Auteurs et autrices / Interview de Georges Van Linthout
Interview rock'n'roll d'un auteur liègeois à multiples facettes.
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Me décrire ? Je suis auteur de BD, dessinateur et scénariste. Ça dure depuis plus de 25 ans. On peut dire que jusqu’à présent, j’ai eu une production assez variée. Dans la BD, il y a tellement de choses qui m’intéressent que je ne veux me fermer aucune porte. Actuellement, je travaille plus volontiers des romans BD en noir et blanc. C’est dans ce type de récit, de format que je me sens plus à l’aise. J’ai toujours voulu travailler en noir et blanc, il fallait d’abord que je fasse mes preuves, que les éditeurs soient intéressés. C’est un long travail. C’est de la BD peut-être un peu plus compliquée à proposer… Quoique. Le polar est un type de récit qui m’a toujours passionné, mais, quel que soit le genre, je privilégie toujours l’atmosphère.
En termes de vie privée, j’ai 4 enfants et deux petits enfants. Mon fils aîné, Benjamin est devenu un de mes scénaristes pour mon plus grand bonheur.
Que dessiniez-vous dans les marges de vos cahiers de cours ?
Ce que je voyais à la télé ou dans le journal de Tintin, le journal de Spirou, Astérix et Obélix, Michel Vaillant, plein de trucs. Ça m’a parfois valu des problèmes quand des feuilles d’examen étaient remplies de dessins. Je me souviens notamment d’un dessin que j’avais fait après avoir vu Joël Robert, héros national de moto cross de l’époque, dessiné par Jean Graton. J’avais donc fait ce dessin après l’avoir mémorisé complètement chez moi. Le problème est que je l’avais fait au lieu de répondre à l’examen de calcul ou je ne sais quoi. Ça a été moyennement apprécié par l’instituteur. Moi, j’étais très fier de mon dessin. Cet instituteur m’a d’ailleurs toujours encouragé à dessiner … mais pas sur mes feuilles d’examens. Pendant les week-ends, je remplissais des cahiers entiers de bandes dessinées. Je les ai toujours gardés. C’étaient les aventures de Jean et sa bande ! Tout un programme !
Lou Smog est votre première série. Avec le recul, comment jugez-vous cette première incursion dans le monde de l’édition ? Songez-vous encore offrir quelques aventures à ce personnage ?
J’ai toujours gardé un faible pour cette série. Je la réalisais seul, dessin et scénario. C’est vraiment mon personnage. Evidemment, quand je vois les dessins, je vois les défauts, mais peu importe, je reste attaché à cette série. D’ailleurs c’est encore une série qui m’est énormément demandée partout en dédicace et pas seulement par des vieux lecteurs, loin s’en faut. On me demande encore quand sortira un nouvel album. Après 16 ans d’interruption, c’est assez étonnant. Tous les albums sont réédités avec de nouvelles couvertures en Flandre. Je suis toujours très identifié à cette série par les lecteurs. Quand la série a été arrêtée, je ne l’ai pas beaucoup défendue, je suis parti sur autre chose. C’était peut-être un tort, je ne sais pas. Si j’avais continué, il y a probablement beaucoup d’autres choses que je n’aurais pas faites. C’est un personnage qui aurait pu continuer plus qu’honnêtement une carrière. C’est sûr que ça m’amuserait de refaire un ou deux albums de Lou Smog. Ça ne serait plus tout à fait la même chose, mais l’esprit resterait. Ce que j’ai remarqué, c’est que quand je redessine le personnage, je reproduis les mêmes erreurs ou les mêmes maladresses qu’à l’époque. Donc, pour le reprendre, je passerais d’abord par une phase de remise en forme !
Vous avez collaboré avec François Walthéry en dessinant les décors de quelques Natacha. Ce genre de travail n’est-il pas frustrant ? Jamais envie de croquer la belle hôtesse ?
Pas du tout frustrant. C’était particulier pour moi de travailler sur Natacha. Une sorte de bénédiction de la part de Walthéry qui me laissait dessiner sur cette série tout de même un peu mythique. Quand j’étais encore gamin, François travaillait déjà chez Peyo, je le regardais avec envie, il venait à la maison, me dessinait des Schtroumpfs, donc j’ai été flatté de bosser avec lui des années plus tard. Je ne dessine pas comme lui, il est beaucoup plus instinctif que moi. Il dessine très bien les femmes, moi j’ai plus de mal à les animer. Je suis, surtout à l’époque, beaucoup plus « ligne claire », lui vient de chez Peyo. Néanmoins, j’ai réussi à m’adapter. Ça m’a un peu décoincé, surtout dans les esquisses. J’y suis allé plus franchement. Parfois il fallait réaliser quelques prouesses, par exemple lorsqu’il place ses personnages dans un avion, il ne s’occupe pas trop de la perspective, il voit ça plutôt sous la forme d’une belle composition. Moi, je dois dessiner l’avion autour des personnages… L’avion, lui il doit être juste ! C’est parfois un peu compliqué, surtout que je n’aime déjà pas la perspective, mais quand il faut la manipuler pour lui donner des faux airs de justesse, bonjour l’ambiance. Et le plus surprenant, c’est que ça fonctionne. François vient placer un ou deux petits machins ici et là, et hop ! Tout devient cohérent. Malgré tout, sous des airs de spontanéité, son dessin est très travaillé, très réfléchi. J’adore regarder ses crayonnés qui sont magnifiques. En fait, ça a été une manière pour moi de réaliser un peu le rêve que j’avais de travailler en studio comme ça se faisait auparavant.
