à Ro, par avance).
>>Ro avait écrit: >>Ca veut dire que tu écris dans le vide Des encouragements, ça manquait, merci Je me doute qu'il comprend à peu près peau d'zob, mais à ce niveau-là c'est plus un exercice qu'autre chose, pour la beauté d'un geste inutile...
>>Enclume avait écrit: >> >>CHER AMI BONSSOIR >> >>OUI CE RECU PAS LA BANQUE PARCE QUE IL YA UN REUNION DE DIRECTEURS DE LA BANQUE BCB DEMAIN MARTIN ET JE QUOI BIEN QUE APRES CETTE REUNION IL VON VOUS CONTACTEZ DONC TOUT CE QUE IL VOUS DEMANDE VOUS MA ENVOYER CA POUR QUE JE VOUS DIRE QUOI FAITE MERCI >>MR BASSHIRU >> Pfff... Ce long délai veut dire qu'ils ne parlent pas français et ont donc dû faire traduire ton dernier message pour en comprendre un peu le contenu et pouvoir te répondre avec autant de fautes. Ca veut dire que tu écris dans le vide, en ce qui les concerne : ils ne comprennent surement rien de tes longues tartines de texte.
Et voilà, DIEU le Cimmérien soit loué, la connexion avec mon ami africain a été rétablie ! Je vous fais donc part de notre nouvel échange : Sujet : BONSSOIRE MON CHER AMI CHER AMI BONSSOIR OUI CE RECU PAS LA BANQUE PARCE QUE IL YA UN REUNION DE DIRECTEURS DE LA BANQUE BCB DEMAIN MARTIN ET JE QUOI BIEN QUE APRES CETTE REUNION IL VON VOUS CONTACTEZ DONC TOUT CE QUE IL VOUS DEMANDE VOUS MA ENVOYER CA POUR QUE JE VOUS DIRE QUOI FAITE MERCI MR BASSHIRU Ma réponse : Cher M. Basshiru Jubrin, Quel soulagement de recevoir à nouveau un message de votre part. Je finissais par craindre de vous avoir perdu. Les hommes honnêtes tels que vous et moi sont malheureusement trop souvent victimes de filous, malandrins, forbans, pendards, détrousseurs, canailles, brigands, malfaiteurs, aigrefins, tire-laines et autres trousse-goussets attirés par les millions d’USD de dollars de l’Amérique que vous me proposez. Mais DIEU l’Invincible soit loué, vous êtes sain et sauf. J’aurais eu grand peine à vous voir disparaître ; vous qui êtes comme moi et Bernard Lavilliers un homme d’expérience, qui a bourlingué, tout vécu, traîné sa carcasse virile dans les coins les plus chauds du globe et défendu la liberté en des jungles moites auprès de fiers guérilleros, vous savez à quel point il est difficile de voir tomber un frère d’armes. Pour ma part, j’ai perdu l’un de mes meilleurs officiers à l’époque où je travaillais dans l’aérospatiale. C’était en 1969, et la mission avait pourtant fort bien démarré. Si l’on faisait abstraction des questions idiotes de la presse, qui face à nos exploits surhumains de pionniers de l’exploration galactique, préférait s’enquérir de la marque de nos chemises, tout se passait à merveille. Et là, soudain, nous perdons le contact. Notre homme n’a eu que le temps de nous demander d’informer sa femme de l’amour qu’il lui portait ; après ces ultimes paroles, ô combien émouvantes, plus de nouvelles. J’ai eu beau répéter au moins trois fois “M’entendez-vous, Major Tom ?”, je n’ai eu pour toute réponse que le silence radio, comme s’il ne restait plus du malheureux que de la poussière d’étoile. Et aujourd’hui, du fait de cet échec retentissant, nous ne savons toujours pas s’il y a de la vie sur Mars à part quelques araignées. En tout cas, depuis la tragique disparition du Major Tom, je me suis juré de ne plus jamais laisser un homme sur le carreau. A voir votre message, si bref et rédigé à la hâte, vraisemblablement sur un vieil ordinateur portable avec la touche MAJ bloquée tandis que vous tentiez d’échapper à vos poursuivants, je comprends que la vie d’un banquier au Burkina n’est pas de tout repos. Si vous deviez à nouveau vous trouver aux prises avec des desperados ou des Indiens, je vous recommande vivement de disposer votre chariot en cercle et de mailer de toute