Les forums / [Interview] Jarbinet - Vos questions

Publication de l'interview de Philippe, qui reprend en partie ses réponses sur le forum.

>>Philippe Jarbinet avait écrit: >>Bonjour Pierig, >>Je réponds à vos deux questions. >> >>1- Airborne 44 a reçu de bonnes critiques (et méritées). Le public a-t-il été au rendez-vous ? >>Réponse: Oui, le public a très bien suivi. Mais alors là, très bien ! Ca me réconcilie avec le métier :-) >> >>2- Dans Airborne 44, vous faites coexister des faits peu connus du grand public avec d’autres malheureusement bien connus. Ainsi, un "GI’s d’origine allemande côtoie un Malgré nous (ces frontaliers engagés de force dans l’armée allemande) avec deux enfants juifs en fuite. En concentrant de la sorte bon nombre de petits et grands faits de la guerre en un même lieu, ne craigniez-vous pas de donner un petit côté "artificiel" ou "arrangé" au récit ? >>Réponse: Ce n'est pas une crainte mais simplement une nécessité narrative. En 2 x 46 planches, il est difficile de créer une histoire riche en évitant certains écueils. C'est une question de choix. Les lecteurs sont rarement au courant que cette histoire devait originellement compter deux albums de 54 planches, soit 108, donc 16 de plus que les 92 publiées. Ce n'est pas négligeable et cela explique, en partie, le manque de fluidité dans la rencontres entre les personnages. En même temps, la contrainte oblige à faire des choix, ce qui n'est jamais mauvais. Le résultat escompté au départ peut n'être pas à la hauteur de nos espérances une fois le travail terminé mais c'est un risque à courir. >> >>Pour la deuxième question, je sais pas si je me fais bien comprendre ... >>Réponse: j'espère avoir compris et avoir répondu de façon judicieuse :-) >> Merci pour vos réponses ... qui amènent d'ailleurs à poser une autre question ... pour quelle raison avoir abandonné le 54 planches ? Contrainte de l'éditeur? choix personnel?

S'agissant de l'une des rares séries de la collection Vécu encore en exercice, est-ce que Mémoire de cendres" va continuer sans problème ? Réponse: Mémoire de Cendres s'est conclu avec le tome 10. Il faut noter que c'est une des rares séries de Vécu qui a trouvé sa conclusion. Il faut savoir passer à autre chose même si cette série reste chère à mon coeur.

Où en est-il de son nouveau projet, qui devait avoir pour cadre la Normandie lors du débarquement ? Réponse: j'en suis à la planche 31 du tome 1 du prochain diptyque. Il s'est rendu en Normandie dans l'optique de ce projet. Que lui apporte ce type de démarche ? Réponse: l'Ardenne, j'y suis né. Je la connais par coeur. Ce n'était donc pas difficile de la dessiner, même en hiver. La Normandie, je connaissais moins bien. Je m'y suis rendu deux fois, une en hiver par mauvais temps pour saisir la lumière sur Omaha Beach dans les conditions du 6 juin 44 (épouvantables, pour mémoire) et une autre fois en été, pendant une semaine, pour illustrer la partie "bataille dans le bocage". Je me suis rendu compte que la Normandie, à 10 km dans les terres, est exactement semblable aux Ardennes: chênes, haies, reliefs semi-accidentés. J'ai parcouru chaque endroit où mon histoire se déroulera. Je peux l'affirmer car j'avais mon découpage complet sous les yeux. Un Normand ne décèlera aucune différence avec ce qu'il connaît de son pays. Pour moi, c'est capital et c'est ce qui fait le sel de ce métier passionnant. Est-ce que la suite de Sandy Eastern sortira un jour ? Je crois savoir que le tome 2 est en fait fini depuis belle lurette mais n'a jamais été publié. Réponse: on m'a proposé la chose mais j'ai refusé. J'ai trop évolué depuis lors. Je devrais justifier la différence de dessin entre 1993 et 2010. De plus, cela se serait fait sous forme d'un album en ligne, ce dont je ne suis pas très fan. Avec Sam Bracken, il s'est éloigné de son univers habituel pour créer une série d'action musclée. Etait-ce pour lui une manière de prouver qu'il était capable d'autre chose ? Réponse: mon univers de prédilection, C'EST le contemporain. Le problème à l'époque, c'était de convaincre mon éditeur que c'est bien le cas. Ce ne fut pas facile mais Sam Bracken était effectivement une tentative (qu'on ne m'a pas permis d'achever) pour prouver que je pouvais tout dessiner. J'ai voulu publier le tome 4 dont le scénario était presque bouclé mais ce fut impossible. Méventes, prix de ventes trop élevé, ... Allez savoir pourquoi un projet échoue...