Techniquement, comment se passe ce genre de collaboration ? A quel point d’avancement receviez-vous les planches ?
Je recevais le plus souvent des crayonnés sur format A4 ou alors des mises en place rapides sur la planche. Avec ça je démarrais mes décors. Il avait déjà esquissé des personnages, il me suffisait de lui laisser la place avec un peu d’espace pour qu’il puisse placer ses personnages sans trop de contraintes et ensuite faire les raccords. Le plus souvent, j’encrais mes décors avant même qu’il place les personnages. Il met toujours une petite touche finale, des petites textures « à la Walthéry », ça crée le lien entre les deux styles. J’ai travaillé sur des albums assez techniques, avions, aéroports, trains… Ce n’est pas le genre de décor que l’on s’impose si on écrit ses propres scénarios. Là, il fallait bien le faire, et j’ai beaucoup aimé et appris. François fournit aussi énormément de documentation, c’est pratique.
Avec Falkenberg, vous explorez une époque trouble de l’histoire mondiale. Comment êtes-vous arrivé sur cette série ? Vous a-t-elle été proposée ou, au contraire, est-ce vous qui en avez eu l’idée ?
Cette série m’a été proposée par Yves Leclercq. À l’époque, il était antiquaire. Je passais régulièrement à son magasin. Nous nous connaissons depuis plus de 35 ans. Il m’a dit qu’il avait une idée d’histoire qu’il voulait me proposer. L’histoire m’a plu, on a démarré. Réaliser une BD « d’époque » m’intéressait, ça me changeait de Lou Smog. J’aime bien le changement. J’ai adoré travailler sur les deux premiers albums pour lesquels nous sommes allés en repérage sur place. Tous les décors sont réels, je les ai visités, photographiés, arpentés. Les deux premiers albums tels que nous les avions conçus étaient plutôt destinés à être réalisés en un seul tome sous forme de one-shot. L’éditeur préférait que nous en fassions une série.
La documentation devient-elle plus importante pour illustrer correctement ce genre de série ? Comment créez-vous vos décors ? L’arrivée et la généralisation d’internet ont-elles modifié l’approche de cet aspect du métier ?
La documentation a toujours été très importante. Dans ce genre de récit, elle est primordiale. J’ai eu beaucoup de difficultés à trouver de la documentation détaillée sur les uniformes allemands de la première guerre mondiale. A l’époque, je n’étais pas encore sur internet. On n’utilisait pas encore ce support. J’ai donc dû demander à des musées allemands, des connaissances, etc. Sinon, tout faisait farine au moulin. Francis Carin (Victor Sackville), m’a prêté de la documentation, par exemple. Actuellement, plutôt que les livres ou les revues, c’est vrai que la première source de documentation est internet. Le risque est que ça devienne un peu obsessionnel. Il faut aussi savoir se passer des photos. On fait de la BD, il faut garder une certaine liberté. La documentation doit rester un outil, elle ne doit pas conditionner la BD.
Pourriez-vous nous dire un mot à propos de "Jenny", un album vendu en 1995 au profit d’enfants en difficulté ? Peut-on encore se le procurer ?
C’est au départ quelqu’un qui m’a montré un vieux scénario de Hubinon. Un conte de Noël. Il aurait voulu que je le réalise en BD. Le scénario n’était pas assez étoffé pour en faire un album. Cette personne m’a alors parlé d’une histoire qui s’était passée pendant la bataille des Ardennes, en fait, tout le début de l’histoire est vrai. Il avait écrit un synopsis que nous avons découpé.
A l’époque, je sortais de Lou Smog, ça me laissait du temps libre et j’en ai profité pour faire quelques essais. J’ai, comme d’habitude, enrôlé mes deux complices, Didgé et Stibane. De mon côté, je suis parti en repérage aux Etats-Unis ! En fait de repérage, c’était surtout un prétexte pour aller se balader. C’était l’hiver, un hiver très rigoureux, j’ai même dessiné dehors par -33°. On avait des voyages à l’œil avec la TWA. On leur faisait des petits dessins et ils nous filaient des billets en business place. Donc encore une fois j’ai enrôlé mes deux complices pour un second voyage. On était également accompagnés de François Walthéry et Serge Ernst. Nous sommes donc repartis à Chicago faire la fête !!! Quand l’album est sorti, nous avons pensé à en faire profiter des associations d’aide aux enfants. On était en plein dans les affaires Julie et Mélissa (ndlr : Julie et Mélissa sont deux enfants qui comptent parmi les victimes du pédophile et assassin Marc Dutroux, leur disparition avait ému toute la Belgique et la découverte de leurs corps a à jamais marqué toute une génération belge), il y avait eu Marc et Corinne. Nous, on ne s’est pas trop occupés de ça. On a juste donné carte blanche à l’éditeur. Pour se procurer l’album il y a deux possibilités : soit on le trouve d’occasion, soit on me le demande, j’en ai encore à la maison.