urgence Lucky Luke à l’adresse lonesomecowboy@longwayfromhome.com ; il saura quoi faire et vous pouvez compter sur la cavalerie pour arriver à temps. A part ça, je n’ai à peu près rien compris à votre e-mail, mais j’espère que la réunion du comité suprême des banquiers burkinabés s’est déroulée sans accroc. Tenez-moi vite au courant de la suite de la marche à suivre, je suis impatient de profiter avec vous de cette bonne aubaine qui nous est offerte par l’ami Walter Mishmack. Walt (je l’appelais Walt, il m’appelait “mon petit échidné malicieux”, et nous jouions du didjeridoo pendant des heures au coin du feu) nous a vraiment fait un beau cadeau en nous nommant officiellement ses héritiers légitimes et ce serait insulter sa mémoire que de ne pas prendre ce bel argent. Que DIEU vous shampooine avec des micro-huiles nutritives de fruits et des céramides reconstructeurs, afin de réparer et renforcir vos cheveux secs, surmenés et endommagés. Bons baisers où-tu-sais, M. ENCLUME
>>Enclume avait écrit: >>>>Hesperide avait écrit: >>>>aller déposer un cierge et prier pour qu'il te réponde >> >>Merci, que DIEU le Toujours Solvable t'accorde un crédit à taux minimum :: lol J'en aurai bien besoin à moyen terme vu qu'on commence à lorgner sur les fermettes campagnardes ^^
>>Hesperide avait écrit: >>aller déposer un cierge et prier pour qu'il te réponde Merci, que DIEU le Toujours Solvable t'accorde un crédit à taux minimum ::
Après mon 3ème message, plus de nouvelles de Basshiru Jubrin pendant tout le weekend, j'étais bien triste. Je me suis dit qu'il avait dû flairer le sale coup, je lui ai donc envoyé un petit message de relance tout simple, sans foutage de gueule, pour lui refaire croire que je n'étais pas un plaisantin, que j'étais de son côté sur ce coup-là. Ca donnait ça : M. Basshiru Jubrin, bonjour, Je suis très inquiet car je n'ai plus de nouvelles de vous depuis quelques temps. Auriez-vous finalement conclu cette affaire avec quelqu'un d'autre ? J'espère en tout cas qu'il ne vous est pas arrivé malheur, je sais que de fortes sommes d'argent peuvent parfois attirer des ennuis. Si vous avez encore besoin de mon aide, tenez-moi au courant. Je n'ai rien pu faire ce weekend, parce que les samedis et dimanches chez nous les banques sont fermées, mais cette semaine il n'y a pas de raison de ne pas pouvoir effectuer les transactions nécessaires à nos affaires. Cordialement, M. Enclume ---------------- Suite à cela, Basshiru Jubrin m'a réécrit... Mais s'est, en fait, contenté de me renvoyer le fameux formulaire à remplir et à envoyer à la banque : Sujet : remplir cette fomullaire et envoyer suis cette adresse email (XXXXXX@XXXXX) A L, ATTENTION DE: MONSIEUR, MOUSSA DJIBRIL COMPAORE DIRECTEUR DES RESOURCES ETRANGERES. BANQUE CENTRALE DU BURKINA (BCB) E-mail banque: (XXXXXX@XXXXXX) SUJET: DEMANDE DE TRANSFERT DE LA SOMME DE SEPT MILLIONS CENT VINQT MILLE DE DOLLARDS AMERICAINS DE MON PARTENAIRE MR,ENINEER WALTER MISHMACK : Numero de compte: 0013 /7011/01/BF. REF /Clé RIB/004851: BCB/004851 /BF/BF MR.........................................................................................................à l'adresse sous-cité ,sollicite le transfert du fond de mon partenaire feu MR, Engineer Walter MISHMACK qui fut un de vos grands clients dans votre banque.Mon défunt partenaire MR,Engineer Walter MISHMACK est mort dans un accident avec toute sa famille le 31JANVIER 2002 . Je sollicite le virement dudit fonds actuellement dans votre banque vers ma banque comme héritier légitime, son numéro de compte est :BCB0013 /7011/01/BF/REF/ Clé RIB/004851 /BF/BF . Ainsi, je réclame que la dite somme estimée à $7120 millions de dollars USD soit virée dans mon compte indiqué ci-dessous. Nom............................................................................................ Adresse e-mail........................................................................... Téléphone .................................................................................. Fax.............................................................................................. Adresse ...................................................................................... Adresse de ma banque.............................................................. Tél/fax de ma banque................................................................ Numero de compte................................................ Code Swift............................................................... Pays/ville..................................................................................... Je crois fermement que ma demande sera soumise immédiatement à votre haute considération et dans l'attente d,une suite favorable veuillez agréer Monsieur le directeur l'___expression de mon plus profond respect. NOM.. ------------- Un peu décevant... Où sont passés les escrocs nigériens d'antan, qui se donnaient au moins la peine de s'investir un peu dans ce travail ? Qui étaient prêts à faire des efforts personnels pour dépouiller de pauvres gogos ? Tout se perd. En attendant de trouver quelles conneries je vais bien pouvoir envoyer en guise de formulaire (des fois que ça aide à relancer notre correspondance), je lui ai quand même renvoyé un petit truc (là encore, simple et pas franchement drôle, c'est pour regagner un peu sa confiance) histoire de gagner du temps, et de le "recadrer" un peu, parce que s'il se contente de me copier-coller la même chose à chaque fois, ça va perdre de son intérêt : M. Basshiru Jubrin, J'avais déjà reçu ce formulaire, mais merci quand même de me le renvoyer, on n'en a jamais assez, et on ne sait jamais, si je fais une faute ou une rature en remplissant le premier, comme ça j'en ai un deuxième pour recommencer. Vous auriez quand même pu y joindre un mot d'explication, un bonjour, une quelconque formule de politesse. Nous ne sommes pas des machines, nous sommes des amis, n'est-ce pas ? De plus, je commence à avoir l’impression, assez désagréable, que vous prenez à la légère l’urgence de la situation, voire pire encore, que vous ne lisez pas du tout les messages que je vous adresse. Je suis disposé à aider, mais il faudrait pour cela que je sois assuré de votre sérieux ce qui, excusez-moi de vous le dire, n’est pas du tout le cas jusqu’à présent. Des sommes considérables sont en jeu, Basshiru Jubrin, et j'aimerais être assuré que vous suivez tout cela avec un minimum d'intérêt et d'attention, pas seulement que vous m'expédiez automatiquement des messages pré-écrits dès réception de mes réponses. Comme je vous l'ai dit, je ne pouvais m'occuper de ces formulaires pendant le weekend avec la fermeture des banques. Je peux maintenant m'en occuper, mais à quoi bon, si vous-même semblez totalement indifférent à tout cela ? Si j’ai l’impression, dans votre prochain e-mail, que vous ne lisez pas ce que j’écris ou ne vous intéressez pas vraiment à cette affaire, nous ne pourrons traiter ensemble, ce qui serait extrêmement regrettable pour vous comme pour moi. Veuillez agréer plein d’énormes poutous. M. Enclume ---------- Voilà donc où nous en sommes pour le moment. Je vous tiendrai au courant de la suite. J'avoue que, comme j'étais inspiré, j'ai déjà écrit 3 lettres supplémentaires, mais forcément, il me faut une excuse pour les lui envoyer, j'attends donc qu'il me réécrive. Croisez les doigts avec moi, les gens... Faut pas qu'il nous abandonne, le Basshiru Jubrin...