Bonjour Pierig, Je réponds à vos deux questions. 1- Airborne 44 a reçu de bonnes critiques (et méritées). Le public a-t-il été au rendez-vous ? Réponse: Oui, le public a très bien suivi. Mais alors là, très bien ! Ca me réconcilie avec le métier :-) 2- Dans Airborne 44, vous faites coexister des faits peu connus du grand public avec d’autres malheureusement bien connus. Ainsi, un "GI’s d’origine allemande côtoie un Malgré nous (ces frontaliers engagés de force dans l’armée allemande) avec deux enfants juifs en fuite. En concentrant de la sorte bon nombre de petits et grands faits de la guerre en un même lieu, ne craigniez-vous pas de donner un petit côté "artificiel" ou "arrangé" au récit ? Réponse: Ce n'est pas une crainte mais simplement une nécessité narrative. En 2 x 46 planches, il est difficile de créer une histoire riche en évitant certains écueils. C'est une question de choix. Les lecteurs sont rarement au courant que cette histoire devait originellement compter deux albums de 54 planches, soit 108, donc 16 de plus que les 92 publiées. Ce n'est pas négligeable et cela explique, en partie, le manque de fluidité dans la rencontres entre les personnages. En même temps, la contrainte oblige à faire des choix, ce qui n'est jamais mauvais. Le résultat escompté au départ peut n'être pas à la hauteur de nos espérances une fois le travail terminé mais c'est un risque à courir. Pour la deuxième question, je sais pas si je me fais bien comprendre ... Réponse: j'espère avoir compris et avoir répondu de façon judicieuse :-)

Airborne 44 a reçu de bonnes critiques (et méritées). Le public a-t-il été au rendez-vous ? Dans Airborne 44, vous faites coexister des faits peu connus du grand public avec d’autres malheureusement bien connus. Ainsi, un "GI’s d’origine allemande côtoie un Malgré nous (ces frontaliers engagés de force dans l’armée allemande) avec deux enfants juifs en fuite. En concentrant de la sorte bon nombre de petits et grands faits de la guerre en un même lieu, ne craigniez-vous pas de donner un petit côté "artificiel" ou "arrangé" au récit ? Pour la deuxième question, je sais pas si je me fais bien comprendre ...

Où en est-il de son nouveau projet, qui devait avoir pour cadre la Normandie lors du débarquement ? Il s'est rendu en Normandie dans l'optique de ce projet. Que lui apporte ce type de démarche ? Est-ce que la suite de Sandy Eastern sortira un jour ? Je crois savoir que le tome 2 est en fait fini depuis belle lurette mais n'a jamais été publié. Avec Sam Bracken, il s'est éloigné de son univers habituel pour créer une série d'action musclée. Etait-ce pour lui une manière de prouver qu'il était capable d'autre chose ?

S'agissant de l'une des rares séries de la collection Vécu encore en exercice, est-ce que Mémoire de cendres va continuer sans problème ?

L'auteur de Airborne 44 (entre autres) a accepté de répondre à nos questions. Vous avez jusqu'au dimanche 28 novembre au soir.