On dit du Liégeois qu’il a aussi grande gueule que grand cœur. Vous confirmez ?
On dit à peu près la même chose de tous les gens qu’on veut identifier à une région. J’en connais peu qui se qualifieraient de couilles-molles et sans cœur ! Le liégeois est multiple. Je ne me sens pas trop d’affinités avec un bourgmestre qui va s’exhiber à Secret Story, ni aux concurrents qui selon lui représentent si bien les liégeois. Je n’ai à peu près rien à foutre du foot et du Standard (ndlr : club de football emblématique de la ville de Liège). J’ai des affinités avec certains liégeois comme j’en ai avec des gens du Sud-ouest de la France ou de Catalogne. En revanche, si je ne vivais plus à Liège, le parler me manquerait, les expressions, l’accent. Il y a à Liège un côté méridional qui me convient très bien, ainsi qu’un côté convivial que j’aime bien. Je trouve que beaucoup d’Italiens sont très wallons, ça me plaît. Pour ce qui me concerne, la définition que vous donnez pourrait certainement convenir... En partie.
Les auteurs liégeois sont nombreux dans le microcosme de la bande dessinée. Vous voyez-vous régulièrement ?
On se connaît, mais il y a des dessinateurs liégeois que je vois plus en festival en France qu’ici à Liège. Il y en a que je vois beaucoup plus régulièrement que d’autres. Notre métier est un métier de solitaire, on se voit surtout en dehors du boulot. Il y a, bien sûr, François Walthéry que je vois pratiquement tous les jours. Il passe à la maison dire bonjour presque tous les jours vers 18 heures. C’est l’occasion de parler du métier, de bd qui sortent, de Tillieux, des anciens qui ont disparu, des nouveaux, mais aussi de la vie en général, de films, de musique... C’est malgré tout un microcosme et on est toujours content de se rencontrer. Ça arrive qu’on se rencontre à la FNAC par hasard, ça ressemble alors à un festival BD improvisé où on ne dédicacerait pas. En fait, je vois toujours les mêmes : Didgé, Pierret, Carin, Marc-Renier, Batem (un peu moins souvent), Peral qui habite pas loin de chez moi, Vink... Mais, à la limite, je vois plus souvent F’murrrr qui passe à la maison quand il est chez Walthéry, que pas mal d’auteurs liégeois. Marc-Renier, Batem, Stibane et moi étions dans la même classe à Saint-Luc.
Vous collaborez ensuite à nouveau avec Stibane, votre frère jumeau, sur Les Enquêtes Scapola. La série a-t-elle rencontré le succès escompté ? Si vous deviez la recommencer, vous y prendriez-vous différemment ?
La série a été arrêtée parce que tout simplement, Casterman ne souhaitait pas continuer à éditer de la BD tout public « type Spirou ». Quand cette « collection » : Nouvelles têtes, fortes têtes a été lancée chez Casterman, on a eu droit aux levées de boucliers d’auteurs comme Schuiten, Geluck et d’autres, qui ne voulaient pas de ça. Tout n’était pourtant pas à jeter, mais bon. D’un autre côté, l’équipe commerciale a totalement boycotté ces albums à la sortie. C’est la direction des ventes elle-même qui me l’a dit longtemps après. Pour eux, indépendamment de la qualité, ces BD ne devaient pas faire partie du catalogue Casterman. Pour ce qui me concerne, j’ai tout de suite pensé et dit que c’était complètement casse-gueule de sortir 11 nouveautés ensemble. L’avenir a prouvé que j’avais raison.
Scapola a quand même « tenu » trois albums. Je trouve que la série était bonne. A cette époque, les intrigues religieuses n’étaient pas à la mode. J’ai écrit ces intrigues comme de vrais polars. Elles auraient pu être adaptées à une série réaliste. J’y ai ajouté de l’humour parce que j’aime ça. Je voulais également que chaque album traite de plusieurs intrigues. L’idée du clonage du Christ que j’avais développée a d’ailleurs été reprise par Didier Van Cauwelaert des années après. Il a beau dire qu’il est le premier à y avoir pensé, je l’ai fait avant, mais je sais qu’un évêque argentin avait évoqué l’idée de cloner le Christ à partir du Saint Suaire ! Van Cauwelaert a aussi écrit une série télé qui mettait en scène un prêtre et une enquêtrice, des années après Scapola, Il avait peut-être lu Scapola ! Cette BD nous est encore demandée très souvent en dédicace. On devrait peut-être la reproposer ailleurs. Si je devais la recommencer, ça serait un peu différent, mais surtout parce que les années ont passé. La grosse différence est que je la proposerais à une autre maison d’édition plus « branchée » sur ce type de BD.