Objet : Vous allez simplement remplir le formulaire ci dessous et envoyer a la banque Jeudi 5 Juin 2008 20h51mn 41s CHERE AMI BONSSOIR Je vous promets de mener une collaboration sérieuse et sincère avec vous en vous donnant également ma confiance et ma contribution pour que cette affaire nous rende heureux et que nous formions par la suite une seule famille. Toutefois je vous prie d'éloigner de vous toute inquiétude car j'ai eu le temps de bien étudier cette opération.respectez juste mes consignes et tout ira très bien.Ainsi donc,faites vite parvenir le Texte d'Application à la Banque.Je vous sers de couverture au niveau de la Banque. Une fois la demande envoyée,je vais prendre des dispositions pour que le transfert soit envoyer par deplomatique vite exécuté car on fera le bilan de l'année budgétaire bientôt et il faut que nous accélerions les choses pour notre avantage.Après le transfert,en tant que cadre de Banque,je vous rassure que je vais blanchir toutes les traces. l'essentiel c'est que le fonds soit d'abord chez vous.je viendrais sur place chez vous pour approfondir nos liens et faire le partage. Avant de vous quitter,je vous exhorte une fois de plus à être expéditif car nous n'avons plus assez de temps à perdre pour cette opération. Vous allez simplement remplir le formulaire ci dessous(TEXTE D'APPLICATION) que vous allez envoyer par mail: (XXXXX@XXXXX) préférence par e-mail pour une suite rapide.Dès l'envoi,faites-moi immédiatement signe pour que je vous prépare pour la suite de la procédure. En cas de besoin,n'hésitez pas de me joindre au (+XXX XXXXX) ;c'est ma ligne directe et vous pouvez me joindre à n'importe quelle heure.Je reste entièrement à votre disposition. Merci et bonne jounne MR,basshiru voir ci donc la aplicastion il faut la remplir et envoyer a la banquè et ma envoyer le copie 00000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000 A L, ATTENTION DE: MONSIEUR, MOUSSA DJIBRIL COMPAORE DIRECTEUR DES RESOURCES ETRANGERES. BANQUE CENTRALE DU BURKINA (BCB) E-mail banque: (XXXXX@XXXXXX) SUJET: DEMANDE DE TRANSFERT DE LA SOMME DE SEPT MILLIONS CENT VINQT MILLE DE DOLLARDS AMERICAINS DE MON PARTENAIRE MR,ENINEER WALTER MISHMACK : Numero de compte: 0013 /7011/01/BF. REF /Clé RIB/004851: BCB/004851 /BF/BF MR.........................................................................................................à l'adresse sous-cité ,sollicite le transfert du fond de mon partenaire feu MR, Engineer Walter MISHMACK qui fut un de vos grands clients dans votre banque.Mon défunt partenaire MR,Engineer Walter MISHMACK est mort dans un accident avec toute sa famille le 31JANVIER 2002 . Je sollicite le virement dudit fonds actuellement dans votre banque vers ma banque comme héritier légitime, son numéro de compte est :BCB0013 /7011/01/BF/REF/ Clé RIB/004851 /BF/BF . Ainsi, je réclame que la dite somme estimée à $7120 millions de dollars USD soit virée dans mon compte indiqué ci-dessous. Nom............................................................................................ Adresse e-mail........................................................................... Téléphone .................................................................................. Fax.............................................................................................. Adresse ...................................................................................... Adresse de ma banque.............................................................. Tél/fax de ma banque................................................................ Numero de compte................................................ Code Swift............................................................... Pays/ville..................................................................................... Je crois fermement que ma demande sera soumise immédiatement à votre haute considération et dans l'attente d,une suite favorable veuillez agréer Monsieur le directeur l'___expression de mon plus profond respect. NOM.............. Ma réponse : MON CHER ET TENDRE BASSHIRU Vous avez un sacré toupet d’être aussi direct avec moi, mais ces manières un peu rustres ne sont pas pour me déplaire, jeune chenapan. Vous savez, je vous avoue que je n’ai jamais vraiment cru que si vous m’aviez écrit au départ, c’était parce que vous vouliez que nous soyons simplement bons amis. Mais je m’attendais à ce que vous ameniez la chose de façon un peu