C’est à cette occasion une des rares fois où votre tâche se limite à la création des scénarios. Pourquoi, alors que vous êtes manifestement capable de créer des histoires originales, vous associez-vous si souvent avec des scénaristes ?
Par manque de temps. Mais j’ai de plus en plus envie de m’y remettre. L’avantage quand on travaille sur des scénarios d’un autre, c’est qu’on aborde des domaines différents, on ne se sert pas forcément la soupe. La frustration est qu’on nourrit le fantasme d’un autre en laissant un peu les siens au placard. Je ne travaille pas non plus sur des histoires qui ne me correspondent pas. Il y a forcément plus que des affinités entre mes scénaristes et moi.
Votre gémellité a-t-elle joué un rôle dans le fait d’avoir illustré Twins ? Avez-vous eu l’occasion d’apporter certains éléments au scénario ?
Oui, ça a joué un rôle évident. Il y a des détails que j’ai apportés au scénario, comme l’inversion de la souris de l’ordinateur. Mon frère travaille comme ça avec sa souris. Il la met à gauche, à l’envers. Pour faire partir le curseur à droite, il dirige donc la souris à gauche et inversement. Avec la tablette graphique en revanche, il travaille normalement. Si j’avais écrit le scénario moi-même, seul, il aurait certainement été différent.
Quand j’ai commencé Twins, j’écrivais en plus le scénario sur le clonage ! Il n’y a pas de hasard !
Avec le recul, vous ne croyez pas que le style que vous avez depuis employé sur « sur les Quais » et « Braquages … » aurait mieux convenu à cette série que votre belle mais froide ligne claire ?
Je ne sais pas. C’est fait, basta. Le graphisme noir et blanc nous aurait immanquablement amené un récit et une ambiance plus noirs, plus glauques. En y pensant, peut-être que ça aurait été intéressant. Ce serait bien de ne pas limiter ce type de dessin au one-shot.
Vient ensuite La Nuit du Lièvre. Votre première incursion dans le noir et blanc, si je ne m’abuse.
Oui, je voulais réaliser une BD en noir et blanc depuis des années. Je pensais qu’il était temps d’aller explorer d’autres choses. Je sortais du Lombard en assez mauvais termes avec l’éditeur de l’époque, c’était l’occasion. Il se fait que, de mon côté, j’avais dessiné des planches qui se passaient dans mon village de Cheratte et que, de son côté, Leclercq scénarisait une BD qui se passait dans les mêmes décors. Nous venons du même village. C’est donc naturellement que nous avons décidé de réaliser une BD sur base de son scénario avec mes dessins. Delcourt a été l’éditeur qui m’a fait confiance. Cette BD m’a ouvert les portes du roman que je poussais depuis un moment.
Vous revenez avec ce récit dans un univers américain des années 50, un univers déjà exploré au début de votre carrière avec Lou Smog. Cette période et cet univers vous attirent naturellement ou est-ce le hasard ?
J’aime beaucoup cette période, j’ai des sommes de documentation. Ce sont les années qui ont vu la naissance du rock’n’roll que j’écoute. Les voitures étaient belles. C’est un peu une nostalgie de ce que je n’ai pas connu. Je suis né en 1958. Quand j’ai dessiné Gene Vincent, j’ai encore renoué avec cette époque. Je m’y sens plus à l’aise que dans l’esthétique actuelle.
Mais ce qui prime dans mes choix, ça reste l’histoire. La Nuit du Lièvre aurait pu se passer à n’importe quelle époque.
La question « vache » : avec Caméra café, vous n’aviez pas le sentiment de faire du « pur commercial » ? Que diriez-vous au lecteur pour défendre cette série ?
Réponse à la première question : Non.
Réponse à la deuxième question : Rien.
Je développe quand même un tout petit peu :
Je n’ai pas à défendre quoique ce soit, et surtout pas à justifier mes choix. Je suis dessinateur, le dessin est mon métier, et la BD plus singulièrement. Il se fait que Caméra café a été un énorme succès. Personne ne s’y attendait, et moi le dernier. Il y a des auteurs de BD qui deviennent directeurs de collection, qui sont profs ou rédac’chefs... Moi, je fais de la BD. Vous savez, il y a des gens qui passent leur vie à faire un métier qu’ils détestent, moi j’ai la chance de pouvoir dessiner et d’en vivre. L’essentiel est là. Il y a d’autres choses que j’ai faites pour l’argent. Et alors ? L’idée que l’auteur ou « l’artiste » doive se nourrir de cailloux et de courants d’air me paraît assez n’importe quoi. A partir de là, on pourrait reprocher à un employé de bureau de travailler pour gagner de l’argent plutôt que de vivre en jouant du basson comme il en rêvait quand il était petit.
Quelle fut l’implication des créateurs de la série télévisée dans la conception de la bande dessinée ?
Nos scénarios devaient être validés par Bruno Solo essentiellement. Ça se passait très simplement. Nous étions tenus d’écrire des scénarios originaux et de respecter la bible des personnages.
Puis vient Conquistador, à l’univers on ne peut plus bluesy. Lui-même suivi d’un album consacré à Gene Vincent. S’agit-il également de votre propre univers musical ?
Bien sûr, et de manière quasi exclusive avec le rock’n’roll ! J’écoute cette musique et la joue (mal) depuis mon adolescence. Les choses se font par le hasard des rencontres. Leclercq est, je le rappelle, un ami depuis plus de 35 ans, nous jouions dans le même groupe de rock. Conquistador était une sorte de rêve commun après avoir réalisé ensemble La Nuit du Lièvre. Il se fait que notre éditeur était demandeur également. Conquistador a vraiment été le déclic pour moi, encore plus que La nuit du Lièvre. Je parle du point de vue graphique. Ces deux albums sont parmi ceux que je suis le plus fier d’avoir réalisés. "Gene Vincent" est arrivé après. J’ai rencontré Rodolphe à Angoulême, il avait envie de cette biographie. On en a discuté en mangeant, et 15 jours après je l’ai rappelé. Nous sommes devenus très amis et c’est ça, entre autres choses, qui me motive à continuer à bosser avec lui. Je ne conçois pas le travail avec quelqu’un que je n’aurais pas de plaisir à voir ou avec qui je n’irais pas boire un verre, manger un morceau.
Quand on dessine les planches d’un album de ce genre, on le fait en musique ? C’était quoi, les galettes qui tournaient dans le lecteur CD ? Est-ce que la musique influence le trait ?
J’écoute un peu plus de musique quand je dessine ce genre d’album, mais ce n’est pas indispensable. Je la connais très bien. Quand j’écoute de la musique c’est du blues et du rock’n’roll, je n’ai rien eu à changer. Pour Gene Vincent, , j’ai peut-être plus écouté son répertoire, notamment quand je le dessinais en concert... Question de mise en condition. Je ne pense pas que la musique influence le trait. Elle influence l’atmosphère que je mets dans le récit.
Vous collaborez à nouveau avec Rodolphe pour l’adaptation de Sur les quais. Aviez-vous lu ce roman avant de l’illustrer ?
Je ne l’avais jamais lu avant de savoir que j’allais l’adapter. J’avais vu le film il y a plusieurs décennies. Je savais que le livre était un peu différent du film, je voulais savoir ce qui différait. J’ai donc évidemment lu le livre. J’ai ensuite revu le film plusieurs fois. Je ne concevrais pas une adaptation sans lire le livre et effectuer une recherche sur le sujet. J’ai lu tout ce que je trouvais sur Bud Schulberg, sur ses reportages, j’ai lu ses nouvelles, d’autres romans. Chaque album me mène dans un univers que je décortique et dont je m’imprègne. Ça me sert à placer l’ambiance. J’ai presque serré la main de Marlon Brando ! Je m’explique : Marlon Brando a serré la main de Bud Schulberg, qui a serré la main de son agent, et j’ai serré la main de cet agent !!! Je suis à deux poignées de main de Marlon Brando ! Elle est pas belle, la vie ?
C’est également votre grand retour au noir et blanc. A titre personnel, je trouve que vous excellez dans ce domaine. Vos décors, mais aussi l’esprit et l’ambiance qui habitent ces récits y gagnent en caractère. Allez-vous continuer dans cette voie ou le choix de la couleur se fera au coup par coup, en fonction du scénario proposé ?
C’est ce graphisme que je préfère. Je privilégie toujours l’atmosphère. Le noir et blanc est pour moi le meilleur moyen de placer une atmosphère. Je limite les moyens, pas d’encre, pas de couleur et j’essaie d’aller le plus loin possible avec ces moyens. La couleur ne pourra venir que dans le même esprit, par petites touches. Pour l’instant, je travaille le noir et blanc, surtout le lavis et crayon. C’est une recherche permanente qui me ravit et me rend heureux. J’ai toujours voulu travailler en noir et blanc, l’occasion ne m’en a été donnée que depuis La Nuit du Lièvre.
L’album qui m’a donné le goût du roman noir et blanc était Silence de Comès, mais je voulais autre chose que de l’encre et des aplats noirs. Il me fallait plus de nuances. Ces choix sont parfois difficiles à imposer à des éditeurs parce que la partie commerciale des albums noir et blanc est de leur point de vue plus difficile. Maintenant, après quelques albums, ce travail est apprécié, et j’enfonce le clou. Je sais que c’est cette partie de mon travail qui est la plus personnelle, c’est vraiment moi. Je pense que ça se sent. En dédicace, je m’en rends compte très souvent. Les lecteurs accrochent de plus en plus. Votre remarque le prouve également, j’en suis très heureux. C’est toujours très valorisant de rencontrer l’approbation des lecteurs.