plus délicate, tout de même. Ne croyez pas que je sois déçu : dans le fond, c’est vous qui avez raison. Nous sommes au XXIème siècle, que diable, plus au Moyen-Age. L’heure n’est plus aux petits billets doux envoyés discrètement par messager à cheval, invitations au restaurant ou au cinéma et présentations solennelles aux parents. Laissons au passé les préciosités et les bonnes manières ; le futur, c’est l’avenir. Visons droit au but, ne tournons pas autour du pot, n’y allons pas par 4 chemins, ne passons pas par la case départ et ne touchons pas les 20.000 francs (français). Ainsi donc Monsieur Basshiru vous voulez déjà, pour reprendre vos propres termes, que nous nous rendions heureux et que nous fondions une famille. Vous voulez même venir directement chez moi pour "approfondir nos liens". J’aimerais vous dire que je ne suis pas celui que vous croyez et que ma vertu vaut plus que les SEPT MILLIONS CENT VINQT MILLE DE DOLLARDS AMERICAINS des Etats-Unis du nord du continent jadis découvert par Christophe Colomb (et les Vikings avant lui, à ce qu’il paraît) qui nous unissent vous et moi depuis quelques jours. Mais qui crois-je tromper ? Je sais bien que vous ne seriez pas dupe, Basshiru Jubrin. Vous êtes un homme d’action, sûr de son charme, et à qui on ne la fait pas. Vous savez déjà que je suis flatté par vos délicates attentions, et touché de voir que j’ai affaire à un homme respectueux de son partenaire, qui saura "me préparer" pour reprendre vos termes une fois de plus, avant de m’approfondir. Mais trêve de marivaudages, Basshiru Jubrin. Je comprends votre empressement, ayant moi-même pleinement conscience d’être un individu extrêmement désirable, au corps superbe. Mais vous comprenez bien que l’heure n’est pas à la bagatelle. Il y a des millions en jeu, des milliards peut-être. Des US dollars des States, des euros, et qui sait, peut-être même des yen, des pesos, des zlotys, voire un fabuleux trésor de doublons espagnols encore à l’abri des entrailles d’un gallion coulé en des temps immémoriaux par quelque flibustier sans scrupule. Vous voudriez passer à côté de tout ça simplement pour avoir laissé parler nos instincts animaux avant nos intérêts financiers ? Un peu de sérieux, Monsieur Basshiru Jubrin. Calmons nos ardeurs et attelons-nous au noble travail qui nous incombe avant de penser aux choses du sexe. C’est ce que Walt aurait voulu. Oui, je vous l’ai dit la dernière fois, moi je l’appelais "Walt". Et lui m’appelait "mon petit ornithorynque en sucre". Puis nous allions ensemble chasser le kangourou au boomerang dans les plaines du Kansas. C’était le bon temps. Mais à quoi bon nous faire souffrir plus encore en évoquant ainsi les souvenirs des jours heureux où nous étions amis, même s’il est vrai qu’en ce temps-là la vie était plus belle, et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui. J’ai cependant l’impression que vous n’avez pas encore très bien saisi un problème sur lequel j’ai pourtant essayé d’attirer votre attention dans chacune de mes lettres électroniques du courrier internet du futur : avant de pouvoir régler la succession de notre ami commun et néanmoins ingénieur australien Walter Mishmack, il vous faut m’aider de toute urgence concernant le dossier de la veuve Foutounké et de la fortune du défunt Prince Ababacar Octopuce. Les dirigeants de la Banque of Paris rechignent pour le moment à me laisser accéder à la fortune de feu le Prince. C’était un Africain (personne n’est parfait) et ils ont par conséquent besoin de l’accord d’un banquier africain pour autoriser la transaction. Or moi, je ne suis pas africain. Au téléphone encore, je peux à la rigueur faire illusion, ayant perfectionné mon imitation grâce à un visionnage intensif des sketches de Michel Leeb. Mais face à face, la supercherie risque d’être assez vite découverte, soyons lucide. C’est là que VOUS intervenez, Basshiru Jubrin. Vous êtes africain, et vous êtes au courant de toutes ces choses de la banque et de la finance qui nous échappent un peu à nous autres simples mortels. J’ai absolument besoin d’une lettre à en-tête de votre banque et signée de votre main. Il vous suffit de l’écrire, de me la scanner en couleurs (la plus haute résolution possible, svp, sinon ça ne fait pas sérieux) et de me l’envoyer par e-mail (électronique 2.0) en pièce jointe. Dans cette lettre, présentez-vous, et certifiez que vous et moi (Monsieur Enclume) sommes d’excellents amis, que nous avons faits les quatre