Vous imagineriez-vous collaborer avec Rodolphe sur une série plus longue ?
Il n’en est pas question pour l’instant. Nous préférons le roman en one-shot. Ça lui permet aussi d’aborder ce genre, ce qu’il fait plus rarement. Nous travaillons actuellement sur un roman de 180 pages pour Vents d’ouest. Il y sera encore question de musique, mais pas uniquement. C’est en noir et blanc, dans la suite logique de ce que j’ai fait depuis quelques années.
Cette année est paru Braquages et Bras Cassés, avec un certain Ben Fisher au scénario. Fier du fiston ?
Plus que fier. Son scénario est impeccable. Il a choisi une technique de narration très difficile à maîtriser et l’a totalement assurée. Je me suis fait la réflexion que certains scénaristes qui ont 30 ans de métier font moins bien que lui. Il m’a offert la BD que j’attendais et m’a permis de renouer avec le polar. Ça a été un travail de longue haleine. Il a suivi le travail jusqu’à la fin. On a fait des relectures tout au long de l’élaboration de la BD. Il ne fallait rien laisser au hasard. Là, on prépare un nouveau projet différent, mais encore plein de bonnes ambiances.
Braquages est à mettre au même niveau que Conquistador et La Nuit du Lièvre dans mes fiertés. Cependant, il y a le petit plus de l’avoir réalisé avec mon fils. Ça c’est irremplaçable.
Quelles sont les différences les plus remarquables entre le fait de travailler en famille et celui de travailler avec un scénariste moins proche ? N’est-ce pas plus difficile d’avoir un œil critique lorsque l’on connaît de manière plus personnelle l’auteur ?
Je craignais que ça soit difficile. Mais il se fait que lorsque nous travaillons ensemble, assez naturellement, je ne suis plus son père et il n’est plus mon fils. Quand il a une remarque à faire, il la fait et moi de même. Je sais qu’il craignait que je « prenne » son scénario parce que c’était lui qui l’avait écrit. Ce problème a été vite réglé. Je n’aurais pas travaillé sur un scénario qui ne me plaisait pas, et je n’ai pas le pouvoir de l’imposer, lui, avec un scénario qui n’intéresserait pas un éditeur. Nous avons des univers assez proches, musicaux et graphiques. Des centres d’intérêt qui se rejoignent et il baigne dans la BD depuis qu’il est tout petit. Lui, il amène un regard plus jeune, un autre vocabulaire, d’autres références. Quand il m’a proposé ce scénario, l’idée m’a tout de suite séduit. Nous avons eu de longues discussions sur la forme à donner au scénario. On s’est beaucoup questionné. La grosse différence quand je travaille avec lui, c’est que si l’album se faisait dégommer à la sortie, ça me ferait doublement mal. Là, j’avais confiance et j’ai eu raison, la critique a été unanimement bonne et c’est justifié.
Benjamin est quelqu’un qui est également très critique envers son travail. Il ne se contente pas d’un premier jet, il retravaille tout le temps. C’est d’ailleurs parfois un peu dur parce que, à un moment, il faut savoir s’arrêter. Ça, c’est l’angoisse du créateur. Avec Leclercq, c’était différent. J’avais un synopsis, mais il me fournissait les planches au fur et à mesure, de sorte que j’étais constamment surpris ou inquiet. Pour "Falkenberg", on était partis ensemble en repérage, c’était assez agréable. Il avait un univers qui me plaisait bien, surtout dans les romans. Plus qu’un univers, une manière de voir les choses où le fantastique n’était jamais très loin. Déjà dans Falkenberg, on sent cet aspect-là. Notre relation ne s’arrêtait pas au métier. On faisait de la musique ensemble, nos enfants se connaissaient bien.
Quand je travaille avec Rodolphe, la relation est encore différente, Quand je suis arrivé en BD, Rodolphe avait déjà quelques lettres de noblesse. J’avais eu une proposition pour travailler avec lui il y a des années, j’ai décliné. J’estimais que je n’étais pas à niveau de « carrière » suffisamment égal au sien pour le faire sereinement et sans complexe. Quand je l’ai rencontré bien plus tard, nous avions chacun des choses à apporter à l’autre, c’était selon moi plus équilibré. Je n’ai jamais regretté d’avoir attendu, et aujourd’hui, c’est une collaboration qui m’enchante. Nous sommes devenus très amis, je suis passé le voir en vacances dans le Lot. Rodolphe est quelqu’un à qui on peut faire confiance, c’est un gentleman et un gros bosseur. Pour ce qui concerne la méthode de travail, il habite Paris, donc on se téléphone très régulièrement quand je termine des planches. On fait une petite critique, on se pose des questions de compréhension, on revoit des textes, des dessins. Ce sont souvent des détails, mais si un détail pose problème aux premiers lecteurs que nous sommes, il risque d’en poser aux lecteurs qui achèteront l’album. Une BD n’est terminée que lorsque les planches sont remises à l’éditeur... Ou mieux, à l’imprimeur.
Votre environnement quotidien influence beaucoup votre travail sur Braquages. C’est d’ailleurs assez amusant pour un lecteur liégeois comme moi de reconnaître tel ou tel lieu (à commencer par un complexe commercial facilement identifiable). Est-ce aussi jubilatoire pour le dessinateur ?
Ah, sans conteste, c’est très amusant. Je remarque aussi que lorsque je dessine des décors dans lesquels j’ai pu me promener, ils font tout de suite plus vrais. La BD en est plus crédible.
Le revers de la médaille, c’est que, comme je suis un peu obsessionnel, j’en arrive vite à des paquets de centaines de photos, des repérages très précis... Pour "Braquages et bras cassés", c’est aussi ce qui m’a séduit lorsque Benjamin m’a proposé le scénario. On entendait l’accent des personnages dans les dialogues. J’aime de plus en plus dessiner les coins que je connais et où je vis. Ça va plus loin que le simple décor, les gens font partie de cet environnement. J’utilise d’ailleurs la tête de gens que je connais bien. Eddy est le beau-père de mon fils. Quand il est venu nous saluer en dédicace à la FNAC, les lecteurs l’ont reconnu. C’était assez marrant. D’ailleurs, peu après avoir terminé "Braquages et bras cassés", je me suis retrouvé dans un braquage sur les lieux de l’histoire où Eddy se fait agresser. Si ça ce n’est pas du souci du détail !
Y a-t-il d’autres de vos séries dont des décors ont été inspirés par Cheratte ?
Oui, La Nuit du Lièvre, par exemple. Le charbonnage de Cheratte y est représenté plusieurs fois. J’aime les sites industriels à l’abandon. C’est de l’atmosphère pure. J’ai utilisé des peintures de Jean Donnay, la vallée de la Meuse pour mes décors. Une forme d’hommage au graveur cherattois qui était mon voisin direct. Le wallon est même utilisé dans "Conquistador"... Aux professionnels de le découvrir ! Je pense que Cheratte sera encore présent dans d’autres BD.
Après « Sur les Quais » et « Braquages et bras cassés », pensez-vous continuer à explorer ce genre de polar « à ambiance » ?
Le polar, certainement, mais pas uniquement. J’ai une petite préférence pour le polar, mais les récits d’ambiance en général sont mes meilleures sources d’inspiration. Il est certain que je vais continuer dans la voie du noir et blanc et du roman. Je m’y sens trop bien que pour laisser tomber. Ce qui est sûr, c’est que si je me remets à écrire, ce sera du polar.
Enfin est sorti depuis peu l’adaptation des Carnets du Bourlingueur en bande dessinée. Comment êtes-vous arrivé sur cette série ?
C’est l’éditeur, Antoine Dupuis qui m’a appelé un jour, suite à une discussion avec mon ami et voisin François Walthéry, pour me proposer cette adaptation. Moi-même, il y a des années, j’avais pensé que cette série pourrait être adaptée en BD, mais je n’avais pas été plus loin. Comme toujours, j’ai dit banco, j’ai « enrôlé » mon frère Stibane dans l’aventure et on a démarré. Les choses se font souvent le plus simplement du monde.
A quel point Philippe Lambillon s’est-il impliqué dans la conception de cet album ?
Il écrit tous les scénarios. En fait ce sont les scénarios et dialogues de ses séquences. Nous devons, bien entendu les adapter. C’est à dire, surtout couper des dialogues pour pouvoir les faire entrer dans les bulles. Il fait le choix des séquences à illustrer. On voit ensemble quelles sont les histoires les plus intéressantes et voilà. Ça se fait très facilement. Je me suis tout de suite très bien entendu avec Philippe Lambillon. Nous avons des façons de voir les choses en général très proches. Quand il revient de voyage, on se téléphone pour voir où en sont les choses, mais les conversations dévient très rapidement sur la vie, les enfants, le dentiste, le potager bio... Encore une fois, je pense que si ça n’avait pas accroché de suite, nous n’aurions pas bossé ensemble.
Quelle fut sa réaction la première fois qu’il s’est vu croqué par vos soins ?
Il a aimé. C’était marrant pour lui de devenir un personnage de BD. Par rapport à ses enfants (et ses futurs petits-enfants), ça le fait rire. Il rêvait d’être Tintin quand il était petit, c’est un peu ce qui lui arrive en devenant un personnage de BD. En fait, plusieurs autres tentatives lui avaient été proposées, qui ne l’avaient pas accroché. Ici, il a tout de suite été d’accord avec les planches d’essais.