cents coups ensemble dans notre jeunesse et que maintenant que nous sommes des hommes respectables et honnêtes parvenus à l’âge mûr, nous faisons encore affaire très régulièrement, pour des sommes dépassant l’imagination humaine, sans que notre probité candide, ni à vous ni à moi, n’ait jamais été remise en cause par les autorités. Vous pouvez éventuellement mentionner Walter Mishmack dans la lettre, ça leur fera plaisir de savoir ce qu’il devient, ce cher vieux Walt. Je me charge ensuite de transmettre cette lettre à messieurs Flumieux et M’Pokora. Je pourrai ainsi obtenir la somme, qui devrait nous être bien utile à vous et moi pour couvrir tous les frais liés au traitement de l’affaire Walter Mishmack. Mais de grâce, n’ignorez plus ma demande comme vous l’avez fait jusqu’à présent, Monsieur Basshiru Jubrin. Je sais qu’il est urgent de s’occuper des SEPT MILLIONS CENT VINQT MILLE DE DOLLARDS AMERICAINS que nous a légué Walter dans son infinie mansuétude, et c’est bien pour cela qu’il faut se dépêcher de régler d’abord le problème de la veuve Foutounké. Hâtez-vous, Basshiru Jubrin. Prenez votre plus beau papier à en-tête, votre plus belle plume d’émeu, et écrivez cette lettre. Puis scannez-la. Puis envoyez-la. C’est quand même simple nom d’un petit bonhomme, je ne demande pas la lune. Ces gens-là je vous jure, il faut toujours tout leur répéter trois fois avant qu’ils se décident à se mettre au boulot. Que la Force soit avec vous, mon brave. M. Enclume
Objet : REPONSE URGENTE SVP Jeudi 5 Juin 2008 10h31mn 22s CHER AMI BONJOUR C'est un très grand plaisir pour moi de vous écrire à nouveau , tout d'abord je vous remecie pour votre réponse et je suis très content de traiter avec vous Comme vous l'avez vu dans mon premier message car j'ai été très explicite ,cette somme d'argent existe réellement et . Cela fait 3 ans que je suis à l'étude de ce dossier car j'ai également beaucoup investi , éffectué des voyages pour recueillir certaines informations concernant le défunt client. J'ai établi un plan bien précis par rapport à célà. Je vous expliquerai dès que vous serez d'accord que nous entamions les démarches auprès de la banque. Chere ami vous êtes sans ignorer que forcément nous aurons des petites dépenses que nous effectuerons pour que le transfert soit exécuté , Pour le moment j'ignore le montant mais je suis sûr de celà et vous d'ailleurs vous le savez en tant que homme raisonnable.Je préfère être plus explicite avec vous de peur que nous ne soyons bloqués pendant les démarches et je vous rassure pour ma part de la très bonne collaboration car cette affaire est sans risque si vous suivez exactement mes conseils car je serai votre couverture auprès de la banque. Chere ami cette affaire représente la plus grande opportunité de ma vie et j'attire votre attention à la plus grande discrétion car chez nous dit-on l'argent attire beaucoup d'amis mais aussi des ennemis car je vais blanchir toutes les pistes après le transfert. Evitons d'être bavards. Si vous êtes d'accord contacter moi rapidement pour plus d'informations apelè moi avec cette numero (+XXX XXXXXX) ou par e-mail pour que je vous envoie le formulaire de transfert (texte d'application). Et je vous rasssure qu'il ya aucun danger dans cette affaire suivez tout simplement mes conseils. Bonne soirée. MR BASSHIRU Ma réponse : MON AMI BASSHIRU A MOI, BONJOUR Je suis vraiment bien content d'avoir à nouveau de vos nouvelles et c'est avec une joie sans mélange que je vous réécris à mon tour. A ce point-là de nos relations amicales, si tu permets, j'aimerais bien qu'on se tutoie, d'ailleurs. Les amis comme toi, c'est rare, alors si l'on peut se permettre quelques petites familiarités entre nous, entre "potes" quoi comme on dit, ça me ferait bien plaisir. Je sais que pour certaines personnes, le tutoiement n'est acceptable qu'après coït ; serons-nous aussi "collet-monté" comme on dit, mon cher Basshiru ? Tu es en Afrique, moi en France : qui sait quand un premier coït sera envisageable. Des semaines, des mois peut-être, et c'est sans compter la durée des négociations pour savoir qui fera l'homme. Allons-nous passer des mois à se vouvoyer, Basshiru, simplement parce que dans l’immédiat des milliers de kilomètres séparent nos appendices et orifices respectifs ? Deux amis comme nous ne sont-ils pas au-dessus de cela ? Enfin, c'est comme tu veux. Je ne veux pas te mettre mal à l'aise. Si tu veux, je peux te revouvoyer. Allez, ok, on se revouvoie alors. Mais c'est bien parce que c'est toi. Je suis quand même un petit peu déçu, je dois l'avouer. Votre premier message était effectivement très explicite, là-dessus on ne peut pas dire qu'il y ait tromperie sur la marchandise, et je ne conteste en rien vos propos. Ce n'est pas comme avec certains de ces disques sur lesquels on appose ce logo "Explicit Lyrics", alors qu'en fait ce n'est souvent pas explicite du tout. J'ai beau réécouter "2Pacalypse Now" par exemple, c’est assez cryptique. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je crois qu’on peut se mettre d’accord tous les deux sur le fait que musicalement, c’est du trop pur son East Coast. Mais les paroles, Basshiru, les paroles ! Je prends au hasard "Young Black Male". "We ain't nuttin but some low down dirty niggaz, keep it real nigga". Ca vous paraît explicite à vous ? Que suis-je censé "garder réel" par exemple ? Je ne vois toujours pas où il veut en venir au fond. Alors pour l'explicite, on repassera, merci bien. Mais pas de ces carabistouilles et rodomontades dans votre message, non, le vôtre était vraiment explicite, comme vous le dites, on comprenait très vite où vous vouliez en venir. Bravo. Peu de gens savent encore s'exprimer clairement de nos jours où l'on est souvent tenté, pour faire sérieux, intelligent, à se perdre dans un salmigondis de formules creuses et de digressions absconses alors qu'il suffit parfois de phrases simples et claires pour faire comprendre à quelqu'un qu'il y a une grosse somme d'argent en jeu et qu'il faut se sortir rapidement les doigts du cul si l'on veut sa part du gâteau. Et c'est là que je veux en venir, Basshiru. Votre message était clair, explicite. Mais le mien l'était tout autant, il me semble. En tant qu'ami, il me paraissait normal et respectueux de répondre à votre proposition par un message qui serait tout aussi explicite, lui aussi. Je me souviens avoir mentionné les problèmes liés au dossier de la veuve Foutounké de façon assez explicite. Quelle ne fut pas ma surprise alors de constater que votre réponse n'en faisait aucune mention, comme si mes problèmes ne vous intéressaient absolument pas. Je suis blessé, Basshiru. Est-ce ainsi que l'on traite un ami ? Un presque frère ? En ignorant les graves problèmes liés à la conclusion du dossier de la veuve Foutounké ? Alors que je les avais explicitement évoqués dans mon 1er message ? Mais je vous pardonne. C'est ça aussi, être amis : on se soutient dans les coups durs. Et je comprends, malgré votre pudeur touchante à ce sujet, que le décès tragique de Walter Mishmack est encore trop proche, trop douloureux. Ce n'est pas facile à gérer au quotidien. Il laisse un grand vide dans nos vies à tous. C'est pour ses enfants, surtout, que sa disparition est terrible ; heureusement qu'ils sont morts avec lui dans l'accident, finalement. Walt (je l'appelais "Walt", il m'appelait "mon gros koala en barbapapa", je ne veux pas vous ennuyer avec les détails de notre vie intime, mais c'est pour vous dire qu'entre nous deux, Walt et moi, c'était à la vie, à la mort) était un homme bon, le "meilleur d'entre nous" comme aimait à l'appeler Jacques Chirac, qui avait tendance à le confondre avec Alain Juppé parfois. Avec tout le respect que j'ai pour Jacques, vous savez comme il est, à son âge. La vieillesse est un naufrage, disait De Gaulle. Qui a bien connu Jacques d'ailleurs. Comme quoi, tout est lié, et il n'y a pas de hasard. Vous croyez au hasard, Basshiru ? Moi pas. C'est trop gros. Il y a forcément une force supérieure dans l'univers, qui régit chaque chose et prend en charge toute la logistique et les frais d'entretien, sinon je n'ose même pas imaginer le désordre, le manque d'organisation. Je refuse de croire par exemple que deux individus aussi exceptionnels que vous et moi aient ainsi pu se croiser et faire affaire ensemble par le simple fait du hasard. Ca aurait été deux types ordinaires à la limite, je ne dis pas, mais vous, M. Jubrin, et moi, M. Enclume... L'un des plus éminents banquiers d'Afrique et le gérant de la meilleure quincaillerie de Montargis (sans vouloir me vanter) qui se rencontreraient comme ça, alors qu'il y a une énorme somme d'argent en jeu et qu’ils sont les deux seuls capables de faire les choses bien comme il faut, par pur hasard ? Soyons sérieux un instant, monsieur Basshiru Jubrin, nous ne sommes plus des enfants. L'âge de croire à ces balivernes, ou de se la montrer pour voir qui a la plus