Avez-vous participé à la scénarisation de la série ? Est-ce évident d’adapter ce genre d’émission (avec cette voix off et cet humour décalé) et ce genre de personnage (avec son timbre de voix spécifique) au format bd ?
Non, ce n’est pas si évident d’adapter ce genre de série. Il n’était pas question de faire une série gag, ça n’aurait pas de sens. Le langage BD est très différent du langage audiovisuel. Il nous force à la concision, les images sont fixes et il faut penser à ce qui se passe entre les cases. De son côté, Philippe voulait absolument rester cohérent avec son travail en télévision. Donc, tous les conseils donnés devaient être réels. La voix off est un peu compliquée à utiliser en BD, c’est vite lassant. Et évidemment, en BD, il manque toujours le son. Nous avons beaucoup discuté du nombre de pages à consacrer à chaque séquence. Philippe et nous, les dessinateurs, préférions souvent des séquences de 5/6 pages, voire plus. L’éditeur avait envie de séquences plus courtes. Le rythme qui alterne les 5/6 pages et les plus courtes semble bien fonctionner. Il permet en tout cas de donner un maximum de conseils. En cela, l’éditeur avait raison. Notre intervention sur le scénario se situe plutôt au niveau du découpage et de l’élagage. J’ajoute quelques trucs plus BD, mais je reste au plus près de la série télévisée.
Pourriez-vous nous parler du concept d’Esquisse (concept communication bande dessinée) ? Etes-vous toujours actif dans ce domaine ?
Ça fait partie de ce que je fais aussi. Actuellement, je réalise 4 pages de BD mensuelles pendant un an, pour Mercedes Belgique en communication interne. C’est une autre facette de mon métier. Là, c’est ma fille Alice qui réalise la mise en couleurs. Il faudra d’ailleurs que je songe à monter un studio familial. La bd est un medium très pratique à utiliser pour la communication. Elle est sympathique, claire, on a tendance à la conserver. Nous avons pensé que cette activité pourrait être intéressante et pour nous, et pour les clients potentiels. Ça nous permet de travailler de temps en temps ensemble, Didgé, Stibane et moi.
Actuellement, quels sont vos projets ?
Je travaille sur l’album « MOJO » avec Rodolphe. Il sortira l’an prochain chez Vents d’ouest sous forme de roman noir et blanc. C’est un album qui comptera 180 pages. Très blues. Un deuxième album du bourlingueur est prévu également. J’ai d’autres choses en préparation, notamment avec Benjamin. Des projets avec Walthéry aussi, mais là, les dates sont plus floues !
Que n’avez-vous pas encore dessiné que vous rêveriez de faire ?
Plein de choses. J’aimerais me réécrire des scénarios de polar sous forme de roman. Ça, je crois que je vais le faire. Il y a aussi une chose que j’aimerais faire, c’est dessiner les grands espaces, l’ouest américain. J’ai quelques idées, il faut juste que je trouve le temps. Je voudrais aussi essayer une série policière sous forme de roman noir et blanc, avec un personnage récurrent. Je pourrais combiner mon amour des séries policières et du roman BD. Pourquoi pas ? L’auto édition m’intéresse de plus en plus. Il faut du temps pour tout ça, parce que, à côté, il faut vivre aussi.
Tout au long de votre carrière, votre style n’a cessé d’évoluer et vous de vous adapter aux besoins des séries. Le « vrai » Van Linthout, c’est lequel ? Dans quel genre vous sentez-vous le plus à l’aise ?
C’est ce que je fais en noir et blanc qui est le plus satisfaisant artistiquement. C’est là que je peux trouver les scénarios les plus intéressants. Le vrai Van Linthout c’est celui qui a fait tout ce que j’ai fait. Mais, le Van Linthout le plus original, c’est celui du noir et blanc. Là c’est le style dans lequel je suis le plus moi-même. En ce sens, c’est peut-être là que se trouve le vrai Van Linthout. Je pense que, dans la ligne claire, je fais partie d’une école que j’aime, mais qui est peut-être moins personnelle. Quand un lecteur voit un de mes romans, il sait que c’est moi qui l’ai dessiné et personne d’autre. Je n’ai pas consciemment adapté mon style aux besoins de telle ou telle série. Ça s’est toujours fait comme ça. Bien sûr pour des séries comme "Caméra café", on a adopté un style qui convenait aux trois dessinateurs. Là c’était voulu. Mais le style humoristique utilisé est très, très proche du mien. En fait, je pense que chaque type de récit mérite qu’on se penche sur le graphisme qui lui conviendrait le mieux.
Enfin, que diriez-vous à un lecteur potentiel pour l’inciter à s’intéresser à vos œuvres ?
Laisse tomber ta femme et tes enfants et suis-moi, allons prêcher la bonne nouvelle ! Non, plus sérieusement : « sois curieux !». Je le pousserais plutôt à aller voir mes romans BD. Les autres BD sont plus anciennes et je préfère faire le focus sur les choses récentes.
Monsieur Van Linthout, merci.
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