longue, est révolu (d'autant plus que, sans chercher à vous flatter, je suis prêt à parier que c'est vous, eu égard à vos origines). Il est temps d'admettre que, si vous avez été placé sur ma route et si j'ai été placé sur la vôtre, le hasard n'y est pour rien. Une puissance supérieure nous a unis par les liens sacrés d'internet pour une cause qui nous dépasse et nous transcende. Cette puissance, nous pouvons l'appeler "DIEU" comme nous le faisions encore hier, nous pouvons l'appeler simplement "Jean-Louis" si le nom de "Dieu" vous paraît trop intimidant ou prétentieux, mais l'évidence est là : pour que Walter Mishmack ne soit pas mort en vain, et par le pouvoir du crâne ancestral, nous détenons la force toute-puissante qui nous permettra de mener les transactions jusqu'à leur conclusion heureuse. Seulement, pour cela, il faut y travailler. Ce n’est pas tous les jours que se présente la plus grosse opportunité de votre vie et de la mienne. Il y a des démarches, des dépenses. Vous êtes un homme raisonnable et fantastique, alors je vais m’efforcer d’être plus explicite. Je vous le disais dans mon 1er message, messieurs Flumieux et M’Pokora semblent soupçonner quelque chose d’irrégulier dans cette procédure de blanchiment d’argent engagée par mes soins et à mes frais pour le compte de Madame Foutounké. Je ne sais pas si vous êtes familier de cette opération que l’on appelle blanchiment d’argent ; cela consiste à faire passer entre les mains de Blancs de l’argent qui vient d’Afrique, afin de lui donner un air plus honnête et sérieux. Manipulé par des traders bien de chez nous, durs à la tache et âpres au gain, l’argent africain perd ce sourire éclatant de grand enfant naïf et paresseux et prend l’aspect respectable qu’on est en droit d’espérer de la part de quelque chose que l’on souhaite échanger contre des biens ou des services. N’y voyez aucune condescendance, j’admire beaucoup le fait d’avoir le rythme dans la peau et d’être fort en sport, mais reconnaissez que quand je vais acheter mon pain, la boulangère ne va pas me le donner gratuitement simplement si je danse le zouk ou que je gagne la coupe du monde. Ma boulangère est une femme charmante, accorte et clitoridienne, mais elle est avant tout une femme comme vous et moi : elle veut de l’ARGENT. Mais ce n’est pas à vous, un banquier respecté dans toute l’Afrique, que je vais apprendre la finance. Il y a de l’argent, la veuve Foutounké ne peut pas l’obtenir sans aide, je veux cet argent, vous voulez cet argent, et c’est bien naturel, ça n’a rien de sale ou répréhensible, c’est aussi pur et beau que notre amitié, ou ce qui se passe entre la boulangère et moi dans son arrière-boutique (ma femme n'est pas obligé d'être au courant, vous savez comme ces choses-là peuvent attirer autant d'ennemis que d'amis, aussi j'attire votre attention sur l'importance de la discrétion). J’ai commencé à lui fournir mon aide, tout comme je suis prêt à vous fournir mon aide à votre tour, mais dans l’immédiat, j’ai besoin de l’appui d’un homme d’affaire africain surpuissant comme vous. C’est vraiment très simple : il suffirait en fait que vous m’envoyiez une lettre officielle à en-tête de votre banque, dans laquelle vous vous présenteriez, et y attesteriez de notre qualité d’associés. Quelque chose comme "Moi, Basshiru Jubrin, grand banquier d’Afrique, certifie de l’honnêteté de mon ami M. Enclume, avec qui je fais affaire depuis de nombreuses années sans jamais avoir eu à me plaindre de quoi que ce soit à son sujet ni avoir été incommodé par sa pilosité ou son haleine". N’hésitez pas à y ajouter une ou deux anecdotes piquantes sur notre passé commun d’hommes d’affaires aventureux, rusés et indestructibles, comme le fameux coup du Trésor de la Crique des Pirates (Bibliothèque Verte, n° 1664) ou l’énigme du Prix de la Luxure (vidéo Marc Dorcel, 1998 ). Il suffira ensuite de scanner votre lettre et de l’expédier à mon adresse e-mail. Avec ça, je garantis que la direction de la Banque of Paris ne fera plus de difficultés. Une fois cette formalité accomplie, l’argent de la veuve Foutounké me permettra de vous aider au mieux à veiller à ce que les dernières volontés de Walter Mishmack soient respectées, car je sais que le plan que vous avez mis au point va nécessiter du temps et des frais pour être mené à bien. Paix et prospérité à vous mon ami, j’attends de vos nouvelles en trépignant d’impatience. M. Enclume
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